Rentrée scolaire: la CGT appelle à boycotter les fournitures du groupe Hamelin

À l’approche de la rentrée scolaire, le syndicat CGT appelle à boycotter les fournitures du papetier Hamelin en dénonçant la situation des salariés d’une filiale en Charente, “sans ressources” après un plan social suivi d’une liquidation judiciaire.En février, le groupe basé à Caen, l’un des leaders européens du secteur, a fermé son site de Lecas Industries à Nersac près d’Angoulême, en licenciant 69 salariés dans le cadre d’un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE).Les syndicats avaient négocié diverses mesures d’accompagnement mais leur mise en œuvre a été suspendue depuis la liquidation judiciaire de l’entreprise, fin juin.”L’allocation de rentrée scolaire (versée par l’État aux familles en fonction de leurs revenus, NDLR) ne doit pas servir à un patron voyou”, accuse la CGT dans un communiqué en appelant à boycotter les agendas et cahiers de marques Oxford, L’Étudiant ou Conquérant, parmi d’autres fournitures vendues par Hamelin.Pour le syndicat, en se plaçant en faillite, le groupe a voulu “se soustraire à ses obligations” envers les salariés licenciés dans le cadre du PSE.”Depuis juin, ils sont sans revenus”, déplore Philippe Desbordes, délégué CGT. Pas d’indemnité, pas de salaire, pas de formation, pas de possibilité de s’inscrire au chômage, détaille-t-il. “On ne peut rien faire, on est sans ressources, à moins de s’asseoir sur les conditions d’un PSE qu’on a mis quatre mois à négocier.”Contacté par l’AFP, le président du directoire du groupe Hamelin, Éric Joan, “déplore sincèrement” une situation dont le groupe, selon lui, “ne peut toutefois absolument pas être tenue pour responsable”.L’intervention de l’Inspection du Travail “pour interdire le licenciement de neuf salariés protégés (délégués du personnel, NDLR) a créé une charge incapable à assumer”, explique le dirigeant, alors que les salaires et le PSE “allaient être intégralement pris en charge par les actifs résiduels de l’entreprise et le fonds national de garantie des salaires” (AGS).Me Ralph Blindauer, avocat des salariés, met en cause de son côté “une cessation de paiements artificielle” et a saisi la justice pénale pour “escroquerie”.Le parquet de Caen a fait appel, lui, de la décision rendue par le tribunal de commerce de la ville. La date de l’audience n’est pas encore connue. Les salariés espèrent, in fine, que la justice annulera la liquidation et fera appliquer le PSE. En parallèle, 55 des 69 licenciés ont saisi les prud’hommes en réclamant les salaires et les indemnités impayés depuis juin. 

Wall Street évolue en baisse, attend un signe de la Fed

La Bourse de New York évolue en baisse mercredi au lendemain d’une séance marquée par les pertes du secteur technologique, les investisseurs cherchant par ailleurs à en savoir plus sur la trajectoire monétaire privilégiée par la Réserve fédérale (Fed).Vers 13H55 GMT, le Dow Jones était proche de l’équilibre (-0,07%), l’indice Nasdaq lâchait 1,45% et l’indice élargi S&P 500 reculait de 0,66%.La veille, “le secteur technologique a connu une baisse (…) et il reste sous pression aujourd’hui”, note auprès de l’AFP Art Hogan, de B. Riley Wealth Management.La majeure partie des “Sept Magnifiques” –le surnom donné aux géants du secteur technologique– creusaient leurs pertes, à l’instar du géant des semiconducteurs Nvidia (-1,02% à 173,85 dollars), d’Apple (-1,25% à 227,67 dollars), de Tesla (-0,26% à 328,44 dollars) ou d’Amazon (-1,06% à 225,58 dollars).Côté indicateurs, “l’agenda est léger”, selon M. Hogan, mais les investisseurs ont gardé un œil sur les demandes de prêts immobiliers, qui ont largement diminué.La place américaine sera aussi attentive à la publication mercredi à 18H00 GMT du compte-rendu (“minutes”) de la dernière réunion monétaire de la banque centrale américaine de juillet.Mais “le sujet principal de la semaine” sera le colloque de Jackson Hole (Wyoming), qui réunit de nombreux banquiers centraux en fin de semaine, selon Art Hogan. A cette occasion, le président de la banque centrale américaine (Fed), Jerome Powell, prononcera un discours vendredi.Les investisseurs seront à l’affût d’indices pouvant les renseigner sur la trajectoire monétaire privilégiée par l’institution américaine.M. Powell “s’est toujours montré réticent à prédire les décisions que prendra la Fed lors de ses prochaines réunions (…) et cela pourrait donc bien décevoir les marchés”, prévient toutefois M. Hogan.Les opérateurs privilégient toujours l’hypothèse d’une baisse de taux à l’issue de la prochaine réunion de la Fed des 16 et 17 septembre, d’après l’outil de veille de CME, FedWatch.Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’État américains à dix ans se détendait très légèrement à 4,30% contre 4,31% à la clôture mardi.Ailleurs, à la cote, la place américaine digérait les résultats trimestriels de plusieurs grands distributeurs américains.La chaîne de supermarchés Target reculait franchement (-8,44% à 96,47 dollars). Le groupe a dépassé les attentes de Wall Street en termes de chiffre d’affaires mais s’attend à ce que ses ventes annuelles chutent.L’entreprise de Minneapolis (Minnesota) a par ailleurs annoncé un changement à sa tête, l’actuel patron Brian Cornell devant être remplacé à partir du 1er février prochain par Michael Fiddelke.La holding de magasins à bas coûts TJX (+4,94% à 141,27 dollars), qui contrôle notamment les enseignes TJMaxx (habillement), HomeGoods (articles de décoration) et Marshalls (prêt-à-porter), était recherchée après avoir fait mieux qu’escompté pour le second trimestre et avoir revu ses prévisions annuelles à la hausse. Le groupe américain de cosmétiques Estée Lauder (-4,35% à 85,96 dollars) reculait après avoir annoncé mercredi dans un communiqué une lourde perte au quatrième trimestre de son exercice décalé, causée notamment par la mise en œuvre de son plan de restructuration annoncé en février.Ce plan d’entreprise est conçu pour tenter de redresser la situation d’un groupe en perte de vitesse, souffrant d’une consommation en berne en particulier dans le gros marché qu’est la Chine pour lui.

Kneecap rapper in court on terrorism charge over Hezbollah flag

Hundreds of supporters of Irish rap band Kneecap protested outside a London court Wednesday, as one of the band members appeared charged with a terrorism offence for allegedly supporting Hezbollah.Liam O’Hanna, 27, who performs under the stage name Mo Chara, was charged in May accused of displaying a Hezbollah flag during a London concert in November.He arrived at Westminster Magistrates’ Court in central London with other band members to cheers from a sea of supporters brandishing banners and chanting “Free Palestine” and “Free Mo Chara”.Wednesday’s hearing dealt with legal arguments, with the defence team seeking to have the charges thrown out on a legal technicality.The court adjourned the case until September 26 for a decision.Since the Iran-backed Lebanese group Hezbollah was banned in the UK in 2019, it has been an offence to show any support for it.In recent months, Kneecap has grabbed headlines for provocative statements denouncing the war in Gaza and against Israel.The hearing comes amid a growing UK controversy over government moves to prosecute those deemed to show support for banned organisations.More than 700 people have been arrested, mostly at demonstrations, since the Palestine Action group was outlawed in early July under the Terrorism Act 2000.The government ban on Palestine Action came into force days after it took responsibility for a break-in at an air force base in southern England that caused an estimated £7.0 million ($9.3 million) of damage to two aircraft.The group said its activists were responding to Britain’s indirect military support for Israel during the war in Gaza.Supporting a proscribed group is a criminal offence punishable by up to 14 years in prison.- Provocative -There has been huge support for Kneecap and O’Hanna, Liam Og O hAnnaidh in Irish, from the band’s fans since his first court appearance in June.Mary Hobbs, 31, from Belfast told AFP on Wednesday: “I’m glad I could make it. I took a day off just to be here.””The charges are ludicrous, ludicrous. The justice system is just broken when you have things like this happening.”Prosecutor Michael Bisgrove told the previous hearing the case was “not about Mr O’Hanna’s support for the people of Palestine or his criticism of Israel”.”He is well within his rights to voice his opinions and his solidarity,” Bisgrove said.Instead, the prosecutor said, the case was about O’Hanna wearing and displaying “the flag of Hezbollah, a proscribed terrorist organisation, while allegedly saying ‘Up Hamas, up Hezbollah'”.After Wednesday’s hearing, O’Hanna thanked the crowds outside the court for their support, and urged everyone “to continue to speak about Palestine” and what is happening in the conflict with Israel.The raucous punk-rap group has denied the accusations and said the video that led to the charge was taken out of context.Daring provocateurs to their fans, dangerous extremists to their detractors, the group’s members rap in the Irish language as well as English.Formed in 2017, the group is no stranger to controversy. Their lyrics are filled with references to drugs, they have repeatedly clashed with the UK’s previous Conservative government and have vocally opposed British rule in Northern Ireland.Last year, the group was catapulted to international fame by a semi-fictional film based on them that scooped multiple awards including at the Sundance festival.

Syria says US-led coalition killed senior IS leader in northwest

Syrian state media said a US-led anti-jihadist coalition killed an Iraqi leader from the Islamic State group during an operation on Wednesday in the country’s northwest.”Coalition forces carried out an air drop targeting a house in the town of Atme” in Idlib province, state television cited an unidentified security source as saying.The operation targeted Iraqi national Salah Numan, known as Ali, who was “a leader in the Daesh (IS) organisation”, the source said, calling him “one of the most dangerous men wanted for his involvement in activating and mobilising IS cells in Syria”.The coalition has not released any statements about an operation in northwest Syria.But three witnesses, including the owner of the building where Numan was living, told AFP the raid took place after midnight, reporting the sound of aircraft and gunfire.State television said coalition forces raided the house where Numan was living with his family and mother, shooting him dead after he jumped from the balcony of their first-floor flat.An Iraqi security source, requesting anonymity, told AFP that Numan was the brother of a top IS leader who was killed in 2020 in a coalition strike in eastern Syria’s Deir Ezzor province.Iraqi intelligence led to Wednesday’s operation, the security source said, adding that Numan’s wives were arrested.Mohammed al-Sheikh, who owns and lives in the building, told AFP that at around 2:30 am (2330 GMT Tuesday), he heard noise and went outside to find coalition forces ordering him to surrender.”I started calling to my family one by one,” he said, adding that “the translator’s accent was Iraqi”.Sheikh said the forces blindfolded his family, led them away and took their details including fingerprints.He said he rented the house to Numan “via a real estate agency and had no connection to him”.Neighbour Abdel-Qader al-Sheikh said Numan had lived there for two years, adding: “We didn’t have anything to do with him.”The US-led coalition has often carried out strikes in Idlib targeting IS officials, including a raid announced in June. Several former IS leaders have been killed in the province, including in coalition strikes.IS seized swathes of Syrian and Iraqi territory in 2014 during Syria’s civil war, before being territorially defeated in the country five years later.Its fighters still maintain a presence there, particularly in Syria’s vast desert.burs-lk/lg/jsa

USA: Trump appelle à la démission d’une responsable de la Réserve fédérale

Donald Trump a appelé mercredi, via un message sur son réseau social Truth, à la démission de Lisa Cook, une des gouverneurs de la Réserve fédérale (Fed) et membre de son comité de politique monétaire, accentuant la pression sur une institution qu’il juge trop rétive à soutenir sa politique économique.Le responsable de l’Agence de financement du logement (FHFA), Bill Pulte, nommé par M. Trump, a accusé mercredi Mme Cook d’avoir “falsifié des documents de banque et des registres de propriété afin d’obtenir des conditions d’emprunt favorables” pour deux prêts immobiliers, a rapporté l’agence spécialisée Bloomberg.Le directeur de la FHFA a demandé dans la foulée au département de la Justice d’ouvrir une enquête visant Lisa Cook, estimant qu’une “fraude au prêt immobilier relève de la législation pénale”, selon le document reproduit par l’agence de presse.Lisa “Cook doit démissionner dès maintenant!”, a écrit le président américain, partageant l’article de Bloomberg.Une telle démission permettrait à Donald Trump de renforcer son contrôle sur la Fed en disposant de deux sièges à renouveler, et ainsi, espère-t-il, voir la banque centrale abaisser ses taux d’intérêt plus rapidement afin de soutenir ses mesures économiques, droits de douane et baisse d’impôts pour les plus riches notamment.Le républicain de 79 ans attaque sans relâche le président de la Fed, Jerome Powell, selon lui “trop lent” à baisser les taux d’intérêt, et espère le remplacer par une personne plus proche de ses idées à l’issue du mandat de M. Powell, en mai prochain.Le choix de son successeur est une nomination hautement stratégique, à l’heure où la guerre douanière lancée par le président américain rend les perspectives économiques incertaines.Selon le secrétaire au Trésor Scott Bessent, le gouvernement américain dispose de onze candidats pour le poste, parmi lesquels il compte présenter plusieurs noms à Donald Trump début septembre.Le président américain a déjà profité de la démission d’une autre responsable de la Fed, Adriana Kugler, pour nommer un de ses proches conseillers économiques, Stephen Miran, avant le renouvellement prévu pour ce poste, fin janvier prochain.La nomination de Stephen Miran, qui conseillait jusqu’ici le président et défendait sa politique économique dans les médias, doit encore être confirmée par le Sénat à majorité républicaine.

En Nouvelle-Calédonie, Valls face au rejet par le FLNKS de l’accord de Bougival

En mission en Nouvelle-Calédonie pour tenter de sauver l’accord de Bougival sur l’avenir du territoire, le ministre des Outre-mer Manuel Valls a enchaîné mercredi les rencontres avec les forces politiques locales, sous le signe d’un clivage persistant avec le FLNKS, le principal mouvement indépendantiste.”L’accord de Bougival est une opportunité historique, saisissez-la”, a lancé Manuel Valls dans la matinée devant le Sénat coutumier, également critique vis-à-vis du texte, se disant “convaincu qu’il n’y a pas d’alternative crédible”.Le ministre des Outre-mer a ensuite rencontré une délégation du Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS), qui a rejeté la semaine dernière l’accord de Bougival (Yvelines) signé en juillet après dix jours de négociations entre l’Etat, les indépendantistes et les non-indépendantistes.Après deux heures et demie d’échanges, la délégation a quitté la réunion sans faire de commentaire, souhaitant d’abord rendre compte au président du mouvement Christian Tein, sous contrôle judiciaire et interdit de séjour en Nouvelle-Calédonie.Mis en examen pour son rôle présumé dans les violences qui ont secoué le territoire en 2024, celui-ci a été chargé de “superviser les discussions” lors du congrès extraordinaire du Front le 9 août.Mais dans un communiqué, le mouvement a expliqué avoir “rappelé au ministre les raisons profondes de son désaccord”, au cours de discussions “sereines mais fermes”.”Affirmer que sans Bougival le pays plongerait dans le néant est une contre-vérité”, a martelé le FLNKS, répétant ses ambitions: refus de “tout report des élections provinciales”, initialement prévues pour fin novembre au plus tard, et exigence d’un “nouvel accord politique avec une date claire d’accession à la pleine souveraineté avant 2027”.La délégation ayant rencontré Manuel Valls était majoritairement composée de membres de petites formations politiques dites nationalistes, intégrées au FLNKS en août 2024. Absents, en revanche, les responsables qui avaient négocié à Bougival et validé le texte en juillet, dont le député Emmanuel Tjibaou.La semaine dernière, Manuel Valls avait averti que “sans accord, sans stabilité politique, il n’y aura pas de repreneurs pour le nickel, la pénurie de soignants perdurera et les inégalités continueront de se creuser” dans la collectivité française du Pacifique, encore marquée par les émeutes de 2024. – Bras de fer -Le FLNKS est le seul mouvement calédonien à avoir rejeté l’accord de Bougival, qui prévoit la création d’un Etat de Nouvelle-Calédonie doté d’une nationalité propre, tout en restant inscrit dans la Constitution française. Il implique aussi le report des élections provinciales, cruciales sur l’archipel, à mi-2026.Les indépendantistes du Parti de libération Kanak (Palika) et de l’Union progressiste en Mélanésie (UPM), qui ont pris leurs distances du FLNKS, ont eux donné leur feu vert, de même que l’Eveil océanien, parti charnière qui ne se positionne pas sur la question de l’indépendance, et l’ensemble du camp non-indépendantiste.Mercredi, Manuel Valls a aussi reçu mercredi les représentants loyalistes. “Le ministre est déterminé à poursuivre le chemin validé par la majorité”, a salué Virginie Ruffenach, du parti loyaliste Rassemblement-LR.Au cours de cette première journée, le ministre des Outre-mer a aussi échangé avec des responsables de terrain mais seuls 14 des 33 maires avaient fait le déplacement, plusieurs élus FLNKS étant absents.”Certaines communes ont dû fermer leurs centres d’action sociale”, a alerté Pascal Vittori, maire non-indépendantiste de Boulouparis tandis que Patrick Robelin, le maire de Bourail, a mis en garde contre “un risque d’explosion sociale”.Ce déplacement se déroule dans un climat encore marqué par les émeutes de mai 2024, déclenchées par un projet de réforme électorale, qui avaient fait 14 morts et coûté plus de deux milliards d’euros de dégâts. Selon l’Institut d’émission d’Outre-mer, le PIB de la Nouvelle-Calédonie a enregistré une baisse comprise entre 10 et 15%.Après cette première journée de rencontres, Manuel Valls doit lancer jeudi le “comité de rédaction” chargé de “lever toute ambiguïté et clarifier l’esprit de l’accord”, selon un courrier envoyé la semaine dernière aux signataires, avant de poursuivre sa visite dans le nord, confronté à une grave pénurie de soignants depuis les violences.

En Nouvelle-Calédonie, Valls face au rejet par le FLNKS de l’accord de Bougival

En mission en Nouvelle-Calédonie pour tenter de sauver l’accord de Bougival sur l’avenir du territoire, le ministre des Outre-mer Manuel Valls a enchaîné mercredi les rencontres avec les forces politiques locales, sous le signe d’un clivage persistant avec le FLNKS, le principal mouvement indépendantiste.”L’accord de Bougival est une opportunité historique, saisissez-la”, a lancé Manuel Valls dans la matinée devant le Sénat coutumier, également critique vis-à-vis du texte, se disant “convaincu qu’il n’y a pas d’alternative crédible”.Le ministre des Outre-mer a ensuite rencontré une délégation du Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS), qui a rejeté la semaine dernière l’accord de Bougival (Yvelines) signé en juillet après dix jours de négociations entre l’Etat, les indépendantistes et les non-indépendantistes.Après deux heures et demie d’échanges, la délégation a quitté la réunion sans faire de commentaire, souhaitant d’abord rendre compte au président du mouvement Christian Tein, sous contrôle judiciaire et interdit de séjour en Nouvelle-Calédonie.Mis en examen pour son rôle présumé dans les violences qui ont secoué le territoire en 2024, celui-ci a été chargé de “superviser les discussions” lors du congrès extraordinaire du Front le 9 août.Mais dans un communiqué, le mouvement a expliqué avoir “rappelé au ministre les raisons profondes de son désaccord”, au cours de discussions “sereines mais fermes”.”Affirmer que sans Bougival le pays plongerait dans le néant est une contre-vérité”, a martelé le FLNKS, répétant ses ambitions: refus de “tout report des élections provinciales”, initialement prévues pour fin novembre au plus tard, et exigence d’un “nouvel accord politique avec une date claire d’accession à la pleine souveraineté avant 2027”.La délégation ayant rencontré Manuel Valls était majoritairement composée de membres de petites formations politiques dites nationalistes, intégrées au FLNKS en août 2024. Absents, en revanche, les responsables qui avaient négocié à Bougival et validé le texte en juillet, dont le député Emmanuel Tjibaou.La semaine dernière, Manuel Valls avait averti que “sans accord, sans stabilité politique, il n’y aura pas de repreneurs pour le nickel, la pénurie de soignants perdurera et les inégalités continueront de se creuser” dans la collectivité française du Pacifique, encore marquée par les émeutes de 2024. – Bras de fer -Le FLNKS est le seul mouvement calédonien à avoir rejeté l’accord de Bougival, qui prévoit la création d’un Etat de Nouvelle-Calédonie doté d’une nationalité propre, tout en restant inscrit dans la Constitution française. Il implique aussi le report des élections provinciales, cruciales sur l’archipel, à mi-2026.Les indépendantistes du Parti de libération Kanak (Palika) et de l’Union progressiste en Mélanésie (UPM), qui ont pris leurs distances du FLNKS, ont eux donné leur feu vert, de même que l’Eveil océanien, parti charnière qui ne se positionne pas sur la question de l’indépendance, et l’ensemble du camp non-indépendantiste.Mercredi, Manuel Valls a aussi reçu mercredi les représentants loyalistes. “Le ministre est déterminé à poursuivre le chemin validé par la majorité”, a salué Virginie Ruffenach, du parti loyaliste Rassemblement-LR.Au cours de cette première journée, le ministre des Outre-mer a aussi échangé avec des responsables de terrain mais seuls 14 des 33 maires avaient fait le déplacement, plusieurs élus FLNKS étant absents.”Certaines communes ont dû fermer leurs centres d’action sociale”, a alerté Pascal Vittori, maire non-indépendantiste de Boulouparis tandis que Patrick Robelin, le maire de Bourail, a mis en garde contre “un risque d’explosion sociale”.Ce déplacement se déroule dans un climat encore marqué par les émeutes de mai 2024, déclenchées par un projet de réforme électorale, qui avaient fait 14 morts et coûté plus de deux milliards d’euros de dégâts. Selon l’Institut d’émission d’Outre-mer, le PIB de la Nouvelle-Calédonie a enregistré une baisse comprise entre 10 et 15%.Après cette première journée de rencontres, Manuel Valls doit lancer jeudi le “comité de rédaction” chargé de “lever toute ambiguïté et clarifier l’esprit de l’accord”, selon un courrier envoyé la semaine dernière aux signataires, avant de poursuivre sa visite dans le nord, confronté à une grave pénurie de soignants depuis les violences.