Jordan Bardella, 30 ans, l’âge des doutes

Surexposé par son statut de favori des sondages, Jordan Bardella est désormais attaqué sur sa jeunesse et son inexpérience du pouvoir. “Mépris social”, riposte l’intéressé, soutenu en bloc par ses troupes malgré de premiers signes de fragilité.La machine tourne à plein régime. Chaque week-end, des séances de dédicaces aux six coins de l’Hexagone. Bonjour, autographe, selfie: 30 secondes, au suivant.La semaine, entre réunions au siège parisien du Rassemblement national et sessions européennes à Bruxelles ou Strasbourg, le meilleur espoir masculin de l’extrême droite française enchaîne les passages télé. Au rythme de deux émissions hebdomadaires en moyenne depuis la sortie de son dernier livre fin octobre.A la longue, la machine s’enraye. Comme samedi soir sur le plateau de “Quelle Epoque!” sur France 2, quand il cale et se répète sur Nicolas Sarkozy, puis Donald Trump: “Où est-ce qu’il trouve toute cette énergie?”. Erreur d’inattention, sanction immédiate: “Au secours le cirage de pompes”, lâche, assassine, l’ex-ministre devenue chroniqueuse Roselyne Bachelot, assise à ses côtés.Pas à son avantage dans cette courte séquence – devenue virale – Jordan Bardella touche une limite de sa communication perpétuelle. Deux jours plus tôt déjà, face à un panel de Français sur BFMTV, il avait peiné à convaincre l’assistance sur son programme économique et sa position sur l’Ukraine. Comme un avant-goût de ce qui l’attend s’il doit remplacer au pied levé une Marine Le Pen empêchée de concourir à la présidentielle.Un doute s’instille: et s’il n’était pas prêt? Ses adversaires s’engouffrent dans la brèche, lui dressent un procès en amateurisme. Xavier Bertrand le premier, qui juge “creux” et “pas capable de diriger le pays” celui qui, “du haut de ses 30 ans” n’a “pas travaillé ses dossiers” et “ne connaît rien à la vie”.”On ne s’improvise pas” à l’Elysée “sans avoir géré ni des grandes collectivités ni des entreprises”, tacle à son tour Bruno Retailleau.- “Tenir la pression” -Bien plus inquiet, un socialiste de premier rang constate que “Bardella apparaît comme une feuille blanche pour toute une série d’acteurs à droite”. Mais “la réalité c’est que tout glisse sur lui”, se désole ce ténor qui prédit à la gauche “le combat le plus difficile de (son) existence”.Pour l’heure, le champion de l’opinion pour la présidentielle de 2027 se contente de parer les attaques. Fort d’une avance considérable, il dénonce “une forme de mépris social” venant de “certaines élites médiatiques et politiques” contre la réussite d’un gamin de banlieue, sans autre diplôme que le bac.A ceux qui le voient trop haut, trop tôt, il réplique qu’il préfère ça “plutôt qu’on vienne (lui) dire dans quelques années que c’est trop tard”. L’air grave, il confesse son “sentiment de faire à 30 ans ce qu’on fait normalement à 50 ans dans la vie” et d’être “écrasé par le poids des responsabilités”.Derrière lui, le Rassemblement national serre les rangs. “Evidemment qu’il a de l’expérience”, affirme son porte-parole Aleksandar Nikolic, convaincu que les deux campagnes européennes victorieuses du patron du parti à la flamme “montrent qu’il est capable de tenir la pression à un niveau très élevé”.”Il se prépare sérieusement, jusqu’ici il n’a pas fait d’erreur”, abonde un député, qui reconnaît toutefois que “l’âge est évidemment quelque chose qu’il faudra qu’on travaille”.A sa décharge, “pour l’instant c’est un président de parti, donc il est beaucoup dans l’équilibre” vis-à-vis de Marine Le Pen et de leurs lieutenants respectifs, mais “à partir du moment où il sera candidat, il pourra être plus tranché”, ajoute cet élu expérimenté.Un autre cadre trépigne presque de le voir exprimer son plein potentiel. “Ce qui fait un bon politique, c’est d’être connecté aux gens. Jordan sait de quoi il faut parler et quand il faut en parler”.Quitte à rendre coup pour coup à ses détracteurs, selon ce responsable : “Il faut être plus en offensif qu’en défensif. On n’a pas de leçons à recevoir de ces gens. Il faut marteler leur bilan, il faut les défoncer”.

Des “dizaines de fiches” sensibles du ministère de l’Intérieur volées lors d’une attaque informatique

“Quelques dizaines de fiches” confidentielles ont été “extraites” lors d’une attaque informatique qui a touché Beauvau pendant plusieurs jours, a indiqué mercredi le ministre de l’Intérieur Laurent Nunez.Le Traitement d’antécédents judiciaires (TAJ) et le Fichier des personnes recherchées (FPR) ont notamment été “consultés”, “des fichiers importants pour nous”, a expliqué le ministre sur franceinfo. “On ne connait pas encore l’ampleur de la compromission, on ne sait pas ce qui a été extrait: à date, quelques dizaines de fiches ont pu être sorties du système mais on parle de millions de données.” La semaine dernière, “un individu ou un groupe d’individus” se sont introduits “pendant plusieurs jours” dans les systèmes informatiques du ministère de l’Intérieur “en utilisant les messageries”, en passant par des boîtes professionnelles pour récupérer des codes d’accès.”Une personne a pu accéder à des fichiers en utilisant des mots de passe qui n’auraient pas dû être échangés sur des messageries, en clair”, a détaillé le ministre, déplorant “des imprudences”.”On continue à investiguer (…) on a saisi immédiatement la justice, on a saisi la Cnil (Commission nationale de l’informatique et des libertés, NDLR) comme la loi nous l’impose et puis il y a une enquête administrative que j’ai demandée”, a poursuivi Laurent Nunez.Il y a quelques jours, un groupe de pirates informatiques a revendiqué – sans apporter de preuves – cette attaque et a assuré avoir accédé aux données de plus de 16 millions de personnes, issues des fichiers de police. “Ce que je peux vous dire, c’est qu’il n’y a pas eu extraction de millions de données. A ma connaissance, c’est faux”, a encore affirmé le ministre, qui a assuré ne pas avoir reçu de demande de rançon. “Cela ne met pas en danger la vie de nos compatriotes.”L’Office anti-cybercriminalité (OFAC) est chargé de l’enquête.

Attentat de Sydney: l’assaillant inculpé de terrorisme, inhumation des victimes

La police a inculpé mercredi Naveed Akram, l’un des deux auteurs présumés de l’attentat sur une plage de Sydney, pour terrorisme et 15 meurtres, trois jours après le pire massacre en Australie depuis des décennies, dont les victimes ont commencé à être inhumées.”La police soutiendra devant le tribunal que cet homme a commis des actes qui ont causé la mort, des blessures graves et mis des vies en danger afin de promouvoir une cause religieuse et de semer la peur au sein d’une communauté”, a déclaré la police de Nouvelle-Galles du Sud.”Les premières indications suggèrent qu’il s’agit d’une attaque terroriste inspirée par l’EI, une organisation terroriste répertoriée en Australie”, a-t-elle souligné dans un communiqué, utilisant l’acronyme du groupe jihadiste État islamique.Naveed Akram a été grièvement blessé par la police pendant la fusillade dimanche sur la plage de Bondi et, selon les médias locaux, est sorti du coma mardi soir. Son père, avec lequel il a mené l’assaut, Sajid Akram, a été abattu lors de l’attaque.Les premières obsèques après l’attentat se sont déroulées sous haute sécurité mercredi matin à Bondi, où le père et le fils ont tué dimanche 15 personnes rassemblées pour la fête juive de Hanouka.Une foule de fidèles en larmes a accueilli à la synagogue Chabad de cette banlieue de Sydney la dépouille du rabbin Eli Schlanger, première des victimes de l’attentat à être inhumée, parmi un important dispositif policier, ont constaté des journalistes de l’AFP.”Cette perte est immense pour tout le peuple juif, mais pour notre communauté ici, pour le Chabad de Bondi, elle est indicible”, a souligné le rabbin Levi Wolff.Surnommé “Le Rabbin de Bondi”, Eli Schlanger, 41 ans, était aumônier et avait exercé dans des prisons et des hôpitaux. Il était père de cinq enfants. “Tu es mon fils, mon ami et mon confident”, a déclaré son beau-père, Yehoram Ulman, lors de la cérémonie.Parmi les victimes figurent également une petite fille de 10 ans, deux survivants de la Shoah et un ressortissant français, Dan Elkayam.Un autre rabbin assassiné dimanche, Yaakov Levitan, 39 ans, père de quatre enfants, doit être également inhumé mercredi à la synagogue Chabad de Bondi. Ce mouvement représente une branche du judaïsme hassidique et avait organisé les festivités de dimanche sur la plage de Bondi. – “Ne pas avoir peur” -“Aujourd’hui sera une journée particulièrement difficile”, a déclaré le Premier ministre Anthony Albanese à la radio locale, soulignant être “de tout cœur avec la communauté”.Autre rabbin présent aux obsèques, Yossi Friedman a souligné que la communauté était “extrêmement atteinte”.”Nous devrions pouvoir être nous-mêmes et ne pas avoir peur”, a déclaré Danny Gingef, 66 ans, venu à la cérémonie.  M. Albanese a souligné mardi que les assaillants étaient “motivés par l’idéologie” du groupe jihadiste État islamique, dont deux drapeaux ont été retrouvés dans leur voiture.Armés de plusieurs fusils légalement détenus, les deux hommes ont criblé la plage de balles pendant dix minutes.Naveed Akram, 24 ans, avait fait l’objet de vérifications des renseignements australiens en 2019, sans paraître constituer à l’époque de menace immédiate.Selon les autorités philippines, les deux hommes se sont rendus dans le pays du 1er au 28 novembre, respectivement avec un passeport indien et australien. Leur destination était la région de Davao, sur l’île de Mindanao, théâtre d’une insurrection islamiste.Manille a toutefois démenti mercredi abriter des camps d’entraînement jihadistes. Le président Ferdinand Marcos “rejette formellement (…) la description trompeuse des Philippines comme étant le centre de formation de l’État islamique”, a affirmé sa porte-parole, soulignant qu'”aucune preuve n’a été apportée”. – “Héros” -M. Albanese a rendu hommage mercredi à l’héroïsme d’un couple de sexagénaires tué dans l’attentat, après que des images filmées par une caméra embarquée dans un véhicule les ont montrés en train de se battre avec l’un des tireurs.”Je rends hommage à Boris et Sofia Gurman. Boris a attaqué l’un de ces terroristes alors qu’il sortait de la voiture. Et cela a causé la mort de M. et Mme Gurman”, a-t-il déclaré, qualifiant le couple de “héros australiens”.M. Albanese, s’est rendu mardi au chevet d’Ahmed Al Ahmed, également qualifié de héros pour avoir réussi à arracher le fusil des mains de Sajid Akram. Son geste, qui a été filmé, est devenu viral sur les réseaux sociaux.Les dirigeants australiens ont convenu de durcir les lois qui avaient permis à Sajid Akram de posséder six armes à feu.Mardi, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a estimé que la décision australienne de reconnaître la Palestine sur fond de guerre à Gaza avait mis de “l’huile sur le feu de l’antisémitisme”.

Markets rise even as US jobs data fail to boost rate cut bets

Equities mostly rose Wednesday even as US jobs data did little to boost expectations for another interest rate cut next month, while oil rallied after President Donald Trump ordered the blockade of “sanctioned” Venezuelan tankers.With Federal Reserve officials indicating they were unlikely to lower borrowing costs for a fourth successive meeting, sentiment on trading floors has been subdued of late, compounded by worries over tech valuations and AI spending.Focus had been on the delayed release of key non-farm payrolls reports, which showed Tuesday that the unemployment rate had jumped to a four-year high of 4.6 percent in November, reinforcing views that the US labour market was slowing.However, a forecast-beating 105,000 drop in jobs in October was blamed on the extended government shutdown — with many expected to return — while November’s rise of 64,000 was more than estimated.Analysts said the figures did little to move the dial on rate-cut bets, with Bloomberg saying markets had priced in about a 20 percent chance of such a move next month.”The bleed higher in the unemployment rate plays to the (Fed policy board’s) concern about the labour market, which has supported the adjustment over the past three meetings,” wrote National Australia Bank senior economist Taylor Nugent.”But it is unlikely to be enough to push them to further near-term easing,” he added. “It would take another jump (in unemployment) next month to shift things much on a January cut.”Wall Street investors largely shrugged at the data, with many concerned that the tech-led rally over the past two years may have gone too far and that the vast sums invested in AI might not see returns as soon as hoped.Asian markets, having dropped at the start of the week, struggled early on Wednesday, but some managed to dig out gains.Tokyo, Hong Kong, Shanghai, Seoul, Manila, Bangkok and Jakarta rose, but Sydney, Singapore, Taipei, Mumbai and Wellington fell.London rose as data showed UK inflation slowed at a faster pace than expected in November, while Paris and Frankfurt also edged up.Oil prices jumped more than one percent after Trump said on his Truth Social platform that he was “ordering A TOTAL AND COMPLETE BLOCKADE OF ALL SANCTIONED OIL TANKERS going into, and out of, Venezuela”.The announcement sharply escalates his campaign against the country — while issuing new demands for Venezuelan crude — after months of building military forces in the Caribbean with the stated goal of combating drug trafficking in Latin America.Caracas views the operation as a pressure campaign to oust leftist strongman Nicolas Maduro, whom Washington and many nations view as an illegitimate president.The gains pared some of the 2.7 percent in losses suffered Tuesday after the US president said a deal to end the war in Ukraine was closer than ever.An end to the war could ease sanctions on Russian oil, adding to oversupply concerns already weighing on the market.On currency markets, the yen strengthened further against the dollar following the US jobs data and days before the Bank of Japan is expected to hike interest rates to a 30-year high on Friday.And the Indian rupee surged one percent following the central bank’s intervention to provide support a day after the unit hit a new record low against the dollar.The rupee has been hammered this year — making it Asia’s worst forex performer — on worries about the delay in striking a trade deal with the United States as well as a current account deficit and foreign outflows. It strengthened to 89.9662 to the greenback, from more than 91 earlier in the day.In corporate news, Chinese chipmaker MetaX Integrated Circuits Shanghai soared more than 550 percent on its home city debut Wednesday, having raised $585.8 million in an initial public offering.The jump comes after semiconductor company Moore Threads also rocketed more than 500 percent on its first day earlier in the month, having taken $1.1 billion in its IPO.Shares in Hong Kong’s biggest licensed cryptocurrency exchange, HashKey, retreated around two percent on their first day of trading, following an IPO that brought in $205 million.- Key figures at around 0815 GMT -Tokyo – Nikkei 225: UP 0.3 percent at 49,512.28 (close)Hong Kong – Hang Seng Index: UP 0.9 percent at 25,468.78 (close)Shanghai – Composite: UP 1.2 percent at 3,870.28 (close)London – FTSE 100: UP 0.8 percent at 9,759.85 Dollar/yen: DOWN at 155.50 yen from 154.80 on TuesdayEuro/dollar: DOWN at $1.1712 from $1.1747 Pound/dollar: DOWN at $1.3324 from $1.3422Euro/pound: UP at 87.92 pence from 87.52West Texas Intermediate: UP 1.6 percent at $56.13 per barrelBrent North Sea Crude: UP 1.5 percent at $59.81 per barrelNew York – Dow: DOWN 0.6 percent at 48,114.26 (close)

Municipales à Paris: l’écologiste Belliard favorable à une union de la gauche dès le premier tour

L’écologiste David Belliard s’est dit favorable mercredi à une union de la gauche hors LFI, dès le premier tour des municipales à Paris, derrière le candidat socialiste Emmanuel Grégoire, un accord qualifié d'”historique”.”A partir de 9H00 du matin (mercredi), j’invite (…) tous les écologistes parisiens à voter pour cet accord (…) pour que nous fassions une liste commune, une union très très large de toutes les forces de gauche qui le souhaitent. C’est nouveau, c’est vraiment quelque chose d’historique pour nous”, a déclaré au micro de franceinfo le candidat écologiste dans la capitale.C’est la première fois que socialistes et écologistes feraient campagne ensemble dès le premier tour des municipales.Cet accord, qui prévoit également le désistement du candidat communiste Ian Brossat, sera soumis au vote des trois formations politiques, dont les 2.500 adhérents écologistes. “Ce soir, dans la nuit, on connaîtra la réponse et (…) dès demain moi je suis prêt, dans toutes les configurations, à continuer la campagne”, a ajouté M. Belliard, disant souhaiter “bousculer cette élection en faisant quelque chose d’historique”.Selon un sondage Ipsos publié samedi dans Le Parisien, une union de la gauche derrière Emmanuel Grégoire au premier tour obtiendrait 32% des voix, devant la droite emmenée par Rachida Dati (27%), également soutenue par le MoDem, le candidat Horizons soutenu par Renaissance Pierre-Yves Bournazel (14%) et la candidate LFI Sophia Chikirou (13%).Interrogé sur la possibilité d’une union au second tour avec LFI, David Belliard s’est dit favorable à une “candidature unique à gauche”. “On est dans une élection difficile, dans laquelle il y a des enjeux qui sont des enjeux énormes pour Paris (…)  Et nous avons face à nous une droite qui est une droite populiste, affairiste, qui aujourd’hui est très brutale”, a-t-il souligné.Initialement annoncée pour octobre, cette alliance, qui pourrait également associer Place publique, L’Après (ex-LFI) et Génération.s., est le fruit de plus de trois mois de tractations serrées.Les discussions achoppaient notamment sur la place des écologistes en lice pour le Conseil de Paris dans un contexte de changement de mode de scrutin, ainsi que sur la possibilité pour les écologistes d’obtenir une troisième mairie écologiste sur les cinq aujourd’hui administrées par les socialistes.”L’accord qui est proposé au vote (…) propose une gouvernance partagée”, c’est-à-dire “de mettre fin à l’hégémonie d’un seul parti et de faire ensemble”, a précisé David Belliard.

Dehors les gones ! A Lyon, une crèche “100% plein air”

Aux pieds des tours de la Part-Dieu, à Lyon, des enfants en bas âge emmitouflés dans des combinaisons de ski jouent dans la gadoue, encouragés par les éducatrices de leur crèche 100% en plein air. Ici, “tout se passe à l’extérieur: les repas, les siestes, les activités, les temps d’accueil, les temps plus calmes”, explique la directrice de la crèche “Souris en Herbe”, Ophélie Loeb, à laquelle semblent toujours fermement agrippés un ou deux petits. En ce jour de décembre, une vingtaine d’enfants de 15 mois à trois ans, tous équipés des mêmes combinaisons, caracolent entre ateliers de bricolage, circuit en rondins et rochers, ou s’affairent à la dinette dans la cour de 285 m2 entre des arbres récemment plantés.”La semaine dernière, on a eu beaucoup de pluie, c’était +gadoue land+. Les enfants étaient super contents, ils sautaient dans les flaques, c’était très marrant”, s’enthousiasme Amel Marif, l’une des neuf professionnelles qui y travaillent. A rebours des usages dans la plupart des autres garderies, bien chauffées l’hiver et à l’affut du moindre microbe, cet établissement associatif, soutenue par la municipalité écologiste, a ouvert début novembre, en pleine vague de froid.Inspiré par un modèle qui a fait ses preuves dans les pays scandinaves, il mise sur les bienfaits reconnus du plein air sur “le développement cognitif, moteur et émotionnel des enfants”, selon ses promoteurs.Encore embryonnaire en France, le concept a déjà été testé dans des crèches en semi plein air, avec parfois 80% du temps dehors, plus rarement la journée entière, mais est le premier à organiser les siestes en extérieur.”On a quand même un bâtiment qui nous permet de se replier en cas de météo extrême”, c’est-à-dire si le vent est trop fort ou si les températures dépassent -5° ou 35°C, précise la directrice, psychomotricienne de formation.- “Santé psychique” -Les espaces intérieurs comportent la salle de change et de soins, les locaux du personnel, une petite cuisine pour réchauffer les plats des enfants et un espace de repli ponctuel.Après quelques semaines d’ouverture, les parents rencontrés par l’équipe de l’AFP notaient déjà une amélioration de la santé et du sommeil de leur enfant. Aloïs, deux ans et demi, “a besoin de se dépenser beaucoup, c’est un petit garçon assez actif”, raconte Aurore, sa mère, en enlevant son casque de vélo. “Le fait d’être dehors, de pouvoir prendre l’air, c’est vraiment super, on vit en appartement donc on a pas l’occasion d’avoir un jardin à nous”.Un tiers des places sont réservées pour des enfants présentant des besoins spécifiques, notamment des enfants atteints de troubles du spectre de l’autisme, trisomie, retards de développement ou déficiences sensorielles. Le petit Mohammed a des retards de language et selon son père, le contact avec les autres est déjà devenu un petit peu plus facile. “Quand il rentre, on voit qu’il ne cherche plus le iPad, mais qu’il veut faire des activités avec ses mains”, dit Farid Seghieri. “Avant il était toujours enfermé, toujours malade. Et quand il y en a un qui est malade tout le monde à la maison tombe malade”, poursuit-il. Depuis qu’il passe la journée dehors, son fils “dort comme un grand”, note-t-il encore.Caroline Meynier, auxiliaire puéricultrice depuis plus de dix ans, assure elle aussi que ses journées sont “bien différentes”. “Le fait de ne pas être enfermées entre quatre murs, ça permet vraiment de projeter le regard plus loin. Du coup (…) on est beaucoup moins fatiguées le soir au niveau de la santé psychique”, dit-elle.Le maire écologiste Grégory Doucet, qui a accompagné le développement de cette crèche, souhaite désormais ouvrir, au printemps, la première crèche municipale de France 100% en plein air.  

Explosion d’un immeuble dans l’Ain: un troisième corps retrouvé

Le corps d’une femme a été retrouvé mardi soir à Trévoux dans l’Ain, au lendemain de l’explosion d’un immeuble de quatre étages qui a fait deux autres victimes, des garçons de 3 et 5 ans, ont indiqué mercredi les secours.”La victime manquante a été retrouvée décédée peu après 20H00 dans les décombres par les sapeurs pompiers”, ont indiqué les secours dans un communiqué, précisant qu’il s’agit d’une femme.Selon les secours, “des moyens supplémentaires déployés mardi ont permis de lancer des recherches afin de retrouver une personne portée manquante, ainsi que de procéder à des reconnaissances de sécurité dans les bâtiments environnants”, ont précisé les secours.”La personne a été retrouvée après une heure trente (de fouilles) avec les pelleteuses”, a détaillé auprès de l’AFP une source secouriste.Lors d’une visite sur les lieux mardi, le ministre de l’Intérieur Laurent Nuñez avait déclaré qu’une personne “manque à l’appel, qui était probablement occupante d’un des logements”.Deux frères âgés de 3 et 5 ans avaient été retrouvés lundi dans la soirée sous les décombres, en arrêt cardio-respiratoire et n’avaient pas pu être réanimés. Outre les trois décès, 13 personnes ont été hospitalisées en urgence relative, 53 autres ont été prises en charge pour des blessures légères ou en cellule psychologique, selon le bilan des secours.Les gendarmes sont chargés d’une enquête menée sous l’égide du parquet de Bourg-en-Bresse pour déterminer les causes de l’explosion qui a eu lieu vers 17H30 lundi au rez-de-chaussée de l’immeuble.Le maire de Trévoux, Marc Péchoux, a évoqué devant la presse la piste d’une explosion due au gaz mais le parquet a souligné mardi dans un communiqué qu’à ce stade, les causes exactes n’étaient “pas encore déterminées avec certitude”.Au total 22 appartements et 7 maisons individuelles sont désormais inhabitables. Mardi, les propriétaires de 14 maisons ont pu regagner leur domicile, qui présentent “des dégâts mineurs”, selon les secours.