“Situation intenable”: la présidente des Scouts de France renonce face aux attaques

“La situation était intenable”: la présidente des Scouts et guides de France Marine Rosset, “en colère” face aux critiques la visant et qu’elle lie à son homosexualité, a démissionné de ses fonctions moins de deux mois après son élection pourtant à une large majorité.”J’ai choisi de me mettre en retrait de la présidence des Scouts et guides de France. La situation était devenue intenable et ma volonté est de protéger le mouvement”, annonce-t-elle mercredi au journal La Croix. “C’est aussi pour protéger ma famille que j’ai démissionné”, ajoute-t-elle.Élue à la mi-juin à une très large majorité à la tête du mouvement de jeunesse issu du catholicisme, Marine Rosset, 39 ans, s’était attirée les foudres de plusieurs sites d’extrême droite et quelques réactions dubitatives au sein de l’Église.”Après mon élection, il y a eu des gens, extérieurs au scoutisme, des forces politiques, de communications, financières même, qui ont instrumentalisé des prises de position que j’ai pu avoir. Il en a découlé une image mensongère des Scouts et guides de France (SGDF), parce qu’on a associé un certain nombre de mes positions avec celles du mouvement”, déplore-t-elle.Conseillère municipale socialiste dans le Ve arrondissement de Paris, cette mère homosexuelle d’un enfant, qui avait pris des positions pro-IVG, explique au quotidien que “l’annonce imprévue” d’une élection législative partielle dans sa circonscription – où elle a été candidate en 2022 et 2024, mais pour laquelle elle ne se représentera pas – a “changé la donne”.  “La moindre de mes prises de parole aurait été surveillée. Or il était vraiment important pour moi que le mouvement ne soit pas réduit à ma seule personne(…) Je ne souhaitais surtout pas l’abîmer”, indique Mme Rosset.- Plainte déposée -Elle explique avoir “été attaquée tous les jours sur les réseaux sociaux”: “Il ne faut pas être dupe, la critique sur mon engagement politique était souvent un moyen de me critiquer sans évoquer mon homosexualité”, pointe-t-elle, “en colère” notamment “parce qu’on a parfois pu remettre en cause (sa) foi, du fait de (son) homosexualité”.Dans un communiqué, les Scouts et guides de France ont estimé que ce “choix d’un retrait permet de préserver la dimension apartisane des Scouts et Guides de France”.Le mouvement dénonce “fermement les propos violents, discriminants ou déshumanisants qui ont pu être exprimés ces dernières semaines” à l’encontre de sa présidente. “Ces violences, notamment homophobes, sont profondément contraires à notre éthique éducative et associative”, insiste-t-il. Le mouvement apporte son soutien à une “plainte déposée par Marine Rosset”, début juillet à Paris, et précise qu’il “se réserve le droit d’engager des poursuites judiciaires à ses côtés”. Avec plus de 100.000 adhérents et plus de 900 groupes, le mouvement est la première association de scoutisme du pays, loin devant les plus conservateurs Scouts unitaires de France et Scouts d’Europe.Au sein de la gauche, notamment parisienne, plusieurs personnalités ont regretté cette démission.Député PS et candidat aux municipales à Paris, Emmanuel Grégoire a apporté sur le réseau X son “soutien” à Marine Rosset “qui a fait face à des insultes inacceptables, à la haine et à l’homophobie crasse”. Chez les socialistes, Mme Rosset a également obtenu le soutien du député Boris Vallaud, dénonçant sur le même réseau “insultes” et “vague de harcèlement”, du président de la Cour des comptes et ex-ministre Pierre Moscovici, et du secrétaire général du parti, Pierre Jouvet.Chez les communistes, le sénateur Ian Brossat, candidat à la mairie de Paris, a regretté sur X “une vague d’homophobie” et accusé la droite d’aider “la fachosphère” par son “silence complice”.La désormais ex-présidente de l’association indique qu’elle continuera à remplir d’autres missions comme administratrice des SGDF, tandis qu’une nouvelle gouvernance collégiale a été élue présidée par Pierre Monéger. 

Hong Kong’s Cathay Pacific unveils deal to buy 14 Boeing jets

Hong Kong carrier Cathay Pacific said on Wednesday it would place a US$8.1 billion order for 14 Boeing jets, its first with the US aircraft maker for more than a decade.The airline said in a filing to the city’s stock exchange it would “purchase 14 Boeing 777-9 aircraft” and had “secured the right to acquire up to seven additional Boeing 777-9 aircraft”.The new order expects the aircraft to be delivered by 2034, according to a separate filing.Cathay was one of the first buyers to commit to Boeing’s 777X programme when it unveiled the purchase of 21 aircraft in 2013.Boeing said in a statement the new deal brought the order book of 777-9 aircraft — “the world’s largest twin-engine airplane” — to 35.The jets, designed to reduce fuel use and emissions, would meet Cathay’s growing global travel demand, it said.”Boeing certainly had a troubled period in the recent past, but we are very encouraged by the renewed focus that Boeing leadership has on engineering and production quality,” Cathay’s operations and service delivery officer Alex McGowan told a news conference.Cathay already has a fleet of more than 230 mostly passenger aircraft, consisting of Boeing and Airbus jets.It has agreed to buy more than 100 new aircraft, it said on Wednesday, adding that the new order has brought Cathay’s total investment to $12.7 billion (HK$100 billion).- Stock price slips -Hong Kong’s aviation sector was hit hard by Covid-era policies, which imposed strict rules on travellers that kept it internationally isolated before they were lifted in late 2022.Cathay’s attributable profit in 2024 rose slightly to $1.27 billion and it announced this year that its flights were finally back to pre-pandemic levels.The firm reported on Wednesday that its attributable profit in the first six months of 2025 rose slightly to $465 million (HK$3.65 billion) in the first six months of 2025, benefiting from a pick-up in travel demand in Asia.Total revenue in that period increased 9.5 percent to $6.92 billion.The company also declared an interim dividend of 20 Hong Kong cents per share.Chairman Patrick Healy welcomed a “solid financial performance” in the filing.”Our first-half result was driven by higher passenger volumes albeit with lower yields, a consistent cargo performance, and lower fuel price compared with the same period in 2024,” Healy said.The company’s passenger airlines, including Cathay Pacific and Hong Kong Express, have launched or announced 19 new destinations in 2025, with “more to come”, he said, adding that they now fly to more than 100 passenger destinations.The airline said this month it had resumed direct flights to Brussels after a long break caused by the Covid-19 pandemic.Cathay carried a total of 13.6 million passengers in the first half of this year — an average of 75,300 per day, and up 28 percent from the same period last year.But the firm also saw a drop of 0.6 percent in profit margin for the first half of the year.Cathay’s passenger yields — a measure of value generated by passengers — fell by 12.3 percent, with its low-cost airline HK Express recording a 21.6 percent drop.Wednesday’s results were also dragged down by rising costs, while Healy warned in the filing that HK Express was facing short-term challenges as a pick-up in bookings was “yet to return to normal levels”.He said the firm was “not immune to the various challenges” in the industry.Cathay’s shares in Hong Kong closed down more than 9.6 percent to HK$10.85 on Wednesday.

Hiroshima, 80 ans après la bombe, appelle le monde à abandonner l’arme nucléaire

Une minute de silence a eu lieu mercredi à Hiroshima à l’heure exacte du largage de la bombe atomique sur la ville nippone il y a 80 ans, lors d’une cérémonie réunissant une centaine de pays, dans un monde marqué par les tensions russo-américaines.Le 6 août 1945 à 08H15, les Etats-Unis larguaient une bombe atomique au-dessus de Hiroshima, tuant environ 140.000 personnes. Trois jours plus tard, une bombe identique frappait Nagasaki, causant la mort d’environ 74.000 autres personnes.Ces frappes, qui ont précipité la fin de la Seconde Guerre mondiale, sont les uniques occurrences où des armes nucléaires ont été utilisées en temps de guerre.Alors que de nombreux participants déposaient des couronnes devant le cénotaphe commémoratif, où une vasque est allumée, Hiroshima a exhorté le monde à renoncer aux armes atomiques.”Les Etats-Unis et la Russie possèdent 90% des ogives nucléaires mondiales et, dans le contexte de l’invasion de l’Ukraine par la Russie et des tensions au Moyen-Orient, on observe une tendance accélérée au renforcement militaire”, a déploré le maire de la ville, Kazumi Matsui.”Certains dirigeants acceptent l’idée que +les armes nucléaires sont essentielles à leur défense nationale+, ignorant de manière flagrante les leçons que la communauté internationale aurait dû tirer des tragédies de l’Histoire. Ils menacent de saper les cadres de consolidation de la paix”, a-t-il ajouté.M. Matsui avait exhorté le mois dernier Donald Trump à se rendre à Hiroshima, alors que le président américain avait comparé les récentes frappes aériennes contre l’Iran aux bombardements atomiques de 1945.”Notre pays, seule nation à avoir subi des bombardements atomiques en temps de guerre, a pour mission de prendre la tête des efforts internationaux pour un monde sans armes nucléaires”, a insisté à Hiroshima le Premier ministre japonais Shigeru Ishiba.- “Témoins vivants” -Des représentants de 120 pays et régions, ainsi que de l’Union européenne, ont assisté à la cérémonie mercredi à Hiroshima, selon des responsables municipaux. La France était représentée par le numéro deux de l’ambassade.Des Etats nucléaires majeurs tels que Russie, Chine et Pakistan sont toutefois absents. L’Iran, accusé de chercher à se doter de la bombe, devait être représenté.Contrairement à son habitude, le Japon a indiqué n’avoir pas “choisi ses invités” pour ces commémorations mais en a “notifié” tous les pays et régions. Ainsi, la Palestine et Taïwan, que Tokyo ne reconnaît pas officiellement, y ont annoncé leur présence pour la première fois.Samedi, Nagasaki s’attend aussi à un nombre record de pays présents à ses propres commémorations, avec notamment la Russie, qui doit y assister pour la première fois depuis son invasion de l’Ukraine en 2022.”En cette période de tensions et conflits croissants”, Hiroshima et Nagasaki restent des “témoins vivants des profondes horreurs causées par les armes nucléaires”, a rappelé mercredi le pape Léon XIV dans un communiqué.Aujourd’hui, Hiroshima est une métropole prospère de 1,2 million d’habitants, mais les ruines d’un bâtiment surmonté du squelette métallique d’un dôme en centre-ville rappellent l’horreur de l’attaque.Aux aurores mercredi, des personnes ont visité le cénotaphe pour prier.Parmi elles, Takako Hirano, 69 ans, qui a perdu ses parents des suites de la frappe nucléaire: “Les bombardements atomiques ne doivent jamais se reproduire (…) Les habitants d’Hiroshima font de leur mieux pour transmettre leurs messages (de paix) et témoigner de la souffrance endurée”, souligne-t-elle.- “Les gens souffrent encore” -“Mes parents et grands-parents ont été victimes de la bombe. Mon grand-père est mort peu après, tandis que mon père et ma mère sont morts après avoir développé un cancer” et 80 ans après, “les gens souffrent encore”, a déclaré Yoshie Yokoyama, 96 ans, venue en fauteuil roulant avec son petit-fils Hiroki Yokoyama.Ce dernier commente: “je ressens le besoin d’écouter davantage, de transmettre son histoire à nos enfants”.Nihon Hidankyo, groupe de survivants de la bombe qui a reçu le prix Nobel de la paix 2024, exhorte les Etats à éliminer les armes nucléaires en s’appuyant sur les témoignages des survivants d’Hiroshima et de Nagasaki, appelés “hibakusha”.En mars, selon le ministère japonais de la Santé, on comptait 99.130 hibakusha, dont l’âge moyen était de 86 ans.”Si leur nombre diminue chaque année, leur message éternel de paix ne nous quittera jamais (…) Habitants d’Hiroshima, vous n’avez pas seulement reconstruit une ville: vous avez redonné espoir et nourri la vision d’un monde sans armes nucléaires”, salue dans un communiqué le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres.Yukiyo Kokufu, 75 ans, confie que sa mère a subi de terribles brûlures, tandis que son frère aîné, un bébé de 18 mois, a été tué immédiatement.”J’espère vraiment qu’il n’y aura jamais aucun nouvel hibakusha (…) Les gens parlent de dissuasion nucléaire, j’espère que tout le monde y réfléchira davantage pour réaliser la paix”, a-t-il expliqué.

Hiroshima, 80 ans après la bombe, appelle le monde à abandonner l’arme nucléaire

Une minute de silence a eu lieu mercredi à Hiroshima à l’heure exacte du largage de la bombe atomique sur la ville nippone il y a 80 ans, lors d’une cérémonie réunissant une centaine de pays, dans un monde marqué par les tensions russo-américaines.Le 6 août 1945 à 08H15, les Etats-Unis larguaient une bombe atomique au-dessus de Hiroshima, tuant environ 140.000 personnes. Trois jours plus tard, une bombe identique frappait Nagasaki, causant la mort d’environ 74.000 autres personnes.Ces frappes, qui ont précipité la fin de la Seconde Guerre mondiale, sont les uniques occurrences où des armes nucléaires ont été utilisées en temps de guerre.Alors que de nombreux participants déposaient des couronnes devant le cénotaphe commémoratif, où une vasque est allumée, Hiroshima a exhorté le monde à renoncer aux armes atomiques.”Les Etats-Unis et la Russie possèdent 90% des ogives nucléaires mondiales et, dans le contexte de l’invasion de l’Ukraine par la Russie et des tensions au Moyen-Orient, on observe une tendance accélérée au renforcement militaire”, a déploré le maire de la ville, Kazumi Matsui.”Certains dirigeants acceptent l’idée que +les armes nucléaires sont essentielles à leur défense nationale+, ignorant de manière flagrante les leçons que la communauté internationale aurait dû tirer des tragédies de l’Histoire. Ils menacent de saper les cadres de consolidation de la paix”, a-t-il ajouté.M. Matsui avait exhorté le mois dernier Donald Trump à se rendre à Hiroshima, alors que le président américain avait comparé les récentes frappes aériennes contre l’Iran aux bombardements atomiques de 1945.”Notre pays, seule nation à avoir subi des bombardements atomiques en temps de guerre, a pour mission de prendre la tête des efforts internationaux pour un monde sans armes nucléaires”, a insisté à Hiroshima le Premier ministre japonais Shigeru Ishiba.- “Témoins vivants” -Des représentants de 120 pays et régions, ainsi que de l’Union européenne, ont assisté à la cérémonie mercredi à Hiroshima, selon des responsables municipaux. La France était représentée par le numéro deux de l’ambassade.Des Etats nucléaires majeurs tels que Russie, Chine et Pakistan sont toutefois absents. L’Iran, accusé de chercher à se doter de la bombe, devait être représenté.Contrairement à son habitude, le Japon a indiqué n’avoir pas “choisi ses invités” pour ces commémorations mais en a “notifié” tous les pays et régions. Ainsi, la Palestine et Taïwan, que Tokyo ne reconnaît pas officiellement, y ont annoncé leur présence pour la première fois.Samedi, Nagasaki s’attend aussi à un nombre record de pays présents à ses propres commémorations, avec notamment la Russie, qui doit y assister pour la première fois depuis son invasion de l’Ukraine en 2022.”En cette période de tensions et conflits croissants”, Hiroshima et Nagasaki restent des “témoins vivants des profondes horreurs causées par les armes nucléaires”, a rappelé mercredi le pape Léon XIV dans un communiqué.Aujourd’hui, Hiroshima est une métropole prospère de 1,2 million d’habitants, mais les ruines d’un bâtiment surmonté du squelette métallique d’un dôme en centre-ville rappellent l’horreur de l’attaque.Aux aurores mercredi, des personnes ont visité le cénotaphe pour prier.Parmi elles, Takako Hirano, 69 ans, qui a perdu ses parents des suites de la frappe nucléaire: “Les bombardements atomiques ne doivent jamais se reproduire (…) Les habitants d’Hiroshima font de leur mieux pour transmettre leurs messages (de paix) et témoigner de la souffrance endurée”, souligne-t-elle.- “Les gens souffrent encore” -“Mes parents et grands-parents ont été victimes de la bombe. Mon grand-père est mort peu après, tandis que mon père et ma mère sont morts après avoir développé un cancer” et 80 ans après, “les gens souffrent encore”, a déclaré Yoshie Yokoyama, 96 ans, venue en fauteuil roulant avec son petit-fils Hiroki Yokoyama.Ce dernier commente: “je ressens le besoin d’écouter davantage, de transmettre son histoire à nos enfants”.Nihon Hidankyo, groupe de survivants de la bombe qui a reçu le prix Nobel de la paix 2024, exhorte les Etats à éliminer les armes nucléaires en s’appuyant sur les témoignages des survivants d’Hiroshima et de Nagasaki, appelés “hibakusha”.En mars, selon le ministère japonais de la Santé, on comptait 99.130 hibakusha, dont l’âge moyen était de 86 ans.”Si leur nombre diminue chaque année, leur message éternel de paix ne nous quittera jamais (…) Habitants d’Hiroshima, vous n’avez pas seulement reconstruit une ville: vous avez redonné espoir et nourri la vision d’un monde sans armes nucléaires”, salue dans un communiqué le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres.Yukiyo Kokufu, 75 ans, confie que sa mère a subi de terribles brûlures, tandis que son frère aîné, un bébé de 18 mois, a été tué immédiatement.”J’espère vraiment qu’il n’y aura jamais aucun nouvel hibakusha (…) Les gens parlent de dissuasion nucléaire, j’espère que tout le monde y réfléchira davantage pour réaliser la paix”, a-t-il expliqué.

A year on, Ugandans still suffering from deadly garbage collapseWed, 06 Aug 2025 14:46:28 GMT

When the giant landfill collapsed in Uganda’s capital Kampala a year ago, Zamhall Nansamba thought she was hearing an aeroplane taking off.Then came screams and a giant wave of garbage rushing towards her, ripping up trees as it went.Nansamba, 31, grabbed her children and ran. She was luckier than most — the avalanche of waste …

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A Paris, au milieu des touristes, des familles sans abri en quête d’un toit pour la nuit

Au milieu des touristes et des volleyeurs de Paris plage, des familles sans abri, affaires entassées dans des sacs, patientent par dizaines devant l’Hôtel de Ville dans l’espoir d’obtenir un hébergement, un bien rare en été, alertent les associations. Dans la file, Marwa, Ivoirienne de 33 ans, serre contre elle son bébé, inquiète de ne pas réussir à décrocher de places pour “le petit (qui) ne se sent pas bien” et ses trois autres enfants.Il y a aussi Mariam (le prénom a été modifié), 56 ans, qui a fui la Côte d’Ivoire après un veuvage, et qui montre sa tente roulée sous son bras: “Voilà où je dors quand je n’ai pas de solution”, soupire la demandeuse d’asile. Chaque soir, depuis une semaine, ils sont quelque 200 à faire la queue au coeur de la capitale, sur l’esplanade où, il y a un an, les festivités des Jeux olympiques battaient leur plein. Migrants pour la plupart, avec un tiers d’enfants parmi eux, ils espèrent que l’association d’aide aux étrangers, Utopia 56, leur épargnera une nuit à la rue.”La situation est particulièrement tendue en été”, alerte Charlotte Kwantes, membre de l’association, qui tient toute l’année une permanence sur le parvis pour tenter de trouver in extremis un hébergement d’urgence aux plus précaires, refoulées des habituelles structures d’accueil.- Pas d'”héritage” des Jeux -Mais ce soir-là, au coeur des vacances estivales, malgré ses efforts, plus de soixante candidats, dont 17 enfants, ne trouveront pas de solution. Services publics au ralenti, bénévoles associatifs en vacances, écoles et gymnases fermés et ne pouvant donc plus être utilisés en ultime recours: les raisons sont multiples, énumèrent les associations.”Le manque de place d’urgence (…) se pose toute l’année, même si on en parle moins l’été bien qu’il y ait plus d’enfants à la rue”, déplore Eleonore Schmitt, coordinatrice du Collectif des associations pour le logement, rassemblant 39 organisations.”La suppression de 6.500 places d’hébergement pour les demandeurs d’asile, votée dans la loi de finances 2025, se répercute sur le terrain”, ajoute-t-elle, estimant à “au moins 20.000″, le nombre de places d’urgence manquant en France.”Les associations ne peuvent pas pallier les manquements de l’Etat qui doit assurer ses responsabilités et remplir ses obligations en matière de droit à l’hébergement et droit au logement”, insiste la représentante du Collectif pour qui “l’héritage social” promis après les JO “n’a pas eu lieu”.”Il n’y a eu aucune différence pour les personnes précaires”, confirme Charlotte Kwantes pour Utopia 56.   – “Niveau élevé” -Mardi en soirée, une centaine de personnes sans abri, principalement des femmes accompagnées d’enfants, ont décidé de faire entendre leur colère en se rassemblant devant les grilles de l’Hotel de Ville, à l’appel d’Utopia 56. “Des enfants à la rue !” ont-ils scandé pour dénoncer le manque de solution d’hébergement, a constaté une journaliste de l’AFP. Vers 22H00, leur nombre avait doublé et quelque 200 personnes migrantes, dont 80 enfants, selon Utopia 56, s’apprêtaient à passer la nuit sur place. La Ville de Paris, à qui les associations reprochent notamment un défaut de “mise à l’abri” des femmes enceintes et des mères isolées avec de jeunes enfants, assure continuer d’ouvrir “été comme hiver, des centres pour mettre à l’abri des personnes en famille”. “1.063 personnes sont actuellement mises à l’abri dans des lieux municipaux transformés pérennement ou au sein de gymnases de la Ville”, indique la collectivité.La préfecture d’Île-de-France assure pour sa part qu’il “n’y a pas de fermeture de places d’hébergement liée à la période estivale”. “Le parc d’hébergement francilien reste à un niveau élevé (plus de 113.000 places)”, ajoute la préfecture, indiquant que les fermetures de structures sont “accompagnées d’ouvertures” comme la “quarantaine de places dans ses locaux pour les femmes isolées dont certaines avec enfants”.Mais cela reste insuffisant. Arrivés en France il y a deux ans, Maria et son mari dorment depuis un mois dans la rue avec leur fille de quatre mois. A 21H00, la famille trouve finalement du répit dans d’anciens bureaux à Bagnolet (Seine-Saint-Denis) prêtés à Utopia 56. “C’est mieux que dormir dehors”, admet Maria, en installant sa tente dans le bâtiment vide. Mais dès le lendemain matin, il faudra quitter ce lieu pouvant accueillir jusqu’à 120 personnes.

A close-up of a stack of newspapers resting on a desk, symbolizing information and media.

Plastic Odyssey, un bateau contre les plastiques

Pour le jeune marin français Simon Bernard, la guerre aux déchets plastiques a démarré en 2016. Depuis le ponton de son navire, il a découvert, sidéré, les montagnes de déchets accumulés dans la baie de Hann, plage de sable blanc devenue égout à ciel ouvert de la capitale sénégalaise, Dakar.Des déchets “à peu près partout” sur la côte “se déversaient dans la mer au gré des marées, des vagues”, se souvient M. Bernard, 34 ans, au cours d’une rencontre avec l’AFP lors d’un bref passage à Paris.Pour le jeune matelot de l’époque, le choc est rude. “En mer, le plastique, on ne le voit pas” dit-il.Bouleversé de voir les pêcheurs remonter “énormément de plastique dans leurs filets”, l’aspirant marin, tout juste diplômé de la Marine marchande, fonde “Plastic Odyssey” avec un autre ingénieur, Alexandre Déchelotte: une expédition maritime autour du globe à bord d’un navire laboratoire de 40 mètres, avec de multiples escales en partenariat avec des associations locales pour sensibiliser les populations, et notamment les enfants, aux 20 tonnes de déchets plastiques qui se déversent dans les océans chaque minute.- Trente escales de trois semaines -Il est allé chercher des sponsors pour financer l’expédition, à commencer par une grande marque française de cosmétiques qui utilise du plastique dans ses emballages et communique sur cette association dans le cadre de son engagement à augmenter la part du plastique recyclé.Son initiative n’a qu’un impact infime dans la lutte mondiale contre la pollution plastique, mais comme d’innombrables autres, elle vise à montrer à son échelle qu’un avenir avec moins de plastique est impératif.Simon Bernard n’est pas dupe: “La vraie solution pour lutter contre la pollution plastique, c’est d’éviter d’en utiliser”. Voire de réduire la production à la source, comme le plaident les ONG et plusieurs gouvernements durant les négociations internationales de l’ONU sur la réduction des pollutions plastiques, qui se sont ouvertes à Genève mardi.L’opération comprend aujourd’hui 35 salariés.Renonçant à piloter les ferries de la côte normande auxquels il était promis, le jeune marin est parti de France le 1er octobre 2022. Il est aujourd’hui à Mayotte, presque au bout de ses 30 escales de trois semaines sur trois continents, dans des régions côtières polluées par le plastique. – “Transformer les poubelles en nourriture” -Mer Méditerranée, océan Atlantique, Indien, ou Pacifique: de Marseille à Marseille en passant par Beyrouth au Liban, Dakar au Sénégal, Recife au Brésil en 2023, Madras (Chennai) en Inde en mars dernier, avec à chaque fois des rencontres avec des associations locales, des start-up ou entreprises travaillant pour collecter, trier ou recycler le plastique. Au bout de deux ans et demi de rencontres, Simon Bernard, qui a largué son appartement à terre et vit sur le bateau, dit avoir été surtout frappé par “l’inventivité” des gens qu’ils rencontre, notamment ceux qui ont tout perdu “dans un contexte dévasté, dans une crise extrême”. Comme “cet entrepreneur au Liban qui a réussi à transformer les poubelles en nourriture”, Georges Bitar, qui collecte en porte-à-porte des déchets ménagers recyclables auprès de 60.000 personnes dans un pays qui n’a plus de système de ramassage public.Le Plastic Odyssey a collecté “une bonne centaine” de solutions locales pour se passer de plastique, issu du pétrole.A commencer par un système “qui fonctionne très bien à bord du bateau” permettant de potabiliser l’eau et donc de faire sans bouteilles en plastique. “Cela nous a évité 25.000 bouteilles d’eau en deux ans, quasiment une tonne de plastique évité”, calcule le marin.