La loi Duplomb “de toute façon sera promulguée”, dit Genevard

Le texte de la loi Duplomb “de toute façon sera promulgué” malgré une pétition signée par 1,8 million de personnes demandant son abrogation au nom de son impact environnemental, a déclaré mercredi la ministre de l’Agriculture Annie Genevard.”Il y aura un débat (parlementaire) si la conférence des présidents de l’Assemblée nationale en décide. Et de toute façon le texte sera promulgué. Le président de la République le rappelait ce matin, à l’issue du conseil des ministres, qu’il est dans l’obligation de promulguer la loi”, a déclaré la ministre LR à l’occasion d’un déplacement dans le Val-d’Oise.Près de 1,8 million de citoyens, un record, ont signé une pétition sur le site de l’Assemblée nationale contre la loi Duplomb, très décriée pour son impact environnemental. Cela pourrait déboucher sur un débat, sans vote, sur cette loi déjà adoptée par le Parlement.”Il n’a pas été question du tout d’une seconde délibération, ce qui me paraîtrait être extrêmement périlleux parce que là, d’abord, ça contreviendrait à ce que les parlementaires eux-mêmes ont voté. Et puis ensuite, on compromet possiblement l’issue d’une loi qui, je le rappelle, vise à lever les entraves qui pèsent sur le métier des agriculteurs”, a dit Mme Genevard.Plusieurs partis de gauche et associations environnementales demandent au président de la République d’exiger une “nouvelle délibération” du texte au Parlement, comme l’y autorise la Constitution.La loi du sénateur Les Républicains Laurent Duplomb, adoptée le 8 juillet, autorise notamment la réintroduction sous condition de l’acétamipride, un pesticide interdit en France mais autorisé ailleurs en Europe.Ce produit, toxique pour la biodiversité et potentiellement pour la santé humaine, est réclamé par les producteurs de betteraves ou de noisettes, qui estiment n’avoir aucune alternative contre les ravageurs et subir une concurrence déloyale des producteurs étrangers.”Sur ces 27 États membres (dans l’UE), il y a 26 États membres qui utilisent cette molécule, l’acétamipride. La France ne l’utilisait pas (…) Donc c’est une immense hypocrisie”, a fustigé pour sa part le ministre de l’Intérieur et patron des LR, Bruno Retailleau, qui participait au déplacement dans la région rurale du Vexin.

Le général Fabien Mandon nouveau chef d’état-major des armées françaises

Le général d’armée aérienne Fabien Mandon, actuel chef d’état-major particulier du président (CEMP), a été désigné chef-d’état major des armées françaises (CEMA), en remplacement du général Thierry Burkhard pour accompagner l’évolution des armées françaises dans un environnement international de plus en plus belliqueux.”Merci au général Thierry Burkhard d’avoir servi la France avec honneur, courage et hauteur de vue. Respect et gratitude de la Nation”, a posté sur X Emmanuel Macron, exprimant sa “pleine confiance au général Fabien Mandon, nouveau chef d’état-major des armées, pour guider nos forces face aux grands défis”.Pendant quatre ans, Thierry Burkhard, issu de l’Armée de terre, a accompagné la remontée en puissance des armées françaises face à un contexte international de plus en plus tendu qui a vu le retour de la guerre de haute intensité en Europe avec l’invasion de l’Ukraine par la Russie en 2022.Pour le ministre des Armées Sébastien Lecornu, “son commandement s’est distingué par une vision stratégique lucide des menaces et par sa volonté constante d’adapter nos armées”, qui étaient jusqu’ici dimensionnées pour un modèle de guerre expéditionnaire et asymétrique contre des organisations non-étatiques.”Le général Burkhard aura marqué une période déterminante de notre histoire”, a salué le président de la commission des Affaires étrangères, de la Défense du Sénat, Cédric Perrin. “C’est lui qui a théorisé la maxime +gagner la guerre avant la guerre+. (…) Grâce au commandement du général Burkhard, je crois que les citoyens prennent progressivement conscience de la nécessité d’augmenter les investissements dans nos armées”, a-t-il ajouté dans un commmuniqué.L’hypothèse de son départ agitait le monde politico-militaire depuis des mois. Par effet domino, il ouvre aussi une période de valse des officiers pour réattribuer les postes clés des armées.- Indicatif radio “Madoon” -Ancien pilote de Mirage (F1 puis 2000D), avec l’indicatif radio “Madoon”, Fabien Mandon, 55 ans, est le premier aviateur à accéder à la fonction depuis le général Jean-Philippe Douin il y a 30 ans (1995-1998).Sébastien Lecornu a dit sa “pleine confiance en sa capacité à poursuivre, avec rigueur et détermination, la transformation de nos forces dans un contexte sécuritaire toujours plus exigeant”.Le général Mandon a été déployé à l’étranger, comme en Centrafrique, au Tchad, ou à Douchanbé (Tadjikistan) d’où il effectuait des missions en Afghanistan.”En Afghanistan, j’ai tué. Et je sais qui j’ai tué. Des talibans. J’ai une âme de combattant”, déclarait-il dans un récent entretien au magazine L’Express.”Être chef, ce n’est pas avoir les poils qui sortent de la chemise. C’est être juste, réfléchi, déléguer, savoir être ferme quand il faut”, ajoutait celui qui a aussi commandé la base d’Avord (Cher), site-clé de la composante aéroportée de la dissuasion nucléaire française.”Il a délivré de l’armement au combat, il a eu la croix de la valeur militaire”, souligne à l’AFP un pilote de chasse camarade d’escadron. “Il est toujours d’humeur égale, d’une zénitude incroyable, toujours le sourire aux lèvres. Il a une résilience de dingue”, dit de lui à l’AFP un autre camarade, pilote de Mirage 2000D.”Cela fait huit ans qu’il suit les dossiers politico-militaires”, rappelle-t-il aussi, alors que Fabien Mandon est passé par la Direction générale des relations internationales et de la stratégie (DGRIS), chargée d’alimenter la réflexion stratégique des Armées, a fait un premier passage comme adjoint au CEMP, avant d’aller au cabinet de la ministre des Armées Florence Parly, puis Sébastien Lecornu, et de devenir CEMP en 2023. Le CEMP est le plus proche conseiller militaire du Président de la République, chef des armées, et occupe un rôle-clé, notamment dans la dissuasion nucléaire, puisque c’est notamment lui qui lui parle du sujet le jour de son investiture.Le nouveau CEMP est le général Vincent Giraud, de l’Armée de terre, qui est depuis août 2024 Major général des armées, qui supplée et seconde le CEMA, a également annoncé Emmanuel Macron sur X. Auparavant, il avait été pendant un an chef du cabinet militaire du ministre des Armées.

Trump announces ‘massive’ Japan trade deal

US President Donald Trump has announced a “massive” trade deal with Japan, as China said it would send its vice premier to US trade talks next week to secure its own agreement ahead of a looming deadline.In an attempt to slash his country’s trade deficits, the US president has vowed to hit dozens of countries with punitive tariff hikes if they do not hammer out a pact with Washington by August 1.The Japan agreement, along with another pact with the Philippines also announced Tuesday, means Trump has now secured five agreements since his administration promised “90 deals in 90 days” from April’s tariff delay.The others are with Britain, Vietnam and Indonesia, which the White House said Tuesday would ease critical mineral export restrictions.Negotiations are still ongoing with much larger US trading partners China, Canada, Mexico and the European Union.Representatives from China and the United States will meet next week in the Swedish capital Stockholm to try and hammer out a deal before an August 12 deadline agreed in May.As the clock ticks down, China said Wednesday it would seek to “strengthen cooperation” with Washington at the talks, and confirmed vice premier He Lifeng would attend.- Japan deal -“We just completed a massive Deal with Japan, perhaps the largest Deal ever made,” Trump wrote on his Truth Social platform on Tuesday. He said that under the deal, “Japan will invest, at my direction, $550 Billion Dollars into the United States, which will receive 90% of the Profits”.US Treasury Secretary Scott Bessent told Bloomberg Television on Wednesday that Japan received a 15 percent tariff rate, down from the 25 percent threatened, as “they were willing to provide this innovative financing mechanism.””They are going to provide equity credit guarantees and funding for major projects in the US,” Bessent added.Japanese exports to the United States were already subject to a 10 percent tariff, and this would have spiked to 25 percent come August 1 without a deal.Duties of 25 percent on Japanese autos — an industry accounting for eight percent of Japanese jobs — were also already in place, plus 50 percent on steel and aluminum.Japanese Prime Minister Shigeru Ishiba said that the autos levy had now been cut to 15 percent, sending Japanese car stocks soaring, with Toyota and Mitsubishi up around 14 percent each. The Nikkei rose 3.5 percent.”We are the first (country) in the world to reduce tariffs on automobiles and auto parts, with no limits on volume,” he told reporters.- Rice imports -Japan’s trade envoy Ryosei Akazawa, who secured the deal on his eighth visit to Washington, said the 50 percent tariffs on steel and aluminum would remain. Akazawa also said increased defense spending by Japan — something Trump has pressed for — was not part of the agreement.Trump said Tuesday Japan has also agreed to “open their Country to Trade including Cars and Trucks, Rice and certain other Agricultural Products, and other things.”Rice imports are a sensitive issue in Japan, and Ishiba’s government — which lost its upper house majority in elections on Sunday — had previously ruled out any concessions. Japan currently imports 770,000 tons of rice tariff-free under its World Trade Organization commitments, and Ishiba said it would import more US grain within this.Ishiba said Wednesday that the deal does not “sacrifice” Japan’s agricultural sector.Tatsuo Yasunaga, the chair of Japan Foreign Trade Council, welcomed the trade deal announcement but said the business community needed to see details to assess its impact.”I highly commend the fact that this major milestone has been achieved and dispelled the uncertainty that private companies had been concerned about,” Yasunaga said.Naomi Omura, an 80-year-old voter, said it was “disappointing that Japan cannot act more strongly” towards the United States.Tetsuo Momiyama, 81, said that Ishiba “is finished… It’s good timing for him to go.”- Eyes on the prize -Other major US trading partners are watching closely as the end of the month approaches. The Philippines’ deal also announced Tuesday only saw levies cut by one percentage point, to 19 percent, after Trump hosted President Ferdinand Marcos.  China on Wednesday said it supported “equal dialogue” following the announcement of the Japan-US deal.Beijing and Washington imposed escalating, tit-for-tat levies on each other’s exports earlier this year, reaching triple-digit levels.But in talks in Geneva in May they agreed to lower them temporarily until August 12.burs-reb-bys/aha

A Birmingham, les fans d’Ozzy Osbourne rendent hommage à une “icône de la ville”

A Birmingham, ville natale d’Ozzy Osbourne, les fans ont célébré mercredi la vie “rock’n’roll” du parrain du heavy metal et leader de Black Sabbath, décédé la veille à l’âge de 76 ans, quinze jours après un ultime concert dans cette cité du centre de l’Angleterre.Sur le Black Sabbath Bridge, qui surplombe le canal, des dizaines de personnes attendent pour aller déposer des gerbes de fleurs, des bougies, ou se prendre en photo en faisant le signe des métalleux – des cornes avec les doigts – derrière un banc où sont accrochés les images des quatre membres fondateurs du groupe.”C’est l’un des jours les plus sombres de l’histoire du heavy metal: nous avons perdu son parrain, 17 jours seulement après l’une des meilleures performances de sa vie”, déclare avec gravité à l’AFP Burjor Anklesaria, médecin de 32 ans.Ce fan a pu assister au dernier concert d’Ozzy Osbourne le 5 juillet au stade d’Aston Villa, puis l’a rencontré lors d’une convention à Birmingham il y a à peine dix jours.”Il était heureux, il dédicaçait nos disques avec un grand sourire (…) Quand j’ai vu la nouvelle hier, j’ai cru que c’était faux”, confesse ce Londonien, arrivé dans la matinée pour se recueillir.Lors du concert où il était apparu très affaibli, le chanteur atteint de la maladie de Parkinson avait dû rester assis, prisonnier de ses tremblements, tandis que les spectateurs, pour beaucoup en larmes, l’avaient encouragé et soutenu.”Je n’ai pas encore vraiment digéré tout ça, c’est beaucoup d’émotion”, poursuit Burjor Anklesaria en serrant un bouquet de fleurs dans ses mains.A quelques pas de là, le pub The Brasshouse diffuse à plein volume les tubes du chanteur, et les clients, pour la plupart en tee-shirt Black Sabbath, trinquent à sa mémoire avec des pintes de bière. Celui que l’on surnommait “le Prince des Ténèbres” était “unique, tellement cool et drôle aussi”, juge Eliza Shepherd, lycéenne de 16 ans aux cheveux noirs et bleus, qui écoute du heavy metal depuis “l’âge de trois ans” avec son père.Elle aussi était présente au show final, dont elle porte le sweat-shirt: “Le plus beau jour de ma vie (…) même si c’était triste de voir (Ozzy) un peu en difficulté”.- “Un peu fou” -Pour cette dernière messe métal devant des dizaines de milliers de fans, le groupe avait réuni plusieurs figures majeures du genre, de Metallica à Anthrax, en passant par Guns N’Roses et Pantera.Le guitariste de Black Sabbath Tony Iommi a dit à la BBC qu’il trouvait “génial” d’avoir pu se retrouver une dernière fois, dans une ville où Ozzy “se sentait chez lui”.À deux pas de la gare de Birmingham, des messages d’adieux et des fleurs ont été aussi été déposés devant une grande fresque représentant les quatre membres fondateurs du groupe.S’y recueillent des fans de métal en blouson de cuir, piercings et cheveux colorés, mais aussi une grand-mère avec des cornes de diable sur la tête, des touristes, et de nombreux enfants venus accompagner leurs parents ou grands-parents.Donnant la main à son petit-fils Stan, Nigel O’Connell, 63 ans, se remémore son premier concert de Black Sabbath: “C’était au début des années 80, quand j’avais à peu près 20 ans.” “C’était juste chaotique (…) tout le monde sautait partout et s’amusait.””Ozzy était une icône de la ville, il était un peu fou mais tout le monde l’aimait, et il a rendu la ville fière” avec sa vie pour le moins “rock’n’roll”, souligne le retraité.Selon les organisateurs, son dernier concert a permis de récolter 140 millions de livres (environ 160 millions d’euros), reversés à des hôpitaux pour enfants et à une association d’aide aux personnes atteintes de Parkinson.Devenu star de la téléréalité avec son émission “The Osbournes” dans les années 2000, un des plus grands succès de MTV, Ozzy Osbourne était aussi connu pour ses excès d’alcool et de drogues.Il avait marqué les mémoires après avoir croqué la tête d’une chauve-souris vivante en plein concert, et avait été arrêté en 1989 pour avoir tenté d’étrangler sa femme, Sharon, alors qu’il était ivre.Après plusieurs cures de désintoxication, ce père de six enfants était parvenu à remonter la pente.

Republicans skittish over Epstein votes close US House early

The Republican leadership in the House of Representatives on Wednesday sent lawmakers home early for a six-week summer break, to avoid being forced into awkward votes on the probe into the late, politically connected sex offender Jeffrey Epstein. The furor around the disgraced financier, who died in prison in 2019 while awaiting trial for trafficking minors, is still roiling Donald Trump’s administration two weeks after his Justice Department effectively closed the case, announcing there was no more information to share.Democrats in the House — keen to capitalize on the simmering controversy — have been trying to force a vote that would compel the publication of the full Epstein case files. Desperate to avert the effort and unable to bring up anything but the most non-controversial bills, the Republican leadership canceled votes scheduled for Thursday — sending lawmakers home for the August recess a day early.House Speaker Mike Johnson, a Trump loyalist who was under pressure from the president not to allow any Epstein votes, voiced hopes that the break would provide “space” for a resolution. But Democrats accused the majority Republicans of running scared of their own voters, many of whom have been demanding more transparency.”Donald Trump, for quite a while now, has been exaggerating and exploiting this case and making a big deal out of it,” Jim McGovern, the top Democrat on the powerful Rules Committee, told MSNBC. “He wins the presidency, the Republicans control both chambers and, all of a sudden, we’re told forget about it.”In a July 7 memo, the Justice Department said the Epstein “client list” that Attorney General Pam Bondi claimed to have been reviewing did not in fact exist, and reaffirmed that he died by suicide in his prison cell. It sparked a furious backlash from Trump’s “MAGA” support base, who have for years been told by their leaders that a “deep state” cover-up was protecting figures in the Democratic Party whom they accuse of being Epstein’s clients.- ‘Dirtbags’ -Trump’s MAGA lieutenants — including two allies who have since been hired to run the FBI — made careers of fanning the conspiracy theories, including that Epstein’s suicide was actually a murder ordered by his powerful clients.Prominent online influencers and media figures in the movement — as well as ordinary voters — have spoken of feeling betrayed after Trump began publicly castigating them for wanting answers. Trump’s ties to Epstein are extensive. The pair were pictured partying together during a 15-year friendship before they fell out in 2004 over a property deal, and when Trump subsequently denounced his former ally.The White House has been furiously pushing back against a Wall Street Journal report that said Trump had contributed a “bawdy” letter with his signature for Epstein’s 50th birthday in 2003. Under perhaps the biggest political pressure of his career, Trump has authorized Bondi to release “credible” information and has asked courts to unseal grand jury transcripts in the case. Bondi’s deputy Todd Blanche said this week he was seeking a meeting with Epstein accomplice Ghislaine Maxwell, 63, who is serving a 20-year sentence for sex trafficking and other crimes. With a Republican rebellion in the House in full swing, the Oversight and Government Reform subcommittee had already voted to subpoena Maxwell to talk with lawmakers at her Florida prison. “We’ve got to send a message to these dirtbags that do this that this is not acceptable behavior,” said Republican Tim Burchett, who introduced the motion.Epstein admitted two state felony prostitution charges in 2008 as part of a plea deal — arranged by a prosecutor who would go on to serve in Trump’s cabinet — that was widely criticized as being too lenient. 

Un pied à l’Intérieur, un autre à l’extérieur: le “to be or not to be” de Retailleau

Il décrète la fin du macronisme, fustige la “diplomatie des bons sentiments” à l’égard de l’Algérie et entretient la menace de quitter le gouvernement: en enchaînant les déclarations controversées, Bruno Retailleau cherche à se démarquer du camp présidentiel avec 2027 en tête, sans renoncer à Beauvau pour autant.”Il est dans une optique où il ne veut pas apparaître comme membre du socle commun et ça n’aide pas”, déplore un ténor d’Horizons, le parti d’Edouard Philippe, agacé par les polémiques à répétition lancées par le ministre de l’Intérieur, un rival potentiel dans la course à l’Elysée.A la veille d’un entretien prévu jeudi à l’Elysée avec Emmanuel Macron, Bruno Retailleau, dont la popularité s’est érodée ces dernières semaines dans les sondages, s’est même permis de dénigrer “l’impuissance” du +en même temps+, postulat du chef de l’Etat qui revendique d’être à la fois de droite et de gauche.Il n’en fallait pas plus pour excéder les soutiens du président qui n’ont pas manqué de retourner cet argument contre le patron des Républicains. A l’image de la députée EPR Olivia Grégoire qui l’accuse à son tour de faire du +en même temps+, en voulant “être ministre d’un gouvernement ET vouloir être candidat de son parti”.”Je ne vois pas (…) ce que j’ai pu dire de nouveau que je n’aurais pas dit depuis déjà des mois”, s’est justifié le ministre lors d’un déplacement dans le Val d’Oise, estimant que le fait de respecter “à la fois la personne et la fonction présidentielle (..) ne faisait pas de lui un macroniste”.Après avoir qualifié le gouvernement “d’utilité publique”, où “chacun doit pouvoir (…) assumer sa propre différence politique”, il a nié des tensions mercredi avec le président lors du Conseil des ministres, en dépit d’informations de presse en ce sens.       – “Le goût du pouvoir” -Rester ou partir ? C’est le dilemme pour le ministre propulsé sur le devant de la scène depuis son arrivée à Beauvau en octobre dernier et qui entend profiter de cette tribune pour renforcer ses ambitions de porter les couleurs de la droite à la présidentielle.”Vous n’existez que si vous êtes au gouvernement”, observe un cadre de Renaissance pour qui Bruno Retailleau n’a pas vraiment le choix s’il entend se lancer dans la course à l’Elysée: “Il va rester… et se normaliser”, pronostique-t-il. C’est justement cette dilution dans le camp présidentiel que cherche à éviter le ministre de l’Intérieur: “Il a la volonté de continuer à dire ce qu’il pense sur tous les sujets”, prévient l’entourage du Vendéen, rappelant qu’il est entré au gouvernement “pour mener une politique de droite”. Et ce proche d’établir une autre différence, cette fois-ci entre les LR revenus aux affaires avec Michel Barnier l’an dernier et les “débauchés” par le chef de l’Etat avant la dissolution, recrutés “pour mener des politiques macronistes”. Un tacle appuyé contre des ministres comme Gérald Darmanin, Rachida Dati ou Bruno Le Maire.”Il y a une tension qui se voit de plus en plus”, reconnaît cette source, estimant qu’Emmanuel Macron “intervient” sur “tous les sujets” depuis l’arrivée de François Bayrou à Matignon.Et même si le gouvernement Bayrou devait tomber à l’automne sur le budget, le dilemme sur le maintien de Bruno Retailleau au gouvernement persisterait: une nomination du ministre de la Défense Sébastien Lecornu à Matignon “ne déplairait pas à LR qui pourrait mieux travailler avec lui qu’avec le centriste”, confie un cadre LR.C’est d’ailleurs l’opinion du dirigeant d’Horizons qui ne redoute pas une rupture avec LR: “Le bon côté de tout ça, c’est que les LR ont retrouvé le goût du pouvoir et ils n’ont pas envie de le quitter”. Rester au sein de l’exécutif n’est pourtant pas sans risque pour les ambitions élyséennes de Bruno Retailleau, dont le bilan est sans cesse attaqué par le Rassemblement national, qui le présente comme le “ministre de la parole”. Sur l’Algérie, par exemple, le Vendéen entend réitérer jeudi sa demande à Emmanuel Macron d’établir un “bras de fer” pour faire plier Alger, qui refuse d’accueillir les citoyens algériens sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF). “L’Algérie, c’est effectivement un bon point de différentiation avec la macronie, mais ce dossier n’est pas forcément une réussite pour lui”, observe le cadre LR,

Ukraine : le Kremlin s’attend à des négociations “très compliquées” avec Kiev à Istanbul

Le Kremlin a dit s’attendre à des négociations de paix “très compliquées” avec l’Ukraine mercredi soir à Istanbul, éloignant à nouveau la possibilité d’avancées diplomatiques rapides pour mettre fin à la guerre déclenchée en février 2022.”Personne ne s’attend à un chemin facile. Bien entendu, ce sera une discussion très compliquée”, a déclaré à la presse le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, répétant que les propositions respectives des belligérants pour arrêter le conflit étaient “diamétralement opposées”.Une source au sein de la délégation envoyée par Kiev a, quant à elle, dit à l’AFP espérer une “position constructive” de la Russie et qu’elle renonce à “ses ultimatums”.- Arrivée des délégations -L’équipe de négociateurs ukrainiens est arrivée en fin d’après-midi à Istanbul. Elle a plus tôt dans la journée rencontré à Ankara des hauts responsables turcs, notamment le président Recep Tayyip Erdogan, a raconté sur X le chef du cabinet du président ukrainien Volodymyr Zelensky, Andriï Iermak, lui-même présent pendant ces échanges.L’avion transportant la délégation russe s’est, pour sa part, posé en milieu d’après-midi à Istanbul, ont rapporté les agences de presse russes.Cette troisième session de pourparlers directs dans cette mégapole turque qui doit commencer autour de 19H00 heure locale (16H00 GMT) intervient une nouvelle fois sous la pression du président américain Donald Trump qui a donné à Moscou, mi-juillet, 50 jours pour parvenir à un accord avec l’Ukraine, sous peine de sanctions sévères.Kiev et ses alliés occidentaux accusent le Kremlin de bloquer les négociations en maintenant des demandes maximalistes, tandis que l’armée russe, plus nombreuse et mieux équipée, poursuit ses attaques sur le front, où elle grignote chaque jour du terrain.Mercredi, le ministère russe de la Défense a ainsi revendiqué la conquête d’un nouveau village, Varatchyné, dans la région ukrainienne de Soumy (nord-est), où, au cours de la nuit, des frappes de drones russes ont entraîné des coupures d’électricité chez plus de 220.000 clients, selon M. Zelensky.  L’invasion russe de l’Ukraine a fait a minima des dizaines de milliers de morts civils et militaires dans les deux camps.- “Mémorandums” et échanges de prisonniers -Les positions des deux camps semblent actuellement irréconciliables. Les discussions à Istanbul de mai et juin n’avaient débouché que sur des accords d’échanges de prisonniers et de corps de soldats tués.La délégation ukrainienne est conduite, comme les fois précédentes, par l’ex-ministre de la Défense Roustem Oumerov, considéré comme un fin diplomate.L’équipe russe sera dirigée, elle aussi comme auparavant, par un responsable de second plan, au grand dam des autorités ukrainiennes : l’ex-ministre de la Culture et historien nationaliste Vladimir Medinski.Ces négociations se dérouleront sous la houlette du chef de la diplomatie turque, Hakan Fidan, et en présence du patron des services de renseignement turcs, le MIT, Ibrahim Kalin.Selon le porte-parole de la présidence russe Dmitri Peskov, les pourparlers porteront principalement sur les “mémorandums” échangés en juin par les deux camps et comprenant leurs propositions de paix.Il sera également question “du processus très important” d’échange de prisonniers, a confirmé M. Peskov.Kiev, a déclaré une source au sein de la délégation ukrainienne à l’AFP, veut également discuter de l’échange de prisonniers, ainsi que du rapatriement d’enfants ukrainiens emmenés en Russie et d’une potentielle rencontre entre Volodymyr Zelensky et Vladimir Poutine.- Nouvelles frappes nocturnes -Sur le terrain, les opérations militaires se poursuivent. Dans la nuit, 71 drones russes ont visé l’Ukraine, selon l’armée de l’air.Trois personnes ont été tuées dans la région de Kherson (sud), d’après les autorités locales qui ont également fait état de neuf blessés.Pour sa part, l’armée russe a affirmé avoir neutralisé pendant la nuit 33 drones ukrainiens lancés contre son territoire. Moscou réclame que l’Ukraine lui cède quatre régions partiellement occupées de l’est et du sud de son territoire, en plus de la Crimée annexée en 2014, renonce aux livraisons d’armes occidentales et à toute adhésion à l’Otan.Des conditions inacceptables pour Kiev, qui veut le retrait des troupes russes et des garanties de sécurité occidentales dont la poursuite des livraisons d’armes et le déploiement d’un contingent européen, ce à quoi s’oppose la Russie.L’Ukraine insiste aussi, de concert avec ses alliés européens, sur la nécessité d’un cessez-le-feu de 30 jours, auquel se refusent les Russes, dont les forces ont l’avantage sur le terrain.Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump a quant à lui repris le contact avec Moscou pour tenter d’arrêter la guerre, sans grands résultats. Ces dernières semaines, le président américain a exprimé sa frustration à l’égard de la Russie. Il a également affirmé que des équipements militaires américains, payés par des Etats européens membres de l’Otan, seraient envoyés à l’Ukraine.