Les Bourses européennes ouvrent en légère hausse

Les marchés boursiers européens ont ouvert en légère hausse mardi, dans l’attente des chiffres d’inflation en juin aux Etats-Unis et sur fond de négociations commerciales entre Washington et ses partenaires.Vers 7H05 GMT, dans les premiers échanges, Paris prenait 0,18%, Londres 0,10% et Francfort 0,26%. Milan gagnait 0,29%.

Chine: la croissance dépasse les 5% en juin, portée par les exportations

La croissance de l’économie chinoise a dépassé 5% au deuxième trimestre, selon des données officielles publiées mardi, notamment grâce à des exportations vigoureuses malgré une consommation intérieure toujours mitigée.La Chine est confrontée à plusieurs défis pour atteindre l’objectif officiel de croissance “d’environ 5%” pour 2025, compliqué par le bras de fer commercial engagé par le président américain Donald Trump.La deuxième économie mondiale fait aussi face à un moral des consommateurs en berne, sur fond de longue crise de l’immobilier et de prix stagnants.Malgré ces difficultés, le PIB chinois a officiellement grimpé de 5,2% au deuxième trimestre de l’année, soit un ralentissement de 0,2 point par rapport au trimestre précédent (+5,4%).Ce rythme est conforme aux prévisions d’économistes interrogés par l’AFP la semaine dernière – bien que certains appellent à prendre ces statistiques officielles avec des pincettes.Les marchés ont réagi de façon contrastée à ces annonces: après un bon départ, Hong Kong a réduit ses gains et Shanghai est passée dans le rouge.Ailleurs en Asie, Tokyo, Sydney, Singapour et Taipei ont terminé en hausse, tandis que Séoul, Wellington et Manille ont reculé.”L’économie nationale a résisté à la pression et a progressé de manière régulière malgré les défis”, s’est félicité mardi Sheng Laiyun, directeur adjoint du Bureau national des statistiques, vantant “des politiques macroéconomiques plus proactives et efficaces”.L’Etat-parti chinois a multiplié depuis l’an dernier les mesures de stimulation à la consommation, à l’image d’un vaste programme de subventions pour le remplacement de biens de consommation.Indicateur clé du moral des consommateurs, les ventes au détail en Chine ont grimpé de 4,8% en juin, un rythme toutefois inférieur aux prévisions d’économistes sondés par l’agence Bloomberg (+5,3%).La production industrielle a de son côté bondi de 6,8% en juin, dépassant les anticipations (+5,6%).Mais les économistes anticipent un ralentissement dans les mois à venir, que les exportations pourraient ne plus être en mesure de compenser. “La croissance est plus faible que ne le suggèrent les chiffres officiels”, affirme Zichun Huang de Capital Economics.”Avec des droits de douane appelés à rester élevés, une marge de manoeuvre budgétaire de plus en plus limitée et des vents contraires structurels persistants, la croissance devrait encore ralentir au second semestre”, ajoute l’économiste.- “Problèmes structurels” -Les exportations chinoises ont atteint des records l’an dernier et en début d’année, en partie stimulées par la crainte d’une aggravation du conflit commercial avec Washington.En juin, les exportations ont grimpé de 5,8% sur un an, selon les données des douanes chinoises.Mais cet effet d’anticipation pourrait s’atténuer dans les mois suivants, alertent les analystes. “Le prix à payer pour des exportations solides, c’est davantage de déflation”, souligne dans une note Louise Loo, économiste chez Oxford Economics.Or, la déflation est redoutée par les économistes car elle tend à freiner la consommation.Après quatre mois de déflation, les prix à la consommation ont légèrement augmenté en juin, selon des chiffres officiels publiés la semaine dernière, mais les prix à la sortie des usines ont chuté à leur rythme le plus rapide depuis près de deux ans.”Les efforts récents pour stimuler les dépenses (…) ont temporairement soutenu les ventes au détail”, note Sarah Tan, économiste chez Moody’s Analytics. Mais “ce soutien s’est révélé difficile à maintenir, (…) les autorités doivent s’attaquer aux problèmes structurels plus profonds qui freinent la consommation”.Sur le front international, des différends profonds persistent aussi entre Pékin et Washington, malgré un accord-cadre conclu lors de négociations à Londres le mois dernier.Les alliés de Kiev exhortent notamment la Chine — allié commercial clé de la Russie — à user de son influence pour stopper le président russe Vladimir Poutine dans son invasion de l’Ukraine.Le président américain a encore durci le ton lundi, avertissant les partenaires commerciaux de la Russie qu’il imposerait des droits de douane “très sévères” pouvant atteindre 100% si Moscou ne mettait pas fin à la guerre d’ici 50 jours.

Nissan cesse la production dans une usine japonaise pour réduire ses capacités

Le constructeur automobile japonais Nissan, en difficultés financières, arrêtera début 2028 sa production dans son usine d’Oppama (sud de Tokyo), dans le cadre d’une restructuration massive visant à réduire drastiquement ses capacités mondiales, a-t-il annoncé mardi.”L’entreprise prévoit de transférer et d’intégrer la production de véhicules de l’usine d’Oppama”, à l’extérieur de Yokohama, vers une autre usine située près de Fukuoka (sud-ouest du Japon), a précisé Nissan.La production à Oppama, un site employant environ 2.400 personnes et spécialisé dans la fabrication de véhicules hybrides, s’interrompra “à la fin de l’exercice fiscal 2027″, c’est-à-dire en mars 2028.Nissan a essuyé en 2024-2025 une perte nette annuelle colossale équivalant à 4,1 milliards d’euros, notamment en raison des coûts liés au plan de redressement engagé par l’entreprise.Fortement endetté, non rentable et miné par l’essoufflement des ventes sur ses marchés-clés, le constructeur avait annoncé en novembre vouloir réduire de 20% ses capacités de production totales.Nissan a précisé depuis qu’il entend réduire le nombre de ses usines de production de véhicules de 17 à 10 d’ici la fin de l’exercice 2027, pour ramener à 2,5 millions de véhicules par an ses capacités de production (hors de Chine).Le groupe nippon a par ailleurs annoncé viser 20.000 suppressions de postes dans le monde à la même date.”Aujourd’hui, Nissan a pris une décision difficile, mais nécessaire. Ce n’était pas facile (…) mais je suis convaincu qu’il s’agit d’une étape essentielle pour surmonter nos défis actuels”, a commenté mardi le PDG de Nissan, Ivan Espinosa, nommé pour orchestrer le plan de redressement.Le transfert de cette production est “la solution la plus efficace, compte tenu des capacités, de la rentabilité et du potentiel d’investissement”, a fait valoir Nissan, assurant que d’autres activités – recherche et développement, crash-tests – se poursuivront à Oppama.Les salariés actuellement en poste à l’usine d’Oppama y travailleront jusqu’à la fin de l’exercice 2027, leur avenir devant faire l’objet de discussions avec les organisations syndicales.Ouverte en 1961, l’usine d’Oppama a produit jusqu’à présent quelque 17,8 millions de véhicules au total.

Skidding Nissan to halt production at Japanese plant

Struggling auto giant Nissan said Tuesday it will stop production at its plant at Oppama in Japan at the end of its 2027 fiscal year.Nissan posted a net loss of 671 billion yen ($4.5 billion) last year and it has said it will cut 15 percent of its global workforce.”The company will cease vehicle production at the Oppama plant at the end of fiscal year 2027,” Nissan said in a statement.Production of the plant outside of Yokahama will be shifted to another existing factory on the southern Japanese island of Kyushu, it said.One of Nissan’s six domestic plants, Oppama exmployed around 3,900 people as of October 2024 and began operations in 1961, according to the company’s website.It was a “pioneer in the production of advanced vehicles, such as the Nissan LEAF, the world’s first mass-market electric vehicle,” it said.The heavily indebted carmaker, whose mooted merger with Japanese rival Honda collapsed this year, is slashing production as part of its expensive business turnaround plan.Nissan said in May it would “consolidate its vehicle production plants from 17 to 10 by fiscal year 2027”.Like many peers, Nissan is finding it difficult to compete against Chinese electric vehicle brands.The merger with Honda had been seen as a potential lifeline but talks collapsed in February when the latter proposed making Nissan a subsidiary.Nissan has faced numerous speed bumps in recent years — including the 2018 arrest of former boss Carlos Ghosn, who later fled Japan concealed in an audio equipment box.Ratings agencies have downgraded the firm to junk, with Moody’s citing its “weak profitability” and “ageing model portfolio”.This year Nissan shelved plans, only recently agreed, to build a $1-billion battery plant in southern Japan owing to the tough “business environment”.Of Japan’s major automakers, Nissan is seen as the most exposed to US President Donald Trump’s 25-percent tariff imposed on imported Japanese vehicles earlier this year.This is because its clientele has historically been more price-sensitive than that of its rivals, according to experts.One potential solution for Nissan could be Taiwanese electronics behemoth Hon Hai, better known as Foxconn, which assembles iPhones and is expanding into cars.Foxconn said in February it was open to buying Renault’s stake in Nissan.

Aux Etats-Unis, data center cherche électricité désespérément

“La centrale serait là”, pointe sur une carte Al Tomson, le maire de Davis, dans l’est des Etats-Unis. Cet ancien militaire se bat contre l’implantation, à la sortie de son village, de turbines à gaz destinées à alimenter en électricité un vaste centre de données.Ce projet, que l’Etat de Virginie-Occidentale essaye de “faire avaler de force” aux 600 habitants du village selon l’édile, n’est qu’un exemple de plus dans la course de vitesse que mène l’industrie de la tech pour alimenter en énergie ses serveurs, rendus plus gourmands que jamais par le boom de l’intelligence artificielle.Pour brancher à la hâte leurs milliers de data centers, les géants américains de l’informatique à distance (cloud) s’impliquent directement dans la production d’énergie. Et s’ils se tournent vers les énergies renouvelables et tentent de relancer le nucléaire, ils appellent aussi à la rescousse les énergies fossiles comme le gaz, peu cher.En Pennsylvanie, une ancienne centrale à charbon va désormais tourner au gaz pour alimenter un centre de données.En Géorgie, xAI, l’entreprise d’Elon Musk derrière le chatbot Grok, a directement branché à ses serveurs 35 turbines à méthane, le tout sans permis selon l’ONG Southern Environmental Law Center.L’avantage: un accès rapide et fiable à une grande quantité d’électricité. Car la part des centres de données dans la demande électrique aux Etats-Unis devrait passer de 4 à 5% actuellement à entre 6,7% et 12% d’ici 2028, selon une estimation gouvernementale.- Impuissance – Le réseau électrique américain “fait face à une croissance de la demande que nous n’avons pas vue depuis plus d’une génération”, alerte Todd Snitchler, patron de l’EPSA, qui représente un grand nombre de producteurs d’électricité.Pour y répondre, ils agissent sur tous les fronts. Un peu partout, la fin de vie des vieilles centrales est repoussée, des turbines additionnelles sont ajoutées en attendant que de nouvelles installations sortent de terre.Mais la soif liée à l’IA est telle que de plus en plus de géants de la tech en viennent à construire leurs propres centrales, en dehors du réseau. Quitte à le faire contre le souhait des habitants.A Davis, le maire et des centaines de ses administrés luttent depuis avril contre le projet de centrale de Fundamental Data. Pour Al Tomson, cette entreprise n’est qu’une “société écran” qui travaille “pour le compte d’une grande entreprise de la tech non identifiée.” Fundamental Data n’a pas répondu aux multiples sollicitations de l’AFP.Dans le bureau du maire est imprimée une carte sur laquelle on peut lire que les turbines à gaz, avec leurs rejets toxiques, seraient situées à “1,1 km d’habitants” du village touristique entouré de nature à trois heures de Washington. Mais Al Tomson se dit démuni. L’Etat de Virginie-Occidentale a récemment adopté une loi qui, pour attirer les milliards de dollars d’investissement dans les data centers, interdit aux élus locaux de prendre des mesures s’y opposant.  – Compétition mondiale – La frustration des habitants de Davis a débordé lors d’une réunion publique particulièrement tendue, fin juin. Pendant cinq heures, quelque 300 personnes ont interpellé des régulateurs chargés d’approuver un premier permis concernant la qualité de l’air, bien parti pour être accordé selon eux.A la sortie, des bénévoles distribuaient des panneaux “Non au complexe de data center” à installer dans son jardin – certains sont déjà placardés sur les vitrines des commerces. Mais ces opposants font face à un problème qui les dépasse.”Ne pas réussir à alimenter les centres de données nécessaires pour l’emporter dans la course à l’IA (…) permettrait à des nations concurrentes de décider des règles du monde numérique et de contrôler son infrastructure”, alerte un récent rapport du ministère américain de l’Energie.Certains, à Davis et en Virginie-Occidentale, sont favorables à ces projets, y voyant l’occasion de réindustrialiser une région sinistrée – la centrale proposée s’installerait sur le site même d’une ancienne mine de charbon.Car depuis que les emplois miniers sont partis, “nous avons besoin de quelque chose ici pour garder nos jeunes,” estime Charles Davis, chemise à carreaux et bottes de cuir, qui habite Thomas, un village proche.Jojo Pregley, elle, ne veut pas en entendre parler. “Beaucoup de monde a eu le cancer ici”, dit-elle, assise sur un banc devant sa maison, en compagnie de son mari Pat, 40 ans au fond de la mine. “On ne veut pas plus de pollution, de data center ou de quoi que ce soit d’autre.”