Trump lance “Vladimir, ARRÊTE!” à Poutine après un nouveau carnage à Kiev

Donald Trump a lancé jeudi un lapidaire “Vladimir, ARRÊTE!” à son homologue russe, après une nouvelle vague de frappes massives sur l’Ukraine qui ont fait au moins 12 morts et des dizaines de blessés à Kiev au moment où les laborieuses négociations entreprises par le président américain se sont crispées sur la question de la Crimée.La salve de frappes lancée par la Russie dans la nuit – 70 missiles et 145 drones selon Kiev – a visé six régions ukrainiennes et plusieurs villes dont Kiev, où les témoins ont décrit des scènes apocalyptiques dans un quartier résidentiel, des immeubles éventrés et des corps sans vie dans les rues.Le bilan dans la seule capitale, un des plus lourds depuis des mois, est susceptible de s’alourdir au fur et à mesure que les corps sont retirés des décombres. Il y a 90 blessés, selon un dernier bilan des services de secours.”La Russie veut nous détruire”, a lâché sur les lieux de la frappe Olena Davydiouk, une avocate de 33 ans vivant tout près du point d’impact des missiles russes. Encore sous le choc, elle dit avoir été réveillée par la frappe, racontant que “les vitres ont volé en éclats, les portes ont été arrachées de leurs gonds”.Londres a dénoncé un “bain de sang perpétré par Poutine” et de nouvelles scènes “choquantes”, l’UE y a vu la preuve que le Kremlin était “le principal obstacle à la paix”, et le président ukrainien Volodymyr Zelensky a immédiatement écourté sa visite en Afrique du sud.”Vladimir, ARRÊTE!”, s’est quant à lui agacé Donald Trump dans une de ses formules lapidaires sur sa plateforme Truth Social, ajoutant n’être “pas content” de cette vague de frappes au “très mauvais timing”.La vague de missiles et de drones explosifs lancés par la Russie intervient en effet à un moment critique pour le processus de négociation que Donald Trump a promis de faire aboutir pour faire cesser la guerre lancée par Moscou en février 2022, dont le bilan se chiffre au moins en dizaines de milliers de morts de part et d’autres.Des négociations entre les Etats-Unis, l’Ukraine et ses alliés européens français et britanniques, prévues au niveau ministériel à Londres mercredi, ont été annulées à la dernière minute, après que des informations de presse ont fait état de discussions russo-américaines sur la reconnaissance de l’annexion par la Russie de la Crimée, péninsule ukrainienne dont Moscou a pris le contrôle en 2014.- Le Kremlin “complètement” d’accord avec Trump – “Il n’y a rien à discuter (…) C’est notre territoire”, avait tranché Volodymyr Zelensky mardi.Donald Trump s’en était alors pris violemment à lui, l’accusant de tenir des propos “incendiaires” au moment où un accord avec la Russie était selon lui “très proche”. Il avait souligné que pour l’Ukraine la Crimée était “perdue”, recevant jeudi un satisfecit du Kremlin qui a souligné être “complètement” d’accord avec ce constat.Le président ukrainien est revenu sur le sujet jeudi avant de quitter Pretoria précipitamment : “Nous faisons tout ce que nos partenaires ont proposé, sauf ce qui est contraire à notre législation et à la Constitution” ukrainienne sur l’intégrité territoriale du pays, Crimée comprise, a-t-il souligné, exigeant à l’inverse “plus de pression sur la Russie”.Kiev a reçu le soutien inconditionnel de l’Union européenne sur ce point : l’UE ne reconnaîtra jamais la péninsule comme russe, “la Crimée c’est l’Ukraine,” a martelé mercredi la cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kallas.Le président français Emmanuel Macron s’est associé jeudi à ce refus de reconnaître l’annexion russe de la Crimée. Il y a une “situation de fait”, a-t-il dit. “Est-ce que pour autant il faut en donner quitus (à la Russie) ? Non”. La question du statut de la péninsule ne se pose “en tout cas pas maintenant, et ce n’est pas à nous de le faire”, a-t-il ajouté.”L’énervement des Américains ne doit porter que sur une seule personne: le président Poutine”, a-t-il encore déclaré, en marge d’une visite à Madagascar, estimant que le président russe devait arrêter de “mentir” en affirmant vouloir la paix.- “Il y avait des enfants, c’était terrible” -A Kiev jeudi matin, une femme au visage ensanglanté était prise en charge par les pompiers, serrant son petit chien tremblant dans ses bras. Une autre, sous le choc, se couvrait la bouche de ses mains. Sur l’herbe jonchée de décombres, des gens pleuraient un mort, déposé là par les secouristes. Anna Balamout, 36 ans, a raconté sa course “effrayante” en pleine nuit, avec ses deux enfants, au milieu des “vagues” d’explosions, pour rejoindre un abri anti-aérien.”Les gens couraient, couverts de sang. Ils criaient, il y avait des enfants, c’était terrible”, confie-t-elle à l’AFP.Les explosions se sont succédées dans la nuit, alors que les lumières des déflagrations de drones et des missiles éclairaient l’horizon de la capitale ukrainienne, selon des journalistes de l’AFP sur place.Les forces armées russes “ont mené une attaque massive avec des armes de précision à longue portée” contre plusieurs entreprises liées au complexe militaro-industriel ukrainien, a affirmé le ministère russe de la Défense dans un communiqué.

Israel president says ‘moral imperative’ to bring home Gaza hostages

Israel’s president said at a Holocaust remembrance ceremony on Thursday that the return of hostages held by Palestinian militants in Gaza was a “universal moral imperative” and called on the international community to help end “this horrific humanitarian crime”.Isaac Herzog spoke from the southern Polish city of Oswiecim, the site of the former Nazi German death camp Auschwitz-Birkenau, on the occasion of the annual March of the Living to commemorate its victims.Auschwitz was the largest of the extermination camps built by Nazi Germany and has become a symbol of the Holocaust of six million European Jews. One million Jews and more than 100,000 non-Jews died at the site between 1940 and 1945.”With a broken heart, I remind us all that even though after the Holocaust we swore ‘never again’, today — here and now — the souls of dozens of Jews are once again yearning within a cage, longing for water and freedom,” Herzog said at a ceremony.Nearly 60 “of our brothers and sisters remain held by terrorist murderers in Gaza, in a horrific crime against humanity”, he added.”The return of the hostages is a universal moral imperative, and I call from here — from this sacred place — for the entire international community to mobilise and end this horrific humanitarian crime.”Some 251 people, including women and children, were seized during Palestinian militant group Hamas’s October 7, 2023 attack on southern Israel, which left 1,218 Israelis dead according to an AFP tally based on official data, and sparked a deadly war in Gaza.Fifty-eight hostages are still being held there, including 34 the Israeli military says are dead.Israel’s military response in Gaza has unleashed a humanitarian crisis and killed at least 51,355 people, mainly civilians, according to the health ministry in Hamas-run Gaza.Herzog did not mention Israel’s military operations in Gaza at the ceremony on Thursday.But Polish President Andrzej Duda said they had talked about the situation in the Middle East.”We both expressed the hope that the war that is going on in the Gaza Strip — which began with the Hamas attack on Israel — will be brought to an end,” Duda said at the ceremony. – ‘I want my grandson home’ -Thousands of people, many draped in the Israeli flag and with tears in their eyes, took part in this year’s March of the Living, which began under the sun and ended in a heavy storm at Auschwitz-Birkenau.  Participants lit candles along the railway tracks of the site and left placards with the names of loved ones killed at the camp. Holocaust survivors and former Gaza hostages were among those present.Eli Sharabi, an Israeli who was held hostage by Hamas for 16 months, said: “All the representatives present here today… it is a victory of the spirit of the Jewish people.” It is also “a reminder that the Jewish people will exist forever”, he told reporters. Faina Kuperstein, the grandmother of a hostage still being held in Gaza, said: “I want my grandson home as soon as possible.”She told reporters she believed he was “going through almost the same thing that Holocaust survivors went through”. Qatar, with the United States and Egypt, brokered a truce in Gaza between Israel and Hamas which began on January 19 and enabled a surge in aid, alongside the exchange of hostages and prisoners.Israel resumed its intense air strikes and ground offensive across Gaza on March 18 amid disagreement over the next phase in the ceasefire that for two months had largely halted the fighting.Last month, Herzog said he was shocked that the hostage issue was no longer a top priority in the country and criticised the war policy of Prime Minister Benjamin Netanyahu’s government.Thousands of Israelis have been holding daily protests in Jerusalem, angry over the government’s policies including a return to war, which many see as forsaking the hostages still being held in Gaza.burs-amj/rlp

Narcobanditisme à Marseille: le ministre de l’Intérieur annonce 21 arrestations dans “le haut du spectre”

Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a annoncé jeudi un coup de filet avec 21 interpellations de trafiquants appartenant au “haut du spectre” du narcobanditisme marseillais, lors d’un déplacement à Marseille.Une opération “a eu lieu très tôt ce matin avec 21 interpellations liées au narcobanditisme, dans le haut de spectre, qui doit nous permettre de démanteler un réseau important sur Marseille”, qui tenait la cité de la Castellane, dans les quartiers populaires du nord de la ville, a déclaré Bruno Retailleau lors d’une conférence de presse.Les personnes arrêtées sont de “hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane”, “pas du menu fretin”, a-t-il insisté: ce “ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme”, a insisté M. Retailleau.Selon une source policière, cette enquête portait notamment sur du blanchiment.Toutes ces interpellations jeudi matin n’ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des “ramifications nationales mais avec des racines marseillaises”, a ajouté le ministre sans plus de détail. Au total, 170 enquêteurs ont été mobilisés pour ce coup de filet qui est, selon le ministre, “un coup dur”, “sinon mortel”, porté à ce réseau. La cité de la Castellane, vaste ensemble d’immeubles blancs en bordure d’autoroute, est connue pour être un haut lieu marseillais de ces trafics de stupéfiants qui empoisonnent le quotidien des habitants. En mars 2024, Emmanuel Macron s’y était rendu pour lancer des opérations “place nette XXL” contre les trafiquants et depuis la présence policière y était quasi constante, mais si le trafic était moins visible il se poursuivait notamment via les livraisons.Ce coup de filet n’a a priori “pas de lien” avec les récents faits visant des prisons en France, a également précisé le ministre.Le ministre était à Marseille pour dresser un premier bilan des plans départementaux de restauration de la sécurité du quotidien, lancés en février, avec par exemple mercredi 1.000 fonctionnaires mobilisés dans les Bouches-du-Rhône qui ont procédé à 10.000 contrôles d’identité.Au total, 106 personnes ont été interpellées, dont une trentaine d’étrangers en situation irrégulière, dans le cadre d’une opération “massive” et “visible”.

Narcobanditisme à Marseille: le ministre de l’Intérieur annonce 21 arrestations dans “le haut du spectre”

Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a annoncé jeudi un coup de filet avec 21 interpellations de trafiquants appartenant au “haut du spectre” du narcobanditisme marseillais, lors d’un déplacement à Marseille.Une opération “a eu lieu très tôt ce matin avec 21 interpellations liées au narcobanditisme, dans le haut de spectre, qui doit nous permettre de démanteler un réseau important sur Marseille”, qui tenait la cité de la Castellane, dans les quartiers populaires du nord de la ville, a déclaré Bruno Retailleau lors d’une conférence de presse.Les personnes arrêtées sont de “hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane”, “pas du menu fretin”, a-t-il insisté: ce “ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme”, a insisté M. Retailleau.Selon une source policière, cette enquête portait notamment sur du blanchiment.Toutes ces interpellations jeudi matin n’ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des “ramifications nationales mais avec des racines marseillaises”, a ajouté le ministre sans plus de détail. Au total, 170 enquêteurs ont été mobilisés pour ce coup de filet qui est, selon le ministre, “un coup dur”, “sinon mortel”, porté à ce réseau. La cité de la Castellane, vaste ensemble d’immeubles blancs en bordure d’autoroute, est connue pour être un haut lieu marseillais de ces trafics de stupéfiants qui empoisonnent le quotidien des habitants. En mars 2024, Emmanuel Macron s’y était rendu pour lancer des opérations “place nette XXL” contre les trafiquants et depuis la présence policière y était quasi constante, mais si le trafic était moins visible il se poursuivait notamment via les livraisons.Ce coup de filet n’a a priori “pas de lien” avec les récents faits visant des prisons en France, a également précisé le ministre.Le ministre était à Marseille pour dresser un premier bilan des plans départementaux de restauration de la sécurité du quotidien, lancés en février, avec par exemple mercredi 1.000 fonctionnaires mobilisés dans les Bouches-du-Rhône qui ont procédé à 10.000 contrôles d’identité.Au total, 106 personnes ont été interpellées, dont une trentaine d’étrangers en situation irrégulière, dans le cadre d’une opération “massive” et “visible”.

European carmakers on China charm offensive as sales droop

Once blithely dominant in China, European automakers are now launching full-fledged charm offensives at consumers in the world’s largest car market, seeking to claw back sales lost to domestic rivals.At this week’s Auto Shanghai, the largest global industry show of its kind, foreign firms — in particular legacy German ones — pitched dozens of electric, high-tech models made “in China for China”. Volkswagen, the largest foreign automaker operating in the country, announced that by 2027 it would release more than 20 new cars for the local market. “There is still a huge opportunity for the German brands to make a comeback, but with each day without a truly tech-defined car (like Chinese rivals) it seems unlikely,” EV specialist Elliot Richards told AFP. Volkswagen entered the Chinese market through a joint venture when it first opened up, swiftly taking the lion’s share. Forty years later though, dozens of ultra-competitive homegrown car brands have blossomed. The Chinese government’s strategic support for the EV and hybrid sector has seen many domestic firms become world leaders in that area. BYD, Geely, Dongfeng and others took 65 percent of the local market in 2024, up 22.2 percent year-on-year, data from MarkLines shows. German brands’ share decreased by 10.8 percent in the same year. Other European brands like Renault still manufacture some cars in China, but have withdrawn from the local market. For those still in the game, holding ground in China is essential, as Europe’s market weakens and US President Donald Trump complicates access to the United States with his tariff policy.- ‘Turning a big ship’ -“Decades ago, it was very easy to develop, to produce one standard, and to provide it globally,” Volkswagen CEO Oliver Blume said at Auto Shanghai. “Today it’s impossible.”To adapt to an increasingly sophisticated and monied Chinese consumer base, firms have employed a variety of tactics. “German carmakers have invested heavily into their competitiveness in order to catch up with Chinese brands in the areas of electrification, intelligent vehicles and market responsiveness,” European Chamber Vice President Stefan Bernhart told AFP. Volkswagen works closely with domestic giants FAW, SAIC and JAC, and recently added Xpeng, a startup known for its tech proficiency, to its list of partners. Stellantis produces cars in China notably through its alliance with Leapmotor, another Chinese startup. Brands are also boosting local research and development staffing and investment, and increasing their output to what Volkswagen calls “China Speed”. Even as it considers layoffs in Europe, Volkswagen has reinforced its development capacity in China, planning to release its new models in 18 months and save 40 percent of the costs. “Turning a big ship around takes effort, commitment, and also some sacrifices,” Brian Gu, XPeng’s co-president, told AFP. “But I see they’re very committed to change.”- Mercedes versus Nio -Until 2023, luxury European behemoths like Mercedes and BMW could still count on the fact their cars were seen as status symbols, according to consultancy Inovev. Their sales slipped last year though, as the prestige of local brands like Nio and individual models like Xiaomi’s SU7 has risen. At Auto Shanghai, Mercedes presented a long version of its new electric star, the CLA, as well as a luxury minivan aimed at the rich Chinese leisure set. CEO Ola Kallenius was bullish about prospects in what he called the “world’s most competitive market”. He pointed to features targeted at local customers, including an advanced driver assistance system, as well as giant screens, as Chinese drivers “use (their car) as an entertainment space”. Porsche is also betting on its cachet — announcing this week it will concentrate on higher value sales rather than volume. However, with Chinese competitors slashing prices but not quality, consumers are no longer as willing to pay a premium for Western brands, according to Inovev.  “The name of the game is value,” said Tu Le, founder of Sino Auto Insights. “Chinese consumers between the age of 30 and 45 are going into showrooms, looking at Mercedes, looking at Nio, and buying that Nio instead.” But EV specialist Richards warned against complete gloom: “Nothing is certain in the automotive space, especially in China, and everything is still up for grabs.” 

Former directors press Congress to restore Voice of America

Former directors of Voice of America nominated across party lines are pressing Congress to intervene to restore the broadcaster, after a judge said President Donald Trump’s shutdown violated the law.In a letter to lawmakers, nine of the 10 former VOA directors who were alive as of last month asked Congress to “act quickly” to reverse Trump’s effort to end the eight-decade-old US-funded broadcaster.”All these steps were made without consultation with Congress, which has voted repeatedly to support these networks and has had no hand in the plans to shut them down,” they wrote.”At the same time, the orders amount to a gift to China, Iran, Russia and other oppressive regimes around the world.”The signatories included Dick Carlson, the father of conservative pundit Tucker Carlson, who has a close relationship with Trump.The elder Carlson was VOA’s longest serving director, leading it from 1986 under presidents Ronald Reagan and George H.W. Bush. He died on March 24, after the letter was first put together.Organizers publicly released the letter Wednesday after a federal judge issued a preliminary order to restore VOA, saying that the administration had no authority to cut so drastically the funding that was approved by Congress.The administration is expected to appeal, and VOA has been shut down since mid-March.David Ensor, who served as VOA’s director from 2011 to 2015 and led the letter, said that China and Russia have already been taking over signals used by VOA around the world.He said that VOA could also have helped explain the US stance to Iranians as the Trump administration meets with Tehran on its nuclear program.”We are hoping that — there don’t have to be very many — there will be a few Republicans who will come to the view that they want to reassert congressional authority and that they didn’t want to abolish Voice of America,” Ensor told AFP.”Obviously, every week is more damage, so we have a very urgent sense that we’d like to see Voice of America get back to work again.”Trump has questioned why Voice of America is not promoting the administration’s viewpoint, bristling at the editorial “firewall” that let the network operate independently.

En recevant Zelensky, l’Afrique du Sud change son cap jugé prorusse

Signe du changement de ton de l’Afrique du Sud sur le conflit en Ukraine, le président Volodymyr Zelensky s’est rendu jeudi pour la première fois à Pretoria, qui a longtemps affiché des positions prorusses.Conséquence des frappes russes meurtrières sur Kiev dans la nuit, cette première visite du chef d’Etat ukrainien en Afrique a été écourtée.Mais elle intervient deux mois après le vote inédit par l’Afrique du Sud d’une résolution de l’ONU qualifiant la guerre “d’invasion totale de l’Ukraine” par la Russie et “réaffirmant son attachement” à l'”intégrité territoriale” du pays.Le revirement est frappant pour l’Afrique du Sud, dont le président Cyril Ramaphosa qualifiait encore Moscou d'”allié et ami précieux” au sommet des Brics en octobre 2024.Cette proximité affichée a valu des accusations de livraisons d’armes à un cargo russe, le Lady R, ayant mouillé au Cap en décembre 2022. Des accusations lancées par l’ex-ambassadeur des Etats-Unis.”L’Afrique du Sud a été critiquée pour avoir adopté une position assez ambiguë sur la façon de définir le conflit” en Ukraine, observe Priyal Singh, chercheur à l’Institut pour les études de sécurité à Pretoria, pour qui le vote de la résolution “a mis les choses au clair”.La présidence sud-africaine dément tout changement, qualifiant la visite de “poursuite des efforts pour tenter d’apporter une solution pacifique”, comme “depuis le début”, selon son porte-parole.- Cibles de Trump -Les deux hommes ont en commun d’être des cibles récurrentes de Donald Trump. Il a qualifié Volodymyr Zelensky de “dictateur”, accusé Pretoria de commettre un “génocide” contre les Blancs et critiqué la plainte pour génocide déposée par l’Afrique du Sud contre Israël devant la Cour internationale de justice.Vu “la détérioration très rapide des relations entre Pretoria et Washington, l’Afrique du Sud essaie assurément de trouver un terrain d’entente avec ses partenaires européens”, l’UE étant son premier partenaire commercial, analyse Priyal Singh.”La contradiction entre la position de l’Afrique du Sud sur Gaza et celle sur l’Ukraine a évidemment tendu les relations”, ajoute-t-il, rappelant son positionnement d’emblée “très clair et de principe” sur les bombardements de l’enclave palestinienne par Israël.L’inflexion est remarquée côté européen: “Il s’agit d’une étape positive”, juge à propos de la visite ukrainienne le chef de mission adjoint de l’UE en Afrique du Sud, Fulgencio Garrido Ruiz.Pretoria est devenu “beaucoup plus cohérent” dans “ses positions d’appel au dialogue et de médiation”, estime Gustavo de Carvalho, chercheur à l’Institut sud-africain des Affaires internationales, qui fait remonter l’évolution à 2023.Il y a près de deux ans, Cyril Ramaphosa avait mené une délégation de chefs d’Etat africains à Saint-Pétersbourg (Russie) puis Kiev, pour appeler les deux côtés à la négociation.- “Vision naïve” -Cette posture n’est “pas simplement une vision naïve”, explique Gustavo de Carvalho, mais le fruit de “l’expérience de la transition plutôt douce en Afrique du Sud dans les années 1990” à l’issue de l’apartheid.La visite s’inscrit aussi dans une riposte de Kiev à la “stratégie de communication très agressive de la Russie en Afrique”, souigne Fulgencio Garrido Ruiz, rappelant les ouvertures de nouvelles ambassades ukrainiennes sur le continent.”Poutine n’aime pas la présence de l’Ukraine en Afrique”, a lancé Volodymyr Zelensky jeudi. “Il ne veut surtout pas que l’Ukraine établisse de bonnes relations, humaines mais aussi économiques, avec les pays de votre continent. Ils veulent être les seuls présents dans votre pays, comme ailleurs. C’est leur politique.”Loin de tourner le dos à Moscou, Cyril Ramaphosa avait appelé lundi son homologue russe Vladimir Poutine pour “affirmer les solides relations” entre les deux pays.Ce lien persistant s’explique, selon Priyal Singh, par l'”internationalisme progressiste” au coeur de la politique étrangère sud-africaine, qui est d’après lui une “vision très binaire du monde” distinguant “les puissances impériales et tous les autres opprimés”. Sur la base de ce logiciel, “pas mis à jour depuis les années 1980” et “enraciné dans la guerre froide”, “l’ANC (le parti au pouvoir en Afrique du Sud) ne verra jamais la Russie comme une puissance impériale”.

Macron “ne prendra aucune décision” de retrait de Légion d’honneur à Nicolas Sarkozy

Emmanuel Macron, grand maître de l’Ordre national de la Légion d’honneur, a indiqué jeudi qu’il “ne prendra aucune décision” de retrait de cette décoration à son prédécesseur Nicolas Sarkozy, définitivement condamné par les juridictions pénales françaises.”Je pense que c’est très important que les anciens présidents soient respectés”, a fait valoir le chef de l’Etat en marge d’un déplacement à Madagascar, en considérant “que ce ne serait pas une bonne décision” que de déchoir M. Sarkozy de la Légion d’honneur.La question a été ouverte après la condamnation définitive en décembre de M. Sarkozy à trois ans d’emprisonnement, dont un an ferme, pour corruption d’un haut magistrat dans l’affaire dite des écoutes. Depuis février, l’ancien chef de l’Etat est équipé d’un bracelet électronique limitant ses déplacements.Lors d’une conférence début mars, le général François Lecointre, chancelier de la Légion d’honneur, avait affirmé que le retrait de la Légion d’honneur de Nicolas Sarkozy était “de droit”.L’avocat de l’ancien président de la République, Me Patrice Spinosi, avait alors rappelé que son client avait été élevé grand-croix lors de son accession à la tête de l’Etat en 2007.La Légion d’honneur de Nicolas Sarkozy est “attachée à sa fonction” d’ancien chef de l’Etat et non à sa personne, a fait valoir l’avocat.

Fonction publique: Bayrou exhorte à maitriser les mesures catégorielles

La masse salariale des agents de la fonction publique a atteint 107 milliards d’euros en 2024, en hausse de 6,7% et la “maitrise” de ces dépenses, en particulier les mesures catégorielles, doit “impérativement être renforcée”, selon une circulaire du Premier ministre adressée au gouvernement et diffusée jeudi.Emplois, crédits, masse salariale: une circulaire de François Bayrou exhorte le gouvernement à la rigueur dans l’exécution du budget, et en particulier concernant les “dépenses catégorielles”, des mesures décidées par les ministères et ciblées en faveur de certaines catégories d’agents publics dans la police, la justice, l’éducation par exemple.”Au titre de la seule année 2024, les mesures catégorielles se sont traduites par une hausse de 3,7 milliards d’euros de la masse salariale de l’Etat”, peut-on lire dans ce document, et elles représentent une enveloppe de crédits “nettement supérieure à celle consacrée aux mesures générales”. Si ces politiques ciblées peuvent être “légitimes”, afin notamment de “mieux reconnaitre certaines missions essentielles ou de remédier à des difficultés d’attractivité de certains métiers”, elles peuvent également “être source d’inégalités si elles ne s’inscrivent pas dans une approche d’ensemble”, peut-on lire.  D’autre part, ces mesures sont pérennisées dans les dépenses de masse salariale dès l’année suivant leur mise en oeuvre et ont pour conséquence une augmentation des dépenses de personnel à long terme, relève le Premier ministre, qui exhorte à “respecter les enveloppes budgétées” et de “limiter les hausses sur les exercices suivants”. Il s’agit d’un rappel de “quelques règles de bon sens”, notamment que “les mesures catégorielles doivent faire l’objet d’un accord préalable, en particulier pour respecter une cohérence interministérielle”, a indiqué à l’AFP Laurent Marcangeli, ministre de la Fonction publique.A l’avenir, les ministres sont invités à justifier d’éventuelles futures demandes de mesures catégorielles notamment par une “gestion prévisionnelle des emplois et des compétences”, la “situation démographique”, “l’attractivité des missions”.Les demandes devront également être assorties de propositions visant à “simplifier le cadre statutaire, indiciaire et indemnitaire”, sans surcoût. Et ces propositions pourront aboutir à “supprimer des régimes indemnitaires obsolètes”, ou à envisager des “fusions de corps”, peut-on également lire.Â