Un ancien président du Parlement tué par balle dans l’ouest de l’Ukraine

L’ancien président du Parlement ukrainien Andriï Paroubiy, figure de la révolution pro-européenne du Maïdan en 2014, a été tué par balle samedi dans l’ouest du pays, un “meurtre horrible” et “minutieusement planifié” selon le président Volodymyr Zelensky.”Un homme non identifié a tiré plusieurs coups de feu sur l’homme politique, tuant Andriï Paroubiy sur le coup” à Lviv, grande ville de l’ouest de l’Ukraine, a indiqué le bureau du procureur général.Le suspect s’est enfui et les forces de l’ordre tentent de retrouver sa trace. Par ailleurs, une enquête pour “meurtre” a été ouverte, a ajouté le bureau du procureur.Le député Andriï Paroubiy, 54 ans, était une figure de la révolution pro-européenne du Maïdan et avait été président du Parlement ukrainien, appelé la Rada, de 2016 à 2019.Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déploré un “meurtre horrible” et promis que “toutes les forces et les moyens nécessaires” étaient déployés pour l’enquête.”Malheureusement, le crime avait été minutieusement planifié”, a-t-il ensuite affirmé, sans plus de détails.Des photos censées montrer les lieux de crime, publiées par des médias ukrainiens mais dont l’authenticité n’a pas été vérifiée, montrent un homme au visage ensanglanté allongé au sol, en pleine rue.Le tireur était habillé en livreur et conduisait un vélo électrique, a indiqué l’audiovisuel public Suspilné en citant des sources anonymes.- “balles de l’ennemi”-L’annonce de la mort d’Andriï Paroubiy a suscité une pluie d’hommages de responsables ukrainiens, certains sous-entendant que la Russie pourrait y être liée.Le chef du renseignement militaire ukrainien, Kyrylo Boudanov, a affirmé sur Telegram que le député avait été “tué par les balles de l’ennemi”, un terme généralement utilisé pour désigner la Russie.A ce stade, les enquêteurs n’ont pas évoqué de potentielle implication de la Russie ni de lien avec l’invasion de l’Ukraine en 2022.En plus de trois ans de guerre, Ukrainiens et Russes se sont néanmoins régulièrement accusés d’assassinats, notamment de responsables politiques et militaires.Andriï Paroubiy était placé sur la liste des personnes recherchées par les autorités russes. Celle-ci comprend des dizaines de milliers de noms, dont ceux de nombreux responsables ukrainiens mais aussi des personnalités russes ou occidentales.Andriï Paroubiy, qui militait déjà pour l’indépendance de l’Ukraine au temps de l’URSS, est notamment connu pour son rôle dans les grands mouvements pro-européens en Ukraine, d’abord la “révolution orange” de 2004, puis celle du Maïdan en 2014.Il avait été “commandant” des groupes d’auto-défense lors des manifestations du Maïdan, réprimées dans le sang. Ce mouvement avait forcé le président prorusse Viktor Ianoukovitch à quitter le pouvoir pour fuir vers la Russie en 2014.Cette même année, après le départ de l’ex-président, Andriï Paroubiy avait occupé pendant quelques mois le poste de Secrétaire du Conseil de Sécurité et de Défense Nationale.C’est aussi à cette période qu’avait débuté un conflit dans l’est de l’Ukraine avec des séparatistes pilotés par Moscou.En 2014, Andriï Paroubiy avait survécu à une tentative d’assassinat perpétrée à l’aide d’une grenade de combat, selon les médias ukrainiens.Cet historien de formation défendait aussi vigoureusement l’importance de l’utilisation de la langue ukrainienne face au russe, un sujet très politique dans le pays.La Première ministre Ioulia Svyrydenko a rendu hommage à “un patriote” qui a “apporté une grande contribution à la formation de notre Etat”.Une autre figure du Maïdan, Moustafa Naïem, a salué auprès de l’AFP “l’humanisme” d’un responsable qui s’est battu pour “des questions importantes”.L’ancien président Petro Porochenko a lui affirmé que le décès d’Andriï Paroubiy était un “tir en plein cœur de l’Ukraine”, dénonçant “un acte de terreur”.

Petit pays aux grandes réserves de pétrole le Guyana veut échapper à la malédiction de l’or noir

Pays aux plus grandes réserves pétrolières par habitant du monde, le Guyana, petit pays du nord de l’Amérique du sud qui élit son président lundi, veut échapper à “la malédiction de l’or noir” et se développer en sortant de la pauvreté.Chateau Margot. Le nom du quartier est prometteur mais Shaun Ferrier, 52 ans, sa femme Naomi et ses 5 enfants vivent dans une petite baraque en bois qu’il a construite sur un bout de terrain ne lui appartenant pas et coincé entre un grand axe routier de Georgetown et un canal de régulation d’eau de la capitale guyanienne.Pas d’eau courante, pas d’électricité mais un panneau solaire pour avoir un peu de lumière. Les toilettes sont un trou derrière un panneau de bois à l’extérieur. A l’intérieur une petite cuisine, où se trouve un berceau, et dans l’autre pièce, un grand lit.”C’est dur. Regardez comment je vis. Tout le monde devrait vivre mieux que ça”, répond Shaun quand on lui demande s’il bénéficie de la manne pétrolière. “Ce sont les plus gros qui gagnent de l’argent. Pas les pauvres. Je dois travailler 12 heures toutes les nuits. Du dimanche au dimanche”, explique ce gardien qui gagne 110.000 dollars guyaniens (450 euros) par mois.Il concède qu’avec le pétrole les aides ont augmenté à 100.000 dollars guyaniens (410 euros) par an et par enfant. Pas de quoi changer le quotidien mais un apport important par rapport aux revenus de la famille. Pour l’avenir, Shaun et sa femme disent espérer que le pétrole offrira une vie meilleure que la leur à leurs enfants. Avec une estimation de plus de 11 milliards de barils de réserves pour une population de 850.000 habitants -plus par personne que le Koweit-, Irfaan Ali, le président sortant et candidat, promet un “Guyana prospère” avec une meilleure éducation, une diversification de l’économie et un développement durable. Ses rivaux font les mêmes promesses.- “Plus forte croissance” -Le pays, qui a commencé l’exploitation pétrolière en 2019, espère faire passer sa production de 650.000 barils par jour à plus d’un million en 2030. Le président se targue de la “plus forte croissance d’Amérique latine et du monde” avec 43,6% en 2024. Partout dans le pays, du Nord au Sud, on voit des travaux routiers et des ouvrages en construction. “Il y a plus de 5.000 projets publics”, affirme à l’AFP le ministre des Travaux publics Juan Edghill, en assurant que le pays ne tombera pas dans la “malédiction des ressources”, aussi appelée en économie le “syndrome hollandais” pour évoquer le déclin industriel ou l’absence de développement provoqué – dans certains pays – par l’abondance de ressources naturelles.”Pourquoi souffririons nous du mal néerlandais? Nous ne sommes pas néerlandais”, plaisante le ministre dont le pays est voisin du Suriname, l’ancienne Guyane néerlandaise. Le budget de l’Etat a quadruplé en cinq ans pour atteindre 6,7 milliards de dollars en 2025. Avec cette manne, qui va théoriquement dans un fonds souverain, le gouvernement a augmenté les dépenses sociales, lancé des grands travaux tout en promettant des investissements dans l’éducation et la santé. – “Le ruisselement ne fonctionnera pas” -L’opposante Amanzia Walton-Desir, candidate outsider à la présidentielle, se montre très sceptique: “nous avons une richesse qui entre dans ce pays comme jamais auparavant: les gens sont toujours pauvres”.Pour elle, “la façon dont le gouvernement déploie les projets d’infrastructure et les subventions directes (aides aux personnes), contribuent directement à l’inflation” qui se situe autour de 4% selon les chiffres officiels alors que, selon de nombreux habitants, le prix des produits alimentaires a explosé.”Ils (gouvernement) refusent de l’accepter mais l’économie de ruissellement telle qu’il la pratique, ne fonctionnera pas”, assure-t-elle accusant aussi le pouvoir de “corruption”. “Pour chaque dollar dépensé sur les infrastructures, 41 centimes sont gaspillés”.L’avocat Cris Ram, militant et figure de la société civile, dénonce lui aussi un coût de la vie qui “est hors de portée pour beaucoup, beaucoup de gens”.”L’une des choses les plus faciles à faire est de dépenser de l’argent. C’est encore plus facile lorsque ce n’est pas votre argent”, poursuit-il en citant l’exemple de la construction d’un hôpital.”Il n’y a pas d’équipe médicale, pas d’infirmiers, pas d’équipements, pas de fournitures, pas d’électricité”.”Donc, nous avons ces bâtiments, ils ont l’air bien, ils sont fantastiques…”, ironise-t-il “…si vous aimez couper des rubans”.

Petit pays aux grandes réserves de pétrole le Guyana veut échapper à la malédiction de l’or noir

Pays aux plus grandes réserves pétrolières par habitant du monde, le Guyana, petit pays du nord de l’Amérique du sud qui élit son président lundi, veut échapper à “la malédiction de l’or noir” et se développer en sortant de la pauvreté.Chateau Margot. Le nom du quartier est prometteur mais Shaun Ferrier, 52 ans, sa femme Naomi et ses 5 enfants vivent dans une petite baraque en bois qu’il a construite sur un bout de terrain ne lui appartenant pas et coincé entre un grand axe routier de Georgetown et un canal de régulation d’eau de la capitale guyanienne.Pas d’eau courante, pas d’électricité mais un panneau solaire pour avoir un peu de lumière. Les toilettes sont un trou derrière un panneau de bois à l’extérieur. A l’intérieur une petite cuisine, où se trouve un berceau, et dans l’autre pièce, un grand lit.”C’est dur. Regardez comment je vis. Tout le monde devrait vivre mieux que ça”, répond Shaun quand on lui demande s’il bénéficie de la manne pétrolière. “Ce sont les plus gros qui gagnent de l’argent. Pas les pauvres. Je dois travailler 12 heures toutes les nuits. Du dimanche au dimanche”, explique ce gardien qui gagne 110.000 dollars guyaniens (450 euros) par mois.Il concède qu’avec le pétrole les aides ont augmenté à 100.000 dollars guyaniens (410 euros) par an et par enfant. Pas de quoi changer le quotidien mais un apport important par rapport aux revenus de la famille. Pour l’avenir, Shaun et sa femme disent espérer que le pétrole offrira une vie meilleure que la leur à leurs enfants. Avec une estimation de plus de 11 milliards de barils de réserves pour une population de 850.000 habitants -plus par personne que le Koweit-, Irfaan Ali, le président sortant et candidat, promet un “Guyana prospère” avec une meilleure éducation, une diversification de l’économie et un développement durable. Ses rivaux font les mêmes promesses.- “Plus forte croissance” -Le pays, qui a commencé l’exploitation pétrolière en 2019, espère faire passer sa production de 650.000 barils par jour à plus d’un million en 2030. Le président se targue de la “plus forte croissance d’Amérique latine et du monde” avec 43,6% en 2024. Partout dans le pays, du Nord au Sud, on voit des travaux routiers et des ouvrages en construction. “Il y a plus de 5.000 projets publics”, affirme à l’AFP le ministre des Travaux publics Juan Edghill, en assurant que le pays ne tombera pas dans la “malédiction des ressources”, aussi appelée en économie le “syndrome hollandais” pour évoquer le déclin industriel ou l’absence de développement provoqué – dans certains pays – par l’abondance de ressources naturelles.”Pourquoi souffririons nous du mal néerlandais? Nous ne sommes pas néerlandais”, plaisante le ministre dont le pays est voisin du Suriname, l’ancienne Guyane néerlandaise. Le budget de l’Etat a quadruplé en cinq ans pour atteindre 6,7 milliards de dollars en 2025. Avec cette manne, qui va théoriquement dans un fonds souverain, le gouvernement a augmenté les dépenses sociales, lancé des grands travaux tout en promettant des investissements dans l’éducation et la santé. – “Le ruisselement ne fonctionnera pas” -L’opposante Amanzia Walton-Desir, candidate outsider à la présidentielle, se montre très sceptique: “nous avons une richesse qui entre dans ce pays comme jamais auparavant: les gens sont toujours pauvres”.Pour elle, “la façon dont le gouvernement déploie les projets d’infrastructure et les subventions directes (aides aux personnes), contribuent directement à l’inflation” qui se situe autour de 4% selon les chiffres officiels alors que, selon de nombreux habitants, le prix des produits alimentaires a explosé.”Ils (gouvernement) refusent de l’accepter mais l’économie de ruissellement telle qu’il la pratique, ne fonctionnera pas”, assure-t-elle accusant aussi le pouvoir de “corruption”. “Pour chaque dollar dépensé sur les infrastructures, 41 centimes sont gaspillés”.L’avocat Cris Ram, militant et figure de la société civile, dénonce lui aussi un coût de la vie qui “est hors de portée pour beaucoup, beaucoup de gens”.”L’une des choses les plus faciles à faire est de dépenser de l’argent. C’est encore plus facile lorsque ce n’est pas votre argent”, poursuit-il en citant l’exemple de la construction d’un hôpital.”Il n’y a pas d’équipe médicale, pas d’infirmiers, pas d’équipements, pas de fournitures, pas d’électricité”.”Donc, nous avons ces bâtiments, ils ont l’air bien, ils sont fantastiques…”, ironise-t-il “…si vous aimez couper des rubans”.

Petit pays aux grandes réserves de pétrole le Guyana veut échapper à la malédiction de l’or noir

Pays aux plus grandes réserves pétrolières par habitant du monde, le Guyana, petit pays du nord de l’Amérique du sud qui élit son président lundi, veut échapper à “la malédiction de l’or noir” et se développer en sortant de la pauvreté.Chateau Margot. Le nom du quartier est prometteur mais Shaun Ferrier, 52 ans, sa femme Naomi et ses 5 enfants vivent dans une petite baraque en bois qu’il a construite sur un bout de terrain ne lui appartenant pas et coincé entre un grand axe routier de Georgetown et un canal de régulation d’eau de la capitale guyanienne.Pas d’eau courante, pas d’électricité mais un panneau solaire pour avoir un peu de lumière. Les toilettes sont un trou derrière un panneau de bois à l’extérieur. A l’intérieur une petite cuisine, où se trouve un berceau, et dans l’autre pièce, un grand lit.”C’est dur. Regardez comment je vis. Tout le monde devrait vivre mieux que ça”, répond Shaun quand on lui demande s’il bénéficie de la manne pétrolière. “Ce sont les plus gros qui gagnent de l’argent. Pas les pauvres. Je dois travailler 12 heures toutes les nuits. Du dimanche au dimanche”, explique ce gardien qui gagne 110.000 dollars guyaniens (450 euros) par mois.Il concède qu’avec le pétrole les aides ont augmenté à 100.000 dollars guyaniens (410 euros) par an et par enfant. Pas de quoi changer le quotidien mais un apport important par rapport aux revenus de la famille. Pour l’avenir, Shaun et sa femme disent espérer que le pétrole offrira une vie meilleure que la leur à leurs enfants. Avec une estimation de plus de 11 milliards de barils de réserves pour une population de 850.000 habitants -plus par personne que le Koweit-, Irfaan Ali, le président sortant et candidat, promet un “Guyana prospère” avec une meilleure éducation, une diversification de l’économie et un développement durable. Ses rivaux font les mêmes promesses.- “Plus forte croissance” -Le pays, qui a commencé l’exploitation pétrolière en 2019, espère faire passer sa production de 650.000 barils par jour à plus d’un million en 2030. Le président se targue de la “plus forte croissance d’Amérique latine et du monde” avec 43,6% en 2024. Partout dans le pays, du Nord au Sud, on voit des travaux routiers et des ouvrages en construction. “Il y a plus de 5.000 projets publics”, affirme à l’AFP le ministre des Travaux publics Juan Edghill, en assurant que le pays ne tombera pas dans la “malédiction des ressources”, aussi appelée en économie le “syndrome hollandais” pour évoquer le déclin industriel ou l’absence de développement provoqué – dans certains pays – par l’abondance de ressources naturelles.”Pourquoi souffririons nous du mal néerlandais? Nous ne sommes pas néerlandais”, plaisante le ministre dont le pays est voisin du Suriname, l’ancienne Guyane néerlandaise. Le budget de l’Etat a quadruplé en cinq ans pour atteindre 6,7 milliards de dollars en 2025. Avec cette manne, qui va théoriquement dans un fonds souverain, le gouvernement a augmenté les dépenses sociales, lancé des grands travaux tout en promettant des investissements dans l’éducation et la santé. – “Le ruisselement ne fonctionnera pas” -L’opposante Amanzia Walton-Desir, candidate outsider à la présidentielle, se montre très sceptique: “nous avons une richesse qui entre dans ce pays comme jamais auparavant: les gens sont toujours pauvres”.Pour elle, “la façon dont le gouvernement déploie les projets d’infrastructure et les subventions directes (aides aux personnes), contribuent directement à l’inflation” qui se situe autour de 4% selon les chiffres officiels alors que, selon de nombreux habitants, le prix des produits alimentaires a explosé.”Ils (gouvernement) refusent de l’accepter mais l’économie de ruissellement telle qu’il la pratique, ne fonctionnera pas”, assure-t-elle accusant aussi le pouvoir de “corruption”. “Pour chaque dollar dépensé sur les infrastructures, 41 centimes sont gaspillés”.L’avocat Cris Ram, militant et figure de la société civile, dénonce lui aussi un coût de la vie qui “est hors de portée pour beaucoup, beaucoup de gens”.”L’une des choses les plus faciles à faire est de dépenser de l’argent. C’est encore plus facile lorsque ce n’est pas votre argent”, poursuit-il en citant l’exemple de la construction d’un hôpital.”Il n’y a pas d’équipe médicale, pas d’infirmiers, pas d’équipements, pas de fournitures, pas d’électricité”.”Donc, nous avons ces bâtiments, ils ont l’air bien, ils sont fantastiques…”, ironise-t-il “…si vous aimez couper des rubans”.

Indonésie: trois morts dans un incendie à Makassar, les manifestations s’étendent

Au moins trois personnes sont mortes dans l’incendie d’un bâtiment public provoqué dans les Célèbes du Sud par des manifestants au moment où un mouvement de protestation s’étend en Indonésie après la mort d’un taxi-moto écrasé par un véhicule de police.Le président Prabowo Subianto est confronté aux manifestations les plus violentes depuis son arrivée au pouvoir en octobre. Elles ont embrasé les grandes villes du pays, après la mort du chauffeur de 21 ans, dont la vidéo, devenue virale, a beaucoup choqué.Cet événement a mis le feu aux poudres alors que des affrontements venaient d’avoir lieu entre forces de l’ordre et la population, exaspérée par les difficultés économiques et la corruption. Vendredi soir, les manifestations à Makassar, principale ville des Célèbes du sud, ont dégénéré. Les manifestants ont incendié un bâtiment du conseil provincial et local de la ville, lancé des pierres et des cocktails Molotov et mis le feu à des véhicules.Trois personnes piégées par les flammes — deux employés du conseil local et un fonctionnaire — sont mortes, a annoncé à l’AFP Rahmat Mappatoba, secrétaire du conseil municipal de Makassar.Au moins quatre autres ont été hospitalisées, a-t-il ajouté, accusant les manifestants d’avoir pris d’assaut ces locaux pour y mettre le feu.Des images publiées par les médias locaux montraient des centaines de personnes applaudissant et criant alors que l’incendie faisait rage. Peu de membres des forces de sécurité étaient visibles à proximité.Sur une vidéo, l’on pouvait entendre un homme s’écrier: “Il y a des gens à l’étage!”.À l’intérieur du bâtiment, des manifestants ont allumé plusieurs feux alors que des parties de l’immeuble s’effondraient. D’autres manifestants brisaient des vitres et scandaient “révolution”.Windiyatno, chef militaire de la région des Célèbes du Sud, a assuré samedi dans un communiqué que la situation à Makassar était “de nouveau normale”.Auparavant, de violents affrontements avaient éclaté vendredi après-midi dans plusieurs villes d’Indonésie entre policiers et manifestants qui exigent des comptes après la mort du chauffeur de taxi-moto Affan Kurniawan.Les policiers ont tiré des gaz lacrymogènes pour repousser des centaines de protestataires réunis dans la capitale Jakarta. Des milliers de chauffeurs se sont également rassemblés près du quartier général de la brigade mobile de la police à Jakarta, dispersés à coups de gaz lacrymogène.Samedi, les manifestations se sont poursuivies dans différentes villes. Des centaines d’étudiants et conducteurs de moto-taxi ont manifesté devant le siège de la police sur l’île de Bali.”Bali est le centre du tourisme en Indonésie, et nous voulons protester ici pour attirer l’attention internationale sur l’injustice légale, la corruption et l’impunité des crimes policiers”, a déclaré à l’AFP Narendra Wicaksono, l’un des manifestants.Dans l’île voisine de Lombok, des manifestants ont pris d’assaut et incendié le bâtiment du conseil local du chef-lieu Mataram, en dépit des gaz lacrymogènes lancés par la police.Une manifestation a également eu lieu à Surabaya devant le siège de la police, selon un journaliste de l’AFP.- Prabowo appelle au calme -Le président Prabowo Subianto s’est rendu au domicile du moto-taxi décédé pour présenter ses condoléances vendredi, sans faire de déclaration à la presse.Un peu plus tôt, le président avait ordonné que les circonstances de la mort du jeune chauffeur soient éclaircies de façon “transparente”, exprimant “ses plus sincères condoléances” au nom du gouvernement et appelant au calme.Sept agents ont été arrêtés après la mort du chauffeur.Le chef de la police nationale, Listyo Sigit Prabowo, a déclaré samedi que les officiers feraient face à un procès sur l’éthique de leur profession qui pourrait durer une semaine. “S’ils sont coupables, il y a une possibilité pour nous de traiter l’affaire comme un crime”, a-t-il ajouté lors d’une conférence de presse.Des affrontements entre manifestants et policiers avaient déjà éclaté jeudi à propos de revendications salariales et des avantages considérés comme excessifs dont bénéficient les députés, notamment leur allocation mensuelle de logement. Cette dernière s’élève à 50 millions de roupies (3.034 dollars américains), près de 10 fois le salaire minimum à Jakarta.Les manifestations se sont étendues à d’autres grandes villes d’Indonésie, dont Surabaya, dans l’est de Java, et Medan, dans la province de Sumatra (ouest), alors que le mécontentement de la population grandit face à la gestion de l’économie par le gouvernement.Certaines des décisions du président, notamment les coupes budgétaires généralisées annoncées cette année pour financer notamment son programme phare de repas gratuits pour les écoliers et un nouveau fonds souverain, ont été particulièrement mal perçues.Le président a l’ambition de transformer la plus grande économie d’Asie du Sud-Est en une puissance mondiale majeure.

Indonésie: trois morts dans un incendie à Makassar, les manifestations s’étendent

Au moins trois personnes sont mortes dans l’incendie d’un bâtiment public provoqué dans les Célèbes du Sud par des manifestants au moment où un mouvement de protestation s’étend en Indonésie après la mort d’un taxi-moto écrasé par un véhicule de police.Le président Prabowo Subianto est confronté aux manifestations les plus violentes depuis son arrivée au pouvoir en octobre. Elles ont embrasé les grandes villes du pays, après la mort du chauffeur de 21 ans, dont la vidéo, devenue virale, a beaucoup choqué.Cet événement a mis le feu aux poudres alors que des affrontements venaient d’avoir lieu entre forces de l’ordre et la population, exaspérée par les difficultés économiques et la corruption. Vendredi soir, les manifestations à Makassar, principale ville des Célèbes du sud, ont dégénéré. Les manifestants ont incendié un bâtiment du conseil provincial et local de la ville, lancé des pierres et des cocktails Molotov et mis le feu à des véhicules.Trois personnes piégées par les flammes — deux employés du conseil local et un fonctionnaire — sont mortes, a annoncé à l’AFP Rahmat Mappatoba, secrétaire du conseil municipal de Makassar.Au moins quatre autres ont été hospitalisées, a-t-il ajouté, accusant les manifestants d’avoir pris d’assaut ces locaux pour y mettre le feu.Des images publiées par les médias locaux montraient des centaines de personnes applaudissant et criant alors que l’incendie faisait rage. Peu de membres des forces de sécurité étaient visibles à proximité.Sur une vidéo, l’on pouvait entendre un homme s’écrier: “Il y a des gens à l’étage!”.À l’intérieur du bâtiment, des manifestants ont allumé plusieurs feux alors que des parties de l’immeuble s’effondraient. D’autres manifestants brisaient des vitres et scandaient “révolution”.Windiyatno, chef militaire de la région des Célèbes du Sud, a assuré samedi dans un communiqué que la situation à Makassar était “de nouveau normale”.Auparavant, de violents affrontements avaient éclaté vendredi après-midi dans plusieurs villes d’Indonésie entre policiers et manifestants qui exigent des comptes après la mort du chauffeur de taxi-moto Affan Kurniawan.Les policiers ont tiré des gaz lacrymogènes pour repousser des centaines de protestataires réunis dans la capitale Jakarta. Des milliers de chauffeurs se sont également rassemblés près du quartier général de la brigade mobile de la police à Jakarta, dispersés à coups de gaz lacrymogène.Samedi, les manifestations se sont poursuivies dans différentes villes. Des centaines d’étudiants et conducteurs de moto-taxi ont manifesté devant le siège de la police sur l’île de Bali.”Bali est le centre du tourisme en Indonésie, et nous voulons protester ici pour attirer l’attention internationale sur l’injustice légale, la corruption et l’impunité des crimes policiers”, a déclaré à l’AFP Narendra Wicaksono, l’un des manifestants.Dans l’île voisine de Lombok, des manifestants ont pris d’assaut et incendié le bâtiment du conseil local du chef-lieu Mataram, en dépit des gaz lacrymogènes lancés par la police.Une manifestation a également eu lieu à Surabaya devant le siège de la police, selon un journaliste de l’AFP.- Prabowo appelle au calme -Le président Prabowo Subianto s’est rendu au domicile du moto-taxi décédé pour présenter ses condoléances vendredi, sans faire de déclaration à la presse.Un peu plus tôt, le président avait ordonné que les circonstances de la mort du jeune chauffeur soient éclaircies de façon “transparente”, exprimant “ses plus sincères condoléances” au nom du gouvernement et appelant au calme.Sept agents ont été arrêtés après la mort du chauffeur.Le chef de la police nationale, Listyo Sigit Prabowo, a déclaré samedi que les officiers feraient face à un procès sur l’éthique de leur profession qui pourrait durer une semaine. “S’ils sont coupables, il y a une possibilité pour nous de traiter l’affaire comme un crime”, a-t-il ajouté lors d’une conférence de presse.Des affrontements entre manifestants et policiers avaient déjà éclaté jeudi à propos de revendications salariales et des avantages considérés comme excessifs dont bénéficient les députés, notamment leur allocation mensuelle de logement. Cette dernière s’élève à 50 millions de roupies (3.034 dollars américains), près de 10 fois le salaire minimum à Jakarta.Les manifestations se sont étendues à d’autres grandes villes d’Indonésie, dont Surabaya, dans l’est de Java, et Medan, dans la province de Sumatra (ouest), alors que le mécontentement de la population grandit face à la gestion de l’économie par le gouvernement.Certaines des décisions du président, notamment les coupes budgétaires généralisées annoncées cette année pour financer notamment son programme phare de repas gratuits pour les écoliers et un nouveau fonds souverain, ont été particulièrement mal perçues.Le président a l’ambition de transformer la plus grande économie d’Asie du Sud-Est en une puissance mondiale majeure.