Transport scolaire: les contrôles de chauffeurs vont être “multipliés” selon Tabarot

Le ministre des Transports Philippe Tabarot a annoncé mercredi que les contrôles de chauffeurs de cars scolaires, notamment pour déceler une éventuelle prise de stupéfiants, allaient être “multipliés, de manière inopinée”, trois mois après un accident ayant provoqué la mort d’une lycéenne.Le gouvernement présente mercredi matin un plan pour le renforcement de la sécurité routière du transport scolaire, en présence des opérateurs, des autorités organisatrices des transports et des fédérations professionnelles.Chaque jour, pour rejoindre leur établissement, 1,9 million d’élèves empruntent les transports scolaires. Le ministère des Transports dénombre plus de 30.000 conducteurs de cars et bus scolaires.”L’accident survenu à Châteaudun, le jeudi 30 janvier, ayant coûté la vie à une lycéenne et les contrôles qui s’en sont suivis, ont notamment mis en évidence des cas préoccupants de conduite après usage de stupéfiants parmi les conducteurs de transports scolaires”, indiquait mardi le ministère dans un communiqué.Mercredi sur TF1, Philippe Tabarot a annoncé qu’une “quinzaine de mesures allaient être présentées” dans le cadre de ce plan transports scolaires.Alors que “plus de 10.000 contrôles” de chauffeurs ont été réalisés depuis l’accident mortel de Châteaudun, “nous avons souhaité avec les opérateurs multiplier les contrôles au sein même” des entreprises, “de manière inopinée, concernant les stupéfiants. Ce seront des tests qui seront opérés par entreprises de transport plusieurs fois dans l’année de manière aléatoire”, a annoncé le ministre.Chaque conducteur fera l’objet d’au moins un test aléatoire par an pour dépister les stupéfiants, a précisé le ministère des Transports dans un communiqué.Par ailleurs, “et là c’est dans une échéance de plusieurs mois, mais je souhaite (…) que la filière avance sur quelque chose qui puisse permettre de contrôler les chauffeurs dès qu’ils montent dans le bus”, avec l’objectif de “stopper le démarrage” du car en cas de contrôle positif, a détaillé le ministre. “Mais cela demande quelques mois pour que la technologie puisse être avancée, pour pouvoir notamment contrôler tout type de drogue que ce soit le cannabis mais malheureusement quelque fois la cocaïne ou des dérivés comme la kétamine”, a ajouté le ministre. Le ministère des Transports s’est fixé une échéance de quatre ans pour déployer la mesure, selon le communiqué du gouvernement.Parmi les autres mesures, M. Tabarot a annoncé que le plan prévoyait de “renforcer les contrôles de police très régulièrement; avoir une meilleure formation des conducteurs sur les risques de prise de produits stupéfiants; sécuriser les bus pour les enfants, avec le port de la ceinture”.Il a aussi évoqué “l’utilisation de caméras pour prévenir le conducteur sur une perte d’attention” ou encore “la possibilité pour les enfants, à travers un numéro de téléphone, de contacter des personnes référentes pour dire que quelque chose se passe dans le bus qui n’est pas conforme”.Un alourdissement des santions pénales visant les chauffeurs responsables d’homicides routiers lorsqu’ils sont sous l’emprise de stupéfiant est aussi à l’étude.

Panne géante en Espagne: un rapport du gestionnaire du réseau évoquait des risques liés aux “renouvelables”

Le gestionnaire du réseau électrique espagnol avait alerté dans un rapport récent sur des risques “sévères” de coupures de courant liés à la “forte pénétration des énergies renouvelables” dans le pays, un problème néanmoins écarté mercredi par la présidente de l’entreprise.”La forte pénétration de la production renouvelable sans les capacités techniques nécessaires à un comportement adéquat face aux perturbations (…) peut provoquer des coupures de production”, avait écrit Redeia, société mère de Red Eléctrica Española (REE), dans son rapport financier sur ses résultats annuels 2024 publié fin février.Ces coupures “pourraient devenir sévères, allant jusqu’à entraîner un déséquilibre entre la production et la demande, ce qui affecterait significativement l’approvisionnement en électricité”, avait ajouté Redeia, en évoquant un risque “à court et moyen terme”.Dans un entretien accordé mercredi matin à la radio Cadena Ser, la présidente de Redeia, Beatriz Corredor, a cependant assuré qu’il n’était pas “correct” de lier la panne géante survenue lundi dans l’ensemble de la péninsule ibérique au niveau élevé d’énergies renouvelables en Espagne.La production d’énergies renouvelable “est sûre” et “relier l’incident si grave de lundi à une pénétration des renouvelables n’est pas vrai, ce n’est pas correct”, a insisté Mme Corredor, en assurant que le rapport financier publié en février ne faisait que lister une succession de risques potentiels, comme l’y oblige la législation.”Les énergies renouvelables fonctionnent de manière stable, elles disposent déjà de mécanismes qui leur permettent de fonctionner pratiquement” comme les technologies de nature “conventionnelle”, a-t-elle poursuivi.Dans son rapport de 380 pages, Redeia pointait en particulier deux problèmes liés à la transition énergétique: la présence d’installations électriques plus petites, avec des capacités d’adaptations plus faibles, et l’impact de la fermeture de centrales “conventionnelles” (gaz, charbon, nucléaire).La “perte de production ferme” liée à la fermeture de ces centrales pourrait entraîner “une plus grande difficulté dans l’exploitation du système, une augmentation des limitations à la production et des restrictions techniques, ainsi qu’une éventuelle atteinte à l’approvisionnement”, écrivait-elle.Le gestionnaire du réseau espagnol évoquait également le “risque d’attaque ou d’incident affectant les systèmes informatiques”, susceptible d'”affecter à la fois l’approvisionnement électrique” de l’Espagne et d'”entraîner des coûts et des dommages réputationnels” pour Redeia.Plusieurs pistes ont été évoquées depuis 48 heures pour expliquer la panne, qui a provoqué le chaos tant au Portugal qu’en Espagne, dont une possible cyberattaque. Cette dernière hypothèse a cependant été écartée par REE, qui assure que l’origine précise de la panne n’est toujours pas connue.

Panne géante en Espagne: un rapport du gestionnaire du réseau évoquait des risques liés aux “renouvelables”

Le gestionnaire du réseau électrique espagnol avait alerté dans un rapport récent sur des risques “sévères” de coupures de courant liés à la “forte pénétration des énergies renouvelables” dans le pays, un problème néanmoins écarté mercredi par la présidente de l’entreprise.”La forte pénétration de la production renouvelable sans les capacités techniques nécessaires à un comportement adéquat face aux perturbations (…) peut provoquer des coupures de production”, avait écrit Redeia, société mère de Red Eléctrica Española (REE), dans son rapport financier sur ses résultats annuels 2024 publié fin février.Ces coupures “pourraient devenir sévères, allant jusqu’à entraîner un déséquilibre entre la production et la demande, ce qui affecterait significativement l’approvisionnement en électricité”, avait ajouté Redeia, en évoquant un risque “à court et moyen terme”.Dans un entretien accordé mercredi matin à la radio Cadena Ser, la présidente de Redeia, Beatriz Corredor, a cependant assuré qu’il n’était pas “correct” de lier la panne géante survenue lundi dans l’ensemble de la péninsule ibérique au niveau élevé d’énergies renouvelables en Espagne.La production d’énergies renouvelable “est sûre” et “relier l’incident si grave de lundi à une pénétration des renouvelables n’est pas vrai, ce n’est pas correct”, a insisté Mme Corredor, en assurant que le rapport financier publié en février ne faisait que lister une succession de risques potentiels, comme l’y oblige la législation.”Les énergies renouvelables fonctionnent de manière stable, elles disposent déjà de mécanismes qui leur permettent de fonctionner pratiquement” comme les technologies de nature “conventionnelle”, a-t-elle poursuivi.Dans son rapport de 380 pages, Redeia pointait en particulier deux problèmes liés à la transition énergétique: la présence d’installations électriques plus petites, avec des capacités d’adaptations plus faibles, et l’impact de la fermeture de centrales “conventionnelles” (gaz, charbon, nucléaire).La “perte de production ferme” liée à la fermeture de ces centrales pourrait entraîner “une plus grande difficulté dans l’exploitation du système, une augmentation des limitations à la production et des restrictions techniques, ainsi qu’une éventuelle atteinte à l’approvisionnement”, écrivait-elle.Le gestionnaire du réseau espagnol évoquait également le “risque d’attaque ou d’incident affectant les systèmes informatiques”, susceptible d'”affecter à la fois l’approvisionnement électrique” de l’Espagne et d'”entraîner des coûts et des dommages réputationnels” pour Redeia.Plusieurs pistes ont été évoquées depuis 48 heures pour expliquer la panne, qui a provoqué le chaos tant au Portugal qu’en Espagne, dont une possible cyberattaque. Cette dernière hypothèse a cependant été écartée par REE, qui assure que l’origine précise de la panne n’est toujours pas connue.

Proportionnelle: Bayrou consulte, Le Pen prête à bouger

François Bayrou a entamé mercredi avec le Rassemblement national une série de consultations des forces politiques sur la proportionnelle, à propos de laquelle Marine Le Pen a semblé prête à faire des concessions.Le Premier ministre a reçu en premier mercredi matin, pendant 45 minutes, la cheffe de file des députés RN Marine Le Pen et le président du parti à la flamme Jordan Bardella, qui représentent numériquement le premier groupe de l’Assemblée nationale. “La proportionnelle intégrale par département” comme en 1986 “nous apparaît être un moindre mal par rapport à un système majoritaire qui aujourd’hui ne permet pas que chaque voix des Français soit entendue”, a affirmé Mme Le Pen, semblant prête à renoncer à sa demande d’une prime majoritaire.Le RN réclame la proportionnelle mais avec une prime pour la liste arrivée en tête, qui n’est pas prévue dans le mode de scrutin de 1986.François Bayrou défend ce scrutin de 1986 alors que depuis l’instauration de la Ve République – à l’exception des législatives de cette année-là -, les députés sont élus au scrutin uninominal majoritaire à deux tours.- “Contredire” -En discutant de cette revendication commune avec le RN, François Bayrou espère sans doute faire baisser la tension avec l’extrême droite, qui fait planer la menace d’une motion de censure contre son gouvernement. Le RN dénonce l’absence de perspectives législatives sur ce sujet comme sur l’immigration ainsi que sur la feuille de route énergétique (programmation pluriannuelle de l’énergie, PPE). François Bayrou l’a à cet égard ménagé lundi en reportant la date de publication d’un décret sur la PPE.Mais le Premier ministre n’est pas assuré d’avoir cette fois le soutien des macronistes, qui semblent avoir changé de pied, considérant désormais que le mode de scrutin majoritaire actuel est “le moins pire”. La “distorsion” entre le nombre de voix et le nombre de députés “n’existe plus” dans l’Assemblée actuelle, fait valoir M. Cazeneuve.”Je n’ose imaginer quand même que (le) mouvement” d’Emmanuel Macron “vienne le contredire sur un sujet aussi important que celui-là”, a taclé Mme Le Pen mercredi.Le président de la République avait en effet souhaité en 2018 instaurer un système mixte avec 15% des députés élus à la proportionnelle, puis la réforme avait été abandonnée.François Bayrou recevra jeudi à 17H00 le président du groupe macroniste et du parti Renaissance Gabriel Attal, accompagné par le député Pierre Cazeneuve, qui a mené une analyse comparative des différents modes de scrutin.Les deux élus Renaissance entendent élargir le débat à la question de “l’efficacité de l’action publique”, en reparlant de la réduction du nombre de parlementaires et de la “simplification du millefeuille administratif”.Mais ils jugent “délétère” de proposer la proportionnelle en échange du cumul des mandats, soutenu avec force par François Bayrou.- “Stabilité” -Le président du parti Horizons Edouard Philippe défend pour sa part le scrutin majoritaire, qui “impose un lien entre un député et les électeurs d’un territoire” mais il pourrait soutenir la proportionnelle si un cumul était possible entre le mandat parlementaire et un mandat exécutif local.A droite, Les Républicains (LR) y sont fermement opposés. Cela reviendrait à “assurer que le chaos dans lequel on est aujourd’hui devienne la règle”, a répété Laurent Wauquiez mercredi sur RTL. “C’est le plus sûr moyen de ne pas donner à la France une majorité”, a abondé son rival Bruno Retailleau sur Cnews et Europe1.”On a besoin de stabilité et ce n’est pas le moment”, a estimé sur RMC et BFMTV le président du Sénat Gérard Larcher, défendant “la proximité entre un élu et (son) territoire”.Le gouvernement souhaite pouvoir légiférer à ce sujet “avant la fin de la session parlementaire si le débat est mûr”, selon sa porte-parole LR Sophie Primas.D’autres partis, notamment à gauche, souhaitent une évolution du mode de scrutin. Mais le PS est divisé. L’ancien président François Hollande est pour, tandis que son Premier secrétaire Olivier Faure est contre à titre personnel. 

Proportionnelle: Bayrou consulte, Le Pen prête à bouger

François Bayrou a entamé mercredi avec le Rassemblement national une série de consultations des forces politiques sur la proportionnelle, à propos de laquelle Marine Le Pen a semblé prête à faire des concessions.Le Premier ministre a reçu en premier mercredi matin, pendant 45 minutes, la cheffe de file des députés RN Marine Le Pen et le président du parti à la flamme Jordan Bardella, qui représentent numériquement le premier groupe de l’Assemblée nationale. “La proportionnelle intégrale par département” comme en 1986 “nous apparaît être un moindre mal par rapport à un système majoritaire qui aujourd’hui ne permet pas que chaque voix des Français soit entendue”, a affirmé Mme Le Pen, semblant prête à renoncer à sa demande d’une prime majoritaire.Le RN réclame la proportionnelle mais avec une prime pour la liste arrivée en tête, qui n’est pas prévue dans le mode de scrutin de 1986.François Bayrou défend ce scrutin de 1986 alors que depuis l’instauration de la Ve République – à l’exception des législatives de cette année-là -, les députés sont élus au scrutin uninominal majoritaire à deux tours.- “Contredire” -En discutant de cette revendication commune avec le RN, François Bayrou espère sans doute faire baisser la tension avec l’extrême droite, qui fait planer la menace d’une motion de censure contre son gouvernement. Le RN dénonce l’absence de perspectives législatives sur ce sujet comme sur l’immigration ainsi que sur la feuille de route énergétique (programmation pluriannuelle de l’énergie, PPE). François Bayrou l’a à cet égard ménagé lundi en reportant la date de publication d’un décret sur la PPE.Mais le Premier ministre n’est pas assuré d’avoir cette fois le soutien des macronistes, qui semblent avoir changé de pied, considérant désormais que le mode de scrutin majoritaire actuel est “le moins pire”. La “distorsion” entre le nombre de voix et le nombre de députés “n’existe plus” dans l’Assemblée actuelle, fait valoir M. Cazeneuve.”Je n’ose imaginer quand même que (le) mouvement” d’Emmanuel Macron “vienne le contredire sur un sujet aussi important que celui-là”, a taclé Mme Le Pen mercredi.Le président de la République avait en effet souhaité en 2018 instaurer un système mixte avec 15% des députés élus à la proportionnelle, puis la réforme avait été abandonnée.François Bayrou recevra jeudi à 17H00 le président du groupe macroniste et du parti Renaissance Gabriel Attal, accompagné par le député Pierre Cazeneuve, qui a mené une analyse comparative des différents modes de scrutin.Les deux élus Renaissance entendent élargir le débat à la question de “l’efficacité de l’action publique”, en reparlant de la réduction du nombre de parlementaires et de la “simplification du millefeuille administratif”.Mais ils jugent “délétère” de proposer la proportionnelle en échange du cumul des mandats, soutenu avec force par François Bayrou.- “Stabilité” -Le président du parti Horizons Edouard Philippe défend pour sa part le scrutin majoritaire, qui “impose un lien entre un député et les électeurs d’un territoire” mais il pourrait soutenir la proportionnelle si un cumul était possible entre le mandat parlementaire et un mandat exécutif local.A droite, Les Républicains (LR) y sont fermement opposés. Cela reviendrait à “assurer que le chaos dans lequel on est aujourd’hui devienne la règle”, a répété Laurent Wauquiez mercredi sur RTL. “C’est le plus sûr moyen de ne pas donner à la France une majorité”, a abondé son rival Bruno Retailleau sur Cnews et Europe1.”On a besoin de stabilité et ce n’est pas le moment”, a estimé sur RMC et BFMTV le président du Sénat Gérard Larcher, défendant “la proximité entre un élu et (son) territoire”.Le gouvernement souhaite pouvoir légiférer à ce sujet “avant la fin de la session parlementaire si le débat est mûr”, selon sa porte-parole LR Sophie Primas.D’autres partis, notamment à gauche, souhaitent une évolution du mode de scrutin. Mais le PS est divisé. L’ancien président François Hollande est pour, tandis que son Premier secrétaire Olivier Faure est contre à titre personnel. 

Attentat au Cachemire indien: la famille de “l’homme au poney” pleure son héros

La tristesse et la fierté. Une semaine après l’attentat meurtrier de Pahalgam, dans le Cachemire indien, sa famille pleure la mort de Syed Adil Shah mais loue aussi son “sacrifice”, qui a permis de protéger plusieurs personnes des balles des tireurs.Dans toute la région, ce musulman de 30 ans était connu comme “l’homme au poney”.”Ce matin-là, après trois jours de pluie, il a quitté la maison pour promener les touristes, comme il avait l’habitude de le faire”, raconte son père, Syed Haidar Shah. “Nous ne savions pas alors que ce serait pour la dernière fois”.Ce 22 avril, des hommes armés ont surgi des bois qui bordent la prairie de Baisaran, près de la cité touristique de Pahagalm, et abattu froidement 26 hommes avant de prendre la fuite.La police a publié les portraits-robot de trois d’entre eux, qu’elle présente comme des membres du Front de la résistance (TRF), un mouvement issu du groupe jihadiste Lashkar-e-Taiba (“l’armée des pieux”) basé au Pakistan voisin.L’Inde a imputé la responsabilité de l’attaque au Pakistan, qui nie, et remis les deux puissances nucléaires rivales sur le pied de guerre.Une semaine après l’attaque, le petit village de Hapatnar où réside la famille de “l’homme au poney” reste sous l’étroite surveillance de policiers et de paramilitaires lourdement armés.Dans sa modeste maison posée sur les pentes boisées de l’Himalaya, le père de la victime est inconsolable.”Il avait un sens aigu de bien et du mal”, dit-il. “Il a montré son humanité ce jour-là et ça nous permet de tenir. Il a sacrifié sa vie pour sauver des innocents. Nous ne sommes pas les seuls en deuil, mais je suis fier de ce qu’a fait mon fils”.- “Trois impacts de balles” -C’est en tout début d’après-midi que Syed Haidar Shah a eu vent de l’attaque et aussitôt tenté de joindre son fils sur son téléphone portable.Sans succès. Après une heure de tentatives infructueuses, il a demandé à son frère d’aller aux nouvelles sur place, dans la plaine de Baisaran.”Quand je suis arrivé, ils transportaient encore des morts et des blessés à l’hôpital de Pahalgam”, dit Naushad Hussain. “Mais je n’ai pas été autorisé à y entrer pour chercher mon frère”.”Une touriste indienne que j’ai croisée devant l’hôpital m’a alors dit qu’un homme avec un poney l’avait sauvée après la mort de son mari”, ajoute-t-il. “Elle a ajouté que l’homme avait été tué en tentant de tenir les assaillants à distance”.Affolé, craignant le pire pour son frère, Naushad Hussain a alors décidé de suivre les ambulances qui emmenaient les victimes à la morgue de l’hôpital de Srinagar, la principale ville de la région à une centaine de kilomètres de là.”C’est là que j’ai vu le corps de mon frère allongé sur un brancard, la chemise déchirée”, dit-il.”J’ai attendu toute la nuit et, au matin, la police m’a dit que sa dépouille me serait rendue une fois que (le ministre de l’Intérieur) Amit Shah se serait recueilli devant les victimes”.L’image de son frère mort ne l’a plus quitté depuis. “Adil présentait trois impacts de balles sur le corps”, décrit Naushad Hussain, “un au niveau du cou, les deux autres dans la poitrine”.”J’ai vu aussi des contusions à son bras gauche et sur ses poignets”, ajoute-t-il. “Pour moi, ça montre clairement qu’il s’est battu avec un assaillant”.

Attaques de prisons: quatre nouvelles gardes à vue, 28 au total

Quatre nouveaux suspects ont été placés mercredi matin en garde à vue dans l’enquête sur les attaques mystérieuses de prisons au nom d’un groupe inconnu “DDPF”, a indiqué le parquet national antiterroriste (Pnat), confirmant partiellement une information du Parisien.Le quotidien avait évoqué “moins d’une dizaine de suspects” interpellés mercredi. Le Pnat a confirmé à l’AFP quatre nouvelles gardes à vue, dont “trois concernant des mineurs”.Vingt-huit personnes sont donc actuellement en garde à vue, depuis le lancement d’un vaste coup de filet lundi dans toute la France. Les attaques contre les prisons sont “clairement liées au narcotrafic”, a redit le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, sur France Inter. Ceux qui ont attaqué les prisons “ont essayé d’intimider les agents pénitentiaires pour qu’ils demandent au gouvernement de ne pas adopter la loi” contre le narcotrafic, a soutenu M. Darmanin.Les attaques contre les prisons ne sont ni le fruit de “l’ultra gauche”, ni d’une “ingérence étrangère” ou “d’une coïncidence générale”, a-t-il dit.Parmi les personnes interpellées, il y a 5 détenus qui “communiquaient et organisaient ces vengeances ou cette intimidation de l’Etat avec des tirs de kalachnikov sur les domiciles des agents pénitentiaires”, a précisé M. Darmanin.”Ils l’ont fait – et c’est révélateur du fait que ce que nous faisons est très dur – un +game changer+ comme on dit en anglais – et sans doute efficace contre le narcotrafic – parce qu’ils n’ont pas envie d’aller dans le régime carcéral que je crée en ce moment, qui vise à les isoler du reste du monde”, a-t-il souligné.Les enquêteurs se penchent sur une quinzaine de faits ayant eu lieu entre le 13 et le 21 avril.Le 13 avril à Agen était apparu pour la première fois le tag “DDPF” (Défense des prisonniers français) près de sept voitures incendiées sur le parking de l’Ecole nationale de l’administration pénitentiaire (Enap).S’en était suivie une série d’incendies de voitures de personnels pénitentiaires un peu partout en France, des tirs de mortiers d’artifices sur des prisons, voire des tirs de kalachnikov comme à Toulon.L’enquête porte aussi sur des tirs par arme à feu et des jets de deux cocktails Molotov ayant visé le 21 avril un lotissement à Villefontaine (Isère) où résident des agents pénitentiaires, non loin de la prison de Saint-Quentin-Fallavier.Ces faits sont “susceptibles de s’inscrire” dans la “très grande criminalité organisée”, selon un communiqué du parquet national antiterroriste (Pnat) et de la Juridiction nationale de lutte contre le crime organisé la (Junalco), transmis lundi.Après deux semaines d’enquête, une première vague d’interpellations a eu lieu lundi, en région parisienne, à Marseille, Lyon et Bordeaux. Des perquisitions ont également été menées.Ces avancées notables interviennent alors que le Parlement a définitivement adopté mardi une proposition de loi destinée à renforcer la lutte contre les narcotrafiquants. M. Darmanin a indiqué mercredi vouloir que cette loi soit appliquée dès juillet.

Les violences à caractère confessionnel près de Damas s’étendent, 13 morts

Les affrontements à caractère confessionnel entre des groupes armés liés au pouvoir et des combattants druzes se sont étendus mercredi aux environs de Damas, faisant 13 morts et illustrant les défis auxquels font face les autorités de Syrie, en proie à l’instabilité.Ces violences ont réveillé le spectre des affrontements confessionnels, après des massacres qui ont visé début mars la minorité alaouite dont était issu le président déchu Bachar al-Assad, renversé en décembre par la coalition islamiste à présent au pouvoir.Treize personnes ont été tuées à Sahnaya, à 15 kilomètres au sud-ouest de Damas, où des affrontements ont éclaté dans la nuit, au lendemain d’accrochages dans la localité à majorité druze de Jaramana qui ont fait 17 morts, selon les autorités et une ONG.”Nous n’avons pas dormi de la nuit (…) les obus de mortier s’abattent sur nos maisons”, a déclaré à l’AFP au téléphone Samer Rafaa, un habitant et militant actif de Sahnaya, où une partie de la population est druze.”Où sont les autorités? Nous les implorons d’assumer leur rôle (..) les gens meurent et nous avons des blessés”, a-t-il ajouté.Selon une source du ministère de la Santé citée par l’agence Sana, 11 personnes ont été tuées et d’autres blessées par les tirs de “groupes hors-la-loi qui ont pris pour cible les civils et les forces de sécurité dans la région de Sahnaya”.- “Un corps sur la route” -Il s’agit de cinq membres des forces de sécurité qui ont été visés par des francs-tireurs relevant de groupes armés et de six autres personnes qui se trouvaient dans une même voiture prise pour cibles par ces groupes, a précisé aux journalistes le directeur des relations publiques du ministère de l’Information, Ali al-Rifa.Selon l’OSDH, basée en Grande-Bretagne mais qui dispose d’un solide réseau de sources en Syrie, deux combattants druzes ont en outre été tués à Sahnaya.”Les affrontements ont commencé à environ quatre kilomètres de la ville et se sont étendus à sa périphérie, et les bruits des explosions n’ont pas cessé depuis la nuit dernière”, a déclaré à l’AFP Karam, un combattant druze de 27 ans qui n’a pas donné son nom de famille.”Il y a un corps sur la route juste devant moi et personne ne peut s’en approcher”, a ajouté le jeune homme joint par téléphone, alors que des tirs étaient clairement entendus.Les violences avaient éclaté dans la nuit de lundi à mardi à Jaramana entre des forces affiliées aux autorités et des combattants locaux druzes, et fait 17 morts, selon l’OSDH.En soirée, un accord avait été scellé entre des représentants du gouvernement syrien et les responsables druzes de Jaramana pour mettre un terme aux affrontements.L’attaque contre la ville a été menée par des groupes affiliés au pouvoir après la diffusion sur les réseaux sociaux d’un message audio attribué à un druze et jugé blasphématoire à l’égard du prophète Mahomet.L’AFP n’a pas pu vérifier l’authenticité du message et les chefs spirituels de la minorité druze ont condamné toute atteinte au prophète.Les druzes, une minorité ésotérique issue de l’islam, sont répartis notamment entre le Liban, la Syrie et Israël.Ces affrontements, qui interviennent après les massacres qui ont fait quelque 1.700 morts, en grande majorité alaouites, début mars sur le littoral, illustrent les défis auxquels fait face le nouveau pouvoir islamiste, qui s’est engagé à protéger les minorités dans ce pays multiconfessionnel.Dans la nuit de mardi à mercredi, les forces de sécurité ont mis en place des points de contrôle dans plusieurs quartiers de Damas tandis que les restaurants et les cafés de la vieille ville, où résident de nombreux chrétiens, étaient fermés.