A la Mostra de Venise, Jude Law dans la peau du maître du Kremlin

Jude Law a scruté des images de Vladimir Poutine jusqu’à l'”obsession” pour préparer son rôle dans “Le mage du Kremlin, film qui ausculte les dynamiques de pouvoir à Moscou, présenté dimanche à la Mostra de Venise.En 2024, un film sur l’ascension de Donald Trump (“The Apprentice”) avait déjà créé l’événement lors de sa projection au festival de Cannes.Cette fois-ci, c’est l’homme fort du Kremlin, aux affaires depuis 2000, qui est porté à l’écran. Pour ce rôle, l’acteur britannique, un des plus célèbres de sa génération, porte une perruque et s’est mis au judo. “C’est dingue ce qu’on peut faire avec une bonne perruque”, a-t-il ironisé en conférence de presse. Il a expliqué peu connaitre au départ la vie et la personnalité de Vladimir Poutine et s’être appuyé sur les images et vidéos de lui en circulation. A un moment, “ça devient une sorte d’obsession, on cherche toujours plus de matériel récent”.C’est la première fois qu’un acteur de cette envergure joue Vladimir Poutine. Pour Jude Law, accepter un tel rôle s’est fait sans crainte.”Je n’ai pas eu peur de répercussions. Je me sentais en confiance entre les mains d’Olivier (Assayas, le réalisateur) et le scénario était une histoire qui allait être racontée de manière intelligente, avec nuance”, a déclaré la star britannique de 52 ans.Mais “Le mage du Kremlin” n’est pas un film sur l’ascension de Poutine. C’est un long-métrage sur “la transformation de la politique” selon Olivier Assayas (70 ans), en particulier pour les gens de sa génération.- Le tsar -Adapté du roman à succès de Giuliano da Empoli, il suit la carrière de Vadim Baranov (Paul Dano), conseiller de l’ombre de Vladimir Poutine largement inspiré de Vladislav Sourkov, fondateur du parti présidentiel Russie unie.De la dislocation de l’URSS sous l’impulsion de Mikhaïl Gorbatchev au début des années 1990 jusqu’à l’invasion de la Crimée par la Russie en 2014, le film chronique plus de deux décennies de vie politique russe, marquées par l’accession au pouvoir de Vladimir Poutine, “le tsar” comme l’appelle Baranov.Tournée en Lettonie, l’oeuvre se veut une fiction éclairante sur les ressorts du pouvoir en Russie et l’état d’esprit de revanche sur l’Occident qui y règne.On y croise une galerie de personnages ayant marqué l’actualité ces dernières années, comme Evguéni Prigojine ou l’oligarque Boris Berezovski, tous deux décédés.- Gros casting -Le film a été entièrement tourné en anglais. Une évidence pour le scénariste et écrivain Emmanuel Carrère, fin connaisseur de la Russie, qui s’est senti autorisé à le faire grâce au succès de la série “Chernobyl”.Produit par Gaumont, aux ambitions internationales affirmées, “Le mage du Kremlin” doit sortir en France en janvier 2026. Il compte également au casting les acteurs Jeffrey Wright et Alicia Vikander.Il n’a pas manqué de faire déjà réagir le Kremlin.”Poutine est l’un des dirigeants les plus expérimentés et les plus brillants de la planète. On peut difficilement surestimer son influence sur les affaires internationales. Il est donc bien naturel que divers pays du monde s’intéressent à lui”, a jugé son porte-parole, Dmitri Peskov.Autre film en lice pour le Lion d’or projeté dimanche, “Father Mother Sister Brother” de l’Américain Jim Jarmusch est un triptyque qui aborde le thème des relations familiales.A travers trois histoires, le réalisateur de “Ghost Dog” examine les rapports entre des enfants devenus adultes et leurs parents, mais aussi entre frères et soeurs.Le film est porté par un casting cinq étoiles avec Adam Driver, Cate Blanchett ou encore Tom Waits et Vicky Krieps. 

“Peur de dormir”: des Gazaouis terrifiés après de nouveaux raids israéliens

“Nous avons désormais peur de la nuit et de dormir dans nos tentes”, affirme Iman Rajab, une habitante de Gaza, après des raids israéliens intenses sur le territoire palestinien ayant fait au moins 16 morts dimanche selon la Défense civile.Alors que l’armée poursuit son offensive dans la bande de Gaza ravagée par la guerre, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a confirmé une frappe contre le porte-parole de la branche armée du Hamas, connu sous son nom de guerre Abou Obeida, sans pouvoir dire s’il était mort ou vivant. “Nous avons mené une frappe contre Abou Obeida, le porte-parole du Hamas (…) cette organisation criminelle et meurtrière. J’espère qu’il n’est plus parmi nous, mais je remarque qu’il n’y a personne du côté du Hamas pour éclaircir cette question”, a-t-il dit dans un communiqué.Le mouvement islamiste palestinien Hamas, dont l’attaque sans précédent le 7 octobre 2023 contre Israël a déclenché la guerre à Gaza, n’a pas réagi dans l’immédiat à ces informations.Une nouvelle vague de bombardements israéliens nocturnes a ciblé plusieurs secteurs de la bande de Gaza, dont la ville éponyme contre laquelle l’armée s’apprête à lancer une offensive d’envergure pour en finir avec le Hamas.”Nous prions Dieu pour que la guerre cesse car nous sommes fatigués des déplacements, nous avons peur et nous avons faim. Et nous avons désormais peur de la nuit et de dormir dans nos tentes”, affirme à l’AFP Iman Rajab, qui vit dans un camp de déplacés ciblé par une frappe dans le quartier de Maqousi.- “Horreur” -Au lever du jour, de la fumée s’élevait dans le ciel au-dessus de la ville de Gaza, la plus grande du territoire situé dans le Nord, selon des images de l’AFP. Des habitants arrivent pour constater les dégâts devant une tente détruite, où des couvertures tâchées de sang se mêlent aux décombres.”Horreur, peur et destruction. Le feu s’est déclaré dans toutes les tentes, seul Dieu nous a protégés du feu”, indique Achraf Abou Amsha, habitant dans une tente plus loin.Dans la morgue de l’hôpital Al-Chifa de Gaza-ville, des proches pleurent près de corps alignés par terre.Selon l’ONU, l’immense majorité des habitants du territoire palestinien ont été déplacés plusieurs fois par la guerre à Gaza, où les quelque deux millions d’habitants sont assiégés par Israël depuis près de 23 mois.L’ONU a déclaré la famine dans ce petit territoire pauvre, mais Israël dément.Dimanche, la Défense civile de Gaza a fait état de 16 personnes tuées au cours d’opérations militaires israéliennes dans le territoire palestinien, dont 10 ont près de sites de distribution d’aide.Sollicitée par l’AFP, l’armée israélienne a dit qu’elle se renseignait tout en rappelant qu’il lui était très difficile de réunir des informations sans l’horaire et les coordonnées précises des faits rapportés.Compte tenu des restrictions imposées aux médias à Gaza et des difficultés d’accès sur le terrain, l’AFP n’est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans et les informations des différentes parties.- Fuite des habitants -La veille, la Croix-Rouge internationale a mis en garde contre une évacuation massive de la population de Gaza-ville, après que l’armée a jugé “inévitable” une telle évacuation en prévision de son offensive.Des milliers d’habitants ont déjà fui la ville. Selon l’ONU, près d’un million de personnes vivent dans le gouvernorat de Gaza, incluant la ville et ses environs.Avec l’offensive annoncée sur Gaza-ville, M. Netanyahu et ses alliés d’extrême droite disent vouloir en finir avec le Hamas et ramener les otages toujours retenus à Gaza.Le Hamas a confirmé dimanche la mort de l’un de ses chefs, Mohammed Sinouar, trois mois après que l’armée israélienne a annoncé l’avoir tué dans une frappe à Khan Younès dans le sud de la bande de Gaza.Mohammed Sinouar était le chef du Hamas pour la bande de Gaza et le frère de Yahya Sinouar, l’ex-chef suprême du mouvement palestinien dépeint comme le principal architecte de l’attaque du 7-Octobre. Cette attaque a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP à partir de données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 47 restent retenues à Gaza dont 25 ont été déclarées mortes par l’armée israélienne.La campagne de représailles israéliennes a fait au moins 63.459 morts à Gaza, en majorité des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas.

“Peur de dormir”: des Gazaouis terrifiés après de nouveaux raids israéliens

“Nous avons désormais peur de la nuit et de dormir dans nos tentes”, affirme Iman Rajab, une habitante de Gaza, après des raids israéliens intenses sur le territoire palestinien ayant fait au moins 16 morts dimanche selon la Défense civile.Alors que l’armée poursuit son offensive dans la bande de Gaza ravagée par la guerre, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a confirmé une frappe contre le porte-parole de la branche armée du Hamas, connu sous son nom de guerre Abou Obeida, sans pouvoir dire s’il était mort ou vivant. “Nous avons mené une frappe contre Abou Obeida, le porte-parole du Hamas (…) cette organisation criminelle et meurtrière. J’espère qu’il n’est plus parmi nous, mais je remarque qu’il n’y a personne du côté du Hamas pour éclaircir cette question”, a-t-il dit dans un communiqué.Le mouvement islamiste palestinien Hamas, dont l’attaque sans précédent le 7 octobre 2023 contre Israël a déclenché la guerre à Gaza, n’a pas réagi dans l’immédiat à ces informations.Une nouvelle vague de bombardements israéliens nocturnes a ciblé plusieurs secteurs de la bande de Gaza, dont la ville éponyme contre laquelle l’armée s’apprête à lancer une offensive d’envergure pour en finir avec le Hamas.”Nous prions Dieu pour que la guerre cesse car nous sommes fatigués des déplacements, nous avons peur et nous avons faim. Et nous avons désormais peur de la nuit et de dormir dans nos tentes”, affirme à l’AFP Iman Rajab, qui vit dans un camp de déplacés ciblé par une frappe dans le quartier de Maqousi.- “Horreur” -Au lever du jour, de la fumée s’élevait dans le ciel au-dessus de la ville de Gaza, la plus grande du territoire situé dans le Nord, selon des images de l’AFP. Des habitants arrivent pour constater les dégâts devant une tente détruite, où des couvertures tâchées de sang se mêlent aux décombres.”Horreur, peur et destruction. Le feu s’est déclaré dans toutes les tentes, seul Dieu nous a protégés du feu”, indique Achraf Abou Amsha, habitant dans une tente plus loin.Dans la morgue de l’hôpital Al-Chifa de Gaza-ville, des proches pleurent près de corps alignés par terre.Selon l’ONU, l’immense majorité des habitants du territoire palestinien ont été déplacés plusieurs fois par la guerre à Gaza, où les quelque deux millions d’habitants sont assiégés par Israël depuis près de 23 mois.L’ONU a déclaré la famine dans ce petit territoire pauvre, mais Israël dément.Dimanche, la Défense civile de Gaza a fait état de 16 personnes tuées au cours d’opérations militaires israéliennes dans le territoire palestinien, dont 10 ont près de sites de distribution d’aide.Sollicitée par l’AFP, l’armée israélienne a dit qu’elle se renseignait tout en rappelant qu’il lui était très difficile de réunir des informations sans l’horaire et les coordonnées précises des faits rapportés.Compte tenu des restrictions imposées aux médias à Gaza et des difficultés d’accès sur le terrain, l’AFP n’est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans et les informations des différentes parties.- Fuite des habitants -La veille, la Croix-Rouge internationale a mis en garde contre une évacuation massive de la population de Gaza-ville, après que l’armée a jugé “inévitable” une telle évacuation en prévision de son offensive.Des milliers d’habitants ont déjà fui la ville. Selon l’ONU, près d’un million de personnes vivent dans le gouvernorat de Gaza, incluant la ville et ses environs.Avec l’offensive annoncée sur Gaza-ville, M. Netanyahu et ses alliés d’extrême droite disent vouloir en finir avec le Hamas et ramener les otages toujours retenus à Gaza.Le Hamas a confirmé dimanche la mort de l’un de ses chefs, Mohammed Sinouar, trois mois après que l’armée israélienne a annoncé l’avoir tué dans une frappe à Khan Younès dans le sud de la bande de Gaza.Mohammed Sinouar était le chef du Hamas pour la bande de Gaza et le frère de Yahya Sinouar, l’ex-chef suprême du mouvement palestinien dépeint comme le principal architecte de l’attaque du 7-Octobre. Cette attaque a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP à partir de données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 47 restent retenues à Gaza dont 25 ont été déclarées mortes par l’armée israélienne.La campagne de représailles israéliennes a fait au moins 63.459 morts à Gaza, en majorité des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas.

La rue du train à Hanoï: un lieu unique maintes fois destiné à fermer, sauvé par ses touristes

Chaque jour à Hanoï, des visiteurs se massent le long des rails, excités de se retrouver à quelques centimètres d’un train de l’époque coloniale dans une rue qui, malgré les tentatives des autorités pour la fermer, a été transformée et “sauvée” par le tourisme.Lorsque la locomotive approche de l’étroite “rue du train”, tous les téléphones sont de sortie pour filmer.Les employés de café rassurent les touristes en les éloignant du rail, un geste apprécié par les visiteurs, dont la Slovaque Maria Morikova.”Ce n’est pas dangereux”, assure-t-elle. “Ils vous expliquent strictement comment vous devez rester près de la ligne.”Les autorités ont tenté à plusieurs reprises de fermer cette rue aux cafés tamisés du Vieux Quartier de la capitale vietnamienne pour des raisons de sécurité, mais une telle mesure semble peu probable, les réseaux sociaux attirant de plus en plus de visiteurs dans la zone.”J’ai eu un coup d’adrénaline parce que (le train) était si proche”, a déclaré Helena Bizonova, une touriste venue de Slovaquie à l’AFP, qui se tenait à presque une longueur de bras de la locomotive qui passait en cahotant à 10km/h.La voie décorée de lanternes, et les cafés branchés qui la bordent, sont bien connus des réseaux sociaux. Ils contribuent à une expérience “que je ne vivrai plus jamais dans ma vie”, affirme Mme Bizonova.- Un coin “plus agréable” -La ligne de chemin de fer a été construite par la France, ancienne puissance coloniale, au début des années 1900 pour le transport des marchandises et des personnes à travers l’Indochine, qui comprenait également le Laos et le Cambodge.Elle a été en partie endommagée lors de la guerre du Vietnam, il y a près d’un demi-siècle, en raison des bombardements américains sur le nord du pays, communiste.Le Vietnam espère maintenant construire un chemin de fer à grande vitesse de 67 milliards de dollars (plus de 57,3 milliards d’euros) reliant sa capitale politique, Hanoï, à sa capitale financière, Ho Chi Minh-Ville, un coup de pouce bien nécessaire à l’infrastructure et qui devrait stimuler la croissance.La société nationale des chemins de fer Vietnam Railways doit néanmoins toujours gérer les vieilles voies métriques, un système certes économique, où l’écartement entre les rails est faible, mais aujourd’hui de plus en plus vétuste.La portion de voie étroite de Hanoï offre malgré tout une opportunité commerciale pour des baristas entreprenants, et a permis de développer un quartier autrefois connu pour le squat et la consommation de drogue.Un propriétaire de café ayant demandé à rester anonyme rapporte que le tourisme a transformé l’endroit en un “coin plus propre, plus agréable et plus sûr”.”Nous ne devrions jamais essayer de fermer les rues, mais plutôt en tirer pleinement parti et les transformer pour promouvoir le tourisme”, soutient-il à l’AFP, depuis son établissement décoré de drapeaux vietnamiens.Pour Nguyen Le Trang, une visiteuse originaire du sud du Vietnam, la rue est “la seule et unique spécialité touristique à Hanoï”. Elle aussi considère que les autorités ne devraient pas la fermer.

Vietnam: le français, atout académique en quête de débouchés professionnels

Linh Anh, 10 ans, assure qu’elle sera “professeure de français”, sa camarade Ngoc Anh, également en CM2, architecte “comme Monsieur Eiffel”: au Vietnam, de rares écoliers continuent d’apprendre la langue de Molière, encore valorisée académiquement même si elle peine à ouvrir des portes sur le marché du travail.Dans le pays de 100 millions d’habitants, la plupart des estimations évoquent 600.000 à 700.000 locuteurs francophones, principalement des personnes âgées ayant connu la fin de l’époque coloniale ou nées peu après l’indépendance, dont les Vietnamiens fêteront le 80e anniversaire de la proclamation mardi.La français comptait seulement 30.800 apprenants dans le primaire et le secondaire en 2023, selon un rapport du ministère de l’Education vietnamien, très loin derrière l’anglais, mais bien devant le japonais et le chinois. Il reste néanmoins la deuxième langue étrangère la plus enseignée.Ce matin-là, à l’école Doan Thi Diem d’Hanoï, la première de la capitale à avoir introduit le français en primaire, la maîtresse Luu Thanh Hang fait réviser les mots de la garde-robe à sa vingtaine d’élèves de CE1, surexcités après l’ouverture de la classe sur une comptine.”Le français, c’est une langue de culture et de diplomatie. Elle aide les élèves, les enfants, à développer leur sens critique et leur créativité”, explique à l’AFP la professeure de 28 ans, y voyant “une compétence qui les distinguera sur le marché du travail”.Lors de sa visite d’Etat en mai, le président Emmanuel Macron avait réservé son discours principal aux étudiants parfois francophones de l’Université des sciences et des technologies d’Hanoï, les appelant justement à “apprendre la controverse respectueuse”.- “Jamais un grand pays francophone” -Mais intéresser les jeunes au français devient de plus en plus difficile à mesure que la langue se perd avec les anciennes générations.”Décider de suivre des cours de français est plus difficile comparé à l’anglais. Après l’obtention du diplôme, trouver un emploi est plus compliqué” qu’avec la langue reine, constate la présidente du conseil de l’école Doan Thi Diem, Nguyen Thi Hien. Elle affirme toutefois que des anciens élèves ont réussi à travailler à l’étranger, “pas seulement en France mais aussi au Royaume-Uni et aux Etats-Unis”.Selon l’Insee, 77.000 immigrés originaires du Vietnam vivaient en France en 2023. La diaspora, elle, représente quelque 350.000 personnes.En parallèle, dans le pays d’Asie du Sud-Est, la francophonie fait face à une “criante insuffisance de débouchés professionnels”, souligne Pierre Journoud, professeur d’histoire contemporaine à l’université Paul-Valéry de Montpellier, alors que les parts de marché de la France au Vietnam sont “depuis longtemps inférieures à 1%”.”La qualité et le dynamisme du microcosme francophone de la capitale vietnamienne – et d’une poignée d’autres villes du pays – ne reflètent évidemment pas le tableau général d’une francophonie en difficulté depuis plusieurs années”, ajoute ce responsable d’un diplôme passerelle vers le Vietnam, rappelant que ce dernier “n’a jamais été un grand pays francophone”, avec toujours moins de 10% de locuteurs au maximum dans les années 1930-1940.”Pour ma carrière, parler français reste un avantage, mais pas toujours très utile parce que les clients ou mes collègues se servent normalement de l’anglais”, confirme à l’AFP Nguyen Quang Bach, employé dans le secteur des technologies de l’information âgé de 21 ans.Il précise cependant que cette compétence lui a offert “beaucoup d’opportunités académiques”.En mai, Emmanuel Macron avait souligné qu’à date, plus de 15.000 ingénieurs, 3.000 médecins et encore des milliers d’experts judiciaires vietnamiens avaient été formés en France.”Quand je serai grande, je veux aller en France et étudier avant le lycée”, dit Linh Anh.

Vietnam: le français, atout académique en quête de débouchés professionnels

Linh Anh, 10 ans, assure qu’elle sera “professeure de français”, sa camarade Ngoc Anh, également en CM2, architecte “comme Monsieur Eiffel”: au Vietnam, de rares écoliers continuent d’apprendre la langue de Molière, encore valorisée académiquement même si elle peine à ouvrir des portes sur le marché du travail.Dans le pays de 100 millions d’habitants, la plupart des estimations évoquent 600.000 à 700.000 locuteurs francophones, principalement des personnes âgées ayant connu la fin de l’époque coloniale ou nées peu après l’indépendance, dont les Vietnamiens fêteront le 80e anniversaire de la proclamation mardi.La français comptait seulement 30.800 apprenants dans le primaire et le secondaire en 2023, selon un rapport du ministère de l’Education vietnamien, très loin derrière l’anglais, mais bien devant le japonais et le chinois. Il reste néanmoins la deuxième langue étrangère la plus enseignée.Ce matin-là, à l’école Doan Thi Diem d’Hanoï, la première de la capitale à avoir introduit le français en primaire, la maîtresse Luu Thanh Hang fait réviser les mots de la garde-robe à sa vingtaine d’élèves de CE1, surexcités après l’ouverture de la classe sur une comptine.”Le français, c’est une langue de culture et de diplomatie. Elle aide les élèves, les enfants, à développer leur sens critique et leur créativité”, explique à l’AFP la professeure de 28 ans, y voyant “une compétence qui les distinguera sur le marché du travail”.Lors de sa visite d’Etat en mai, le président Emmanuel Macron avait réservé son discours principal aux étudiants parfois francophones de l’Université des sciences et des technologies d’Hanoï, les appelant justement à “apprendre la controverse respectueuse”.- “Jamais un grand pays francophone” -Mais intéresser les jeunes au français devient de plus en plus difficile à mesure que la langue se perd avec les anciennes générations.”Décider de suivre des cours de français est plus difficile comparé à l’anglais. Après l’obtention du diplôme, trouver un emploi est plus compliqué” qu’avec la langue reine, constate la présidente du conseil de l’école Doan Thi Diem, Nguyen Thi Hien. Elle affirme toutefois que des anciens élèves ont réussi à travailler à l’étranger, “pas seulement en France mais aussi au Royaume-Uni et aux Etats-Unis”.Selon l’Insee, 77.000 immigrés originaires du Vietnam vivaient en France en 2023. La diaspora, elle, représente quelque 350.000 personnes.En parallèle, dans le pays d’Asie du Sud-Est, la francophonie fait face à une “criante insuffisance de débouchés professionnels”, souligne Pierre Journoud, professeur d’histoire contemporaine à l’université Paul-Valéry de Montpellier, alors que les parts de marché de la France au Vietnam sont “depuis longtemps inférieures à 1%”.”La qualité et le dynamisme du microcosme francophone de la capitale vietnamienne – et d’une poignée d’autres villes du pays – ne reflètent évidemment pas le tableau général d’une francophonie en difficulté depuis plusieurs années”, ajoute ce responsable d’un diplôme passerelle vers le Vietnam, rappelant que ce dernier “n’a jamais été un grand pays francophone”, avec toujours moins de 10% de locuteurs au maximum dans les années 1930-1940.”Pour ma carrière, parler français reste un avantage, mais pas toujours très utile parce que les clients ou mes collègues se servent normalement de l’anglais”, confirme à l’AFP Nguyen Quang Bach, employé dans le secteur des technologies de l’information âgé de 21 ans.Il précise cependant que cette compétence lui a offert “beaucoup d’opportunités académiques”.En mai, Emmanuel Macron avait souligné qu’à date, plus de 15.000 ingénieurs, 3.000 médecins et encore des milliers d’experts judiciaires vietnamiens avaient été formés en France.”Quand je serai grande, je veux aller en France et étudier avant le lycée”, dit Linh Anh.

Tueur en série ou innocent ? Le Dr Péchier jugé pour 30 empoisonnements de patients

Le médecin anesthésiste-réanimateur Frédéric Péchier est-il un innocent injustement accusé ou un des pires tueurs en série de l’après-guerre, auteur de 30 empoisonnements aggravés de patients, dont 12 mortels ? La justice devra trancher au terme d’un procès fleuve qui débute le 8 septembre à Besançon.La cour d’assises du Doubs, présidée par Delphine Thibierge, examinera pendant plus de trois mois, jusqu’au 19 décembre, les charges retenues à l’encontre de Frédéric Péchier, praticien réputé, accusé d’avoir sciemment empoisonné 30 patients, âgés de 4 à 89 ans, dont 12 sont morts, entre 2008 et 2017 dans deux cliniques privées de Besançon.Placé sous contrôle judiciaire depuis le début de l’affaire, l’accusé de 53 ans comparaîtra libre et encourt la réclusion criminelle à perpétuité.Cette affaire est “sans équivalent dans les annales judiciaires françaises”, avait relevé le procureur de Besançon Etienne Manteaux, lors de sa demande de renvoi du médecin devant la cour d’assises, ajoutant que les faits n’avaient “rien à voir avec des euthanasies”.”Ce qui lui est reproché, c’est d’avoir empoisonné des patients en bonne santé, pour nuire à des collègues avec lesquels il était en conflit” et démontrer en même temps ses qualités de réanimateur, selon le magistrat, qui est depuis peu parti en poste à Grenoble.Frédéric Péchier, lui, n’a jamais varié, répétant son innocence.A moins de dix jours de son procès, ce père de trois enfants a assuré à BFMTV qu’il n’était “pas particulièrement anxieux”.”Il faut que j’aille me battre une dernière fois, que cela se termine, je ne suis pas fatigué, je ne suis pas énervé, je veux que les gens écoutent pour une fois!”, a-t-il assuré à la chaîne d’information dimanche.Son avocat Randall Schwerdorffer, associé à Lee Takhedmit, plaidera l’acquittement.- “Dénominateur commun” -Les investigations ont débuté en janvier 2017, après l’arrêt cardiaque suspect d’une femme de 36 ans en cours d’opération à la clinique Saint-Vincent. Une dose potentiellement létale de potassium avait été découverte dans une poche de soluté utilisée pour son anesthésie. Rapidement suspecté, le docteur Péchier est interpellé et mis en examen deux mois plus tard.Les enquêteurs de la police judiciaire ont ensuite, pendant sept ans d’instruction, étudié plus de 70 évènements indésirables graves (EIG), des problèmes importants et inattendus survenus au cours d’actes médicaux.Les cas de 30 patients victimes d’un arrêt cardiaque en pleine intervention chirurgicale, à la clinique Saint-Vincent et à la Polyclinique de Franche-Comté, ont finalement été retenus. Douze n’ont pas survécu malgré les tentatives de réanimation.Le docteur Péchier est soupçonné d’avoir pollué les poches de perfusion de ces patients pris en charge par ses collègues, pour provoquer des arrêts cardiaques, avant d’aider souvent à leur réanimation.Pour l’accusation, qui sera assurée par la procureure adjointe Christine de Curraize et la procureure générale honoraire Thérèse Brunisso, Frédéric Péchier est le “dénominateur commun” entre tous les cas.D’après certaines expertises, il existe dans la grande majorité des cas des “suspicions fortes”, dans quelques cas des “certitudes”, que des substances en doses parfois létales ont été administrées aux patients venus se faire opérer, souvent pour des interventions bénignes.- “Combatif” -La défense conteste au contraire la réalité de la plupart des empoisonnements, Frédéric Péchier soutenant que la majorité des EIG résultaient “d’erreurs médicales” de ses collègues.Ses avocats dénoncent “un coupable idéal, créé par l’accusation, mais quand on regarde point par point, ça ne tient pas et nous allons le démontrer à l’audience”. Frédéric Péchier “est le plus combatif possible” et “a la ferme intention de démontrer son innocence dans cette affaire”, assurent-ils à l’AFP.Au total, plus de 150 parties civiles, dont le syndicat des anesthésistes Snarf, seront représentées au procès. C’est un “dossier vertigineux” de par “son ampleur, sa durée et sa complexité technique”, souligne Frédéric Berna, un des 55 avocats des victimes.”Ce sont des empoisonnements, purement gratuits, de victimes qui n’ont rien à voir avec lui, qui n’ont jamais rien fait”, insiste l’avocat. Ses clients “attendent beaucoup de l’éclairage judiciaire de ce dossier”, confie-t-il, sceptique sur de possibles “explications sincères et loyales du docteur Péchier”.

Xi accueille Poutine et un sommet voulu comme la vitrine de nouveaux rapports internationaux

Le président Xi Jinping a réuni dimanche les dirigeants russe, indien, iranien et turc et une kyrielle de responsables eurasiatiques avant un sommet censé montrer à l’heure des droits de douane américains et des tensions géostratégiques qu’un autre modèle de relations est possible, avec la Chine en son centre.Les chefs d’Etat et de gouvernement d’une vingtaine de pays et les responsables d’une dizaine d’organisations internationales et régionales ont afflué dans la mégapole portuaire de Tianjin (nord) pour participer lundi au sommet de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS), le premier depuis le retour à la Maison Blanche de Donald Trump.Le Russe Vladimir Poutine est arrivé dimanche matin, selon les médias d’Etat russes et chinois, mais n’a pas été vu par la presse. Son homologue chinois a multiplié les entretiens bilatéraux, notamment avec le Premier ministre indien Narendra Modi et le président turc Recep Tayyip Erdoğan dimanche, avant une réception en l’honneur de ses invités prévue dimanche soir.Les deux grands alliés chinois et russe doivent s’entretenir mardi à Pékin.Dans les rues de Tianjin placée sous haute surveillance policière et militaire, des affiches en mandarin et en russe exaltent “l’esprit de Tianjin” et la “confiance mutuelle” sino-russe.Ce rendez-vous, décrit comme le plus important depuis la création de l’OCS en 2001, a lieu dans un contexte de crises multiples touchant directement ses membres : confrontation commerciale des Etats-Unis avec la Chine et l’Inde, guerre en Ukraine ou querelle nucléaire iranienne.L’OCS associe 10 Etats membres et 16 pays observateurs ou partenaires et représente presque la moitié de la population mondiale et 23,5% du PIB de la planète. Elle est volontiers présentée comme faisant contrepoids à l’Otan. Son espace renferme d’importantes réserves énergétiques.- Grandiose défilé -La communication officielle chinoise vante le sommet comme un modèle de multilatéralisme – sous-entendu face à l’unilatéralisme américain.Il ouvre une séquence au cours de laquelle la Chine entend faire étalage de son emprise diplomatique, mais aussi de sa puissance militaire, tout en se présentant comme un pôle de stabilité dans un monde divisé.M. Poutine et plusieurs autres participants assisteront mercredi à la démonstration par leur hôte de ses capacités militaires, à la faveur d’un grandiose défilé célébrant à Pékin les 80 ans de la fin de la Deuxième Guerre mondiale.Le leader nord-coréen Kim Jong Un effectuera pour l’occasion une rare sortie hors de son pays, pour se tenir chez le voisin et allié chinois aux côtés de Xi Jinping.La Corée du Nord est devenue l’un des principaux alliés de la Russie dans sa guerre contre l’Ukraine.De nombreux alliés de Kiev soupçonnent Pékin de soutenir aussi Moscou dans le conflit. La Chine invoque la neutralité et accuse les pays occidentaux de prolonger les hostilités en armant l’Ukraine.Plus qu’à des résultats tangibles incertains, les experts incitent à prêter attention à l’effet d’image du sommet. Une photo de famille et la signature de documents, dont une déclaration et une stratégie de développement, sont programmées lundi à partir de 10H00 (2H00 GMT).L’OCS regroupe des membres aux rapports délicats les uns avec les autres, aux intérêts antagonistes et aux systèmes divergents.La Chine peut cependant se prévaloir de l’avancée que constitue la présence au sommet du Premier ministre indien. Sa visite est la première depuis 2018, signe de l’effort de rapprochement entre les deux géants asiatiques qui se livrent une rude compétition régionale et se sont affrontés militairement sur leur frontière en 2020. L’Inde et la Chine sont simultanément en butte aux pressions commerciales américaines.MM. Xi et Modi ont souligné lors de leur rencontre l’intérêt de coopérer pour deux pays qui représentent 2,8 milliards d’individus, une collaboration que M. Xi appelle “la danse du dragon et de l’éléphant”. Le Chinois a évoqué les “progrès continus” effectués depuis l’an dernier dans leurs relations et l’Indien l'”atmosphère de paix et de stabilité (qui) règne à présent” entre leurs pays, selon les comptes rendus officiels.