Malgré la fatigue, le pape s’offre un bain de foule pour Pâques

Le pape François, toujours très affaibli, s’est offert dimanche un bain de foule surprise place Saint-Pierre auprès de milliers de fidèles réunis pour célébrer Pâques, peu après avoir délégué la lecture de son discours dans lequel il a appelé à “abattre les barrières qui créent des divisions”.Un mois à peine après sa sortie de l’hôpital, où il a frôlé la mort avec une double pneumonie, le pape de 88 ans a parcouru pendant une quinzaine de minutes les allées de la place à bord de sa “papamobile” et béni des nourrissons dans une ambiance survoltée, encadré par de nombreux gardes du corps.Quelques minutes plus tôt, il était apparu en fauteuil roulant, sans canules nasales à oxygène, au balcon de la basilique Saint-Pierre pour donner sa traditionnelle bénédiction “Urbi et Orbi” (à la ville et au monde).”Chers frères et soeurs, joyeuses Pâques”, a-t-il lancé d’une voix essoufflée aux fidèles, qui l’ont chaleureusement applaudi.”Je suis émue par la force qu’il déploie parce qu’il est malade et très vieux. C’est un Argentin comme nous. Il est des nôtres. Nous nous sentons bénis”, a confié à l’AFP Maria Repezza, une Argentine de 58 ans, les larmes aux yeux.Apparu fatigué et peinant à s’exprimer malgré l’amélioration de ses capacités respiratoires, François a délégué à un collaborateur la lecture de son texte où il a appelé au respect de la “liberté de pensée et d’expression” et exhorté les dirigeants à “ne pas céder à la logique de la peur qui enferme”.”Que de mépris se nourrit parfois envers les plus faibles, les marginalisés, les migrants”, a-t-il lancé en invitant à “abattre les barrières qui créent des divisions”.Quelques instants plus tôt, François a reçu le vice-président américain JD Vance pour une “rencontre privée” de “quelques minutes”, deux mois après avoir vivement critiqué la politique migratoire de l’administration de Donald Trump.- “Dignité” -Du Yémen à l’Ukraine en passant par le Soudan, le Sahel ou la Syrie, le pape a cité une dizaine de pays en conflit et a de nouveau plaidé pour le désarmement, un thème central de son pontificat.Il a dénoncé la “situation humanitaire dramatique et ignoble” à Gaza tout en mettant en garde contre “le climat d’antisémitisme croissant qui se répand dans le monde entier”, qu’il estime “préoccupant”.”J’appelle les belligérants : cessez le feu, que les otages soient libérés et que l’aide précieuse soit apportée à la population affamée qui aspire à un avenir de paix”, a-t-il lancé.”Face à la cruauté des conflits qui impliquent des civils sans défense, qui s’en prennent aux écoles et aux hôpitaux ainsi qu’aux agents humanitaires, nous ne pouvons pas nous permettre d’oublier que ce ne sont pas des cibles qui sont touchées, mais des personnes avec une âme et une dignité.”- Date commune -Pour la première fois depuis son élection en 2013, le chef du 1,4 milliard de catholiques a manqué la plupart des rendez-vous de la Semaine sainte, dont le Chemin de Croix au Colisée vendredi et la veillée pascale samedi soir, dont il a délégué la présidence à des cardinaux.La messe de Pâques a été présidée par le cardinal italien Angelo Comastri sur la place Saint-Pierre ornée de milliers de fleurs hollandaises en présence de quelque 300 prêtres, évêques et cardinaux.Pour son seul engagement public de cette Semaine sainte, Jorge Bergoglio – censé observer un strict repos de deux mois, sans activités publiques – s’était rendu jeudi dans une prison du centre de Rome pour rencontrer des détenus.Déjà affaibli par des problèmes de santé à répétition et des interventions chirurgicales, François a frôlé la mort à deux reprises au cours de son hospitalisation de 38 jours à l’hôpital Gemelli, dont il est sorti le 23 mars. Depuis, il poursuit sa rééducation et continue de travailler depuis sa résidence, sans donner d’audiences à des groupes ni présider de messe.Fait rare, les chrétiens du monde entier célèbrent cette année Pâques le même jour du fait de la concordance des calendriers grégorien, suivi par les catholiques et protestants, et julien, suivi par les orthodoxes.

Malgré la fatigue, le pape s’offre un bain de foule pour Pâques

Le pape François, toujours très affaibli, s’est offert dimanche un bain de foule surprise place Saint-Pierre auprès de milliers de fidèles réunis pour célébrer Pâques, peu après avoir délégué la lecture de son discours dans lequel il a appelé à “abattre les barrières qui créent des divisions”.Un mois à peine après sa sortie de l’hôpital, où il a frôlé la mort avec une double pneumonie, le pape de 88 ans a parcouru pendant une quinzaine de minutes les allées de la place à bord de sa “papamobile” et béni des nourrissons dans une ambiance survoltée, encadré par de nombreux gardes du corps.Quelques minutes plus tôt, il était apparu en fauteuil roulant, sans canules nasales à oxygène, au balcon de la basilique Saint-Pierre pour donner sa traditionnelle bénédiction “Urbi et Orbi” (à la ville et au monde).”Chers frères et soeurs, joyeuses Pâques”, a-t-il lancé d’une voix essoufflée aux fidèles, qui l’ont chaleureusement applaudi.”Je suis émue par la force qu’il déploie parce qu’il est malade et très vieux. C’est un Argentin comme nous. Il est des nôtres. Nous nous sentons bénis”, a confié à l’AFP Maria Repezza, une Argentine de 58 ans, les larmes aux yeux.Apparu fatigué et peinant à s’exprimer malgré l’amélioration de ses capacités respiratoires, François a délégué à un collaborateur la lecture de son texte où il a appelé au respect de la “liberté de pensée et d’expression” et exhorté les dirigeants à “ne pas céder à la logique de la peur qui enferme”.”Que de mépris se nourrit parfois envers les plus faibles, les marginalisés, les migrants”, a-t-il lancé en invitant à “abattre les barrières qui créent des divisions”.Quelques instants plus tôt, François a reçu le vice-président américain JD Vance pour une “rencontre privée” de “quelques minutes”, deux mois après avoir vivement critiqué la politique migratoire de l’administration de Donald Trump.- “Dignité” -Du Yémen à l’Ukraine en passant par le Soudan, le Sahel ou la Syrie, le pape a cité une dizaine de pays en conflit et a de nouveau plaidé pour le désarmement, un thème central de son pontificat.Il a dénoncé la “situation humanitaire dramatique et ignoble” à Gaza tout en mettant en garde contre “le climat d’antisémitisme croissant qui se répand dans le monde entier”, qu’il estime “préoccupant”.”J’appelle les belligérants : cessez le feu, que les otages soient libérés et que l’aide précieuse soit apportée à la population affamée qui aspire à un avenir de paix”, a-t-il lancé.”Face à la cruauté des conflits qui impliquent des civils sans défense, qui s’en prennent aux écoles et aux hôpitaux ainsi qu’aux agents humanitaires, nous ne pouvons pas nous permettre d’oublier que ce ne sont pas des cibles qui sont touchées, mais des personnes avec une âme et une dignité.”- Date commune -Pour la première fois depuis son élection en 2013, le chef du 1,4 milliard de catholiques a manqué la plupart des rendez-vous de la Semaine sainte, dont le Chemin de Croix au Colisée vendredi et la veillée pascale samedi soir, dont il a délégué la présidence à des cardinaux.La messe de Pâques a été présidée par le cardinal italien Angelo Comastri sur la place Saint-Pierre ornée de milliers de fleurs hollandaises en présence de quelque 300 prêtres, évêques et cardinaux.Pour son seul engagement public de cette Semaine sainte, Jorge Bergoglio – censé observer un strict repos de deux mois, sans activités publiques – s’était rendu jeudi dans une prison du centre de Rome pour rencontrer des détenus.Déjà affaibli par des problèmes de santé à répétition et des interventions chirurgicales, François a frôlé la mort à deux reprises au cours de son hospitalisation de 38 jours à l’hôpital Gemelli, dont il est sorti le 23 mars. Depuis, il poursuit sa rééducation et continue de travailler depuis sa résidence, sans donner d’audiences à des groupes ni présider de messe.Fait rare, les chrétiens du monde entier célèbrent cette année Pâques le même jour du fait de la concordance des calendriers grégorien, suivi par les catholiques et protestants, et julien, suivi par les orthodoxes.

Les États-Unis risquent de céder le marché des puces à la Chine, selon des analystes

Le gouvernement de Donald Trump essaie de freiner les progrès de la Chine dans l’intelligence artificielle (IA) en empêchant les entreprises américaines d’y exporter leurs puces, mais les Etats-Unis ont tout à perdre avec ces mesures, selon des experts.”Le pays va souffrir encore plus que les entreprises individuelles”, estime Jack Gold.Pour cet analyste indépendant et d’autres experts, les nouvelles restrictions imposées aux géants américains des puces constituent une “victoire importante” pour Pékin.Privée des semi-conducteurs américains nécessaires pour développer les technologies d’IA, la Chine n’aura plus d’autre choix que de redoubler ses efforts pour concevoir ses propres puces de pointe.”Une fois qu’elle sera compétitive, elle commencera à vendre dans le monde entier. Et il sera ensuite très difficile de récupérer le marché, une fois que la chaîne d’approvisionnement aura changé”, explique-t-il à l’AFP. “C’est un véritable gâchis.””C’est le moyen le plus rapide de céder le leadership américain en matière de microprocesseurs”, abonde un autre expert indépendant du secteur, Rob Enderle.Dans l’immédiat, les mesures ont fait chuter Nvidia et AMD en Bourse cette semaine, et vont leur coûter des milliards de dollars.Nvidia, moteur de la vague de l’IA générative grâce à ses GPU (cartes graphiques) de pointe, prévoit 5,5 milliards de dollars de charge exceptionnelle rien que pour le trimestre en cours.AMD a de son côté annoncé un manque à gagner de 800 millions de dollars.- “Comme par magie” -Sous Joe Biden, Washington avait déjà encadré les exportations des semi-conducteurs les plus sophistiqués vers la Chine, pour préserver l’avance de l’industrie américaine, et empêcher Pékin de développer certaines applications militaires.”Il y a une différence entre des contrôles à l’export et le blocage total dont parle Donald Trump à présent”, souligne Jack Gold.Les nouvelles restrictions concernent notamment les puces H20, conçues spécialement par Nvidia pour être vendues en Chine en respectant la loi.La décision de la Maison Blanche vient notamment du succès de la start-up chinoise DeepSeek, qui a réussi à construire des modèles d’IA comparables à ceux d’OpenAI (ChatGPT) et des autres leaders américains, avec des composants moins sophistiqués et en moins grand nombre (dont les H20).Donald Trump “pense sans doute que si nous compliquons la tâche de la Chine, et d’autres pays, nous allons gagner comme par magie”, soupire Jack Gold. “Cela n’a aucun sens”.”La bonne façon de procéder, à mon avis, est de favoriser les entreprises américaines, plutôt que de les pénaliser”, freinant ainsi leurs propres investissements en recherche et développement, ajoute-t-il.Jensen Huang, le patron de Nvidia, avertit régulièrement que la concurrence chinoise progresse rapidement.Lors d’une visite à Pékin jeudi, il a déclaré à des hauts responsables vouloir “continuer à être très présent en Chine”, un “marché très important” pour sa société.En 2024, Nvidia a réalisé 17 milliards de dollars de ventes en Chine, soit 13% de son chiffre d’affaires mondial.- “Main-d’Å“uvre qualifiée”  -Les restrictions s’inscrivent dans le contexte de la guerre commerciale déclenchée par les Etats-Unis dans l’espoir de relocaliser la production industrielle, notamment celle des composants électroniques essentiels.Donald Trump “dit qu’il va ramener les usines aux Etats-Unis. Cela ne va pas marcher. Mais mettons qu’il ait raison. Il faut entre 20 et 40 milliards de dollars pour construire une nouvelle fonderie et cela prend 3-4 ans. D’ici là, on paye des surtaxes ?!”, interroge Jack Gold.Dans un effort de conciliation, Jensen Huang a déclaré cette semaine que Nvidia allait fabriquer des puces pour les superordinateurs d’IA entièrement aux États-Unis pour la première fois.Mais les Etats-Unis “ne disposent pas du tout de la main-d’Å“uvre qualifiée”, intervient Jacob Bourne, analyste d’Emarketer. Et cette situation risque de ne pas s’arranger “avec les politiques anti-immigration de l’administration Trump”.La production de puces nécessite en outre des matières premières, telles que les terres rares, un secteur où la Chine a toutes les cartes en main.”Certes, il y a des gisements aux Etats-Unis”, note l’expert. Mais le pays ne dispose pas de l’expertise, ni des infrastructures minières, qui vont coûter plus cher à cause des droits de douane. Et leur exploitation à des conséquences pour l’environnement, continue-t-il. “On peut donc s’attendre à des réticences”.

Les États-Unis risquent de céder le marché des puces à la Chine, selon des analystes

Le gouvernement de Donald Trump essaie de freiner les progrès de la Chine dans l’intelligence artificielle (IA) en empêchant les entreprises américaines d’y exporter leurs puces, mais les Etats-Unis ont tout à perdre avec ces mesures, selon des experts.”Le pays va souffrir encore plus que les entreprises individuelles”, estime Jack Gold.Pour cet analyste indépendant et d’autres experts, les nouvelles restrictions imposées aux géants américains des puces constituent une “victoire importante” pour Pékin.Privée des semi-conducteurs américains nécessaires pour développer les technologies d’IA, la Chine n’aura plus d’autre choix que de redoubler ses efforts pour concevoir ses propres puces de pointe.”Une fois qu’elle sera compétitive, elle commencera à vendre dans le monde entier. Et il sera ensuite très difficile de récupérer le marché, une fois que la chaîne d’approvisionnement aura changé”, explique-t-il à l’AFP. “C’est un véritable gâchis.””C’est le moyen le plus rapide de céder le leadership américain en matière de microprocesseurs”, abonde un autre expert indépendant du secteur, Rob Enderle.Dans l’immédiat, les mesures ont fait chuter Nvidia et AMD en Bourse cette semaine, et vont leur coûter des milliards de dollars.Nvidia, moteur de la vague de l’IA générative grâce à ses GPU (cartes graphiques) de pointe, prévoit 5,5 milliards de dollars de charge exceptionnelle rien que pour le trimestre en cours.AMD a de son côté annoncé un manque à gagner de 800 millions de dollars.- “Comme par magie” -Sous Joe Biden, Washington avait déjà encadré les exportations des semi-conducteurs les plus sophistiqués vers la Chine, pour préserver l’avance de l’industrie américaine, et empêcher Pékin de développer certaines applications militaires.”Il y a une différence entre des contrôles à l’export et le blocage total dont parle Donald Trump à présent”, souligne Jack Gold.Les nouvelles restrictions concernent notamment les puces H20, conçues spécialement par Nvidia pour être vendues en Chine en respectant la loi.La décision de la Maison Blanche vient notamment du succès de la start-up chinoise DeepSeek, qui a réussi à construire des modèles d’IA comparables à ceux d’OpenAI (ChatGPT) et des autres leaders américains, avec des composants moins sophistiqués et en moins grand nombre (dont les H20).Donald Trump “pense sans doute que si nous compliquons la tâche de la Chine, et d’autres pays, nous allons gagner comme par magie”, soupire Jack Gold. “Cela n’a aucun sens”.”La bonne façon de procéder, à mon avis, est de favoriser les entreprises américaines, plutôt que de les pénaliser”, freinant ainsi leurs propres investissements en recherche et développement, ajoute-t-il.Jensen Huang, le patron de Nvidia, avertit régulièrement que la concurrence chinoise progresse rapidement.Lors d’une visite à Pékin jeudi, il a déclaré à des hauts responsables vouloir “continuer à être très présent en Chine”, un “marché très important” pour sa société.En 2024, Nvidia a réalisé 17 milliards de dollars de ventes en Chine, soit 13% de son chiffre d’affaires mondial.- “Main-d’Å“uvre qualifiée”  -Les restrictions s’inscrivent dans le contexte de la guerre commerciale déclenchée par les Etats-Unis dans l’espoir de relocaliser la production industrielle, notamment celle des composants électroniques essentiels.Donald Trump “dit qu’il va ramener les usines aux Etats-Unis. Cela ne va pas marcher. Mais mettons qu’il ait raison. Il faut entre 20 et 40 milliards de dollars pour construire une nouvelle fonderie et cela prend 3-4 ans. D’ici là, on paye des surtaxes ?!”, interroge Jack Gold.Dans un effort de conciliation, Jensen Huang a déclaré cette semaine que Nvidia allait fabriquer des puces pour les superordinateurs d’IA entièrement aux États-Unis pour la première fois.Mais les Etats-Unis “ne disposent pas du tout de la main-d’Å“uvre qualifiée”, intervient Jacob Bourne, analyste d’Emarketer. Et cette situation risque de ne pas s’arranger “avec les politiques anti-immigration de l’administration Trump”.La production de puces nécessite en outre des matières premières, telles que les terres rares, un secteur où la Chine a toutes les cartes en main.”Certes, il y a des gisements aux Etats-Unis”, note l’expert. Mais le pays ne dispose pas de l’expertise, ni des infrastructures minières, qui vont coûter plus cher à cause des droits de douane. Et leur exploitation à des conséquences pour l’environnement, continue-t-il. “On peut donc s’attendre à des réticences”.

Cambodge: à Sihanoukville, l’afflux de capitaux chinois encourage l’apprentissage du mandarin

Voyant sa ville natale Sihanoukville, dans le sud du Cambodge, être inondée de capitaux chinois, le linguiste Um Keangseng a ouvert une école de langue face à la demande grandissante pour apprendre le mandarin.L’école Tai Zhong N°2, qu’il a fondée il y a dix ans, enseigne le mandarin à plus de 400 élèves, de l’élémentaire à l’université.Le nombre d’apprenants du chinois au Cambodge est monté en flèche ces dernières décennies “car chaque province a des investisseurs chinois”, souligne le directeur de l’établissement.”Il y a des commerces chinois partout”, ajoute-t-il, si bien que “l’anglais et le chinois sont devenus également importants”.La ville de Sihanoukville, à 200 km au sud-ouest de Phnom Penh, la capitale, a été la principale bénéficiaire des investissements étrangers chinois dans le royaume, ce qui a stimulé la demande de communicants qualifiés.Agé de 39 ans, Um Keangseng lui-même a grandi en apprenant le chinois grâce à ses grands-parents venus de la province chinoise du Guangdong, dans le sud de la Chine.Il raconte qu’à l’époque, les gens se moquaient de lui, estimant que le mandarin n’était pas aussi utile que l’anglais, le français ou le thaï.Aujourd’hui, beaucoup de ses anciens élèves travaillent avec des Chinois, dans leurs entreprises ou en tant qu’investisseurs.- “Ascension inarrêtable” -Ouk Sok Heng, un de ses élèves, s’exerce aux caractères chinois que le linguiste affiche sur son écran d’ordinateur.Ce jeune homme de 18 ans n’a jamais posé le pied en Chine, mais il espère continuer ses études d’informatiquedans une université chinoise.”Plus tard, je veux faire des affaires avec les Chinois. Ce sera facile (de gagner de l’argent) si je parle mandarin”, veut-il croire.Les commerces chinois ont proliféré à Sihanoukville depuis le début du millénaire, selon Um Keangseng. Cette cité portuaire regorge désormais de casinos, d’hôtels, de restaurants et d’usines gérés par des Chinois.Le Cambodge, petit pays à l’économie réduite, compte sur les pays étrangers, “en particulier la Chine”, dit-il, ajoutant que les Cambodgiens ont notamment besoin de compétences linguistiques “pour développer ensemble notre pays”.A 21 ans, Kok Ravy débute tout juste en mandarin. Sihanoukville est “inondée de Chinois”, selon lui. “Si on ne parle pas chinois, ça sera difficile pour nous”, estime-t-il, soulignant que parler la langue peut aider à obtenir un travail de réceptionniste ou d’interprète.De son côté, Ou Virak, président du groupe de réflexion local “Future forum”, espère que les Cambodgiens diversifieront leurs compétences linguistiques sans pour autant oublier leurs racines et leur identité.”Je voudrais que nous nous enracinions dans la langue et la culture khmères”, déclare-t-il.Mais de plus en plus de parents cambodgiens envoient leurs enfants apprendre le mandarin pour améliorer leurs perspectives d’avenir, constate-t-il, et ce en raison “de l’idée de l’ascension inarrêtable de la Chine”.

Le négociateur en chef qatari se dit “frustré” par le cours de la médiation pour une trêve à Gaza

Le négociateur en chef du Qatar, médiateur dans le conflit entre Israël et le Hamas, a fait part à l’AFP de sa frustration après l’échec d’un nouveau cycle de négociations pour une trêve à Gaza, où Israël a repris ses opérations militaires il y a un mois. “Nous sommes certainement frustrés par la lenteur, parfois, du processus de négociation. Il s’agit d’une question urgente. Des vies sont en jeu”, a déclaré Mohammed Al-Khulaifi, dans un entretien vendredi à l’AFP.Le Qatar, avec les Etats-Unis et l’Egypte, a négocié l’accord de cessez-le-feu entré en vigueur le 19 janvier dans la bande de Gaza, qui a provisoirement fait taire les armes après plus de 15 mois de guerre, déclenchée par l’attaque du mouvement islamiste palestinien dans le sud israélien le 7 octobre 2023. Mais faute d’accord entre les deux parties sur la prolongation de cette trêve, Israël a repris ses attaques aériennes et terrestres dans le territoire palestinien le 18 mars, et y bloque, depuis le 2 mars, l’entrée de l’aide humanitaire. Jeudi, le Hamas a rejeté une nouvelle proposition israélienne prévoyant, selon un de ses haut-responsables, une trêve de 45 jours en échange de la libération de 10 otages vivants. – “Du bruit” -“Nous avons travaillé sans relâche ces derniers jours pour tenter de réunir les parties et de relancer l’accord qui a été approuvé par les deux parties”, a ajouté le ministre d’Etat qatari. “Nous resterons engagés dans cette voie, malgré les difficultés”, a-t-il assuré. Au cours de la médiation, le Qatar a été la cible de critiques émanant d’Israël et de son Premier ministre, Benjamin Netanyahu.Au moins deux collaborateurs de M. Netanyahu sont soupçonnés d’avoir reçu des fonds qataris pour promouvoir les intérêts de Doha en Israël, dans une affaire que le Qatar a qualifiée de “campagne de diffamation”. Une enquête du Shin Bet, l’agence israélienne de sécurité intérieure, a aussi conclu début mars que des financements qataris avaient renforcé le Hamas  avant l’attaque du 7 octobre 2023. Le Qatar a rejeté de “fausses accusations”. “Nous recevons ce type de critiques et de commentaires négatifs depuis le début de notre engagement”, a déclaré M. Al-Khulaifi. Ces “critiques sans contexte (…) ne sont souvent que du bruit”, a-t-il objecté. Il a rejeté de récentes remarques de M. Netanyahu sur la chaîne évangélique américaine Daystar imputant à son pays d’avoir encouragé “l’antiaméricanisme et l’antisionisme” sur les campus universitaires américains.”Ses allégations concernant les partenariats éducatifs du Qatar ont été réfutées à maintes reprises. Tout ce que nous faisons est transparent”.  – “Désescalade” -Le riche émirat du Golfe, dont M. Al-Khulaifi est le principal négociateur, a également émergé comme médiateur dans la crise en République démocratique du Congo, déclenchée en janvier par une offensive d’envergure du groupe armé antigouvernemental M23 dans l’est du pays, riche en ressources naturelles.Début mars, le Qatar a réuni à Doha les présidents de la RDC, Félix Tshisekedi, et du Rwanda, Paul Kagame – accusé de soutenir le M23 – qui ont ensuite exprimé leur soutien à un cessez-le-feu.L’enjeu de la réunion était “de trouver une voie vers la désescalade et un accord sur un mécanisme de mise en oeuvre”, a expliqué M. Al-Khulaifi.”Nous avons réussi à créer une ligne de communication souple entre les deux parties, et espérons plus de succès (…) dans les prochains jours”, a-t-il ajouté. Le Qatar, a-t-il relevé, a convaincu le M23, le Rwanda et la RDC d’engager une “désescalade” près de la localité minière stratégique de Walikale, conquise par le M23. Cela a permis “un processus de retrait de Walikale vers l’est, vers Goma (…) un développement positif”, a-t-il ajouté, en référence à la capitale de la province du Nord-Kivu de la RDC, tenue par le groupe antigouvernemental. Les Etats-Unis ont été “un partenaire fiable” sur ce dossier, a-t-il salué, affirmant espérer discuter du conflit avec l’émissaire américain pour l’Afrique, Massad Boulos, lors d’une prochaine visite à Washington. Il entend soulever également lors de ce déplacement la question de la levée des sanctions visant la Syrie, après l’éviction de l’ex-président Bachar al-Assad.Le Qatar, qui finance déjà des livraisons de gaz à la Syrie, discute avec ses partenaires régionaux d’une augmentation des salaires des fonctionnaires syriens, et “très étroitement avec nos collègues américains pour voir comment avancer dans ce projet”, a indiqué M. Al-Khulaifi.

Le négociateur en chef qatari se dit “frustré” par le cours de la médiation pour une trêve à Gaza

Le négociateur en chef du Qatar, médiateur dans le conflit entre Israël et le Hamas, a fait part à l’AFP de sa frustration après l’échec d’un nouveau cycle de négociations pour une trêve à Gaza, où Israël a repris ses opérations militaires il y a un mois. “Nous sommes certainement frustrés par la lenteur, parfois, du processus de négociation. Il s’agit d’une question urgente. Des vies sont en jeu”, a déclaré Mohammed Al-Khulaifi, dans un entretien vendredi à l’AFP.Le Qatar, avec les Etats-Unis et l’Egypte, a négocié l’accord de cessez-le-feu entré en vigueur le 19 janvier dans la bande de Gaza, qui a provisoirement fait taire les armes après plus de 15 mois de guerre, déclenchée par l’attaque du mouvement islamiste palestinien dans le sud israélien le 7 octobre 2023. Mais faute d’accord entre les deux parties sur la prolongation de cette trêve, Israël a repris ses attaques aériennes et terrestres dans le territoire palestinien le 18 mars, et y bloque, depuis le 2 mars, l’entrée de l’aide humanitaire. Jeudi, le Hamas a rejeté une nouvelle proposition israélienne prévoyant, selon un de ses haut-responsables, une trêve de 45 jours en échange de la libération de 10 otages vivants. – “Du bruit” -“Nous avons travaillé sans relâche ces derniers jours pour tenter de réunir les parties et de relancer l’accord qui a été approuvé par les deux parties”, a ajouté le ministre d’Etat qatari. “Nous resterons engagés dans cette voie, malgré les difficultés”, a-t-il assuré. Au cours de la médiation, le Qatar a été la cible de critiques émanant d’Israël et de son Premier ministre, Benjamin Netanyahu.Au moins deux collaborateurs de M. Netanyahu sont soupçonnés d’avoir reçu des fonds qataris pour promouvoir les intérêts de Doha en Israël, dans une affaire que le Qatar a qualifiée de “campagne de diffamation”. Une enquête du Shin Bet, l’agence israélienne de sécurité intérieure, a aussi conclu début mars que des financements qataris avaient renforcé le Hamas  avant l’attaque du 7 octobre 2023. Le Qatar a rejeté de “fausses accusations”. “Nous recevons ce type de critiques et de commentaires négatifs depuis le début de notre engagement”, a déclaré M. Al-Khulaifi. Ces “critiques sans contexte (…) ne sont souvent que du bruit”, a-t-il objecté. Il a rejeté de récentes remarques de M. Netanyahu sur la chaîne évangélique américaine Daystar imputant à son pays d’avoir encouragé “l’antiaméricanisme et l’antisionisme” sur les campus universitaires américains.”Ses allégations concernant les partenariats éducatifs du Qatar ont été réfutées à maintes reprises. Tout ce que nous faisons est transparent”.  – “Désescalade” -Le riche émirat du Golfe, dont M. Al-Khulaifi est le principal négociateur, a également émergé comme médiateur dans la crise en République démocratique du Congo, déclenchée en janvier par une offensive d’envergure du groupe armé antigouvernemental M23 dans l’est du pays, riche en ressources naturelles.Début mars, le Qatar a réuni à Doha les présidents de la RDC, Félix Tshisekedi, et du Rwanda, Paul Kagame – accusé de soutenir le M23 – qui ont ensuite exprimé leur soutien à un cessez-le-feu.L’enjeu de la réunion était “de trouver une voie vers la désescalade et un accord sur un mécanisme de mise en oeuvre”, a expliqué M. Al-Khulaifi.”Nous avons réussi à créer une ligne de communication souple entre les deux parties, et espérons plus de succès (…) dans les prochains jours”, a-t-il ajouté. Le Qatar, a-t-il relevé, a convaincu le M23, le Rwanda et la RDC d’engager une “désescalade” près de la localité minière stratégique de Walikale, conquise par le M23. Cela a permis “un processus de retrait de Walikale vers l’est, vers Goma (…) un développement positif”, a-t-il ajouté, en référence à la capitale de la province du Nord-Kivu de la RDC, tenue par le groupe antigouvernemental. Les Etats-Unis ont été “un partenaire fiable” sur ce dossier, a-t-il salué, affirmant espérer discuter du conflit avec l’émissaire américain pour l’Afrique, Massad Boulos, lors d’une prochaine visite à Washington. Il entend soulever également lors de ce déplacement la question de la levée des sanctions visant la Syrie, après l’éviction de l’ex-président Bachar al-Assad.Le Qatar, qui finance déjà des livraisons de gaz à la Syrie, discute avec ses partenaires régionaux d’une augmentation des salaires des fonctionnaires syriens, et “très étroitement avec nos collègues américains pour voir comment avancer dans ce projet”, a indiqué M. Al-Khulaifi.

Adolescent disparu près de Poitiers: la mère et la soeur en garde à vue

Trois personnes, dont la mère et la soeur de l’adolescent disparu pendant plus d’une semaine près de Poitiers puis retrouvé samedi, ont été placées en garde à vue, a-t-on appris dimanche d’une source policière.Le parquet de Poitiers a confirmé “des garde à vue en cours” sans préciser de qui il s’agissait.La garçon âgé de 12 ans avait été retrouvé en bonne santé chez un proche de la famille, qui a depuis été placé en garde à vue, a indiqué à l’AFP la source policière.Quelques heures plus tard, la mère et la soeur de l’adolescent étaient également placées en garde à vue, les enquêteurs soupçonnant la mère d’avoir orchestré une “manipulation” dans un contexte familial tendu, selon la même source.L’adolescent était porté disparu depuis plus d’une semaine et la police avait diffusé vendredi un appel à témoins. Une enquête était par ailleurs ouverte par le parquet pour “enlèvement et séquestration”.Le parquet a indiqué avoir pris “une ordonnance de placement provisoire concernant le jeune garçon”.

L’influence française disputée dans l’océan Indien

Mayotte, îles Eparses … La France, confrontée à une souveraineté contestée sur plusieurs de ses territoires et aux ambitions croissantes de la Chine et de la Russie, joue les équilibristes dans l’océan Indien, où Emmanuel Macron entame lundi une tournée de cinq jours.Le chef de l’Etat, fidèle à sa stratégie “indopacifique”, va réaffirmer les ambitions françaises de puissance régionale tout comme une volonté de coopération renforcée avec les Etats du sud-ouest de l’océan Indien.Après des étapes à Mayotte et La Réunion, les deux départements aux avant-postes de la présence française dans cette zone, il se rendra à Madagascar et Maurice.Et participera jeudi à Antananarivo, la capitale malgache, au cinquième sommet de la Commission de l’océan Indien (COI), qui réunit cinq Etats insulaires (Madagascar, Maurice, Comores, Seychelles, France au titre de La Réunion).”La France a certes la puissance de feu, mais elle n’est pas forcément en position de force, pas forcément numéro un et en tout cas pas seule. Les compétiteurs sont présents et actifs”, résume à l’AFP Christiane Rafidinarivo, chercheuse au centre de recherches politiques Cevipof de Sciences-Po à Paris.Grâce à ses multiples îles et îlots à travers les océans, la France possède certes le deuxième espace maritime du monde (10 millions de kilomètres carrés), dont 27% dans cette partie du globe.Grâce aux îles Eparses (Tromelin, Glorieuses, Juan de Nova, Europa, et Bassas da India), des “confettis” quasi inhabités – sans compter Mayotte au nord – elle contrôle plus de la moitié de la surface du canal du Mozambique, redevenu un carrefour stratégique du transport maritime international.- “Accès aux ressources” -Elle dispose aussi de moyens militaires, dont une base navale à La Réunion, et économiques conséquents par rapport aux pays riverains.Mais Madagascar revendique la souveraineté sur les Eparses tout comme les Comores sur Mayotte, qui s’en est détaché lors de leur indépendance en 1975 pour rester française. L’île Maurice réclame de son côté Tromelin au nord de La Réunion.”La France est dans une situation un peu plus contrainte qu’il n’y paraît”, explique Denys-Sacha Robin, spécialiste en droit international de la mer à l’université Paris-Nanterre.”Ces demandes de rétrocession, c’est un enjeu d’identité nationale, un enjeu d’accès aux ressources et puis c’est un moyen de pression pour obtenir autre chose” de Paris, en matière d’immigration ou de sécurité.Le canal du Mozambique renferme d’importantes réserves en hydrocarbures – au point qu’on le qualifie parfois de “nouvelle mer du Nord” – et halieutiques.Le rôle de la France y est désormais disputé par la Chine, qui investit massivement dans la zone, notamment à travers le développement de ports, et dispose d’une importante flotte de pêche. Etats-Unis, Russie et Inde y renforcent aussi leur présence.Russes et Chinois y ont également mené des exercices militaires avec l’Afrique du sud.- “Epine dans le pied” -La Russie, après avoir tenté en vain d’adhérer à la COI en 2020, a apporté son soutien à Madagascar dans sa revendication sur les îles Éparses, tout comme aux Comores, dont elle s’est rapprochée, pour Mayotte.”Le statut de Mayotte est extraordinairement instable. C’est une épine dans le pied de la France”, estime Bertrand Badie, spécialiste de relations internationales à Sciences Po. Les Comores s’opposent aussi à son intégration à la COI, réclamée par les élus mahorais. Face à ces résistances, Emmanuel Macron devrait s’en tenir à une ligne pragmatique, c’est-à-dire demander une “inclusion” progressive de Mayotte à la COI à travers des programmes de coopération notamment sur la santé.”Pour la France, il s’agit de consolider des coopérations avec des Etats pour qu’ils ne deviennent pas hostiles, ne rentrent pas dans d’autres réseaux qui seraient hostiles”, note Christiane Rafidinarivo.Mayotte, département le plus pauvre de France, présente d’énormes fragilités, avec une importante pression migratoire en provenance des Comores et le cyclone Chido, le plus dévastateur depuis 90 ans, qui a mis à terre son économie en décembre.”C’est une région du monde dans laquelle la décolonisation n’a jamais été véritablement accomplie. La déstabilisation tient à un fil. Il suffit d’un pouvoir populiste dans l’un des pays”, relève Bertrand Badie.

L’influence française disputée dans l’océan Indien

Mayotte, îles Eparses … La France, confrontée à une souveraineté contestée sur plusieurs de ses territoires et aux ambitions croissantes de la Chine et de la Russie, joue les équilibristes dans l’océan Indien, où Emmanuel Macron entame lundi une tournée de cinq jours.Le chef de l’Etat, fidèle à sa stratégie “indopacifique”, va réaffirmer les ambitions françaises de puissance régionale tout comme une volonté de coopération renforcée avec les Etats du sud-ouest de l’océan Indien.Après des étapes à Mayotte et La Réunion, les deux départements aux avant-postes de la présence française dans cette zone, il se rendra à Madagascar et Maurice.Et participera jeudi à Antananarivo, la capitale malgache, au cinquième sommet de la Commission de l’océan Indien (COI), qui réunit cinq Etats insulaires (Madagascar, Maurice, Comores, Seychelles, France au titre de La Réunion).”La France a certes la puissance de feu, mais elle n’est pas forcément en position de force, pas forcément numéro un et en tout cas pas seule. Les compétiteurs sont présents et actifs”, résume à l’AFP Christiane Rafidinarivo, chercheuse au centre de recherches politiques Cevipof de Sciences-Po à Paris.Grâce à ses multiples îles et îlots à travers les océans, la France possède certes le deuxième espace maritime du monde (10 millions de kilomètres carrés), dont 27% dans cette partie du globe.Grâce aux îles Eparses (Tromelin, Glorieuses, Juan de Nova, Europa, et Bassas da India), des “confettis” quasi inhabités – sans compter Mayotte au nord – elle contrôle plus de la moitié de la surface du canal du Mozambique, redevenu un carrefour stratégique du transport maritime international.- “Accès aux ressources” -Elle dispose aussi de moyens militaires, dont une base navale à La Réunion, et économiques conséquents par rapport aux pays riverains.Mais Madagascar revendique la souveraineté sur les Eparses tout comme les Comores sur Mayotte, qui s’en est détaché lors de leur indépendance en 1975 pour rester française. L’île Maurice réclame de son côté Tromelin au nord de La Réunion.”La France est dans une situation un peu plus contrainte qu’il n’y paraît”, explique Denys-Sacha Robin, spécialiste en droit international de la mer à l’université Paris-Nanterre.”Ces demandes de rétrocession, c’est un enjeu d’identité nationale, un enjeu d’accès aux ressources et puis c’est un moyen de pression pour obtenir autre chose” de Paris, en matière d’immigration ou de sécurité.Le canal du Mozambique renferme d’importantes réserves en hydrocarbures – au point qu’on le qualifie parfois de “nouvelle mer du Nord” – et halieutiques.Le rôle de la France y est désormais disputé par la Chine, qui investit massivement dans la zone, notamment à travers le développement de ports, et dispose d’une importante flotte de pêche. Etats-Unis, Russie et Inde y renforcent aussi leur présence.Russes et Chinois y ont également mené des exercices militaires avec l’Afrique du sud.- “Epine dans le pied” -La Russie, après avoir tenté en vain d’adhérer à la COI en 2020, a apporté son soutien à Madagascar dans sa revendication sur les îles Éparses, tout comme aux Comores, dont elle s’est rapprochée, pour Mayotte.”Le statut de Mayotte est extraordinairement instable. C’est une épine dans le pied de la France”, estime Bertrand Badie, spécialiste de relations internationales à Sciences Po. Les Comores s’opposent aussi à son intégration à la COI, réclamée par les élus mahorais. Face à ces résistances, Emmanuel Macron devrait s’en tenir à une ligne pragmatique, c’est-à-dire demander une “inclusion” progressive de Mayotte à la COI à travers des programmes de coopération notamment sur la santé.”Pour la France, il s’agit de consolider des coopérations avec des Etats pour qu’ils ne deviennent pas hostiles, ne rentrent pas dans d’autres réseaux qui seraient hostiles”, note Christiane Rafidinarivo.Mayotte, département le plus pauvre de France, présente d’énormes fragilités, avec une importante pression migratoire en provenance des Comores et le cyclone Chido, le plus dévastateur depuis 90 ans, qui a mis à terre son économie en décembre.”C’est une région du monde dans laquelle la décolonisation n’a jamais été véritablement accomplie. La déstabilisation tient à un fil. Il suffit d’un pouvoir populiste dans l’un des pays”, relève Bertrand Badie.