A Singapour, des podcasts donnent voix à l’opposition

Depuis leur mini studio d’enregistrement, Terence Chia et Haresh Tilani diffusent une parole rare dans l’univers hautement contrôlé des médias singapouriens: les voix des personnalités politiques de l’opposition avant les prochaines élections.Les deux hommes ont créé Yah Lah But, un podcast populaire dans la cité-Etat, avec la promesse de fournir “les conversations et les interviews les moins censurées du pays très censuré de Singapour”, selon sa description sur YouTube. L’émission — dont le titre fait référence à une façon familière de dire “oui mais” à Singapour — s’inscrit dans une nouvelle vague de podcasts sur la politique singapourienne qui offre une couverture différente des élections qui auront lieu le 3 mai.”Nous n’avons pas peur, je pense qu’il y a un réel désir d’entendre des opinions alternatives”, dit Terence Chia, un ancien banquier qui s’est reconverti dans la création de podcast.Selon Reporters sans frontières, “la liberté de la presse et l’indépendance éditoriale sont peu respectées” à Singapour. L’ONG place la cité-Etat d’Asie du Sud-Est à la 126ème place sur 180 pays, dans son classement de la liberté de la presse.Le paysage médiatique national est dominé par deux grands acteurs liés au gouvernement: Singapore Press Holdings et MediaCorp.Toutefois, la couverture de l’opposition s’est améliorée cette dernière décennie, et la multiplication des podcasts d’information montre une volonté de faire parler des voix alternatives. “On ne fait pas que taper sur +l’establishment+, on le défie”, assure à l’AFP Haresh Tilani, un ex-cadre de l’aviation, qui présente Yah Lah But avec Terence Chia.Avant les élections, Yah Lah But s’est concentré sur des sujets politiques et a produit de longues interviews avec des personnalités des deux côtés de l’échiquier, adoptant un ton franc.”Au Parlement, dans les rassemblements et les grands médias, on voit un aspect de ces personnes, mais les podcasts permettent de voir leur côté humain”, selon M. Tilani.- L’opposition gagne du terrain -Les observateurs s’attendent à ce que le Parti d’action populaire (PAP), au pouvoir depuis 1959 et qui détient une majorité des sièges au Parlement, remporte encore les élections du 3 mai. Mais l’opposition a gagné du terrain ces dernières années et ce prochain scrutin est perçu comme un référendum sur la popularité du PAP et du Premier ministre Lawrence Wong. Malgré la portée limitée des podcasts, le président du Parti démocratique de Singapour (SDP), Paul Tambyah, souligne qu’ils constituent “sans aucun doute” une meilleure plateforme que les médias traditionnels pour les acteurs hors du parti au pouvoir.Chee Soon Juan, le secrétaire général du SDP, a affirmé n’avoir jamais été invité par un média traditionnel pour une longue interview au cours de ses trois décennies de vie politique. Mais le Daily Ketchup, un autre podcast populaire, l’a reçu pendant une heure et demie.”Même si le gouvernement s’ouvre, je ne suis pas sûr que les médias sachent quoi faire”, tellement ils ont “été habitués à un certain style de couverture de l’information”, relève P.N. Balji, un journaliste spécialiste de l’univers médiatique singapourien.Contactés par l’AFP, les médias traditionnels n’ont pas répondu aux demandes d’entretiens.- “Demande latente” -Depuis que la popularité des podcasts décolle, l’opposition n’a pas perdu de temps.Harpreet Singh, un candidat débutant pour le parti des travailleurs, a fait l’objet d’un épisode de Yah Lah But qui a attiré près de 100.000 vues, un chiffre énorme pour une longue interview à Singapour.L’épisode du Daily Ketchup sur le dirigeant du SDP Chee Soon Juan, enregistré mi-avril, a lui recueilli 126.000 vues, ce qui prouve la “demande latente” pour ce type de formats avec des politiciens, explique Jonathan Chua, l’un des animateurs.En janvier, le Daily Ketchup avait réussi un coup d’éclat en décrochant une interview du Premier ministre Lawrence Wong, qui affiche 269.000 vues à ce jour.Les podcasts ont “considérablement élargi l’accès de l’opposition au public”, selon Cherian George, un expert en politique et en médias de Singapour. Cela “fait pression sur les médias traditionnels pour qu’ils réduisent leur parti pris en faveur de +l’establishment+”, estime-t-il.Les animateurs de Yah Lah But sont convaincus que les podcasts joueront un rôle plus important à l’avenir. “Les podcasts offrent une plateforme permettant de poser des questions vraiment difficiles que les médias traditionnels ne sont pas en mesure de poser”, conclut Terence Chia.

Tuniques et turbans: les élèves afghans sommés de s’habiller en petits talibans

Au placard l’uniforme d’écolier: depuis la rentrée en mars, les jeunes Afghans doivent porter l’habit traditionnel des talibans, turbans et longues tuniques, et n’ont plus que leurs visages glabres pour se distinguer des adultes.Renforcer la discipline, masquer les inégalités sociales et respecter la décence prescrite par la loi islamique sont les raisons avancées par le ministère de l’Education, dont la mesure divise.”L’habillement d’après la loi islamique définit l’identité du musulman et de la musulmane. Il est un moyen de préserver la dignité de l’individu et de protéger la société contre la dépravation morale”, estime le ministère dans sa circulaire.Celle-ci renforce l’uniformisation vestimentaire qui s’opère depuis le retour des talibans au pouvoir en 2021: davantage d’hommes optent pour la tenue phare des pachtounes, l’ethnie des talibans, pour s’éviter des ennuis.Déjà portés dans les écoles religieuses, le turban et le shalwar kameez (longue tunique et pantalon de couleur unie) s’imposent donc désormais à tous les élèves du public comme du privé.Les filles portent déjà des tenues imposées, souvent une longue robe noire sur un pantalon assorti et un voile blanc, dès le plus jeune âge. Et elles ne peuvent de toute façon plus étudier au-delà de 12 ans dans les écoles non-religieuses.- Renvoyés faute de turban -Pour les lycéens, shalwar kameez et turban blancs, pour les collégiens, tenue bleue claire et chapeau.La mesure — signée de la main même du chef suprême des talibans, l’émir Hibatullah Akhundzada — a mis du temps à être appliquée depuis la rentrée fin mars et l’est encore diversement à travers le pays.A Hérat, dans l’ouest, Nassir Ahmad et ses camarades n’ont plus le choix.”Nos professeurs nous ont dit de ne pas venir sans: si on n’a pas l’uniforme et le chapeau, on ne peut pas entrer en classe”, dit le collégien de 13 ans à l’AFP.”J’ai vu plusieurs de mes amis refoulés car ils n’avaient pas le turban”, raconte aussi Qassim, un lycéen de 17 ans, dont c’est le seul nom.”Les brigades de la Propagation de la vertu et de la Prévention du vice (PVPV) viennent surveiller”.A Kandahar, berceau des talibans dans le Sud, le nouvel habit semble satisfaire les élèves.Mohammad Wali, 17 ans, se dit “très content” de porter le “vêtement du prophète”.”Cela crée une distinction entre les élèves et les autres gens dans la rue”, assure l’adolescent à l’AFP.A Kaboul, certains enfilent le turban au lycée et le fourrent dans leur sac dès la sortie.- Trop cher -Et parmi les enseignants et directeurs d’établissement, eux aussi forcés de troquer le costume-cravate ou tenue décontractée pour un turban noir, certains grincent des dents.”Aujourd’hui tout le monde se ressemble: un docteur ne ressemble plus à un docteur et un cuisinier ne ressemble plus à un cuisinier”, se désole le directeur d’un lycée de la capitale.”L’uniforme crée de la discipline”, concède-t-il sous le couvert de l’anonymat par peur de représailles. Mais pour certaines familles, relève-t-il, débourser 1.000 afghanis en moyenne, soient 12 euros, est impossible, dans un pays où 85% des habitants vivent avec moins d’un dollar par jour.”S’il y a cinq ou six enfants par famille, comment font-elles ?”, s’interroge-t-il dans son bureau.De fait, les élèves portent leurs habits neufs dans des écoles souvent vétustes, des classes parfois sans pupitres et avec un grand tapis pour seul endroit où s’asseoir face au tableau.Dans les zones reculées, la classe se fait parfois en extérieur à l’ombre des arbres, voire aux abords d’un cimetière comme dans le village de Mohmand Dara, dans la province de Nangarhar.Pas de quoi ébranler les inspecteurs: désormais, dit le directeur à Kaboul, des responsables du ministère de l’Education débarquent dans son établissement deux à trois fois par semaine pour surveiller le port des uniformes.”Les gens en Afghanistan n’ont pas le choix”, se désole-t-il. “Ils obéissent et ils ne peuvent pas se plaindre”.

ArcelorMittal demande “une application rapide” du plan européen pour l’acier

ArcelorMittal demande mardi une “application rapide” du plan européen pour l’acier, prévoyant un “accès à une énergie compétitive”, un mécanisme d’ajustement carbone aux frontières (MACF) “efficace”, et des “défenses commerciales”, avant de pouvoir “revoir ses décisions d’investissement en Europe”.”Une mise en oeuvre rapide du plan est maintenant requise pour s’assurer que la fabrication d’acier en Europe redevient compétitive et puisse continuer d’investir pour son avenir”, a déclaré le directeur général du deuxième sidérurgiste mondial, Aditya Mittal, dans un communiqué diffusé à l’occasion de la publication des résultats du premier trimestre du groupe.Fin 2024, ArcelorMittal a suspendu son projet d’investissement massif – d’un montant de 1,8 milliard d’euros – dans la décarbonation de ses haut fourneaux de Dunkerque en France, parmi les plus grands d’Europe, en arguant de la non compétitivité de l’acier produit en Europe.Le sidérurgiste a aussi annoncé ces dernières semaines un plan d’économie en Europe avec le transfert d’activités support de divers sites européens vers l’Inde. En France, le plan ne vise pas que les fonctions support, il porte aussi sur des emplois de production, avec au total quelque 600 suppressions de postes prévues.ArcelorMittal n’est pas le seul dans son cas. Les difficultés des sidérurgistes implantés en Europe ont forcé l’Union européenne à se mobiliser et à annoncer le principe de mesures de soutien à la production et au commerce d’acier.Car la production d’acier en Europe est prise en étau entre la baisse de la consommation sur le vieux continent, la concurrence jugée déloyale d’acier à bas prix venu de Chine notamment, et désormais les nouvelles taxes douanières annoncées ici et là.”L’incertitude renouvelée sur le commerce mondial heurte la confiance dans le domaine des affaires et risque de causer de nouvelles perturbations économiques si rien n’est fait rapidement” a commenté M. Mittal, en estimant néanmoins “encourageant” de voir “que les gouvernements autour du monde s’engagent pour soutenir leur production nationale”.Au total, pour l’année 2025, ArcelorMittal a confirmé que son enveloppe d’investissement pour ses projets de décarbonation dans le monde s’élèverait “entre 4,5 et 5 milliards de dollars” mais n’a pas détaillé la ventilation par projets et par pays.Au premier trimestre, le groupe a dégagé un bénéfice net de 805 millions de dollars, supérieur aux attentes des analystes, mais en retrait de 14% par rapport au premier trimestre 2024.Le consensus d’analystes réuni par Factset tablait sur un bénéfice net de 429 millions de dollars de janvier à mars, et celui de Bloomberg attendait 505 millions de dollars, après un bénéfice de 938 millions de dollars au cours du trimestre comparable de 2024, et une perte nette en fin d’année de 390 millions de dollars au quatrième trimestre.”Sur le plan financier, ce trimestre a été un nouveau trimestre de résultats cohérents et de marges robustes, surtout étant donnés les défis géopolitiques, avec un bénéfice avant intérêts, impôts, dépréciation et amortissement Ebitda, de 116 dollars par tonne” a souligné M. Mittal.

La France a enregistré une croissance sans éclat au premier trimestre

L’activité économique française a progressé de 0,1% au premier trimestre, une évolution sans éclat entre durcissement budgétaire pour réduire le déficit et fortes incertitudes commerciales qui ont pénalisé la consommation et les investissements. Cette hausse modérée du produit intérieur brut (PIB) entre janvier et mars, selon la première estimation de l’Institut national de la statistique (Insee) français, succède à la contraction de 0,1% observée au quatrième trimestre 2024 en raison du contrecoup des Jeux olympiques de Paris. “On pourrait se réjouir du léger rebond de la croissance française. Mais la plupart des composantes du PIB affichent des évolutions négatives, à l’exception de la variation des stocks qui a, seule, soutenu la croissance”, a commenté Sylvain Bersinger, chef économiste chez Asterès, dans une note.Ainsi, pilier traditionnel de la croissance française, la consommation des ménages a stagné au premier trimestre malgré le net repli de l’inflation. Or, “c’est vraiment le moteur sur lequel on espère un redémarrage de la croissance”, a souligné Maxime Darmet, économiste senior chez Allianz Trade, auprès de l’AFP. Outre “le rôle des politiques économiques, il y a aussi un climat d’incertitude, les ménages s’attendant à une remontée du chômage”. En particulier, les achats de biens ont nettement reculé (-0,6%), notamment dans les matériels de transports, ce qui peut s’expliquer, selon l’Insee, par un bonus ou malus écologiques plus restrictifs pour les véhicules. Le gouvernement français prévoit une cinquantaine de milliards d’euros de baisse des dépenses et hausse des prélèvements en 2025 pour assainir des finances publiques très dégradées, avant un nouvel effort de 40 milliards annoncé en 2026 sans nouvel impôt. – Consolidation budgétaire -Conséquence, la consommation publique, qui avait soutenu la croissance en 2024, a fortement ralenti (0,1% après 0,4%): “on commence à voir un début de consolidation budgétaire”, selon Maxime Darmet.  La France affiche le pire déficit public de la zone euro pour 2024, à 5,8%. Le gouvernement entend le ramener à 5,4% puis sous le plafond européen de 3% en 2029. Son endettement (113% du PIB) est le troisième plus lourd après la Grèce et l’Italie.Les investissements sont en berne également (-0,2%): tant ceux des entreprises que administrations publiques et des ménages sont concernés. La construction et les biens manufacturés ont particulièrement souffert, “ces derniers étant très sensibles à la montée de l’incertitude commerciale”, a pointé Maxime Darmet.  L’offensive protectionniste du président américain Donald Trump s’est traduite pour l’instant par une application de droits de douane de 10% aux importations de biens provenant d’Europe. Des discussions sont en cours pour essayer d’éviter qu’ils ne soient relevés davantage, mais jeudi à Washington, le ministre français de l’Economie Eric Lombard avait estimé un accord “encore loin”. La contribution du commerce extérieur est également négative (-0,4 point). En revanche, les variations de stocks ont contribué positivement à hauteur de 0,5 point à l’évolution du PIB. – “Effet récessif” -Cette publication de la croissance française précède celle de l’Allemagne, de l’Italie et de la zone euro, tandis que l’Espagne a vu son PIB augmenter de 0,6% au premier trimestre. Elle intervient dans un contexte politique toujours instable en France, le gouvernement minoritaire de François Bayrou étant régulièrement menacé de censure. Pour tenir son objectif de déficit en 2025, le gouvernement a aussi acté samedi 3,1 milliards d’euros d’annulations de crédits. Une “nouvelle coupe” qui, selon le président de la commission des Finances de l’Assemblée nationale, Eric Coquerel (La France insoumise, gauche radicale), “devrait avoir un effet récessif”. Le député réclame le dépôt par le gouvernement, au “printemps ou début de l’été”, d’un projet de loi de finances rectificative afin que le Parlement puisse “discuter de nouvelles recettes”. Dans ce contexte, après 1,1% en 2024, la croissance est attendue en net ralentissement en 2025, à 0,7% par le gouvernement comme la Banque de France. L’Insee n’a pas fourni de prévision annuelle à ce stade. Outre la guerre commerciale, “la volonté du gouvernement de limiter le déficit public pèsera également sur la conjoncture. La baisse des taux d’intérêt, du prix des matières premières et la relance budgétaire allemande pourraient cependant apporter un léger soutien à l’activité”, a estimé Sylvain Bersinger. 

La France a enregistré une croissance sans éclat au premier trimestre

L’activité économique française a progressé de 0,1% au premier trimestre, une évolution sans éclat entre durcissement budgétaire pour réduire le déficit et fortes incertitudes commerciales qui ont pénalisé la consommation et les investissements. Cette hausse modérée du produit intérieur brut (PIB) entre janvier et mars, selon la première estimation de l’Institut national de la statistique (Insee) français, succède à la contraction de 0,1% observée au quatrième trimestre 2024 en raison du contrecoup des Jeux olympiques de Paris. “On pourrait se réjouir du léger rebond de la croissance française. Mais la plupart des composantes du PIB affichent des évolutions négatives, à l’exception de la variation des stocks qui a, seule, soutenu la croissance”, a commenté Sylvain Bersinger, chef économiste chez Asterès, dans une note.Ainsi, pilier traditionnel de la croissance française, la consommation des ménages a stagné au premier trimestre malgré le net repli de l’inflation. Or, “c’est vraiment le moteur sur lequel on espère un redémarrage de la croissance”, a souligné Maxime Darmet, économiste senior chez Allianz Trade, auprès de l’AFP. Outre “le rôle des politiques économiques, il y a aussi un climat d’incertitude, les ménages s’attendant à une remontée du chômage”. En particulier, les achats de biens ont nettement reculé (-0,6%), notamment dans les matériels de transports, ce qui peut s’expliquer, selon l’Insee, par un bonus ou malus écologiques plus restrictifs pour les véhicules. Le gouvernement français prévoit une cinquantaine de milliards d’euros de baisse des dépenses et hausse des prélèvements en 2025 pour assainir des finances publiques très dégradées, avant un nouvel effort de 40 milliards annoncé en 2026 sans nouvel impôt. – Consolidation budgétaire -Conséquence, la consommation publique, qui avait soutenu la croissance en 2024, a fortement ralenti (0,1% après 0,4%): “on commence à voir un début de consolidation budgétaire”, selon Maxime Darmet.  La France affiche le pire déficit public de la zone euro pour 2024, à 5,8%. Le gouvernement entend le ramener à 5,4% puis sous le plafond européen de 3% en 2029. Son endettement (113% du PIB) est le troisième plus lourd après la Grèce et l’Italie.Les investissements sont en berne également (-0,2%): tant ceux des entreprises que administrations publiques et des ménages sont concernés. La construction et les biens manufacturés ont particulièrement souffert, “ces derniers étant très sensibles à la montée de l’incertitude commerciale”, a pointé Maxime Darmet.  L’offensive protectionniste du président américain Donald Trump s’est traduite pour l’instant par une application de droits de douane de 10% aux importations de biens provenant d’Europe. Des discussions sont en cours pour essayer d’éviter qu’ils ne soient relevés davantage, mais jeudi à Washington, le ministre français de l’Economie Eric Lombard avait estimé un accord “encore loin”. La contribution du commerce extérieur est également négative (-0,4 point). En revanche, les variations de stocks ont contribué positivement à hauteur de 0,5 point à l’évolution du PIB. – “Effet récessif” -Cette publication de la croissance française précède celle de l’Allemagne, de l’Italie et de la zone euro, tandis que l’Espagne a vu son PIB augmenter de 0,6% au premier trimestre. Elle intervient dans un contexte politique toujours instable en France, le gouvernement minoritaire de François Bayrou étant régulièrement menacé de censure. Pour tenir son objectif de déficit en 2025, le gouvernement a aussi acté samedi 3,1 milliards d’euros d’annulations de crédits. Une “nouvelle coupe” qui, selon le président de la commission des Finances de l’Assemblée nationale, Eric Coquerel (La France insoumise, gauche radicale), “devrait avoir un effet récessif”. Le député réclame le dépôt par le gouvernement, au “printemps ou début de l’été”, d’un projet de loi de finances rectificative afin que le Parlement puisse “discuter de nouvelles recettes”. Dans ce contexte, après 1,1% en 2024, la croissance est attendue en net ralentissement en 2025, à 0,7% par le gouvernement comme la Banque de France. L’Insee n’a pas fourni de prévision annuelle à ce stade. Outre la guerre commerciale, “la volonté du gouvernement de limiter le déficit public pèsera également sur la conjoncture. La baisse des taux d’intérêt, du prix des matières premières et la relance budgétaire allemande pourraient cependant apporter un léger soutien à l’activité”, a estimé Sylvain Bersinger. 

A la frontière inter-coréenne, un café-bunker qui rêve de paix

Vautrés dans les divans du café Daonsoop, en Corée du Sud, les clients sirotent leurs americanos glacés en contemplant, de l’autre côté des barbelés, les montagnes de Corée du Nord et les miradors surmontés de drapeaux à étoile rouge.Ouvert en 2022 à Paju, près de Séoul, ce café est si proche des lignes nord-coréennes que les autorités ont posé des conditions spéciales pour délivrer le permis de construire: l’aménagement sur la propriété d’un bunker avec 25 meurtrières orientées vers le nord et de quatre positions fortifiées pour chars.A vol d’oiseau, le café est à moins de deux kilomètres de la frontière. Malgré les contraintes que cela implique, c’est cette proximité que recherchait sa fondatrice Lee Oh-sook et son mari, tous deux enfants de réfugiés nord-coréens.”D’ici, on peut voir la Corée du Nord, si proche mais inaccessible (…) Nos parents ont toujours espéré retourner dans leur terre natale, mais ils sont décédés avant de réaliser ce rêve. Alors nous avons choisi un lieu proche, pour penser à eux plus souvent”, raconte à l’AFP l’entrepreneuse de 63 ans.La guerre de Corée (1950-1953) s’étant conclue par un simple armistice et non par un traité de paix, elle n’a jamais officiellement pris fin. L’armée sud-coréenne continue à parler de “ligne de front” pour désigner la frontière.Sous les baies vitrées du café Daonsoop passe Jayu-ro, la “Route de la Liberté” qui dans un avenir idéal reliera Séoul à Pyongyang, mais qui pour le moment s’arrête à quelques kilomètres de Paju.Camions et voitures y circulent comme sur n’importe quelle autoroute, mais les glissières de sécurité du côté nord sont hérissées de barbelés. Car juste à côté coule la rivière Imjin, qui sépare les deux Corées. Entre les deux s’étend un terrain militaire où tout intrus sera “considéré comme suspect ou ennemi et abattu”, prévient un panneau.- Bunker et galerie d’art -La nuit, des hauts-parleurs géants diffusent depuis le Nord une bande sonore à glacer le sang, mélange de hurlements de loups et de grincements fantomatiques, si puissants qu’ils font parfois trembler les vitres. Une riposte à la k-pop diffusée par le Sud pendant la journée.Daonsoop est loin d’être le seul café avec vue sur la Corée du Nord (un Starbucks, ouvert l’an dernier dans un observatoire à la frontière, est même devenu une attraction touristique en soi). Mais il est l’un des plus proches du pays-ermite.Son bunker est réquisitionné une fois par an par l’armée pour des exercices. Le reste du temps, un voisin et ami de la maison, le dessinateur Kim Dae-nyeon, alias Danny Kim, y expose ses oeuvres.Accrochés entre les meurtrières, ses dessins évoquent la douleur de la division et les espoirs de réunification de la Corée.”Ce bunker est certes un espace conçu pour le combat, mais pour ma part, je ne le vois pas ainsi”, explique l’artiste “Je le considère comme un lieu où commencent la liberté et la paix, et qui sert à les protéger”.Un de ses dessins montre un pont imaginaire qui enjambe la rivière Imjin. Un autre des belettes qui manifestent avec des casques anti-bruit contre les nuisances sonores du Nord.Quant aux emplacements pour chars, l’artiste en a peint les murs aux couleurs des quatre saisons.Avant de devenir artiste à temps plein à sa retraite, M. Kim, 68 ans, était le chef de la Commission électorale nationale de Corée du Sud. Une carrière de 40 ans au service de la démocratie qui a, dit-il, “profondément” influencé son art.- “Division normalisée” -“J’aimerais que la Corée du Nord adopte aussi la démocratie et la liberté un jour. Mes convictions de paix et de liberté se sont poursuivies tout au long de ma carrière publique et aujourd’hui, dans mon travail artistique”, affirme-t-il.Réputé pour ses brunches roboratifs et ses bières artisanales, le café attire souvent des réfugiés nord-coréens, surtout pendant les fêtes familiales de Seollal (le Nouvel an lunaire) et de Chuseok à l’automne. Depuis la terrasse, ils s’y recueillent devant leur terre natale, de l’autre côté des vases de la rivière Imjin que seuls les hérons ou les grues blanches peuvent pour l’instant franchir.En face, agriculteurs et soldats nord-coréens vaquent à leurs occupations. A la fin de l’hiver, la fumée des brûlis dans les rizières du côté nord – une pratique polluante éradiquée au Sud – enveloppe le café de son odeur âcre.Et pourtant, un grand nombre de clients, indifférents comme beaucoup de Sud-Coréens à ce qui se passe en Corée du Nord, n’ont aucune idée d’où ils se trouvent, regrette Mme Lee.”Beaucoup de visiteurs ne savent pas que le Nord est juste en face”, dit-elle. “La plupart des gens oublient que le pays est divisé et que cette réalité est normalisée. Mais lorsqu’ils viennent ici, ils sont souvent profondément surpris.”

Environ 600 soldats nord-coréens tués au combat au côté de la Russie, selon un député sud-coréen

Environ 600 soldats nord-coréens ont été tués en combattant au côté des forces russes dans leur guerre contre l’Ukraine, a affirmé mercredi un député sud-coréen spécialiste du renseignement.”Jusqu’à présent, les pertes des troupes nord-coréennes sont estimées à environ 4.700, dont environ 600 morts”, a déclaré à la presse le député Lee Seong-kweun, membre de la commission parlementaire du renseignement, au sortir d’un briefing avec les services secrets sud-coréens.Environ 2.000 soldats blessés ont été rapatriés en Corée du Nord entre janvier et mars par voie aérienne et ferroviaire, et ils seraient placés à l’isolement à Pyongyang et dans d’autres régions du pays, a poursuivi M. Lee. Quant aux morts, leurs corps ont été incinérés en Russie et leurs cendres rapatriées en Corée du Nord, selon lui.”La Corée du Nord a soutenu la reprise de Koursk par la Russie en déployant 18.000 soldats en deux phases. Depuis le mois de mars, date de la reprise effective de Koursk, le nombre d’affrontements a diminué”, a expliqué le député.D’après lui, “la possibilité d’une troisième phase ne peut pas être totalement exclue”, même si Pyongyang n’a pour le moment donné aucun signe laissant présager l’envoi de nouvelles troupes en Russie.- Capacité de combat “améliorée” -“Six mois après l’entrée en guerre des forces nord-coréennes, on estime que leur capacité de combat s’est considérablement améliorée, car leur inexpérience initiale a diminué et elles sont devenues plus compétentes dans l’utilisation de nouveaux systèmes d’armes, y compris les drones”, a encore dit le député sud-coréen.”Toutefois, en raison du déploiement prolongé, des cas de mauvaise conduite au sein des forces nord-coréennes ont été signalés, notamment des excès de boisson et des vols”, a-t-il affirmé.Les soldats envoyés en Russie, qui appartiendraient aux forces spéciales, ont reçu l’ordre de se suicider plutôt que d’être faits prisonniers, avait précédemment déclaré Séoul.La Corée du Nord a pour la première fois reconnu cette semaine avoir envoyé des troupes en Russie pour l’aider à reprendre aux Ukrainiens les zones de la région russe de Koursk dont ils s’étaient emparés.”Ceux qui se sont battus pour la justice sont tous des héros et des représentants de l’honneur de la patrie”, a déclaré le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un, cité lundi par l’agence officielle KCNA.Il a ajouté qu’un monument commémorant les “exploits de la bataille” serait bientôt érigé dans la capitale Pyongyang.Vladimir Poutine a pour sa part remercié Kim Jong Un pour “l’exploit” de ses soldats.”Les amis coréens ont agi, guidés par le sentiment de solidarité, de justice et de vraie camaraderie”, a estimé le président russe, dans une déclaration publiée par le Kremlin. “Nous l’apprécions beaucoup et sommes sincèrement reconnaissants personnellement au camarade Kim Jong Un (…) et au peuple nord-coréen”, a-t-il continué.Moscou a revendiqué la reprise complète de la région frontalière de Koursk, ce que l’Ukraine a démenti.Le chef d’état-major de l’armée russe Valéri Guérassimov avait confirmé pour la première fois samedi la présence de troupes nord-coréennes dans son pays et salué leur “héroïsme”.Depuis plusieurs mois, les Ukrainiens, les Sud-Coréens et les Occidentaux dénonçaient la participation de milliers de soldats nord-coréens aux hostilités, ce que Moscou et Pyongyang n’avaient jamais confirmé ni démenti.La Russie et la Corée du Nord ont signé en juin 2024 un accord de partenariat stratégique qui prévoit une aide militaire “mutuelle” en cas d’attaque contre l’un des deux pays.

Environ 600 soldats nord-coréens tués au combat au côté de la Russie, selon un député sud-coréen

Environ 600 soldats nord-coréens ont été tués en combattant au côté des forces russes dans leur guerre contre l’Ukraine, a affirmé mercredi un député sud-coréen spécialiste du renseignement.”Jusqu’à présent, les pertes des troupes nord-coréennes sont estimées à environ 4.700, dont environ 600 morts”, a déclaré à la presse le député Lee Seong-kweun, membre de la commission parlementaire du renseignement, au sortir d’un briefing avec les services secrets sud-coréens.Environ 2.000 soldats blessés ont été rapatriés en Corée du Nord entre janvier et mars par voie aérienne et ferroviaire, et ils seraient placés à l’isolement à Pyongyang et dans d’autres régions du pays, a poursuivi M. Lee. Quant aux morts, leurs corps ont été incinérés en Russie et leurs cendres rapatriées en Corée du Nord, selon lui.”La Corée du Nord a soutenu la reprise de Koursk par la Russie en déployant 18.000 soldats en deux phases. Depuis le mois de mars, date de la reprise effective de Koursk, le nombre d’affrontements a diminué”, a expliqué le député.D’après lui, “la possibilité d’une troisième phase ne peut pas être totalement exclue”, même si Pyongyang n’a pour le moment donné aucun signe laissant présager l’envoi de nouvelles troupes en Russie.- Capacité de combat “améliorée” -“Six mois après l’entrée en guerre des forces nord-coréennes, on estime que leur capacité de combat s’est considérablement améliorée, car leur inexpérience initiale a diminué et elles sont devenues plus compétentes dans l’utilisation de nouveaux systèmes d’armes, y compris les drones”, a encore dit le député sud-coréen.”Toutefois, en raison du déploiement prolongé, des cas de mauvaise conduite au sein des forces nord-coréennes ont été signalés, notamment des excès de boisson et des vols”, a-t-il affirmé.Les soldats envoyés en Russie, qui appartiendraient aux forces spéciales, ont reçu l’ordre de se suicider plutôt que d’être faits prisonniers, avait précédemment déclaré Séoul.La Corée du Nord a pour la première fois reconnu cette semaine avoir envoyé des troupes en Russie pour l’aider à reprendre aux Ukrainiens les zones de la région russe de Koursk dont ils s’étaient emparés.”Ceux qui se sont battus pour la justice sont tous des héros et des représentants de l’honneur de la patrie”, a déclaré le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un, cité lundi par l’agence officielle KCNA.Il a ajouté qu’un monument commémorant les “exploits de la bataille” serait bientôt érigé dans la capitale Pyongyang.Vladimir Poutine a pour sa part remercié Kim Jong Un pour “l’exploit” de ses soldats.”Les amis coréens ont agi, guidés par le sentiment de solidarité, de justice et de vraie camaraderie”, a estimé le président russe, dans une déclaration publiée par le Kremlin. “Nous l’apprécions beaucoup et sommes sincèrement reconnaissants personnellement au camarade Kim Jong Un (…) et au peuple nord-coréen”, a-t-il continué.Moscou a revendiqué la reprise complète de la région frontalière de Koursk, ce que l’Ukraine a démenti.Le chef d’état-major de l’armée russe Valéri Guérassimov avait confirmé pour la première fois samedi la présence de troupes nord-coréennes dans son pays et salué leur “héroïsme”.Depuis plusieurs mois, les Ukrainiens, les Sud-Coréens et les Occidentaux dénonçaient la participation de milliers de soldats nord-coréens aux hostilités, ce que Moscou et Pyongyang n’avaient jamais confirmé ni démenti.La Russie et la Corée du Nord ont signé en juin 2024 un accord de partenariat stratégique qui prévoit une aide militaire “mutuelle” en cas d’attaque contre l’un des deux pays.

US Supreme Court to weigh case about public funds in religious schools

The conservative US Supreme Court will weigh a case on Wednesday challenging the ban on using public money to fund religious charter schools.Nearly all 50 states already allow charter schools, which are privately managed but publicly funded.But the Catholic Church in Oklahoma is vying to open the nation’s first publicly funded religious charter school, Saint Isidore of Seville.Named in homage to the patron saint of the internet, a 7th century Spanish bishop, plaintiffs say the school would promote “parental choice, individual liberty, educational diversity, and student achievement.””Excluding religious groups from Oklahoma’s charter school program denies these opportunities and causes real harm,” plaintiffs add.If the Supreme Court sides with the Catholic Church, taxpayer funding for religious education could see a huge uptick.The separation between church and state is a bedrock principle of the US government, rooted in the First Amendment of the Constitution. The separation has been upheld in many Supreme Court decisions.In the case before the court, the Oklahoma Supreme Court ruled that the creation of the school violates both US and state constitutions. “A ruling for petitioners would eliminate the buffer this Court has long enforced between religious instruction and public schools, including in areas where charter schools are the only or default public school option,” the Oklahoma Attorney General has argued.Six of nine judges on the conservative-majority Supreme Court have demonstrated support for extending religion into public spaces, particularly schools.However, Justice Amy Coney Barrett has recused herself from this case, possibly because of connections to jurists advocating for the creation of contracted religious schools.In 2022, the Supreme Court compelled the northeastern state of Maine to include religious schools in a system of public subsidies, saying their exclusion amounted to discrimination against religion.The conservative majority also, in the same year, invalidated the dismissal of an American football coach in the Seattle area who prayed on the field.The plaintiffs are represented by religious legal advocates Alliance Defending Freedom, who are expected to argue that the prohibition on funding schools will inhibit the First Amendment right to free worship.Nationally, there were more than 3.7 million students enrolled in 8,150 charter schools during the 2022-2023 school year, according to the National Alliance for Public Charter Schools.