La directrice générale du réseau social X, Linda Yaccarino, démissionne
La directrice générale du réseau social X, Linda Yaccarino, a annoncé mercredi qu’elle allait quitter ses fonctions, sans préciser les raisons de son départ, alors qu’une nouvelle polémique secoue la plateforme d’Elon Musk autour de son assistant IA Grok.Tout juste deux ans après avoir pris la tête de l’entreprise, la dirigeante s’est dite “immensément reconnaissante” envers le milliardaire “pour sa confiance” dans un message sur X, ajoutant être “incroyablement fière” du travail réalisé, notamment selon elle dans la “protection de la liberté d’expression”.”Merci pour tes contributions”, lui a sobrement répondu Elon Musk.Le patron de Tesla et SpaceX avait embauché cette figure américaine des médias six mois après avoir racheté Twitter pour 44 milliards de dollars. La valeur de la plateforme avait chuté à 20 milliards sur la même période, sous l’effet des mesures du nouveau propriétaire – licenciement de deux tiers des employés, retour de personnalités controversées, bouleversement du système d’authentification des comptes, etc – qui avaient fait plonger la confiance des utilisateurs et des annonceurs.”Je lui suis profondément reconnaissante de m’avoir confié la responsabilité de défendre la liberté d’expression, de redresser l’entreprise et de transformer X en une application universelle”, a déclaré Linda Yaccarino.Elon Musk n’a cependant jamais vraiment cédé le contrôle du réseau social, dont il s’est largement servi pour faire campagne pour Donald Trump l’année dernière, puis pour dénigrer le président des Etats-Unis et des élus républicains, jusqu’à annoncer le lancement de son propre parti ce weekend, “parti de l’Amérique”.”Linda Yaccarino est restée en fonction plus longtemps que beaucoup ne l’avaient anticipé”, a commenté Jasmine Enberg, de Emarketer.”Confrontée à un propriétaire imprévisible, qui ne s’est jamais complètement retiré de la direction et qui continue d’utiliser la plateforme comme son mégaphone personnel, elle a dû tenter de gérer l’entreprise tout en éteignant régulièrement des incendies”, a détaillé l’analyste, évoquant un “possible point de rupture dans leur relation”.- “Réputation” -En 2023, Elon Musk a ajouté Grok, rival de ChatGPT et produit de sa start-up d’intelligence artificielle (IA) xAI, à la plateforme. L’assistant IA suscite régulièrement de nouvelles polémiques avec des propos controversés, notamment racistes, car ses paramètres sont intentionnellement plus souples que ceux des autres principaux modèles d’IA générative, qui font de la “censure” selon le milliardaire et ses fans.Mardi, aiguillonné par des utilisateurs, Grok a notamment formulé des réponses faisant l’éloge d’Adolf Hitler, entraînant des réactions indignées de nombreuses ONG.xAI a fusionné avec X en mars lors d’une opération valorisant xAI à 80 milliards de dollars et le réseau social à 33 milliards de dollars.Avant X, Linda Yaccarino a passé douze ans chez NBCUniversal, filiale du câblo-opérateur Comcast, où elle a contribué à unifier l’ensemble des médias du groupe au sein d’une même plateforme publicitaire, pour simplifier l’offre aux annonceurs. Pendant son mandat, X a lancé plusieurs nouvelles fonctionnalités, notamment Community Notes, un système de vérification des faits participatif, et a annoncé le développement de “X Money”, un service financier s’inscrivant dans la vision d’Elon Musk de transformer la plateforme en une “application universelle”.”Dans une certaine mesure, Yaccarino a rempli la mission pour laquelle elle avait été recrutée: on s’attend à ce que l’activité publicitaire de X renoue avec la croissance en 2025, après avoir été réduite de plus de moitié entre 2022 et 2023″, a indiqué Jasmine Enberg.Mais la dirigeante n’a pas selon elle “réussi à rétablir la réputation de la plateforme auprès des annonceurs”.”Je suis extrêmement fière de l’équipe de X – le redressement historique que nous avons accompli ensemble est tout simplement remarquable”, a affirmé l’ex-directrice générale mercredi.Elle a promis de continuer à soutenir ses anciens collègues “dans la suite de cette aventure pour continuer à changer le monde”.
La directrice générale du réseau social X, Linda Yaccarino, démissionne
La directrice générale du réseau social X, Linda Yaccarino, a annoncé mercredi qu’elle allait quitter ses fonctions, sans préciser les raisons de son départ, alors qu’une nouvelle polémique secoue la plateforme d’Elon Musk autour de son assistant IA Grok.Tout juste deux ans après avoir pris la tête de l’entreprise, la dirigeante s’est dite “immensément reconnaissante” envers le milliardaire “pour sa confiance” dans un message sur X, ajoutant être “incroyablement fière” du travail réalisé, notamment selon elle dans la “protection de la liberté d’expression”.”Merci pour tes contributions”, lui a sobrement répondu Elon Musk.Le patron de Tesla et SpaceX avait embauché cette figure américaine des médias six mois après avoir racheté Twitter pour 44 milliards de dollars. La valeur de la plateforme avait chuté à 20 milliards sur la même période, sous l’effet des mesures du nouveau propriétaire – licenciement de deux tiers des employés, retour de personnalités controversées, bouleversement du système d’authentification des comptes, etc – qui avaient fait plonger la confiance des utilisateurs et des annonceurs.”Je lui suis profondément reconnaissante de m’avoir confié la responsabilité de défendre la liberté d’expression, de redresser l’entreprise et de transformer X en une application universelle”, a déclaré Linda Yaccarino.Elon Musk n’a cependant jamais vraiment cédé le contrôle du réseau social, dont il s’est largement servi pour faire campagne pour Donald Trump l’année dernière, puis pour dénigrer le président des Etats-Unis et des élus républicains, jusqu’à annoncer le lancement de son propre parti ce weekend, “parti de l’Amérique”.”Linda Yaccarino est restée en fonction plus longtemps que beaucoup ne l’avaient anticipé”, a commenté Jasmine Enberg, de Emarketer.”Confrontée à un propriétaire imprévisible, qui ne s’est jamais complètement retiré de la direction et qui continue d’utiliser la plateforme comme son mégaphone personnel, elle a dû tenter de gérer l’entreprise tout en éteignant régulièrement des incendies”, a détaillé l’analyste, évoquant un “possible point de rupture dans leur relation”.- “Réputation” -En 2023, Elon Musk a ajouté Grok, rival de ChatGPT et produit de sa start-up d’intelligence artificielle (IA) xAI, à la plateforme. L’assistant IA suscite régulièrement de nouvelles polémiques avec des propos controversés, notamment racistes, car ses paramètres sont intentionnellement plus souples que ceux des autres principaux modèles d’IA générative, qui font de la “censure” selon le milliardaire et ses fans.Mardi, aiguillonné par des utilisateurs, Grok a notamment formulé des réponses faisant l’éloge d’Adolf Hitler, entraînant des réactions indignées de nombreuses ONG.xAI a fusionné avec X en mars lors d’une opération valorisant xAI à 80 milliards de dollars et le réseau social à 33 milliards de dollars.Avant X, Linda Yaccarino a passé douze ans chez NBCUniversal, filiale du câblo-opérateur Comcast, où elle a contribué à unifier l’ensemble des médias du groupe au sein d’une même plateforme publicitaire, pour simplifier l’offre aux annonceurs. Pendant son mandat, X a lancé plusieurs nouvelles fonctionnalités, notamment Community Notes, un système de vérification des faits participatif, et a annoncé le développement de “X Money”, un service financier s’inscrivant dans la vision d’Elon Musk de transformer la plateforme en une “application universelle”.”Dans une certaine mesure, Yaccarino a rempli la mission pour laquelle elle avait été recrutée: on s’attend à ce que l’activité publicitaire de X renoue avec la croissance en 2025, après avoir été réduite de plus de moitié entre 2022 et 2023″, a indiqué Jasmine Enberg.Mais la dirigeante n’a pas selon elle “réussi à rétablir la réputation de la plateforme auprès des annonceurs”.”Je suis extrêmement fière de l’équipe de X – le redressement historique que nous avons accompli ensemble est tout simplement remarquable”, a affirmé l’ex-directrice générale mercredi.Elle a promis de continuer à soutenir ses anciens collègues “dans la suite de cette aventure pour continuer à changer le monde”.
L’Etat réforme le DPE en faveur de l’électricité et fait disparaître 850.000 passoires énergétiques
Le diagnostic de performance énergétique (DPE), principal outil de la rénovation énergétique des bâtiments, va à nouveau être modifié pour devenir plus favorable aux chauffages électriques, a annoncé le Premier ministre mercredi, une décision mal accueillie par les associations de consommateurs. Cette réforme devrait faire sortir de la catégorie de passoire énergétique 850.000 habitations, sur les 5,8 millions de logements classés F ou G au DPE, selon le gouvernement qui base son évaluation sur la plateforme de données de l’Agence de l’environnement (Ademe). Dans le détail, c’est le coefficient de conversion de l’électricité, qui sert à calculer l’énergie réellement consommée, qui va changer, pour passer de 2,3 actuellement à 1,9.Teoman Bakoglu, délégué général adjoint de la Fédération des industries électriques (FIEEC), a souligné qu’il ne s’agissait pas d’un nouvel avantage, mais de “la suppression partielle d’un handicap imposé à tort”.L’actualisation d’un DPE existant sera possible gratuitement via la plateforme de l’Ademe, sans faire appel à nouveau à un diagnostiqueur et il n’y aura pas de réévaluation négative des DPE existants, a précisé à l’AFP le ministère chargé du Logement. La bascule pourra permettre de gagner au maximum un cran sur l’échelle de notes, qui va de A (la meilleure) à G (la plus médiocre). Matignon affirme dans un communiqué que cette “évolution permettra de mieux refléter la réalité du mix énergétique français, largement décarboné grâce au nucléaire, et de corriger une inégalité de traitement pénalisant jusqu’ici les logements chauffés à l’électricité”. Le gaz naturel bénéficie d’un coefficient de 1, plus avantageux que l’électricité.- “Passoires et bouilloires” -“Cette décision permettra par ailleurs de cibler plus efficacement les aides à la rénovation énergétique sur les logements chauffés aux énergies fossiles”, avance Matignon, alors que le gouvernement avait dit en juin vouloir changer les règles d’attribution de ces aides MaPrimeRénov’ et les recentrer sur les logements les plus énergivores. Nicolas Goldberg, expert en énergie chez Colombus Consulting, explique que “cette modification évite à certains logements de moins de 40 m² d’être classés comme des passoires thermiques parce qu’ils sont à l’électricité, alors qu’ils ne l’auraient pas été s’ils avaient été chauffés au gaz”.Par conséquent, 14% des logements à étiquette F ou G “ne seront plus des passoires, sans même faire des travaux, c’est magnifique”, a ironisé auprès de l’AFP David Rodrigues, responsable juridique de l’association CLCV (Consommation, logement et cadre de vie). Ruben Arnold, dirigeant de KRNO, start-up d’analyse de la fiabilité des DPE, dénonce lui “une énième réforme mal pensée, mal préparée, et totalement arbitraire”, qui “affaiblit de manière perverse le dispositif”. KRNO estime par ailleurs que le nombre de 850.000 passoires énergétiques en moins est largement surévalué.Dans une lettre ouverte, une coalition de 16 organisations, dont des associations écologistes et de protection des consommateurs, demande au Premier ministre de renoncer à cette réforme dont les “premiers perdants” seraient “bien entendu les locataires, souvent précaires, de passoires et bouilloires thermiques”.- Insuffisant pour certains -La nouvelle est en revanche saluée par Loïc Cantin, président de la Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim), qui aurait cependant voulu voir coefficient descendre jusqu’à 1,5. Mathieu Darnaud, président des sénateurs Les Républicains, juge lui la réforme “largement insuffisante” et demande “une équité entre les Français qui utilisent l’électricité et les autres, qui se chauffent au gaz” par exemple.Pour David Rodrigues, ce changement de calcul du DPE “n’est ni plus ni moins qu’un positionnement politique pour favoriser l’électricité et le nucléaire, et un cadeau fait aux bailleurs et aux professionnels qui demandaient depuis des années un allègement des contraintes”.La ministre de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher s’est félicitée de cette décision, qu’elle qualifie de “signal fort en faveur de l’électrification des logements”.La modification du DPE devrait être effective au 1er janvier 2026. Une attente incompréhensible pour Loïc Cantin, qui craint que cela bloque le marché immobilier pour le reste de l’année. “On ne va pas vendre maintenant un appartement F ou louer un appartement G alors qu’il pourrait changer d’étiquette au 1er janvier 2026”, a-t-il expliqué. Les logements classés F ou G se vendent en moyenne 15% moins cher que les logements classés D, selon une étude de la plateforme SeLoger.
L’Etat réforme le DPE en faveur de l’électricité et fait disparaître 850.000 passoires énergétiques
Le diagnostic de performance énergétique (DPE), principal outil de la rénovation énergétique des bâtiments, va à nouveau être modifié pour devenir plus favorable aux chauffages électriques, a annoncé le Premier ministre mercredi, une décision mal accueillie par les associations de consommateurs. Cette réforme devrait faire sortir de la catégorie de passoire énergétique 850.000 habitations, sur les 5,8 millions de logements classés F ou G au DPE, selon le gouvernement qui base son évaluation sur la plateforme de données de l’Agence de l’environnement (Ademe). Dans le détail, c’est le coefficient de conversion de l’électricité, qui sert à calculer l’énergie réellement consommée, qui va changer, pour passer de 2,3 actuellement à 1,9.Teoman Bakoglu, délégué général adjoint de la Fédération des industries électriques (FIEEC), a souligné qu’il ne s’agissait pas d’un nouvel avantage, mais de “la suppression partielle d’un handicap imposé à tort”.L’actualisation d’un DPE existant sera possible gratuitement via la plateforme de l’Ademe, sans faire appel à nouveau à un diagnostiqueur et il n’y aura pas de réévaluation négative des DPE existants, a précisé à l’AFP le ministère chargé du Logement. La bascule pourra permettre de gagner au maximum un cran sur l’échelle de notes, qui va de A (la meilleure) à G (la plus médiocre). Matignon affirme dans un communiqué que cette “évolution permettra de mieux refléter la réalité du mix énergétique français, largement décarboné grâce au nucléaire, et de corriger une inégalité de traitement pénalisant jusqu’ici les logements chauffés à l’électricité”. Le gaz naturel bénéficie d’un coefficient de 1, plus avantageux que l’électricité.- “Passoires et bouilloires” -“Cette décision permettra par ailleurs de cibler plus efficacement les aides à la rénovation énergétique sur les logements chauffés aux énergies fossiles”, avance Matignon, alors que le gouvernement avait dit en juin vouloir changer les règles d’attribution de ces aides MaPrimeRénov’ et les recentrer sur les logements les plus énergivores. Nicolas Goldberg, expert en énergie chez Colombus Consulting, explique que “cette modification évite à certains logements de moins de 40 m² d’être classés comme des passoires thermiques parce qu’ils sont à l’électricité, alors qu’ils ne l’auraient pas été s’ils avaient été chauffés au gaz”.Par conséquent, 14% des logements à étiquette F ou G “ne seront plus des passoires, sans même faire des travaux, c’est magnifique”, a ironisé auprès de l’AFP David Rodrigues, responsable juridique de l’association CLCV (Consommation, logement et cadre de vie). Ruben Arnold, dirigeant de KRNO, start-up d’analyse de la fiabilité des DPE, dénonce lui “une énième réforme mal pensée, mal préparée, et totalement arbitraire”, qui “affaiblit de manière perverse le dispositif”. KRNO estime par ailleurs que le nombre de 850.000 passoires énergétiques en moins est largement surévalué.Dans une lettre ouverte, une coalition de 16 organisations, dont des associations écologistes et de protection des consommateurs, demande au Premier ministre de renoncer à cette réforme dont les “premiers perdants” seraient “bien entendu les locataires, souvent précaires, de passoires et bouilloires thermiques”.- Insuffisant pour certains -La nouvelle est en revanche saluée par Loïc Cantin, président de la Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim), qui aurait cependant voulu voir coefficient descendre jusqu’à 1,5. Mathieu Darnaud, président des sénateurs Les Républicains, juge lui la réforme “largement insuffisante” et demande “une équité entre les Français qui utilisent l’électricité et les autres, qui se chauffent au gaz” par exemple.Pour David Rodrigues, ce changement de calcul du DPE “n’est ni plus ni moins qu’un positionnement politique pour favoriser l’électricité et le nucléaire, et un cadeau fait aux bailleurs et aux professionnels qui demandaient depuis des années un allègement des contraintes”.La ministre de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher s’est félicitée de cette décision, qu’elle qualifie de “signal fort en faveur de l’électrification des logements”.La modification du DPE devrait être effective au 1er janvier 2026. Une attente incompréhensible pour Loïc Cantin, qui craint que cela bloque le marché immobilier pour le reste de l’année. “On ne va pas vendre maintenant un appartement F ou louer un appartement G alors qu’il pourrait changer d’étiquette au 1er janvier 2026”, a-t-il expliqué. Les logements classés F ou G se vendent en moyenne 15% moins cher que les logements classés D, selon une étude de la plateforme SeLoger.
Le Parlement allonge la rétention d’étrangers jugés dangereux
Le Parlement a définitivement adopté mercredi un texte allongeant jusqu’à 210 jours la durée de rétention d’étrangers en instance d’expulsion et jugés dangereux, une mesure chère au ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau mais rejetée par la gauche et les associations.La proposition de loi de la sénatrice Les Républicains Jacqueline Eustache-Brinio a été adoptée successivement mardi par l’Assemblée nationale – à 303 voix contre 168 – puis par le Sénat mercredi – à 228 voix contre 108, juste avant la suspension des travaux parlementaires en fin de semaine. Juste à temps, également, pour offrir au ministre de l’Intérieur un petit succès au Parlement, lui qui prône cette mesure depuis l’assassinat de la jeune Philippine, étudiante retrouvée morte à Paris en 2024. Son meurtrier présumé était un Marocain faisant l’objet d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF), qui venait de sortir d’un centre de rétention après plusieurs années en prison.”A quelques jours près, l’administration détenait le laissez-passer consulaire” qui aurait permis de l'”éloigner”, selon M. Retailleau, qui a salué devant ses anciens collègues sénateurs l’adoption d’un texte qui “va protéger les Français”.”La violence et la brutalité dont a été victime Philippine devraient mener à un consensus sur la nécessité d’assurer la sécurité de tous et partout”, avaient déjà réagi dans un communiqué les parents de la victime, Loic et Blandine Le Noir de Carlan, mardi au moment du vote des députés.- “Menace d’une particulière gravité” -Les débats ont aussi pris une tournure solennelle après le décès du député LR Olivier Marleix, qui en était le rapporteur pour l’Assemblée nationale et avait retravaillé la proposition de loi pour qu’elle convienne aux deux chambres du Parlement.A l’heure actuelle, la durée de maintien dans les centres de rétention administrative (CRA), où peuvent être enfermés des étrangers en vue de leur expulsion afin de “prévenir un risque de soustraction”, est de 90 jours maximum, sauf pour ceux ayant été condamnés pour terrorisme: elle peut alors aller jusqu’à 210 jours, soit sept mois.Le texte prévoit d’appliquer cette durée maximale de 210 jours aux étrangers dont le “comportement constitue une menace d’une particulière gravité pour l’ordre public”, ainsi qu’à ceux ayant été condamnés pour certains crimes ou délits graves (meurtre, viol, trafic de stupéfiants, vol aggravé avec violences…).Seraient également concernés les étrangers condamnés à une interdiction du territoire (ITF), ou visés par une décision d’expulsion ou d’interdiction administrative du territoire. Plusieurs associations, dont France terre d’asile et la Cimade, ont alerté la semaine dernière contre un allongement qui pourrait s’appliquer à “nombre” de personnes retenues en CRA. La “menace d’une particulière gravité pour l’ordre public” est une notion “floue, laissant la porte ouverte aux interprétations arbitraires”, se sont-elles inquiétées.Cette rétention prolongée, “dans le désoeuvrement quotidien et parfois la violence, va accroître inutilement les souffrances et traumatismes des personnes enfermées”, ont-elles ajouté. – Rétention de demandeurs d’asile -La gauche, vent debout, dénonce aussi une mesure inutile, arguant que l’allongement de la durée moyenne de rétention (33 jours en 2024, le double de 2020 selon un rapport d’associations) n’a pas permis d’augmenter le taux d’expulsion. En 2018, une loi avait déjà doublé la durée maximale de rétention de 45 à 90 jours.Le socialiste Christophe Chaillou a ainsi accusé le ministre de l’Intérieur de “surfer sur des faits divers alimentant une sorte de machine populiste dans une course mortifère avec l’extrême droite et ses funestes pulsions”.”Nous respectons les équilibres et nous respectons les règles de droit”, a rétorqué Bruno Retailleau, faisant valoir que le droit européen permet une durée de rétention pouvant aller jusqu’à 18 mois. Le texte intègre par ailleurs des mesures, parfois réécrites, de la dernière loi immigration, retoquées au Conseil constitutionnel. Comme le placement en rétention de certains demandeurs d’asile “dont le comportement constitue une menace à l’ordre public”. Ou encore la possibilité de relever des empreintes digitales et faire des photos d’identité sous la contrainte, dans le but de faciliter l’identification des personnes.
Le Parlement allonge la rétention d’étrangers jugés dangereux
Le Parlement a définitivement adopté mercredi un texte allongeant jusqu’à 210 jours la durée de rétention d’étrangers en instance d’expulsion et jugés dangereux, une mesure chère au ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau mais rejetée par la gauche et les associations.La proposition de loi de la sénatrice Les Républicains Jacqueline Eustache-Brinio a été adoptée successivement mardi par l’Assemblée nationale – à 303 voix contre 168 – puis par le Sénat mercredi – à 228 voix contre 108, juste avant la suspension des travaux parlementaires en fin de semaine. Juste à temps, également, pour offrir au ministre de l’Intérieur un petit succès au Parlement, lui qui prône cette mesure depuis l’assassinat de la jeune Philippine, étudiante retrouvée morte à Paris en 2024. Son meurtrier présumé était un Marocain faisant l’objet d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF), qui venait de sortir d’un centre de rétention après plusieurs années en prison.”A quelques jours près, l’administration détenait le laissez-passer consulaire” qui aurait permis de l'”éloigner”, selon M. Retailleau, qui a salué devant ses anciens collègues sénateurs l’adoption d’un texte qui “va protéger les Français”.”La violence et la brutalité dont a été victime Philippine devraient mener à un consensus sur la nécessité d’assurer la sécurité de tous et partout”, avaient déjà réagi dans un communiqué les parents de la victime, Loic et Blandine Le Noir de Carlan, mardi au moment du vote des députés.- “Menace d’une particulière gravité” -Les débats ont aussi pris une tournure solennelle après le décès du député LR Olivier Marleix, qui en était le rapporteur pour l’Assemblée nationale et avait retravaillé la proposition de loi pour qu’elle convienne aux deux chambres du Parlement.A l’heure actuelle, la durée de maintien dans les centres de rétention administrative (CRA), où peuvent être enfermés des étrangers en vue de leur expulsion afin de “prévenir un risque de soustraction”, est de 90 jours maximum, sauf pour ceux ayant été condamnés pour terrorisme: elle peut alors aller jusqu’à 210 jours, soit sept mois.Le texte prévoit d’appliquer cette durée maximale de 210 jours aux étrangers dont le “comportement constitue une menace d’une particulière gravité pour l’ordre public”, ainsi qu’à ceux ayant été condamnés pour certains crimes ou délits graves (meurtre, viol, trafic de stupéfiants, vol aggravé avec violences…).Seraient également concernés les étrangers condamnés à une interdiction du territoire (ITF), ou visés par une décision d’expulsion ou d’interdiction administrative du territoire. Plusieurs associations, dont France terre d’asile et la Cimade, ont alerté la semaine dernière contre un allongement qui pourrait s’appliquer à “nombre” de personnes retenues en CRA. La “menace d’une particulière gravité pour l’ordre public” est une notion “floue, laissant la porte ouverte aux interprétations arbitraires”, se sont-elles inquiétées.Cette rétention prolongée, “dans le désoeuvrement quotidien et parfois la violence, va accroître inutilement les souffrances et traumatismes des personnes enfermées”, ont-elles ajouté. – Rétention de demandeurs d’asile -La gauche, vent debout, dénonce aussi une mesure inutile, arguant que l’allongement de la durée moyenne de rétention (33 jours en 2024, le double de 2020 selon un rapport d’associations) n’a pas permis d’augmenter le taux d’expulsion. En 2018, une loi avait déjà doublé la durée maximale de rétention de 45 à 90 jours.Le socialiste Christophe Chaillou a ainsi accusé le ministre de l’Intérieur de “surfer sur des faits divers alimentant une sorte de machine populiste dans une course mortifère avec l’extrême droite et ses funestes pulsions”.”Nous respectons les équilibres et nous respectons les règles de droit”, a rétorqué Bruno Retailleau, faisant valoir que le droit européen permet une durée de rétention pouvant aller jusqu’à 18 mois. Le texte intègre par ailleurs des mesures, parfois réécrites, de la dernière loi immigration, retoquées au Conseil constitutionnel. Comme le placement en rétention de certains demandeurs d’asile “dont le comportement constitue une menace à l’ordre public”. Ou encore la possibilité de relever des empreintes digitales et faire des photos d’identité sous la contrainte, dans le but de faciliter l’identification des personnes.
Affaire abbé Pierre: un an après, douze nouvelles victimes et un fonds de réparation
Un an après les premières révélations concernant l’abbé Pierre, douze nouvelles victimes de violences sexuelles dont sept mineures ont été identifiées, et un fonds de réparation financière va être créé par l’Eglise catholique et Emmaüs.”Depuis janvier 2025, le groupe Égaé a reçu des informations concernant douze personnes ayant été victimes de l’abbé Pierre. Sept de ces témoignages concernent des personnes mineures” au moment des faits, explique mercredi le cabinet spécialisé mandaté par Emmaüs pour faire toute la lumière sur cette affaire.Longtemps figure iconique de la défense des démunis, Henri Grouès, décédé en 2007, est désormais visé par 45 accusations de violences sexuelles.Parmi les témoignages anonymisés, le rapport, mis en ligne sur le site d’Emmaüs France, cite ceux de deux sœurs dont l’une a “fait état d’une masturbation de l’abbé Pierre sur son sexe alors qu’elle venait d’avoir 11 ans”, au milieu des années 70. Sa sœur “lui a confié avoir subi une fellation forcée à ses 15 ans”, ce qui relève du viol.Une autre victime a décrit dans un mail “au moins trois faits de violences sexuelles lorsqu’elle avait 10 ans” dans les années 1990, selon le compte-rendu d’activité de la ligne d’écoute d’Égaé dédiée aux victimes de l’abbé Pierre.Une autre encore, âgée de 17 ans à l’époque, “a subi un contact entre ses cuisses, sous sa jupe” alors qu’elle voyageait en train dans le wagon de l’abbé Pierre en 1953. A son arrivée, les sœurs qui l’ont accueillie “lui ont dit qu’elle avait tout imaginé”, rapporte le cabinet.Pour ces victimes, Emmaüs et la Conférence des évêques de France (CEF) ont “décidé conjointement la mise en place d’un dispositif de réparation financière”, explique Emmaüs dans un communiqué distinct.Ce dispositif, qui veut “marquer une reconnaissance matérielle des violences et des conséquences subies”, sera porté par la commission reconnaissance et réparation (CRR), une instance mise en place par la CEF après les révélations, en 2021, sur la pédocriminalité dans l’Eglise depuis les années 1950.Opérationnel à compter de septembre 2025, le dispositif sera “entièrement financé par les fonds propres du mouvement Emmaüs et ceux de la CEF”.Le principe est celui de la “responsabilité partagée”, du moins à partir de 1954, date à laquelle l’abbé Pierre est associé tant à Emmaüs qu’à l’Église. “Avant cette date, la CEF assumera seule cette charge”, affirme l’hebdomadaire La Vie.- “Transparence” -L’autre instance de réparation mise en place par l’Eglise, l’Inirr, s’est elle engagée à “prendre en charge la réparation pour les trois victimes de l’abbé Pierre qui l’ont déjà contactée”, assure Emmaüs.La CRR et l’Inirr recueillent les témoignages de victimes et proposent une réparation financière pouvant aller jusqu’à 60.000 euros.Dans ce “travail de transparence”, Emmaüs rappelle avoir créé une commission de recherche dont le rapport est attendu “début 2027”. “Désormais, une nouvelle phase s’ouvre, avec un dispositif complet au service des victimes”, assure le communiqué.Ce scandale, qui a grossi au fil des trois rapports publiés en juillet 2024, septembre 2024 et janvier 2025, a eu des répercussions profondes pour Emmaüs comme pour l’Eglise de France.La Fondation Abbé Pierre, que le prêtre avait créée avec des proches en 1987, a ainsi changé de nom le 25 janvier, pour devenir la “Fondation pour le logement des défavorisés”, puis de logo en mars.Emmaüs France a fermé définitivement le lieu de mémoire dédié au prêtre, à Esteville (Seine-Maritime).Et des centaines de rues, places et bâtiments ont été débaptisés.Côté Eglise de France, les archives ouvertes mi-septembre ont montré comment, dès les années 1950, la hiérarchie épiscopale avait gardé le silence sur un comportement jugé “problématique” mais jamais nommé.Selon un livre-enquête paru en avril, le Vatican était au courant “dès l’automne 1955” des agissements d’Henri Grouès.Mais malgré les demandes de la CEF, aucune enquête pénale ne sera ouverte pour établir des responsabilités dans ces multiples accusations, car le prêtre est décédé en 2007, et la non-dénonciation des faits est couverte par la prescription.
Affaire abbé Pierre: un an après, douze nouvelles victimes et un fonds de réparation
Un an après les premières révélations concernant l’abbé Pierre, douze nouvelles victimes de violences sexuelles dont sept mineures ont été identifiées, et un fonds de réparation financière va être créé par l’Eglise catholique et Emmaüs.”Depuis janvier 2025, le groupe Égaé a reçu des informations concernant douze personnes ayant été victimes de l’abbé Pierre. Sept de ces témoignages concernent des personnes mineures” au moment des faits, explique mercredi le cabinet spécialisé mandaté par Emmaüs pour faire toute la lumière sur cette affaire.Longtemps figure iconique de la défense des démunis, Henri Grouès, décédé en 2007, est désormais visé par 45 accusations de violences sexuelles.Parmi les témoignages anonymisés, le rapport, mis en ligne sur le site d’Emmaüs France, cite ceux de deux sœurs dont l’une a “fait état d’une masturbation de l’abbé Pierre sur son sexe alors qu’elle venait d’avoir 11 ans”, au milieu des années 70. Sa sœur “lui a confié avoir subi une fellation forcée à ses 15 ans”, ce qui relève du viol.Une autre victime a décrit dans un mail “au moins trois faits de violences sexuelles lorsqu’elle avait 10 ans” dans les années 1990, selon le compte-rendu d’activité de la ligne d’écoute d’Égaé dédiée aux victimes de l’abbé Pierre.Une autre encore, âgée de 17 ans à l’époque, “a subi un contact entre ses cuisses, sous sa jupe” alors qu’elle voyageait en train dans le wagon de l’abbé Pierre en 1953. A son arrivée, les sœurs qui l’ont accueillie “lui ont dit qu’elle avait tout imaginé”, rapporte le cabinet.Pour ces victimes, Emmaüs et la Conférence des évêques de France (CEF) ont “décidé conjointement la mise en place d’un dispositif de réparation financière”, explique Emmaüs dans un communiqué distinct.Ce dispositif, qui veut “marquer une reconnaissance matérielle des violences et des conséquences subies”, sera porté par la commission reconnaissance et réparation (CRR), une instance mise en place par la CEF après les révélations, en 2021, sur la pédocriminalité dans l’Eglise depuis les années 1950.Opérationnel à compter de septembre 2025, le dispositif sera “entièrement financé par les fonds propres du mouvement Emmaüs et ceux de la CEF”.Le principe est celui de la “responsabilité partagée”, du moins à partir de 1954, date à laquelle l’abbé Pierre est associé tant à Emmaüs qu’à l’Église. “Avant cette date, la CEF assumera seule cette charge”, affirme l’hebdomadaire La Vie.- “Transparence” -L’autre instance de réparation mise en place par l’Eglise, l’Inirr, s’est elle engagée à “prendre en charge la réparation pour les trois victimes de l’abbé Pierre qui l’ont déjà contactée”, assure Emmaüs.La CRR et l’Inirr recueillent les témoignages de victimes et proposent une réparation financière pouvant aller jusqu’à 60.000 euros.Dans ce “travail de transparence”, Emmaüs rappelle avoir créé une commission de recherche dont le rapport est attendu “début 2027”. “Désormais, une nouvelle phase s’ouvre, avec un dispositif complet au service des victimes”, assure le communiqué.Ce scandale, qui a grossi au fil des trois rapports publiés en juillet 2024, septembre 2024 et janvier 2025, a eu des répercussions profondes pour Emmaüs comme pour l’Eglise de France.La Fondation Abbé Pierre, que le prêtre avait créée avec des proches en 1987, a ainsi changé de nom le 25 janvier, pour devenir la “Fondation pour le logement des défavorisés”, puis de logo en mars.Emmaüs France a fermé définitivement le lieu de mémoire dédié au prêtre, à Esteville (Seine-Maritime).Et des centaines de rues, places et bâtiments ont été débaptisés.Côté Eglise de France, les archives ouvertes mi-septembre ont montré comment, dès les années 1950, la hiérarchie épiscopale avait gardé le silence sur un comportement jugé “problématique” mais jamais nommé.Selon un livre-enquête paru en avril, le Vatican était au courant “dès l’automne 1955” des agissements d’Henri Grouès.Mais malgré les demandes de la CEF, aucune enquête pénale ne sera ouverte pour établir des responsabilités dans ces multiples accusations, car le prêtre est décédé en 2007, et la non-dénonciation des faits est couverte par la prescription.







