Ukraine: 26 pays prêts à “s’engager” pour des garanties de sécurité, rejetées par le Kremlin
Vingt-six pays, essentiellement européens, se sont engagés jeudi à Paris à soutenir militairement l’Ukraine au sol, en mer ou dans les airs dans le cadre d’un futur cessez-le-feu, le Kremlin rejetant vendredi catégoriquement toute garantie militaire occidentale à l’Ukraine.Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a dit avoir évoqué, avec son homologue américain Donald Trump, notamment l’adoption de nouvelles sanctions contre Moscou et la protection du ciel ukrainien contre les attaques russes, au cours d’une conversation téléphonique.Lors du sommet de la Coalition des volontaires co-dirigée par M. Macron et le Premier ministre britannique Keir Starmer, les 26 pays se sont “formellement engagés” jeudi à “déployer comme force de réassurance des troupes en Ukraine ou à être présents sur le sol, en mer ou dans les airs”, a déclaré le président français Emmanuel Macron en conférence de presse.En vertu de ces plans, dont il a refusé de donner le détail et de préciser les contributions pays par pays, “le jour où le conflit s’arrête, les garanties de sécurité se déploient”, a-t-il expliqué, que ce soit via un “cessez-le-feu”, un “armistice” ou un “traité de paix”. Il ne s’agit donc pas “de mener quelque guerre contre la Russie” mais de la dissuader d’attaquer à nouveau l’Ukraine à l’avenir.- “Soutien américain”, dit Macron -Emmanuel Macron a assuré que l’Allemagne, l’Italie et la Pologne étaient des “contributeurs importants” parmi les 26. Ces trois poids lourds européens avaient émis des réserves sur un engagement, qu’ils lient notamment à un “filet de sécurité” robuste de Washington.La Première ministre italienne Giorgia Meloni a d’ailleurs répété à l’issue de la réunion que Rome n’enverrait pas de troupes en Ukraine. L’Allemagne entend quant à elle plutôt participer au renforcement de la défense antiaérienne de l’Ukraine et à l’équipement de ses forces terrestres, ont dit des sources gouvernementales à l’AFP.Mais le Kremlin a mis son veto à toutes garanties militaires occidentales à l’Ukraine vendredi matin.”Les étrangers, en particulier les contingents militaires européens et américains, peuvent-ils fournir et garantir la sécurité de l’Ukraine? Absolument pas, ils ne le peuvent pas”, a déclaré Dmitri Peskov, le porte-parole du Kremlin, à l’agence Ria Novosti, soulignant que la Russie devait aussi bénéficier de garanties pour sa sécurité. Il a également accusé les Européens d'”entraver” le règlement du conflit en Ukraine.Le soutien ou “backstop” américain était l’enjeu d’une visioconférence avec le président Donald Trump dans la foulée du sommet, auquel a aussi en partie pris part son émissaire spécial Steve Witkoff, présent au palais de l’Elysée.Aucune annonce n’a été faite à cet égard.”Nous comptons sur le +backstop+ des Etats-Unis”, a répété M. Zelensky pendant la même conférence de presse.Lors d’un entretien téléphonique avec des dirigeants européens et Donald Trump après le sommet, “nous avons examiné différentes options, dont la plus importante est la pression, en recourant à des mesures fortes, notamment économiques (…). Nous avons également discuté de la protection maximale du ciel ukrainien”, a-t-il plus tard écrit sur Facebook.Emmanuel Macron a assuré que le “soutien américain” à ces “garanties de sécurité” pour Kiev serait finalisé “dans les prochains jours” et que les Américains avaient “été très clairs” sur leur participation. “Il n’y a pas de doute sur ce sujet”, a-t-il martelé.- Nouvelles sanctions ? -La réunion a été l’occasion pour les Européens de réaffirmer leur volonté de tout faire pour pousser la Russie à négocier.Keir Starmer a ainsi souligné qu’il était “nécessaire d’augmenter la pression” sur le président russe Vladimir Poutine qui “continue à repousser des négociations de paix et à mener des attaques scandaleuses sur l’Ukraine”, selon un porte-parole à Londres.A la clôture des travaux, Emmanuel Macron a aussi assuré que les Européens prendraient de nouvelles sanctions “en lien avec les Etats-Unis” si Moscou continuait de refuser la paix.Il a évoqué un “travail conjoint” avec Washington, concernant aussi des mesures punitives contre les pays “qui soutiennent” l’économie russe ou aident la Russie à “contourner les sanctions” – “et à ce titre, la Chine a été évoquée”, a-t-il ajouté sans plus de précisions.Les Européens réclament ces sanctions américaines depuis des mois, jusqu’ici sans succès.Donald Trump, se disant “très déçu” par son homologue russe, avait averti mercredi qu’il “se passerait quelque chose” si Moscou ne répondait pas à ses attentes de paix.Il a indiqué jeudi soir qu’il s’entretiendrait bientôt avec Vladimir Poutine, répondant à une question de la presse.Le président américain “est très mécontent que du pétrole russe soit acheté par l’Europe”, a par ailleurs souligné jeudi Volodymyr Zelensky, citant la Slovaquie et la Hongrie.Donald Trump avait promis, au cours d’une réunion avec six dirigeants européens le 18 août à Washington, que les Etats-Unis apporteraient des garanties de sécurité, sans préciser lesquelles.Ce “filet de sécurité” américain pourrait prendre différentes formes – renseignement, soutien logistique, communications -, le président américain ayant exclu l’envoi par les Etats-Unis de troupes au sol.
Ukraine: 26 pays prêts à “s’engager” pour des garanties de sécurité, rejetées par le Kremlin
Vingt-six pays, essentiellement européens, se sont engagés jeudi à Paris à soutenir militairement l’Ukraine au sol, en mer ou dans les airs dans le cadre d’un futur cessez-le-feu, le Kremlin rejetant vendredi catégoriquement toute garantie militaire occidentale à l’Ukraine.Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a dit avoir évoqué, avec son homologue américain Donald Trump, notamment l’adoption de nouvelles sanctions contre Moscou et la protection du ciel ukrainien contre les attaques russes, au cours d’une conversation téléphonique.Lors du sommet de la Coalition des volontaires co-dirigée par M. Macron et le Premier ministre britannique Keir Starmer, les 26 pays se sont “formellement engagés” jeudi à “déployer comme force de réassurance des troupes en Ukraine ou à être présents sur le sol, en mer ou dans les airs”, a déclaré le président français Emmanuel Macron en conférence de presse.En vertu de ces plans, dont il a refusé de donner le détail et de préciser les contributions pays par pays, “le jour où le conflit s’arrête, les garanties de sécurité se déploient”, a-t-il expliqué, que ce soit via un “cessez-le-feu”, un “armistice” ou un “traité de paix”. Il ne s’agit donc pas “de mener quelque guerre contre la Russie” mais de la dissuader d’attaquer à nouveau l’Ukraine à l’avenir.- “Soutien américain”, dit Macron -Emmanuel Macron a assuré que l’Allemagne, l’Italie et la Pologne étaient des “contributeurs importants” parmi les 26. Ces trois poids lourds européens avaient émis des réserves sur un engagement, qu’ils lient notamment à un “filet de sécurité” robuste de Washington.La Première ministre italienne Giorgia Meloni a d’ailleurs répété à l’issue de la réunion que Rome n’enverrait pas de troupes en Ukraine. L’Allemagne entend quant à elle plutôt participer au renforcement de la défense antiaérienne de l’Ukraine et à l’équipement de ses forces terrestres, ont dit des sources gouvernementales à l’AFP.Mais le Kremlin a mis son veto à toutes garanties militaires occidentales à l’Ukraine vendredi matin.”Les étrangers, en particulier les contingents militaires européens et américains, peuvent-ils fournir et garantir la sécurité de l’Ukraine? Absolument pas, ils ne le peuvent pas”, a déclaré Dmitri Peskov, le porte-parole du Kremlin, à l’agence Ria Novosti, soulignant que la Russie devait aussi bénéficier de garanties pour sa sécurité. Il a également accusé les Européens d'”entraver” le règlement du conflit en Ukraine.Le soutien ou “backstop” américain était l’enjeu d’une visioconférence avec le président Donald Trump dans la foulée du sommet, auquel a aussi en partie pris part son émissaire spécial Steve Witkoff, présent au palais de l’Elysée.Aucune annonce n’a été faite à cet égard.”Nous comptons sur le +backstop+ des Etats-Unis”, a répété M. Zelensky pendant la même conférence de presse.Lors d’un entretien téléphonique avec des dirigeants européens et Donald Trump après le sommet, “nous avons examiné différentes options, dont la plus importante est la pression, en recourant à des mesures fortes, notamment économiques (…). Nous avons également discuté de la protection maximale du ciel ukrainien”, a-t-il plus tard écrit sur Facebook.Emmanuel Macron a assuré que le “soutien américain” à ces “garanties de sécurité” pour Kiev serait finalisé “dans les prochains jours” et que les Américains avaient “été très clairs” sur leur participation. “Il n’y a pas de doute sur ce sujet”, a-t-il martelé.- Nouvelles sanctions ? -La réunion a été l’occasion pour les Européens de réaffirmer leur volonté de tout faire pour pousser la Russie à négocier.Keir Starmer a ainsi souligné qu’il était “nécessaire d’augmenter la pression” sur le président russe Vladimir Poutine qui “continue à repousser des négociations de paix et à mener des attaques scandaleuses sur l’Ukraine”, selon un porte-parole à Londres.A la clôture des travaux, Emmanuel Macron a aussi assuré que les Européens prendraient de nouvelles sanctions “en lien avec les Etats-Unis” si Moscou continuait de refuser la paix.Il a évoqué un “travail conjoint” avec Washington, concernant aussi des mesures punitives contre les pays “qui soutiennent” l’économie russe ou aident la Russie à “contourner les sanctions” – “et à ce titre, la Chine a été évoquée”, a-t-il ajouté sans plus de précisions.Les Européens réclament ces sanctions américaines depuis des mois, jusqu’ici sans succès.Donald Trump, se disant “très déçu” par son homologue russe, avait averti mercredi qu’il “se passerait quelque chose” si Moscou ne répondait pas à ses attentes de paix.Il a indiqué jeudi soir qu’il s’entretiendrait bientôt avec Vladimir Poutine, répondant à une question de la presse.Le président américain “est très mécontent que du pétrole russe soit acheté par l’Europe”, a par ailleurs souligné jeudi Volodymyr Zelensky, citant la Slovaquie et la Hongrie.Donald Trump avait promis, au cours d’une réunion avec six dirigeants européens le 18 août à Washington, que les Etats-Unis apporteraient des garanties de sécurité, sans préciser lesquelles.Ce “filet de sécurité” américain pourrait prendre différentes formes – renseignement, soutien logistique, communications -, le président américain ayant exclu l’envoi par les Etats-Unis de troupes au sol.
Trump ramène les droits de douane sur les automobiles japonaises à 15%
Le président américain Donald Trump a signé jeudi un décret abaissant les droits de douane sur les automobiles japonaises à 15%, au lieu de 25% jusqu’ici, et prévoyant que ceux appliqués à la majorité des produits japonais ne dépasseront pas ce nouveau taux.Ces surtaxes entreront en vigueur sept jours après la publication du nouveau décret au journal officiel américain, qui n’est pas encore intervenue, et confirment l’interprétation que le gouvernement japonais avait donnée de l’accord signé avec Washington en juillet.Tokyo a salué le décret vendredi, le secrétaire général du gouvernement Yoshimasa Hayashi estimant que celui-ci marquait “la mise en œuvre fidèle et concrète de l’accord” conclu entre les deux pays.Selon le décret, l’accord avec le Japon prévoit un plafond de 15% de droits de douane pour la majorité des produits japonais exportés vers les Etats-Unis, ceux étant déjà concernés par une surtaxe au-delà de cette limite voyant leurs taux inchangés.Certains secteurs, à l’image de l’aéronautique, des matières premières non disponibles aux Etats-Unis ou des médicaments génériques sont exempts de ce taux de 15%, précise le décret.En voyant la surtaxe imposée à ses automobiles fixée à 15%, contre 25% pour la majorité des véhicules entrant désormais aux Etats-Unis, le Japon obtient un traitement similaire à celui accordé à l’Union européenne.Le document, publié sur le site de la Maison Blanche, lève les doutes sur les conditions de l’accord signé fin juillet entre Tokyo et Washington.Le gouvernement japonais assurait que ce dernier prévoyait un taux maximal de 15%, à l’image de celui signé ensuite entre Washington et Bruxelles, alors que les Etats-Unis défendaient que ces 15% s’ajoutaient au contraire aux droits de douane déjà existants sur les différents produits japonais. Le décret valide ainsi la version de Tokyo.Signé le 22 juillet, l’accord prévoit certaines contreparties de la part des entreprises japonaises, notamment via des investissements à hauteur de “550 milliards de dollars” dont “90% des bénéfices générés resteront aux Etats-Unis”, avait assuré le président américain.- Certains points toujours en suspens -Malgré la signature de l’accord, Washington a tardé à publier le décret le formalisant, suscitant l’inquiétude du gouvernement japonais.Le négociateur chargé des droits de douane s’est ainsi rendu jeudi dans la capitale américaine afin de pousser Donald Trump à signer le texte, six semaines après la fin des négociations.”Il est nécessaire que les Etats-Unis publient un décret présidentiel dès que possible pour modifier les droits de douane réciproques et réduire les surtaxes sur les automobiles et les pièces automobiles”, avait déclaré Ryosei Akazawa avant son voyage. Par ailleurs, certains points restent en suspens, notamment concernant les investissements japonais annoncés par M. Trump, Tokyo estimant de son côté qu’il s’agira majoritairement de prêts et de garanties.Outre ces investissements, le Japon s’est aussi engagé à acheter “pour huit milliards de dollars de produits américains”, sans préciser de calendrier, et les deux pays doivent étudier les conditions d’achat de gaz naturel liquéfié (GNL) en provenance d’Alaska.Enfin, Tokyo a promis d’acheter “des avions commerciaux de fabrication américaine, notamment 100 Boeing”, selon la Maison Blanche, ainsi que de “lever les restrictions de longue date” qui empêchaient l’accès des automobiles américaines au marché japonais.L’accord ne prévoit en revanche pas de modification des droits de douane américains appliqués à l’acier et à l’aluminium, qui sont désormais de 50%.Le Japon cherche dans le même temps à diversifier ses marchés, Tokyo s’étant notamment engagée le 29 août à investir 68 milliards de dollars en Inde, avec qui elle a convenu d’approfondir ses relations, tant commerciales qu’en matière de sécurité.
Trump ramène les droits de douane sur les automobiles japonaises à 15%
Le président américain Donald Trump a signé jeudi un décret abaissant les droits de douane sur les automobiles japonaises à 15%, au lieu de 25% jusqu’ici, et prévoyant que ceux appliqués à la majorité des produits japonais ne dépasseront pas ce nouveau taux.Ces surtaxes entreront en vigueur sept jours après la publication du nouveau décret au journal officiel américain, qui n’est pas encore intervenue, et confirment l’interprétation que le gouvernement japonais avait donnée de l’accord signé avec Washington en juillet.Tokyo a salué le décret vendredi, le secrétaire général du gouvernement Yoshimasa Hayashi estimant que celui-ci marquait “la mise en œuvre fidèle et concrète de l’accord” conclu entre les deux pays.Selon le décret, l’accord avec le Japon prévoit un plafond de 15% de droits de douane pour la majorité des produits japonais exportés vers les Etats-Unis, ceux étant déjà concernés par une surtaxe au-delà de cette limite voyant leurs taux inchangés.Certains secteurs, à l’image de l’aéronautique, des matières premières non disponibles aux Etats-Unis ou des médicaments génériques sont exempts de ce taux de 15%, précise le décret.En voyant la surtaxe imposée à ses automobiles fixée à 15%, contre 25% pour la majorité des véhicules entrant désormais aux Etats-Unis, le Japon obtient un traitement similaire à celui accordé à l’Union européenne.Le document, publié sur le site de la Maison Blanche, lève les doutes sur les conditions de l’accord signé fin juillet entre Tokyo et Washington.Le gouvernement japonais assurait que ce dernier prévoyait un taux maximal de 15%, à l’image de celui signé ensuite entre Washington et Bruxelles, alors que les Etats-Unis défendaient que ces 15% s’ajoutaient au contraire aux droits de douane déjà existants sur les différents produits japonais. Le décret valide ainsi la version de Tokyo.Signé le 22 juillet, l’accord prévoit certaines contreparties de la part des entreprises japonaises, notamment via des investissements à hauteur de “550 milliards de dollars” dont “90% des bénéfices générés resteront aux Etats-Unis”, avait assuré le président américain.- Certains points toujours en suspens -Malgré la signature de l’accord, Washington a tardé à publier le décret le formalisant, suscitant l’inquiétude du gouvernement japonais.Le négociateur chargé des droits de douane s’est ainsi rendu jeudi dans la capitale américaine afin de pousser Donald Trump à signer le texte, six semaines après la fin des négociations.”Il est nécessaire que les Etats-Unis publient un décret présidentiel dès que possible pour modifier les droits de douane réciproques et réduire les surtaxes sur les automobiles et les pièces automobiles”, avait déclaré Ryosei Akazawa avant son voyage. Par ailleurs, certains points restent en suspens, notamment concernant les investissements japonais annoncés par M. Trump, Tokyo estimant de son côté qu’il s’agira majoritairement de prêts et de garanties.Outre ces investissements, le Japon s’est aussi engagé à acheter “pour huit milliards de dollars de produits américains”, sans préciser de calendrier, et les deux pays doivent étudier les conditions d’achat de gaz naturel liquéfié (GNL) en provenance d’Alaska.Enfin, Tokyo a promis d’acheter “des avions commerciaux de fabrication américaine, notamment 100 Boeing”, selon la Maison Blanche, ainsi que de “lever les restrictions de longue date” qui empêchaient l’accès des automobiles américaines au marché japonais.L’accord ne prévoit en revanche pas de modification des droits de douane américains appliqués à l’acier et à l’aluminium, qui sont désormais de 50%.Le Japon cherche dans le même temps à diversifier ses marchés, Tokyo s’étant notamment engagée le 29 août à investir 68 milliards de dollars en Inde, avec qui elle a convenu d’approfondir ses relations, tant commerciales qu’en matière de sécurité.
Trump ramène les droits de douane sur les automobiles japonaises à 15%
Le président américain Donald Trump a signé jeudi un décret abaissant les droits de douane sur les automobiles japonaises à 15%, au lieu de 25% jusqu’ici, et prévoyant que ceux appliqués à la majorité des produits japonais ne dépasseront pas ce nouveau taux.Ces surtaxes entreront en vigueur sept jours après la publication du nouveau décret au journal officiel américain, qui n’est pas encore intervenue, et confirment l’interprétation que le gouvernement japonais avait donnée de l’accord signé avec Washington en juillet.Tokyo a salué le décret vendredi, le secrétaire général du gouvernement Yoshimasa Hayashi estimant que celui-ci marquait “la mise en œuvre fidèle et concrète de l’accord” conclu entre les deux pays.Selon le décret, l’accord avec le Japon prévoit un plafond de 15% de droits de douane pour la majorité des produits japonais exportés vers les Etats-Unis, ceux étant déjà concernés par une surtaxe au-delà de cette limite voyant leurs taux inchangés.Certains secteurs, à l’image de l’aéronautique, des matières premières non disponibles aux Etats-Unis ou des médicaments génériques sont exempts de ce taux de 15%, précise le décret.En voyant la surtaxe imposée à ses automobiles fixée à 15%, contre 25% pour la majorité des véhicules entrant désormais aux Etats-Unis, le Japon obtient un traitement similaire à celui accordé à l’Union européenne.Le document, publié sur le site de la Maison Blanche, lève les doutes sur les conditions de l’accord signé fin juillet entre Tokyo et Washington.Le gouvernement japonais assurait que ce dernier prévoyait un taux maximal de 15%, à l’image de celui signé ensuite entre Washington et Bruxelles, alors que les Etats-Unis défendaient que ces 15% s’ajoutaient au contraire aux droits de douane déjà existants sur les différents produits japonais. Le décret valide ainsi la version de Tokyo.Signé le 22 juillet, l’accord prévoit certaines contreparties de la part des entreprises japonaises, notamment via des investissements à hauteur de “550 milliards de dollars” dont “90% des bénéfices générés resteront aux Etats-Unis”, avait assuré le président américain.- Certains points toujours en suspens -Malgré la signature de l’accord, Washington a tardé à publier le décret le formalisant, suscitant l’inquiétude du gouvernement japonais.Le négociateur chargé des droits de douane s’est ainsi rendu jeudi dans la capitale américaine afin de pousser Donald Trump à signer le texte, six semaines après la fin des négociations.”Il est nécessaire que les Etats-Unis publient un décret présidentiel dès que possible pour modifier les droits de douane réciproques et réduire les surtaxes sur les automobiles et les pièces automobiles”, avait déclaré Ryosei Akazawa avant son voyage. Par ailleurs, certains points restent en suspens, notamment concernant les investissements japonais annoncés par M. Trump, Tokyo estimant de son côté qu’il s’agira majoritairement de prêts et de garanties.Outre ces investissements, le Japon s’est aussi engagé à acheter “pour huit milliards de dollars de produits américains”, sans préciser de calendrier, et les deux pays doivent étudier les conditions d’achat de gaz naturel liquéfié (GNL) en provenance d’Alaska.Enfin, Tokyo a promis d’acheter “des avions commerciaux de fabrication américaine, notamment 100 Boeing”, selon la Maison Blanche, ainsi que de “lever les restrictions de longue date” qui empêchaient l’accès des automobiles américaines au marché japonais.L’accord ne prévoit en revanche pas de modification des droits de douane américains appliqués à l’acier et à l’aluminium, qui sont désormais de 50%.Le Japon cherche dans le même temps à diversifier ses marchés, Tokyo s’étant notamment engagée le 29 août à investir 68 milliards de dollars en Inde, avec qui elle a convenu d’approfondir ses relations, tant commerciales qu’en matière de sécurité.
Aux Etats-Unis, des chiffres du chômage sous haute surveillance
Les chiffres mensuels sur l’emploi aux Etats-Unis feront l’objet d’une attention particulière vendredi, le précédent rapport ayant été jugé “bidonné” en sa défaveur par le président Donald Trump qui a renvoyé la directrice du service statistiques.Le mois dernier, la publication de ce rapport officiel avait créé deux ondes de choc.La première, parce qu’il comportait de fortes révisions du nombre d’emplois créés par la première économie mondiale les mois précédents – montrant que le marché du travail est plus fragile que ce qui avait été jusque-là imaginé.La seconde, parce que le président américain avait décidé dans la foulée de renvoyer Erika McEntarfer, la responsable du service à l’origine du rapport (BLS). Il a affirmé, sans apporter de preuves, que les chiffres avaient été “bidonnés” à des fins politiques.L’initiative avait stupéfait économistes comme opposants politiques, ces derniers l’accusant d’essayer de tuer le messager plutôt que de faire face aux conséquences de sa politique économique, notamment ses droits de douane massifs qui bousculent les chaînes de production.M. Trump compte nommer à la tête du BLS EJ Antoni, un économiste d’un centre de réflexion conservateur qui soutient sans réserve sa politique. La nomination n’a pas encore été confirmée par le Sénat à majorité républicaine, le camp présidentiel.- “Les plus fiables au monde” -Vendredi, les analystes s’attendent à voir une légère hausse du chômage en août, à 4,3%, et moins de créations d’emplois qu’à l’accoutumée (autour de 75.000), selon le consensus publié par MarketWatch.Ces éléments pourraient achever de convaincre la banque centrale des Etats-Unis (Fed) de baisser ses taux pour soutenir l’économie, à l’issue de sa prochaine réunion le 17 septembre.La question de la fiabilité des chiffres reste posée.Sans croire à une manipulation politique, les économistes interrogés par l’AFP estiment que les fortes révisions des données du BLS découlent du fait que les entreprises sondées répondent de plus en plus tardivement, rendant les estimations initiales moins précises.”Je ne pense pas que les chiffres soient influencés politiquement. Je considère en revanche qu’il y a des marges d’amélioration dans la collecte des données”, dit la cheffe économiste de Nationwide, Kathy Bostjancic, estimant que les publications des agences officielles américaines restent “les plus fiables au monde”.Dan North, économiste chez Allianz Trade North America, espère que le thermomètre “le plus important” de la santé de l’économie n’est pas cassé: “Les gens lambda s’en fichent de savoir si la croissance est de 2,1% ou 2,3%, ce qui leur importe, c’est s’ils ont un travail ou si leur voisin en a un.”- “Comme paralysées” -Les chiffres rendent par ailleurs imparfaitement compte des évolutions en cours, relèvent séparément Kathy Bostjancic et Gregory Daco, économiste chez EY.Selon eux, le taux de chômage s’est jusqu’ici maintenu au niveau du plein-emploi (dans une fourchette entre 4% et 4,2%) seulement parce que la population active – catégorie rassemblant les personnes travaillant et celles cherchant du travail – s’est rétrécie, ce qui n’est pas forcément bon signe.”Des personnes sortent de la population active. Elles n’ont pas d’emploi mais ne sont pas non plus au chômage. Cela maintient le taux de chômage bas mais cela ne crée pas de revenus”, note Kathy Bostjancic. Elle souligne que ces personnes ont pu être découragées par le manque d’opportunités alors que les entreprises sont “comme paralysées” face à l’ampleur et aux répercussions mouvantes de l’offensive protectionniste de Donald Trump.Cette baisse de la population active est aussi “liée en grande partie à la politique d’immigration très restrictive” du gouvernement, remarque Gregory Daco.”De plus en plus de gens, estime-t-il, hésitent à chercher du travail parce qu’ils savent qu’ils prennent ainsi le risque d’être arrêtés et expulsés.”





