L’Europe surprise par un début d’été caniculaire

La canicule précoce qui frappe l’Europe de l’Ouest et du Sud s’étend mardi vers le nord, exposant les populations françaises et néerlandaises à des températures dont elles n’ont pas l’habitude de se protéger.Paris, connue pour sa densité urbaine et son manque d’espace verts, bascule à midi en alerte rouge, pour la première fois depuis cinq ans: 38°C sont attendus, les voitures polluantes interdites et le sommet de la Tour Eiffel est fermé.Sur l’ensemble du pays, où les températures vont osciller entre 35 et plus de 40°C sur la majeure partie du territoire avant un répit prévu mercredi, plus de 1.300 écoles mal équipées vont fermer totalement ou partiellement.Conséquence attendue du réchauffement climatique provoqué par la combustion des énergies fossiles, les canicules surviennent avant même les vacances scolaires – en France, la rentrée de septembre 2023 avait aussi été frappée d’une vague de chaleur tardive.Au Pays-Bas, les écoles de Rotterdam et du Brabant occidental ont fermé à midi, selon des horaires qualifiés de “tropicaux”, alors que la barre de 38°C, très rare dans ce pays au climat océanique, est annoncée.Chez les voisins allemands, pays continental plus chaud et aux vacances estivales plus courtes, les écoliers peuvent bénéficier en revanche du “hitzefrei”, le congé pour cause de chaleur, habitude remontant au XIXe siècle. Cologne se prépare à 38°C et Berlin attend 37°C.”Cet événement est inhabituel car il est extrême, très tôt dans la saison estivale et que le changement climatique l’a très certainement aggravé”, analyse pour l’AFP Samantha Burgess, climatologue pour l’observatoire européen Copernicus.Exceptionnel, il ne le restera pas longtemps: “le changement climatique créé une nouvelle norme”, rendant les canicules plus fréquentes et désormais possibles en juin et en septembre.”De plus en plus de villes européennes s’adaptent, mais on peut dire que ce n’est pas assez rapide ni assez complet”, avertit la scientifique, soulignant la persistance de “problèmes d’infrastructure (…), une pression sur les systèmes de santé nationaux et encore trop d’excès de mortalité”.L’impact de l’épisode prendra des mois à être estimé, mais lui rappelle déjà les canicules de 2003 et de 2022, responsables respectivement d’environ 70.000 et 61.000 décès prématurés, essentiellement chez les personnes âgées.- “Pas normal” -“On vit un peu comme des taupes”, dit à l’AFP Nicole, 85 ans, à Paris, pendant que son infirmier bande ses jambes enflées par la chaleur, dans l’air étouffant de son appartement au 20e étage d’une tour d’un quartier populaire.A l’hôpital de Nice, “c’est une lutte quotidienne” raconte le chef des urgences, Pierre-Marie Tardieux. Il dit recevoir “environ 30% de personnes âgées, mais aussi des travailleurs du bâtiment, des sportifs, des gens jeunes qui ont eu des coups de chaud” ainsi que “beaucoup de personnes qui vivent dans la rue”.A Bordeaux, “Jo”, un SDF de 55 ans, dit “souffrir énormément”. Le bitume dans cette ville très minérale est plus chaud encore.Pire, les températures baissent trop peu la nuit pour offrir un répit aux organismes. La France a connu lundi sa nuit puis sa journée les plus chaudes pour un mois de juin. Les rues parisiennes ne sont pas descendues en-dessous de 27°C dans la nuit de lundi à mardi, confirme Météo-France.A La Hague, Georgette Kymmell est consciente que le climat change: “autrefois il ne faisait généralement que 25°C lors des étés très chauds du mois de juillet, mais aujourd’hui, il fait parfois jusqu’à 30°C en mai, ce qui n’est tout simplement pas normal.””L’Europe se réchauffe depuis plus vite que la moyenne mondiale”, poursuit Samantha Burgess, en raison notamment de sa proximité avec l’Articque, qui se réchauffe 3 à 4 fois plus vite, mais aussi de l’effet paradoxal de l’amélioration de la qualité de l’air grâce aux législations environnementales.- Ciel plus clair -Même si très bonne pour les poumons des Européens, la réduction des aérosols polluants signifie que “nous avons un ciel plus clair, ce qui veut dire plus d’énergie qui atteint la surface de la Terre”, explique la scientifique.En Espagne également, où un record en juin de 46°C a été enregistré samedi, le thermomètre est redescendu, mais pourrait encore dépasser 40°C dans le sud.A Madrid, “c’est comme être dans un four (…) donc honnêtement, je ne me sens pas super bien, mais avec un peu de coca et une bière, on peut tout supporter”, philosophe Daniela Davila, une journaliste originaire d’Alicante, alors que les autorités recommandent d’éviter l’alcool et les boissons sucrées.

L’Europe surprise par un début d’été caniculaire

La canicule précoce qui frappe l’Europe de l’Ouest et du Sud s’étend mardi vers le nord, exposant les populations françaises et néerlandaises à des températures dont elles n’ont pas l’habitude de se protéger.Paris, connue pour sa densité urbaine et son manque d’espace verts, bascule à midi en alerte rouge, pour la première fois depuis cinq ans: 38°C sont attendus, les voitures polluantes interdites et le sommet de la Tour Eiffel est fermé.Sur l’ensemble du pays, où les températures vont osciller entre 35 et plus de 40°C sur la majeure partie du territoire avant un répit prévu mercredi, plus de 1.300 écoles mal équipées vont fermer totalement ou partiellement.Conséquence attendue du réchauffement climatique provoqué par la combustion des énergies fossiles, les canicules surviennent avant même les vacances scolaires – en France, la rentrée de septembre 2023 avait aussi été frappée d’une vague de chaleur tardive.Au Pays-Bas, les écoles de Rotterdam et du Brabant occidental ont fermé à midi, selon des horaires qualifiés de “tropicaux”, alors que la barre de 38°C, très rare dans ce pays au climat océanique, est annoncée.Chez les voisins allemands, pays continental plus chaud et aux vacances estivales plus courtes, les écoliers peuvent bénéficier en revanche du “hitzefrei”, le congé pour cause de chaleur, habitude remontant au XIXe siècle. Cologne se prépare à 38°C et Berlin attend 37°C.”Cet événement est inhabituel car il est extrême, très tôt dans la saison estivale et que le changement climatique l’a très certainement aggravé”, analyse pour l’AFP Samantha Burgess, climatologue pour l’observatoire européen Copernicus.Exceptionnel, il ne le restera pas longtemps: “le changement climatique créé une nouvelle norme”, rendant les canicules plus fréquentes et désormais possibles en juin et en septembre.”De plus en plus de villes européennes s’adaptent, mais on peut dire que ce n’est pas assez rapide ni assez complet”, avertit la scientifique, soulignant la persistance de “problèmes d’infrastructure (…), une pression sur les systèmes de santé nationaux et encore trop d’excès de mortalité”.L’impact de l’épisode prendra des mois à être estimé, mais lui rappelle déjà les canicules de 2003 et de 2022, responsables respectivement d’environ 70.000 et 61.000 décès prématurés, essentiellement chez les personnes âgées.- “Pas normal” -“On vit un peu comme des taupes”, dit à l’AFP Nicole, 85 ans, à Paris, pendant que son infirmier bande ses jambes enflées par la chaleur, dans l’air étouffant de son appartement au 20e étage d’une tour d’un quartier populaire.A l’hôpital de Nice, “c’est une lutte quotidienne” raconte le chef des urgences, Pierre-Marie Tardieux. Il dit recevoir “environ 30% de personnes âgées, mais aussi des travailleurs du bâtiment, des sportifs, des gens jeunes qui ont eu des coups de chaud” ainsi que “beaucoup de personnes qui vivent dans la rue”.A Bordeaux, “Jo”, un SDF de 55 ans, dit “souffrir énormément”. Le bitume dans cette ville très minérale est plus chaud encore.Pire, les températures baissent trop peu la nuit pour offrir un répit aux organismes. La France a connu lundi sa nuit puis sa journée les plus chaudes pour un mois de juin. Les rues parisiennes ne sont pas descendues en-dessous de 27°C dans la nuit de lundi à mardi, confirme Météo-France.A La Hague, Georgette Kymmell est consciente que le climat change: “autrefois il ne faisait généralement que 25°C lors des étés très chauds du mois de juillet, mais aujourd’hui, il fait parfois jusqu’à 30°C en mai, ce qui n’est tout simplement pas normal.””L’Europe se réchauffe depuis plus vite que la moyenne mondiale”, poursuit Samantha Burgess, en raison notamment de sa proximité avec l’Articque, qui se réchauffe 3 à 4 fois plus vite, mais aussi de l’effet paradoxal de l’amélioration de la qualité de l’air grâce aux législations environnementales.- Ciel plus clair -Même si très bonne pour les poumons des Européens, la réduction des aérosols polluants signifie que “nous avons un ciel plus clair, ce qui veut dire plus d’énergie qui atteint la surface de la Terre”, explique la scientifique.En Espagne également, où un record en juin de 46°C a été enregistré samedi, le thermomètre est redescendu, mais pourrait encore dépasser 40°C dans le sud.A Madrid, “c’est comme être dans un four (…) donc honnêtement, je ne me sens pas super bien, mais avec un peu de coca et une bière, on peut tout supporter”, philosophe Daniela Davila, une journaliste originaire d’Alicante, alors que les autorités recommandent d’éviter l’alcool et les boissons sucrées.

L’Europe surprise par un début d’été caniculaire

La canicule précoce qui frappe l’Europe de l’Ouest et du Sud s’étend mardi vers le nord, exposant les populations françaises et néerlandaises à des températures dont elles n’ont pas l’habitude de se protéger.Paris, connue pour sa densité urbaine et son manque d’espace verts, bascule à midi en alerte rouge, pour la première fois depuis cinq ans: 38°C sont attendus, les voitures polluantes interdites et le sommet de la Tour Eiffel est fermé.Sur l’ensemble du pays, où les températures vont osciller entre 35 et plus de 40°C sur la majeure partie du territoire avant un répit prévu mercredi, plus de 1.300 écoles mal équipées vont fermer totalement ou partiellement.Conséquence attendue du réchauffement climatique provoqué par la combustion des énergies fossiles, les canicules surviennent avant même les vacances scolaires – en France, la rentrée de septembre 2023 avait aussi été frappée d’une vague de chaleur tardive.Au Pays-Bas, les écoles de Rotterdam et du Brabant occidental ont fermé à midi, selon des horaires qualifiés de “tropicaux”, alors que la barre de 38°C, très rare dans ce pays au climat océanique, est annoncée.Chez les voisins allemands, pays continental plus chaud et aux vacances estivales plus courtes, les écoliers peuvent bénéficier en revanche du “hitzefrei”, le congé pour cause de chaleur, habitude remontant au XIXe siècle. Cologne se prépare à 38°C et Berlin attend 37°C.”Cet événement est inhabituel car il est extrême, très tôt dans la saison estivale et que le changement climatique l’a très certainement aggravé”, analyse pour l’AFP Samantha Burgess, climatologue pour l’observatoire européen Copernicus.Exceptionnel, il ne le restera pas longtemps: “le changement climatique créé une nouvelle norme”, rendant les canicules plus fréquentes et désormais possibles en juin et en septembre.”De plus en plus de villes européennes s’adaptent, mais on peut dire que ce n’est pas assez rapide ni assez complet”, avertit la scientifique, soulignant la persistance de “problèmes d’infrastructure (…), une pression sur les systèmes de santé nationaux et encore trop d’excès de mortalité”.L’impact de l’épisode prendra des mois à être estimé, mais lui rappelle déjà les canicules de 2003 et de 2022, responsables respectivement d’environ 70.000 et 61.000 décès prématurés, essentiellement chez les personnes âgées.- “Pas normal” -“On vit un peu comme des taupes”, dit à l’AFP Nicole, 85 ans, à Paris, pendant que son infirmier bande ses jambes enflées par la chaleur, dans l’air étouffant de son appartement au 20e étage d’une tour d’un quartier populaire.A l’hôpital de Nice, “c’est une lutte quotidienne” raconte le chef des urgences, Pierre-Marie Tardieux. Il dit recevoir “environ 30% de personnes âgées, mais aussi des travailleurs du bâtiment, des sportifs, des gens jeunes qui ont eu des coups de chaud” ainsi que “beaucoup de personnes qui vivent dans la rue”.A Bordeaux, “Jo”, un SDF de 55 ans, dit “souffrir énormément”. Le bitume dans cette ville très minérale est plus chaud encore.Pire, les températures baissent trop peu la nuit pour offrir un répit aux organismes. La France a connu lundi sa nuit puis sa journée les plus chaudes pour un mois de juin. Les rues parisiennes ne sont pas descendues en-dessous de 27°C dans la nuit de lundi à mardi, confirme Météo-France.A La Hague, Georgette Kymmell est consciente que le climat change: “autrefois il ne faisait généralement que 25°C lors des étés très chauds du mois de juillet, mais aujourd’hui, il fait parfois jusqu’à 30°C en mai, ce qui n’est tout simplement pas normal.””L’Europe se réchauffe depuis plus vite que la moyenne mondiale”, poursuit Samantha Burgess, en raison notamment de sa proximité avec l’Articque, qui se réchauffe 3 à 4 fois plus vite, mais aussi de l’effet paradoxal de l’amélioration de la qualité de l’air grâce aux législations environnementales.- Ciel plus clair -Même si très bonne pour les poumons des Européens, la réduction des aérosols polluants signifie que “nous avons un ciel plus clair, ce qui veut dire plus d’énergie qui atteint la surface de la Terre”, explique la scientifique.En Espagne également, où un record en juin de 46°C a été enregistré samedi, le thermomètre est redescendu, mais pourrait encore dépasser 40°C dans le sud.A Madrid, “c’est comme être dans un four (…) donc honnêtement, je ne me sens pas super bien, mais avec un peu de coca et une bière, on peut tout supporter”, philosophe Daniela Davila, une journaliste originaire d’Alicante, alors que les autorités recommandent d’éviter l’alcool et les boissons sucrées.

Suspected jihadists attack string of Mali military sitesTue, 01 Jul 2025 11:10:03 GMT

Suspected jihadists attacked military installations in several towns in western Mali early Tuesday, the military and residents said, in a new series of attacks in the junta-led country amid resurging violence in the wider Sahel region.For more than a decade Mali has faced attacks from groups linked to Al-Qaeda and the Islamic State group as …

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Algérie: confirmation en appel de la peine de cinq ans contre l’écrivain Boualem Sansal

La Cour d’appel d’Alger a confirmé mardi une peine de cinq ans de prison ferme à l’encontre de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, emprisonné depuis plus de sept mois et au coeur d’une grave brouille diplomatique entre l’Algérie et la France.”Le verdict du tribunal de première instance a été confirmé. Vous avez huit jours pour introduire un pourvoi en Cassation”, a déclaré en français la présidente à l’attention de M. Sansal, présent et debout dans la salle, selon un journaliste de l’AFP sur place.Le nouvel avocat français de l’écrivain, Me Pierre Cornut-Gentille, arrivé samedi à Alger, n’a pas voulu se prononcer sur cette éventualité. “Je n’ai pas de déclarations à faire, je dois rendre visite à mon client pour discuter avec lui d’un éventuel pourvoi”, a-t-il dit à l’AFP.Selon Me Cornut-Gentille qui l’a rencontré lundi, M. Sansal, 80 ans et atteint d’un cancer, “va bien”.Le romancier et essayiste avait été condamné le 27 mars à cinq ans de réclusion en première instance, notamment pour des déclarations en octobre 2024 au média français d’extrême droite Frontières, où il estimait que l’Algérie avait hérité sous la colonisation française de territoires appartenant jusque-là au Maroc.Il a été accusé d'”atteinte à l’unité nationale”, “outrage à corps constitué”, “pratiques de nature à nuire à l’économie nationale” et “détention de vidéos et de publications menaçant la sécurité et la stabilité du pays”.- Crise diplomatique inédite -Le procès en appel a eu lieu aussi bien à la demande de l’écrivain que du parquet, qui avait déjà requis dix ans en première instance.Interrogé devant la Cour d’appel le 24 juin sur sa déclaration sur les frontières, M. Sansal a répondu: “je ne fais pas que de la politique. Je m’exprime aussi sur l’histoire”, invoquant le droit garanti par la Constitution “à la liberté d’expression”. “La France a créé les frontières (de l’Algérie colonisée à partir de 1830, NDLR) mais heureusement après l’indépendance (en 1962), l’Union africaine a décrété que ces frontières héritées de la colonisation étaient intangibles”, a-t-il ajouté.L’arrestation de M. Sansal le 16 novembre à Alger a envenimé une brouille entre Paris et Alger déclenchée en juillet 2024 par la reconnaissance par la France d’un plan d’autonomie “sous souveraineté marocaine” pour le Sahara occidental.Ce territoire non autonome selon l’ONU est l’objet d’un conflit depuis 50 ans entre le Maroc et les indépendantistes du Polisario, soutenus par Alger.Depuis, les deux pays traversent une crise diplomatique sans précédent, marquée par des expulsions de diplomates de part et d’autre, des restrictions pour les titulaires de visas diplomatiques et un gel de toutes les coopérations.- Une grâce? -Le 6 mai, l’Assemblée nationale française a adopté une résolution appelant à la “libération immédiate” de l’écrivain, et à subordonner au respect des “engagements internationaux en matière de droits humains” toute “coopération renforcée” entre l’Algérie d’une part, la France et l’Europe de l’autre.Si en France, M. Sansal fait l’objet d’une intense campagne de soutien politique et médiatique, en Algérie, où il n’est pas très connu, peu de personnalités l’appuient.Des prises de positions pro-israéliennes de l’écrivain rediffusées sur les réseaux sociaux lui ont valu l’hostilité d’une partie de l’opinion publique algérienne pour laquelle la cause palestinienne est sacrée.Jusqu’à présent, les multiples demandes de libération ou d’une grâce du président algérien Abdelmadjid Tebboune, “un geste d’humanité” réclamé par le président français Emmanuel Macron en personne, sont restées lettre morte.Les deux filles et d’autres proches de l’auteur ont émis l’espoir qu’il soit grâcié à l’occasion du 5 juillet, marquant le 63e anniversaire de l’indépendance de l’Algérie.Interrogé mardi sur France Inter, le ministre de l’Intérieur français Bruno Retailleau, partisan d’une ligne dure de la France et devenu la bête noire du pouvoir algérien, a également souhaité “des mesures de grâce” de M. Tebboune.”J’espère qu’on arrive au terme de cette affaire” et “qu’il sera libéré”, a-t-il déclaré, estimant que “tout cela est injuste”. Evoquant le 5 juillet, M. Retailleau a dit ne vouloir “gâcher aucune chance, même la moindre petite chance de faire en sorte qu’il soit libéré”.

Algérie: confirmation en appel de la peine de cinq ans contre l’écrivain Boualem Sansal

La Cour d’appel d’Alger a confirmé mardi une peine de cinq ans de prison ferme à l’encontre de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, emprisonné depuis plus de sept mois et au coeur d’une grave brouille diplomatique entre l’Algérie et la France.”Le verdict du tribunal de première instance a été confirmé. Vous avez huit jours pour introduire un pourvoi en Cassation”, a déclaré en français la présidente à l’attention de M. Sansal, présent et debout dans la salle, selon un journaliste de l’AFP sur place.Le nouvel avocat français de l’écrivain, Me Pierre Cornut-Gentille, arrivé samedi à Alger, n’a pas voulu se prononcer sur cette éventualité. “Je n’ai pas de déclarations à faire, je dois rendre visite à mon client pour discuter avec lui d’un éventuel pourvoi”, a-t-il dit à l’AFP.Selon Me Cornut-Gentille qui l’a rencontré lundi, M. Sansal, 80 ans et atteint d’un cancer, “va bien”.Le romancier et essayiste avait été condamné le 27 mars à cinq ans de réclusion en première instance, notamment pour des déclarations en octobre 2024 au média français d’extrême droite Frontières, où il estimait que l’Algérie avait hérité sous la colonisation française de territoires appartenant jusque-là au Maroc.Il a été accusé d'”atteinte à l’unité nationale”, “outrage à corps constitué”, “pratiques de nature à nuire à l’économie nationale” et “détention de vidéos et de publications menaçant la sécurité et la stabilité du pays”.- Crise diplomatique inédite -Le procès en appel a eu lieu aussi bien à la demande de l’écrivain que du parquet, qui avait déjà requis dix ans en première instance.Interrogé devant la Cour d’appel le 24 juin sur sa déclaration sur les frontières, M. Sansal a répondu: “je ne fais pas que de la politique. Je m’exprime aussi sur l’histoire”, invoquant le droit garanti par la Constitution “à la liberté d’expression”. “La France a créé les frontières (de l’Algérie colonisée à partir de 1830, NDLR) mais heureusement après l’indépendance (en 1962), l’Union africaine a décrété que ces frontières héritées de la colonisation étaient intangibles”, a-t-il ajouté.L’arrestation de M. Sansal le 16 novembre à Alger a envenimé une brouille entre Paris et Alger déclenchée en juillet 2024 par la reconnaissance par la France d’un plan d’autonomie “sous souveraineté marocaine” pour le Sahara occidental.Ce territoire non autonome selon l’ONU est l’objet d’un conflit depuis 50 ans entre le Maroc et les indépendantistes du Polisario, soutenus par Alger.Depuis, les deux pays traversent une crise diplomatique sans précédent, marquée par des expulsions de diplomates de part et d’autre, des restrictions pour les titulaires de visas diplomatiques et un gel de toutes les coopérations.- Une grâce? -Le 6 mai, l’Assemblée nationale française a adopté une résolution appelant à la “libération immédiate” de l’écrivain, et à subordonner au respect des “engagements internationaux en matière de droits humains” toute “coopération renforcée” entre l’Algérie d’une part, la France et l’Europe de l’autre.Si en France, M. Sansal fait l’objet d’une intense campagne de soutien politique et médiatique, en Algérie, où il n’est pas très connu, peu de personnalités l’appuient.Des prises de positions pro-israéliennes de l’écrivain rediffusées sur les réseaux sociaux lui ont valu l’hostilité d’une partie de l’opinion publique algérienne pour laquelle la cause palestinienne est sacrée.Jusqu’à présent, les multiples demandes de libération ou d’une grâce du président algérien Abdelmadjid Tebboune, “un geste d’humanité” réclamé par le président français Emmanuel Macron en personne, sont restées lettre morte.Les deux filles et d’autres proches de l’auteur ont émis l’espoir qu’il soit grâcié à l’occasion du 5 juillet, marquant le 63e anniversaire de l’indépendance de l’Algérie.Interrogé mardi sur France Inter, le ministre de l’Intérieur français Bruno Retailleau, partisan d’une ligne dure de la France et devenu la bête noire du pouvoir algérien, a également souhaité “des mesures de grâce” de M. Tebboune.”J’espère qu’on arrive au terme de cette affaire” et “qu’il sera libéré”, a-t-il déclaré, estimant que “tout cela est injuste”. Evoquant le 5 juillet, M. Retailleau a dit ne vouloir “gâcher aucune chance, même la moindre petite chance de faire en sorte qu’il soit libéré”.