La découverte de Paris par 40.000 enfants “oubliés des vacances”

Croisière sur la Seine, pique-nique géant au pied de la Tour Eiffel, Alpha Jets de la patrouille de France: 40.000 enfants “oubliés des vacances” ont découvert, beaucoup pour la “première fois”, la capitale à l’occasion d’une journée organisée par le Secours populaire mercredi.”Je suis sur un bateau à Paris et je vois la Tour Eiffel!” Casquette vissée sur la tête, Gabriel, 8 ans, venu du Tarn-et-Garonne, s’extasie en découvrant la capitale. Comme une soixantaine d’autres enfants de ce département du sud-ouest, il n’a pas pu partir en vacances durant l’été. Au total, ils sont 40.000 enfants privés de vacances et venus de toute la France et de l’étranger à participer à cette journée d’activités organisée par le Secours populaire. “(L’été), des fois je reste à la maison, des fois je sors avec ma mamie ou mes parents. Là c’est la première fois que je pars en vacances parce que papa et maman n’ont pas beaucoup d’argent. Je joue dans ma chambre tout le temps. J’aimerais bien faire plus de choses”, confie Thiméo, 8 ans, originaire de Côte d’Or.Depuis 1979, le Secours populaire organise chaque année cette journée pour les familles précaires qui ne partent pas l’été. “Nous voulons offrir à tous les enfants un vrai temps de vacances, de détente et de découverte. C’est essentiel pour leur équilibre et leur droit au bonheur”, souligne Henriette Steinberg, présidente du Secours populaire, auprès de l’AFP.La journée débute par une croisière sur la Seine. Les enfants embarquent sur les mêmes bateaux qui ont fait défiler les athlètes lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques il y a un an, clin d’œil “symbolique” à l’occasion des 80 ans du Secours populaire.”C’est une nouvelle aventure parce que c’est la première fois que je viens, ça me fait du bien de voir Paris”, témoigne auprès de l’AFP Leïla, 8 ans, venue de Saint-Étienne-de-Tulmont (Tarn-et-Garonne), photographiant la Tour Eiffel sous tous ses angles pour sa famille “qui n’est pas partie en vacances”. L’événement met aussi en avant la solidarité internationale, avec des délégations venues cette année de 49 pays. Nahomy, 14 ans, originaire du Salvador, s’émerveille: “C’est un voyage que je n’avais pas eu l’opportunité de faire, j’ai découvert plein de choses et partagé avec plein d’enfants”.- Bigflo et Oli, Lena Situations… -Après la croisière, direction le Champ-de-Mars, transformé en immense terrain de jeux, avec châteaux gonflables, ateliers de maquillage et murs d’escalade. Les enfants s’installent par milliers pour un pique-nique géant au pied de la tour Eiffel. Ils s’impatientent, agglutinés autour d’une scène à 360 degrés. “Ils ont l’air motivés et heureux d’être là, malgré la fatigue”, constate Julie Gauliris, bénévole venue de Roubaix (Nord), en observant des groupes d’enfants danser. Une surprise arrive pour les enfants: l’influenceuse Lena Situations, très populaire auprès des jeunes, fait une apparition pour annoncer le début du “show”. Se succèdent sur scène plusieurs artistes chouchou des 6-12 ans: Vitaa, Carbonne, Marguerite et les très attendus Big Flo et Oli, duo de rappeurs toulousains qui ont déjà fait des concerts au bénéfice du Secours populaire. Clou du spectacle: la Patrouille de France traverse le ciel parisien provoquant la liesse générale.  Après le concert, les enfants ont encore le reste de l’après-midi pour profiter des stands. “Je suis super content !”, s’exclame Ishak, 8 ans, casquette sur le côté, “un peu triste” aussi de repartir à Montauban en début de soirée.”Ce n’est qu’une journée” dans leur été “mais c’est quand même bien qu’ils aient des moments comme ça”, résume Julie Gauliris, bénévole pour le Secours populaire.Selon une étude de l’Insee (Institut national de la statistique et des études économiques) de 2021, 10 % des moins de 16 ans ne partent pas en vacances au moins une semaine par an pour des raisons financières.

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Electricité bas carbone: l’Inde franchit un cap mais la route vers la neutralité sera longue

L’Inde a annoncé ces derniers jours que 50% de sa capacité de production d’électricité était désormais d’origine renouvelable, avec cinq ans d’avance sur le calendrier fixé par le traité de Paris.Ce succès a été salué par le gouvernement mais, selon les ONG de défense de l’environnement, le chemin vers la neutralité carbone du troisième pollueur de la planète est encore long.Quel cap a franchi l’Inde?Selon le ministre des Energies renouvelables, Pralhad Joshi, 242,8 des 484,8 gigawatts (GW) de capacité de production électrique dont dispose le pays sont fournis par des énergies non-fossiles .Ces capacités dites “installées” provenaient fin juin de l’énergie solaire (116 GW), devant l’hydroélectrique (54 GW), l’éolien (52 GW), les bioénergies (12 GW) et le nucléaire (9 GW), selon le ministère.”C’est un pas de géant vers une Inde plus verte et plus propre”, s’est enthousiasmé M. Joshi.L’Inde, dont la capacité de production en énergies renouvelables a triplé ces dix dernières années, a en outre franchi cette barre cinq ans avant l’échéance fixée en 2015 à Paris.”En matière de capacité de production en énergie solaire, l’Inde a dépassé l’Allemagne et le Japon et occupe la 3e place mondiale” derrière la Chine et les Etats-Unis, souligne le ministère.Le géant du sous-continent n’entend pas s’arrêter là. Il veut passer le cap des 500 GW de capacité de production en énergies renouvelables à l’échéance 2030.La plus grande “ferme” solaire au monde, d’une capacité de 30 GW, doit entrer en service à pleine puissance d’ici à 2029 dans le désert indien du Gujarat.L’électricité indienne est-elle plus “verte”?L’annonce du gouvernement est “significative”, reconnaît Avantika Goswami, du Centre pour la science et l’environnement (CSE) de New Delhi, d’autant plus que l’Inde “a des besoins en énergie croissants”.Mais, ajoute-t-elle aussitôt, il ne faut pas confondre capacité de production et production.Les chiffres officiels le confirment, 73% de l’électricité consommée en Inde reste générée par de très polluantes centrales à charbon. Seuls 13% sont issus de panneaux solaires ou d’éoliennes.”La production actuelle issue d’énergies renouvelables reste très faible”, résume Avantika Goswami, “c’est le principal défi de l’Inde”.Pourquoi le charbon reste roi?Par définition, les énergies solaire et éolienne sont intermittentes, soumises aux contraintes de la nature, et peu efficaces dès lors qu’il s’agit de répondre aux pics de consommation.Il faudrait pour cela augmenter considérablement les capacités de stockage de l’électricité produite par le soleil et le vent.”Notre capacité en énergies renouvelables augmente vite: de 25 à 30 GW chaque année”, dit M. Joshi. “Mais sans stockage, nous allons la gaspiller ou alors devoir continuer à nous reposer sur le charbon.”L’Inde ne dispose pour l’heure que d’une capacité de stockage par batteries de 505 mégawatts par heure (MWh), nettement insuffisante. Elle a lourdement investi pour la développer.Le stockage pose aussi la question de la dépendance de l’Inde vis-à-vis de la Chine, première productrice mondiale des terres rares indispensables à la fabrication des batteries.”C’est une préoccupation stratégique”, relève Harjeet Singh, de la Fondation pour le climat. Le charbon devrait donc encore rester le “roi” du marché de l’électricité pendant longtemps.Seuls les barrages ou les centrales à charbon ou nucléaires peuvent pour l’heure répondre aux besoins croissants en électricité du pays le plus peuplé du monde (1,4 milliard d’habitants).Le parc indien de centrales à charbon est jeune, 60% sont âgées de moins de quinze ans, et remplacer les centrales thermiques serait ruineux.Et la réduction des émissions de CO2?L’Inde assure être capable de tenir ses objectifs ambitieux de réduction de gaz à effet de serre. “Nous sommes en ligne pour y parvenir”, dit-on au gouvernement.La barre est haute: baisse de 45% des émissions de carbone d’ici à 2030 et neutralité en 2070.L’Inde est responsable de 7% des émissions de CO2 mondiales, loin derrière la Chine et les Etats-Unis.Pour améliorer sa performance, alors que la demande d’électricité devrait encore doubler d’ici deux ans, le CSE insiste sur une meilleure efficacité des centrales à charbon.”C’est en combinant une forme de +décarbonation du charbon+ et en intégrant plus d’énergies renouvelables dans le réseau que nous réussirons”, juge Avantika Goswami.

Electricité bas carbone: l’Inde franchit un cap mais la route vers la neutralité sera longue

L’Inde a annoncé ces derniers jours que 50% de sa capacité de production d’électricité était désormais d’origine renouvelable, avec cinq ans d’avance sur le calendrier fixé par le traité de Paris.Ce succès a été salué par le gouvernement mais, selon les ONG de défense de l’environnement, le chemin vers la neutralité carbone du troisième pollueur de la planète est encore long.Quel cap a franchi l’Inde?Selon le ministre des Energies renouvelables, Pralhad Joshi, 242,8 des 484,8 gigawatts (GW) de capacité de production électrique dont dispose le pays sont fournis par des énergies non-fossiles .Ces capacités dites “installées” provenaient fin juin de l’énergie solaire (116 GW), devant l’hydroélectrique (54 GW), l’éolien (52 GW), les bioénergies (12 GW) et le nucléaire (9 GW), selon le ministère.”C’est un pas de géant vers une Inde plus verte et plus propre”, s’est enthousiasmé M. Joshi.L’Inde, dont la capacité de production en énergies renouvelables a triplé ces dix dernières années, a en outre franchi cette barre cinq ans avant l’échéance fixée en 2015 à Paris.”En matière de capacité de production en énergie solaire, l’Inde a dépassé l’Allemagne et le Japon et occupe la 3e place mondiale” derrière la Chine et les Etats-Unis, souligne le ministère.Le géant du sous-continent n’entend pas s’arrêter là. Il veut passer le cap des 500 GW de capacité de production en énergies renouvelables à l’échéance 2030.La plus grande “ferme” solaire au monde, d’une capacité de 30 GW, doit entrer en service à pleine puissance d’ici à 2029 dans le désert indien du Gujarat.L’électricité indienne est-elle plus “verte”?L’annonce du gouvernement est “significative”, reconnaît Avantika Goswami, du Centre pour la science et l’environnement (CSE) de New Delhi, d’autant plus que l’Inde “a des besoins en énergie croissants”.Mais, ajoute-t-elle aussitôt, il ne faut pas confondre capacité de production et production.Les chiffres officiels le confirment, 73% de l’électricité consommée en Inde reste générée par de très polluantes centrales à charbon. Seuls 13% sont issus de panneaux solaires ou d’éoliennes.”La production actuelle issue d’énergies renouvelables reste très faible”, résume Avantika Goswami, “c’est le principal défi de l’Inde”.Pourquoi le charbon reste roi?Par définition, les énergies solaire et éolienne sont intermittentes, soumises aux contraintes de la nature, et peu efficaces dès lors qu’il s’agit de répondre aux pics de consommation.Il faudrait pour cela augmenter considérablement les capacités de stockage de l’électricité produite par le soleil et le vent.”Notre capacité en énergies renouvelables augmente vite: de 25 à 30 GW chaque année”, dit M. Joshi. “Mais sans stockage, nous allons la gaspiller ou alors devoir continuer à nous reposer sur le charbon.”L’Inde ne dispose pour l’heure que d’une capacité de stockage par batteries de 505 mégawatts par heure (MWh), nettement insuffisante. Elle a lourdement investi pour la développer.Le stockage pose aussi la question de la dépendance de l’Inde vis-à-vis de la Chine, première productrice mondiale des terres rares indispensables à la fabrication des batteries.”C’est une préoccupation stratégique”, relève Harjeet Singh, de la Fondation pour le climat. Le charbon devrait donc encore rester le “roi” du marché de l’électricité pendant longtemps.Seuls les barrages ou les centrales à charbon ou nucléaires peuvent pour l’heure répondre aux besoins croissants en électricité du pays le plus peuplé du monde (1,4 milliard d’habitants).Le parc indien de centrales à charbon est jeune, 60% sont âgées de moins de quinze ans, et remplacer les centrales thermiques serait ruineux.Et la réduction des émissions de CO2?L’Inde assure être capable de tenir ses objectifs ambitieux de réduction de gaz à effet de serre. “Nous sommes en ligne pour y parvenir”, dit-on au gouvernement.La barre est haute: baisse de 45% des émissions de carbone d’ici à 2030 et neutralité en 2070.L’Inde est responsable de 7% des émissions de CO2 mondiales, loin derrière la Chine et les Etats-Unis.Pour améliorer sa performance, alors que la demande d’électricité devrait encore doubler d’ici deux ans, le CSE insiste sur une meilleure efficacité des centrales à charbon.”C’est en combinant une forme de +décarbonation du charbon+ et en intégrant plus d’énergies renouvelables dans le réseau que nous réussirons”, juge Avantika Goswami.

Antarctique: des changements “abrupts” en cours, alertent des chercheurs

L’Antarctique semble soumis à une série de changements “abrupts” qui se renforcent mutuellement, aux conséquences potentiellement catastrophiques pour le monde entier, alertent des chercheurs dans une étude publiée mercredi dans la revue Nature.Les scientifiques, pour la plupart basés en Australie, soulignent “l’émergence de preuves de changements rapides” dans l’environnement antarctique: recul de la banquise, ralentissement d’un courant océanique, fonte de la calotte glaciaire et menaces pour certaines espèces comme les manchots empereurs.”L’Antarctique montre des signes inquiétants de changement du point de vue de la glace, de l’océan et des écosystèmes. Certains de ces changements abrupts seront difficiles à arrêter et auront des effets pour les générations à venir”, résume pour l’AFP Nerilie Abram, chercheuse à l’Université nationale australienne et auteure principale de l’étude.Les scientifiques alertent depuis des années sur les risques que pose le changement climatique d’origine humaine pour l’Antarctique et sur les conséquences potentiellement catastrophiques pour l’avenir, comme la montée du niveau des océans entraînée par la fonte des glaces. Mais l’étude montre aussi comment ces changements sont “interconnectés” entre eux et peuvent aussi à leur tour aggraver le changement climatique, souligne Nerilie Abram.Le recul de la banquise réduit par exemple sa capacité à réfléchir l’énergie solaire (effet albedo), exacerbant ainsi le réchauffement. L’institut de recherche polaire britannique (BAS) a aussi montré, dans une étude publiée en juin, que les colonies de manchots empereurs déclinent plus vite que prévu en raison du recul de cette banquise.Le ralentissement du courant océanique antarctique et la fonte des calottes glacières se renforcent aussi mutuellement, un cercle vicieux que les scientifiques qualifient de boucle de rétroaction. Ces phénomènes encouragent à leur tour le réchauffement climatique ou la montée du niveau des océans à long terme.La calotte glaciaire Ouest-Antarctique a déjà été identifiée par les scientifiques comme exposée au risque d’un basculement irréversible en raison de la hausse des températures. Contrairement à la banquise de mer, sa fonte augmente les niveaux des océans, un phénomène susceptible de s’étaler sur des siècles et qui perdurera même si le climat se stabilise.Cette zone de l’Antarctique contient suffisamment d’eau gelée pour faire monter le niveau des océans de la planète d’environ six mètres. La moitié de cette masse, équivalent à environ 3 mètres, serait à risque d’un prochain effondrement irréversible.En conclusion, les auteurs estiment que “la seule façon certaine de réduire le risque de changements abrupts dans l’environnement antarctique est de procéder à des réductions rapides et profondes des émissions de CO2 au cours de cette décennie” et de limiter le réchauffement au plus près de 1,5°C, la limite la plus ambitieuse de l’accord de Paris.

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Antarctique: des changements “abrupts” en cours, alertent des chercheurs

L’Antarctique semble soumis à une série de changements “abrupts” qui se renforcent mutuellement, aux conséquences potentiellement catastrophiques pour le monde entier, alertent des chercheurs dans une étude publiée mercredi dans la revue Nature.Les scientifiques, pour la plupart basés en Australie, soulignent “l’émergence de preuves de changements rapides” dans l’environnement antarctique: recul de la banquise, ralentissement d’un courant océanique, fonte de la calotte glaciaire et menaces pour certaines espèces comme les manchots empereurs.”L’Antarctique montre des signes inquiétants de changement du point de vue de la glace, de l’océan et des écosystèmes. Certains de ces changements abrupts seront difficiles à arrêter et auront des effets pour les générations à venir”, résume pour l’AFP Nerilie Abram, chercheuse à l’Université nationale australienne et auteure principale de l’étude.Les scientifiques alertent depuis des années sur les risques que pose le changement climatique d’origine humaine pour l’Antarctique et sur les conséquences potentiellement catastrophiques pour l’avenir, comme la montée du niveau des océans entraînée par la fonte des glaces. Mais l’étude montre aussi comment ces changements sont “interconnectés” entre eux et peuvent aussi à leur tour aggraver le changement climatique, souligne Nerilie Abram.Le recul de la banquise réduit par exemple sa capacité à réfléchir l’énergie solaire (effet albedo), exacerbant ainsi le réchauffement. L’institut de recherche polaire britannique (BAS) a aussi montré, dans une étude publiée en juin, que les colonies de manchots empereurs déclinent plus vite que prévu en raison du recul de cette banquise.Le ralentissement du courant océanique antarctique et la fonte des calottes glacières se renforcent aussi mutuellement, un cercle vicieux que les scientifiques qualifient de boucle de rétroaction. Ces phénomènes encouragent à leur tour le réchauffement climatique ou la montée du niveau des océans à long terme.La calotte glaciaire Ouest-Antarctique a déjà été identifiée par les scientifiques comme exposée au risque d’un basculement irréversible en raison de la hausse des températures. Contrairement à la banquise de mer, sa fonte augmente les niveaux des océans, un phénomène susceptible de s’étaler sur des siècles et qui perdurera même si le climat se stabilise.Cette zone de l’Antarctique contient suffisamment d’eau gelée pour faire monter le niveau des océans de la planète d’environ six mètres. La moitié de cette masse, équivalent à environ 3 mètres, serait à risque d’un prochain effondrement irréversible.En conclusion, les auteurs estiment que “la seule façon certaine de réduire le risque de changements abrupts dans l’environnement antarctique est de procéder à des réductions rapides et profondes des émissions de CO2 au cours de cette décennie” et de limiter le réchauffement au plus près de 1,5°C, la limite la plus ambitieuse de l’accord de Paris.

Une pétition en ligne contre le prêt de la tapisserie de Bayeux au British Museum

Une pétition mise en ligne le 13 juillet contre le prêt de la tapisserie de Bayeux au British Museum de Londres pour des raisons de conservation de l’oeuvre, comptait près de 45.000 signatures mercredi.”Nous demandons solennellement au président de la République de renoncer à ce projet. Ce prêt serait un véritable crime patrimonial” peut-on lire à la fin de cette pétition créée sur le site change.org par Didier Rykner, directeur de la rédaction du site “La Tribune de l’Art”.Joint par l’AFP, Didier Rykner a estimé que la tapisserie est “beaucoup trop fragile pour être transportée sans grand risque”.”Les spécialistes de la tapisserie, les restaurateurs qui travaillent dessus et les conservateurs disent qu’il y a un risque de déchirures, de chutes de matière, dues aux manipulations et vibrations lors de son transport” a-t-il rappelé.”C’est inadmissible de prendre le risque que cette oeuvre absolument unique soit détériorée” s’est emporté Didier Rykner.La tapisserie est un “récit brodé” datant du XIe siècle de 70 mètres de long qui raconte la conquête de l’Angleterre en l’an 1066 par Guillaume, duc de Normandie, qui deviendra par la suite “Guillaume le conquérant”.Emmanuel Macron a annoncé le 8 juillet le prêt de l’oeuvre au British Museum de Londres de septembre 2026 à juin 2027 en échange de pièces médiévales issues du trésor archéologique de Sutton Hoo.Dans une vidéo mise en ligne sur Youtube par la préfecture du Calvados en février 2025, Cécile Binet, conseillère musées de la DRAC de Normandie, affirmait que la tapisserie est “trop fragile pour être déplacée sur une grande distance” et que “toute manipulation supplémentaire” était “un risque pour sa conservation”.Quelques semaines après ces déclarations, la décision a été prise de “l’envoyer à Londres. Ça n’a aucun sens, c’est uniquement politique et diplomatique” a jugé Didier Rykner.Une étude de faisabilité du transport de la tapisserie de Bayeux vers Londres a été réalisée par des restauratrices en mars 2022, a-t-on appris de sources concordantes..”Cette étude, on refuse de me la communiquer, elle reste confidentielle” s’est agacé M. Rykner, “le ministère de la Culture dit qu’il y a eu des études qui ont montré que l’oeuvre était transportable, montrez-les nous, je voudrais bien les voir !”.Sollicitées par l’AFP, ni la DRAC de Normandie, ni le ministère de la Culture, ni les restauratrices n’avaient répondu mercredi après-midi.

Corps retrouvés dans la Seine à Choisy-le-Roi: un homme en garde à vue pour meurtres

Un homme a été placé en garde à vue mercredi matin pour meurtres après la découverte de quatre corps dans la Seine le 13 août dans la ville de Choisy-le-Roi (Val-de-Marne), a indiqué le parquet de Créteil sollicité par l’AFP. “Un homme a été placé ce matin en garde à vue pour meurtres en concours” dans les locaux de la brigade criminelle de la police judiciaire de Paris, a indiqué cette source, confirmant une information du Parisien.”Dans l’intérêt de la procédure, le parquet de Créteil ne fera en l’état aucun autre commentaire dans ce dossier”, a ajouté cette source.Un “concours d’infractions” survient “lorsqu’une infraction est commise par une personne avant que celle-ci ait été définitivement condamnée pour une autre infraction”, selon l’article 132-2 du code pénal.Lorsqu’il s’agit de meurtres, la garde à vue pour ce motif peut durer jusqu’à 96 heures.Le parquet avait ouvert précédemment deux enquêtes pour homicide volontaire après la découverte de traces de violences sur deux des quatre corps.Le 13 août, un corps flottant dans la Seine avait été repéré par un passant près du pont de Choisy, qui relie cette ville de banlieue à Créteil.En inspectant la zone, les sapeurs-pompiers et les forces de l’ordre avaient découvert trois autres corps immergés.”La découverte de quatre corps immergés dans la Seine dans un périmètre restreint pourrait s’expliquer par la configuration du fleuve à cet endroit”, avait précisé samedi le parquet dans son communiqué.Le fleuve coule plus lentement à ce niveau, ce qui accroît les risques de noyade mais pourrait également expliquer que des corps noyés en amont soient charriés par le courant jusqu’à cette zone, estimait alors une source proche du dossier qui n’excluait aucune hypothèse. Un premier corps, resté immergé moins longtemps, est désormais identifié. Il s’agit d'”un homme, âgé d’une quarantaine d’années et domicilié dans le Val-de-Marne”.Quant aux trois autres cadavres, y compris celui pour lequel la deuxième enquête a été ouverte, “eu égard à l’état très dégradé des corps retrouvés, du fait de leur immersion dans l’eau, il était seulement possible de déterminer que les défunts étaient trois hommes, adultes, sans plus de précision”, précisait encore le parquet dans son communiqué.”De nombreux examens techniques (notamment médico-légaux) et investigations sont en cours afin notamment d’établir l’identité des trois défunts non identifiés, mais aussi les circonstances et la date de décès de l’ensemble des corps retrouvés”, ajoutait le ministère public.

Jean-Pierre Papin rejoint RMC comme consultant

Légende de l’OM et Ballon d’or 1991, l’ancien footballeur Jean-Pierre Papin rejoint la radio RMC comme consultant, a annoncé cette dernière mercredi.Chaque dimanche, de 17H00 à 19H30, JPP interviendra dans “L’Intégrale foot” pour le multiplex des matches de L1, aux côtés de la journaliste Carine Galli, autre recrue de la radio.En plus de sa présence le dimanche, il sera également chroniqueur dans l’émission “Rothen s’enflamme” menée par l’ancien joueur Jérôme Rothen, du lundi au vendredi de 18H00 à 20H00.Vainqueur de la Ligue des champions avec l’AC Milan en 1994, Jean-Pierre Papin, 61 ans, a marqué 30 buts en 54 sélections en équipe de France. Sa carrière est intimement liée à l’Olympique de Marseille, où il a joué de 1986 à 1992.Au temps de sa splendeur, l’attaquant était l’une des personnalités les plus connues de France tous domaines confondus, ce qui lui avait valu d’avoir sa marionnette dans l’émission satirique “Les Guignols de l’info” sur Canal+.

Comment l’Europe cherche à parler le Trump

Bien travailler le casting, se répartir les rôles, rebondir en cas d’impasse: depuis le retour de Donald Trump au pouvoir, les Européens planchent sur la meilleure formule pour faire affaire avec le président américain. Un numéro qu’ils ont déroulé lundi à Washington et espèrent répéter tout au long des négociations sur l’Ukraine.L’opération séduction des sept leaders européens, dépêchés à la Maison Blanche pour faire corps avec Volodymyr Zelensky après les inquiétudes nées du sommet en Alaska, a visiblement ravi Donald Trump.”Il n’y a jamais eu un tel groupe” à la Maison Blanche, a salué le milliardaire républicain, peu coutumier des propos flatteurs sur les Européens. “Ces personnes représentent vraiment les nations européennes”, a affirmé le président dans une interview mardi. “Ce sont des gens très bien qui veulent mettre fin à la guerre” entre la Russie et l’Ukraine.- “Préparés et coordonnés” -Neuf dirigeants installés autour d’une longue table en bois du 1600 Pennsylvania Avenue, échangeant sur comment résoudre le conflit le plus sanglant en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale devant les télévisions du monde entier.La réunion à Washington fut absolument unique en son genre.Elle fut aussi rythmée par des commentaires particulièrement élogieux de Donald Trump à l’égard de ses homologues européens, qui tentent par tous les moyens de peser dans les discussions sur la sécurité de leur continent: “mon ami” Keir Starmer; Emmanuel Macron, que “j’ai aimé dès le premier jour”; Friedrich Merz au “magnifique  bronzage”; Ursula von der Leyen “probablement plus puissante que tous les autres autour de cette table”…Souvent critiqués pour leurs difficultés à dialoguer avec le président américain, les Européens étaient cette fois-ci “très bien préparés et coordonnés”, a assuré le chancelier allemand Friedrich Merz à l’issue de cette rencontre.”Je pense que cela a beaucoup plu au président américain, dans le sens où il a remarqué que nous, Européens, parlions d’une seule voix”, a-t-il estimé.Les préparatifs pour cette réunion ont débuté dès samedi quand, lors d’un appel rendant compte du sommet avec Vladimir Poutine, Donald Trump a invité Volodymyr Zelensky à la Maison Blanche et ouvert la porte à ce que quelques dirigeants européens l’accompagnent, selon un responsable européen.Lors d’une série d’appels, les capitales européennes ont ensuite débattu de cette proposition: fallait-il l’accepter, en risquant une embuscade dans le Bureau ovale? Et si oui, qui envoyer à la fois légitime pour représenter les Européens et capable de dialoguer avec Donald Trump?- “Tentatives maladroites” -L’équipe est officialisée dimanche matin. Les leaders des grandes puissances européennes — la France, l’Allemagne, l’Italie et le Royaume-Uni — annoncent leur venue à Washington. Tout comme le président finlandais, qui a le double avantage d’avoir déjà joué au golf avec Donald Trump, et de diriger un pays frontalier de la Russie.Quelques heures plus tard, Volodymyr Zelensky fait un crochet par Bruxelles et s’affiche aux côtés de la présidente de la Commission européenne, qui complète le casting avec le secrétaire général de l’Otan, Mark Rutte. Le chef de l’Alliance atlantique, qui cultive depuis longtemps sa relation avec Donald Trump, est chargé d’amorcer les échanges lundi avec le président américain, selon un des participants des réunions à la Maison Blanche.Chaque dirigeant aborde ensuite un différent aspect du conflit, Ursula von der Leyen, mère et grand-mère, insistant par exemple sur le sort des enfants ukrainiens enlevés par les forces russes. A chaque fois que le locataire de la Maison Blanche paraît bloqué sur un dossier, une autre personne rebondit pour tenter de recentrer les discussions.Au-delà de la seule réunion à Washington, la décision est prise par certains d’adapter légèrement leur vocabulaire pour parler du conflit. Eviter ainsi le mot “cessez-le-feu”, une expression qui contrarie Donald Trump, exhorter plutôt la Russie à “arrêter les massacres”.De la même manière, employer le terme très vague de “présence” en Ukraine quand on débat des éventuelles garanties de sécurité qu’Européens et Américains pourraient offrir à Kiev en cas d’accord de paix avec Moscou.Cette offensive de charme des Européens suffira-t-elle pour mener à bien un processus de négociation qui s’annonce extrêmement difficile?Mercredi, le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a dénoncé les tentatives “maladroites” des Européens pour tenter d’influencer le président américain. Preuve, peut-être, que Moscou s’inquiète de leur impact.