Ukraine: Zelensky et les dirigeants européens attendus ensemble à la Maison Blanche

Faire bloc: le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, et des dirigeants européens se rendent lundi à Washington pour appuyer la position de Kiev, sommé par le président américain d’accepter des concessions après le sommet Trump-Poutine qui n’a pas permis d’arrêter les combats en Ukraine.Précédée de nouvelles frappes russes meurtrières sur plusieurs villes ukrainiennes, cette rencontre à la Maison Blanche sera une première dans ce format depuis le début de l’invasion russe, en février 2022.Une frappe de drone russe lundi à Kharkiv, dans l’est de l’Ukraine, a fait au moins cinq morts et plus d’une dizaine de blessés, ont indiqué les autorités locales.La réunion doit permettre d’aborder notamment de possibles concessions territoriales et la fourniture de garanties de sécurité, pour mettre fin au conflit le plus sanglant en Europe depuis la Seconde guerre mondiale.”Le président ukrainien Zelensky peut mettre fin à la guerre avec la Russie presque immédiatement s’il le veut, ou il peut continuer à combattre”, a averti M. Trump dans une série de messages sur son réseau Truth Social où il a clairement mis la pression sur le dirigeant ukrainien pour renoncer à certaines exigences.”Pas question” pour Kiev de récupérer le contrôle de la Crimée annexée par Moscou en 2014, ni d’entrer dans l’Otan, a ainsi averti le milliardaire, qui s’est félicité qu’il n’y ait “jamais eu autant de dirigeants européens en même temps” à la Maison Blanche.Sont en effet attendus, outre M. Zelensky, le président français Emmanuel Macron, le chancelier allemand Friedrich Merz, la Première ministre italienne Giorgia Meloni, le Premier ministre britannique Keir Starmer, le président finlandais Alexander Stubb, le chef de l’Otan Mark Rutte, et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.- Concessions territoriales -Le président ukrainien s’entretiendra d’abord en tête-à-tête avec M. Trump à partir de 13H00 (17H00 GMT). Les différents dirigeants européens se joindront ensuite à eux. A son arrivée à Washington, M. Zelensky a assuré que l’Ukraine partageait “le profond désir de mettre fin à cette guerre rapidement et de façon fiable” mais précisé que “la paix (devait) être durable”, à l’inverse des garanties données à Kiev après la chute de l’URSS ou des accords signés avec Moscou après l’annexion de la Crimée et le début d’une guerre dans l’est ukrainien.”La Russie doit mettre fin à cette guerre qu’elle a elle-même déclenchée. Et j’espère que notre force conjointe avec l’Amérique, avec nos amis européens, contraindra la Russie à une vraie paix”, a-t-il souligné sur les réseaux sociaux, assurant le président américain de sa “gratitude pour son invitation”.Sa dernière visite à la Maison Blanche remonte au 28 février, quand il avait été réprimandé et humilié publiquement dans le Bureau ovale par Donald Trump et son vice-président JD Vance, qui lui avaient reproché son manque de reconnaissance pour le soutien américain.Si l’imprévisible milliardaire républicain a montré ces derniers mois des signes de frustration à l’égard de Vladimir Poutine, il l’a accueilli en grande pompe en Alaska vendredi. Et il ne cache pas attendre de Kiev d’accepter des concessions territoriales, jusqu’ici rejetées par M. Zelensky.Outre la question de la Crimée évoquée explicitement dimanche par Donald Trump, un responsable au courant d’échanges téléphoniques samedi entre le président américain et des dirigeants européens a affirmé à l’AFP qu’il soutenait une proposition de Moscou selon laquelle Kiev cèderait en totalité les régions de Donetsk et Lougansk (est), et le front serait gelé dans celles de Kherson et Zaporijjia (sud).La Russie avait proclamé en septembre 2022 l’annexion de ces quatre régions ukrainiennes, même si ses troupes ne les contrôlent pas en totalité.L’émissaire américain Steve Witkoff a assuré que Moscou avait fait “certaines concessions” territoriales concernant “cinq régions” ukrainiennes, citant uniquement “une importante discussion sur Donetsk”, région qui constitue la priorité militaire du Kremlin.- Garanties de sécurité -La question de garanties de sécurité offertes à Kiev en échange d’un compromis devrait occuper une place centrale lors des discussions de lundi.En rentrant d’Alaska, Donald Trump a évoqué la piste d’une clause de sécurité collective inspirée de l’article 5 de l’Otan, en dehors toutefois du cadre de l’Alliance atlantique, considérée par Moscou comme une menace existentielle.Selon Emmanuel Macron, les Européens vont demander à M. Trump “jusqu’à quel point” il se joindra aux garanties de sécurité.Donald Trump a laissé entrevoir un sommet tripartite avec MM. Poutine et Zelensky, si “tout marche bien” lorsqu’il recevra le président ukrainien.En cas d’échec des pourparlers, le chef de la diplomatie américaine, Marco Rubio, a prévenu que Washington pourrait prendre de “nouvelles sanctions” contre Moscou.Le Kremlin, qui a l’avantage sur le front, est accusé de longue date par Kiev et ses alliés de jouer la montre en maintenant des demandes maximalistes.”Un cessez-le-feu est nécessaire parce que la Russie va continuer à tout faire pour terroriser notre population”, a réagi le chef de l’administration présidentielle ukrainienne Andriï Iermak, alors que la Russie bombardait dans la nuit de dimanche à lundi les régions de Soumy et Kharkiv (nord-est), faisant au moins trois morts dont un enfant en bas âge, selon les autorités régionales.

Fight to save last forests of the Comoros unites farmers, NGOsMon, 18 Aug 2025 06:57:38 GMT

Strips of bare land scar the lush and green mountainsides towering above Mutsamudu, the capital of the Indian Ocean island of Anjouan.On the most mountainous and densely populated island in the Comoros, only the most remote forests have escaped decades of deforestation — ravages which several NGOs are now trying to repair.”We lost 80 percent …

Fight to save last forests of the Comoros unites farmers, NGOsMon, 18 Aug 2025 06:57:38 GMT Read More »

A close-up of a stack of newspapers resting on a desk, symbolizing information and media.

Les bureaux vitrés, des fours en surchauffe de moins en moins adaptés au climat

Télétravailler parce qu’il fait trop chaud au bureau, c’est le quotidien de certains salariés qui payent une conception inadaptée au réchauffement climatique des bâtiments de bureaux, souvent vitrés. “Il fait plus frais chez moi qu’ici, c’est infernal, je suis à deux doigts d’aller acheter des couvertures de survie”, se lamente une employée du secteur immobilier qui n’a pas souhaité donné son identité.Son lieu de travail n’a pourtant rien à voir avec une cuisine de restaurant, mais son bureau, à un mètre d’une baie vitrée exposée plein sud, affiche 29 degrés, cinq degrés de plus que les bureaux derrière la façade est du même bâtiment.Entièrement vitré, l’immeuble situé dans le quartier Austerlitz à Paris, a été construit au début des années 2000, et est un exemple typique des immeubles en surchauffe l’été, dénoncés par l’ingénieur Pascal Lenormand via un hashtag #balancetonfour, créé en 2023 sur les réseaux sociaux.Pour cet expert de la performance énergétique des bâtiments, lorsque la surface vitrée dépasse 30% de la surface de plancher d’une pièce, “ça commence à devenir dangereux”.Pour raisons esthétiques et économiques, les bâtiments tertiaires vitrés se sont largement imposés depuis la fin du siècle dernier, à l’image du quartier d’affaires de la Défense, à l’ouest de Paris. Mais s’ils apportent luminosité dans les vastes espaces de travail, ils sont de moins en moins adaptés aux fortes chaleurs. L’entreprise de Romain, 38 ans, est installée depuis deux ans dans un immeuble de coworking de la Défense, rénové à la fin des années 2010. “C’était tout neuf mais il a très vite fait trop chaud, ils doivent mettre la clim à fond”, explique-t-il. “On crève de chaud, il y a des baies vitrées à tous les étages”, peste Adrien, 49 ans, qui travaille dans le même immeuble. Sous les fortes températures de la mi-août “une collègue a craqué, elle a dit que son téléphone portable s’était éteint à cause de la chaleur”, explique-t-il.- “Pas suffisant” -Le sujet de “l’adaptation au réchauffement climatique est encore émergent” dans l’immobilier de bureaux, affirme à l’AFP Juliette Lefébure, directrice générale de l’Observatoire de l’immobilier durable (OID), une association de professionnels de l’immobilier engagée dans la transition écologique du secteur.”Aujourd’hui ce sont plutôt les enjeux de décarbonation (réduction de la consommation d’énergie carbonée, NDLR) qui sont au cœur des projets de rénovation de bâtiments, et non l’adaptation”, complète Gaëlle Peschoux, chargée de projet au sein de l’OID.Les dernières réglementations entrées en vigueur, au niveau français et européen, ont contraint un certain nombre d’acteurs à se pencher sur la question des risques liés au changement climatique, dont les canicules, les inondations, etc. Cette prise en compte dépend cependant “de la taille de la société, de son portefeuille et de ses moyens, il y a une vraie inégalité face au dérèglement climatique”, selon Thierry Laquitaine, directeur de l’investissement socialement responsable du gestionnaire de fonds immobiliers AEW. L’Institut de l’économie pour le climat (I4CE) a évalué les besoins annuels d’investissements en France pour adapter les bâtiments, y compris les logements, aux vagues de chaleur à entre “1 à 2,5 milliards d’euros pour la construction neuve et 4,8 milliards pour la rénovation”, en plus des investissements pour atteindre les objectifs de neutralité carbone.Et malheureusement il existe encore “beaucoup d’actifs qui sortent de terre sans tenir compte du contexte local ou de long terme” de réchauffement, déplore Juliette Lefébure. Elle cite des orientations par rapport au soleil mal pensées, des couleurs sombres inadaptées ou encore un choix de matériaux qui n’empêchent pas assez la transmission de la température entre extérieur et intérieur.”Les bâtiments sont notoirement beaucoup mieux isolés qu’avant”, assure Maxime Michaux, directeur de l’ingénierie du conseiller en immobilier JLL, grâce à des matériaux plus performants. Mais même la réglementation environnementale pour la construction neuve entrée en vigueur en 2022 (RE2020) “n’est pas suffisante”, selon la directrice générale de l’OID.Outre le recours déraisonné à la climatisation pour rafraîchir des bâtiments mal conçus, le problème “est surtout la mise en danger des personnes”, prévient Pascal Lenormand, pour qui “les situations les plus dramatiques sont celles des hôpitaux”. 

Les bureaux vitrés, des fours en surchauffe de moins en moins adaptés au climat

Télétravailler parce qu’il fait trop chaud au bureau, c’est le quotidien de certains salariés qui payent une conception inadaptée au réchauffement climatique des bâtiments de bureaux, souvent vitrés. “Il fait plus frais chez moi qu’ici, c’est infernal, je suis à deux doigts d’aller acheter des couvertures de survie”, se lamente une employée du secteur immobilier qui n’a pas souhaité donné son identité.Son lieu de travail n’a pourtant rien à voir avec une cuisine de restaurant, mais son bureau, à un mètre d’une baie vitrée exposée plein sud, affiche 29 degrés, cinq degrés de plus que les bureaux derrière la façade est du même bâtiment.Entièrement vitré, l’immeuble situé dans le quartier Austerlitz à Paris, a été construit au début des années 2000, et est un exemple typique des immeubles en surchauffe l’été, dénoncés par l’ingénieur Pascal Lenormand via un hashtag #balancetonfour, créé en 2023 sur les réseaux sociaux.Pour cet expert de la performance énergétique des bâtiments, lorsque la surface vitrée dépasse 30% de la surface de plancher d’une pièce, “ça commence à devenir dangereux”.Pour raisons esthétiques et économiques, les bâtiments tertiaires vitrés se sont largement imposés depuis la fin du siècle dernier, à l’image du quartier d’affaires de la Défense, à l’ouest de Paris. Mais s’ils apportent luminosité dans les vastes espaces de travail, ils sont de moins en moins adaptés aux fortes chaleurs. L’entreprise de Romain, 38 ans, est installée depuis deux ans dans un immeuble de coworking de la Défense, rénové à la fin des années 2010. “C’était tout neuf mais il a très vite fait trop chaud, ils doivent mettre la clim à fond”, explique-t-il. “On crève de chaud, il y a des baies vitrées à tous les étages”, peste Adrien, 49 ans, qui travaille dans le même immeuble. Sous les fortes températures de la mi-août “une collègue a craqué, elle a dit que son téléphone portable s’était éteint à cause de la chaleur”, explique-t-il.- “Pas suffisant” -Le sujet de “l’adaptation au réchauffement climatique est encore émergent” dans l’immobilier de bureaux, affirme à l’AFP Juliette Lefébure, directrice générale de l’Observatoire de l’immobilier durable (OID), une association de professionnels de l’immobilier engagée dans la transition écologique du secteur.”Aujourd’hui ce sont plutôt les enjeux de décarbonation (réduction de la consommation d’énergie carbonée, NDLR) qui sont au cœur des projets de rénovation de bâtiments, et non l’adaptation”, complète Gaëlle Peschoux, chargée de projet au sein de l’OID.Les dernières réglementations entrées en vigueur, au niveau français et européen, ont contraint un certain nombre d’acteurs à se pencher sur la question des risques liés au changement climatique, dont les canicules, les inondations, etc. Cette prise en compte dépend cependant “de la taille de la société, de son portefeuille et de ses moyens, il y a une vraie inégalité face au dérèglement climatique”, selon Thierry Laquitaine, directeur de l’investissement socialement responsable du gestionnaire de fonds immobiliers AEW. L’Institut de l’économie pour le climat (I4CE) a évalué les besoins annuels d’investissements en France pour adapter les bâtiments, y compris les logements, aux vagues de chaleur à entre “1 à 2,5 milliards d’euros pour la construction neuve et 4,8 milliards pour la rénovation”, en plus des investissements pour atteindre les objectifs de neutralité carbone.Et malheureusement il existe encore “beaucoup d’actifs qui sortent de terre sans tenir compte du contexte local ou de long terme” de réchauffement, déplore Juliette Lefébure. Elle cite des orientations par rapport au soleil mal pensées, des couleurs sombres inadaptées ou encore un choix de matériaux qui n’empêchent pas assez la transmission de la température entre extérieur et intérieur.”Les bâtiments sont notoirement beaucoup mieux isolés qu’avant”, assure Maxime Michaux, directeur de l’ingénierie du conseiller en immobilier JLL, grâce à des matériaux plus performants. Mais même la réglementation environnementale pour la construction neuve entrée en vigueur en 2022 (RE2020) “n’est pas suffisante”, selon la directrice générale de l’OID.Outre le recours déraisonné à la climatisation pour rafraîchir des bâtiments mal conçus, le problème “est surtout la mise en danger des personnes”, prévient Pascal Lenormand, pour qui “les situations les plus dramatiques sont celles des hôpitaux”. 

Les bureaux vitrés, des fours en surchauffe de moins en moins adaptés au climat

Télétravailler parce qu’il fait trop chaud au bureau, c’est le quotidien de certains salariés qui payent une conception inadaptée au réchauffement climatique des bâtiments de bureaux, souvent vitrés. “Il fait plus frais chez moi qu’ici, c’est infernal, je suis à deux doigts d’aller acheter des couvertures de survie”, se lamente une employée du secteur immobilier qui n’a pas souhaité donné son identité.Son lieu de travail n’a pourtant rien à voir avec une cuisine de restaurant, mais son bureau, à un mètre d’une baie vitrée exposée plein sud, affiche 29 degrés, cinq degrés de plus que les bureaux derrière la façade est du même bâtiment.Entièrement vitré, l’immeuble situé dans le quartier Austerlitz à Paris, a été construit au début des années 2000, et est un exemple typique des immeubles en surchauffe l’été, dénoncés par l’ingénieur Pascal Lenormand via un hashtag #balancetonfour, créé en 2023 sur les réseaux sociaux.Pour cet expert de la performance énergétique des bâtiments, lorsque la surface vitrée dépasse 30% de la surface de plancher d’une pièce, “ça commence à devenir dangereux”.Pour raisons esthétiques et économiques, les bâtiments tertiaires vitrés se sont largement imposés depuis la fin du siècle dernier, à l’image du quartier d’affaires de la Défense, à l’ouest de Paris. Mais s’ils apportent luminosité dans les vastes espaces de travail, ils sont de moins en moins adaptés aux fortes chaleurs. L’entreprise de Romain, 38 ans, est installée depuis deux ans dans un immeuble de coworking de la Défense, rénové à la fin des années 2010. “C’était tout neuf mais il a très vite fait trop chaud, ils doivent mettre la clim à fond”, explique-t-il. “On crève de chaud, il y a des baies vitrées à tous les étages”, peste Adrien, 49 ans, qui travaille dans le même immeuble. Sous les fortes températures de la mi-août “une collègue a craqué, elle a dit que son téléphone portable s’était éteint à cause de la chaleur”, explique-t-il.- “Pas suffisant” -Le sujet de “l’adaptation au réchauffement climatique est encore émergent” dans l’immobilier de bureaux, affirme à l’AFP Juliette Lefébure, directrice générale de l’Observatoire de l’immobilier durable (OID), une association de professionnels de l’immobilier engagée dans la transition écologique du secteur.”Aujourd’hui ce sont plutôt les enjeux de décarbonation (réduction de la consommation d’énergie carbonée, NDLR) qui sont au cœur des projets de rénovation de bâtiments, et non l’adaptation”, complète Gaëlle Peschoux, chargée de projet au sein de l’OID.Les dernières réglementations entrées en vigueur, au niveau français et européen, ont contraint un certain nombre d’acteurs à se pencher sur la question des risques liés au changement climatique, dont les canicules, les inondations, etc. Cette prise en compte dépend cependant “de la taille de la société, de son portefeuille et de ses moyens, il y a une vraie inégalité face au dérèglement climatique”, selon Thierry Laquitaine, directeur de l’investissement socialement responsable du gestionnaire de fonds immobiliers AEW. L’Institut de l’économie pour le climat (I4CE) a évalué les besoins annuels d’investissements en France pour adapter les bâtiments, y compris les logements, aux vagues de chaleur à entre “1 à 2,5 milliards d’euros pour la construction neuve et 4,8 milliards pour la rénovation”, en plus des investissements pour atteindre les objectifs de neutralité carbone.Et malheureusement il existe encore “beaucoup d’actifs qui sortent de terre sans tenir compte du contexte local ou de long terme” de réchauffement, déplore Juliette Lefébure. Elle cite des orientations par rapport au soleil mal pensées, des couleurs sombres inadaptées ou encore un choix de matériaux qui n’empêchent pas assez la transmission de la température entre extérieur et intérieur.”Les bâtiments sont notoirement beaucoup mieux isolés qu’avant”, assure Maxime Michaux, directeur de l’ingénierie du conseiller en immobilier JLL, grâce à des matériaux plus performants. Mais même la réglementation environnementale pour la construction neuve entrée en vigueur en 2022 (RE2020) “n’est pas suffisante”, selon la directrice générale de l’OID.Outre le recours déraisonné à la climatisation pour rafraîchir des bâtiments mal conçus, le problème “est surtout la mise en danger des personnes”, prévient Pascal Lenormand, pour qui “les situations les plus dramatiques sont celles des hôpitaux”. 

Les bureaux vitrés, des fours en surchauffe de moins en moins adaptés au climat

Télétravailler parce qu’il fait trop chaud au bureau, c’est le quotidien de certains salariés qui payent une conception inadaptée au réchauffement climatique des bâtiments de bureaux, souvent vitrés. “Il fait plus frais chez moi qu’ici, c’est infernal, je suis à deux doigts d’aller acheter des couvertures de survie”, se lamente une employée du secteur immobilier qui n’a pas souhaité donné son identité.Son lieu de travail n’a pourtant rien à voir avec une cuisine de restaurant, mais son bureau, à un mètre d’une baie vitrée exposée plein sud, affiche 29 degrés, cinq degrés de plus que les bureaux derrière la façade est du même bâtiment.Entièrement vitré, l’immeuble situé dans le quartier Austerlitz à Paris, a été construit au début des années 2000, et est un exemple typique des immeubles en surchauffe l’été, dénoncés par l’ingénieur Pascal Lenormand via un hashtag #balancetonfour, créé en 2023 sur les réseaux sociaux.Pour cet expert de la performance énergétique des bâtiments, lorsque la surface vitrée dépasse 30% de la surface de plancher d’une pièce, “ça commence à devenir dangereux”.Pour raisons esthétiques et économiques, les bâtiments tertiaires vitrés se sont largement imposés depuis la fin du siècle dernier, à l’image du quartier d’affaires de la Défense, à l’ouest de Paris. Mais s’ils apportent luminosité dans les vastes espaces de travail, ils sont de moins en moins adaptés aux fortes chaleurs. L’entreprise de Romain, 38 ans, est installée depuis deux ans dans un immeuble de coworking de la Défense, rénové à la fin des années 2010. “C’était tout neuf mais il a très vite fait trop chaud, ils doivent mettre la clim à fond”, explique-t-il. “On crève de chaud, il y a des baies vitrées à tous les étages”, peste Adrien, 49 ans, qui travaille dans le même immeuble. Sous les fortes températures de la mi-août “une collègue a craqué, elle a dit que son téléphone portable s’était éteint à cause de la chaleur”, explique-t-il.- “Pas suffisant” -Le sujet de “l’adaptation au réchauffement climatique est encore émergent” dans l’immobilier de bureaux, affirme à l’AFP Juliette Lefébure, directrice générale de l’Observatoire de l’immobilier durable (OID), une association de professionnels de l’immobilier engagée dans la transition écologique du secteur.”Aujourd’hui ce sont plutôt les enjeux de décarbonation (réduction de la consommation d’énergie carbonée, NDLR) qui sont au cœur des projets de rénovation de bâtiments, et non l’adaptation”, complète Gaëlle Peschoux, chargée de projet au sein de l’OID.Les dernières réglementations entrées en vigueur, au niveau français et européen, ont contraint un certain nombre d’acteurs à se pencher sur la question des risques liés au changement climatique, dont les canicules, les inondations, etc. Cette prise en compte dépend cependant “de la taille de la société, de son portefeuille et de ses moyens, il y a une vraie inégalité face au dérèglement climatique”, selon Thierry Laquitaine, directeur de l’investissement socialement responsable du gestionnaire de fonds immobiliers AEW. L’Institut de l’économie pour le climat (I4CE) a évalué les besoins annuels d’investissements en France pour adapter les bâtiments, y compris les logements, aux vagues de chaleur à entre “1 à 2,5 milliards d’euros pour la construction neuve et 4,8 milliards pour la rénovation”, en plus des investissements pour atteindre les objectifs de neutralité carbone.Et malheureusement il existe encore “beaucoup d’actifs qui sortent de terre sans tenir compte du contexte local ou de long terme” de réchauffement, déplore Juliette Lefébure. Elle cite des orientations par rapport au soleil mal pensées, des couleurs sombres inadaptées ou encore un choix de matériaux qui n’empêchent pas assez la transmission de la température entre extérieur et intérieur.”Les bâtiments sont notoirement beaucoup mieux isolés qu’avant”, assure Maxime Michaux, directeur de l’ingénierie du conseiller en immobilier JLL, grâce à des matériaux plus performants. Mais même la réglementation environnementale pour la construction neuve entrée en vigueur en 2022 (RE2020) “n’est pas suffisante”, selon la directrice générale de l’OID.Outre le recours déraisonné à la climatisation pour rafraîchir des bâtiments mal conçus, le problème “est surtout la mise en danger des personnes”, prévient Pascal Lenormand, pour qui “les situations les plus dramatiques sont celles des hôpitaux”. 

A close-up of a stack of newspapers resting on a desk, symbolizing information and media.

Egypte: une plage vierge menacée par le tourisme de masse

Dans les eaux limpides de Ras Hankorab, sur la côte égyptienne de la mer Rouge, les tortues vertes, espèce menacée, nagent encore parmi les baigneurs. Pourtant, au-dessus de ce sanctuaire naturel plane l’ombre du développement du tourisme de masse.A environ 850 kilomètres au sud-est du Caire, cette étendue de plage intégrée au parc national de Wadi al-Gemal constitue un écrin de biodiversité “abritant des écosystèmes magnifiques et diversifiés (…) dont certains menacés d’extinction”, souligne à l’AFP Mahmoud Hanafy, professeur de biologie marine et conseiller du gouvernorat.Elle est “l’une des dernières plages naturelles encore intactes sur la côte sud de la mer Rouge”, selon le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD). En mars, l’apparition de pelleteuses sur le sable a provoqué une levée de boucliers: employés de la réserve et écologistes ont lancé une pétition pour “Sauver Hankorab”, signée par des milliers d’internautes. Deux militants, sous couvert d’anonymat, ont révélé à l’AFP avoir eu accès à un contrat d’usufruit conclu entre une entreprise privée et une entité gouvernementale ne relevant pas du ministère, portant sur la construction d’un complexe touristique à cet endroit.Sous la pression du ministère de l’Environnement, gestionnaire du site, les travaux ont été suspendus. Mais les inquiétudes persistent: des recours d’une parlementaire sont restés lettre morte, et des employés affirment que les projets n’ont pas été officiellement abandonnés.- Investissements -Pendant ce temps, la vie marine se poursuit: dans les eaux azurées, les tortues croisent raies aigles et dugongs, évoluant dans une mosaïque corallienne éclatante. L’écosystème est “parmi les plus résistants au changement climatique dans le monde”, souligne M. Hanafy, citant des études sur la tolérance à la chaleur des récifs de la mer Rouge. Durant la saison de nidification, les tortues viennent encore pondre sur une plage épargnée par la lumière artificielle.”Seuls certains types de développement touristique peuvent convenir à une plage comme celle-ci”, prévient M. Hanafy, évoquant les dangers de la surfréquentation, du bruit et de l’éclairage nocturne. L’Egypte, engluée dans une crise économique, mise sur ses 3.000 kilomètres de littoral, en mer Rouge et Méditerranée pour attirer des devises. En 2024, un accord de 35 milliards de dollars avec les Emirats arabes unis pour aménager Ras al-Hekma, sur la Méditerranée, a offert un répit financier. Depuis, d’autres projets similaires, impliquant des alliés du Golfe, sont à l’étude. En juillet, le président Abdel Fattah al-Sissi a alloué 174.400 kilomètres carrés de terres bordant la mer Rouge au ministère des Finances pour “réduire la dette publique”. Dans cette région, le tourisme est le principal moteur économique. Les autorités veulent doubler le nombre de visiteurs d’ici 2028, visant les 30 millions de touristes annuels. Mais déjà en 2019, le PNUD avertissait que “le développement du tourisme en Egypte, jusqu’à présent, s’est largement fait au détriment de l’environnement”. Au fil des années, la prolifération des complexes hôteliers énergivores a altéré les écosystèmes côtiers et délogé les communautés locales. “L’objectif semble être de maximiser les profits issus des réserves, ce qui m’inquiète parce que (…) nous serions en train de les détruire”, déplore l’avocat environnemental Ahmed al-Seidi. Une approche qui, selon lui, viole la loi de 2003 classant Wadi al-Gemal en zone protégée. – “Nul et non avenu” -Pour Ras Hankorab, le litige est juridique selon M. Hanafy: “l’entreprise a signé un contrat avec une entité gouvernementale autre que celle responsable de la gestion de la réserve”. Le contrat est donc “nul et non avenu”, d’après Me Seidi.La députée Maha Abdel Nasser a interpellé à ce sujet le ministère de l’Environnement et le bureau du Premier ministre. Sans réponse à ce jour. Lors d’une réunion avec des élus et des écologistes, elle a indiqué n’avoir pu identifier clairement l’entreprise initiatrice du projet.Mais si l’interruption des travaux est, selon l’élue, un soulagement, “rien ne garantit ce qui pourrait se passer à l’avenir”.Sur place, un portail flambant neuf portant l’inscription “Ras Hankorab” trône à l’entrée de la plage. Et alors que plusieurs plages touristiques en mer Rouge sont payantes, le prix d’entrée pour accéder à celle de Ras Hankorab a quintuplé, atteignant 300 livres égyptiennes (environ 5 euros), sans qu’on sache qui vend les billets.Un employé embauché en mars pour travailler sur la plage explique que les “quelques parasols et les sanitaires inutilisables” d’avant ont laissé place à des installations plus modernes, des chaises longues et parasols en paille. Et un café-restaurant devrait ouvrir prochainement selon lui. 

Egypte: une plage vierge menacée par le tourisme de masse

Dans les eaux limpides de Ras Hankorab, sur la côte égyptienne de la mer Rouge, les tortues vertes, espèce menacée, nagent encore parmi les baigneurs. Pourtant, au-dessus de ce sanctuaire naturel plane l’ombre du développement du tourisme de masse.A environ 850 kilomètres au sud-est du Caire, cette étendue de plage intégrée au parc national de Wadi al-Gemal constitue un écrin de biodiversité “abritant des écosystèmes magnifiques et diversifiés (…) dont certains menacés d’extinction”, souligne à l’AFP Mahmoud Hanafy, professeur de biologie marine et conseiller du gouvernorat.Elle est “l’une des dernières plages naturelles encore intactes sur la côte sud de la mer Rouge”, selon le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD). En mars, l’apparition de pelleteuses sur le sable a provoqué une levée de boucliers: employés de la réserve et écologistes ont lancé une pétition pour “Sauver Hankorab”, signée par des milliers d’internautes. Deux militants, sous couvert d’anonymat, ont révélé à l’AFP avoir eu accès à un contrat d’usufruit conclu entre une entreprise privée et une entité gouvernementale ne relevant pas du ministère, portant sur la construction d’un complexe touristique à cet endroit.Sous la pression du ministère de l’Environnement, gestionnaire du site, les travaux ont été suspendus. Mais les inquiétudes persistent: des recours d’une parlementaire sont restés lettre morte, et des employés affirment que les projets n’ont pas été officiellement abandonnés.- Investissements -Pendant ce temps, la vie marine se poursuit: dans les eaux azurées, les tortues croisent raies aigles et dugongs, évoluant dans une mosaïque corallienne éclatante. L’écosystème est “parmi les plus résistants au changement climatique dans le monde”, souligne M. Hanafy, citant des études sur la tolérance à la chaleur des récifs de la mer Rouge. Durant la saison de nidification, les tortues viennent encore pondre sur une plage épargnée par la lumière artificielle.”Seuls certains types de développement touristique peuvent convenir à une plage comme celle-ci”, prévient M. Hanafy, évoquant les dangers de la surfréquentation, du bruit et de l’éclairage nocturne. L’Egypte, engluée dans une crise économique, mise sur ses 3.000 kilomètres de littoral, en mer Rouge et Méditerranée pour attirer des devises. En 2024, un accord de 35 milliards de dollars avec les Emirats arabes unis pour aménager Ras al-Hekma, sur la Méditerranée, a offert un répit financier. Depuis, d’autres projets similaires, impliquant des alliés du Golfe, sont à l’étude. En juillet, le président Abdel Fattah al-Sissi a alloué 174.400 kilomètres carrés de terres bordant la mer Rouge au ministère des Finances pour “réduire la dette publique”. Dans cette région, le tourisme est le principal moteur économique. Les autorités veulent doubler le nombre de visiteurs d’ici 2028, visant les 30 millions de touristes annuels. Mais déjà en 2019, le PNUD avertissait que “le développement du tourisme en Egypte, jusqu’à présent, s’est largement fait au détriment de l’environnement”. Au fil des années, la prolifération des complexes hôteliers énergivores a altéré les écosystèmes côtiers et délogé les communautés locales. “L’objectif semble être de maximiser les profits issus des réserves, ce qui m’inquiète parce que (…) nous serions en train de les détruire”, déplore l’avocat environnemental Ahmed al-Seidi. Une approche qui, selon lui, viole la loi de 2003 classant Wadi al-Gemal en zone protégée. – “Nul et non avenu” -Pour Ras Hankorab, le litige est juridique selon M. Hanafy: “l’entreprise a signé un contrat avec une entité gouvernementale autre que celle responsable de la gestion de la réserve”. Le contrat est donc “nul et non avenu”, d’après Me Seidi.La députée Maha Abdel Nasser a interpellé à ce sujet le ministère de l’Environnement et le bureau du Premier ministre. Sans réponse à ce jour. Lors d’une réunion avec des élus et des écologistes, elle a indiqué n’avoir pu identifier clairement l’entreprise initiatrice du projet.Mais si l’interruption des travaux est, selon l’élue, un soulagement, “rien ne garantit ce qui pourrait se passer à l’avenir”.Sur place, un portail flambant neuf portant l’inscription “Ras Hankorab” trône à l’entrée de la plage. Et alors que plusieurs plages touristiques en mer Rouge sont payantes, le prix d’entrée pour accéder à celle de Ras Hankorab a quintuplé, atteignant 300 livres égyptiennes (environ 5 euros), sans qu’on sache qui vend les billets.Un employé embauché en mars pour travailler sur la plage explique que les “quelques parasols et les sanitaires inutilisables” d’avant ont laissé place à des installations plus modernes, des chaises longues et parasols en paille. Et un café-restaurant devrait ouvrir prochainement selon lui.