Budget: Lecornu va devoir “penser différemment”, dit Marylise Léon avant de le rencontrer

Sébastien Lecornu va devoir “penser différemment” de son prédécesseur à Matignon pour la construction du budget, a estimé jeudi la secrétaire générale de la CFDT Marylise Léon, qui doit être reçue vendredi par le nouveau Premier ministre.La cheffe de file du premier syndicat français sera reçue vendredi “en fin de matinée” par le Premier ministre, a indiqué à l’AFP la CFDT jeudi soir.Matignon a indiqué jeudi soir que le “Premier Ministre commence, à partir de (vendredi) et sur plusieurs jours, les échanges avec les forces syndicales et patronales”.La leader de la CGT Sophie Binet a fait savoir à Ouest-France qu’une rencontre était prévue pour sa part la semaine prochaine avec Sébastien Lecornu: “Comme avec Michel Barnier et François Bayrou, je viendrai porter les exigences sociales des travailleurs. Je demanderai notamment l’abrogation de la réforme des retraites qui est à la fois une blessure sociale et démocratique”, dit-elle. Le nouveau Premier ministre s’était entretenu dès mercredi, jour de sa prise de fonction, avec les leaders de la CFDT et FO, ont fait savoir ces derniers. C’était un “échange très bref de prise de contact” avec le Premier ministre, a précisé Mme Léon jeudi matin sur France Inter. “Si les totems et les dogmes restent du côté du gouvernement, ça n’avancera pas”, a-t-elle prévenu, alors que M. Lecornu a promis des “ruptures” sur le fond comme sur la forme.Lors de leur discussion, le Premier ministre a assuré qu'”il souhaitait redonner plus de place à la démocratie sociale”, a déclaré de son côté Frédéric Souillot (FO) sur BFMTV. La reprise des négociations menées pendant cinq mois, qui ont tenté en vain d’amender l’impopulaire réforme des retraites de 2023, n’a pas été évoquée avec ces responsables, ont fait savoir leur entourage à l’AFP.Avant la mobilisation intersyndicale du 18 septembre, le “message principal que les travailleurs attendent”, c’est “respectez le monde du travail” et “faites en sorte que, s’il y a des efforts à faire, ils soient justement partagés”, a relevé Marylise Léon, évoquant notamment la “conditionnalité des aides publiques” aux entreprises.”Est-ce que tout le monde est prêt à prendre ses responsabilités et à les assumer (pour réduire le déficit, ndlr)? Je pense que la question doit d’abord être envoyée aux employeurs”, a-t-elle déclaré, dénonçant des “aides aux entreprises de plus en plus nombreuses, sans évaluation, sans contrôle efficace”.La cheffe de file de la CFDT a estimé que le mouvement “Bloquons tout”, qui a rassemblé quelque 200.000 manifestants mercredi et auquel son organisation n’appelait pas à participer, avait permis d'”exprimer des colères” et un “ras-le-bol”. “Ce qui va compter maintenant, c’est la préparation et la réussite” de la mobilisation du 18 septembre, a-t-elle jugé.ber-bat-boc-are/alu/cbn

Budget: Lecornu va devoir “penser différemment”, dit Marylise Léon avant de le rencontrer

Sébastien Lecornu va devoir “penser différemment” de son prédécesseur à Matignon pour la construction du budget, a estimé jeudi la secrétaire générale de la CFDT Marylise Léon, qui doit être reçue vendredi par le nouveau Premier ministre.La cheffe de file du premier syndicat français sera reçue vendredi “en fin de matinée” par le Premier ministre, a indiqué à l’AFP la CFDT jeudi soir.Matignon a indiqué jeudi soir que le “Premier Ministre commence, à partir de (vendredi) et sur plusieurs jours, les échanges avec les forces syndicales et patronales”.La leader de la CGT Sophie Binet a fait savoir à Ouest-France qu’une rencontre était prévue pour sa part la semaine prochaine avec Sébastien Lecornu: “Comme avec Michel Barnier et François Bayrou, je viendrai porter les exigences sociales des travailleurs. Je demanderai notamment l’abrogation de la réforme des retraites qui est à la fois une blessure sociale et démocratique”, dit-elle. Le nouveau Premier ministre s’était entretenu dès mercredi, jour de sa prise de fonction, avec les leaders de la CFDT et FO, ont fait savoir ces derniers. C’était un “échange très bref de prise de contact” avec le Premier ministre, a précisé Mme Léon jeudi matin sur France Inter. “Si les totems et les dogmes restent du côté du gouvernement, ça n’avancera pas”, a-t-elle prévenu, alors que M. Lecornu a promis des “ruptures” sur le fond comme sur la forme.Lors de leur discussion, le Premier ministre a assuré qu'”il souhaitait redonner plus de place à la démocratie sociale”, a déclaré de son côté Frédéric Souillot (FO) sur BFMTV. La reprise des négociations menées pendant cinq mois, qui ont tenté en vain d’amender l’impopulaire réforme des retraites de 2023, n’a pas été évoquée avec ces responsables, ont fait savoir leur entourage à l’AFP.Avant la mobilisation intersyndicale du 18 septembre, le “message principal que les travailleurs attendent”, c’est “respectez le monde du travail” et “faites en sorte que, s’il y a des efforts à faire, ils soient justement partagés”, a relevé Marylise Léon, évoquant notamment la “conditionnalité des aides publiques” aux entreprises.”Est-ce que tout le monde est prêt à prendre ses responsabilités et à les assumer (pour réduire le déficit, ndlr)? Je pense que la question doit d’abord être envoyée aux employeurs”, a-t-elle déclaré, dénonçant des “aides aux entreprises de plus en plus nombreuses, sans évaluation, sans contrôle efficace”.La cheffe de file de la CFDT a estimé que le mouvement “Bloquons tout”, qui a rassemblé quelque 200.000 manifestants mercredi et auquel son organisation n’appelait pas à participer, avait permis d'”exprimer des colères” et un “ras-le-bol”. “Ce qui va compter maintenant, c’est la préparation et la réussite” de la mobilisation du 18 septembre, a-t-elle jugé.ber-bat-boc-are/alu/cbn

S.Sudan vice-president charged with murder, crimes against humanityThu, 11 Sep 2025 19:59:33 GMT

South Sudan’s Vice-President Riek Machar has been charged with murder, treason and crimes against humanity over an attack by an ethnic militia on a military base that killed more than 250 soldiers, the justice minister said Thursday.A fragile power-sharing agreement between President Salva Kiir and his first vice-president Machar has been unravelling for months in …

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Belarus frees 52 prisoners, including veteran dissident, journalists

Belarus on Thursday freed 52 political prisoners, including an EU staff member, journalists, and dissidents — in a release mediated by the United States as Minsk seeks closer ties with President Donald Trump.Tens of thousands of Belarusians took to the streets in 2020 to protest what they called a sham presidential election in which Alexander Lukashenko secured himself a sixth term. Many were detained during a brutal crackdown and later prosecuted on what rights groups denounced as politically motivated charges.Trump has been pushing Lukashenko to free the more than 1,000 political prisoners rights groups say are still behind bars.Among those released on Thursday were Mikola Statkevich, 69, a veteran dissident who stood against Lukashenko in a 2010 presidential contest, said rights group Vyasna. He had been in jail for five years. Also freed was a staff member with the EU’s delegation in Minsk and nine journalists and bloggers, including a reporter for US-funded Radio Free Europe/Radio Liberty.”The United States welcomes the continued release of political prisoners in Belarus following President Trump’s engagement,” said a White House official.Brussels welcomed the release of its employee.”I’m glad our colleague Mikalai Khilo is among those freed,” said EU chief Ursula von der Leyen. “Our work to free all political prisoners continues.”- 1,000 still in jail -Belarusian rights groups said more than a dozen people with foreign citizenship were among those released, including Lithuanian, Latvian, Polish, German, French and British citizens.Most of those released had crossed the border into EU member Lithuania, where they were greeted by exiled opposition figures.   Images showed the men being released sitting on a bus at the border, their heads recently shaven.But Statkevich appeared to have decided to return to Belarus, despite his wife and allies attempting for hours to convince him to cross, independent outlet Zerkalo reported, citing his party member Evgeniy Vilskiy. “He refused. He believes that Lukashenko does not determine his fate,” Vilskiy told Zerkalo, adding that the activist was taken away in an unknown direction by unidentified masked men afterwards.  Lithuanian border guard confirmed to state broadcaster LRT that one person went back, without revealing their identity. There was no official confirmation from Belarus, where Statkevich potentially may face a renewed jail sentence.   In January, AFP spoke to Statkevich’s wife, Marina Adamovich, in Minsk. “I have the best husband in the world, with a capital H,” she said, adding: “My God, I wait for him every minute.” Lithuanian President Gitanas Nauseda wrote on X on Thursday that he was “deeply grateful” for Washington and Trump’s involvement in the release.Lithuania has become a haven for Belarusians who have fled their country since 2020.”More than 1,000 political prisoners still remain in Belarusian prisons and we cannot stop until they see freedom!” Nauseda added.A Trump official, deputy special envoy John Coale, was in Minsk on Thursday, where he handed Lukashenko a personal letter from Trump, including birthday wishes.Coale said the US was lifting sanctions on the country’s state airline, Belavia, in images broadcast on Belarusian state TV.The White House later clarified it would be a “limited relief package” that would allow Belavia to “service and buy components for its existing fleet, which includes Boeing aircraft”.In June, 14 political prisoners were released from prison, including Sergei Tikhanovsky, the husband of exiled opposition leader Svetlana Tikhanovskaya.

Procès Péchier: le “tabou de l’assassinat médical” brisé par deux “lanceurs d’alerte”

Deux anesthésistes “lanceurs d’alerte” ont brisé le “tabou de l’assassinat médical”: la cour d’assises du Doubs s’est penchée jeudi sur le déclenchement de l’affaire des 30 empoisonnements, dont 12 mortels, reprochés au docteur Frédéric Péchier.”Les docteurs Sébastien Pili-Floury et Anne-Sophie Balon ont fait figure de lanceurs d’alertes dans cette affaire”, a souligné devant la cour l’ancien commandant de police Fabrice Charligny.Son service est saisi par le parquet dès l’ouverture de l’enquête, après l’arrêt cardiaque inexpliqué de Sandra Simard, 36 ans, le 11 janvier 2017. La patiente avait été transférée au Centre hospitalier universitaire (CHU) de Besançon pour sa réanimation. L’anesthésiste de la clinique en charge de la patiente, Anne-Sophie Balon, “débarque dans le service avec une furieuse envie de comprendre”, déclare jeudi le chef de service de réanimation du CHU, Sébastien Pili-Floury. Elle lui montre l’électrocardiogramme de Sandra Simard.”Quand j’ai vu l’électro, ça a été comme une évidence pour moi, c’était un tracé typique d’une hyperkaliémie massive (un excès de potassium, Ndlr)”, poursuit-il.”Alerté depuis plusieurs années sur l’arrivée de patients de la clinique Saint-Vincent en arrêt cardiaque, qui n’auraient pas dû faire d’arrêt cardiaque”, le chef de service conseille à sa consoeure de “filer à la clinique” pour “récupérer tout ce qui avait été administré à la patiente” et faire “doser le potassium”.Une quantité de potassium 100 fois supérieure à la normale est découverte lors des analyses. “Très clairement on était dans un contexte malveillant”, dit le docteur Pili-Floury.Un électrochoc pour le monde médical. Cette dose était “énorme, c’est miraculeux que cette patiente ait survécu”, a témoigné également jeudi Philippe Panouillot, pharmacien inspecteur de l’Agence régional de santé (ARS).- “Arrêter l’hécatombe” -La direction de la clinique et l’ARS alertent alors le parquet de Besançon qui ouvre une enquête. L’affaire Péchier commence.Sébastien Pili-Floury fait part aux enquêteurs de plusieurs cas similaires de patients transférés de la clinique Saint-Vincent au CHU.Avant ces faits, “plusieurs enquêtes” portant sur des arrêts cardiaques suspects “n’avaient pas abouti, c’est vraiment ce cas de 2017 qui a permis de tirer les fils” de l’ensemble des 30 empoisonnements dont est aujourd’hui accusé le docteur Péchier, a remarqué la présidente de la cour, Delphine Thibierge.Au début de l’enquête, “le docteur Péchier était insoupçonnable, c’était le meilleur anesthésiste de la clinique Saint-Vincent. Dans le logiciel des médecins, c’était impensable”, selon le commandant Fabrice Charligny. Pour avancer, les investigations ont dû briser le “tabou social de l’assassinat médical”, relève l’avocate générale Christine de Curraize.Après l’arrêt cardiaque de Mme Simard, “l’impensable commence à se faire jour”, se souvient Philippe Panouillot. “On prend peur et on se dit : il y a peut-être quelqu’un qui tue des gens depuis des années à Besançon et on l’a pas vu. Il faut arrêter l’hécatombe, il faut arrêter le massacre”.L’ARS est vite “convaincue de la culpabilité de Frédéric Péchier” et craint, comme les enquêteurs, de nouveaux empoisonnements.- “Orfèvre de la mort” -Frédéric Péchier, 53 ans, est interpellé dès mars 2017. Il est soupçonné d’avoir pollué les poches de perfusion de patients pour provoquer leur arrêt cardiaque, afin de discréditer des collègues avec qui il était en conflit, tout en démontrant ses qualités de réanimateur.L’avocat de l’accusé, Me Randall Schwerdorffer, l’admet, l’empoisonnement de Sandra Simard “est forcément un crime de soignant”. Mais selon son avocat, Frédéric Péchier est “un coupable idéal” pour les enquêteurs, et début 2017, il y a urgence, “si on arrête pas Frédéric Péchier, on ferme la clinique”.Et “quelqu’un qui est un orfèvre de la mort, de l’anesthésie, a-t-il besoin de mettre 100 fois la dose de potassium pour tuer ?”, interroge le ténor qui avance l’hypothèse qu’un collègue de monsieur Péchier aurait lui aussi pu être l’empoisonneur.Lee Takhedmit, autre conseil de M. Péchier, fustige par ailleurs l’absence “de mobile déterminé” de son client.Frédéric Péchier, père de trois enfants a toujours clamé son innocence. Il comparaît libre, mais risque la réclusion criminelle à perpétuité.Le verdict est attendu le 19 décembre.

Foot: Pogba de retour sur les terrains mi-octobre, estime l’entraîneur de Monaco

Paul Pogba ne devrait pas jouer pour Monaco avant le samedi 18 octobre à Angers, a estimé jeudi l’entraîneur du club Adi Hütter, qui a également annoncé l’absence de son gardien Lukas Hradecky pour deux mois.Agé de 32 ans, l’ex-milieu star du football français, champion du monde en 2018, n’a plus joué en match officiel depuis deux ans en raison de blessures puis de sa suspension de dix-huit mois pour dopage qui a pris fin en mars. Il a également été victime d’une affaire de séquestration.”Après la prochaine trêve internationale (6-14 octobre, NDLR), je pense que nous aurons l’opportunité de voir jouer (Pogba) pour l’AS Monaco”, a assuré Hütter. “Il est sur la bonne voie, mais, même si je suis impressionné par son travail quotidien, cela lui prend un peu plus de temps qu’Ansu Fati”, a poursuivi Hütter, qui avait prévenu dès l’arrivée de Pogba début juillet sur le Rocher qu’il lui laisserait le temps nécessaire.L’entraîneur autrichien ne pourra pas non plus compter sur Ansu Fati pour le déplacement à Auxerre samedi lors de la 4e quatrième journée de Ligue 1. Mais l’ancien Barcelonais de 22 ans sera en revanche “dans le groupe pour le déplacement à Bruges (le 18 septembre en Ligue des champions, NDLR) et peut-être sur le terrain contre Metz (5e journée de L1, le 21 septembre)”, a-t-il précisé. Hütter a par ailleurs annoncé que le gardien finlandais Lukas Hradecky, blessé et sorti contre Strasbourg (3-2) le 31 août, serait absent pour deux mois.Le joueur de 35 ans souffre d’une entorse du genou gauche avec rupture du ligament latéral interne. Le directeur général Thiago Scuro a confirmé qu’il n’avait pas été envisagé de s’attacher les services d’un joker médical, “parce qu’on croit en nos joueurs”. C’est le Suisse Philipp Köhn, entré en jeu contre Strasbourg, qui sera titulaire désormais dans les buts.

Foot: Donnarumma “prêt à relever le défi du meilleur championnat du monde” avec Man City

“Réussir en Premier League, c’est l’apogée d’une carrière.” Gianluigi Donnarumma, fraîchement arrivé à Manchester City en provenance du Paris Saint-Germain, s’est dit prêt jeudi à faire ses preuves dans “le meilleur championnat du monde”.”C’est un nouveau chapitre dans ma vie et ma carrière. Jouer en Premier League avec Manchester City, c’est une grande émotion pour moi et je suis prêt à relever ce défi”, a déclaré le gardien italien dans une interview réalisée par son nouveau club et diffusée jeudi.Vainqueur fin mai de la Ligue des champions et de son quatrième titre de champion de France avec le PSG, Donnarumma a débarqué en fin de mercato chez les Citizens moyennant une indemnité de transfert estimée à 30 millions de livres sterling (35 millions d’euros). L’international s’était vu signifier par l’entraîneur du PSG, Luis Enrique, qu’il ne comptait plus sur lui en confiant le poste de titulaire à Lucas Chevalier.A 26 ans, il s’apprête à faire ses grands débuts dimanche lors du derby entre Manchester City et Manchester United à l’Etihad Stadium (17h30).”J’ai toujours rêvé de jouer en Premier League car c’est le meilleur championnat au monde. Pour un joueur, je pense que réussir en Premier League, c’est l’apogée d’une carrière, c’est pourquoi je suis vraiment heureux d’être ici”, poursuit-il.Le successeur du Brésilien Ederson, transféré à Fenerbahçe, est impatient d’endosser son nouveau maillot et, après avoir joué pour l’Italie lors de la fenêtre internationale, tente de s’adapter aux méthodes de son nouvel entraîneur Pep Guardiola, à ses nouveaux coéquipiers et à son nouvel environnement professionnel.”C’est un club qui m’a toujours fasciné”, insiste-t-il. “J’ai toujours suivi City avec enthousiasme. Je vois tout ce qui m’entoure, comme le centre d’entraînement et le stade, et je trouve ça fantastique.””Je suis pleinement concentré sur mon nouveau challenge ici, je veux marquer l’histoire du club et à devenir un symbole pour la ville et pour le club.”

Brésil: l’ex-président Bolsonaro sur le point d’être condamné pour tentative de coup d’Etat

L’ex-président brésilien Jair Bolsonaro est plus proche que jamais d’une peine de prison: une majorité de ses juges a voté jeudi pour le condamner pour tentative de coup d’Etat, malgré les pressions de Donald Trump en sa faveur.Avec un score de 3 à 1 après le vote de la juge Carmen Lucia, la Cour suprême a formé la majorité requise pour condamner l’ancien chef de l’État (2019-2022). A 70 ans, il risque jusqu’à 43 ans de prison.Accusé d’avoir été le chef d’une “organisation criminelle” ayant conspiré pour assurer son “maintien autoritaire au pouvoir” malgré sa défaite face au président actuel de gauche, Luiz Inacio Lula da Silva, lors de l’élection de 2022, Jair Bolsonaro clame son innocence.Le cinquième et dernier juge Cristiano Zanin, ancien avocat de Lula, doit encore voter pour que le jugement et une éventuelle peine soient prononcés.Inéligible jusqu’en 2030 et assigné à résidence à Brasilia depuis début août pour des soupçons d’entrave à son procès, M. Bolsonaro n’est pas présent aux audiences, pour motif de santé selon sa défense.Un journaliste de l’AFP a pu l’apercevoir jeudi matin dans son jardin, vêtu d’un polo vert et d’un pantalon sombre, en compagnie d’un proche. – “Réparation historique” -Le procès divise fortement une opinion ultra-polarisée, y compris dans la capitale.Pour Germano Cavalcante, ingénieur civil de 60 ans, “ce procès n’est pas juste”. “Il est plus politique que judiciaire”, estime-t-il.A l’inverse, Ana Karla Oliveira, 21 ans, analyste système, se dit “absolument ravie”. “Je vais fêter cette condamnation”, promet-elle, y voyant une “réparation historique”.L’affaire Bolsonaro est aussi à l’origine d’une crise sans précédent entre la première puissance d’Amérique latine et les États-Unis. Dénonçant une “chasse aux sorcières” contre son allié d’extrême droite, le président américain Donald Trump a imposé une surtaxe punitive de 50% sur une part importante des exportations brésiliennes.Washington a également annulé les visas de plusieurs juges de la Cour suprême brésilienne et infligé des sanctions financières à l’un d’entre eux, Alexandre de Moraes, rapporteur du procès Bolsonaro. – Amnistie -Le juge Moraes a été le premier à voter mardi pour la condamnation de l’ex-président, affirmant que le Brésil avait “failli redevenir une dictature” lors du supposé putsch manqué.M. Bolsonaro est jugé avec sept anciens proches collaborateurs, dont plusieurs ex-ministres et généraux.C’est la première fois qu’un ancien chef de l’Etat doit répondre de telles accusations, dans un pays encore hanté par le souvenir de la dictature militaire (1964-1985).Ex-ministre de la Justice de Lula, Flavio Dino a lui aussi voté pour une condamnation, estimant que les infractions jugées “ne sont pas susceptibles d’amnistie”.Le courant conservateur tente actuellement de faire approuver au Parlement une loi d’amnistie au bénéfice de son leader.Avec déjà en tête de possibles recours contre une condamnation, le camp de l’ancien chef de l’Etat avait célébré mercredi le vote du troisième magistrat, Luiz Fux.Développant une démonstration de plus de onze heures, ce dernier a jusque-là été le seul à voter pour la relaxe de M. Bolsonaro. Il a démonté le dossier, dénoncé un manque de preuves et estimé que le complot évoqué n’a jamais dépassé la “phase préparatoire”.Le vote du juge Fux “n’affectera pas le résultat final, mais il influencera l’histoire”, escompte le député bolsonariste Luiz Lima.L’argumentaire a provoqué la colère de Lula, qui a déclaré jeudi sur le média local Band que “Bolsonaro a tenté de mener un coup d’Etat dans ce pays”. “Il y a des dizaines, des cenaines de preuves”, a-t-il affirmé.

Main arrachée d’un gilet jaune en 2018: un CRS à la barre

Réponse légitime et proportionnée ou succession d’imprudences ? Un CRS a comparu jeudi à Paris pour le jet d’une grenade qui avait arraché la main d’un manifestant lors de l’acte 2 des “gilets jaunes” en 2018.Sept ans après les faits, le major Jackie D., 54 ans, est jugé devant le tribunal correctionnel pour blessures involontaires.Ce 24 novembre 2018, aux alentours de 18H00, dans un contexte très tendu entre manifestants et forces de l’ordre, il avait lancé une grenade GLIF4, un engin contenant une charge explosive constituée de 25 grammes d’un explosif générant un effet assourdissant, une onde de choc et la dispersion de gaz lacrymogène, sur un rond-point en bas des Champs-Elysées. Un manifestant, Gabriel Pontonnier, avait eu la main arrachée. D’autres personnes qui l’accompagnaient, dont son frère, avaient aussi été blessées.”Le débat est de savoir si l’utilisation et le lancer de la grenade ont été utilisés dans le cadre légal et réglementaire prévu, et si des imprudences et négligences peuvent vous être reprochées”, explique le président du tribunal au prévenu.A la barre, le policier, cheveux grisonnants en brosse, justifie son geste. A ce moment-là, “on reçoit un nombre de projectiles qui est démultiplié”, raconte-t-il d’un ton assuré. Dans ce contexte, “j’ai jeté la grenade pour faire reculer les assaillants et faire cesser le nombre de projectiles que mes hommes et moi on reçoit”, souligne-t-il, affirmant ne pas avoir lancé l’engin “au milieu des manifestants” mais entre les CRS et les manifestants.- Conditions “dégradées” -Jackie D. reconnaît que les conditions sont à ce moment-là “dégradées”, la nuit étant tombée et le lieu envahi de fumées de gaz lacrymogènes. Mais il observe qu’il s’est avancé pour jeter la grenade: “Ca permet d’y voir plus clair”.Avant de procéder à ce lancer, il ne fait pas de sommation. Est-il possible de s’en passer ? lui demande le président. “Oui, nous étions réellement pris à partie et l’intégrité physique de mes hommes était en danger”, assure-t-il.Le major n’annonce pas non plus son tir à la radio, “encombrée”.  Pour autant, il reconnaît que les conséquences de cet acte sont “catastrophiques” et dit compatir à la douleur de la victime.”Ca a totalement changé ma vie”, témoigne après lui Gabriel Pontonnier, d’une voix à peine audible.Il s’était rendu à Paris avec ses proches pour manifester en faveur du service public, de façon “pacifique”. Des faits, il ne se souvient plus de rien et ne sait donc pas s’il a cherché à ramasser la grenade ou pas.A l’époque, il avait 21 ans, avait validé sa formation de chaudronnier chez les compagnons du devoir et voulait monter son entreprise. “Tous mes projets sont tombés à l’eau”, déclare-t-il, racontant avoir subi 25 interventions chirurgicales et être en dépression.”On est une famille fracturée, cette grenade nous a détruit”, déclare sa mère, qui relate les sept ans d'”enfer” qui se sont écoulés.”Les policiers, ils ont le monopole de la violence légitime mais le revers de la médaille c’est qu’ils doivent être exemplaires”, plaide Me Ainoha Pascual, une des conseils des parties civiles.Or, “malgré la dangerosité” de la GLIF4, un engin classé comme une arme de guerre, “vous avez une accumulation d’imprudences” de la part de Jackie D, estime sa consoeur Me Emma Eliakim. “Il l’a dit lui-même, il ne voyait rien”, poursuit l’avocate, pour qui ce tir a été fait “à l’aveugle”.Sans surprise, le parquet, qui avait requis lors de l’instruction un non-lieu en faveur du policier, demande à l’audience la relaxe, estimant que le tir était “légitime, nécessaire et proportionné”.Pour la représentante du ministère public, bien que “le résultat final soit désastreux”, le policier était “dans son droit”.Le jugement sera rendu le 17 octobre.