Proportionnelle: Bayrou consulte mais les avis divergent

François Bayrou entame mercredi avec le Rassemblement national une série de consultations des forces politiques sur la proportionnelle, que lui-même réclame depuis longtemps mais sur laquelle les désaccords restent nombreux.Le Premier ministre recevra chacun des chefs de partis et des présidents de groupes parlementaires représentés à l’Assemblée nationale, suivant un ordre lié à leur importance numérique. La cheffe de file des députés RN Marine Le Pen, qui forment le groupe le plus important à l’Assemblée, et le président du parti à la flamme Jordan Bardella seront ainsi reçus en premier à 10H00.Suivra un entretien jeudi 1er mai à 17H00 avec le président du groupe macroniste et du parti Renaissance Gabriel Attal. Il sera accompagné par le député Pierre Cazeneuve, qui a mené une analyse comparative des différents modes de scrutin.François Bayrou défend un scrutin à la proportionnelle intégrale, dans tous les départements, pour les élections législatives, alors que depuis l’instauration de la Ve République – à l’exception des législatives de 1986 -, les députés sont élus au scrutin uninominal majoritaire à deux tours.Le RN réclame lui aussi la proportionnelle, mais avec une prime majoritaire pour la liste arrivée en tête. “La tripolarisation de la vie politique entraîne une absence de majorité”, a soutenu mardi Mme Le Pen, qui “n’imagine pas que le Premier ministre (…) puisse reculer sur ce sujet”.- “Moins pire” -En discutant de cette revendication commune avec le RN, François Bayrou espère sans doute faire baisser la tension avec l’extrême droite, qui fait planer la menace d’une motion de censure contre son gouvernement. Le RN dénonce l’absence de perspectives législatives sur la proportionnelle, sur l’immigration ainsi que sur la feuille de route énergétique (programmation pluriannuelle de l’énergie, PPE). François Bayrou l’a à cet égard ménagé lundi en reportant la date de publication d’un décret sur la PPE.Mais le Premier ministre n’est pas assuré d’avoir cette fois le soutien des macronistes, traversés par moult “interrogations”, selon Pierre Cazeneuve.En 2018, le président Emmanuel Macron avait souhaité l’instauration d’un système mixte avec 15% des députés élus à la proportionnelle, puis la réforme avait été abandonnée.Or les députés Renaissance considèrent désormais que le mode de scrutin actuel est “le moins pire”, car la “distorsion” entre le nombre de voix et le nombre de députés “n’existe plus” dans l’Assemblée actuelle, et ce changement n’est “pas forcément une priorité” pour les Français au vu du nouveau contexte international, a expliqué M. Cazeneuve lors d’un point presse.- Cumul des mandats -Gabriel Attal et Pierre Cazeneuve entendent jeudi élargir le débat à la question de “l’efficacité de l’action publique”, en reparlant de la réduction du nombre de parlementaires et de la “simplification du millefeuille administratif”.Mais ils jugent “délétère” de proposer la proportionnelle en échange du cumul des mandats, soutenu avec force par François Bayrou.Le président du parti Horizons Edouard Philippe défend pour sa part le scrutin majoritaire, qui “impose un lien entre un député et les électeurs d’un territoire”. Il pourrait soutenir la proportionnelle “si était rétablie la possibilité de cumuler un mandat exécutif local et le mandat parlementaire”.Les indépendants du groupe Liot sont “plutôt largement très défavorables” à réformer le mode de scrutin, selon son président Laurent Panifous.A droite, Les Républicains (LR) y sont fermement opposés, comme l’a rappelé Laurent Wauquiez.”La proportionnelle aboutira à ce qu’on va institutionnaliser le chaos politique qu’on connaît en ce moment”, a tonné le patron de la droite dimanche, avant de critiquer mardi la “hiérarchie des priorités” du gouvernement dans un pays “qui est ruiné” et “où il y a une telle explosion de l’insécurité et de l’immigration”, au vu des “menaces” sur le plan international.Le gouvernement souhaite pouvoir légiférer à ce sujet “avant la fin de la session parlementaire si le débat est mûr”, a précisé mercredi sa porte-parole LR Sophie Primas.D’autres partis, notamment à gauche, souhaitent une évolution du mode de scrutin. Mais le PS est divisé. L’ancien président François Hollande est pour, tandis que son Premier secrétaire Olivier Faure est contre à titre personnel. Le député PS Emmanuel Grégoire a rappelé mardi que “derrière ce mot un peu vague de proportionnelle, se cache une subtilité immense, immense, de déclinaisons pratiques”.

Ranch au Mexique: un centre d’entraînement mais pas d'”extermination” (parquet)

Un ranch découvert au Mexique début mars était bien un centre d’entraînement d’un cartel, mais pas d’exécution de ses recrues forcées, a estimé mardi le parquet général, provoquant la colère des proches de personnes disparues.Le site abandonné a été inspecté le 5 mars dans l’Etat du Jalisco (nord-ouest) à l’initiative d’un collectif de proches de personnes disparues, dont le nombre dépasse les 100.000 au Mexique.Les membres du collectif “Guerreros buscadores” ont retrouvé des petits morceaux d’os calcinés et des centaines d’habits et de chaussures dans ce ranch situé à Teuchitlan, à 80 kilomètres à l’ouest de la capitale régionale Guadalajara.”Guerreros buscadores” avait affirmé que le site était un “camp d’extermination” à l’usage du narcotrafic dans cette zone dominée par le Cartel Jalisco Nueva Generacion (CJNG).Aucun indice ne permet de parler de “crématoriums”, a déclaré mardi à la presse le procureur général Alejandro Gertz.”On a trouvé un petit vase avec de très petits fragments d’os”, a-t-il dit.”Il n’y a pas une preuve qui accrédite cette thèse”, a insisté le procureur Gertz, en réaction à une hypothèse du collectif selon laquelle le cartel faisait disparaître en les brûlant les corps de ses recrues forcées, assassinées après avoir été enlevées.”Le procureur n’a pas fait disparaître nos enfants, mais il veut faire disparaître la vérité”, a réagi le groupe “Guerreros buscadores” dans une lettre à la présidente mexicaine Claudia Sheinbaum.”Que croyez-vous que ressente une mère en ramassant des os calcinés de ses propres mains ? Que croyez-vous qu’elle ressente quand (…) on l’appelle menteuse ?”, a ajouté le collectif.Le Mexique compte d’après certaines statistiques plus de 127.000 personnes disparues, “une tragédie humaine” selon un comité spécialisé des Nations unies.La plupart des disparitions ont été enregistrées après 2006, quand l’armée fédérale a lancé une opération militaire provoquant la balkanisation des cartels.L’Etat du Jalisco est le plus touché par les disparitions avec plus de 15.000 cas.Les enquêtes continuent pour déterminer combien de personnes ont pu être emmenées de force au ranch.Les autorités municipales vont aussi faire l’objet d’une enquête pour complicité présumée avec les criminels, a indiqué M. Gertz.Le CJNG est l’un des six cartels ou mafias mexicains placés par le président américain Donald Trump sur une liste d’organisations dites “terroristes”.

La Cour suprême américaine examine la possibilité d’écoles religieuses sous contrat

La conservatrice Cour suprême américaine se penche mercredi sur l’interdiction d’écoles religieuses à gestion privée bénéficiant de financements publics, une affaire liée au principe de séparation de l’Eglise et de l’Etat et potentiellement lourde de conséquences pour des millions de familles.La quasi totalité des 50 Etats américains autorisent les “charter schools”, écoles à gestion privée sous contrat à financement public. Mais pour la première fois, en 2023, les autorités scolaires de l’Oklahoma (sud) conservateur ont autorisé une “charter school” administrée par un culte, en l’occurrence l’Eglise catholique.Cet établissement prodiguant des cours en ligne, baptisé Saint Isidore de Séville en hommage au patron de l’internet – un évêque espagnol du VIIe siècle – n’a encore jamais fonctionné.La Cour suprême de l’Oklahoma, saisie par le procureur général républicain de l’Etat, Gentner Drummond, a en effet considéré que sa création violait la Constitution américaine ainsi que celle de l’Etat.Le Premier amendement de la Constitution américaine prohibe notamment l’établissement d’une religion nationale ou la prééminence d’une religion sur une autre.Mais les plaignants, représentés par la très conservatrice Alliance Defending Freedom (ADF), font valoir que l’exclusion des écoles confessionnelles du système de financement public des “charter schools” contrevient à une autre clause du Premier amendement, celle qui garantit la liberté de culte.Ils exhortent la Cour suprême à autoriser la création de cet établissement catholique sous contrat, assurant dans leurs arguments écrits qu’une telle décision “promouvrait le choix parental, la liberté individuelle, la diversité éducative et la réussite des étudiants”.Ils invoquent également l’intérêt des “familles et des enfants économiquement défavorisés”.- “Chaos et confusion” -Mais pour le procureur général de l’Oklahoma, donner raison aux plaignants “bouleverserait le programme fédéral d’écoles sous contrat et les lois sur les charter schools à l’échelle nationale, semant le chaos et la confusion pour des millions d’élèves” de ces établissements. De plus, une telle décision “éliminerait la séparation appliquée de longue date par la Cour suprême entre l’éducation religieuse et les écoles publiques”, souligne-t-il.Les débats devraient porter essentiellement sur la nature publique ou privée des “charter schools”, eu égard à leur financement, et en conséquence sur les obligations que peuvent leur imposer les Etats.La majorité conservatrice de la Cour, soit six juges sur neuf, s’est montrée ces dernières années favorable à une extension de la place de la religion dans l’espace public, notamment dans le domaine de l’éducation.En 2022, elle a ainsi obligé l’Etat du Maine (nord-est) à inclure les écoles confessionnelles dans un dispositif de subventions publiques, jugeant leur exclusion “discriminatoire envers la religion”.La majorité conservatrice avait également la même année invalidé le licenciement par les autorités scolaires d’un entraîneur de football américain de la région de Seattle (nord-ouest) qui priait sur les terrains.Seuls huit des juges participeront aux débats et à la décision, attendue d’ici le terme de la session actuelle, fin juin. La magistrate conservatrice Amy Coney Barrett s’est récusée, vraisemblablement en raison de ses liens avec certains juristes défendant la création d’écoles religieuses sous contrat.

La Cour suprême américaine examine la possibilité d’écoles religieuses sous contrat

La conservatrice Cour suprême américaine se penche mercredi sur l’interdiction d’écoles religieuses à gestion privée bénéficiant de financements publics, une affaire liée au principe de séparation de l’Eglise et de l’Etat et potentiellement lourde de conséquences pour des millions de familles.La quasi totalité des 50 Etats américains autorisent les “charter schools”, écoles à gestion privée sous contrat à financement public. Mais pour la première fois, en 2023, les autorités scolaires de l’Oklahoma (sud) conservateur ont autorisé une “charter school” administrée par un culte, en l’occurrence l’Eglise catholique.Cet établissement prodiguant des cours en ligne, baptisé Saint Isidore de Séville en hommage au patron de l’internet – un évêque espagnol du VIIe siècle – n’a encore jamais fonctionné.La Cour suprême de l’Oklahoma, saisie par le procureur général républicain de l’Etat, Gentner Drummond, a en effet considéré que sa création violait la Constitution américaine ainsi que celle de l’Etat.Le Premier amendement de la Constitution américaine prohibe notamment l’établissement d’une religion nationale ou la prééminence d’une religion sur une autre.Mais les plaignants, représentés par la très conservatrice Alliance Defending Freedom (ADF), font valoir que l’exclusion des écoles confessionnelles du système de financement public des “charter schools” contrevient à une autre clause du Premier amendement, celle qui garantit la liberté de culte.Ils exhortent la Cour suprême à autoriser la création de cet établissement catholique sous contrat, assurant dans leurs arguments écrits qu’une telle décision “promouvrait le choix parental, la liberté individuelle, la diversité éducative et la réussite des étudiants”.Ils invoquent également l’intérêt des “familles et des enfants économiquement défavorisés”.- “Chaos et confusion” -Mais pour le procureur général de l’Oklahoma, donner raison aux plaignants “bouleverserait le programme fédéral d’écoles sous contrat et les lois sur les charter schools à l’échelle nationale, semant le chaos et la confusion pour des millions d’élèves” de ces établissements. De plus, une telle décision “éliminerait la séparation appliquée de longue date par la Cour suprême entre l’éducation religieuse et les écoles publiques”, souligne-t-il.Les débats devraient porter essentiellement sur la nature publique ou privée des “charter schools”, eu égard à leur financement, et en conséquence sur les obligations que peuvent leur imposer les Etats.La majorité conservatrice de la Cour, soit six juges sur neuf, s’est montrée ces dernières années favorable à une extension de la place de la religion dans l’espace public, notamment dans le domaine de l’éducation.En 2022, elle a ainsi obligé l’Etat du Maine (nord-est) à inclure les écoles confessionnelles dans un dispositif de subventions publiques, jugeant leur exclusion “discriminatoire envers la religion”.La majorité conservatrice avait également la même année invalidé le licenciement par les autorités scolaires d’un entraîneur de football américain de la région de Seattle (nord-ouest) qui priait sur les terrains.Seuls huit des juges participeront aux débats et à la décision, attendue d’ici le terme de la session actuelle, fin juin. La magistrate conservatrice Amy Coney Barrett s’est récusée, vraisemblablement en raison de ses liens avec certains juristes défendant la création d’écoles religieuses sous contrat.

US growth figure expected to make for tough reading for Trump

US GDP figures for the first quarter are expected to show a sharp drop-off in growth — and possibly even a recession — reflecting a surge in imports before President Donald Trump’s sweeping tariffs came into effect.”It’s going to be a pretty dramatic slowdown from the fourth quarter,” Moody’s Analytics economist Matt Colyar told AFP. The gross domestic product data for the quarter will be published on Wednesday, the 101st day since Trump’s return to office on January 20. In that time, he has announced several rounds of tariffs, laying out plans in March to impose sweeping levies on top trading partners from early April in a bid to reset US trade relations. The introduction of those tariffs sparked a selloff in financial markets, sending volatility surging to levels not seen since the Covid-19 pandemic and spooking investors.”Usually, government policy doesn’t change that much, particularly not in the first 100 days of a presidency,” George Washington University economics professor Tara Sinclair told AFP. “But this one’s different.””I think it’s pretty clear that there were dramatic policy changes that are directly weakening the economy,” she said. Following April’s dramatic market movement, the Trump administration announced a 90-day pause to the higher tariffs for dozens of countries to allow for trade talks, while maintaining a baseline 10 percent rate for most countries, sector-specific measures, and new sweeping tariffs totalling 145 percent on China. – Rising recession risk -The US economy grew 2.8 percent last year, according to the Commerce Department. Heading into the new year, analysts had widely expected growth to cool, but to remain at around two percent in 2025. Since Trump’s return to office, and the introduction of new tariffs, many analysts have sharply cut their growth outlook. Some economists — including those at Wall Street titans Goldman Sachs, JPMorgan and Morgan Stanley — now predict an economic contraction in the first quarter. But even if the economy does not contract for the first quarter — which ended before Trump’s sweeping tariffs came into effect — the scale of the slowdown analysts expect would nevertheless be significant.”Our expectation is kind of shockingly on the higher side, and we’re at 0.5 percent,” said Colyar from Moody’s Analytics.The market consensus estimate is for annualized GDP growth of 0.4 percent for the first quarter, according to Briefing.com — a marked change from the 2.4 percent annualized rate seen in the final quarter of 2024. If the economy cools as expected, it will be largely down to a surge in imports, as consumers and businesses scrambled to buy what they needed before the tariffs kicked in, analysts told AFP.”This spike in imports, that’s coming directly from people trying to get ahead of tariffs,” said Sinclair from George Washington University. “And that is in direct response to the policies of this president.”Beyond the effects of tariffs, the GDP data is likely to paint a “very complicated story,” Belinda Roman, associate professor of economics at St Mary’s University in San Antonio, Texas, said in an interview. Roman pointed to better-than-expected employment figures, which suggest that “clearly there’s something else changing that we’re not seeing just yet” in the data. “I think there might be a small contraction,” she said. “That may be offset by the fact that we’ve seen what I think is a very interesting increase in employment,” she said. “I think we’ll start to see in second quarter and third quarter more negative impacts, because it’s it takes it a while,” she said. “It doesn’t happen immediately.”

100 days of Trump: Migrants fret over deportation

Rosalba Hernandez used to keep her children’s birth certificates close at hand in case an earthquake struck her part of California. But since Donald Trump returned to the White House, it’s more because she’s worried about immigration raids.News about high-profile arrests and deportations have characterised Trump’s first 100 days back in office, with his administration saying he is making good on campaign promises to clamp down on illegal immigration.That has left undocumented people like Hernandez on edge.”You don’t live your normal life anymore,” Hernandez, 46, told AFP in southern California, which she has called home for half her life.Hernandez, now a mother of five, left Mexico with her eldest daughter in her arms more than two decades ago and arrived in the United States.She was briefly detained under the first Trump administration in 2019, when immigration agents raided the supermarket where she worked.The experience frightened her, but Hernandez, who now works in a restaurant, says she’s never been as terrified as she has been in the past three months. “You go to work but you don’t know what’s going to happen… you don’t know if you’re going to be able to go home or not,” she said.”With all the focus on deporting people, they don’t care. Even if you don’t have a criminal record, you have the bad luck of passing by when they’re making an arrest or waiting for someone,” she added. To reduce the risk of encountering agents, Hernandez now limits her outings only to what is strictly necessary — and even then she is extra cautious.When she goes to work or takes her children to school — four of them are US citizens by birth — she first checks for suspicious cars outside, or consults text chains involving friends, neighbors and non-governmental organizations. “When we see something irregular, we start notifying these organizations, and everything gets put on Facebook, in messages, on Instagram,” she said.- Citizen Patrol -One of these sources of information is Union del Barrio, a group that patrols the streets of San Diego and Los Angeles before dawn to be on the lookout for potential raids.”The goal is to see nothing, but if we see something, we inform the community,” said Ron Gochez, a member of the organization.”We do this every single day in some different area of Los Angeles. And we’re on call 24 hours a day,” he told AFP during a tour of south-central Los Angeles, a working-class area with a strong immigrant presence. Activists gather at 5:30am to co-ordinate their patrol, looking for the kind of vehicle they believe Immigration and Customs Enforcement (ICE) agents use.”We’re looking for primarily American SUVs, Ford, Chevy, etc. Sometimes they also use pickup trucks or Dodge Challengers. “We’re looking for cars with tinted windows…. that could be sometimes double parked.”These patrols began more than two decades ago in San Diego, but increased in frequency this year with the return of Trump. “The community is very scared,” said Gochez, whose day job is teaching history in a public school.”About 10 percent of my students have disappeared. They just don’t go to school anymore.”Gochez, 43, said he knew of at least one student whose family fled to El Salvador for fear of being caught up in raids.Community life has also diminished, he says, with church attendance down, and quinceaneras — coming-of-age parties for girls turning 15 — becoming rarer.At the end of each patrol, Union del Barrio posts images on social media so neighbors know if their area is free of raids. This information is vital for people like Hernandez, who says she fears daily being separated from her children. “If I have the opportunity to stay here, it’s to help them get ahead and have a better future,” she said.”I don’t want them to have to work sometimes up to 16 hours a day.” Despite the risk, Hernandez said she wasn’t afraid of giving an interview and was not ashamed.”I’m not saying anything that isn’t true,” she said.”Like many people, I am working. We’re not doing anything bad for this country.”We all come to work, and our work contributes to the economy of this country.” 

Will Trump strike drug cartels he says ‘run’ Mexico?

President Donald Trump has boosted the US military presence along the border with Mexico and left open the possibility of drone strikes against drug trafficking groups that he designated terrorist organizations.In March, he vowed in Congress to “wage war” on Mexican drug cartels that he said posed a grave threat to national security.How far is Trump willing to go to curb drug flows from a country he says is run by the cartels?- What steps is Trump taking? – After returning to office in January, Trump declared an emergency along the 3,100-kilometer (1,900-mile) border and ordered the deployment of thousands of troops to beef up security.In March, he ordered the deployment of two warships to support the border mission.Trump also announced the creation of a “national defense area” stretching more than 170 miles (270 kilometers) along the frontier to enable the army to support border patrols.”I think they need help,” Trump said last week in an interview with The Blaze, a conservative media outlet, referring to Mexico.Asked whether he would take military action even if Mexico did not want it, Trump said: “You could say at some point, maybe something’s going to have to happen.”Vanda Felbab-Brown, a security expert at the Washington-based Brookings Institute, thinks that “the threat of air strikes or drone strikes is very realistic. It was very popular among Republican politicians,” she said.”That said, it also serves as a coercive technique” to encourage Mexican action against drug trafficking, she told AFP.Raul Benitez, an expert at the National Autonomous University of Mexico, sees Trump’s warnings as a “show of force.””They are not immediate or direct threats” against Mexico, he said.- How is Mexico responding? –  Mexican President Claudia Sheinbaum has said she would oppose US military attacks on cartels, while ordering thousands more troops to the border to fight drug trafficking.She also confirmed that the United States had been operating drones spying on Mexican cartels as part of a collaboration that has existed for years.The flights were “gathering a large amount of information that will help develop a target inventory,” said Inigo Guevara, an expert at defense intelligence company Janes. In February, Mexico extradited some of its most notorious imprisoned drug lords to the United States in a bid to avert Trump’s tariffs.Eager to highlight its efforts to reduce trafficking, Sheinbaum’s government has announced the seizure of 144 tons of drugs, including two million fentanyl pills, since October. It has also underscored a sharp fall in migrant arrivals at its northern border.At the same time, Sheinbaum pushed a reform through Congress that means foreign agents engaging in covert actions in Mexico are at risk of imprisonment.-  Would US strikes work? -US drone strikes are unlikely to be very effective and would be politically explosive because they would undermine cooperation between Mexico and the United States, Felbab-Brown warned.”They can destroy labs, but they are very easy to resurrect. They could take out high value targets, but that’s no different than Mexican forces taking them down,” she said.Guevara said US strikes “would be a leap back of more than a hundred years,” referring to a 1916 invasion by US troops to capture revolutionary Pancho Villa after he carried out a cross-border raid.Despite the resentment generated by Trump’s remarks in Mexico, experts point to the close ties between the two countries’ militaries, including the training of Mexican officers in the United States.”Trump’s rhetoric usually begins exaggeratedly high to create alarm and force his counterpart into swift action,” Guevara said.But at the operational level, cooperation with the United States was expected to give Mexico an “unparalleled capability” to fight organized crime, he added.