Canicule: 14 départements toujours en vigilance orange vendredi

Une partie de la région Rhône-Alpes, le pourtour méditérranéen et la Corse subissent toujours de fortes chaleurs avec 14 départements en vigilance orange canicule vendredi, a indiqué Météo-France.Les départements qui restent concernés par la vigilance orange sont l’Isère, la Drôme, l’Ardèche, le Vaucluse, le Gard, les Alpes-de-Haute-Provence, les Alpes-Maritimes, le Var, les Bouches-du-Rhône, l’Hérault, l’Aude, les Pyrénées-Orientales ainsi que les deux départements de Corse.”Vendredi, les très fortes chaleurs se restreignent aux régions méditerranéennes, à la moyenne vallée du Rhône, et au bassin grenoblois, où les maximales atteindront encore 32 à 37°C, voire ponctuellement jusqu’à 38/39°C dans l’intérieur de la Provence”, indique le service météorologique dans son dernier bulletin publié à 06H00.”En cette fin de nuit, les températures restent élevées, entre 20 et 23 degrés sur la basse vallée du Rhône, et jusqu’à 26°C près de la Méditerranée, comme à Perpignan, Aigues-Mortes, Marignane ou Ajaccio, et même 28°C à Menton”, ajoute Météo-France.La majeure partie du territoire a connu mercredi et jeudi les dernières journées d’un épisode de canicule qui restera dans les annales par sa précocité, sa durée et ses records de températures.

Dans la capitale nigériane, les randonneurs défient l’insécurité

Dans une zone en chantier poussiéreuse à la périphérie d’Abuja, une centaine de véhicules sont garés, comme souvent le samedi. Aucun panneau n’indique la présence d’un sentier, et pourtant ce lieu est devenu un point de rendez-vous régulier pour les randonneurs amateurs de la capitale nigériane.”La plupart des sentiers de randonnée à Abuja ne sont pas cartographiés”, déplore Adebayo Babatunde, fondateur du groupe de randonneurs Naija Adventurers. Une situation regrettable, selon lui, “car la nature est un endroit magnifique, auquel nous avons tous besoin de nous reconnecter”.Dans cette capitale encerclée de collines verdoyantes mais presque dépourvue de sentiers publics, quelques groupes comme le sien se sont constitués pour organiser des sorties régulières.Samedi, plus de 400 participants ont gravi les affleurements rocheux qui dominent les plaines du centre du Nigeria, au cours d’une randonnée de 2,5 kilomètres.”Cela me permet de rester en forme”, explique Jeremiah Makpum, un habitué de 32 ans, ajoutant que la présence d’un grand nombre de personnes l’aide à se sentir en sécurité – un aspect important dans un pays en proie à des attaques jihadistes régulières et à la menace de groupes criminels adeptes des enlèvements contre rançon.Comme les autres groupes de randonnée d’Abuja, Naija Adventurers ne communique l’itinéraire exact de ses excursions qu’au moment du départ.- Musique et aérobic – Quelques jours plus tôt, les organisateurs se sont rendus sur place pour repérer les lieux, explorant des sentiers utilisés par des agriculteurs ou des éleveurs, initialement loin d’être conçus pour la marche récréative.Même si ce jour-là la promenade est courte, contrairement aux longues marches habituellement proposées, l’organisation reste rigoureuse, avec des bénévoles, des agents de sécurité et un personnel médical présents.”En cas d’incident, vous seriez surpris du nombre d’armes qui sortiront”, assure à l’AFP Esesua Adeyemi, une autre organisatrice, en référence aux volontaires en civil armés qui veillent discrètement sur les randonneurs.Alors que le groupe atteint le premier sommet, un vaste paysage de terres agricoles et de rochers d’un vert éclatant grâce aux pluies saisonnières se dresse devant eux. Mais pour ceux qui recherchent une communion paisible avec la nature, la balade proposée par les Naija Adventurers n’est sans doute pas la plus adaptée.L’un des organisateurs porte un drapeau sur lequel est inscrit “Born To Explore” (“Né pour explorer”), et à ses côtés certains randonneurs en sueur transportent des enceintes diffusant de la musique afrobeats tout au long du parcours.Pendant la pause, des participants se mettent à danser et à faire de l’aérobic. Sur le chemin, des vendeurs transportent des lunettes de soleil, des parfums et des boissons, qu’ils vendent sur des couvertures étalées au sommet d’une falaise, pendant que des hommes exhibant des abdominaux sculptés déroulent des tapis de yoga et se lancent des défis sportifs. Avec l’urbanisation rapide du pays, beaucoup de Nigérians grandissent sans aucun contact avec la nature.”Nous avons des cascades, des barrages, des fermes, beaucoup d’attractions touristiques à Abuja”, explique Kingsley Uche, fondateur de Kay Hikers, un groupe de randonneurs qui compte 5.000 membres. “Le problème,c’est que le gouvernement ne s’y intéresse pas”, déplore-t-il. – Insécurité -Le Nigeria possède plusieurs parcs nationaux, souvent situés le long de routes dangereuses en proie à des attaques criminelles.En avril, la police a mis en garde contre la randonnée et le camping dans le territoire de la capitale fédérale.A Abuja, la connaissance de la plupart des sentiers repose sur le bouche-à-oreille: leurs emplacements ne sont pas balisés, même si Esesua Adeyemi précise que les organisateurs sont en contact avec le ministère du Tourisme et de la Culture pour faire cartographier les zones de randonnée.La première fois que Joseph Eze est parti en randonnée, il y a trois ans, ses jambes ont tellement tremblé qu’il a ralenti l’ensemble du groupe. Aujourd’hui, cet agriculteur de 33 ans fait partie de plusieurs groupes de randonneurs.”C’est de l’exercice, c’est bon pour ma santé”, confie-t-il à l’AFP, ajoutant que la taille du groupe de randonneurs facilite les interactions avec de nouvelles personnes. “Ça permet de se vider la tête”, assure-t-il.

Se connecter à internet ou téléphoner, la mission impossible des Birmans

“Je ne veux pas être coupée du monde”: dans un pays déchiré par la guerre, les Birmans rivalisent d’ingéniosité pour téléphoner ou se connecter à internet, dans un jeu du chat et de la souris avec la junte.Quatre ans d’affrontements entre les généraux et leur myriade d’adversaires ont ravagé les réseaux de transport et de communication et déplacé des millions de civils, brisant ce territoire grand comme la France en un patchwork de communautés éloignées les unes des autres.Mais les solutions existent: du système D aux méthodes modernes via satellite, les habitants savent comment déjouer les obstacles techniques ou la répression des autorités.Hnin Sandar Soe, 20 ans, se rend dans un cybercafé de l’Etat Karen (est) pour lire les informations, étudier et contacter sa famille et ses amis.”Je ne veux pas être coupée du monde”, explique-t-elle. La connexion qu’elle utilise fonctionne par satellite.”C’est toujours un sentiment chaleureux et réconfortant de rester en contact” avec ses proches, poursuit-elle.Depuis son indépendance en 1948, la Birmanie a connu de longues périodes de domination militaire qui l’ont isolée du reste de la planète. L’ouverture dans les années 2010, associée à l’essor des réseaux sociaux, a démocratisé l’usage du téléphone portable, dans un contexte inédit de libéralisation de la parole.En 2010, une carte SIM coûtait 1.000 dollars, et moins de 5% de la population possédait un téléphone portable, a relevé la Banque mondiale. En 2017, ce chiffre est passé à 82%, une grande majorité des Birmans ayant acquis un smartphone, à des prix devenus accessibles.- “Résister” -Le coup d’Etat de 2021 a replongé le pays dans les abîmes numériques.La junte a interdit des applications, et les combats ont détruit des infrastructures cruciales, provoquant des coupures d’électricité utilisées comme une arme par les deux camps pour prendre le dessus.Dans l’Etat Rakhine (ouest), où le putsch a intensifié un conflit existant de longue date, une bonne connexion n’est plus qu’un lointain souvenir.A Ponnagyun, Saw Thein Maung a lancé il y a six mois un service de téléphones publics, après avoir vu des voisins escalader des collines pour capter du réseau.Aujourd’hui, il gère trois lignes fonctionnant grâce à des antennes posées sur des poteaux de dix mètres de haut. Cette activité peut lui rapporter jusqu’à 20 euros par jour, une petite fortune dans ce contexte.Ses clients, qui se comptent par centaines, “ne veulent pas s’arrêter de parler avec leurs enfants. Ils s’en fichent de combien ils doivent payer”, explique Saw Thein Maung.Un de ses clients, Tun Lin, 27 ans, s’enquiert auprès de ses proches d’opportunités de travail.”Passer des coups de fils est la seule solution”, explique cet ancien employé d’ONG.Dans les régions, le manque de connexion affecte l’efficacité des secouristes, de même que l’économie et l’éducation.Le groupe militant Myanmar Internet Project (MIP) a recensé environ 400 coupures d’internet régionales depuis le putsch dans ce qu’elle compare à un “coup d’Etat numérique”.Une “insulte qui s’ajoute aux blessures”, explique Han, porte-parole du MIP. La population “explore toutes les manières pour résister”, poursuit-il.- Starlink et VPN -Dans l’Etat Karen, un café au toit de tôle ondulée rouillée offre une connexion internet à la pointe de la technologie, via le système Starlink – en toute illégalité, le réseau d’accès à internet par satellite, propriété du multimilliardaire Elon Musk, n’ayant pas de licence pour opérer en Birmanie.Le propriétaire des lieux, Marino, a fait passer clandestinement le matériel à la frontière, dans une zone tenue par des rebelles. Sans internet, “on peut oublier le monde. On ne sait même pas ce qu’il se passe en Birmanie”, explique-t-il. Près de lui, une femme âgée discute sur un téléphone, alors que des jeunes jouent à des jeux en ligne.Les grandes villes du pays, sous le contrôle de la junte, disposent d’un internet fiable. Mais Facebook, Instagram, X ou WhatsApp, des plateformes que l’opposition a souvent utilisées pour s’organiser, sont interdits.A Rangoun, les habitants jonglent avec plusieurs réseaux privés virtuels (VPN) gratuits. Mais les forces de sécurité de la junte procèdent maintenant à des contrôles ponctuels pour les détecter.”Dans notre pays (…) tout est limité. J’ai l’impression que nos droits sont bloqués, que nos droits sont interdits”, explique un étudiant de 23 ans, qui a requis l’anonymat, car il utilise des applications interdites.Mais il ne se laisse pas décourager: “Nous, les jeunes, sommes convaincus que nous surmonterons toutes les restrictions.”

Malaisie: à la chasse à la grenouille dans la jungle de Bornéo

“Il y en a une autre ! Et elle est énorme”: Lauren Heywood, une touriste britannique, explore la forêt tropicale de Bornéo qui abrite encore grands singes, éléphants et pythons. Mais c’est devant une créature bien plus modeste en apparence qu’elle s’émerveille: une grenouille.La chasse aux amphibiens exotiques qui peuplent cette jungle attire de plus en plus dans l’État malaisien de Sarawak, à Bornéo, vaste île partagée entre la Malaisie, l’Indonésie et le petit sultanat de Brunei.Selon les spécialistes, appelés herpétologues, peu d’endroits dans le monde rivalisent avec le parc national de Kubah, à environ une demi-heure de route de la capitale de l’Etat, Kuching.Ce sanctuaire abrite certaines des espèces de grenouilles les plus petites et les plus inhabituelles du globe.”De plus en plus de gens viennent voir nos grenouilles”, déclare à l’AFP Muhammed Tajuddin, garde forestier du parc de Kubah.- 180 espèces -La visite commence au crépuscule. Le guide indigène Dayak Dominic Jikie mène une randonnée de 45 minutes jusqu’au mont Serapi, le plus haut sommet de la région.Entouré d’arbres centenaires, un étang peu profond surgit, de la taille de deux piscines. Les scientifiques affirment qu’il constitue le principal lieu de reproduction d’une grande partie des 180 espèces de grenouilles et de crapauds présentes à Bornéo, la troisième plus grande île au monde.Des dizaines d’espèces affleurent à la surface, immergées dans l’eau éclairée par des torches, ou perchées sur des feuilles, des branches ou des troncs d’arbres, placides et indifférentes aux visiteurs.”Il y a quelque chose de spécial ici”, explique M. Jikie, 64 ans, garde forestier à la retraite, devenu guide de chasse aux grenouilles.”Les gens viennent au parc parce qu’ils n’ont pas les espèces que nous avons ici”, ajoute-t-il.Parmi les vedettes de cette visite, des grenouilles volantes arlequins, de couleur rosâtre et au ventre tacheté, des rainettes aux oreilles et au nez pointus distinctifs et des grenouilles à lèvres blanches dont le dos vert vif laisse place à une bande blanche le long de la mâchoire inférieure.En revanche, pas trace de l’une des espèces les plus célèbres de Bornéo, le crapaud géant de rivière surnommé “frogzilla” en raison de sa taille proche de celle d’une assiette.Mais il existe d’autres habitants bien plus délicats. “Nous possédons l’une des plus petites espèces de grenouilles au monde, qui se reproduisent à l’intérieur des plantes carnivores”, s’émerveille Jikie, en braquant sa lampe sur une paire d’yeux d’amphibiens.La grenouille à bouche étroite de Matang a été officiellement décrite par des herpétologues malaisiens et allemands en 2010 après sa découverte à Kubah. Elle ne dépasse pas 11 millimètres à l’âge adulte.- Déforestation, surchasse -La popularité croissante des grenouilles forestières est l’occasion pour les défenseurs de l’environnement de souligner les graves menaces qui pèsent sur elles.Selon les scientifiques, la déforestation, le changement climatique et la chasse excessive exercent une forte pression sur la population de grenouilles de l’île.”Même de légers changements de température et de climat peuvent affecter la survie des espèces de grenouilles dans un habitat particulier”, ont souligné les chercheurs de l’Université de Sarawak Nur Hidayah Zulkefli et Ramlah Zainudin en 2022.La déforestation au Sarawak reste importante et se poursuit, selon les statistiques du groupe environnemental Global Forest Watch, notamment pour l’exploitation du bois et pour faire place à des plantations de palmiers à huile.Le gouvernement du Sarawak indique soutenir les mouvements de conservation communautaires pour préserver les amphibiens. Les autorirés locales soulignent également qu’elles gèrent des réserves protégées comme le parc national de Kubah.Des événements contribuent à la sensibilisation comme la Course internationale annuelle de grenouilles de Bornéo, au cours de laquelle les scientifiques et le public doivent photographier autant d’espèces de grenouilles que possible.Pour M. Tajuddin, plus le public pourra interagir avec ces créatures uniques, plus il comprendra la nécessité de les protéger ainsi que leur habitat.”J’aime la nature. La +chasse+ aux grenouilles est pour moi une façon unique de partager cet amour avec tous nos visiteurs”, assure-t-il.

Malaisie: à la chasse à la grenouille dans la jungle de Bornéo

“Il y en a une autre ! Et elle est énorme”: Lauren Heywood, une touriste britannique, explore la forêt tropicale de Bornéo qui abrite encore grands singes, éléphants et pythons. Mais c’est devant une créature bien plus modeste en apparence qu’elle s’émerveille: une grenouille.La chasse aux amphibiens exotiques qui peuplent cette jungle attire de plus en plus dans l’État malaisien de Sarawak, à Bornéo, vaste île partagée entre la Malaisie, l’Indonésie et le petit sultanat de Brunei.Selon les spécialistes, appelés herpétologues, peu d’endroits dans le monde rivalisent avec le parc national de Kubah, à environ une demi-heure de route de la capitale de l’Etat, Kuching.Ce sanctuaire abrite certaines des espèces de grenouilles les plus petites et les plus inhabituelles du globe.”De plus en plus de gens viennent voir nos grenouilles”, déclare à l’AFP Muhammed Tajuddin, garde forestier du parc de Kubah.- 180 espèces -La visite commence au crépuscule. Le guide indigène Dayak Dominic Jikie mène une randonnée de 45 minutes jusqu’au mont Serapi, le plus haut sommet de la région.Entouré d’arbres centenaires, un étang peu profond surgit, de la taille de deux piscines. Les scientifiques affirment qu’il constitue le principal lieu de reproduction d’une grande partie des 180 espèces de grenouilles et de crapauds présentes à Bornéo, la troisième plus grande île au monde.Des dizaines d’espèces affleurent à la surface, immergées dans l’eau éclairée par des torches, ou perchées sur des feuilles, des branches ou des troncs d’arbres, placides et indifférentes aux visiteurs.”Il y a quelque chose de spécial ici”, explique M. Jikie, 64 ans, garde forestier à la retraite, devenu guide de chasse aux grenouilles.”Les gens viennent au parc parce qu’ils n’ont pas les espèces que nous avons ici”, ajoute-t-il.Parmi les vedettes de cette visite, des grenouilles volantes arlequins, de couleur rosâtre et au ventre tacheté, des rainettes aux oreilles et au nez pointus distinctifs et des grenouilles à lèvres blanches dont le dos vert vif laisse place à une bande blanche le long de la mâchoire inférieure.En revanche, pas trace de l’une des espèces les plus célèbres de Bornéo, le crapaud géant de rivière surnommé “frogzilla” en raison de sa taille proche de celle d’une assiette.Mais il existe d’autres habitants bien plus délicats. “Nous possédons l’une des plus petites espèces de grenouilles au monde, qui se reproduisent à l’intérieur des plantes carnivores”, s’émerveille Jikie, en braquant sa lampe sur une paire d’yeux d’amphibiens.La grenouille à bouche étroite de Matang a été officiellement décrite par des herpétologues malaisiens et allemands en 2010 après sa découverte à Kubah. Elle ne dépasse pas 11 millimètres à l’âge adulte.- Déforestation, surchasse -La popularité croissante des grenouilles forestières est l’occasion pour les défenseurs de l’environnement de souligner les graves menaces qui pèsent sur elles.Selon les scientifiques, la déforestation, le changement climatique et la chasse excessive exercent une forte pression sur la population de grenouilles de l’île.”Même de légers changements de température et de climat peuvent affecter la survie des espèces de grenouilles dans un habitat particulier”, ont souligné les chercheurs de l’Université de Sarawak Nur Hidayah Zulkefli et Ramlah Zainudin en 2022.La déforestation au Sarawak reste importante et se poursuit, selon les statistiques du groupe environnemental Global Forest Watch, notamment pour l’exploitation du bois et pour faire place à des plantations de palmiers à huile.Le gouvernement du Sarawak indique soutenir les mouvements de conservation communautaires pour préserver les amphibiens. Les autorirés locales soulignent également qu’elles gèrent des réserves protégées comme le parc national de Kubah.Des événements contribuent à la sensibilisation comme la Course internationale annuelle de grenouilles de Bornéo, au cours de laquelle les scientifiques et le public doivent photographier autant d’espèces de grenouilles que possible.Pour M. Tajuddin, plus le public pourra interagir avec ces créatures uniques, plus il comprendra la nécessité de les protéger ainsi que leur habitat.”J’aime la nature. La +chasse+ aux grenouilles est pour moi une façon unique de partager cet amour avec tous nos visiteurs”, assure-t-il.

Le secteur touristique prévient que faute de stratégie, la France risque de se faire distancer

Pour retrouver sa place de leader du tourisme, la stratégie de la France ne peut se contenter du cap de 100 millions de visiteurs étrangers affiché par les pouvoirs publics, déplorent les professionnels du secteur en appelant à davantage d’investissements, lors d’un colloque organisé jeudi par l’Alliance France Tourisme.”La France n’est plus le leader mondial du tourisme” et perd des parts de marché dans un secteur de plus en plus concurrentiel, a déploré auprès de l’AFP Dominique Marcel, président de l’Alliance France Tourisme.Selon lui, ce cap de 100 millions de visiteurs étrangers franchi en 2024 ne “veut pas dire grand-chose, puisque ce qui est important, c’est la dépense touristique”.Avec 71 milliards d’euros de recettes touristiques l’an dernier, la France s’est classée à la quatrième position en la matière, loin derrière les 126 milliards d’euros de l’Espagne, qui est numéro un avec pourtant moins de visiteurs.Et c’est sans compter la concurrence ces dernières années de destinations qui montent en puissance comme Dubaï ou plus récemment l’Albanie, soulignent les professionnels.”Ce qu’on veut, c’est passer d’une approche en volume à une approche en valeur”, poursuit M. Marcel, c’est-à-dire viser des touristes qui dépensent davantage.Il juge qu’à l’heure du surtourisme, il n’est pas forcément pertinent de vouloir faire venir de plus en plus de visiteurs, sachant que la durée moyenne de séjours est plus courte en France que dans d’autres pays.L’Alliance France Tourisme, groupe de réflexion qui réunit notamment des entreprises comme Accor, SNCF Connect, European Camping Group, ou encore la Compagnie des Alpes, a conclu jeudi un partenariat avec Régions de France, l’institution qui regroupe les régions françaises.”Il faut changer le marketing (touristique). Ce n’est pas la quantité qui compte mais la qualité”, a indiqué Franck Louvrier, maire de La Baule et chargé du tourisme auprès de Régions de France.Pour lui, le pays doit investir dans les modes de transport, en s’appuyant par exemple sur les 450 aérodromes et aéroports du territoire, “une opportunité formidable”.Il a estimé aussi que plus de moyens devraient être mis sur le tourisme d’affaires, en rénovant les structures de type palais des congrès “construites dans les années 80”.- JO 2030 -Pour Pascal Savary, PDG du fonds Atream, qui a repris en 2022 le groupe Pierre et Vacances/Center Parcs (PVCP), numéro un européen des résidences de tourisme, le secteur doit “parler beaucoup plus aux grands investisseurs” qui gèrent les 2.000 milliards d’euros d’encours de contrats d’assurance vie en France.Il a ainsi annoncé lancer à la rentrée “un fonds de 800 millions d’euros pour investir en France dans les territoires” avec “un grand groupe financier français”.Les investissements doivent également aller vers l’augmentation de l’offre d’hébergement touristique, a renchéri Vanguélis Panayotis de MKG Consulting, spécialiste du secteur: “depuis 2004, on n’a pas créé en solde net d’hébergement marchand”, l’augmentation de la capacité d’hébergement venant uniquement des locations entre particuliers type Airbnb.Une augmentation de l’offre d’hébergements d’autant plus importante que la France se prépare pour les Jeux olympiques d’hiver 2030, a fait valoir Pierre-Antoine Molina, délégué interministériel aux Jeux olympiques et paralympiques (JOP): “on avait sous-estimé l’hébergement lors des JO d’Albertville (en 1992, NDLR). Là, on a l’occasion de rénover et de moderniser”.Il souhaite notamment s’attaquer “à la problématique des lits froids”, ces logements de montagne rarement occupés par leurs propriétaires et non proposés à la location.L’expérience récente des JO de Paris, une réussite selon les participants au colloque, devrait également servir aux organisateurs des JO 2030.Alors que les professionnels du tourisme souhaitent mieux capitaliser sur les JO de Paris, M. Molina a reconnu que “le tourisme n’est peut-être pas le domaine pour lequel on a le plus planifié l’héritage des JO”. L’un des enjeux est notamment la récupération et l’utilisation des données des 1,2 million de visiteurs passés dans la région pour l’événement. Il a aussi indiqué que les autorités étaient “à pied d’Å“uvre” pour tenter de bâtir des itinéraires de tourisme sportif.

Abidjan dreams of becoming Africa’s next cinema hubFri, 04 Jul 2025 05:49:55 GMT

In the lush forests north of Abidjan, technicians were busy filming on the set of “Le Testament” (“The Will”), a comedy co-production between Ivory Coast, Burkina Faso and Senegal.Under a large tree, village elders gathered to discuss the death of a wealthy local cocoa planter. In the film, his children return to their native village …

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Au-dessus des médias slovaques, l’ombre grandissante de Robert Fico

Quand le nationaliste Robert Fico est revenu au pouvoir en Slovaquie fin 2023, il a ciblé quatre médias, dont la chaîne de télévision Markiza. Depuis, les accusations d’ingérence politique se multiplient tout comme les départs.A l’image de la Hongrie voisine dirigée par son allié Viktor Orban, le Premier ministre slovaque, soucieux de mettre au pas les voix critiques, façonne peu à peu la scène médiatique de son pays. En deux ans, la liberté de la presse a dégringolé de 21 places, selon le classement de Reporters sans frontières (RSF). En première ligne, la chaîne privée Markiza, fondée en 1996 et appartenant au puissant groupe d’investissement tchèque PPF détenu par la famille Kellner, va-t-elle basculer dans l’autre camp ?C’est ce que craignent des dizaines de journalistes de la rédaction qui, dans des lettres ouvertes, dénoncent des pressions politiques et internes de plus en plus fortes pour favoriser les partis de la coalition.    Un présentateur vedette a claqué la porte en mai après avoir été écarté de son poste, suivi de trois autres personnes.Gabriela Kajtarova fait partie des démissionnaires : lorsqu’elle a rejoint Markiza il y a sept ans, elle se réjouissait de faire partie d’une rédaction “avec juste ce qu’il faut d’impertinence”, un “poil à gratter des gouvernements de tous bords”.- Conflits d’intérêts -Mais la donne a changé : “désormais, je ne peux m’identifier avec les valeurs véhiculées, qui consistent à faire la promotion de certains partis politiques et à diffuser de platitudes”, explique à l’AFP la quadragénaire.”Les ingérences ont commencé” peu après le retour de Robert Fico, estime un reporter de la chaîne parti dès l’an dernier, Adel Ghannam. Par exemple, précise-t-il, “on nous incitait à couvrir le moins possible les manifestations antigouvernementales” ou encore à reléguer en fin de journal des sujets politiques importants.Le tout dans un contexte délétère : maniant facilement l’insulte, le Premier ministre slovaque et ses partenaires dans la coalition ont commencé à cibler verbalement les journalistes jugés trop critiques, les menaçant d’une surveillance accrue, de procès ou de pertes de contrats publicitaires pour leur employeur.Aujourd’hui, Markiza ne figure plus dans la liste des “médias ennemis” établie par Robert Fico, observe M. Ghannam : “Cela signifie que le média historiquement le plus puissant de la Slovaquie indépendante est devenu, dans une certaine mesure, servile face au pouvoir gouvernemental”.A un moment où, partout dans la région, le journalisme est attaqué, “il est essentiel que les actionnaires résistent aux tentatives visant à éliminer la critique”, dit à l’AFP Veclav Stetka, de l’université britannique de Loughborough.Une sanctuarisation que le groupe PPF n’est pas en mesure d’assurer, poursuit-il. Car, “en raison de sa présence dans des secteurs réglementés, comme les télécoms, il cherche à garder de bonnes relations avec le gouvernement”.- “Censure douce” -Face aux accusations, la direction de Markiza défend “une couverture totalement impartiale et équilibrée” et dément auprès de l’AFP être “un outil au service de projets politiques”.En réalité, “ce que nous observons, c’est une censure douce”, décrypte Pavol Szalai, le responsable régional de RSF. Donc pas de contenus qui disparaissent brutalement mais “des changements inexpliqués dans la programmation et l’incitation au départ des journalistes les plus intègres”.Pour lui, les chaînes de télévision privées ont une responsabilité d’autant plus grande que les médias audiovisuels publics ont été regroupés au sein d’une entité unique, STVR, placée sous le contrôle de l’Etat, en vertu d’une réforme de 2024.Au sein de l’UE, la Slovaquie accuse “sans doute le plus fort recul de la liberté de la presse ces deux dernières années”, déplore M. Szalai, qui voit se dégrader à vitesse grand V “le droit des citoyens à recevoir des informations fiables”.La nouvelle directrice de STVR, Martina Flasikova, élue par un conseil de neuf membres, quatre nommés par le gouvernement et les cinq autres par le Parlement, est la fille d’un membre fondateur du parti Smer de Robert Fico. Elle estime qu’il faut “élargir l’espace à différentes vérités, afin que le téléspectateur puisse décider en toute liberté”.Et pour le gouvernement slovaque allié du président américain Donald Trump, il faut maintenant tendre le micro à ceux qui affirment que la terre est plate aussi bien qu’aux scientifiques.

Au-dessus des médias slovaques, l’ombre grandissante de Robert Fico

Quand le nationaliste Robert Fico est revenu au pouvoir en Slovaquie fin 2023, il a ciblé quatre médias, dont la chaîne de télévision Markiza. Depuis, les accusations d’ingérence politique se multiplient tout comme les départs.A l’image de la Hongrie voisine dirigée par son allié Viktor Orban, le Premier ministre slovaque, soucieux de mettre au pas les voix critiques, façonne peu à peu la scène médiatique de son pays. En deux ans, la liberté de la presse a dégringolé de 21 places, selon le classement de Reporters sans frontières (RSF). En première ligne, la chaîne privée Markiza, fondée en 1996 et appartenant au puissant groupe d’investissement tchèque PPF détenu par la famille Kellner, va-t-elle basculer dans l’autre camp ?C’est ce que craignent des dizaines de journalistes de la rédaction qui, dans des lettres ouvertes, dénoncent des pressions politiques et internes de plus en plus fortes pour favoriser les partis de la coalition.    Un présentateur vedette a claqué la porte en mai après avoir été écarté de son poste, suivi de trois autres personnes.Gabriela Kajtarova fait partie des démissionnaires : lorsqu’elle a rejoint Markiza il y a sept ans, elle se réjouissait de faire partie d’une rédaction “avec juste ce qu’il faut d’impertinence”, un “poil à gratter des gouvernements de tous bords”.- Conflits d’intérêts -Mais la donne a changé : “désormais, je ne peux m’identifier avec les valeurs véhiculées, qui consistent à faire la promotion de certains partis politiques et à diffuser de platitudes”, explique à l’AFP la quadragénaire.”Les ingérences ont commencé” peu après le retour de Robert Fico, estime un reporter de la chaîne parti dès l’an dernier, Adel Ghannam. Par exemple, précise-t-il, “on nous incitait à couvrir le moins possible les manifestations antigouvernementales” ou encore à reléguer en fin de journal des sujets politiques importants.Le tout dans un contexte délétère : maniant facilement l’insulte, le Premier ministre slovaque et ses partenaires dans la coalition ont commencé à cibler verbalement les journalistes jugés trop critiques, les menaçant d’une surveillance accrue, de procès ou de pertes de contrats publicitaires pour leur employeur.Aujourd’hui, Markiza ne figure plus dans la liste des “médias ennemis” établie par Robert Fico, observe M. Ghannam : “Cela signifie que le média historiquement le plus puissant de la Slovaquie indépendante est devenu, dans une certaine mesure, servile face au pouvoir gouvernemental”.A un moment où, partout dans la région, le journalisme est attaqué, “il est essentiel que les actionnaires résistent aux tentatives visant à éliminer la critique”, dit à l’AFP Veclav Stetka, de l’université britannique de Loughborough.Une sanctuarisation que le groupe PPF n’est pas en mesure d’assurer, poursuit-il. Car, “en raison de sa présence dans des secteurs réglementés, comme les télécoms, il cherche à garder de bonnes relations avec le gouvernement”.- “Censure douce” -Face aux accusations, la direction de Markiza défend “une couverture totalement impartiale et équilibrée” et dément auprès de l’AFP être “un outil au service de projets politiques”.En réalité, “ce que nous observons, c’est une censure douce”, décrypte Pavol Szalai, le responsable régional de RSF. Donc pas de contenus qui disparaissent brutalement mais “des changements inexpliqués dans la programmation et l’incitation au départ des journalistes les plus intègres”.Pour lui, les chaînes de télévision privées ont une responsabilité d’autant plus grande que les médias audiovisuels publics ont été regroupés au sein d’une entité unique, STVR, placée sous le contrôle de l’Etat, en vertu d’une réforme de 2024.Au sein de l’UE, la Slovaquie accuse “sans doute le plus fort recul de la liberté de la presse ces deux dernières années”, déplore M. Szalai, qui voit se dégrader à vitesse grand V “le droit des citoyens à recevoir des informations fiables”.La nouvelle directrice de STVR, Martina Flasikova, élue par un conseil de neuf membres, quatre nommés par le gouvernement et les cinq autres par le Parlement, est la fille d’un membre fondateur du parti Smer de Robert Fico. Elle estime qu’il faut “élargir l’espace à différentes vérités, afin que le téléspectateur puisse décider en toute liberté”.Et pour le gouvernement slovaque allié du président américain Donald Trump, il faut maintenant tendre le micro à ceux qui affirment que la terre est plate aussi bien qu’aux scientifiques.