Agression gare du Nord début 2023: vers l’irresponsabilité pénale de l’assaillant

La juge d’instruction parisienne chargée de l’enquête sur une attaque à l’arme blanche gare du Nord début 2023 a saisi la cour d’appel pour qu’elle statue sur l’irresponsabilité pénale de l’assaillant qui avait blessé sept personnes, a appris l’AFP de source proche du dossier samedi, confirmant RTL.Le 11 janvier 2023, vers 06H45, cet homme a blessé sept personnes, dont une grièvement, sur le parvis puis à l’intérieur de la gare, avec une sorte de poinçon et en moins de deux minutes. La plupart des témoins, cités dans l’ordonnance de saisine datée de mardi dont l’AFP a eu connaissance samedi, ont indiqué n’avoir pas entendu de revendication durant cette attaque, suivie donc par une juridiction ordinaire et non par la justice antiterroriste.L’assaillant a été immobilisé par des tirs de policiers. Hospitalisé, il s’est présenté comme Mohamed-Amine M., né en janvier 1991 en Algérie.Au cours de l’enquête, il a raconté notamment avoir commis ces attaques “à cause des films qu’il avait dans la tête”, et affirmait avoir eu la volonté de tuer “directement”.Mis en examen pour tentatives d’assassinats, il a été placé en détention provisoire et a été plusieurs fois hospitalisé en psychiatrie ces deux dernières années.Un premier examen psychiatrique de juillet 2023 a établi qu’il “présentait une maladie psychotique non stabilisée”, avec “au moment des faits un épisode délirant”, et se prononçait en faveur de l’abolition de son discernement.Une contre-expertise, réalisée en mars 2024, établissait à son tour “à l’époque des faits un délire aigu à thème de persécution” et se prononçait aussi pour l’abolition du discernement.Dans les deux cas, les experts prônaient des soins et présentaient Mohamed-Amine M. comme potentiellement “dangereux”.Dans son ordonnance de mardi, la juge a donc retenu in fine “l’existence d’une pathologie mentale abolissant totalement le discernement” de l’assaillant au moment des faits, et saisi la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris pour statuer sur sa responsabilité pénale.L’audience doit se tenir dans les six mois.”Différents experts ont pu confirmer ce qui semblait évident dès les premiers instants de l’enquête, à savoir que mon client souffrait d’un trouble psychiatrique ayant aboli son discernement”, a indiqué à l’AFP l’avocat de l’assaillant, Me Ambroise Vienet-Legué. “Le diagnostic posé a permis la mise en place d’un traitement médical efficace. L’audience permettra de déterminer les mesures qui doivent encore s’imposer”, a-t-il ajouté.Avocate d’une des personnes les plus grièvement blessées dans cette attaque, Me Alexandra Boret a salué qu’il soit “reconnu que, sans l’ombre d’un doute, les faits commis relevaient bien d’une tentative d’assassinat, et que cette tragédie n’a été empêchée que grâce à la résistance et au courage infini des victimes”.”Toutefois, on ne juge pas les fous, c’est un principe sacré de notre droit pénal. Si la chambre de l’instruction confirme l’irresponsabilité pénale de l’auteur des faits, elle reconnaîtra aussi la qualité de victimes des parties civiles”, a ajouté ce conseil.

2027: si Le Pen était “empêchée”, “je serai son candidat”, pense Bardella

Le président du Rassemblement national Jordan Bardella a affirmé samedi au Parisien qu’il serait soutenu par Marine Le Pen pour la présidentielle de 2027 si l’actuelle patronne des députés RN “devait être empêchée” par la justice de se présenter elle-même.”Il n’y a pas d’ambiguïté sur le fait que Marine Le Pen est ma candidate, et que si elle devait être empêchée demain, je pense pouvoir vous dire que je serai son candidat. Je ne peux pas être plus clair que ça”, a déclaré M. Bardella, invoquant “l’impérieuse nécessité de rester unis et soudés”. Mme Le Pen, qui fut candidate aux présidentielles de 2012, 2017 et 2022, est dans l’attente de son procès en appel qui doit avoir lieu au premier semestre 2026 dans l’affaire des assistants d’eurodéputés. En première instance, elle a été notamment été condamnée à cinq ans d’inéligibilité avec effet immédiat, ce qui oblige le parti à la flamme à préparer un plan B en cas de confirmation de la peine, même si M. Bardella promet d’utiliser “tous les recours possibles” et de “continuer de clamer notre innocence dans cette affaire”.En attendant, l’eurodéputé, que Mme Le Pen souhaitait promouvoir à Matignon en cas de victoire en 2027, “travaille” et se “prépare”, dit-il au Parisien. “Ce qu’on attend d’un potentiel Premier ministre comme d’un candidat à l’élection présidentielle, ce sont des qualités qui sont peu ou prou assez similaires. La fonction est différente. Mais la capacité à rassembler, écouter, comprendre les Français, ce sont des missions que j’ai faites aussi miennes depuis plusieurs mois”, a-t-il expliqué.Mais, a-t-il encore assuré, “je ne ferai pas l’erreur de me pousser du col”. “Je considère que quand Marine est attaquée, je suis attaqué aussi. Nous allons continuer de travailler à deux, main dans la main, dans l’intérêt du mouvement, de nos idées, de notre famille politique”, a-t-il fait valoir, pour déminer de potentielles rumeurs de rivalité entre les deux têtes du parti.M. Bardella a également démenti vouloir, à ce stade, se présenter à la députation, si une nouvelle dissolution était prononcée par Emmanuel Macron.”Je n’ai jamais évoqué les élections législatives avec personne. Il n’est pas prévu au moment où je vous parle, que je sois candidat à des potentielles législatives anticipées”, a-t-il insisté.

Angleterre: Newcastle condamne Ipswich et s’accroche au podium

Newcastle a renvoyé Ipswich (3-0) en deuxième division et repris de l’élan en Premier League, confortant sa place sur le podium avec une courte avance notamment sur Chelsea, vainqueur d’Everton (1-0) sans marge.Les places pour la Ligue des champions sont très disputées dans la dernière ligne droite et aucun des concurrents n’a dérapé ce week-end, la victoire de Newcastle (3e, 62 pts) suivant celles de Manchester City (4e, 61 pts) et de Chelsea (5e, 60 pts).Nottingham Forest (6e, 60 pts) se retrouve en dehors du Top-5 qualificatif à cause d’une différence de buts inférieure aux Blues, mais il lui suffira d’un match nul jeudi contre Brentford pour le réintégrer.Dans le bas de tableau, en revanche, il n’y a plus aucun suspense: Ipswich va retourner en Championship un an après l’avoir quitté, en compagnie des autres promus de l’été dernier Leicester et Southampton.Le mince espoir des Tractor Boys s’est envolé à St James’ Park, où ils ont longtemps évolué en infériorité numérique. Tout est devenu plus dur après l’expulsion de Ben Johnson, averti pour une simulation (30e) puis pour une faute largement évitable (37e).Newcastle a ensuite concrétisé sa domination sur un penalty d’Alexander Isak (45e+5, 1-0) puis deux coups de tête, celui du grand Dan Burn (56e, 2-0) et celui du jeune entrant William Osula (80e, 3-0).- Wolverhampton, l’incroyable redressement -L’équipe de l’entraîneur Eddie Howe, de retour sur le banc samedi après avoir été amoindri par une pneumonie, regoûte à la victoire une semaine après avoir trébuché 4-1 chez Aston Villa.Cela permet aux Magpies de tenir à distance Chelsea, petit vainqueur d’Everton plus tôt dans l’après-midi.Les Londoniens l’ont emporté grâce à un but de Nicolas Jackson (27e, 1-0), le premier depuis mi-décembre pour l’avant-centre sénégalais. Le gardien Robert Sanchez a empêché une mauvaise surprise en fin de match avec un arrêt salvateur (87e).Ne pas réussir à tuer le match, “cela s’est produit à plusieurs reprises cette saison”, a reconnu l’entraîneur Enzo Maresca. “En seconde période, nous avons un peu baissé de régime, mais dans l’ensemble, nous avons mérité de gagner”, a ajouté l’Italien auprès de la BBC.La victoire à Stamford Bridge était impérative avant quatre derniers matches ultra relevés contre Liverpool, Newcastle, Manchester United et Nottingham Forest.Dans l’après-midi, Brighton a soufflé West Ham 3 à 2 avec deux derniers buts tardifs (89e et 90e+2), tandis que Wolverhampton a infligé un nouvelle défaite à Leicester (3-0).Il s’agit de la sixième victoire consécutive pour les Wolves, eux qui n’en avaient enregistré que six lors des 28 matches précédents cette saison. En position de relégables fin janvier, ils sont treizièmes.Dimanche, le leader Liverpool sera sacré champion d’Angleterre s’il ne perd pas contre Tottenham à Anfield.

Général tué près de Moscou : un suspect arrêté, selon les services secrets russes

Les services secrets russes (FSB) ont annoncé samedi l’arrestation d’un homme travaillant pour l’Ukraine, soupçonné d’avoir tué un général russe dans l’explosion d’une voiture près de Moscou. Moscou avait déjà accusé Kiev d’être derrière l’explosion ayant coûté la vie vendredi au général russe Iaroslav Moskalik, chef adjoint de la Direction générale opérationnelle de l’état-major des forces armées russes.”L’agent des services spéciaux ukrainiens Ignat Kuzin, né en 1983 et résidant en Ukraine, qui avait placé des explosifs dans une Volkswagen Golf à Balashikha, dans la région de Moscou, tuant le lieutenant-général Iaroslav Moskalik, a été arrêté”, a indiqué le FSB dans un communiqué.Selon le FSB, M. Kuzin avait installé dans la voiture du général une bombe artisanale, qu’il avait prise dans une cachette des services spéciaux ukrainiens dans la région de Moscou. La bombe a ensuite été déclenchée par télécommande depuis l’Ukraine, affirme le FSB.Le suspect, qui risque la prison à vie s’il est condamné pour “terrorisme”, est actuellement interrogé par les enquêteurs, a indiqué le Comité d’enquête russe, organisme chargé des affaires les plus sensibles.L’Ukraine n’a pas fait de commentaire sur l’attentat, qui ressemble à d’autres attaques menées ces trois dernières années contre des hauts gradés de l’armée russe et des partisans influents du Kremlin.

US, Iran say progress in ‘positive’ nuclear talks

The United States and Iran reported progress in their latest round of nuclear talks on Saturday and agreed to meet again next week as they pursue a deal that could help ease soaring Middle East tensions.A US official called the talks “positive and productive”, and Iran’s top diplomat said the two sides will study how to narrow their differences on a range of subjects before next week’s fourth round.The highest-level contact in years between the long-time foes is targeting a new deal that would stop Iran developing nuclear weapons — an objective Tehran denies pursuing — in return for relief from sanctions.”There is still much to do, but further progress was made on getting to a deal,” the senior US official said on condition of anonymity, adding that the next talks would be in Europe.Iranian Foreign Minister Abbas Araghchi called Saturday’s talks, which included technical-level teams for the first time, “serious and businesslike”.”There are differences both in the major issues and in the details,” he told Iranian state TV.”Until the next meeting, further studies are to be conducted in the capitals on how to reduce the differences.”Araghchi added: “I think our progress has been good so far. I am satisfied with the process of the negotiation and its speed. I think it is proceeding well and satisfactorily.”US President Donald Trump pulled out of an earlier, multilateral agreement during his first term. The United States and Israel have repeatedly threatened Iran with military strikes.- ‘Minute details’ -US special envoy Steve Witkoff again led the American delegation while Michael Anton, the State Department’s head of policy planning, headed the US expert-level negotiators.Deputy foreign ministers Kazem Gharibabadi and Majid Takht-Ravanchi led Tehran’s technical team, according to Iran’s Tasnim news agency.The delegations were in separate rooms and communicated in writing via the hosts, Iranian foreign ministry spokesperson Esmaeil Baqaei and Araghchi said.”The expert and technical talks… reached the stage of minute details about mutual demands and expectations,” an Iranian state TV reporter said.Iran’s defence and missile capabilities were not discussed, Baqaei told state TV, while an Iranian negotiator said the talks were “uniquely about sanctions and nuclear questions”, according to Tasnim.Araghchi had earlier expressed “cautious optimism”, saying this week: “If the sole demand by the US is for Iran to not possess nuclear weapons, this demand is achievable”.The talks coincided with a major blast at Iran’s Shahid Rajaee port that injured hundreds of people and killed at least four, state media reported.The port’s customs office said it probably resulted from a fire in a storage depot.Before the talks, Trump, in an interview published Friday by Time magazine, reiterated his threat of military action if a deal fell through.But he added that he “would much prefer a deal than bombs being dropped”. The talks began in Muscat a fortnight ago and continued in Rome last Saturday.- Trump’s ‘maximum pressure’ -They are the most senior engagement between the traditional enemies since 2018, when Trump withdrew from the landmark 2015 accord that gave Iran sanctions relief in return for curbs on its nuclear programme.Since returning to office, Trump has reinstated his “maximum pressure” policy of sanctions against Tehran.In March, he wrote to Iran’s supreme leader Ayatollah Ali Khamenei proposing talks, but also warning of potential military action if diplomacy failed.On Tuesday, Washington announced new sanctions targeting Iran’s oil network — a move Tehran described as “hostile” ahead of Saturday’s talks.On Wednesday, UN nuclear watchdog chief Rafael Grossi called on Iran to explain tunnels built near its Natanz nuclear site, seen in satellite imagery released by the Institute for Science and International Security.Iran currently enriches uranium to 60 percent, far above the 3.67 percent limit imposed by the 2015 deal but still below the 90 percent threshold required for weapons-grade material.Araghchi has previously called Iran’s right to enrich uranium “non-negotiable”.Tehran last year revived engagement with Britain, France and Germany — also signatories to the 2015 deal — holding several rounds of nuclear talks ahead of the US meetings.Last week, US Secretary of State Marco Rubio urged the three European states to decide whether to trigger the “snapback” mechanism under the 2015 agreement, which would automatically reinstate UN sanctions on Iran over its non-compliance.The option to use the mechanism expires in October.Iran has warned it could withdraw from the nuclear Non-Proliferation Treaty if the snapback is triggered.

US, Iran say progress in ‘positive’ nuclear talks

The United States and Iran reported progress in their latest round of nuclear talks on Saturday and agreed to meet again next week as they pursue a deal that could help ease soaring Middle East tensions.A US official called the talks “positive and productive”, and Iran’s top diplomat said the two sides will study how to narrow their differences on a range of subjects before next week’s fourth round.The highest-level contact in years between the long-time foes is targeting a new deal that would stop Iran developing nuclear weapons — an objective Tehran denies pursuing — in return for relief from sanctions.”There is still much to do, but further progress was made on getting to a deal,” the senior US official said on condition of anonymity, adding that the next talks would be in Europe.Iranian Foreign Minister Abbas Araghchi called Saturday’s talks, which included technical-level teams for the first time, “serious and businesslike”.”There are differences both in the major issues and in the details,” he told Iranian state TV.”Until the next meeting, further studies are to be conducted in the capitals on how to reduce the differences.”Araghchi added: “I think our progress has been good so far. I am satisfied with the process of the negotiation and its speed. I think it is proceeding well and satisfactorily.”US President Donald Trump pulled out of an earlier, multilateral agreement during his first term. The United States and Israel have repeatedly threatened Iran with military strikes.- ‘Minute details’ -US special envoy Steve Witkoff again led the American delegation while Michael Anton, the State Department’s head of policy planning, headed the US expert-level negotiators.Deputy foreign ministers Kazem Gharibabadi and Majid Takht-Ravanchi led Tehran’s technical team, according to Iran’s Tasnim news agency.The delegations were in separate rooms and communicated in writing via the hosts, Iranian foreign ministry spokesperson Esmaeil Baqaei and Araghchi said.”The expert and technical talks… reached the stage of minute details about mutual demands and expectations,” an Iranian state TV reporter said.Iran’s defence and missile capabilities were not discussed, Baqaei told state TV, while an Iranian negotiator said the talks were “uniquely about sanctions and nuclear questions”, according to Tasnim.Araghchi had earlier expressed “cautious optimism”, saying this week: “If the sole demand by the US is for Iran to not possess nuclear weapons, this demand is achievable”.The talks coincided with a major blast at Iran’s Shahid Rajaee port that injured hundreds of people and killed at least four, state media reported.The port’s customs office said it probably resulted from a fire in a storage depot.Before the talks, Trump, in an interview published Friday by Time magazine, reiterated his threat of military action if a deal fell through.But he added that he “would much prefer a deal than bombs being dropped”. The talks began in Muscat a fortnight ago and continued in Rome last Saturday.- Trump’s ‘maximum pressure’ -They are the most senior engagement between the traditional enemies since 2018, when Trump withdrew from the landmark 2015 accord that gave Iran sanctions relief in return for curbs on its nuclear programme.Since returning to office, Trump has reinstated his “maximum pressure” policy of sanctions against Tehran.In March, he wrote to Iran’s supreme leader Ayatollah Ali Khamenei proposing talks, but also warning of potential military action if diplomacy failed.On Tuesday, Washington announced new sanctions targeting Iran’s oil network — a move Tehran described as “hostile” ahead of Saturday’s talks.On Wednesday, UN nuclear watchdog chief Rafael Grossi called on Iran to explain tunnels built near its Natanz nuclear site, seen in satellite imagery released by the Institute for Science and International Security.Iran currently enriches uranium to 60 percent, far above the 3.67 percent limit imposed by the 2015 deal but still below the 90 percent threshold required for weapons-grade material.Araghchi has previously called Iran’s right to enrich uranium “non-negotiable”.Tehran last year revived engagement with Britain, France and Germany — also signatories to the 2015 deal — holding several rounds of nuclear talks ahead of the US meetings.Last week, US Secretary of State Marco Rubio urged the three European states to decide whether to trigger the “snapback” mechanism under the 2015 agreement, which would automatically reinstate UN sanctions on Iran over its non-compliance.The option to use the mechanism expires in October.Iran has warned it could withdraw from the nuclear Non-Proliferation Treaty if the snapback is triggered.

A Londres, les militants de Just Stop Oil raccrochent la veste

Les militants du mouvement écologiste britannique Just Stop Oil, connu pour ses actions spectaculaires menées depuis trois ans, ont défilé samedi à Londres pour la dernière fois, alors que certains de leurs membres sont toujours derrière les barreaux.Quelques centaines de personnes ont tranquillement déambulé dans le centre de la capitale britannique, du parlement jusqu’au siège du géant pétrolier et gazier Shell, où ils ont retiré leur emblématique chasuble orange fluo.Ils ont alors dévoilé un tee-shirt illustré d’un point d’interrogation, tandis qu’une pancarte géante interrogeait: “Nous avons eu un impact, et vous, qu’avez-vous fait?”.Just Stop Oil a annoncé en mars l’arrêt de ses actions-choc dont les images ont fait le tour du monde, des blocages d’autoroute aux jets de soupe dans les musées, avec lesquels le groupe écologiste s’est attiré les foudres des gouvernements britanniques depuis 2022.Officiellement, il arrête ses actions après l’engagement de l’exécutif travailliste à cesser tout nouveau projet pétrolier ou gazier au Royaume-Uni.A mi-parcours, le cortège s’est arrêté devant la Cour d’appel, qui a confirmé en mars les peines de prison ferme infligées à dix activistes de Just Stop Oil. Parmi eux figurent les deux militantes qui avaient jeté de la soupe sur les “Tournesols” de Van Gogh.L’un des organisateurs de la marche, Tim Crosland, a dénoncé un “simulacre de procès”, tandis que des manifestants soulevaient les portraits des activistes emprisonnés.Au total, 11 militants sont actuellement derrière les barreaux, dont le cofondateur du mouvement Roger Hallam, et cinq autres doivent être incarcérés en mai. Le mouvement recense, depuis 2022, un total de 3.300 arrestations au Royaume-Uni.”La loi devrait être de notre côté car nous essayons de mettre tout le monde en sécurité”, a regretté Gilly Robinson, aidante de 61 ans. Celle-ci se dit “terrifiée” que des militants puissent être emprisonnés pour leurs actions en faveur du climat.Mel Carrington, l’une des porte-paroles du mouvement, reconnaît aussi auprès de l’AFP que la “répression (judiciaire) rend la mobilisation plus difficile, et que le contexte a changé”. Elle cite notamment l’élection de Donald Trump aux Etats-Unis, qui a enclenché une marche arrière toute dans la lutte contre le réchauffement climatique.Les actions s’arrêtent, mais Just Stop Oil continuera d’exister pour soutenir ses membres emprisonnés ou dans l’attente d’un procès, explique-t-elle, et va “travailler à élaborer une stratégie pour la suite” avec d’autres mouvements de désobéissance civile.

En Birmanie, un festival pour célébrer l’agriculture sur brûlis, malgré la pollution

Dans l’est de la Birmanie, un village perpétue un festival célébrant l’agriculture sur brûlis, en dépit de la pollution de l’air qui intoxique ses habitants, d’autres méthodes plus respectueuses restant inaccessibles en raison de la guerre civile.”C’est une tradition de nos ancêtres”, explique Joseph, 27 ans, un responsable en charge de la jeunesse à Tha Yu, dans l’Etat Shan.”C’est la seule façon pour nous de survivre”, ajoute le jeune homme, qui ne porte qu’un seul nom.Entre janvier et avril, un brouillard de pollution enveloppe l’Asie du Sud-Est, notamment à cause des feux allumés par les agriculteurs pour défricher les terres, qui émettent des microparticules PM 2,5 tellement fines qu’elles pénètrent profondément dans les poumons.Les Birmans perdent ainsi 2,3 années d’espérance de vie en raison de la pollution de l’air, selon des données de 2022 analysées par l’Energy Policy Institute de l’université de Chicago.Aucun bilan chiffré n’est toutefois connu en Birmanie sur la part attribuée à l’agriculture sur brûlis dans la pollution de l’air, à laquelle contribue d’autres secteurs.Le conflit civil ravivé par le coup d’Etat de 2021, et la crise multidimensionnelle qu’elle a ouverte, a relégué au second plan les inquiétudes liées à la qualité de l’air. Mais les habitants de Tha Yu ont bien conscience du sujet, sans pour autant pouvoir y remédier.”Nous n’avons pas d’autre travail ni d’autres possibilités dans notre région”, explique Joseph, alors que la brume engloutit les collines derrière lui, pour faire place à des champs de riz, de piments et de maïs. “Nous sommes donc contraints de respecter cette tradition chaque année”, qui se déroule début avril, assure-t-il.- “Survivre” -Dans la plupart des cas, les agriculteurs incinèrent les résidus de la récolte précédente pour nettoyer le champ de manière peu onéreuse, en vue de la saison à venir.Mais la fumée qui s’élève autour du village de Tha Yu provient de l’agriculture itinérante, essentiellement pratiquée en zone tropicale humide, qui consiste à brûler des parcelles de végétation sauvage pour obtenir un tapis de cendre sur lequel pousseront les cultures, lors d’un cycle réduit de quelques années.”Si c’était possible, nous essayerions d’autres méthodes agricoles, mais nous ne disposons d’aucune technologie et personne ne nous a enseigné”, a déclaré Joseph.Les défenseurs de l’environnement, dans leur majorité, affirment que l’agriculture sur brûlis détruit des étendues de plantes existantes qui, autrement, absorberaient les émissions de dioxyde de carbone.Toutefois, une étude réalisée en 2023 au Belize suggère que cette méthode pratiquée par les autochtones sur des parcelles de taille intermédiaire peut avoir un effet positif sur la diversité des forêts en ouvrant l’espace à de nouvelles pousses.Lors de la cérémonie du Tha Yu, des villageois portant des bandeaux blancs dansent sur scène avant d’allumer un faisceau symbolique de broussailles, se balançant et frappant des mains en rythme. Des volutes de fumée s’élèvent dans le ciel. “Je peux affirmer que nous ne nous enrichissons pas grâce à la culture itinérante”, affirme Khun Be Sai, membre du comité culturel de la région. “Nous le faisons simplement pour survivre au jour le jour”.- Changement climatique -Il est difficile d’établir un bilan chiffré des dégâts de la pollution de l’air en Birmanie, en raison du conflit civil, mais ses conséquences pourraient être désastreuses.”L’air pur est très important pour la santé”, a déclaré Witsanu Attavanich, économiste de l’environnement à l’université thaïlandaise Kasetsart.Sans bonne qualité de l’air, “vous avez des gens en moins bonne santé, un capital humain de moins bonne qualité. Comment le pays peut-il s’améliorer s’il n’est pas en bonne santé?”, s’interroge-t-il.Khun Be Sai explique que des centaines de villages de la région pratiquent encore l’agriculture sur brûlis, mais que Tha Yu est le seul endroit où cette pratique fait l’objet d’un festival. Cependant, il ne voit pas de raison de se réjouir du fait des dégâts du changement climatique autour du village. “Les catastrophes naturelles se multiplient. Les forêts s’éclaircissent et la rétention d’eau diminue. Les fortes pluies provoquent l’érosion des sols”, décrit-il.Si la cérémonie fait l’éloge d’une pratique qui assure la subsistance de la communauté, Khun Be Sai y voit également un affaiblissement de son mode de vie. “Les gens partent et vivent dans des endroits différents”, explique-t-il. “Nos identités, nos origines, notre langue et notre littérature disparaissent et sont avalées par d’autres”.

Syria’s Kurds demand ‘democratic decentralised’ Syria

Syria’s Kurdish parties on Saturday adopted a joint political vision calling for a “decentralised democratic” state in Syria with guarantees for Kurdish rights.Their statement came at the end of a conference held in Qamishli, northeastern Syria, where a top Kurdish official disputed suggestions that the meeting sought division following the fall of longtime ruler Bashar al-Assad.Syria’s new Islamist-led rulers seek to establish government control over the entire country since they ousted Assad in December after more than 13 years of civil war.Marginalised and repressed during decades of Assad family rule, Kurdish-led forces took advantage of the civil war to establish de facto autonomy in the north and northeast.Syria’s new government vision puts into question the status of that authority.Mohamad Ismail, a high-ranking official in the Kurdish National Council, announced at the close of the conference the “joint Kurdish political vision, expressing a collective will and a realistic project for a fair solution to the Kurdish issue in Syria, as a decentralised democratic state”.The statement, closing the “Unity of the Kurdish Position and Ranks” conference, said the vision “ensures constitutional rights for the Kurdish people, adheres to international human rights treaties, preserves women’s freedom and rights”.The statement also called for the vision to be “a basis for national dialogue” between Kurdish forces and the new administration in Damascus.More than 400 people, including representatives from major Kurdish parties in Syria, Turkey and Iraq’s Kurdistan region took part in the conference, according to the Kurdish Anha news agency.Among the delegates were the Kurdish-led Autonomous Administration of North and East Syria (AANES) as well as groups opposed to it.- ‘Unity of Syria’ -Last month, Syria’s presidency announced an agreement to integrate the institutions of the autonomous Kurdish administration into the national government.But that agreement has not prevented the Kurdish authorities from criticising Syria’s new authorities.The Kurdish-led administration rejected a new national government formed last month, saying it does not reflect the country’s diversity. They levelled a similar criticism against last month’s constitutional declaration that concentrated executive power in the hands of interim President Ahmad al-Sharaa during a transition period.Mazloum Abdi, head of the Syrian Democratic Forces, the Kurdish administration’s de facto army, said at the conference that “my message to all Syrian constituents and the Damascus government is that the conference does not aim, as some say, at division”. It was being held, he added, “for the unity of Syria”.The US-backed SDF played a key role in the fight against the Islamic State group, which was defeated in its last Syrian territorial stronghold in 2019.”We support all Syrian components receiving their rights in the constitution to be able to build a decentralised democratic Syria that embraces everyone,” Abdi said.In a post shared on social media platform X, AANES official Bedran Ciya Kurd said the conference marked a “historic moment” that will allow Kurds to “play a leading role in the radical democratic transformations in Syria”.”This blessed step should be a source of hope, optimism, and relief for all Syrians for their unity and strength, not a reason for reservation or fear,” he added.Most of the country’s oil and gas fields are in areas administered by the Kurdish authorities. These may prove a crucial resource for Syria’s new authorities as they seek to rebuild the impoverished, war-devastated country.