Affaire Jubillar : un témoignage surprise à quelques semaines du procès d’assises

Le témoignage surprise d’une ex-compagne de Cédric Jubillar affirmant qu’il lui aurait avoué le meurtre de son épouse surgit un peu plus de deux mois avant le procès d’assises du peintre-plaquiste qui a toujours nié toute implication dans la disparition de l’infirmière en décembre 2020.”J’ai déjà tué une fois, ne me trompe pas et tout se passera bien”, aurait dit Cédric Jubillar à son ex-compagne, affirme à l’AFP Joaquinito Maria Alogo De Obono, l’avocat d’une jeune femme ayant eu une relation avec l’accusé, son conseil précisant avoir déposé une demande de constitution de partie civile en son nom en début de semaine.Cette jeune femme, dont le témoignage anonyme a été rapporté par les médias régionaux La Dépêche du Midi et France 3 Occitanie, affirme que Cédric Jubillar, qui doit comparaitre à partir du 22 septembre devant la cour d’assises à Albi pour le meurtre de son épouse Delphine, lui aurait avoué le meurtre de cette dernière, disparue dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020 à Cagnac-les-mines (Tarn).”Ma cliente souhaite que sa parole soit écoutée par la justice”, souligne Me Alogo De Obono.L’instruction de ce dossier étant close, “en l’état actuel de cette procédure en attente de jugement”, seule la présidente de la cour d’assises “a compétence, en vertu de son pouvoir discrétionnaire, pour ordonner toutes nouvelles investigations et auditions”, a indiqué le procureur général de Toulouse, Nicolas Jacquet, dans un communiqué.Selon le code de procédure pénale, si elle est décidée, l’audition de la jeune femme peut intervenir à tout moment, en amont du procès ou au cours de l’audience, précise une source judiciaire.- “urgent d’investiguer” -Les services d’enquête ont été informés le 14 mai de ce témoignage par un “individu qui rapportait avoir reçu les confidences de la compagne de Cédric Jubillar sur son implication dans les faits qui lui sont reprochés”, précise le communiqué du procureur général.Un procès-verbal reprenant les informations de cette source a été rédigé, puis transmis en cette fin de semaine à la présidente de la cour d’assises.La défense de Cédric Jubillar demande d’ores et déjà que l’audition soit faite au plus vite.”Il est urgent d’investiguer par rapport à ce que déclare cette femme. (…) Il est hors de question qu’on arrive à un procès avec une dame qui vient raconter n’importe quoi, sans qu’il puisse y avoir de vérification”, déclare à l’AFP Emmanuelle Franck, l’une des trois avocats de l’accusé.    Ce nouveau témoignage est, selon elle, “la confirmation que c’est un dossier vide”. “Plus un dossier est lacunaire et plus vous avez la place à ce genre de témoignage” estime-t-elle, tandis que son confrère de la défense, Jean-Baptiste Alary, rappelle qu’à plusieurs reprises déjà, Cédric Jubillar aurait fait des confidences à des proches, sans que ces éléments ne vienne établir quoi que ce soit.- confessions au parloir ? -La jeune femme, âgée de 31 ans, a entretenu une relation avec Cédric Jubillar après la disparition de son épouse, avant de prendre ses distances avec lui autour du milieu du mois de juin dernier, “après que M. Jubillar lui a fait ces révélations”, selon Me Alogo De Obono. Aux échanges épistolaires des débuts, ont succédé des rencontres au parloir de la maison d’arrêt de Seysses, près de Toulouse, où le peintre-plaquiste de 37 ans est incarcéré depuis sa mise à examen en juin 2021. C’est au cours de ces échanges que Cédric Jubillar aurait fait des révélations, indiquant avoir étranglé son épouse sur le canapé de leur domicile, selon l’avocat. L’accusé lui aurait également raconté avoir transporté le corps et l’avoir brûlé, “mais à aucun moment elle n’a indiqué de lieu, car elle ne le sait pas”, selon Me Alogo De Obono. Dans cette affaire sans corps, ni aveux, ni témoin, ni scène de crime, Cédric Jubillar nie toute responsabilité et clame son innocence. Son procès à Albi doit durer environ un mois.

Affaire Jubillar : un témoignage surprise à quelques semaines du procès d’assises

Le témoignage surprise d’une ex-compagne de Cédric Jubillar affirmant qu’il lui aurait avoué le meurtre de son épouse surgit un peu plus de deux mois avant le procès d’assises du peintre-plaquiste qui a toujours nié toute implication dans la disparition de l’infirmière en décembre 2020.”J’ai déjà tué une fois, ne me trompe pas et tout se passera bien”, aurait dit Cédric Jubillar à son ex-compagne, affirme à l’AFP Joaquinito Maria Alogo De Obono, l’avocat d’une jeune femme ayant eu une relation avec l’accusé, son conseil précisant avoir déposé une demande de constitution de partie civile en son nom en début de semaine.Cette jeune femme, dont le témoignage anonyme a été rapporté par les médias régionaux La Dépêche du Midi et France 3 Occitanie, affirme que Cédric Jubillar, qui doit comparaitre à partir du 22 septembre devant la cour d’assises à Albi pour le meurtre de son épouse Delphine, lui aurait avoué le meurtre de cette dernière, disparue dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020 à Cagnac-les-mines (Tarn).”Ma cliente souhaite que sa parole soit écoutée par la justice”, souligne Me Alogo De Obono.L’instruction de ce dossier étant close, “en l’état actuel de cette procédure en attente de jugement”, seule la présidente de la cour d’assises “a compétence, en vertu de son pouvoir discrétionnaire, pour ordonner toutes nouvelles investigations et auditions”, a indiqué le procureur général de Toulouse, Nicolas Jacquet, dans un communiqué.Selon le code de procédure pénale, si elle est décidée, l’audition de la jeune femme peut intervenir à tout moment, en amont du procès ou au cours de l’audience, précise une source judiciaire.- “urgent d’investiguer” -Les services d’enquête ont été informés le 14 mai de ce témoignage par un “individu qui rapportait avoir reçu les confidences de la compagne de Cédric Jubillar sur son implication dans les faits qui lui sont reprochés”, précise le communiqué du procureur général.Un procès-verbal reprenant les informations de cette source a été rédigé, puis transmis en cette fin de semaine à la présidente de la cour d’assises.La défense de Cédric Jubillar demande d’ores et déjà que l’audition soit faite au plus vite.”Il est urgent d’investiguer par rapport à ce que déclare cette femme. (…) Il est hors de question qu’on arrive à un procès avec une dame qui vient raconter n’importe quoi, sans qu’il puisse y avoir de vérification”, déclare à l’AFP Emmanuelle Franck, l’une des trois avocats de l’accusé.    Ce nouveau témoignage est, selon elle, “la confirmation que c’est un dossier vide”. “Plus un dossier est lacunaire et plus vous avez la place à ce genre de témoignage” estime-t-elle, tandis que son confrère de la défense, Jean-Baptiste Alary, rappelle qu’à plusieurs reprises déjà, Cédric Jubillar aurait fait des confidences à des proches, sans que ces éléments ne vienne établir quoi que ce soit.- confessions au parloir ? -La jeune femme, âgée de 31 ans, a entretenu une relation avec Cédric Jubillar après la disparition de son épouse, avant de prendre ses distances avec lui autour du milieu du mois de juin dernier, “après que M. Jubillar lui a fait ces révélations”, selon Me Alogo De Obono. Aux échanges épistolaires des débuts, ont succédé des rencontres au parloir de la maison d’arrêt de Seysses, près de Toulouse, où le peintre-plaquiste de 37 ans est incarcéré depuis sa mise à examen en juin 2021. C’est au cours de ces échanges que Cédric Jubillar aurait fait des révélations, indiquant avoir étranglé son épouse sur le canapé de leur domicile, selon l’avocat. L’accusé lui aurait également raconté avoir transporté le corps et l’avoir brûlé, “mais à aucun moment elle n’a indiqué de lieu, car elle ne le sait pas”, selon Me Alogo De Obono. Dans cette affaire sans corps, ni aveux, ni témoin, ni scène de crime, Cédric Jubillar nie toute responsabilité et clame son innocence. Son procès à Albi doit durer environ un mois.

Foot: la multipropriété, une opportunité pour les clubs, un risque pour les compétitions

Si la multipropriété des clubs est souvent présentée comme une menace, à l’image des déboires de Lyon, le monde du football n’est pas non plus vent debout contre cette tendance, pour ne pas décourager les investisseurs.Le phénomène a réellement pris de l’ampleur à partir des années 2000 et aujourd’hui plusieurs grosses écuries européennes sont adossées à des groupes possédant plusieurs équipes comme Manchester City (City Group), Manchester United (Ineos), Chelsea (BlueCo) ou l’AC Milan (RedBird).     La relégation en Ligue 2 de l’OL, que le club français va contester mercredi en appel, n’est certes pas une bonne publicité pour la multipropriété puisque il appartient à Eagle comme les clubs brésilien de Botafogo et belge de Molenbeek. Pour autant, certains spécialistes sont tout de même favorables à ce mode particulier de propriété.”Est-ce qu’en France on a à se plaindre que LVMH soit propriétaire de nombreuses marques frontalement en concurrence ?”, demande Nicolas Blanc, patron de Sport Value, une entreprise de conseil économique spécialisée notamment dans le football.”Personne n’aurait l’idée de dire à LVMH: +Vous avez trop d’entreprises de parfums+. Ce qui fonctionne dans le luxe peut fonctionner dans le foot. Eux aussi ont un mercato des grands directeurs de collection”, ajoute-t-il.- “L’intégrité des compétitions” -“Effectivement, le football est pris dans un système économique global qui le dépasse, il y a des phénomènes de concentration très forts dans beaucoup de secteurs d’activité, le luxe, l’automobile, les médias…”, approuve le directeur des études du Centre de droit et d’économie du sport (CDES), Christophe Lepetit.”Mais dans le luxe il n’y a pas le risque de collusion qui existe dans le domaine sportif, complète-t-il. Or l’équilibre et l’intégrité des compétitions sont les deux valeurs cardinales en économie du sport, il faut les protéger.”Hors de question que le propriétaire de deux équipes arrange un résultat entre elles. La simple perception d’un conflit d’intérêt serait un désastre pour l’image de la compétition, voilà pourquoi quasiment toutes les ligues en Europe empêchent la multipropriété dans leurs championnats.Mais l’UEFA n’est pas si draconienne, elle donne la possibilité de reléguer un des deux clubs dans une compétition inférieure. En 2023-24, l’Union Saint-Gilloise a été inscrite finalement en Ligue Conférence pour ne pas disputer la Ligue Europa avec Brighton, club également détenu par Tony Bloom.La première affaire du genre remonte à la Coupe de l’UEFA 2006-07, pour laquelle étaient qualifiés deux clubs appartenant à la société d’investissement Enic, Tottenham et le Slavia Prague. Le groupe avait dû réduire sa part dans le club tchèque pour que les deux équipes puissent jouer la même compétition.La fréquence de ces conflits d’intérêt s’est nettement accélérée ces dernières années avec le développement de la multipropriété, des cas des deux clubs de la galaxie Red Bull, Salzbourg et Leipzig, en Ligue des champions 2017-18 à Manchester City et Gérone (City Group) ou Manchester United et Nice (Ineos) plus récemment.A chaque fois, les clubs ont trouvé des parades en modifiant l’actionnariat ou la gouvernance, comme Toulouse et l’AC Milan (RedBird) en 2023-24, mais sans changer le fait qu’ils partagent les même actionnaires, donc sans dissiper tous les doutes.- “Je comprends les réticences” -Cet été, la Fifa a exclu de la Coupe du monde des clubs l’équipe mexicaine de Leon, qui a le même actionnaire majoritaire que Pachuca, autre formation engagée dans la compétition.”Les instances sportives pourraient interdire purement et simplement la multipropriété, mais elles sont prises entre deux feux, développe Christophe Lepetit. Les clubs français exsangues après une succession de crises ont besoin d’investisseurs. Interdire la multipropriété cela signifie plus de BlueCo à Strasbourg, plus de City Group à Troyes, plus d’Eagle à Lyon…”Le chercheur prend en exemple Strasbourg. Associé à Chelsea, le club alsacien, 7e de Ligue 1 la saison passée, “a clairement franchi un cap en pouvant recruter ou se faire prêter des joueurs auxquels il n’avait pas accès, et a retrouvé l’Europe”, souligne-t-il.”Je comprends les réticences vis-à-vis de la multipropriété”, assure Jeff Luhnow, patron de Blue Crow, qui vient d’ajouter Le Havre à son portefeuille après Leganés (Espagne), Cancun (Mexique), Vyskov (République tchèque) et Falcons (EAU).”Mais l’avantage du modèle est de développer des capacités dans lesquelles les clubs seuls n’auraient pas les ressources d’investir comme la technologie, l’analyse des données, le marketing ou l’expérience clients”, développe l’homme d’affaires américain.”Beaucoup de gens crient haro sur la multipropriété, je fais partie de ceux qui pensent que c’est un phénomène à surveiller de très près mais qui peut avoir des avantages”, conclut Christophe Lepetit.

Vis ma vie de berger: en Finlande, un programme de vacances très populaire

Les moutons noirs et blancs se rassemblent en bêlant autour de Petri Stenberg dans une prairie parsemée de fleurs d’été du centre de la Finlande: le jeune vacancier peut alors essayer de nourrir les animaux avec des flocons d’avoine.M. Stenberg participe avec sa femme Oona et leurs enfants Fia et Hugo, âgés de 2 et 4 ans, à la “semaine du berger” — un programme de vacances très populaire en Finlande qui allie détente et préservation de la nature.Accessible uniquement en barque ou à pied, en traversant la forêt et empruntant un pont, l’ancienne ferme située sur une île idyllique dans le parc national d’Isojarvi est l’un d’une dizaine de sites reculés où les Finlandais peuvent postuler pour passer une semaine à s’occuper des moutons, seuls sans l’aide de bergers professionnels. Historiquement, les moutons et autres animaux en pâturage ont joué un rôle essentiel dans le maintien de la biodiversité et des habitats pour la flore et la faune.Mais l’évolution des pratiques forestières et agricoles, ainsi que le déclin “dramatique” du nombre de petites exploitations en Finlande, fragilisent ces écosystèmes traditionnels, explique Leena Hiltunen, experte chez Metsahallitus, une entreprise appartenant à l’Etat finlandais.Il s’agit en particulier de prairies semi-naturelles et de pâturages boisés dans des sites fragiles où Metsahallitus organise les séjours, dans le cadre de sa mission de gestion et de protection des terres, forêts et lacs.”Le but principal des semaines de berger est de sensibiliser les gens à ces biotopes traditionnels”, souligne-t-elle.Sur l’île d’Isojarvi, la végétation était autrefois entretenue naturellement grâce au pâturage des moutons, qui empêchaient la prolifération des broussailles, permettant ainsi la survie d’espèces végétales et d’insectes désormais menacés.  Comparé aux années 1950, il ne reste aujourd’hui en Finlande que moins de 1% des paysages traditionnels, selon Metsahallitus, pour la plupart situés dans des zones protégées. “La reconnaissance et la protection de la nature sont si importants (..) C’est essentiel que nous apprenions à l’apprécier, et que les enfants le fassent aussi”, estime Oona Stenberg.- Des vacances qui attirent les Finlandais -Pour la saison estivale, Metsahallitus a reçu 12.764 candidatures de 2.236 personnes — beaucoup postulant pour plusieurs sites.Au total, 158 semaines de berger ont été attribuées par tirage au sort. La famille Stenberg, qui habite à Vantaa, au nord de Helsinki, a tenté sa chance plusieurs fois avant d’être sélectionnée cette année, raconte Oona Stenberg, rayonnante. Une semaine coûte généralement entre 400 et 670 euros selon les lieux. Les hébergements sont rudimentaires et simples, dans des cabanes ou des chalets en bois en pleine nature, souvent sans eau courante et parfois même sans électricité. “Certains nous ont demandé pourquoi on voulait payer pour garder des moutons et s’occuper du terrain”, rigole Oona Stenberg. “Mais pour nous, c’est une vraie expérience, et les enfants adorent”, ajoute-t-elle, en buvant son café devant la maison jaune qu’ils ont louée, entourée des vieux bâtiments en bois et d’un sauna au bord du lac. En Finlande, beaucoup de gens passent leur été dans des cabanes ou des chalets en bois rustiques à la campagne. Mme Hiltunen explique que seuls des Finlandais peuvent candidater aux semaines du berger, parce qu’il faut savoir “comment gérer ce mode de vie modeste” en autonomie en pleine nature.  “Nous n’avons pas assez de ressources pour faire de la publicité à l’étranger, ni pour avoir quelqu’un sur place qui explique comment tout fonctionne”, déclare-t-elle. -“Une pause”-Sur cette île règne une atmosphère de sérénité, sous un ciel gris annonçant la pluie.La famille a reçu pour consigne de compter la douzaine de moutons chaque jour, “et de s’assurer qu’ils sont en bonne santé, qu’ils mangent suffisamment et que les clôtures sont en bon état”, explique Petri Stenberg, habituellement conducteur d’excavatrices. “Ici, nous vivons vraiment au plus près de la nature. On nourrit les moutons deux fois par jour, on est allé au sauna, on s’est baigné et on a pêché”, raconte Oona Stenberg, kinésithérapeute.”Je n’ai pas regardé les infos une seule fois ici. Il n’y a pas de télé, on n’est pas sur nos téléphones. D’une certaine façon, mon esprit s’est apaisé et je vis dans l’instant présent”, confie-t-elle. La petite ferme était encore en activité jusqu’en 1989, avant d’être rachetée par Metsahallitus dans les années 1990. En feuilletant les pages d’un carnet laissé dans la maison, Petri Stenberg montre des écrits et quelques dessins de moutons réalisés par des visiteurs précédents, documentant leur quotidien et leurs observations. “C’est une vraie pause de la vie de tous les jours”, conclut M. Stenberg. 

Au Mexique, indigènes et scientifiques au chevet d’un fascinant amphibien

Pendant des décennies, Froylan Correa a vécu de la pêche dans le lac mexicain de Patzcuaro. Désormais, il y participe au sauvetage de l’achoque, une salamandre aquatique endémique menacée d’extinction, à la surprenante capacité à régénérer ses organes.Sous l’effet conjugué de la surpêche, de la pollution et de la baisse du niveau de l’eau, cet amphibien à la peau vert-brun tachetée de noir, dont les branchies externes pleines de filaments ressemblent à une crinière, est inscrit sur la liste rouge des espèces menacées de l’Union internationale de conservation de la nature (UICN). Il figure dans la catégorie “en danger critique”, juste avant celle “éteint à l’état sauvage”.Pour le sauver, des biologistes de l’État du Michoacan (ouest) ont décidé d’associer la communauté indigène de San Jeronimo Purenchecuaro à un projet de reproduction de l’animal, contre rémunération “Avant il y avait beaucoup d’achoques (…) maintenant, la nouvelle génération ne les connaît plus”, dit Froylan Correa.Le sexagénaire, qui connaît parfaitement le lac pour y avoir pêché diverses espèces pendant des années, est maintenant engagé dans un travail de collecte d’œufs de cette salamandre.Les œufs sont ensuite emmenés par le biologiste Rodolfo Pérez à son laboratoire de l’université publique Michoacana où ils éclosent, dans l’espoir d’augmenter leurs chances de survie. Lorsque qu’ils ont grandi, les amphibiens sont confiés aux pêcheurs, qui en prennent soin jusqu’à ce qu’ils soient prêts à être relâchés dans le lac, explique Israel Correa, un proche de Froylan. L’achoque appartient au genre ambystoma, étudié par les scientifiques en raison de sa capacité peu commune à reconstituer ses membres mutilés et des morceaux d’organes tels que le cerveau et le cœur. Il est le cousin de l’axolotl mexicain, qui vit dans la zone lacustre de Xochimilco, dans le sud de Mexico, et dont l’image décore depuis 2021 les billets de 50 pesos. – Attention constante – Depuis l’époque préhispanique, l’achoque est un aliment -il se consomme en soupe ou en sirop- et un remède utilisé par les indigènes pour les maladies respiratoires.  Selon les légendes du village de Patzcuaro, l’achoque a d’abord été un dieu maléfique se cachant dans la boue du lac pour échapper à la punition d’autres divinités. Aujourd’hui, il est en danger d’extinction, avertit Rodolfo Pérez, qui s’efforce de faire éclore le plus grand nombre d’œufs possibles avec l’aide des habitants. “Cela nous a demandé beaucoup de travail”, admet le chercheur, en soulignant que le principal obstacle est “de trouver une compensation économique” pour les pêcheurs car les achoques nécessitent une attention constante. “Nous ne pouvons pas passer une journée sans venir, sinon ils meurent (…) Qu’il pleuve, qu’il tonne, que ce soit jour de fête, nous devons être présents”, souligne Israel Correa.La collaboration entre scientifiques et indigènes a abouti à une population “stable” d’achoques, composée de 80 à 100 individus “dans une très petite fraction” du lac, explique Luis Escalera, un autre chercheur de l’Université Michoacana. Une petite victoire, même si ce nombre reste “bien plus faible qu’il y a 40 ans”.

Washington et Pékin saluent une rencontre “positive” entre leurs chefs de la diplomatie

Le chef de la diplomatie américaine, Marco Rubio, a eu vendredi en Malaisie une rencontre “positive” avec son homologue chinois Wang Yi, ont indiqué les deux pays dans une apparente volonté d’aplanir leurs différends.Il s’agissait du premier entretien entre les deux hommes depuis le retour à la Maison Blanche en janvier de Donald Trump, sur fond de tensions persistantes sur le commerce, Taïwan ou les technologies de pointe.La rencontre se déroulait en marge des réunions des ministres des Affaires étrangères des pays de l’Association des nations d’Asie du Sud-Est (Asean) à Kuala Lumpur, où les droits de douane américains, vus avec inquiétude, étaient au coeur des discussions.”Il y a certains problèmes que nous devrons régler, ce qui est normal entre des pays de notre taille, de notre envergure et qui ont cette influence dans le monde”, a indiqué Marco Rubio à la presse après une heure d’entretien avec Wang Yi.”Mais j’ai trouvé cette rencontre très constructive et positive”, a affirmé M. Rubio, habituel pourfendeur du gouvernement chinois.Après une journée et demie à Kuala Lumpur, il s’est par ailleurs dit confiant qu’une rencontre entre le président américain Donald Trump et son homologue chinois Xi Jinping aurait lieu.”Il y a une forte volonté des deux côtés d’y parvenir”, a-t-il déclaré.Adoptant le même ton apaisant, le ministère chinois des Affaires étrangères a salué dans un communiqué un entretien “positif, pragmatique et constructif”. De façon inhabituelle pour un compte-rendu officiel chinois faisant état d’un échange diplomatique avec Washington, aucun point de friction, pas même Taïwan, n’a été clairement évoqué dans le texte. Wang Yi a toutefois exhorté Washington à traiter avec Pékin “sur un pied d’égalité”.- “Inquiétude” -Marco Rubio effectuait sa première visite en Asie depuis sa prise de fonctions en janvier. Malgré ce délai, il avait assuré jeudi que les Etats-Unis n’ont “aucunement l’intention d’abandonner” l’Asie-Pacifique.Les droits de douane américains inquiètent toutefois fortement la région.Donald Trump a averti cette semaine qu’il imposera des surtaxes punitives de 20% à 50% à plus de 20 pays, notamment asiatiques, s’ils ne concluaient pas d’accords avec Washington d’ici au 1er août.A Kuala Lumpur, Marco Rubio a multiplié les rencontres avec ses homologues de toute l’Asie-Pacifique sur ces droits de douane. Mais en soulignant leur nécessité.”Quand on regarde certains (…) déficits commerciaux (avec les Etats-Unis), ils sont énormes. Il faut y remédier”, a-t-il déclaré. Les ministres des Affaires étrangères de l’Asean, qui comprend 10 pays dont la Thaïlande, la Malaisie et le Vietnam, ont toutefois exprimé leurs “inquiétudes” face aux droits de douane, qualifiés de “contreproductifs”, selon un communiqué conjoint publié vendredi.Le Premier ministre malaisien Anwar Ibrahim avait déploré cette semaine des surtaxes devenues “des outils tranchants au service des rivalités géopolitiques”.Reçu par ce dernier vendredi, Wang Yi a dénoncé l’imposition “irresponsable et impopulaire” de droits de douane par Washington. La veille, il avait accusé Washington de “priver” l’Asie du Sud-Est de son “droit légitime au développement”.- Rivalité persistante -Un climat de méfiance persiste entre Pékin et Washington, chacun soupçonnant l’autre de chercher à affaiblir son influence.Au nom notamment de la lutte contre le déficit commercial américain, Donald Trump a engagé un bras de fer économique avec la Chine, à coup de droits de douane.En mai, Chinois et Américains sont toutefois convenus d’un cessez-le-feu et ont accepté de réduire temporairement les prohibitives surtaxes douanières qu’ils s’imposaient.La question très sensible de Taïwan, une île d’environ 23 millions d’habitants que la Chine dit vouloir “unifier” avec le reste de son territoire, par la force si nécessaire, continue toutefois de tendre les relations bilatérales.Les Etats-Unis sont le principal fournisseur d’armes de Taipei et lui offrent un soutien croissant face aux pressions chinoises – ce qui indispose Pékin.Le ministre américain de la Défense, Pete Hegseth, avait accusé fin mai la Chine de se préparer “à potentiellement utiliser la force militaire pour modifier l’équilibre des forces” en Asie-Pacifique. Il avait assuré que Pékin “s’entraîne tous les jours” à envahir Taïwan.En réaction, la diplomatie chinoise avait appelé Washington à ne pas “jouer avec le feu” sur cette question.