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Le retour du bison dans le Far West fait “renaître” l’écosystème de Yellowstone

Quoi de plus emblématique du Far West américain que le bison, mammifère géant à longs poils dont des dizaines de millions de spécimens parcouraient autrefois les grands espaces, avant d’être presque exterminés par l’Homme blanc lors de la conquête de l’Ouest.Une étude publiée jeudi en Une de la revue Science (“Return of the Herd”, “Le retour du troupeau”, ndlr) révèle que la réintroduction des plus grands mammifères terrestres d’Amérique du Nord sur leurs terres ancestrales redonne vie aux écosystèmes des plaines, avec des bénéfices pour toute la chaîne alimentaire. Les scientifiques pensent depuis longtemps que les bisons sont une espèce “clé de voûte”, c’est à dire une pièce maîtresse de la nature, qui a façonné le paysage des prairies américaines, grâce au pâturage et à la dispersion des poussières et des graines.Des recherches plus anciennes ont même conclu que leurs immenses troupeaux avaient permis d’enfermer le carbone dans les sols.De toutes dernières découvertes, dans le parc national de Yellowstone (Wyoming, ouest), montrent à quel point leur influence peut être spectaculaire pour la santé des écosystèmes lorsque les bisons peuvent errer en liberté.En broutant les herbes, l’animal accélère le cycle de l’azote, enrichissant les plantes en nutriments. Résultat: un fourrage plus riche de plus de 150% en protéines et un bénéfice pour toutes les bêtes qui se nourrissent de la prairie, des wapitis et cerfs aux antilopes et mouflons d’Amérique.”C’est vraiment une renaissance de ce qui existait dans le passé,” se réjouit Bill Hamilton, co-auteur de l’étude et professeur à Washington and Lee University (Virginie, est).Il y quelque 200 ans, les troupeaux de bisons étaient si gigantesques que le vacarme de leurs déplacements résonnait comme le grondement de l’orage au loin. – Conquête de l’Ouest -On estime qu’ils étaient entre 30 et 60 millions au début du XIXe siècle. Puis vint le chemin de fer de la conquête de l’Ouest.La construction d’une ligne transcontinentale s’accompagna d’une terrible extermination: des chasseurs blancs abattant les animaux depuis les trains, laissant les carcasses pourrir et se fournissant en peaux précieuses.Il s’agissait aussi d’affamer des tribus d’Amérindiens, pour qui le bison était vital, économiquement et culturellement.Au début du XXe siècle, l’espèce était quasiment éteinte. Puis, le mammifère a été progressivement réintroduit dans l’Ouest, pour atteindre environ 400.000 têtes.Mais ce sont aujourd’hui de petits troupeaux, appartenant à des ranchs privés ou des réserves.A Yellowstone, il reste 5.000 bisons, libres comme autrefois, qui parcourent quelque 1.600 kilomètres par an à coups d’aller-retours migratoires d’environ 80 km par jour.Ce qui fait du tout premier parc national des Etats-Unis un très rare laboratoire scientifique à ciel ouvert.- Politique de Trump -Entre 2015 et 2021, une étude du biologiste des Parcs nationaux, Chris Geremia, a permis de suivre les mouvements et les habitudes de pâturage des animaux dans leur habitat, mesurant la croissance des plantes, le cycle des nutriments, la chimie du sol. En comparant les parcelles pâturées et celles qui ne le sont pas, les résultats montrent que les bisons qui errent et migrent maintiennent coupées les herbes et les fleurs sauvages, cette végétation demeurant dense et riche en protéines et étonnamment variée. “Les herbes exsudent du carbone dans le sol après avoir été pâturées et cela stimule les espèces microbiennes pendant 48 heures”, selon Bill Hamilton. Cette poussée microbienne se traduit par davantage d’ammonium et de nitrates, faisant encore croître la faune et la flore.Les excréments et l’urine des bisons ajoutent encore une dose d’azote, ce qui dope l’effet fertilisant.Ces résultats sortent au moment où la protection de la faune et de la flore n’est plus la priorité du nouveau gouvernement de Donald Trump, qui privilégie les intérêts des agriculteurs.Des fermiers accusent les bisons en liberté d’être une nuisance, de détruire les clôtures, de se mélanger au bétail et de propager des maladies. Ce que conteste Jerod Merkle, co-auteur de l’étude de l’Université du Wyoming, pour qui le bénéfice écologique est indéniable: les bisons sont “une espèce qui crée de l’hétérogénéité, qui a besoin de grands espaces pour se déplacer”, permettant ainsi de les préserver. 

Paris: LR intronise Dati pour les municipales et sauve Barnier d’un duel fratricide à la législative

Un accord et un soulagement à droite: les Républicains ont officiellement investi jeudi soir Rachida Dati comme candidate à la mairie de Paris, en échange de son retrait de la législative partielle qui devait l’opposer à Michel Barnier fin septembre, évitant ainsi un duel fratricide.”A l’unanimité, les Républicains ont investi Rachida Dati pour les municipales à Paris” de mars 2026 et celle-ci “apportera son soutien à Michel Barnier pour l’élection législative partielle dans la 2e circonscription de Paris”, a écrit le parti dans un communiqué.La maire LR du 7e arrondissement n’avait pas apprécié l’annonce de la candidature de Michel Barnier au scrutin dans la 2e circonscription de Paris, un bastion de la droite menacé l’an dernier par une candidate du PS, et avait dans un premier temps annoncé maintenir une candidature dissidente.Le sénateur Francis Szpiner, qui briguait également l’investiture pour les municipales, a retiré sa candidature, a indiqué la porte-parole de LR, Agnès Evren.”La raison l’a emporté” pour “un accord gagnant-gagnant”, a-t-elle estimé auprès de l’AFP.Michel Barnier, ex-Premier ministre d’Emmanuel Macron, renversé par une motion de censure de l’Assemblée nationale en décembre 2024, devient donc le candidat unique de la droite au siège de député dans cette circonscription à cheval sur les 5e, 6e et 7e arrondissements.Jean Laussucq, ancien collaborateur de Mme Dati y avait initialement remporté le scrutin en juillet 2024, et siégeait au sein du groupe Renaissance, avant de voir son élection invalidée par le Conseil constitutionnel le 11 juillet 2025 pour irrégularités dans ses comptes de campagne.Dans la foulée, Michel Barnier a annoncé que sa suppléante serait Florence Berthout, maire (Horizons) du 5e arrondissement, particulièrement crucial dans cette élection.Outre Michel Barnier, deux autres personnalités sont en lice à ce jour pour tenter de remporter cette législative partielle: le RN Thierry Mariani et la socialiste Frédérique Bredin, investie par le PS et soutenue par les Ecologistes.Le scrutin est prévu les 21 et 28 septembre, mais la candidate de gauche a écrit le 18 août au Premier ministre François Bayrou pour lui demander un report du scrutin à début octobre, en évoquant notamment des délais trop serrés.- Agenda judiciaire -De son côté, Rachida Dati va donc se focaliser sur le scrutin municipal de 2026 lors duquel elle devrait notamment affronter l’ex-premier adjoint d’Anne Hidalgo, Emmanuel Grégoire, désigné par le PS en juin dernier.”Ce soir, la conquête de Paris a commencé. Je remercie Les Républicains qui m’ont accordé leur investiture à l’unanimité. A Paris, j’œuvrerai au rassemblement de toutes les forces d’alternance et j’appelle tous les Parisiens à me rejoindre. Ensemble, nous allons gagner!”, a réagi Mme Dati sur X.Exclue des Républicains en 2024 après avoir été recrutée en janvier 2024 par la macronie pour entrer dans le gouvernement de Gabriel Attal comme ministre de la Culture, Rachida Dati a repris sa carte chez LR.Elle n’a toutefois pas rallié à sa cause Pierre-Yves Bournazel, lui-même candidat déclaré à la mairie de Paris. Elle sera “la candidate de la droite dure”, a tweeté en réaction à son investiture ce membre d’Horizons, le parti d’Edouard Philippe.Au calendrier électoral, Mme Dati, 59 ans, doit faire correspondre son agenda judiciaire: elle a été renvoyée le 22 juillet en procès pour corruption et trafic d’influence, soupçonnée d’avoir perçu 900.000 euros entre 2010 et 2012 pour des prestations de conseil avec une filiale de l’alliance Renault-Nissan mais sans avoir réellement travaillé, alors qu’elle était avocate et députée européenne. Elle a fait appel de la décision.La date précise du procès devrait être fixée lors d’une première audience prévue le 29 septembre.Le Conseil constitutionnel a validé début août un nouveau mode de scrutin pour les élections municipales à Paris, Lyon et Marseille, dont les conseillers des mairies centrales seront désormais élus directement, en plus des représentants d’arrondissements et de secteurs.

Paris: LR intronise Dati pour les municipales et sauve Barnier d’un duel fratricide à la législative

Un accord et un soulagement à droite: les Républicains ont officiellement investi jeudi soir Rachida Dati comme candidate à la mairie de Paris, en échange de son retrait de la législative partielle qui devait l’opposer à Michel Barnier fin septembre, évitant ainsi un duel fratricide.”A l’unanimité, les Républicains ont investi Rachida Dati pour les municipales à Paris” de mars 2026 et celle-ci “apportera son soutien à Michel Barnier pour l’élection législative partielle dans la 2e circonscription de Paris”, a écrit le parti dans un communiqué.La maire LR du 7e arrondissement n’avait pas apprécié l’annonce de la candidature de Michel Barnier au scrutin dans la 2e circonscription de Paris, un bastion de la droite menacé l’an dernier par une candidate du PS, et avait dans un premier temps annoncé maintenir une candidature dissidente.Le sénateur Francis Szpiner, qui briguait également l’investiture pour les municipales, a retiré sa candidature, a indiqué la porte-parole de LR, Agnès Evren.”La raison l’a emporté” pour “un accord gagnant-gagnant”, a-t-elle estimé auprès de l’AFP.Michel Barnier, ex-Premier ministre d’Emmanuel Macron, renversé par une motion de censure de l’Assemblée nationale en décembre 2024, devient donc le candidat unique de la droite au siège de député dans cette circonscription à cheval sur les 5e, 6e et 7e arrondissements.Jean Laussucq, ancien collaborateur de Mme Dati y avait initialement remporté le scrutin en juillet 2024, et siégeait au sein du groupe Renaissance, avant de voir son élection invalidée par le Conseil constitutionnel le 11 juillet 2025 pour irrégularités dans ses comptes de campagne.Dans la foulée, Michel Barnier a annoncé que sa suppléante serait Florence Berthout, maire (Horizons) du 5e arrondissement, particulièrement crucial dans cette élection.Outre Michel Barnier, deux autres personnalités sont en lice à ce jour pour tenter de remporter cette législative partielle: le RN Thierry Mariani et la socialiste Frédérique Bredin, investie par le PS et soutenue par les Ecologistes.Le scrutin est prévu les 21 et 28 septembre, mais la candidate de gauche a écrit le 18 août au Premier ministre François Bayrou pour lui demander un report du scrutin à début octobre, en évoquant notamment des délais trop serrés.- Agenda judiciaire -De son côté, Rachida Dati va donc se focaliser sur le scrutin municipal de 2026 lors duquel elle devrait notamment affronter l’ex-premier adjoint d’Anne Hidalgo, Emmanuel Grégoire, désigné par le PS en juin dernier.”Ce soir, la conquête de Paris a commencé. Je remercie Les Républicains qui m’ont accordé leur investiture à l’unanimité. A Paris, j’œuvrerai au rassemblement de toutes les forces d’alternance et j’appelle tous les Parisiens à me rejoindre. Ensemble, nous allons gagner!”, a réagi Mme Dati sur X.Exclue des Républicains en 2024 après avoir été recrutée en janvier 2024 par la macronie pour entrer dans le gouvernement de Gabriel Attal comme ministre de la Culture, Rachida Dati a repris sa carte chez LR.Elle n’a toutefois pas rallié à sa cause Pierre-Yves Bournazel, lui-même candidat déclaré à la mairie de Paris. Elle sera “la candidate de la droite dure”, a tweeté en réaction à son investiture ce membre d’Horizons, le parti d’Edouard Philippe.Au calendrier électoral, Mme Dati, 59 ans, doit faire correspondre son agenda judiciaire: elle a été renvoyée le 22 juillet en procès pour corruption et trafic d’influence, soupçonnée d’avoir perçu 900.000 euros entre 2010 et 2012 pour des prestations de conseil avec une filiale de l’alliance Renault-Nissan mais sans avoir réellement travaillé, alors qu’elle était avocate et députée européenne. Elle a fait appel de la décision.La date précise du procès devrait être fixée lors d’une première audience prévue le 29 septembre.Le Conseil constitutionnel a validé début août un nouveau mode de scrutin pour les élections municipales à Paris, Lyon et Marseille, dont les conseillers des mairies centrales seront désormais élus directement, en plus des représentants d’arrondissements et de secteurs.

Indépendance de la Fed: Lisa Cook demande à la justice d’empêcher Trump de la révoquer

La gouverneure de la banque centrale des Etats-Unis Lisa Cook, que le président Donald Trump veut révoquer, a saisi la justice jeudi pour que celle-ci la confirme à son poste et réaffirme l’indépendance de l’institution.Les avocats de Mme Cook demandent aux juges de la protéger contre cette manoeuvre. Une audience aura lieu vendredi à 10H00 à Washington (14H00 GMT).Cette action en justice a pour but de contrer “la tentative inédite et illégale du président Trump de révoquer la gouverneure Cook qui, si elle aboutissait, constituerait un précédent dans l’histoire du conseil” des gouverneurs, écrivent-ils dans leur saisine.Dans les documents consultés par l’AFP, Donald Trump est visé mais aussi les cinq autres gouverneurs de la Réserve fédérale (Fed) et son président, Jerome Powell. Ceux-ci, est-il souligné, ont “la capacité de prendre des mesures pour rendre effective la révocation de la gouverneure Cook par le président Trump”.L’équipe d’avocats de Lisa Cook demande ainsi aux juges d’empêcher ses collègues gouverneurs de “se conduire comme si elle avait été révoquée” ou de l’empêcher de faire son travail de banquier central.Le litige marque l’entrée en scène des juges dans une bataille dont l’issue peut changer la face de la plus puissante banque centrale du monde.En début de semaine, le chef d’Etat a écrit à Lisa Cook pour lui dire qu’elle était “révoquée avec effet immédiat”.Mme Cook, nommée à la Fed par l’ancien président démocrate Joe Biden, a rapidement fait savoir qu’elle se battrait devant la justice.Première femme afro-américaine à siéger au conseil des gouverneurs de la Fed, elle est accusée par le camp présidentiel d’avoir menti pour obtenir des emprunts immobiliers à des taux plus favorables en 2021. “Les documents relatifs à ces prêts ont été présentés au président, il a donc le motif requis pour limoger cette personne”, a déclaré la porte-parole de la Maison Blanche Karoline Leavitt jeudi en conférence de presse.Donald Trump “continuera donc à mener ce combat”, a-t-elle ajouté.- “Intimidation” -Mme Cook n’a pas publiquement contesté le fond des accusations.Dans la saisine, ses avocats considèrent qu'”une allégation sans preuves, concernant des demandes de prêts immobiliers personnels déposées avant sa confirmation [au poste de gouverneure] par le Sénat”, ne peut constituer un motif de destitution par le président des Etats-Unis.L’initiative présidentielle méconnait aussi le droit constitutionnel à un procès équitable, est-il avancé, Mme Cook n’ayant pas été formellement poursuivie ni eu la possibilité de se défendre.Pour ses avocats, le motif mis en avant par la Maison Blanche n’est qu’un “prétexte” pour se débarrasser d’une gouverneure qui n’entend pas obéir aux injonctions du président en matière de politique monétaire.Donald Trump veut que les taux d’intérêt de la Fed soient beaucoup plus bas et entend placer au sommet de l’institution des personnes partageant ses vues sur l’économie.Si Mme Cook part, Donald Trump pourra nommer son remplaçant.Le président américain avait jusqu’ici concentré ses flèches sur Jerome Powell – qu’il avait pourtant lui-même proposé au poste de président de la Fed pendant son premier mandat.Il avait envisagé de le renvoyer avant de renoncer devant la fébrilité des marchés financiers, qui comptent sur la banque centrale pour lutter contre l’inflation.L’ancienne présidente de la Fed (avant M. Powell, de 2014 à 2018) et ministre des Finances sous Joe Biden (2021-2025), Janet Yellen, s’est alarmée mercredi dans une tribune de voir l’institution se transformer en “marionnette” aux ordres du pouvoir exécutif.Selon elle, M. Trump tente d'”intimider” tous les membres du comité votant sur les taux d’intérêt américains, au nombre de 12: les sept du conseil des gouverneurs (six gouverneurs et M. Powell), le président de la Fed de New York et quatre présidents de Fed régionales qui changent d’une année sur l’autre.

A Roland-Garros devant le Medef, match d’exhibition entre chefs de partis

François Bayrou en sursis à Matignon, il y avait comme un avant-goût de campagne électorale jeudi après-midi à Roland-Garros, où six des principaux chefs de partis politiques se sont affrontés lors du débat de clôture de la rentrée du Medef. Sans retenir leurs coups.Service Bardella. Privilège du premier en nombre de voix et de députés, le président du Rassemblement national ouvre le jeu. Et dénonce à nouveau le “chantage” du Premier ministre, qui a convoqué un vote de confiance à l’Assemblée le 8 septembre. Anticipant sa chute, le leader du RN réclame “le retour aux urnes”, cette fois-ci sans les “accords contre-nature” entre gauche et centre qui l’ont privé de victoire l’an dernier.Aussitôt Gabriel Attal renvoie la balle: les patrons “demandent des solutions, et vous dites dissolution”. Le numéro un de Renaissance veut lui “que notre pays, le 31 décembre, ait un budget pour l’année prochaine”. Ce n’est donc “pas vrai que ça faciliterait les choses de faire chuter le gouvernement ou de retourner aux élections”.Effectivement, “si c’est pour ne pas suivre le résultat des élections, c’est quand même compliqué”, le reprend de volée Marine Tondelier, qui plaide encore pour un Premier ministre de gauche. La cheffe des Écologistes prend même les patrons à témoin: “Je suis venue vous tendre la main (…) La dissolution, ce n’est pas bon pour vos entreprises”.”Certains sont obsédés par les élections. Ce qui est important pour nous, c’est d’avoir un changement politique”, abonde le communiste Fabien Roussel. Qui s’attire en retour un violent coup droit de M. Attal: “Je ne supporte plus de vous entendre parler de cadeaux aux patrons quand on parle des baisses d’impôts”. Applaudissements du public, certes déjà acquis. Avantage au macroniste.Pas impressionné, Manuel Bompard fustige “la politique de l’offre (qui) nous amène dans le mur” et revendique de faire tomber le gouvernement dans onze jours. “Pour empêcher le chaos, il faut empêcher Monsieur Bayrou de présenter son budget”, affirme le coordinateur de la France insoumise, ravi de déplaire à l’assistance.- Echanges nourris -Au contraire, les tribunes acclament Bruno Retailleau quand il plaide la “rupture” avec un “système social-étatiste” et estime qu’il “faudra impérativement sortir des boniments que nous a racontés la gauche depuis des années”. Dans son élan, il pose sur la table une proposition de “seuil zéro charges”, en réalité une exonération de cotisations sur les heures supplémentaires. Succès garanti.”Vous coupez dans quelles dépenses de la Sécurité sociale?”, objecte M. Bompard. Le président des Républicains ne répond pas, et poursuit en appelant de ses vœux l’application du “fameux décret Attal sur l’assurance chômage”, censé “inciter” les demandeurs d’emploi à reprendre le travail en réduisant leurs droits à une allocation.Sourire en coin de l’ex-Premier ministre, qui réserve ses attaques à M. Bardella: “Quand on a supprimé l’ISF, vous étiez contre. En économie, c’est comme en amour, il y a des déclarations mais il faut des preuves.”Son rival d’extrême droite lui renvoie son bilan, et ironise: “Dommage que vous n’ayez pas été ministre pendant sept ans, franchement c’est regrettable”. Il va même jusqu’à s’étonner de voir la salle “applaudir des gens qui ont fait 1.200 milliards d’euros de dette en dix ans”.M. Retailleau en profite pour se démarquer: “J’ai été dans l’opposition, donc je ne me sens pas du tout comptable de la dette ou des déficits précédents.”Vient le temps de conclure. Derniers échanges, Mme Tondelier alerte sur la “bascule fasciste” qui menace la France, et cible clairement le “populisme” du RN. M. Bardella ne prend même pas la peine de relever, répète “qu’on ne fera pas la France de demain avec ceux qui ont échoué hier”.Pris au jeu, M. Attal propose déjà un match retour: “Revoyons nous dans ce format dans les jours qui viennent”. Les joueurs sont prêts.

Gaza: l’ONU dénonce une horreur “sans fin”, Israël intensifie ses opérations

Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a dénoncé jeudi “un catalogue sans fin d’horreurs” à Gaza, où la Défense civile a fait état d’au moins 40 personnes tuées par l’armée israélienne depuis l’aube. “Gaza est jonchée de décombres, jonchée de corps, et jonchée d’exemples de ce qui pourrait constituer de graves violations du droit international”, a déclaré le chef de l’ONU, près de 700 jours après le début de la guerre, déclenchée par l’attaque sans précédent du Hamas contre Israël, le 7 octobre 2023. Dans le territoire palestinien assiégé, dévasté et en proie à la famine selon l’ONU, l’exode des habitants du nord, où l’armée israélienne intensifie son offensive, se poursuit. Des dizaines d’entre eux se dirigeaient vers le sud sur la route côtière, sur des charrettes tirées par des ânes, des véhicules endommagés surchargés de sacs, ou même à pied, a constaté un photographe de l’AFP près de Nousseirat (centre).Pour beaucoup, c’est un énième déplacement, les Nations unies estimant que la quasi-totalité des plus de deux millions de Gazaouis a déjà dû quitter son logement au moins une fois en près de deux ans, en raison des combats et bombardements.Malgré des pressions grandissantes, tant à l’international qu’au sein de la société israélienne, pour mettre un terme à la guerre, l’armée a déclaré jeudi que ses soldats “poursuiv(ai)ent leurs opérations” dans tout le territoire. Elle a précisé opérer à Khan Younès (sud) et dans le nord. – “Où aller?” -La Défense civile a fait état de 40 morts “à la suite des bombardements israéliens continus depuis le lever du jour.”Interrogée, l’armée a, comme elle le fait d’habitude, dit ne pas être en mesure de commenter sans coordonnées précises des évènements rapportés.Compte tenu des restrictions imposées aux médias à Gaza et des difficultés d’accès sur le terrain, l’AFP n’est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans et affirmations des différentes parties. “Des quadricoptères ont survolé nos têtes de 01h00 à 08h00. Il y a eu des explosions toute la nuit”, a témoigné auprès de l’AFP Aya Daher, depuis la ville de Gaza, affirmant avoir été blessée avec son mari et un fils.”Où pouvons nous aller?”, interroge cette mère de famille, le bras en écharpe, assise devant un hôpital où elle espère pouvoir se réfugier avec ses enfants.Les autorités israéliennes assurent avoir pris des mesures pour faciliter “le passage en toute sécurité des habitants vers le sud pour leur protection”. L’armée a affirmé mercredi que l’évacuation de Gaza-ville était “inévitable”, au vu de la décision prise par Israël de prendre le contrôle de cette localité, la plus grande du territoire, considérée comme un des derniers bastions du Hamas. Mais de nombreux acteurs humanitaires jugent ce projet irréaliste et dangereux. L’ONU estime à près d’un million de personnes la population actuelle du gouvernorat qui comprend Gaza-ville et ses environs.Le ministre israélien des Finances, Bezalel Smotrich, une figure d’extrême droite, a de son côté appelé jeudi le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, à lancer l’annexion de la bande de Gaza si le Hamas continuait de refuser de déposer les armes.Le mouvement islamiste a fustigé “un soutien ouvert à la politique de déplacement forcé et de nettoyage ethnique” du peuple palestinien. – “Point de rupture” -A l’issue d’une visite sur place, la directrice du Programme alimentaire mondial (PAM), Cindy McCain, a déclaré que la bande de Gaza était arrivée à un “point de rupture.”Après avoir bloqué en mars toute aide humanitaire, Israël y a réautorisé progressivement son entrée depuis mai, mais à une échelle jugée largement insuffisante par l’ONU et les ONG. Des experts des droits humains de l’ONU ont pour leur part fait état jeudi d’informations sur des “disparitions forcées” de plusieurs personnes, dont un enfant, sur des sites de distribution d’aide à Rafah (sud). La Fondation humanitaire de Gaza (GHF), soutenue par Israël et les Etats-Unis, qui gère ces sites, a objecté qu’il n’y avait “aucune preuve de disparitions forcées” dans ses centres. L’attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP reposant sur des données officielles.Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 49 restent retenues dans la bande de Gaza dont au moins 27 sont mortes selon l’armée.L’offensive de représailles israélienne a fait au moins 62.966 morts dans ce territoire palestinien, en majorité des civils, selon les chiffres du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, jugés fiables par l’ONU.