Les mégalithes de Carnac, premier site breton inscrit par l’Unesco au patrimoine mondial

Les mégalithes de Carnac et des rives du Morbihan, vaste ensemble comprenant les célèbres alignements de menhirs, ont été classés samedi par l’Unesco au patrimoine mondial, devenant le premier site breton à rejoindre la prestigieuse liste. Leur inscription a été actée samedi après-midi lors de la 47e session du Comité du patrimoine mondial, réunie jusqu’à dimanche à Paris, au siège de l’Unesco.Erigés pendant plus de deux millénaires lors de la période néolithique, ils s’étendent sur un territoire de 1.000 km2 avec plus de 550 monuments répartis dans 28 communes du Morbihan.Parmi eux figurent les alignements de Carnac, avec ses longues allées rectilignes de menhirs (“pierre longue” en breton) de toutes tailles, dont l’origine et la fonction restent un mystère et qui attirent chaque année près de 300.000 visiteurs.”Pour le Breton que je suis, ce moment marque une étape historique pour notre patrimoine culturel”, a déclaré le maire de Carnac, Olivier Lepick, présent à l’Unesco.Les mégalithes “représentent bien plus que de simples pierres. Ils incarnent la mémoire collective de l’humanité, le génie créateur de nos ancêtres et le lien indéfectible qui nous unit à travers les âges”, a-t-il poursuivi, rappelant que “ces cailloux, comme on les appelle affectueusement en Bretagne”, sont situés sur des sites accessibles.Ces mégalithes “constituent un témoignage exceptionnel de la sophistication technique et de l’habileté des communautés néolithiques qui leur ont permis d’extraire, de transporter et de manipuler des pierres monumentales et de la terre pour créer un espace symbolique complexe qui révèle une relation spécifique des populations à leur environnement”, justifie l’Unesco.Pour le Centre des monuments nationaux (CMN), qui gère en France des sites inscrits sur la Liste du patrimoine mondial, “l’ancienneté des sites, la quantité de monuments, la diversité des structures représentées dont certaines ne se retrouvent nulle part ailleurs (grandes files de pierres dressées), la monumentalité des trois tumuli exceptionnels (Mané er Hroeck, Mont-Saint-Michel et Tumiac), la singularité et l’abondance des gravures retrouvées (à Gavrinis par exemple) (…) en font un ensemble véritablement unique au monde”.- “Valeur universelle” -L’annonce a été célébrée au son du bagad, ensemble musical typiquement breton, avec le Bagad Arvorizion Karnag venu exprès pour l’occasion dans l’enceinte du siège de l’Unesco, en présence de la délégation française et d’un drapeau breton.”Cela donne une valeur universelle à ce bien breton”, a réagi auprès de l’AFP Anne Gallo Kerleau, vice-présidente patrimoine de la région Bretagne et “cet éclairage (…) va bénéficier à tout le territoire breton” ainsi qu’à d’autres sites mégalithiques, a-t-elle espéré.A Carnac, des commerçants espèrent que cette inscription amène de nouveaux touristes, sans craindre le surtourisme. “Les commerces de Carnac vivent grâce à cette population”, a réagi Isabelle Servais, libraire au P’tit monde de Zabelle.”S’il n’y a pas de place pour les stationnements (…) ça bloquera de toute façon”, a estimé Caroline Poisson, gérante de la brasserie La Dame de Caro.C’est le premier site intégralement breton inscrit au patrimoine mondial, la tour Vauban dans le Finistère faisant partie des 12 fortifications Vauban classées à travers la France.”Cette reconnaissance (…) témoigne de l’engagement de la France pour la préservation du patrimoine”, a réagi la ministre de la Culture, Rachida Dati, dans un communiqué.L’ancien ministre Jean-Yves Le Drian, président d’honneur de l’association Paysages de mégalithes et ex-président de la région Bretagne, a salué dans un communiqué “le travail remarquable, persévérant et collectif mené depuis plus de dix ans” par des collectivités, des scientifiques, des services de l’Etat et des associations, estimant que cette reconnaissance est aussi celle d’une “civilisation”, dans une région à l’identité forte.La France compte désormais 54 sites inscrits au patrimoine mondial, L’Espagne et la Chine en comptent 60, l’Allemagne 55, avec “des bénéfices concrets durables pour la valorisation de nos territoires, en termes de renommée internationale et d’emplois dans le domaine culturel et touristique”, se réjouit le quai d’Orsay dans un communiqué.

Les mégalithes de Carnac, premier site breton inscrit par l’Unesco au patrimoine mondial

Les mégalithes de Carnac et des rives du Morbihan, vaste ensemble comprenant les célèbres alignements de menhirs, ont été classés samedi par l’Unesco au patrimoine mondial, devenant le premier site breton à rejoindre la prestigieuse liste. Leur inscription a été actée samedi après-midi lors de la 47e session du Comité du patrimoine mondial, réunie jusqu’à dimanche à Paris, au siège de l’Unesco.Erigés pendant plus de deux millénaires lors de la période néolithique, ils s’étendent sur un territoire de 1.000 km2 avec plus de 550 monuments répartis dans 28 communes du Morbihan.Parmi eux figurent les alignements de Carnac, avec ses longues allées rectilignes de menhirs (“pierre longue” en breton) de toutes tailles, dont l’origine et la fonction restent un mystère et qui attirent chaque année près de 300.000 visiteurs.”Pour le Breton que je suis, ce moment marque une étape historique pour notre patrimoine culturel”, a déclaré le maire de Carnac, Olivier Lepick, présent à l’Unesco.Les mégalithes “représentent bien plus que de simples pierres. Ils incarnent la mémoire collective de l’humanité, le génie créateur de nos ancêtres et le lien indéfectible qui nous unit à travers les âges”, a-t-il poursuivi, rappelant que “ces cailloux, comme on les appelle affectueusement en Bretagne”, sont situés sur des sites accessibles.Ces mégalithes “constituent un témoignage exceptionnel de la sophistication technique et de l’habileté des communautés néolithiques qui leur ont permis d’extraire, de transporter et de manipuler des pierres monumentales et de la terre pour créer un espace symbolique complexe qui révèle une relation spécifique des populations à leur environnement”, justifie l’Unesco.Pour le Centre des monuments nationaux (CMN), qui gère en France des sites inscrits sur la Liste du patrimoine mondial, “l’ancienneté des sites, la quantité de monuments, la diversité des structures représentées dont certaines ne se retrouvent nulle part ailleurs (grandes files de pierres dressées), la monumentalité des trois tumuli exceptionnels (Mané er Hroeck, Mont-Saint-Michel et Tumiac), la singularité et l’abondance des gravures retrouvées (à Gavrinis par exemple) (…) en font un ensemble véritablement unique au monde”.- “Valeur universelle” -L’annonce a été célébrée au son du bagad, ensemble musical typiquement breton, avec le Bagad Arvorizion Karnag venu exprès pour l’occasion dans l’enceinte du siège de l’Unesco, en présence de la délégation française et d’un drapeau breton.”Cela donne une valeur universelle à ce bien breton”, a réagi auprès de l’AFP Anne Gallo Kerleau, vice-présidente patrimoine de la région Bretagne et “cet éclairage (…) va bénéficier à tout le territoire breton” ainsi qu’à d’autres sites mégalithiques, a-t-elle espéré.A Carnac, des commerçants espèrent que cette inscription amène de nouveaux touristes, sans craindre le surtourisme. “Les commerces de Carnac vivent grâce à cette population”, a réagi Isabelle Servais, libraire au P’tit monde de Zabelle.”S’il n’y a pas de place pour les stationnements (…) ça bloquera de toute façon”, a estimé Caroline Poisson, gérante de la brasserie La Dame de Caro.C’est le premier site intégralement breton inscrit au patrimoine mondial, la tour Vauban dans le Finistère faisant partie des 12 fortifications Vauban classées à travers la France.”Cette reconnaissance (…) témoigne de l’engagement de la France pour la préservation du patrimoine”, a réagi la ministre de la Culture, Rachida Dati, dans un communiqué.L’ancien ministre Jean-Yves Le Drian, président d’honneur de l’association Paysages de mégalithes et ex-président de la région Bretagne, a salué dans un communiqué “le travail remarquable, persévérant et collectif mené depuis plus de dix ans” par des collectivités, des scientifiques, des services de l’Etat et des associations, estimant que cette reconnaissance est aussi celle d’une “civilisation”, dans une région à l’identité forte.La France compte désormais 54 sites inscrits au patrimoine mondial, L’Espagne et la Chine en comptent 60, l’Allemagne 55, avec “des bénéfices concrets durables pour la valorisation de nos territoires, en termes de renommée internationale et d’emplois dans le domaine culturel et touristique”, se réjouit le quai d’Orsay dans un communiqué.

Macron instaure une journée nationale à la mémoire de Dreyfus et son combat pour la justice

Emmanuel Macron a instauré samedi une journée nationale de commémoration, le 12 juillet, de la réhabilitation par la justice d’Alfred Dreyfus, officier juif injustement accusé de trahison à la fin du XIXe siècle, en appelant à “toujours” rester vigilant “contre les vieux démons” de l’antisémitisme.”Désormais, chaque 12 juillet, se tiendra une cérémonie de commémoration pour Dreyfus, pour la victoire de la justice et de la vérité contre la haine et l’antisémitisme”, écrit le chef de l’Etat dans une déclaration aux Français.La première aura lieu en 2026, pour le 120e anniversaire de la reconnaissance par la Cour de cassation de l’innocence du capitaine.”Ainsi, Alfred Dreyfus et ceux qui combattirent à travers lui pour la Liberté, l’Egalité et la Fraternité continueront d’être l’exemple qui doit inspirer notre conduite”, souligne le président.”L’Affaire Dreyfus” a déchiré l’opinion française pendant plus d’une décennie sur fond d’antisémitisme et de conspiration politico-militaire.De 1894, année de son arrestation, au 12 juillet 1906, date de l’arrêt mettant fin judiciairement à l’Affaire, Alfred Dreyfus aura connu deux procès, l’emprisonnement et plus de quatre ans de bagne sur l’île du Diable en Guyane.”Hélas, la filiation des héritiers des antidreyfusards, antirépublicains et antisémites du début et du milieu du XXe siècle ne s’est jamais éteinte”, poursuit le président.- “Héros démocratique” -“Nous savons qu’il faut toujours faire preuve de vigilance et persévérance contre ces vieux démons antisémites engendrés par la haine. Et aujourd’hui plus que jamais”, ajoute-t-il.Entre janvier et mai 2025, 504 actes antisémites ont été recensés en France, selon le ministère de l’Intérieur, soit une baisse de 24% sur un an mais un doublement par rapport à la même période de 2013. “C’est formidable qu’il y ait une commémoration nationale et annuelle. Ce sera un rappel, tous les ans, de ces valeurs fondamentales qu’aucun Français ne doit oublier et qu’il doit au contraire porter et transmettre”, s’est félicitée Anne-Cécile Levy, arrière-petite-fille du capitaine, jointe par l’AFP.Le chef de l’Etat n’a finalement pas accédé aux appels à la panthéonisation d’Alfred Dreyfus à l’occasion de ce 120e anniversaire, tout comme celui des 90 ans de sa mort, le 12 juillet 1935.L’historien Vincent Duclert – spécialiste de l’Affaire Dreyfus mais aussi du génocide des Tutsi au Rwanda – qui plaidait pour un tel geste a toutefois salué la décision présidentielle.”A travers elle et les mots qui l’accompagnent, c’est Dreyfus qui est pleinement honoré parce qu’il a été l’artisan courageux, patriote de ce combat pour la justice”, a-t-il déclaré à l’AFP.Lors du 100e anniversaire de la réhabilitation en 2006, le président Jacques Chirac avait déjà fait un premier pas avec une cérémonie nationale d’hommage à l’Ecole militaire, sans aller toutefois jusqu’à un transfert au Panthéon, à l’issue d’un débat agité.- “Rupture” -Les détracteurs d’une entrée au Panthéon considèrent qu’Alfred Dreyfus, en tant que victime, n’a pas sa place aux côtés des grands hommes.”Ce serait une rupture par rapport à la tradition de la Ve République”, relevait Avner Ben-Amos, historien spécialiste de la mémoire collective à l’université de Tel-Aviv, le 14 juin dans le quotidien Le Monde.Après sa réhabilitation, Alfred Dreyfus, réintégré comme commandant, demanda une revalorisation de carrière tenant compte de ses annnées perdues au bagne, sans obtenir gain de cause, et quitta l’armée en 1907 – avant de servir à nouveau pendant la Première Guerre mondiale. “Jusqu’à la fin de sa vie (..) il considéra comme injustes les conditions de sa réintégration. Mais, en dépit de cette situation, il continua d’être fidèle à l’esprit de la République comme à sa personne”, considère le chef de l’Etat.L’Assemblée nationale a approuvé à l’unanimité en juin une proposition de loi de Gabriel Attal, chef du parti présidentiel Renaissance, élevant Alfred Dreyfus au grade de général de brigade. Le texte doit encore être approuvé au Sénat à l’automne.”Le président a pris acte du vote de l’Assemblée nationale sur le grade”, s’est félicité Charles Sitzenstuhl, député Renaissance et rapporteur de la proposition de loi.Julien Aubert, vice-président des Républicains, reste plus circonspect. “Faire reculer l’antisémitisme par la réactivation d’une affaire judiciaire vieille d’un siècle? Dans une époque où l’inculture est justement le problème?  Mobiliser les jeunes au mois de juillet?”, s’est-il interrogé sur X.

Macron instaure une journée nationale à la mémoire de Dreyfus et son combat pour la justice

Emmanuel Macron a instauré samedi une journée nationale de commémoration, le 12 juillet, de la réhabilitation par la justice d’Alfred Dreyfus, officier juif injustement accusé de trahison à la fin du XIXe siècle, en appelant à “toujours” rester vigilant “contre les vieux démons” de l’antisémitisme.”Désormais, chaque 12 juillet, se tiendra une cérémonie de commémoration pour Dreyfus, pour la victoire de la justice et de la vérité contre la haine et l’antisémitisme”, écrit le chef de l’Etat dans une déclaration aux Français.La première aura lieu en 2026, pour le 120e anniversaire de la reconnaissance par la Cour de cassation de l’innocence du capitaine.”Ainsi, Alfred Dreyfus et ceux qui combattirent à travers lui pour la Liberté, l’Egalité et la Fraternité continueront d’être l’exemple qui doit inspirer notre conduite”, souligne le président.”L’Affaire Dreyfus” a déchiré l’opinion française pendant plus d’une décennie sur fond d’antisémitisme et de conspiration politico-militaire.De 1894, année de son arrestation, au 12 juillet 1906, date de l’arrêt mettant fin judiciairement à l’Affaire, Alfred Dreyfus aura connu deux procès, l’emprisonnement et plus de quatre ans de bagne sur l’île du Diable en Guyane.”Hélas, la filiation des héritiers des antidreyfusards, antirépublicains et antisémites du début et du milieu du XXe siècle ne s’est jamais éteinte”, poursuit le président.- “Héros démocratique” -“Nous savons qu’il faut toujours faire preuve de vigilance et persévérance contre ces vieux démons antisémites engendrés par la haine. Et aujourd’hui plus que jamais”, ajoute-t-il.Entre janvier et mai 2025, 504 actes antisémites ont été recensés en France, selon le ministère de l’Intérieur, soit une baisse de 24% sur un an mais un doublement par rapport à la même période de 2013. “C’est formidable qu’il y ait une commémoration nationale et annuelle. Ce sera un rappel, tous les ans, de ces valeurs fondamentales qu’aucun Français ne doit oublier et qu’il doit au contraire porter et transmettre”, s’est félicitée Anne-Cécile Levy, arrière-petite-fille du capitaine, jointe par l’AFP.Le chef de l’Etat n’a finalement pas accédé aux appels à la panthéonisation d’Alfred Dreyfus à l’occasion de ce 120e anniversaire, tout comme celui des 90 ans de sa mort, le 12 juillet 1935.L’historien Vincent Duclert – spécialiste de l’Affaire Dreyfus mais aussi du génocide des Tutsi au Rwanda – qui plaidait pour un tel geste a toutefois salué la décision présidentielle.”A travers elle et les mots qui l’accompagnent, c’est Dreyfus qui est pleinement honoré parce qu’il a été l’artisan courageux, patriote de ce combat pour la justice”, a-t-il déclaré à l’AFP.Lors du 100e anniversaire de la réhabilitation en 2006, le président Jacques Chirac avait déjà fait un premier pas avec une cérémonie nationale d’hommage à l’Ecole militaire, sans aller toutefois jusqu’à un transfert au Panthéon, à l’issue d’un débat agité.- “Rupture” -Les détracteurs d’une entrée au Panthéon considèrent qu’Alfred Dreyfus, en tant que victime, n’a pas sa place aux côtés des grands hommes.”Ce serait une rupture par rapport à la tradition de la Ve République”, relevait Avner Ben-Amos, historien spécialiste de la mémoire collective à l’université de Tel-Aviv, le 14 juin dans le quotidien Le Monde.Après sa réhabilitation, Alfred Dreyfus, réintégré comme commandant, demanda une revalorisation de carrière tenant compte de ses annnées perdues au bagne, sans obtenir gain de cause, et quitta l’armée en 1907 – avant de servir à nouveau pendant la Première Guerre mondiale. “Jusqu’à la fin de sa vie (..) il considéra comme injustes les conditions de sa réintégration. Mais, en dépit de cette situation, il continua d’être fidèle à l’esprit de la République comme à sa personne”, considère le chef de l’Etat.L’Assemblée nationale a approuvé à l’unanimité en juin une proposition de loi de Gabriel Attal, chef du parti présidentiel Renaissance, élevant Alfred Dreyfus au grade de général de brigade. Le texte doit encore être approuvé au Sénat à l’automne.”Le président a pris acte du vote de l’Assemblée nationale sur le grade”, s’est félicité Charles Sitzenstuhl, député Renaissance et rapporteur de la proposition de loi.Julien Aubert, vice-président des Républicains, reste plus circonspect. “Faire reculer l’antisémitisme par la réactivation d’une affaire judiciaire vieille d’un siècle? Dans une époque où l’inculture est justement le problème?  Mobiliser les jeunes au mois de juillet?”, s’est-il interrogé sur X.

Macron instaure une journée nationale à la mémoire de Dreyfus et son combat pour la justice

Emmanuel Macron a instauré samedi une journée nationale de commémoration, le 12 juillet, de la réhabilitation par la justice d’Alfred Dreyfus, officier juif injustement accusé de trahison à la fin du XIXe siècle, en appelant à “toujours” rester vigilant “contre les vieux démons” de l’antisémitisme.”Désormais, chaque 12 juillet, se tiendra une cérémonie de commémoration pour Dreyfus, pour la victoire de la justice et de la vérité contre la haine et l’antisémitisme”, écrit le chef de l’Etat dans une déclaration aux Français.La première aura lieu en 2026, pour le 120e anniversaire de la reconnaissance par la Cour de cassation de l’innocence du capitaine.”Ainsi, Alfred Dreyfus et ceux qui combattirent à travers lui pour la Liberté, l’Egalité et la Fraternité continueront d’être l’exemple qui doit inspirer notre conduite”, souligne le président.”L’Affaire Dreyfus” a déchiré l’opinion française pendant plus d’une décennie sur fond d’antisémitisme et de conspiration politico-militaire.De 1894, année de son arrestation, au 12 juillet 1906, date de l’arrêt mettant fin judiciairement à l’Affaire, Alfred Dreyfus aura connu deux procès, l’emprisonnement et plus de quatre ans de bagne sur l’île du Diable en Guyane.”Hélas, la filiation des héritiers des antidreyfusards, antirépublicains et antisémites du début et du milieu du XXe siècle ne s’est jamais éteinte”, poursuit le président.- “Héros démocratique” -“Nous savons qu’il faut toujours faire preuve de vigilance et persévérance contre ces vieux démons antisémites engendrés par la haine. Et aujourd’hui plus que jamais”, ajoute-t-il.Entre janvier et mai 2025, 504 actes antisémites ont été recensés en France, selon le ministère de l’Intérieur, soit une baisse de 24% sur un an mais un doublement par rapport à la même période de 2013. “C’est formidable qu’il y ait une commémoration nationale et annuelle. Ce sera un rappel, tous les ans, de ces valeurs fondamentales qu’aucun Français ne doit oublier et qu’il doit au contraire porter et transmettre”, s’est félicitée Anne-Cécile Levy, arrière-petite-fille du capitaine, jointe par l’AFP.Le chef de l’Etat n’a finalement pas accédé aux appels à la panthéonisation d’Alfred Dreyfus à l’occasion de ce 120e anniversaire, tout comme celui des 90 ans de sa mort, le 12 juillet 1935.L’historien Vincent Duclert – spécialiste de l’Affaire Dreyfus mais aussi du génocide des Tutsi au Rwanda – qui plaidait pour un tel geste a toutefois salué la décision présidentielle.”A travers elle et les mots qui l’accompagnent, c’est Dreyfus qui est pleinement honoré parce qu’il a été l’artisan courageux, patriote de ce combat pour la justice”, a-t-il déclaré à l’AFP.Lors du 100e anniversaire de la réhabilitation en 2006, le président Jacques Chirac avait déjà fait un premier pas avec une cérémonie nationale d’hommage à l’Ecole militaire, sans aller toutefois jusqu’à un transfert au Panthéon, à l’issue d’un débat agité.- “Rupture” -Les détracteurs d’une entrée au Panthéon considèrent qu’Alfred Dreyfus, en tant que victime, n’a pas sa place aux côtés des grands hommes.”Ce serait une rupture par rapport à la tradition de la Ve République”, relevait Avner Ben-Amos, historien spécialiste de la mémoire collective à l’université de Tel-Aviv, le 14 juin dans le quotidien Le Monde.Après sa réhabilitation, Alfred Dreyfus, réintégré comme commandant, demanda une revalorisation de carrière tenant compte de ses annnées perdues au bagne, sans obtenir gain de cause, et quitta l’armée en 1907 – avant de servir à nouveau pendant la Première Guerre mondiale. “Jusqu’à la fin de sa vie (..) il considéra comme injustes les conditions de sa réintégration. Mais, en dépit de cette situation, il continua d’être fidèle à l’esprit de la République comme à sa personne”, considère le chef de l’Etat.L’Assemblée nationale a approuvé à l’unanimité en juin une proposition de loi de Gabriel Attal, chef du parti présidentiel Renaissance, élevant Alfred Dreyfus au grade de général de brigade. Le texte doit encore être approuvé au Sénat à l’automne.”Le président a pris acte du vote de l’Assemblée nationale sur le grade”, s’est félicité Charles Sitzenstuhl, député Renaissance et rapporteur de la proposition de loi.Julien Aubert, vice-président des Républicains, reste plus circonspect. “Faire reculer l’antisémitisme par la réactivation d’une affaire judiciaire vieille d’un siècle? Dans une époque où l’inculture est justement le problème?  Mobiliser les jeunes au mois de juillet?”, s’est-il interrogé sur X.