“Pas d’acharnement”: début des réquisitions au procès de Marine Le Pen et du RN
Début d’une journée de réquisitions pour Marine Le Pen. Après un mois et demi d’audience au procès du Rassemblement national, la cheffe de file de l’extrême droite est fixée mercredi sur les peines réclamées contre elle, son parti et 24 autres prévenus.L’audience a débuté vers 09H45 par une introduction de la procureure Louise Neyton. “Nous ne sommes pas ici aujourd’hui en raison d’un acharnement”, ni à cause d’une dénonciation “du Parlement européen”, mais au terme “d’une longue information judiciaire”, a-t-elle déclaré.”Vous prendrez votre décision au vu des pièces du dossier”, et après “six semaines d’audience” et des “débats particulièrement fournis”, a poursuivi la magistrate, sous l’oeil de Marine Le Pen, assise, stylo à la main, au premier rang du banc des prévenus.”Je pense que le parquet va essayer de défendre la cause qu’il a initiée depuis dix ans. Il faut bien justifier cette procédure qui est apparue plus que branlante”, avait-t-elle déclaré à la presse à son arrivée au tribunal.”Je suis dans le même état d’esprit que la semaine dernière, que la semaine d’avant. C’est le déroulé normal d’un procès, avec aujourd’hui une accusation qui accuse, ce n’est pas non plus très original”.Les réquisitions des deux représentants du parquet, Louise Neyton et Nicolas Barret, doivent durer toute la journée. Ils devraient longuement développer leur analyse du “système” qui a selon eux été mis en place au Front national (devenu Rassemblement national) entre 2004 et 2016.”Vous constaterez que les faits qui vous sont soumis présentent un caractère inédit, par leur ampleur, leur durée mais aussi et surtout par le caractère organisé, optimisé, systémique et systématique de leur commission”, a martelé Louise Neyton. “Ils ont porté une atteinte grave et durable aux règles du jeu démocratique, européen mais surtout français et à la transparence de la vie publique”.Selon l’accusation, un “système de gestion centralisé” a été établi pour “vider” les enveloppes de 21.000 euros par mois auxquelles les députés européens avaient le droit, pour rémunérer des assistants parlementaires “fictifs” qui travaillaient en réalité pour le parti (en tant que garde du corps, graphiste ou secrétaire), en vue de “soulager les finances”.Les procureurs doivent ensuite s’attarder sur le cas de chacun des prévenus: les neuf ex-eurodéputés frontistes, leurs 12 anciens assistants parlementaires, les experts-comptables et le trésorier, et enfin le parti lui-même. Au total, on compte 26 prévenus, jugés devant le tribunal correctionnel pour détournement de fonds publics, complicité ou recel de ce délit.Enfin, en fin d’après-midi ou début de soirée, les procureurs devraient annoncer les peines requises contre chacun.- “Candidate à la présidentielle” -Les prévenus encourent des peines allant jusqu’à 10 ans d’emprisonnement, un million d’euros d’amende et une peine d’inéligibilité, qui pourrait sérieusement entraver les ambitions de Marine Le Pen à la présidentielle de 2027.Si une telle peine était prononcée, elle aurait “des conséquences extrêmement graves”, a-t-elle plaidé à la barre. “Cela aurait pour effet de me priver d’être candidate à la présidentielle, voilà ”.”Derrière il y a 11 millions de personnes qui ont voté pour le mouvement que je représente. Donc demain potentiellement, ce sont des millions et des millions de Français qui de fait se verraient privés de leur candidat à la présidentielle”, avait-elle soutenu.Depuis l’ouverture le 30 septembre de ce procès, où elle a assisté à quasiment toutes les audiences, la triple candidate à la présidentielle a été interrogée sous plusieurs casquettes: celle d’ancienne députée européenne, pour s’expliquer sur des contrats litigieux conclus avec certains de ses assistants parlementaires, celle d’ancienne cheffe du parti (entre 2011 et 2016), et enfin en tant que représentante du Rassemblement national, jugé en tant que personne morale. Elle a eu un pouvoir de l’actuel président, Jordan Bardella, pour cela.A chaque fois, elle a clamé son “innocence”, celle de son parti et de ses coprévenus. “Aucun” système, mais beaucoup de “mensonges”, de “fictions” et de “malentendus”,  a-t-elle juré à la barre, disant aussi son “sentiment” que l’opinion du tribunal “était déjà faite”. Le Parlement européen a évalué son préjudice financier à 4,5 millions d’euros, mais n’en réclame que 3,4 (une partie ayant été remboursée).Â
Ruffin souhaiterait une “colère sociale” mais craint la résignation
Le député ex-LFI François Ruffin souhaiterait une “colère sociale” face aux annonces de plans sociaux, comme chez Michelin, mais craint davantage une “résignation” qui se traduira, selon lui, dans une “colère politique froide” dont bénéficiera le Rassemblement national. “J’aimerais une colère sociale qui en effet se dise mais bon sang, comment ça se fait que ceux qui ont tenu le pays debout, les ouvriers, les employés soient aujourd’hui rationnés tandis que ça se gave là haut”, a déclaré mercredi le député picard sur Sud Radio.Mais “je ne pense pas qu’elle aura lieu. Je redoute que ce soit la résignation qui l’emporte. Mais il y aura une autre traduction, ce sera une colère politique, une colère politique froide”, qui bénéficiera au RN, a-t-il ajouté.Pour le député, qui siège désormais avec les écologistes, “nous sommes dans un temps de tempête mais nous n’avons plus de capitaine et nous n’avons plus d’équipage” depuis la dissolution de l’Assemblée et les dernières législatives, a-t-il jugé. “On va faire de la gestion à la petite semaine quand ça souffle fort”, a-t-il regretté, en appelant à nouveau à davantage de protectionnisme en Europe.”L’Europe ouverte à tous les vents, la mondialisation, ça suffit ! Il faut des protections douanières, des taxes aux frontières de l’Europe”, a-t-il martelé.
Budget: le gouvernement prévoit presque 1,6 milliard d’euros pour décarboner l’industrie
Le gouvernement a présenté mardi un amendement prévoyant un soutien d’1,55 milliard d’euros pour la décarbonation de l’industrie, dans le cadre du débat parlementaire sur un budget 2025 pourtant contraint par la dérive des finances publiques, a-t-on appris auprès du ministère de l’Economie.”La décarbonation de notre industrie est un élément essentiel de notre stratégie économique. Elle nécessite des investissements privés et publics d’ampleur”, a déclaré le ministre de l’Economie, Antoine Armand, dans un commentaire transmis à l’AFP. “Cette décision, qui marque une évolution notable dans le projet initial de budget, s’inscrit pleinement dans cette stratégie et soutiendra des projets clefs pour produire en France en émettant moins de carbone”, a-t-il ajouté.Cet amendement a été déposé à l’identique par le vice-président de l’Assemblée nationale et ancien ministre de l’Industrie Roland Lescure. Ce dernier est le signataire, avec des élus de tous bords, d’une tribune dans La Tribune Dimanche qui demandait au gouvernement de maintenir les aides publiques aux entreprises pour la décarbonation de l’industrie dans le budget 2025.- “Compétitivité” -“Ces aides doivent permettre de sécuriser l’atteinte des objectifs nationaux et européens à horizon 2030 en matière de baisse des émissions de gaz à effet de serre”, expose l’amendement publié sur le site de l’Assemblée nationale. Outre le financement de la construction d’usines de batteries, d’électrolyseurs, de réseaux de captage de CO2 ou de champs éoliens, “elles permettront par ailleurs de sécuriser la présence des sites industriels sur des secteurs très émetteurs dans la durée, alors qu’ils sont soumis à une forte concurrence internationale, pouvant profiter du caractère moins-disant en matière environnementale, sociale et sur le prix du carbone”, souligne-t-il. Le ministère de l’Economie a indiqué à l’AFP que le texte serait examiné par le Sénat dans le cadre du “volet dépenses”, après le rejet mardi par l’Assemblée nationale, avec les voix de la coalition gouvernementale et du RN, du projet de loi que la gauche a contribué à largement réécrire.Fruit de discussions avec des entreprises industrielles, “cet amendement important est aussi une réponse aux discussions qu’Antoine Armand et Marc Ferracci (le ministre de l’Industrie, NDLR) ont eues avec (…) le socle commun et notamment Ensemble pour la République”, a-t-on précisé à Bercy. Le gouvernement a multiplié les gestes envers sa fragile coalition à l’Assemblée. De son côté, la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher a estimé que “la décarbonation de l’industrie est une brique majeure de l’atteinte de nos objectifs climatiques. Ces nouveaux financements, qui donnent de la visibilité aux industriels et leur permettront d’investir pour l’avenir s’inscrivent dans le cadre de l’ambition que nous portons au travers de la planification écologique”, dans une déclaration transmise à l’AFP mercredi.A Bercy, on évoque également un enjeu de “compétitivité” pour l’industrie dans “un contexte économique difficile pour certains secteurs industriels, notamment du fait des surcapacités chinoises sur le marché qui font baisser les prix”, alors que de grands secteurs industriels comme l’automobile ou la chimie annoncent de nombreuses suppressions d’emploi.- Economies -Un recensement a déjà permis d’identifier 81 projets industriels majeurs de décarbonation, d’après Bercy. Notamment auprès des 50 sites qui totalisent près de 60% des émissions de carbone de l’industrie.   Le gouvernement souhaitant un effort budgétaire de 60 milliards d’euros l’an prochain, surtout en réduisant les dépenses, des “pistes de réflexion” sont en cours pour identifier des mesures d’économies en parallèle.Fin 2022, Emmanuel Macron avait proposé un pacte de décarbonation aux 50 sites les plus émetteurs de CO2 en France en leur promettant un doublement de l’aide publique à 10 milliards d’euros en échange d’un doublement de leur effort en la matière. Selon Bercy, Antoine Armand doit se rendre jeudi à Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône), où se trouve la deuxième zone industrielle la plus émettrice de CO2 après Dunkerque.
Most Asian markets extend losses as Trump fears build
Asian markets fell again Wednesday as traders fret over the impact of Donald Trump’s presidency on the Chinese and global economies, with fears that his policies could also reignite US inflation.The prospect of prices spiking again on the back of tax cuts, import tariffs, and an easing of regulations gave fresh impetus to the dollar, which has rallied since the Republican’s election win last week.Traders are also keeping tabs on bitcoin after it came within a whisker of breaking $90,000 for the first time, though observers are betting on it hitting $100,000 owing to Trump’s pro-crypto campaign pledges.After an initial rally in the wake of the tycoon regaining the White House, Asian markets have pulled back this week as his cabinet begins to emerge.The naming of known China hawks to key positions has fuelled concerns about another debilitating trade war between the economic superpowers.”We expect the effective tariff rate on US imports from China to rise to around 40 percent,” said Harry Murphy Cruise at Moody’s Analytics.”That would effectively double the rate today and be a similar increase to that seen during the first trade war. It’s likely the threat of further tariffs up to the touted 60 percent would be used as a negotiating tool,” he told AFP.”China would almost certainly follow suit, imposing tariffs of its own of equal magnitude.”The threat of another standoff comes as Beijing struggles to kickstart growth at home, unveiling a raft of measures at the end of September but leaving traders disappointed with anything new at a much-anticipated announcement Friday.Uncertainty about the outlook heading into 2025 was weighing on Asian equities, with Hong Kong, Tokyo, Sydney, Seoul, Taipei, Wellington and Mumbai all in the red.Still, Shanghai, Singapore, Manila and Bangkok rose, while London opened higher. Paris and Frankfurt dipped at the open.The selling came after a negative lead from Wall Street, where all three main indexes finished in the red as investors took a breather from a week-long rally to more record highs.Bitcoin was sitting at 87,654.The dollar extended gains against its peers, having tapped a one-year high versus the euro, while it pushed back above 155 yen.The greenback has risen as dealers pare bets on Federal Reserve interest rate cuts after Trump’s win, with two seen through to June, compared with four forecast before the election, according to Bloomberg.Focus is now on the release of key US October consumer price data due later in the day, with expectations for a slight uptick from the previous month.The reading will be pored over for an idea about the central bank’s plans for borrowing costs when it meets again in December.It cut rates 25 basis points last week, having slashed them by 50 points in September, the first since the start of the pandemic.- Key figures around 0810 GMT -Tokyo – Nikkei 225: DOWN 1.7 percent at 38,721.66 (close)Hong Kong – Hang Seng Index: DOWN 0.1 percent at 19,823.45 (close)Shanghai – Composite: UP 0.5 percent at 3,439.28 (close)London – FTSE 100: UP 0.1 percent at 8,034.76Dollar/yen: UP at 155.07 yen from 154.59 yen on TuesdayEuro/dollar: DOWN at $1.0606 from $1.0625Pound/dollar: DOWN at $1.2737 from $1.2748Euro/pound: DOWN at 83.27 pence from 83.34 penceWest Texas Intermediate: UP 0.1 percent at $68.18 per barrelBrent North Sea Crude: UP 0.1 percent at $71.96 per barrelNew York – Dow: DOWN 0.9 percent at 43,910.98 (close)