Tunics & turbans: Afghan students don Taliban-imposed uniforms

Since the start of the school year in March, Afghan boys have been required to wear new uniforms of turbans and long tunics, following an order to adopt outfits reflecting Taliban rule.The Taliban government’s education ministry cites strengthening discipline, masking social inequalities and promoting what the authorities see as true Islamic attire as reasons for the dress code change — a move that has sparked division.”Islam has preserved and strengthened the standards of modesty and dignity by paying attention to clothing. Sharia clothing defines the identity of a Muslim male and female,” the ministry said in its directive.”Sharia clothing is a means to preserve the dignity of the individual and protect the society against moral degradation.”Before the Taliban authorities swept back to power in 2021, the shalwar kameez and turban — traditional wear in the region — were uncommon in academic or professional settings. Since their return, the streets of Kabul and other areas have become more uniform, with many men opting for the monochrome loose trousers and long tunic.Once mostly limited to religious schools, the shalwar kameez with a turban or hat are now mandatory for all students, whether in public or private schools.Girls are already from a young age required to wear uniforms, often a long black dress over matching trousers with a white headscarf, but can no longer study past primary school in non-religious institutions.- ‘Turned away’ -Male students must wear a light blue shalwar kameez along with a cap up to the age of around 15, afterwards donning white and wearing a turban.The rule — ordered by the Taliban Supreme Leader Hibatullah Akhundzada — took time to be enforced and is still implemented unevenly across the country.In western Herat, student Nassir Ahmad said few pupils wore the new uniform at the start of the school year, but now they have no choice.”Our teachers told us not to come without it. If we don’t have the uniform and the cap, we can’t enter the classroom,” the 13-year-old told AFP.”I saw several of my friends turned away because they didn’t have a turban on,” said 17-year-old Qassim.He said morality police from the department for the Promotion of Virtue and Prevention of Vice came to the schools to ensure the rules are being followed.In the Taliban heartland of southern Kandahar, several students told AFP they were pleased with their new clothing.Mohammad Wali, a student at the Mahmoud Tarzi school, said he was “very happy” to wear the “Prophet’s clothing”.”It distinguishes students from other people in the street,” said the 17-year-old.In the capital Kabul, some students wear the turban while at school, only to stuff it into their bags as soon as they leave. – Too expensive -Among teachers and school principals — also told to swap their suits and ties or casual clothes for shalwar kameez and a black turban — some disapproved of the measure.”Today, everyone looks the same. A doctor no longer looks like a doctor and a cook no longer looks like a cook,” said the principal of a Kabul school, speaking to AFP on condition of anonymity.”The uniform does create discipline,” the principal conceded, having swapped out his suit and tie nearly four years ago to avoid trouble.But for some families, he said, paying the average 1,000 Afghanis ($14) per uniform is a burden in a country where 85 percent of the population lives on less than a dollar a day, according the UN.”If a family has five or six children, how are they supposed to manage?” he asked.Students now wear their new uniforms in often dilapidated schools with meager resources.In remote areas, lessons are sometimes held outdoors under the shade of a tree. The Kabul principal said at first he didn’t sanction students out of uniform, but now education ministry officials show up at his school two to three times a week to check whether students are complying.”People in Afghanistan have no choice,” he said. “They obey and cannot complain.”strs-cgo/sw/dhc

Transport scolaire: les contrôles de chauffeurs vont être “multipliés” estime Tabarot

Le ministre des Transports Philippe Tabarot a annoncé mercredi que les contrôles de chauffeurs de cars scolaires, notamment pour déceler une éventuelle prise de stupéfiants, allaient être “multipliés, de manière inopinée”, trois mois après un accident ayant provoqué la mort d’une lycéenne.Le gouvernement présente mercredi matin un plan pour le renforcement de la sécurité routière du transport scolaire, en présence des opérateurs, des autorités organisatrices des transports et des fédérations professionnelles.Chaque jour, pour rejoindre leur établissement, 1,9 million d’élèves empruntent les transports scolaires. Le ministère des Transports dénombre plus de 30.000 conducteurs de cars et bus scolaires.”L’accident survenu à Châteaudun, le jeudi 30 janvier, ayant coûté la vie à une lycéenne et les contrôles qui s’en sont suivis, ont notamment mis en évidence des cas préoccupants de conduite après usage de stupéfiants parmi les conducteurs de transports scolaires”, indiquait mardi le ministère dans un communiqué.Mercredi sur TF1, Philippe Tabarot a annoncé qu’une “quinzaine de mesures allaient être présentées” dans le cadre de ce plan transports scolaires.Alors que “plus de 10.000 contrôles” de chauffeurs ont été réalisés depuis l’accident mortel de Chateaudun, “nous avons souhaité avec les opérateurs multiplier les contrôles au sein même” des entreprises, “de manière inopinée, concernant les stupéfiants. Ce seront des tests qui seront opérés par entreprises de transport plusieurs fois dans l’année de manière aléatoire”, a annoncé le ministre.Par ailleurs, “et là c’est dans une échéance de plusieurs mois, mais je souhaite (…) que la filière avance sur quelque chose qui puisse permettre de controler les chauffeurs dès qu’ils montent dans le bus”, avec l’objectif de “stopper le démarrage” du car en cas de contrôle positif. “Mais cela demande quelques mois pour que la technologie puisse être avancée, pour pouvoir notamment contrôler tout type de drogue que ce soit le cannabis mais malheureusement quelque fois la cocaïne ou des dérivés comme la kétamine”.Parmi les autres mesures, M. Tabarot a annoncé que le plan prévoyait de “renforcer les contrôles de police très régulièrement; avoir une meilleure formation des conducteurs sur les risques de prise de produits stupéfiants; sécuriser les bus pour les enfants, avec le port de la ceinture”.Il a aussi évoqué “l’utilisation de caméras pour prévenir le conducteur sur une perte d’attention” ou encore “la possibilité pour les enfants, à travers un numéro de téléphone, de contacter des personnes référentes pour dire que quelque chose se passe dans le bus qui n’est pas conforme”.

Dans les restaurants autour du Vatican, carbonara et burrata prisées des cardinaux

Pâtes à la carbonara, escalopes de veau recouvertes de jambon cru: les cardinaux apprécient la cuisine romaine traditionnelle, qui sied à leurs goûts restés “simples”, selon les restaurateurs de la via Borgo Pio à quelques mètres de la place Saint-Pierre.Dans cette rue animée qui concentre de nombreux restaurants, bars et magasins de souvenirs, Federica Gianmmaria a commencé mardi à accueillir ses premiers clients pour le service de midi.”Cela fait 60 ans que nous sommes ici. Ce restaurant appartenait à ma grand-mère. Et on peut dire que les cardinaux m’ont vue grandir au fil du temps”, témoigne la trentenaire sur le seuil du restaurant “Arlu”.”Ils viennent ici non seulement parce qu’on y mange bien, du moins je l’espère, mais aussi parce que c’est vraiment une relation fraternelle, de famille qui s’est créée” entre nous, ajoute-t-elle, décrivant les cardinaux comme des personnes très accessibles qui fréquentent son restaurant au déjeuner.Une humilité qui prévaut aussi dans leurs goûts culinaires, selon elle: ils aiment “surtout les choses les plus simples” comme la saltimbocca (une escalope de veau recouverte de jambon cru, spécialité de Rome, NDLR), la burrata ou les pâtes à la carbonara.A quelques mètres de là, une autre institution du quartier, “Il Papalino”, a également vu défiler nombre de cardinaux, auxquels l’établissement se fait un devoir de garantir le maximum de confidentialité.”Nous les avons toute l’année. L’un en particulier est un habitué, mais je ne peux pas mentionner de nom car la discrétion est la caractéristique de cet établissement”, explique Anna Maria Scialanga, à la tête de l’affaire familiale avec son mari.”En général, ils ne restent jamais dans la première salle” car ils veulent “être un peu à l’écart”, souligne-t-elle depuis un étroit comptoir situé à l’intérieur du restaurant, en retrait de l’agitation croissante de la via Borgo Pio.Ils viennent “d’Argentine, d’Europe du Nord, (…) nous en avons eu beaucoup”, poursuit-elle, “principalement pour dîner”.Chez “Il Papalino” aussi, la simplicité des goûts cardinalices est mise en avant. “Ils mangent notre cuisine romaine traditionnelle”, qui est une cuisine “populaire”, explique Anna Maria Scialanga, citant “les pâtes à l’amatriciana (une sauce à base de tomate, pecorino et joue de porc fumée) et à la gricia (avec du pecorino, du poivre et de la joue de porc fumée)”.”Comme second plat, ils prennent la saltimbocca à la romaine, des tripes ou bien de la queue de boeuf”, poursuit-elle.- Cornet “Vaticono” -En dépit de l’approche du conclave, au cours duquel 133 d’entre eux seront chargés d’élire un successeur au pape François, décédé le 21 avril, “je les ai vus tous très tranquilles, pensifs car le moment l’exige, mais tous très calmes”, assure Anna Maria Scialanga.Benito Cannizzaro, le patron de la pizzeria Marcantonio, déplore pour sa part que les cardinaux se fassent plus rares depuis les funérailles du jésuite argentin.”D’habitude, nous avons beaucoup de cardinaux, mais pas ces jours-ci. Il y a trop de journalistes dans les parages et ils ne sortent pas”, lance-t-il, avant de s’interrompre pour aborder deux touristes arrêtés devant la carte du restaurant.A en croire les photos accrochées aux mur de “L’Arena del gelato”, au tout début de la via Borgo Pio, c’est en dégustant une glace qu’on a peut-être le plus de chance de croiser un faiseur de papes.Sur l’une d’elles, le propriétaire des lieux, Giuseppe Longobardi, pose aux côtés du cardinal du Canada, Thomas Christopher Collins, qui tient un cornet de glace à la main.”Collins vient souvent”, explique Rossella derrière son imposante vitrine assaillie de touristes.”Depuis 13 ans, beaucoup de cardinaux, évêques, archevêques sont venus chez nous. Hier, par exemple, il y avait par hasard le cardinal du Nicaragua, habillé comme un simple prêtre”, raconte Giuseppe.Leopoldo José Brenes Solórzano a pris “une glace à la vanille dans un petit pot”, croit se souvenir sa soeur.Mais le produit phare de “L’Arena del gelato”, qui propose pas moins de 24 parfums, reste le “vaticono”, sorte de crêpe cuite minute puis roulée en forme de cornet (“cono” en italien) pour y accueillir les boules de glace.Si le glacier a créé le parfum “dulce de leche” il y a treize ans en hommage à l’élection du pape François, originaire d’Argentine, rien n’est prévu pour son successeur.”Nous ne voulons pas surfer sur cette vague pour vendre un peu plus de glace, faire de la publicité”, relève Giuseppe, qui juge que ce serait “déplacé”.

A Singapour, des podcasts donnent voix à l’opposition

Depuis leur mini studio d’enregistrement, Terence Chia et Haresh Tilani diffusent une parole rare dans l’univers hautement contrôlé des médias singapouriens: les voix des personnalités politiques de l’opposition avant les prochaines élections.Les deux hommes ont créé Yah Lah But, un podcast populaire dans la cité-Etat, avec la promesse de fournir “les conversations et les interviews les moins censurées du pays très censuré de Singapour”, selon sa description sur YouTube. L’émission — dont le titre fait référence à une façon familière de dire “oui mais” à Singapour — s’inscrit dans une nouvelle vague de podcasts sur la politique singapourienne qui offre une couverture différente des élections qui auront lieu le 3 mai.”Nous n’avons pas peur, je pense qu’il y a un réel désir d’entendre des opinions alternatives”, dit Terence Chia, un ancien banquier qui s’est reconverti dans la création de podcast.Selon Reporters sans frontières, “la liberté de la presse et l’indépendance éditoriale sont peu respectées” à Singapour. L’ONG place la cité-Etat d’Asie du Sud-Est à la 126ème place sur 180 pays, dans son classement de la liberté de la presse.Le paysage médiatique national est dominé par deux grands acteurs liés au gouvernement: Singapore Press Holdings et MediaCorp.Toutefois, la couverture de l’opposition s’est améliorée cette dernière décennie, et la multiplication des podcasts d’information montre une volonté de faire parler des voix alternatives. “On ne fait pas que taper sur +l’establishment+, on le défie”, assure à l’AFP Haresh Tilani, un ex-cadre de l’aviation, qui présente Yah Lah But avec Terence Chia.Avant les élections, Yah Lah But s’est concentré sur des sujets politiques et a produit de longues interviews avec des personnalités des deux côtés de l’échiquier, adoptant un ton franc.”Au Parlement, dans les rassemblements et les grands médias, on voit un aspect de ces personnes, mais les podcasts permettent de voir leur côté humain”, selon M. Tilani.- L’opposition gagne du terrain -Les observateurs s’attendent à ce que le Parti d’action populaire (PAP), au pouvoir depuis 1959 et qui détient une majorité des sièges au Parlement, remporte encore les élections du 3 mai. Mais l’opposition a gagné du terrain ces dernières années et ce prochain scrutin est perçu comme un référendum sur la popularité du PAP et du Premier ministre Lawrence Wong. Malgré la portée limitée des podcasts, le président du Parti démocratique de Singapour (SDP), Paul Tambyah, souligne qu’ils constituent “sans aucun doute” une meilleure plateforme que les médias traditionnels pour les acteurs hors du parti au pouvoir.Chee Soon Juan, le secrétaire général du SDP, a affirmé n’avoir jamais été invité par un média traditionnel pour une longue interview au cours de ses trois décennies de vie politique. Mais le Daily Ketchup, un autre podcast populaire, l’a reçu pendant une heure et demie.”Même si le gouvernement s’ouvre, je ne suis pas sûr que les médias sachent quoi faire”, tellement ils ont “été habitués à un certain style de couverture de l’information”, relève P.N. Balji, un journaliste spécialiste de l’univers médiatique singapourien.Contactés par l’AFP, les médias traditionnels n’ont pas répondu aux demandes d’entretiens.- “Demande latente” -Depuis que la popularité des podcasts décolle, l’opposition n’a pas perdu de temps.Harpreet Singh, un candidat débutant pour le parti des travailleurs, a fait l’objet d’un épisode de Yah Lah But qui a attiré près de 100.000 vues, un chiffre énorme pour une longue interview à Singapour.L’épisode du Daily Ketchup sur le dirigeant du SDP Chee Soon Juan, enregistré mi-avril, a lui recueilli 126.000 vues, ce qui prouve la “demande latente” pour ce type de formats avec des politiciens, explique Jonathan Chua, l’un des animateurs.En janvier, le Daily Ketchup avait réussi un coup d’éclat en décrochant une interview du Premier ministre Lawrence Wong, qui affiche 269.000 vues à ce jour.Les podcasts ont “considérablement élargi l’accès de l’opposition au public”, selon Cherian George, un expert en politique et en médias de Singapour. Cela “fait pression sur les médias traditionnels pour qu’ils réduisent leur parti pris en faveur de +l’establishment+”, estime-t-il.Les animateurs de Yah Lah But sont convaincus que les podcasts joueront un rôle plus important à l’avenir. “Les podcasts offrent une plateforme permettant de poser des questions vraiment difficiles que les médias traditionnels ne sont pas en mesure de poser”, conclut Terence Chia.

A Singapour, des podcasts donnent voix à l’opposition

Depuis leur mini studio d’enregistrement, Terence Chia et Haresh Tilani diffusent une parole rare dans l’univers hautement contrôlé des médias singapouriens: les voix des personnalités politiques de l’opposition avant les prochaines élections.Les deux hommes ont créé Yah Lah But, un podcast populaire dans la cité-Etat, avec la promesse de fournir “les conversations et les interviews les moins censurées du pays très censuré de Singapour”, selon sa description sur YouTube. L’émission — dont le titre fait référence à une façon familière de dire “oui mais” à Singapour — s’inscrit dans une nouvelle vague de podcasts sur la politique singapourienne qui offre une couverture différente des élections qui auront lieu le 3 mai.”Nous n’avons pas peur, je pense qu’il y a un réel désir d’entendre des opinions alternatives”, dit Terence Chia, un ancien banquier qui s’est reconverti dans la création de podcast.Selon Reporters sans frontières, “la liberté de la presse et l’indépendance éditoriale sont peu respectées” à Singapour. L’ONG place la cité-Etat d’Asie du Sud-Est à la 126ème place sur 180 pays, dans son classement de la liberté de la presse.Le paysage médiatique national est dominé par deux grands acteurs liés au gouvernement: Singapore Press Holdings et MediaCorp.Toutefois, la couverture de l’opposition s’est améliorée cette dernière décennie, et la multiplication des podcasts d’information montre une volonté de faire parler des voix alternatives. “On ne fait pas que taper sur +l’establishment+, on le défie”, assure à l’AFP Haresh Tilani, un ex-cadre de l’aviation, qui présente Yah Lah But avec Terence Chia.Avant les élections, Yah Lah But s’est concentré sur des sujets politiques et a produit de longues interviews avec des personnalités des deux côtés de l’échiquier, adoptant un ton franc.”Au Parlement, dans les rassemblements et les grands médias, on voit un aspect de ces personnes, mais les podcasts permettent de voir leur côté humain”, selon M. Tilani.- L’opposition gagne du terrain -Les observateurs s’attendent à ce que le Parti d’action populaire (PAP), au pouvoir depuis 1959 et qui détient une majorité des sièges au Parlement, remporte encore les élections du 3 mai. Mais l’opposition a gagné du terrain ces dernières années et ce prochain scrutin est perçu comme un référendum sur la popularité du PAP et du Premier ministre Lawrence Wong. Malgré la portée limitée des podcasts, le président du Parti démocratique de Singapour (SDP), Paul Tambyah, souligne qu’ils constituent “sans aucun doute” une meilleure plateforme que les médias traditionnels pour les acteurs hors du parti au pouvoir.Chee Soon Juan, le secrétaire général du SDP, a affirmé n’avoir jamais été invité par un média traditionnel pour une longue interview au cours de ses trois décennies de vie politique. Mais le Daily Ketchup, un autre podcast populaire, l’a reçu pendant une heure et demie.”Même si le gouvernement s’ouvre, je ne suis pas sûr que les médias sachent quoi faire”, tellement ils ont “été habitués à un certain style de couverture de l’information”, relève P.N. Balji, un journaliste spécialiste de l’univers médiatique singapourien.Contactés par l’AFP, les médias traditionnels n’ont pas répondu aux demandes d’entretiens.- “Demande latente” -Depuis que la popularité des podcasts décolle, l’opposition n’a pas perdu de temps.Harpreet Singh, un candidat débutant pour le parti des travailleurs, a fait l’objet d’un épisode de Yah Lah But qui a attiré près de 100.000 vues, un chiffre énorme pour une longue interview à Singapour.L’épisode du Daily Ketchup sur le dirigeant du SDP Chee Soon Juan, enregistré mi-avril, a lui recueilli 126.000 vues, ce qui prouve la “demande latente” pour ce type de formats avec des politiciens, explique Jonathan Chua, l’un des animateurs.En janvier, le Daily Ketchup avait réussi un coup d’éclat en décrochant une interview du Premier ministre Lawrence Wong, qui affiche 269.000 vues à ce jour.Les podcasts ont “considérablement élargi l’accès de l’opposition au public”, selon Cherian George, un expert en politique et en médias de Singapour. Cela “fait pression sur les médias traditionnels pour qu’ils réduisent leur parti pris en faveur de +l’establishment+”, estime-t-il.Les animateurs de Yah Lah But sont convaincus que les podcasts joueront un rôle plus important à l’avenir. “Les podcasts offrent une plateforme permettant de poser des questions vraiment difficiles que les médias traditionnels ne sont pas en mesure de poser”, conclut Terence Chia.

Tuniques et turbans: les élèves afghans sommés de s’habiller en petits talibans

Au placard l’uniforme d’écolier: depuis la rentrée en mars, les jeunes Afghans doivent porter l’habit traditionnel des talibans, turbans et longues tuniques, et n’ont plus que leurs visages glabres pour se distinguer des adultes.Renforcer la discipline, masquer les inégalités sociales et respecter la décence prescrite par la loi islamique sont les raisons avancées par le ministère de l’Education, dont la mesure divise.”L’habillement d’après la loi islamique définit l’identité du musulman et de la musulmane. Il est un moyen de préserver la dignité de l’individu et de protéger la société contre la dépravation morale”, estime le ministère dans sa circulaire.Celle-ci renforce l’uniformisation vestimentaire qui s’opère depuis le retour des talibans au pouvoir en 2021: davantage d’hommes optent pour la tenue phare des pachtounes, l’ethnie des talibans, pour s’éviter des ennuis.Déjà portés dans les écoles religieuses, le turban et le shalwar kameez (longue tunique et pantalon de couleur unie) s’imposent donc désormais à tous les élèves du public comme du privé.Les filles portent déjà des tenues imposées, souvent une longue robe noire sur un pantalon assorti et un voile blanc, dès le plus jeune âge. Et elles ne peuvent de toute façon plus étudier au-delà de 12 ans dans les écoles non-religieuses.- Renvoyés faute de turban -Pour les lycéens, shalwar kameez et turban blancs, pour les collégiens, tenue bleue claire et chapeau.La mesure — signée de la main même du chef suprême des talibans, l’émir Hibatullah Akhundzada — a mis du temps à être appliquée depuis la rentrée fin mars et l’est encore diversement à travers le pays.A Hérat, dans l’ouest, Nassir Ahmad et ses camarades n’ont plus le choix.”Nos professeurs nous ont dit de ne pas venir sans: si on n’a pas l’uniforme et le chapeau, on ne peut pas entrer en classe”, dit le collégien de 13 ans à l’AFP.”J’ai vu plusieurs de mes amis refoulés car ils n’avaient pas le turban”, raconte aussi Qassim, un lycéen de 17 ans, dont c’est le seul nom.”Les brigades de la Propagation de la vertu et de la Prévention du vice (PVPV) viennent surveiller”.A Kandahar, berceau des talibans dans le Sud, le nouvel habit semble satisfaire les élèves.Mohammad Wali, 17 ans, se dit “très content” de porter le “vêtement du prophète”.”Cela crée une distinction entre les élèves et les autres gens dans la rue”, assure l’adolescent à l’AFP.A Kaboul, certains enfilent le turban au lycée et le fourrent dans leur sac dès la sortie.- Trop cher -Et parmi les enseignants et directeurs d’établissement, eux aussi forcés de troquer le costume-cravate ou tenue décontractée pour un turban noir, certains grincent des dents.”Aujourd’hui tout le monde se ressemble: un docteur ne ressemble plus à un docteur et un cuisinier ne ressemble plus à un cuisinier”, se désole le directeur d’un lycée de la capitale.”L’uniforme crée de la discipline”, concède-t-il sous le couvert de l’anonymat par peur de représailles. Mais pour certaines familles, relève-t-il, débourser 1.000 afghanis en moyenne, soient 12 euros, est impossible, dans un pays où 85% des habitants vivent avec moins d’un dollar par jour.”S’il y a cinq ou six enfants par famille, comment font-elles ?”, s’interroge-t-il dans son bureau.De fait, les élèves portent leurs habits neufs dans des écoles souvent vétustes, des classes parfois sans pupitres et avec un grand tapis pour seul endroit où s’asseoir face au tableau.Dans les zones reculées, la classe se fait parfois en extérieur à l’ombre des arbres, voire aux abords d’un cimetière comme dans le village de Mohmand Dara, dans la province de Nangarhar.Pas de quoi ébranler les inspecteurs: désormais, dit le directeur à Kaboul, des responsables du ministère de l’Education débarquent dans son établissement deux à trois fois par semaine pour surveiller le port des uniformes.”Les gens en Afghanistan n’ont pas le choix”, se désole-t-il. “Ils obéissent et ils ne peuvent pas se plaindre”.

ArcelorMittal demande “une application rapide” du plan européen pour l’acier

ArcelorMittal demande mardi une “application rapide” du plan européen pour l’acier, prévoyant un “accès à une énergie compétitive”, un mécanisme d’ajustement carbone aux frontières (MACF) “efficace”, et des “défenses commerciales”, avant de pouvoir “revoir ses décisions d’investissement en Europe”.”Une mise en oeuvre rapide du plan est maintenant requise pour s’assurer que la fabrication d’acier en Europe redevient compétitive et puisse continuer d’investir pour son avenir”, a déclaré le directeur général du deuxième sidérurgiste mondial, Aditya Mittal, dans un communiqué diffusé à l’occasion de la publication des résultats du premier trimestre du groupe.Fin 2024, ArcelorMittal a suspendu son projet d’investissement massif – d’un montant de 1,8 milliard d’euros – dans la décarbonation de ses haut fourneaux de Dunkerque en France, parmi les plus grands d’Europe, en arguant de la non compétitivité de l’acier produit en Europe.Le sidérurgiste a aussi annoncé ces dernières semaines un plan d’économie en Europe avec le transfert d’activités support de divers sites européens vers l’Inde. En France, le plan ne vise pas que les fonctions support, il porte aussi sur des emplois de production, avec au total quelque 600 suppressions de postes prévues.ArcelorMittal n’est pas le seul dans son cas. Les difficultés des sidérurgistes implantés en Europe ont forcé l’Union européenne à se mobiliser et à annoncer le principe de mesures de soutien à la production et au commerce d’acier.Car la production d’acier en Europe est prise en étau entre la baisse de la consommation sur le vieux continent, la concurrence jugée déloyale d’acier à bas prix venu de Chine notamment, et désormais les nouvelles taxes douanières annoncées ici et là.”L’incertitude renouvelée sur le commerce mondial heurte la confiance dans le domaine des affaires et risque de causer de nouvelles perturbations économiques si rien n’est fait rapidement” a commenté M. Mittal, en estimant néanmoins “encourageant” de voir “que les gouvernements autour du monde s’engagent pour soutenir leur production nationale”.Au total, pour l’année 2025, ArcelorMittal a confirmé que son enveloppe d’investissement pour ses projets de décarbonation dans le monde s’élèverait “entre 4,5 et 5 milliards de dollars” mais n’a pas détaillé la ventilation par projets et par pays.Au premier trimestre, le groupe a dégagé un bénéfice net de 805 millions de dollars, supérieur aux attentes des analystes, mais en retrait de 14% par rapport au premier trimestre 2024.Le consensus d’analystes réuni par Factset tablait sur un bénéfice net de 429 millions de dollars de janvier à mars, et celui de Bloomberg attendait 505 millions de dollars, après un bénéfice de 938 millions de dollars au cours du trimestre comparable de 2024, et une perte nette en fin d’année de 390 millions de dollars au quatrième trimestre.”Sur le plan financier, ce trimestre a été un nouveau trimestre de résultats cohérents et de marges robustes, surtout étant donnés les défis géopolitiques, avec un bénéfice avant intérêts, impôts, dépréciation et amortissement Ebitda, de 116 dollars par tonne” a souligné M. Mittal.

La France a enregistré une croissance sans éclat au premier trimestre

L’activité économique française a progressé de 0,1% au premier trimestre, une évolution sans éclat entre durcissement budgétaire pour réduire le déficit et fortes incertitudes commerciales qui ont pénalisé la consommation et les investissements. Cette hausse modérée du produit intérieur brut (PIB) entre janvier et mars, selon la première estimation de l’Institut national de la statistique (Insee) français, succède à la contraction de 0,1% observée au quatrième trimestre 2024 en raison du contrecoup des Jeux olympiques de Paris. “On pourrait se réjouir du léger rebond de la croissance française. Mais la plupart des composantes du PIB affichent des évolutions négatives, à l’exception de la variation des stocks qui a, seule, soutenu la croissance”, a commenté Sylvain Bersinger, chef économiste chez Asterès, dans une note.Ainsi, pilier traditionnel de la croissance française, la consommation des ménages a stagné au premier trimestre malgré le net repli de l’inflation. Or, “c’est vraiment le moteur sur lequel on espère un redémarrage de la croissance”, a souligné Maxime Darmet, économiste senior chez Allianz Trade, auprès de l’AFP. Outre “le rôle des politiques économiques, il y a aussi un climat d’incertitude, les ménages s’attendant à une remontée du chômage”. En particulier, les achats de biens ont nettement reculé (-0,6%), notamment dans les matériels de transports, ce qui peut s’expliquer, selon l’Insee, par un bonus ou malus écologiques plus restrictifs pour les véhicules. Le gouvernement français prévoit une cinquantaine de milliards d’euros de baisse des dépenses et hausse des prélèvements en 2025 pour assainir des finances publiques très dégradées, avant un nouvel effort de 40 milliards annoncé en 2026 sans nouvel impôt. – Consolidation budgétaire -Conséquence, la consommation publique, qui avait soutenu la croissance en 2024, a fortement ralenti (0,1% après 0,4%): “on commence à voir un début de consolidation budgétaire”, selon Maxime Darmet.  La France affiche le pire déficit public de la zone euro pour 2024, à 5,8%. Le gouvernement entend le ramener à 5,4% puis sous le plafond européen de 3% en 2029. Son endettement (113% du PIB) est le troisième plus lourd après la Grèce et l’Italie.Les investissements sont en berne également (-0,2%): tant ceux des entreprises que administrations publiques et des ménages sont concernés. La construction et les biens manufacturés ont particulièrement souffert, “ces derniers étant très sensibles à la montée de l’incertitude commerciale”, a pointé Maxime Darmet.  L’offensive protectionniste du président américain Donald Trump s’est traduite pour l’instant par une application de droits de douane de 10% aux importations de biens provenant d’Europe. Des discussions sont en cours pour essayer d’éviter qu’ils ne soient relevés davantage, mais jeudi à Washington, le ministre français de l’Economie Eric Lombard avait estimé un accord “encore loin”. La contribution du commerce extérieur est également négative (-0,4 point). En revanche, les variations de stocks ont contribué positivement à hauteur de 0,5 point à l’évolution du PIB. – “Effet récessif” -Cette publication de la croissance française précède celle de l’Allemagne, de l’Italie et de la zone euro, tandis que l’Espagne a vu son PIB augmenter de 0,6% au premier trimestre. Elle intervient dans un contexte politique toujours instable en France, le gouvernement minoritaire de François Bayrou étant régulièrement menacé de censure. Pour tenir son objectif de déficit en 2025, le gouvernement a aussi acté samedi 3,1 milliards d’euros d’annulations de crédits. Une “nouvelle coupe” qui, selon le président de la commission des Finances de l’Assemblée nationale, Eric Coquerel (La France insoumise, gauche radicale), “devrait avoir un effet récessif”. Le député réclame le dépôt par le gouvernement, au “printemps ou début de l’été”, d’un projet de loi de finances rectificative afin que le Parlement puisse “discuter de nouvelles recettes”. Dans ce contexte, après 1,1% en 2024, la croissance est attendue en net ralentissement en 2025, à 0,7% par le gouvernement comme la Banque de France. L’Insee n’a pas fourni de prévision annuelle à ce stade. Outre la guerre commerciale, “la volonté du gouvernement de limiter le déficit public pèsera également sur la conjoncture. La baisse des taux d’intérêt, du prix des matières premières et la relance budgétaire allemande pourraient cependant apporter un léger soutien à l’activité”, a estimé Sylvain Bersinger.Â