Gaza: Netanyahu doit s’exprimer sur son plan, contesté par l’extrême-droite

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, doit s’exprimer dimanche sur son plan de conquête de la ville de Gaza, contesté à la fois par ses alliés d’extrême-droite et les familles des otages, avant une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU sur la situation dans le territoire palestinien. Après 22 mois de guerre, M. Netanyahu est confronté à une très forte pression, en Israël sur le sort des 49 otages encore aux mains du Hamas, et à l’étranger pour faire taire les armes dans la bande de Gaza dévastée, où plus de deux millions de Palestiniens sont menacés d’une “famine généralisée” selon l’ONU.Il donnera à 16H30 locales (13H30 GMT) une conférence de presse à Jérusalem, ont indiqué ses services. Sur le terrain, la Défense civile de Gaza a fait état de 27 personnes tuées par l’armée israélienne depuis le début de la journée, dont 11 par des tirs alors qu’elles attendaient des distributions de vivres près de centres de la Fondation humanitaire à Gaza (GHF, soutenue par les Etats-Unis et Israël), dans le nord et le centre du territoire.Selon le plan validé par le cabinet de sécurité israélien vendredi, au terme de presque une nuit de discussions, l’armée “se prépare à prendre le contrôle de la ville de Gaza”, en grande partie détruite dans le nord du territoire, “tout en distribuant une aide humanitaire” hors des zones de combat.L’annonce a suscité l’effroi des familles d’otages enlevés lors de l’attaque sanglante du Hamas en Israël du 7 octobre 2023, qui y voient une condamnation à mort de leurs proches. Le Hamas a prévenu que la nouvelle offensive aboutirait à leur “sacrifice”.Samedi soir, des dizaines de milliers de personnes sont de nouveau descendues dans les rues de Tel Aviv, pour exiger un accord assurant le retour de  tous les otages – dont 27 déclarés morts par l’armée – en échange de la fin des hostilités dans le territoire palestinien.- “Je veux tout Gaza”-Dans le même temps, l’extrême-droite, partie-prenante de la coalition gouvernementale a clamé son désaccord.”Le Premier ministre et le cabinet se sont rendus aux faibles”, a fustigé le ministre des Finances, Bezalel Smotrich.”Ils ont décidé encore une fois de répéter la même approche, se lançant dans une opération militaire qui ne vise pas une résolution décisive mais simplement à faire pression sur le Hamas pour parvenir à un accord partiel sur les otages”, a-t-il accusé.  “Je veux tout Gaza, le transfert (de sa population, NDLR) et la colonisation”, a renchéri le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir, autre figure d’extrême-droite au sein de la coalition.Israël n’a pas l’intention à terme de “garder” la bande de Gaza, mais de “passer le relais à des forces arabes qui y gouverneront”, avait indiqué jeudi M. Netanyahu sur Fox News. Le chef de l’opposition, Yair Lapid martèle lui que son plan est une “catastrophe”. “Ils vont mobiliser à la dernière minute 430.000 réservistes (…) Ils démantèlent le pays de l’intérieur”, a-t-il répété dimanche. “Le cabinet a décidé du sort des otages: les vivants seront assassinés et les morts disparaîtront à jamais”, a accusé Einav Zangauker, mère de l’un d’entre eux, et figure de la mobilisation des familles.Des parents d’otages ont appelé à une grève générale pour dimanche prochain.  – “Pas avant octobre” -Les médias s’interrogent dans l’attente sur les implications d’une offensive dans la ville de Gaza, l’une des zones les plus densément peuplées du territoire palestinien, toujours bastion militaire du Hamas selon eux. Sur la radio de l’armée, le spécialiste des affaires militaires Doron Kadosh estime que “l’entrée des forces dans le centre-ville” aura lieu en octobre, après la nécessaire évacuation des habitants. “Il faudra encore deux à trois mois pour achever la prise de contrôle de la ville”, avance-t-il.  “Le plan pourrait ne pas commencer avant octobre”, fait écho Yedioth Ahronoth, pour qui Benjamin Netanyahu s’est “laissé plusieurs points de sortie (…) si un accord sur les otages est conclu”. D’ici là, “la balle est dans le camp des médiateurs”, dont une nouvelle tentative de règlement a tourné à l’échec en juillet, souligne le journal Ma’ariv.A la suite de l’annonce du plan, qui a suscité la réprobation à l’international, à l’exception notable des Etats-Unis, le Conseil de sécurité de l’ONU tiendra dimanche à 10H00 (14H00 GMT) une réunion d’urgence sur Gaza, selon plusieurs sources diplomatiques.L’attaque du 7-Octobre, qui a déclenché la guerre à Gaza, a entraîné côté israélien la mort de 1.219 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP réalisé à partir de données officielles.L’opération israéliennes à Gaza y déjà fait 61.430, majoritairement des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU.

Gaza: Netanyahu doit s’exprimer sur son plan, contesté par l’extrême-droite

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, doit s’exprimer dimanche sur son plan de conquête de la ville de Gaza, contesté à la fois par ses alliés d’extrême-droite et les familles des otages, avant une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU sur la situation dans le territoire palestinien. Après 22 mois de guerre, M. Netanyahu est confronté à une très forte pression, en Israël sur le sort des 49 otages encore aux mains du Hamas, et à l’étranger pour faire taire les armes dans la bande de Gaza dévastée, où plus de deux millions de Palestiniens sont menacés d’une “famine généralisée” selon l’ONU.Il donnera à 16H30 locales (13H30 GMT) une conférence de presse à Jérusalem, ont indiqué ses services. Sur le terrain, la Défense civile de Gaza a fait état de 27 personnes tuées par l’armée israélienne depuis le début de la journée, dont 11 par des tirs alors qu’elles attendaient des distributions de vivres près de centres de la Fondation humanitaire à Gaza (GHF, soutenue par les Etats-Unis et Israël), dans le nord et le centre du territoire.Selon le plan validé par le cabinet de sécurité israélien vendredi, au terme de presque une nuit de discussions, l’armée “se prépare à prendre le contrôle de la ville de Gaza”, en grande partie détruite dans le nord du territoire, “tout en distribuant une aide humanitaire” hors des zones de combat.L’annonce a suscité l’effroi des familles d’otages enlevés lors de l’attaque sanglante du Hamas en Israël du 7 octobre 2023, qui y voient une condamnation à mort de leurs proches. Le Hamas a prévenu que la nouvelle offensive aboutirait à leur “sacrifice”.Samedi soir, des dizaines de milliers de personnes sont de nouveau descendues dans les rues de Tel Aviv, pour exiger un accord assurant le retour de  tous les otages – dont 27 déclarés morts par l’armée – en échange de la fin des hostilités dans le territoire palestinien.- “Je veux tout Gaza”-Dans le même temps, l’extrême-droite, partie-prenante de la coalition gouvernementale a clamé son désaccord.”Le Premier ministre et le cabinet se sont rendus aux faibles”, a fustigé le ministre des Finances, Bezalel Smotrich.”Ils ont décidé encore une fois de répéter la même approche, se lançant dans une opération militaire qui ne vise pas une résolution décisive mais simplement à faire pression sur le Hamas pour parvenir à un accord partiel sur les otages”, a-t-il accusé.  “Je veux tout Gaza, le transfert (de sa population, NDLR) et la colonisation”, a renchéri le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir, autre figure d’extrême-droite au sein de la coalition.Israël n’a pas l’intention à terme de “garder” la bande de Gaza, mais de “passer le relais à des forces arabes qui y gouverneront”, avait indiqué jeudi M. Netanyahu sur Fox News. Le chef de l’opposition, Yair Lapid martèle lui que son plan est une “catastrophe”. “Ils vont mobiliser à la dernière minute 430.000 réservistes (…) Ils démantèlent le pays de l’intérieur”, a-t-il répété dimanche. “Le cabinet a décidé du sort des otages: les vivants seront assassinés et les morts disparaîtront à jamais”, a accusé Einav Zangauker, mère de l’un d’entre eux, et figure de la mobilisation des familles.Des parents d’otages ont appelé à une grève générale pour dimanche prochain.  – “Pas avant octobre” -Les médias s’interrogent dans l’attente sur les implications d’une offensive dans la ville de Gaza, l’une des zones les plus densément peuplées du territoire palestinien, toujours bastion militaire du Hamas selon eux. Sur la radio de l’armée, le spécialiste des affaires militaires Doron Kadosh estime que “l’entrée des forces dans le centre-ville” aura lieu en octobre, après la nécessaire évacuation des habitants. “Il faudra encore deux à trois mois pour achever la prise de contrôle de la ville”, avance-t-il.  “Le plan pourrait ne pas commencer avant octobre”, fait écho Yedioth Ahronoth, pour qui Benjamin Netanyahu s’est “laissé plusieurs points de sortie (…) si un accord sur les otages est conclu”. D’ici là, “la balle est dans le camp des médiateurs”, dont une nouvelle tentative de règlement a tourné à l’échec en juillet, souligne le journal Ma’ariv.A la suite de l’annonce du plan, qui a suscité la réprobation à l’international, à l’exception notable des Etats-Unis, le Conseil de sécurité de l’ONU tiendra dimanche à 10H00 (14H00 GMT) une réunion d’urgence sur Gaza, selon plusieurs sources diplomatiques.L’attaque du 7-Octobre, qui a déclenché la guerre à Gaza, a entraîné côté israélien la mort de 1.219 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP réalisé à partir de données officielles.L’opération israéliennes à Gaza y déjà fait 61.430, majoritairement des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU.

Israel far right presses Netanyahu for decisive win against Hamas

Israel’s far right pressed Prime Minister Benjamin Netanyahu to go harder against Hamas, ahead of a UN Security Council meeting Sunday on the premier’s plan to conquer Gaza City.Over 22 months into the war in Gaza, Israel is gripped by a yawning divide, pitting those calling for an end of the conflict along with a deal for the release of the hostages against others who want to see Hamas vanquished once and for all. The debate has only intensified after Prime Minister Benjamin Netanyahu’s security cabinet announced plans Friday to expand the conflict and capture Gaza City.While thousands took to the streets in Tel Aviv Saturday night to protest the cabinet’s decision, far-right Finance Minister Bezalel Smotrich posted a video online, slamming Netanyahu’s decision on Gaza as half-hearted.”The prime minister and the cabinet gave in to weakness. Emotion overcame reason, and they once again chose to do more of the same — launching a military operation whose goal is not decisive victory, but rather to apply limited pressure on Hamas in order to bring about a partial hostage deal,” Smotrich said.”They decided once again to repeat the same approach, embarking on a military operation that does not aim for a decisive resolution.”Netanyahu is scheduled to hold a press conference with international media at 4:30 pm local time (13:30 GMT) on Sunday — his first since the security cabinet decision. The far-right members of Netanyahu’s cabinet, including Smotrich, have maintained considerable influence in the premier’s coalition government throughout the war — with their support seen as vital to holding at least 61 seats for a parliamentary majority.National Security Minister Itamar Ben Gvir, also of the far right, told Kan radio on Sunday: “It is possible to achieve victory. I want all of Gaza, transfer and colonisation. This plan will not endanger the troops.”In Tel Aviv, demonstrators held up pictures of hostages still in Gaza, calling on the government to secure their release.”We will end with a direct message to Prime Minister Benjamin Netanyahu: if you invade parts of Gaza and the hostages are murdered, we will pursue you in the town squares, in election campaigns and at every time and place,” Shahar Mor Zahiro, the relative of a slain hostage, told AFP.- Wave of condemnation -The cabinet’s decision to expand the war in Gaza has meanwhile touched off a wave of criticism across the globe. On Sunday, the UN Security Council is set to meet to discuss the latest development. Foreign powers, including some of Israel’s allies, have been pushing for a negotiated truce to secure the hostages’ return and help alleviate a humanitarian crisis in the territory following repeated warnings of famine taking hold.Despite the backlash and rumours of dissent from Israeli military top brass, Netanyahu has remained firm.  In a post on social media late Friday, Netanyahu said “we are not going to occupy Gaza — we are going to free Gaza from Hamas”.The premier has faced regular protests over the course of the war, with many rallies calling for the government to strike a deal after past truces saw hostages exchanged for Palestinian prisoners in Israeli custody. Out of 251 hostages captured during Hamas’s 2023 attack, 49 are still being held in Gaza, including 27 the military says are dead.Israel’s offensive has killed at least 61,430 Palestinians, according to Gaza’s health ministry, figures the United Nations says are reliable.According to Gaza’s civil defence agency, at least 27 people were killed by Israeli fire across the territory Sunday, including 11 who were waiting near aid distribution centres. Hamas’s 2023 attack on Israel, which triggered the war, resulted in the deaths of 1,219 people, according to an AFP tally based on official figures.

Dans le Pas-de-Calais, un accompagnement des mères adolescentes

“Après avoir accouché, je n’avais plus de copines”: comme pour Bérénice, la maternité précoce expose à l’isolement et au décrochage scolaire. Un constat à l’origine d’un dispositif d’accompagnement de mères adolescentes dans le Pas-de-Calais.Chapeaux, crème solaire, couches… Un après-midi de juin, des jeunes filles et leurs bébés explorent en barque le marais de Saint-Omer. C’était l’une des activités proposées à ces très jeunes mamans lors d’un court séjour organisé par le service d’accompagnement des mères lycéennes et collégiennes (Samelyco) du Pas-de-Calais. Le Samelyco permet de “voir d’autres mamans”, apprécie Bérénice, enceinte à 20 ans de son deuxième enfant, sa petite de deux ans accrochée à ses jambes. “Après avoir accouché, je n’avais plus de copines. Elles n’étaient pas mamans, elles n’ont pas compris que je mette ma fille en priorité.”Dans une région Hauts-de-France parmi les plus concernées par les grossesses précoces, le Pas-de-Calais est l’un des rares départements français où un tel service a émergé, en 2023, grâce à l’association Pep62, engagée pour l’éducation des enfants.Des structures similaires existent dans l’Aisne, en Moselle et en Ile-de-France.Celle du Pas-de-Calais suit une centaine de jeunes filles, toutes volontaires. La plus jeune a 12 ans, l’âge moyen s’établit à 16 ans et trois mois. Orientées majoritairement par l’Éducation nationale et la Protection maternelle et infantile (PMI), les adolescentes peuvent être suivies dès leur quatrième mois de grossesse -un stade où elles sont sûres de ne pas l’interrompre- et jusqu’aux trois ans de l’enfant. Avant la création du Samelyco, de plus en plus d’adolescentes enceintes sollicitaient le service d’assistance pédagogique à domicile (Sapad), créé par l’Education nationale pour les élèves malades, explique Yohann Reisenthel, directeur général des Pep62. Si son objectif initial est d’empêcher une rupture de scolarité, le Samelyco oriente aussi les adolescentes vers les bons interlocuteurs en matière de logement et de santé. Il mise également sur la pair-aidance, en faisant se rencontrer ces jeunes filles.Financé notamment par l’Agence régionale de santé, le conseil départemental et la fondation Raja-Danièle Marcovici, le service garde des moyens limités, environ trois fois inférieurs à ceux de son équivalent parisien pour le même nombre d’adolescentes suivies, souligne M. Reisenthel.Anne-Marie, 16 ans, mère d’un bébé de six mois, a dû interrompre son CAP d’agent d’entretien mais va reprendre ses études en septembre, avec un emploi du temps aménagé. “Ça va faire du bien d’avoir l’esprit ailleurs” que tourné uniquement vers son rôle de mère, se réjouit-elle.- Déni -Beaucoup d’entre elles ont connu un déni de grossesse. “A 22H00, j’apprends que je suis enceinte, à 23H31 j’ai accouché”, résume Lou-Anne, 17 ans, rencontrée en juillet lors d’une excursion dans la baie de Somme organisée par le Samelyco.Elle a laissé son bébé sous X pendant trois jours. Ensuite, “j’ai pris la décision de le reprendre et de le garder”, confie l’adolescente, couvant du regard son fils désormais âgé de 11 mois. Aujourd’hui, elle s’apprête à redoubler sa terminale en bac pro services à la personne et cherche avec l’aide du Samelyco une maison pour emménager avec le père de l’enfant.En France, le taux de naissances chez des femmes de moins de 20 ans est passé de 7% en 1973 à moins de 2% en 2018, notamment en raison de l’autorisation de la contraception et de l’IVG, selon l’Insee. Ces naissances restent plus fréquentes dans le nord de la France, certains départements ruraux et en Outre-mer.Sarah, 19 ans, mère d’un blondinet d’un an, décompte sept adolescentes devenues maman en même temps qu’elle parmi ses anciennes camarades de classe. “Il y a des jeunes filles pour qui être enceinte, c’est un choix, même à cet âge-là, parce qu’elles pensent qu’être maman va leur apporter quelque chose qu’elle n’ont pas eu, un statut”, constate Augustine Pichonnier, chargée notamment des secteurs de Boulogne-sur-Mer et Saint-Omer au Samelyco. Pourtant, à l’école et ailleurs, le regard des autres pèse parfois lourd, témoignent les adolescentes. Les pères, eux, sont rarement présents. “Quand le papa veut travailler avec nous, on travaille avec lui”, résume Marc Planchon, responsable éducation Loisirs aux Pep62. “On a réussi à mettre en place des Sapad pour des papas. Les premiers mois, on a 35% de papas mais (sur les 100 adolescentes accompagnées), je crois qu’on a sept papas encore suivis.”

Dans le Pas-de-Calais, un accompagnement des mères adolescentes

“Après avoir accouché, je n’avais plus de copines”: comme pour Bérénice, la maternité précoce expose à l’isolement et au décrochage scolaire. Un constat à l’origine d’un dispositif d’accompagnement de mères adolescentes dans le Pas-de-Calais.Chapeaux, crème solaire, couches… Un après-midi de juin, des jeunes filles et leurs bébés explorent en barque le marais de Saint-Omer. C’était l’une des activités proposées à ces très jeunes mamans lors d’un court séjour organisé par le service d’accompagnement des mères lycéennes et collégiennes (Samelyco) du Pas-de-Calais. Le Samelyco permet de “voir d’autres mamans”, apprécie Bérénice, enceinte à 20 ans de son deuxième enfant, sa petite de deux ans accrochée à ses jambes. “Après avoir accouché, je n’avais plus de copines. Elles n’étaient pas mamans, elles n’ont pas compris que je mette ma fille en priorité.”Dans une région Hauts-de-France parmi les plus concernées par les grossesses précoces, le Pas-de-Calais est l’un des rares départements français où un tel service a émergé, en 2023, grâce à l’association Pep62, engagée pour l’éducation des enfants.Des structures similaires existent dans l’Aisne, en Moselle et en Ile-de-France.Celle du Pas-de-Calais suit une centaine de jeunes filles, toutes volontaires. La plus jeune a 12 ans, l’âge moyen s’établit à 16 ans et trois mois. Orientées majoritairement par l’Éducation nationale et la Protection maternelle et infantile (PMI), les adolescentes peuvent être suivies dès leur quatrième mois de grossesse -un stade où elles sont sûres de ne pas l’interrompre- et jusqu’aux trois ans de l’enfant. Avant la création du Samelyco, de plus en plus d’adolescentes enceintes sollicitaient le service d’assistance pédagogique à domicile (Sapad), créé par l’Education nationale pour les élèves malades, explique Yohann Reisenthel, directeur général des Pep62. Si son objectif initial est d’empêcher une rupture de scolarité, le Samelyco oriente aussi les adolescentes vers les bons interlocuteurs en matière de logement et de santé. Il mise également sur la pair-aidance, en faisant se rencontrer ces jeunes filles.Financé notamment par l’Agence régionale de santé, le conseil départemental et la fondation Raja-Danièle Marcovici, le service garde des moyens limités, environ trois fois inférieurs à ceux de son équivalent parisien pour le même nombre d’adolescentes suivies, souligne M. Reisenthel.Anne-Marie, 16 ans, mère d’un bébé de six mois, a dû interrompre son CAP d’agent d’entretien mais va reprendre ses études en septembre, avec un emploi du temps aménagé. “Ça va faire du bien d’avoir l’esprit ailleurs” que tourné uniquement vers son rôle de mère, se réjouit-elle.- Déni -Beaucoup d’entre elles ont connu un déni de grossesse. “A 22H00, j’apprends que je suis enceinte, à 23H31 j’ai accouché”, résume Lou-Anne, 17 ans, rencontrée en juillet lors d’une excursion dans la baie de Somme organisée par le Samelyco.Elle a laissé son bébé sous X pendant trois jours. Ensuite, “j’ai pris la décision de le reprendre et de le garder”, confie l’adolescente, couvant du regard son fils désormais âgé de 11 mois. Aujourd’hui, elle s’apprête à redoubler sa terminale en bac pro services à la personne et cherche avec l’aide du Samelyco une maison pour emménager avec le père de l’enfant.En France, le taux de naissances chez des femmes de moins de 20 ans est passé de 7% en 1973 à moins de 2% en 2018, notamment en raison de l’autorisation de la contraception et de l’IVG, selon l’Insee. Ces naissances restent plus fréquentes dans le nord de la France, certains départements ruraux et en Outre-mer.Sarah, 19 ans, mère d’un blondinet d’un an, décompte sept adolescentes devenues maman en même temps qu’elle parmi ses anciennes camarades de classe. “Il y a des jeunes filles pour qui être enceinte, c’est un choix, même à cet âge-là, parce qu’elles pensent qu’être maman va leur apporter quelque chose qu’elle n’ont pas eu, un statut”, constate Augustine Pichonnier, chargée notamment des secteurs de Boulogne-sur-Mer et Saint-Omer au Samelyco. Pourtant, à l’école et ailleurs, le regard des autres pèse parfois lourd, témoignent les adolescentes. Les pères, eux, sont rarement présents. “Quand le papa veut travailler avec nous, on travaille avec lui”, résume Marc Planchon, responsable éducation Loisirs aux Pep62. “On a réussi à mettre en place des Sapad pour des papas. Les premiers mois, on a 35% de papas mais (sur les 100 adolescentes accompagnées), je crois qu’on a sept papas encore suivis.”

A close-up of a stack of newspapers resting on a desk, symbolizing information and media.

En Alsace, le labyrinthe dans le maïs fait un tabac

Grand blond au franc sourire, cheveux en chignon, Lucas Kessler a réalisé son “rêve de gosse”: il a installé deux labyrinthes géants dans ses champs de maïs à Soultz (Haut-Rhin), dans le but de “changer la vision des gens sur la profession”. Au pied des Vosges, ces deux attractions font un tabac après seulement quelques semaines d’ouverture. La ferme a dû recruter cinq employés pour accueillir “200 à 400 personnes par jour, parfois même 500”, détaille l’agriculteur de 33 ans, tout surpris par son succès. ¨Pour 10 euros pour les adultes, et 8 euros pour les enfants, la quête peut durer une heure par labyrinthe. Cet ancien chercheur dans une entreprise de produits phytosanitaires a repris, il y a un peu plus d’un an, l’exploitation familiale de fraises et de maïs qui s’étale sur 100 hectares.Passionné de parcs d’attractions, il est “revenu pour faire de nouvelles choses, ne pas faire de l’agriculture comme tout le monde”. “Je voulais voir et accueillir du monde” explique-t-il. La ferme Kessler propose deux labyrinthes sur cinq hectares: l’un consacré aux arts, exposant photos et sculptures d’artistes alsaciens autour de la faune et de la flore locales, et un autre jalonné d’énigmes autour de l’agriculture du coin. L’idée de ces deux réalisations géantes a germé cet hiver. Le jeune agriculteur a fait appel à une entreprise pour mettre au point un logiciel relié à un tracteur connecté, qui semait en fonction des dessins renseignés. Vus du ciel, les labyrinthes représentent des formes allant de l’étoile, au smiley, en passant par un cœur. Ces aménagements représentent un “gros investissement” dont le producteur alsacien ne souhaite pas révéler le montant. M. Kessler, souhaite, de manière ludique, sensibiliser les visiteurs au métier d’agriculteur, en expliquant son quotidien, “par exemple comment fonctionne un tracteur”. – Fausses routes et énigmes -“Les gens sont curieux, viennent demander +pourquoi faire pousser du maïs en Alsace ?+, raconte-t-il. J’explique que c’est pour faire des biscuits, mais aussi des médicaments, c’est pour cela que j’ai mis des panneaux explicatifs”. L’ancien chercheur veut aussi contrer “l’agribashing” que l’on ressent “ces derniers temps”. “Il faut que l’on crie haut et fort que l’on fait de belles choses dans l’agriculture française”, dit-il, regrettant la contestation face à la Loi Duplomb (réintroduisant sous conditions un pesticide interdit).”Au sujet des pesticides, on n’a vraiment rien à envier à nos voisins. Pour bien connaître le sujet, c’est sûr qu’il faut les réduire, on a encore beaucoup d’améliorations à faire à ce niveau-là, mais on est beaucoup contrôlé”, estime M. Kessler.  Pour le bien-être de ses visiteurs, le cultivateur n’a pas pulvérisé ses parcelles qui accueillent les labyrinthes – résultat, certains plants sont malades.Venus accompagnés de leur chien Rocky, Cindy et Jérémie Hugel, et leur fille Lizie, 9 ans, sont enchantés par leur visite en sortant des rangs d’épis dont la hauteur dépasse 2,50 mètres. “On vient de faire le premier (labyrinthe, NDLR), celui des arts. De la recherche, et des fausses routes, c’est marrant, raconte Jérémie Hugel. C’est super d’en apprendre plus avec des photos des animaux locaux aussi”. “Ca faisait un moment que j’attendais de venir. On a déjà fait le premier labyrinthe et on a réussi sept questions sur 10!”, se félicite Lizie.Alain Schwebel, 72 ans, venu avec la famille au grand complet, est en pleine réflexion face à la première énigme. “On fait un labyrinthe par an”, avoue ce retraité.Les labyrinthes sont éphémères et ont vocation à être fauchés à l’automne. Face au succès de cette première année, Lucas Kessler est ambitieux: “l’année prochaine, j’aimerais bien faire quelque chose de différent et d’encore plus grand”. 

En Alsace, le labyrinthe dans le maïs fait un tabac

Grand blond au franc sourire, cheveux en chignon, Lucas Kessler a réalisé son “rêve de gosse”: il a installé deux labyrinthes géants dans ses champs de maïs à Soultz (Haut-Rhin), dans le but de “changer la vision des gens sur la profession”. Au pied des Vosges, ces deux attractions font un tabac après seulement quelques semaines d’ouverture. La ferme a dû recruter cinq employés pour accueillir “200 à 400 personnes par jour, parfois même 500”, détaille l’agriculteur de 33 ans, tout surpris par son succès. ¨Pour 10 euros pour les adultes, et 8 euros pour les enfants, la quête peut durer une heure par labyrinthe. Cet ancien chercheur dans une entreprise de produits phytosanitaires a repris, il y a un peu plus d’un an, l’exploitation familiale de fraises et de maïs qui s’étale sur 100 hectares.Passionné de parcs d’attractions, il est “revenu pour faire de nouvelles choses, ne pas faire de l’agriculture comme tout le monde”. “Je voulais voir et accueillir du monde” explique-t-il. La ferme Kessler propose deux labyrinthes sur cinq hectares: l’un consacré aux arts, exposant photos et sculptures d’artistes alsaciens autour de la faune et de la flore locales, et un autre jalonné d’énigmes autour de l’agriculture du coin. L’idée de ces deux réalisations géantes a germé cet hiver. Le jeune agriculteur a fait appel à une entreprise pour mettre au point un logiciel relié à un tracteur connecté, qui semait en fonction des dessins renseignés. Vus du ciel, les labyrinthes représentent des formes allant de l’étoile, au smiley, en passant par un cœur. Ces aménagements représentent un “gros investissement” dont le producteur alsacien ne souhaite pas révéler le montant. M. Kessler, souhaite, de manière ludique, sensibiliser les visiteurs au métier d’agriculteur, en expliquant son quotidien, “par exemple comment fonctionne un tracteur”. – Fausses routes et énigmes -“Les gens sont curieux, viennent demander +pourquoi faire pousser du maïs en Alsace ?+, raconte-t-il. J’explique que c’est pour faire des biscuits, mais aussi des médicaments, c’est pour cela que j’ai mis des panneaux explicatifs”. L’ancien chercheur veut aussi contrer “l’agribashing” que l’on ressent “ces derniers temps”. “Il faut que l’on crie haut et fort que l’on fait de belles choses dans l’agriculture française”, dit-il, regrettant la contestation face à la Loi Duplomb (réintroduisant sous conditions un pesticide interdit).”Au sujet des pesticides, on n’a vraiment rien à envier à nos voisins. Pour bien connaître le sujet, c’est sûr qu’il faut les réduire, on a encore beaucoup d’améliorations à faire à ce niveau-là, mais on est beaucoup contrôlé”, estime M. Kessler.  Pour le bien-être de ses visiteurs, le cultivateur n’a pas pulvérisé ses parcelles qui accueillent les labyrinthes – résultat, certains plants sont malades.Venus accompagnés de leur chien Rocky, Cindy et Jérémie Hugel, et leur fille Lizie, 9 ans, sont enchantés par leur visite en sortant des rangs d’épis dont la hauteur dépasse 2,50 mètres. “On vient de faire le premier (labyrinthe, NDLR), celui des arts. De la recherche, et des fausses routes, c’est marrant, raconte Jérémie Hugel. C’est super d’en apprendre plus avec des photos des animaux locaux aussi”. “Ca faisait un moment que j’attendais de venir. On a déjà fait le premier labyrinthe et on a réussi sept questions sur 10!”, se félicite Lizie.Alain Schwebel, 72 ans, venu avec la famille au grand complet, est en pleine réflexion face à la première énigme. “On fait un labyrinthe par an”, avoue ce retraité.Les labyrinthes sont éphémères et ont vocation à être fauchés à l’automne. Face au succès de cette première année, Lucas Kessler est ambitieux: “l’année prochaine, j’aimerais bien faire quelque chose de différent et d’encore plus grand”. 

Les gouffres géants d’Oman attirent de plus en plus de visiteurs

Noyé dans le brouillard des montagnes verdoyantes du sud d’Oman, un gouffre gigantesque creuse une brèche dans le paysage: de ses profondeurs s’échappent des sons mystérieux qui ont nourri mythes et légendes parmi les tribus locales.Cet impressionnant effondrement de terrain est l’un des quatre gouffres qui perforent le gouvernorat du Dhofar, parmi lesquels Kahf Teiq, profond de 211 mètres et large de 150 mètres, considéré comme l’un des plus grands au monde.Au gouffre de Tawi Ataïr, les touristes déambulent volontiers sur des sentiers et escaliers en béton. Mais toutes ces cavités ne sont pas aussi accueillantes. Situé à 40 minutes de route en montagne, le gouffre de Sheeheet est entouré d’une boue glissante, ce qui a poussé les autorités à ériger une clôture et à installer des panneaux d’avertissement.Lors de la visite de l’AFP, un touriste a glissé alors qu’il se trouvait à quelques pas du bord. Le gouverneur du Dhofar, Marwan ben Turki Al-Saïd, a assuré lors d’un point presse en présence de l’AFP que la sécurité sur ces sites restait une priorité.Tawi Ataïr signifie “Puits des oiseaux” dans la langue locale des habitants du Dhofar, une référence aux gazouillis amplifiés et déformés par l’écho des parois rocheuses. – Un refuge naturel -Selon des habitants de la région, toute une faune a élu domicile dans ce gouffre où l’eau circule en profondeur: oiseaux et reptiles y cohabitent avec des porcs-épics et des babouins. Le site a gagné en popularité après 1997, lorsqu’une équipe de chercheurs slovènes, en collaboration avec l’université Sultan Qabous d’Oman, l’a révélé à l’international. Désormais, ces gouffres sont promus comme une attraction touristique dans le Dhofar, dont le climat doux attire les visiteurs du Golfe pendant les étés torrides. Les légendes locales racontent qu’ils seraient le résultat d’impacts de météorites — des frappes venues de l’espace qui auraient creusé ces cratères colossaux. Mais pour Ali Faraj Al-Kathiri, géologue basé dans le Dhofar, l’explication est plus terre-à-terre: l’eau qui s’infiltre dans le calcaire poreux forme un acide qui le dissout lentement, creusant ces cavités sur plusieurs milliers d’années. Les gouffres d’Oman ne doivent pas être confondus avec le “Puits de l’enfer”: le puits noir et malodorant de Barhout, situé de l’autre côté de la frontière au Yémen, et réputé abriter des démons.  Longtemps en marge des grands circuits touristiques, Oman attire désormais un public croissant en quête de nature préservée et d’authenticité. Le pays a accueilli près de 4 millions de touristes en 2024, et le gouvernement vise à tripler ce chiffre d’ici 2040 en misant sur un tourisme durable.

A close-up of a stack of newspapers resting on a desk, symbolizing information and media.

Dans l’Aude, solidarité paysanne pour aider les éleveurs sinistrés

Les brebis d’Emmanuelle Bernier quittent les terres brûlées de Fontjoncouse, dans l’Aude, sous le regard brisé de l’éleveuse, forcée de confier provisoirement ses bêtes à un viticulteur du secteur qui recueille les animaux de ces paysans qui ont tout perdu.Le tintement des cloches des brebis de la Cabane du berger, sa ferme à Fontjoncouse, ont soudainement cessé de retentir entre les plaines noircies de ce coin de campagne des Corbières. Sous le soleil brûlant, Emmanuelle Bernier et ses voisins, déblaient les taules de la bergerie, détruite par les flammes, qui abritait il y a peu, tout un troupeau de chèvres dont certaines étaient sur le point de mettre bas.-Troupeau de chèvres décimé- Observant les points GPS de ses 17 chèvres durant l’incendie, l’éleveuse qui avait évacué les lieux peu de temps avant l’arrivée des flammes, s’est aperçu “qu’elles ne bougeaient plus”, raconte-t-elle.”Quand je suis allée voir, toutes les chèvres avaient brûlé. En fait elles étaient mortes”.Les dégâts dans cette exploitation, produisant laine et plantes médicinales, sont tels, que la quinzaine de brebis rescapées du feu ne peuvent plus y rester, l’éleveuse ne pouvant plus, dans l’immédiat, les prendre en charge.Entre les grilles de la bétaillère qui emporte son troupeau vers une terre d’accueil temporaire, à 18 km de là, l’éleveuse glisse ses mains, pour quelques caresses d’au-revoir. “Ca va aller les filles” leur susurre-t-elle. Alors que le véhicule disparait du paysage, Emmanuelle Bernier s’effondre. Elle et son amie, également voisine, Stéphanie Portal s’agrippent de longues secondes, en sanglots. “Ce lieu, on l’a appelé la Cabane du berger, tout a été construit ici autour des brebis et là de voir le troupeau partir, c’était hyper éprouvant pour moi”, dit-elle. “C’est terrible, confie l’éleveuse, parce que moi je n’ai jamais vécu ici sans brebis”.- “Base arrière” -Les brebis ont été transportées vers un lieu où “elles seront bien traitées” et où l’éleveuse pourra “aller les voir facilement”, le domaine viticole Beauregard Mirouze, à Bizanet. Ce château a lancé, en coordination avec plusieurs associations locales, un réseau de soutien aux agriculteurs sinistrés.A la suite du gigantesque incendie survenu mardi, plusieurs bénévoles ont “arpenté les Corbières, sur les 15 communes qui sont sinistrées pour recenser les besoins” des exploitants touchés par l’incendie, renseigne Nicolas Mirouze, propriétaire du domaine.”Beaucoup d’animaux sont morts, mais pas tous”, “l’idée c’est d’extraire les bêtes vers des zones moins hostiles comme Beauregard”, où elles pourront brouter à leur guise, pointe Nicolas Mirouze, décrivant son domaine comme une “base arrière pour animaux”. Des jours après le sinistre, Emmanuelle se dit “hyper en colère”, que l’information “d’évacuer n’a jamais été donné”, alors que le feu approchait. “Si ça avait été le cas, j’aurais eu le temps de sauver mes chèvres”, regrette Mme Bernier. “Je vais changer de métier certainement, ça va changer toute ma vie”, dit-elle. Vidé, le domaine d’Emmanuelle Bernier n’est parcouru que de quelques oies qui cacardent et deux chèvres malades. Au milieu de son terrain déserté, le regard azur posé sur le soleil qui décline derrière les courbes des collines ébènes, Emmanuelle Bernier balaye un instant son désespoir: “il reste encore un peu de vie”.