“Aucun parti n’est propriétaire” du Nouveau Front populaire, tancent les députés écologistes

“Aucun parti n’est propriétaire” du Nouveau Front populaire, tancent les députés écologistes dans une tribune publiée jeudi dans Mediapart, après que La France insoumise a exprimé son souhait d’en exclure le Parti socialiste, qui a refusé de voter la censure du gouvernement.”Laisser le vote de la censure nous diviser serait une erreur fatale”, affirme le groupe écologiste à l’Assemblée nationale, dont sa présidente Cyrielle Chatelain en tête, qui a lui fait le choix mercredi de voter la motion de censure, comme les insoumis et les communistes.Le PS a refusé de censurer le gouvernement de François Bayrou sur l’adoption du budget pour 2025, s’attirant les foudres de LFI. Le NFP, alliance de gauche née en juin, “ne peut pas réunir à la fois des forces d’opposition unies contre le gouvernement et l’un de ses soutiens”, a accusé LFI dans un communiqué cinglant.Mais les députés verts préviennent: ils refusent “de faire du vote sur la censure celui qui définit les contours du Nouveau Front populaire, alors que nous connaissons un point de bascule historique… et peut-être demain dramatique”.Face à “la progression de l’extrême droite et de ses alliés de plus en plus nombreux à droite”, ils estiment que l’union de la gauche et des écologistes est “impérieuse: les désaccords stratégiques ne sauraient se transformer en détestation au risque de nous entraîner dans des turbulences bien plus graves”. Ils fustigent aussi “l’obsession de l’élection présidentielle, anticipée ou à échéance de 2027”, la jugeant “paralysante”, dans un tacle à La France insoumise, qui n’a de cesse de pousser à la démission d’Emmanuel Macron pour obtenir un scrutin anticipé auquel le leader insoumis Jean-Luc Mélenchon serait candidat.”C’est unie – dans sa diversité qui est une chance – que la gauche a mis un terme au gouvernement Barnier. Et si des concessions dans ce budget ont pu être obtenues, c’est parce que la gauche dans son ensemble a pesé de tout son poids, à l’Assemblée et au Sénat”, insistent les Ecologistes, qui avaient, avec le PS et le PCF, négocié avec le gouvernement sur le budget, au contraire de LFI.

Sommet sur l’IA à Paris: avant les chefs d’État, place aux experts

Devenir la figure de proue de l’IA en Europe, promouvoir les usages concrets de cette technologie… Les ambitions françaises sont nombreuses pour le sommet mondial organisé à Paris les 10 et 11 février, qui s’ouvre jeudi avec deux journées d’échanges avec des pointures du secteur.Le programme de cet événement, porté depuis des mois par le président Emmanuel Macron qui a convié Donald Trump et le propriétaire de X Elon Musk, s’étale sur six jours et devrait rassembler des milliers de participants. Le sommet, co-présidé avec l’Inde, débute jeudi à l’école Polytechnique avec des tables rondes aux sujets pointus. Il y sera question de recherche scientifique, mais aussi de questionnements sur la confiance dans l’IA et les dangers potentiels de cette technologie qui suscite des inquiétudes. Après avoir dîné mercredi soir avec une vingtaine de chercheurs renommés, le président Macron s’entretiendra jeudi avec le président des Émirats Arabes Unis, Mohamed Bin Zayed Al-Nahyan, a annoncé jeudi l’Élysée. Avec probablement des annonces à la clé.Les ambitions françaises sont nombreuses: élaborer une “cartographie” de la gouvernance de cette technologie, faire valoir la vision d’une IA plus “éthique”, “accessible” et “frugale”, et promouvoir la souveraineté européenne en la matière.Les rencontres se poursuivront samedi et dimanche avec deux journées consacrées à l’IA dans la culture, avant une journée de rencontres diplomatiques lundi et mardi et un “business day” mardi à la Station F, l’incubateur de start-up fondé par le milliardaire français Xavier Niel, lui-même acteur de la tech. – Trois prix Nobel -Alors que la participation d’une centaine de pays est annoncée, la liste des représentants politiques a commencé à se préciser: le vice-président américain J.D. Vance représentera les États-Unis, tandis que seront également présents le vice-Premier ministre chinois Zhang Guoqing, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, ou encore le chancelier allemand Olaf Scholz.L’incertitude persiste toujours sur la présence du propriétaire de X, Elon Musk, et sur celle du fondateur de la start-up chinoise DeepSeek, Liang Wenfeng, avec lequel l’Elysée a indiqué être en “discussions”. De nombreux chercheurs se retrouveront jeudi et vendredi pour le volet scientifique avec une conférence organisée à l’école d’ingénieurs Polytechnique. Au programme des tables rondes, autour du thème “IA, sciences et société”, des interventions des Français Yann LeCun (Meta) et Joëlle Barral (Google DeepMind), mais aussi de chercheurs américains tels que Michael Jordan, professeur à Berkeley en Californie.En parallèle de ces échanges, trois prix Nobel, Geoffrey Hinton, Maria Ressa et Joseph Stiglitz, se retrouveront pour une conférence organisée par l’Association internationale pour une IA sûre et éthique, créée en 2024.- Centres de données -Paris, qui a déjà attiré les laboratoires de recherche en IA de plusieurs géants de la tech, tels que Google, Meta ou OpenAI, espère réaffirmer le potentiel national dans le domaine. Le choix de Polytechnique, symbole de l’excellence française dans la formation scientifique, ne doit rien au hasard.”Ce sommet doit vraiment être un moment où on peut positionner Paris comme la capitale mondiale de l’IA”, avait affirmé Clara Chappaz, ministre française chargée de l’Intelligence artificielle, auprès de journalistes de l’AFP.Face à l’irruption de l’IA chinoise DeepSeek, qui a stupéfié la Silicon Valley par sa capacité à égaler ses concurrents américains à un coût très inférieur, et la puissance de frappe des États-Unis, qui ont annoncé 500 milliards de dollars d’investissements pour développer des infrastructures dans l’IA, il s’agit pour la France de prouver sa crédibilité sur la scène mondiale de l’IA, avec ce sommet.Paris espère des annonces d’investissements “massifs”, notamment pour de nouveaux centres de données en France.L’entourage d’Emmanuel Macron évoque un ordre de grandeur “au moins” comparable à celui du sommet annuel Choose France. Vitrine annuelle de l’attractivité française avec ses centaines de patrons étrangers invités, ce sommet avait attiré 15 milliards d’euros d’investissements en 2024.

Sommet sur l’IA à Paris: avant les chefs d’État, place aux experts

Devenir la figure de proue de l’IA en Europe, promouvoir les usages concrets de cette technologie… Les ambitions françaises sont nombreuses pour le sommet mondial organisé à Paris les 10 et 11 février, qui s’ouvre jeudi avec deux journées d’échanges avec des pointures du secteur.Le programme de cet événement, porté depuis des mois par le président Emmanuel Macron qui a convié Donald Trump et le propriétaire de X Elon Musk, s’étale sur six jours et devrait rassembler des milliers de participants. Le sommet, co-présidé avec l’Inde, débute jeudi à l’école Polytechnique avec des tables rondes aux sujets pointus. Il y sera question de recherche scientifique, mais aussi de questionnements sur la confiance dans l’IA et les dangers potentiels de cette technologie qui suscite des inquiétudes. Après avoir dîné mercredi soir avec une vingtaine de chercheurs renommés, le président Macron s’entretiendra jeudi avec le président des Émirats Arabes Unis, Mohamed Bin Zayed Al-Nahyan, a annoncé jeudi l’Élysée. Avec probablement des annonces à la clé.Les ambitions françaises sont nombreuses: élaborer une “cartographie” de la gouvernance de cette technologie, faire valoir la vision d’une IA plus “éthique”, “accessible” et “frugale”, et promouvoir la souveraineté européenne en la matière.Les rencontres se poursuivront samedi et dimanche avec deux journées consacrées à l’IA dans la culture, avant une journée de rencontres diplomatiques lundi et mardi et un “business day” mardi à la Station F, l’incubateur de start-up fondé par le milliardaire français Xavier Niel, lui-même acteur de la tech. – Trois prix Nobel -Alors que la participation d’une centaine de pays est annoncée, la liste des représentants politiques a commencé à se préciser: le vice-président américain J.D. Vance représentera les États-Unis, tandis que seront également présents le vice-Premier ministre chinois Zhang Guoqing, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, ou encore le chancelier allemand Olaf Scholz.L’incertitude persiste toujours sur la présence du propriétaire de X, Elon Musk, et sur celle du fondateur de la start-up chinoise DeepSeek, Liang Wenfeng, avec lequel l’Elysée a indiqué être en “discussions”. De nombreux chercheurs se retrouveront jeudi et vendredi pour le volet scientifique avec une conférence organisée à l’école d’ingénieurs Polytechnique. Au programme des tables rondes, autour du thème “IA, sciences et société”, des interventions des Français Yann LeCun (Meta) et Joëlle Barral (Google DeepMind), mais aussi de chercheurs américains tels que Michael Jordan, professeur à Berkeley en Californie.En parallèle de ces échanges, trois prix Nobel, Geoffrey Hinton, Maria Ressa et Joseph Stiglitz, se retrouveront pour une conférence organisée par l’Association internationale pour une IA sûre et éthique, créée en 2024.- Centres de données -Paris, qui a déjà attiré les laboratoires de recherche en IA de plusieurs géants de la tech, tels que Google, Meta ou OpenAI, espère réaffirmer le potentiel national dans le domaine. Le choix de Polytechnique, symbole de l’excellence française dans la formation scientifique, ne doit rien au hasard.”Ce sommet doit vraiment être un moment où on peut positionner Paris comme la capitale mondiale de l’IA”, avait affirmé Clara Chappaz, ministre française chargée de l’Intelligence artificielle, auprès de journalistes de l’AFP.Face à l’irruption de l’IA chinoise DeepSeek, qui a stupéfié la Silicon Valley par sa capacité à égaler ses concurrents américains à un coût très inférieur, et la puissance de frappe des États-Unis, qui ont annoncé 500 milliards de dollars d’investissements pour développer des infrastructures dans l’IA, il s’agit pour la France de prouver sa crédibilité sur la scène mondiale de l’IA, avec ce sommet.Paris espère des annonces d’investissements “massifs”, notamment pour de nouveaux centres de données en France.L’entourage d’Emmanuel Macron évoque un ordre de grandeur “au moins” comparable à celui du sommet annuel Choose France. Vitrine annuelle de l’attractivité française avec ses centaines de patrons étrangers invités, ce sommet avait attiré 15 milliards d’euros d’investissements en 2024.

Nissan en voie d’abandonner son projet de fusion avec Honda, en quête d’alliés alternatifs

Le constructeur automobile japonais en difficulté Nissan est en voie de formaliser l’abandon de son projet de rapprochement avec son compatriote Honda, et pourrait se montrer ouvert à d’autres partenaires, selon une source proche du dossier et la presse financière.”Les dernières conditions imposées par Honda ne sont pas acceptables pour Nissan (…) C’était presque un affront. Il faut l’officialiser, mais dans l’ensemble, c’est fini”, a indiqué cette source jeudi à l’AFP, confirmant des informations de médias japonais.”Le conseil d’administration (de Nissan) a donné mardi la direction” et la décision finale “est entre les mains des directeurs exécutifs” des deux constructeurs, a-t-il précisé.Nissan avait indiqué mercredi dans une déclaration qu’il prévoyait de “se positionner et de faire une annonce vers la mi-février”. Le groupe publiera ses résultats trimestriels le 13 février.D’après l’agence Kyodo, le PDG de Nissan, Makoto Uchida, a rencontré jeudi son homologue de Honda, Toshihiro Mibe, “pour lui signifier l’intention (de son entreprise) de mettre un terme aux pourparlers”.Honda, géant japonais du secteur, et Nissan, son rival en sérieuses difficultés financières, ont ouvert en décembre des négociations en vue d’une fusion pouvant donner naissance au troisième constructeur mondial.La perspective alors esquissée était de regrouper les deux groupes au sein d’une holding unique. Mais Honda, en position de force, a finalement réclamé de transformer Nissan en simple filiale.Un scénario inacceptable pour Nissan, soucieux de préserver son autonomie. Le quotidien Nikkei a rapporté mercredi que Nissan préférait mettre un terme au projet, faisant dégringoler l’action du constructeur.Le français Renault, qui détient quelque 35% du capital de Nissan, s’est dit mercredi déterminé à “défendre les intérêts du groupe et de ses actionnaires”. -Complémentarité insuffisante-L’objectif d’une fusion était d’associer les forces de Honda et Nissan, respectivement deuxième et troisième constructeurs japonais derrière Toyota, et même d’y associer un troisième constructeur, Mitsubishi, pour négocier le virage stratégique de l’électrique.Un créneau dominé par l’américain Tesla et les constructeurs chinois, et où les constructeurs nippons, concentrés sur les hybrides, sont très en retard.L’idée “flattait l’ego japonais, mais si on rentre dans les détails, Nissan et Honda partagent les mêmes difficultés et sont pratiquement face-à-face sur tous leurs marchés (Etats-Unis, Chine, Japon)”, rendant peu évidentes les synergies et complémentarités, analyse la source proche du dossier.Ce rapprochement était cependant perçu comme providentiel pour Nissan, massivement endetté et dont la marge opérationnelle a fondu. Son bénéfice net s’est effondré de 94% au premier semestre de son exercice décalé, ses ventes plongeant sur ses deux marchés-clés: aux Etats-Unis, faute de commercialiser des hybrides rechargeables face à une forte demande, et en Chine, en raison de la domination des marques locales sur le tout-électrique.Sous pression, il a annoncé en novembre supprimer 9.000 postes dans ses effectifs mondiaux et tailler dans ses capacités, pour réduire les coûts et relancer ses ventes.Honda, dont la capitalisation boursière est cinq fois supérieure à celle de Nissan, avait posé comme préalable la concrétisation de ce plan de restructuration.Désormais, Nissan va devoir “muscler ce plan, le détailler et le mettre en oeuvre”, alors même que d’éventuelles barrières douanières imposées par Donald Trump pourraient perturber ses chaînes de production, souligne la source proche du dossier.Nissan “devra d’abord résoudre (par lui-même) son problème d’efficacité opérationnelle” et ses difficultés structurelles, mais “il possède un vrai savoir-faire en matière de collaboration et est prêt” à rechercher d’autres alliés potentiels, insiste-t-il.Quel serait le profil idéal? Le géant taïwanais de l’assemblage électronique Foxconn (Hon Hai) avait déjà approché Nissan à l’automne pour acquérir une participation majoritaire, selon la presse japonaise. Sollicité par l’AFP, il s’est refusé à tout commentaire.De son côté, Bloomberg, citant des sources non identifiées, rapportait jeudi que Nissan était plutôt en quête d’un nouvel allié issu du secteur tech basé aux États-Unis, son principal marché.La perspective d’un rebond rapide avec d’autres partenaires réconfortait les investisseurs, permettant à l’action Nissan de se reprendre avec vigueur jeudi, avec un gain de plus de 7%.”Nissan a toujours besoin d’un partenaire solide, mais sa position de négociation est affaiblie par ses faibles perspectives de bénéfices et le repli de ses actions”, ont commenté jeudi les analystes du cabinet CreditSights (Fitch Group). Ils pointaient aussi “le manque de clarté concernant l’avancement et l’issue de ses initiatives de redressement”.

Chine: ex-ambassadeur en France, le “loup combattant” Lu Shaye nommé aux Affaires européennes

L’ex-ambassadeur de Chine en France, Lu Shaye, dont le mandat a été marqué par plusieurs polémiques, a été nommé à un poste prestigieux, où il est chargé des Affaires européennes, a annoncé jeudi Pékin.En poste à Paris de 2019 à début janvier 2025, M. Lu était longtemps considéré comme l’une des figures d’une diplomatie chinoise offensive et parfois irrévérencieuse, dite des “loups combattants”.La Chine l’a nommé “représentant spécial du gouvernement chinois pour les Affaires européennes”, a indiqué jeudi lors d’un point presse régulier Guo Jiakun, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.Il “assistera et coordonnera la gestion” des dossiers relatifs à l’Europe et “mènera des consultations et des échanges avec les pays européens et les institutions de l’Union européenne” (UE), a-t-il précisé.L’étendue précise de ses attributions n’était pas claire dans l’immédiat.A titre de comparaison, son prédécesseur Wu Hongbo s’était exprimé publiquement au nom de la Chine sur les affaires liées à l’Europe, avait effectué de nombreuses visites dans des pays de l’UE, ou avait par exemple défendu dans les médias les relations sino-russes dans le contexte de la guerre en Ukraine.Le mandat de Lu Shaye en France a été marqué par certaines déclarations controversées émanant de son ambassade, éloignées du langage diplomatique habituel, notamment contre des chercheurs, journalistes et parlementaires français.En avril 2020, l’ambassade avait critiqué la gestion de la pandémie de Covid-19 en Europe.Elle avait accusé les personnels d'”Ehpad”, sigle désignant en français les maisons de retraite, d’avoir “abandonné leurs postes” et laissé “mourir leurs pensionnaires de faim et de maladie”. L’ambassade avait ensuite expliqué n’avoir pas visé la France mais l’Espagne, où l’armée avait retrouvé des personnes décédées dans ce type d’établissement.Elle avait encore créé la polémique en 2021 en qualifiant de “petite frappe” le chercheur français Antoine Bondaz, à qui elle reprochait des positions “antichinoises”.En 2023, lors d’une interview sur la chaîne d’informations LCI, Lu Shaye avait suscité la controverse en semblant nier la validité de la souveraineté des ex-Républiques soviétiques.Ces deux épisodes avaient entraîné sa convocation au ministère français des Affaires étrangères.Lu Shaye est un “diplomate de haut rang qui connaît bien la situation en Europe” et “nous sommes convaincus” qu’il contribuera “au développement stable et sain des relations Chine-UE”, a déclaré jeudi le porte-parole Guo Jiakun. 

Adolescents: vapoter cannabis, PTC ou Buddha Blue nuit gravement à la santé, alertent les autorités sanitaires

Vapoter du cannabis ou des cannabinoïdes de synthèse tels que les substances interdites PTC (“Pète ton crâne”) ou Buddha Blue, populaires auprès des adolescents et sur les réseaux sociaux, fait courir des “risques graves pour la santé”, alerte jeudi l’agence du médicament.Troubles psychiatriques – hallucinations, idées suicidaires, attaques de panique -, mais aussi digestifs (nausées, vomissements, douleurs abdominales), cardiovasculaires (tachycardie, douleur thoracique), problèmes rénaux, addiction sévère avec syndrome de sevrage ou encore malaises, amnésies, pertes de connaissance, convulsions… la liste des “effets indésirables graves” provoqués par la consommation de ces substances psychoactives est longue.Loin de réduire les risques liés à l’usage de ces produits illicites, le vapotage – ou cigarette électronique – “peut au contraire les augmenter, l’action des produits étant plus rapide”, indique l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) dans un avis publié jeudi.”On constate la promotion persistante sur les réseaux sociaux de pratiques dangereuses, et on souhaiterait appeler à la vigilance tous les publics, mais particulièrement les plus jeunes”, dit à l’AFP Agnès Laforest-Bruneaux, directrice adjointe de la direction de la surveillance de l’ANSM.Les adolescents inhalent des e-liquides, “obtenus sur internet, dans la rue ou au lycée, auprès de camarades” tels que PTC (“Pète ton crâne”), ou Buddha Blue, “des produits très concentrés”, explique-t-elle. Et certains “ne se sentent pas bien, ont une tachycardie, des hallucinations, perdent le lien avec la réalité… vont aller aux urgences”.”Ces substances vapotées, des cannabinoïdes, sont des stupéfiants: elles sont interdites et présentent des risques graves pour la santé, alors que ce mode de consommation peut être perçu comme moins risqué”, précise Mme Laforest-Bruneaux.Le PTC peut en effet contenir “plusieurs cannabinoïdes de synthèse, des substances qui imitent l’effet du cannabis mais dont la puissance peut être supérieure”, indique l’ANSM, dont le suivi, entamé en 2019 – enrichi des données de Drogues Info Service et des cas rapportés aux centres antipoison – a porté en France sur 215 cas (dont un décès) en 2021-2022 et 139 en 2023-2024.”Ca n’est pas exhaustif, mais ça permet de donner une tendance, d’identifier de nouvelles substances qui apparaissent”, indique la responsable de l’ANSM.- Progression de l’addiction chez les plus jeunes -“Fin 2024, nous sont parvenus des signalements très rapprochés, d’effets indésirables graves chez des lycéens, qui ont nécessité des hospitalisations assez longues et, sur 2023-2024, la moitié des cas qui nous sont déclarés sont des cas graves, dont près de la moitié concernent des mineurs”, détaille-t-elle. Plus inquiétant encore, “à moyen et long terme”, pour “les usagers chroniques”, on constate une “addiction et une dépendance importantes, en forte progression, avec des symptômes de manque, notamment chez les consommateurs les plus jeunes”, précise Mme Laforest-Bruneaux.L’ANSM invite les usagers de cigarette électronique à la vigilance lorsqu’ils se procurent des e-liquides susceptibles de contenir des cannabinoïdes de synthèse aux compositions et aux dosages variables. Elle exhorte en outre à ne pas faire de mélanges “maison” de produits qui “augmentent les risques d’intoxication pouvant mener à des hospitalisations”.En cas d’intoxication liée au vapotage, se manifestant par “des nausées et vomissements, malaise, amnésie, convulsion, perte de connaissance, épisode délirant” ou encore des “hallucinations ou idées suicidaires”, l’agence appelle à contacter sans délai le Samu (15), les pompiers (18) ou les services d’urgence.Elle rappelle qu’en cas de dépendance à des produits de vapotage – hors nicotine-, des “consultations jeunes consommateurs” proposent aux moins de 25 ans, un service gratuit et confidentiel d’accueil, d’écoute et de conseil.Le site drogues-info-service.fr fournit les informations permettant de trouver une prise en charge adaptée, par un médecin ou une structure spécialisée.A destination des urgentistes, l’ANSM rappelle que détecter les cannabinoïdes de synthèse “est complexe et nécessite des analyses spécifiques réalisées par les laboratoires spécialisés”.