La rue du train à Hanoï: un lieu unique maintes fois destiné à fermer, sauvé par ses touristes

Chaque jour à Hanoï, des visiteurs se massent le long des rails, excités de se retrouver à quelques centimètres d’un train de l’époque coloniale dans une rue qui, malgré les tentatives des autorités pour la fermer, a été transformée et “sauvée” par le tourisme.Lorsque la locomotive approche de l’étroite “rue du train”, tous les téléphones sont de sortie pour filmer.Les employés de café rassurent les touristes en les éloignant du rail, un geste apprécié par les visiteurs, dont la Slovaque Maria Morikova.”Ce n’est pas dangereux”, assure-t-elle. “Ils vous expliquent strictement comment vous devez rester près de la ligne.”Les autorités ont tenté à plusieurs reprises de fermer cette rue aux cafés tamisés du Vieux Quartier de la capitale vietnamienne pour des raisons de sécurité, mais une telle mesure semble peu probable, les réseaux sociaux attirant de plus en plus de visiteurs dans la zone.”J’ai eu un coup d’adrénaline parce que (le train) était si proche”, a déclaré Helena Bizonova, une touriste venue de Slovaquie à l’AFP, qui se tenait à presque une longueur de bras de la locomotive qui passait en cahotant à 10km/h.La voie décorée de lanternes, et les cafés branchés qui la bordent, sont bien connus des réseaux sociaux. Ils contribuent à une expérience “que je ne vivrai plus jamais dans ma vie”, affirme Mme Bizonova.- Un coin “plus agréable” -La ligne de chemin de fer a été construite par la France, ancienne puissance coloniale, au début des années 1900 pour le transport des marchandises et des personnes à travers l’Indochine, qui comprenait également le Laos et le Cambodge.Elle a été en partie endommagée lors de la guerre du Vietnam, il y a près d’un demi-siècle, en raison des bombardements américains sur le nord du pays, communiste.Le Vietnam espère maintenant construire un chemin de fer à grande vitesse de 67 milliards de dollars (plus de 57,3 milliards d’euros) reliant sa capitale politique, Hanoï, à sa capitale financière, Ho Chi Minh-Ville, un coup de pouce bien nécessaire à l’infrastructure et qui devrait stimuler la croissance.La société nationale des chemins de fer Vietnam Railways doit néanmoins toujours gérer les vieilles voies métriques, un système certes économique, où l’écartement entre les rails est faible, mais aujourd’hui de plus en plus vétuste.La portion de voie étroite de Hanoï offre malgré tout une opportunité commerciale pour des baristas entreprenants, et a permis de développer un quartier autrefois connu pour le squat et la consommation de drogue.Un propriétaire de café ayant demandé à rester anonyme rapporte que le tourisme a transformé l’endroit en un “coin plus propre, plus agréable et plus sûr”.”Nous ne devrions jamais essayer de fermer les rues, mais plutôt en tirer pleinement parti et les transformer pour promouvoir le tourisme”, soutient-il à l’AFP, depuis son établissement décoré de drapeaux vietnamiens.Pour Nguyen Le Trang, une visiteuse originaire du sud du Vietnam, la rue est “la seule et unique spécialité touristique à Hanoï”. Elle aussi considère que les autorités ne devraient pas la fermer.

Vietnam: le français, atout académique en quête de débouchés professionnels

Linh Anh, 10 ans, assure qu’elle sera “professeure de français”, sa camarade Ngoc Anh, également en CM2, architecte “comme Monsieur Eiffel”: au Vietnam, de rares écoliers continuent d’apprendre la langue de Molière, encore valorisée académiquement même si elle peine à ouvrir des portes sur le marché du travail.Dans le pays de 100 millions d’habitants, la plupart des estimations évoquent 600.000 à 700.000 locuteurs francophones, principalement des personnes âgées ayant connu la fin de l’époque coloniale ou nées peu après l’indépendance, dont les Vietnamiens fêteront le 80e anniversaire de la proclamation mardi.La français comptait seulement 30.800 apprenants dans le primaire et le secondaire en 2023, selon un rapport du ministère de l’Education vietnamien, très loin derrière l’anglais, mais bien devant le japonais et le chinois. Il reste néanmoins la deuxième langue étrangère la plus enseignée.Ce matin-là, à l’école Doan Thi Diem d’Hanoï, la première de la capitale à avoir introduit le français en primaire, la maîtresse Luu Thanh Hang fait réviser les mots de la garde-robe à sa vingtaine d’élèves de CE1, surexcités après l’ouverture de la classe sur une comptine.”Le français, c’est une langue de culture et de diplomatie. Elle aide les élèves, les enfants, à développer leur sens critique et leur créativité”, explique à l’AFP la professeure de 28 ans, y voyant “une compétence qui les distinguera sur le marché du travail”.Lors de sa visite d’Etat en mai, le président Emmanuel Macron avait réservé son discours principal aux étudiants parfois francophones de l’Université des sciences et des technologies d’Hanoï, les appelant justement à “apprendre la controverse respectueuse”.- “Jamais un grand pays francophone” -Mais intéresser les jeunes au français devient de plus en plus difficile à mesure que la langue se perd avec les anciennes générations.”Décider de suivre des cours de français est plus difficile comparé à l’anglais. Après l’obtention du diplôme, trouver un emploi est plus compliqué” qu’avec la langue reine, constate la présidente du conseil de l’école Doan Thi Diem, Nguyen Thi Hien. Elle affirme toutefois que des anciens élèves ont réussi à travailler à l’étranger, “pas seulement en France mais aussi au Royaume-Uni et aux Etats-Unis”.Selon l’Insee, 77.000 immigrés originaires du Vietnam vivaient en France en 2023. La diaspora, elle, représente quelque 350.000 personnes.En parallèle, dans le pays d’Asie du Sud-Est, la francophonie fait face à une “criante insuffisance de débouchés professionnels”, souligne Pierre Journoud, professeur d’histoire contemporaine à l’université Paul-Valéry de Montpellier, alors que les parts de marché de la France au Vietnam sont “depuis longtemps inférieures à 1%”.”La qualité et le dynamisme du microcosme francophone de la capitale vietnamienne – et d’une poignée d’autres villes du pays – ne reflètent évidemment pas le tableau général d’une francophonie en difficulté depuis plusieurs années”, ajoute ce responsable d’un diplôme passerelle vers le Vietnam, rappelant que ce dernier “n’a jamais été un grand pays francophone”, avec toujours moins de 10% de locuteurs au maximum dans les années 1930-1940.”Pour ma carrière, parler français reste un avantage, mais pas toujours très utile parce que les clients ou mes collègues se servent normalement de l’anglais”, confirme à l’AFP Nguyen Quang Bach, employé dans le secteur des technologies de l’information âgé de 21 ans.Il précise cependant que cette compétence lui a offert “beaucoup d’opportunités académiques”.En mai, Emmanuel Macron avait souligné qu’à date, plus de 15.000 ingénieurs, 3.000 médecins et encore des milliers d’experts judiciaires vietnamiens avaient été formés en France.”Quand je serai grande, je veux aller en France et étudier avant le lycée”, dit Linh Anh.

Vietnam: le français, atout académique en quête de débouchés professionnels

Linh Anh, 10 ans, assure qu’elle sera “professeure de français”, sa camarade Ngoc Anh, également en CM2, architecte “comme Monsieur Eiffel”: au Vietnam, de rares écoliers continuent d’apprendre la langue de Molière, encore valorisée académiquement même si elle peine à ouvrir des portes sur le marché du travail.Dans le pays de 100 millions d’habitants, la plupart des estimations évoquent 600.000 à 700.000 locuteurs francophones, principalement des personnes âgées ayant connu la fin de l’époque coloniale ou nées peu après l’indépendance, dont les Vietnamiens fêteront le 80e anniversaire de la proclamation mardi.La français comptait seulement 30.800 apprenants dans le primaire et le secondaire en 2023, selon un rapport du ministère de l’Education vietnamien, très loin derrière l’anglais, mais bien devant le japonais et le chinois. Il reste néanmoins la deuxième langue étrangère la plus enseignée.Ce matin-là, à l’école Doan Thi Diem d’Hanoï, la première de la capitale à avoir introduit le français en primaire, la maîtresse Luu Thanh Hang fait réviser les mots de la garde-robe à sa vingtaine d’élèves de CE1, surexcités après l’ouverture de la classe sur une comptine.”Le français, c’est une langue de culture et de diplomatie. Elle aide les élèves, les enfants, à développer leur sens critique et leur créativité”, explique à l’AFP la professeure de 28 ans, y voyant “une compétence qui les distinguera sur le marché du travail”.Lors de sa visite d’Etat en mai, le président Emmanuel Macron avait réservé son discours principal aux étudiants parfois francophones de l’Université des sciences et des technologies d’Hanoï, les appelant justement à “apprendre la controverse respectueuse”.- “Jamais un grand pays francophone” -Mais intéresser les jeunes au français devient de plus en plus difficile à mesure que la langue se perd avec les anciennes générations.”Décider de suivre des cours de français est plus difficile comparé à l’anglais. Après l’obtention du diplôme, trouver un emploi est plus compliqué” qu’avec la langue reine, constate la présidente du conseil de l’école Doan Thi Diem, Nguyen Thi Hien. Elle affirme toutefois que des anciens élèves ont réussi à travailler à l’étranger, “pas seulement en France mais aussi au Royaume-Uni et aux Etats-Unis”.Selon l’Insee, 77.000 immigrés originaires du Vietnam vivaient en France en 2023. La diaspora, elle, représente quelque 350.000 personnes.En parallèle, dans le pays d’Asie du Sud-Est, la francophonie fait face à une “criante insuffisance de débouchés professionnels”, souligne Pierre Journoud, professeur d’histoire contemporaine à l’université Paul-Valéry de Montpellier, alors que les parts de marché de la France au Vietnam sont “depuis longtemps inférieures à 1%”.”La qualité et le dynamisme du microcosme francophone de la capitale vietnamienne – et d’une poignée d’autres villes du pays – ne reflètent évidemment pas le tableau général d’une francophonie en difficulté depuis plusieurs années”, ajoute ce responsable d’un diplôme passerelle vers le Vietnam, rappelant que ce dernier “n’a jamais été un grand pays francophone”, avec toujours moins de 10% de locuteurs au maximum dans les années 1930-1940.”Pour ma carrière, parler français reste un avantage, mais pas toujours très utile parce que les clients ou mes collègues se servent normalement de l’anglais”, confirme à l’AFP Nguyen Quang Bach, employé dans le secteur des technologies de l’information âgé de 21 ans.Il précise cependant que cette compétence lui a offert “beaucoup d’opportunités académiques”.En mai, Emmanuel Macron avait souligné qu’à date, plus de 15.000 ingénieurs, 3.000 médecins et encore des milliers d’experts judiciaires vietnamiens avaient été formés en France.”Quand je serai grande, je veux aller en France et étudier avant le lycée”, dit Linh Anh.

Tueur en série ou innocent ? Le Dr Péchier jugé pour 30 empoisonnements de patients

Le médecin anesthésiste-réanimateur Frédéric Péchier est-il un innocent injustement accusé ou un des pires tueurs en série de l’après-guerre, auteur de 30 empoisonnements aggravés de patients, dont 12 mortels ? La justice devra trancher au terme d’un procès fleuve qui débute le 8 septembre à Besançon.La cour d’assises du Doubs, présidée par Delphine Thibierge, examinera pendant plus de trois mois, jusqu’au 19 décembre, les charges retenues à l’encontre de Frédéric Péchier, praticien réputé, accusé d’avoir sciemment empoisonné 30 patients, âgés de 4 à 89 ans, dont 12 sont morts, entre 2008 et 2017 dans deux cliniques privées de Besançon.Placé sous contrôle judiciaire depuis le début de l’affaire, l’accusé de 53 ans comparaîtra libre et encourt la réclusion criminelle à perpétuité.Cette affaire est “sans équivalent dans les annales judiciaires françaises”, avait relevé le procureur de Besançon Etienne Manteaux, lors de sa demande de renvoi du médecin devant la cour d’assises, ajoutant que les faits n’avaient “rien à voir avec des euthanasies”.”Ce qui lui est reproché, c’est d’avoir empoisonné des patients en bonne santé, pour nuire à des collègues avec lesquels il était en conflit” et démontrer en même temps ses qualités de réanimateur, selon le magistrat, qui est depuis peu parti en poste à Grenoble.Frédéric Péchier, lui, n’a jamais varié, répétant son innocence.A moins de dix jours de son procès, ce père de trois enfants a assuré à BFMTV qu’il n’était “pas particulièrement anxieux”.”Il faut que j’aille me battre une dernière fois, que cela se termine, je ne suis pas fatigué, je ne suis pas énervé, je veux que les gens écoutent pour une fois!”, a-t-il assuré à la chaîne d’information dimanche.Son avocat Randall Schwerdorffer, associé à Lee Takhedmit, plaidera l’acquittement.- “Dénominateur commun” -Les investigations ont débuté en janvier 2017, après l’arrêt cardiaque suspect d’une femme de 36 ans en cours d’opération à la clinique Saint-Vincent. Une dose potentiellement létale de potassium avait été découverte dans une poche de soluté utilisée pour son anesthésie. Rapidement suspecté, le docteur Péchier est interpellé et mis en examen deux mois plus tard.Les enquêteurs de la police judiciaire ont ensuite, pendant sept ans d’instruction, étudié plus de 70 évènements indésirables graves (EIG), des problèmes importants et inattendus survenus au cours d’actes médicaux.Les cas de 30 patients victimes d’un arrêt cardiaque en pleine intervention chirurgicale, à la clinique Saint-Vincent et à la Polyclinique de Franche-Comté, ont finalement été retenus. Douze n’ont pas survécu malgré les tentatives de réanimation.Le docteur Péchier est soupçonné d’avoir pollué les poches de perfusion de ces patients pris en charge par ses collègues, pour provoquer des arrêts cardiaques, avant d’aider souvent à leur réanimation.Pour l’accusation, qui sera assurée par la procureure adjointe Christine de Curraize et la procureure générale honoraire Thérèse Brunisso, Frédéric Péchier est le “dénominateur commun” entre tous les cas.D’après certaines expertises, il existe dans la grande majorité des cas des “suspicions fortes”, dans quelques cas des “certitudes”, que des substances en doses parfois létales ont été administrées aux patients venus se faire opérer, souvent pour des interventions bénignes.- “Combatif” -La défense conteste au contraire la réalité de la plupart des empoisonnements, Frédéric Péchier soutenant que la majorité des EIG résultaient “d’erreurs médicales” de ses collègues.Ses avocats dénoncent “un coupable idéal, créé par l’accusation, mais quand on regarde point par point, ça ne tient pas et nous allons le démontrer à l’audience”. Frédéric Péchier “est le plus combatif possible” et “a la ferme intention de démontrer son innocence dans cette affaire”, assurent-ils à l’AFP.Au total, plus de 150 parties civiles, dont le syndicat des anesthésistes Snarf, seront représentées au procès. C’est un “dossier vertigineux” de par “son ampleur, sa durée et sa complexité technique”, souligne Frédéric Berna, un des 55 avocats des victimes.”Ce sont des empoisonnements, purement gratuits, de victimes qui n’ont rien à voir avec lui, qui n’ont jamais rien fait”, insiste l’avocat. Ses clients “attendent beaucoup de l’éclairage judiciaire de ce dossier”, confie-t-il, sceptique sur de possibles “explications sincères et loyales du docteur Péchier”.

Xi accueille Poutine et un sommet voulu comme la vitrine de nouveaux rapports internationaux

Le président Xi Jinping a réuni dimanche les dirigeants russe, indien, iranien et turc et une kyrielle de responsables eurasiatiques avant un sommet censé montrer à l’heure des droits de douane américains et des tensions géostratégiques qu’un autre modèle de relations est possible, avec la Chine en son centre.Les chefs d’Etat et de gouvernement d’une vingtaine de pays et les responsables d’une dizaine d’organisations internationales et régionales ont afflué dans la mégapole portuaire de Tianjin (nord) pour participer lundi au sommet de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS), le premier depuis le retour à la Maison Blanche de Donald Trump.Le Russe Vladimir Poutine est arrivé dimanche matin, selon les médias d’Etat russes et chinois, mais n’a pas été vu par la presse. Son homologue chinois a multiplié les entretiens bilatéraux, notamment avec le Premier ministre indien Narendra Modi et le président turc Recep Tayyip Erdoğan dimanche, avant une réception en l’honneur de ses invités prévue dimanche soir.Les deux grands alliés chinois et russe doivent s’entretenir mardi à Pékin.Dans les rues de Tianjin placée sous haute surveillance policière et militaire, des affiches en mandarin et en russe exaltent “l’esprit de Tianjin” et la “confiance mutuelle” sino-russe.Ce rendez-vous, décrit comme le plus important depuis la création de l’OCS en 2001, a lieu dans un contexte de crises multiples touchant directement ses membres : confrontation commerciale des Etats-Unis avec la Chine et l’Inde, guerre en Ukraine ou querelle nucléaire iranienne.L’OCS associe 10 Etats membres et 16 pays observateurs ou partenaires et représente presque la moitié de la population mondiale et 23,5% du PIB de la planète. Elle est volontiers présentée comme faisant contrepoids à l’Otan. Son espace renferme d’importantes réserves énergétiques.- Grandiose défilé -La communication officielle chinoise vante le sommet comme un modèle de multilatéralisme – sous-entendu face à l’unilatéralisme américain.Il ouvre une séquence au cours de laquelle la Chine entend faire étalage de son emprise diplomatique, mais aussi de sa puissance militaire, tout en se présentant comme un pôle de stabilité dans un monde divisé.M. Poutine et plusieurs autres participants assisteront mercredi à la démonstration par leur hôte de ses capacités militaires, à la faveur d’un grandiose défilé célébrant à Pékin les 80 ans de la fin de la Deuxième Guerre mondiale.Le leader nord-coréen Kim Jong Un effectuera pour l’occasion une rare sortie hors de son pays, pour se tenir chez le voisin et allié chinois aux côtés de Xi Jinping.La Corée du Nord est devenue l’un des principaux alliés de la Russie dans sa guerre contre l’Ukraine.De nombreux alliés de Kiev soupçonnent Pékin de soutenir aussi Moscou dans le conflit. La Chine invoque la neutralité et accuse les pays occidentaux de prolonger les hostilités en armant l’Ukraine.Plus qu’à des résultats tangibles incertains, les experts incitent à prêter attention à l’effet d’image du sommet. Une photo de famille et la signature de documents, dont une déclaration et une stratégie de développement, sont programmées lundi à partir de 10H00 (2H00 GMT).L’OCS regroupe des membres aux rapports délicats les uns avec les autres, aux intérêts antagonistes et aux systèmes divergents.La Chine peut cependant se prévaloir de l’avancée que constitue la présence au sommet du Premier ministre indien. Sa visite est la première depuis 2018, signe de l’effort de rapprochement entre les deux géants asiatiques qui se livrent une rude compétition régionale et se sont affrontés militairement sur leur frontière en 2020. L’Inde et la Chine sont simultanément en butte aux pressions commerciales américaines.MM. Xi et Modi ont souligné lors de leur rencontre l’intérêt de coopérer pour deux pays qui représentent 2,8 milliards d’individus, une collaboration que M. Xi appelle “la danse du dragon et de l’éléphant”. Le Chinois a évoqué les “progrès continus” effectués depuis l’an dernier dans leurs relations et l’Indien l'”atmosphère de paix et de stabilité (qui) règne à présent” entre leurs pays, selon les comptes rendus officiels.

Xi accueille Poutine et un sommet voulu comme la vitrine de nouveaux rapports internationaux

Le président Xi Jinping a réuni dimanche les dirigeants russe, indien, iranien et turc et une kyrielle de responsables eurasiatiques avant un sommet censé montrer à l’heure des droits de douane américains et des tensions géostratégiques qu’un autre modèle de relations est possible, avec la Chine en son centre.Les chefs d’Etat et de gouvernement d’une vingtaine de pays et les responsables d’une dizaine d’organisations internationales et régionales ont afflué dans la mégapole portuaire de Tianjin (nord) pour participer lundi au sommet de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS), le premier depuis le retour à la Maison Blanche de Donald Trump.Le Russe Vladimir Poutine est arrivé dimanche matin, selon les médias d’Etat russes et chinois, mais n’a pas été vu par la presse. Son homologue chinois a multiplié les entretiens bilatéraux, notamment avec le Premier ministre indien Narendra Modi et le président turc Recep Tayyip Erdoğan dimanche, avant une réception en l’honneur de ses invités prévue dimanche soir.Les deux grands alliés chinois et russe doivent s’entretenir mardi à Pékin.Dans les rues de Tianjin placée sous haute surveillance policière et militaire, des affiches en mandarin et en russe exaltent “l’esprit de Tianjin” et la “confiance mutuelle” sino-russe.Ce rendez-vous, décrit comme le plus important depuis la création de l’OCS en 2001, a lieu dans un contexte de crises multiples touchant directement ses membres : confrontation commerciale des Etats-Unis avec la Chine et l’Inde, guerre en Ukraine ou querelle nucléaire iranienne.L’OCS associe 10 Etats membres et 16 pays observateurs ou partenaires et représente presque la moitié de la population mondiale et 23,5% du PIB de la planète. Elle est volontiers présentée comme faisant contrepoids à l’Otan. Son espace renferme d’importantes réserves énergétiques.- Grandiose défilé -La communication officielle chinoise vante le sommet comme un modèle de multilatéralisme – sous-entendu face à l’unilatéralisme américain.Il ouvre une séquence au cours de laquelle la Chine entend faire étalage de son emprise diplomatique, mais aussi de sa puissance militaire, tout en se présentant comme un pôle de stabilité dans un monde divisé.M. Poutine et plusieurs autres participants assisteront mercredi à la démonstration par leur hôte de ses capacités militaires, à la faveur d’un grandiose défilé célébrant à Pékin les 80 ans de la fin de la Deuxième Guerre mondiale.Le leader nord-coréen Kim Jong Un effectuera pour l’occasion une rare sortie hors de son pays, pour se tenir chez le voisin et allié chinois aux côtés de Xi Jinping.La Corée du Nord est devenue l’un des principaux alliés de la Russie dans sa guerre contre l’Ukraine.De nombreux alliés de Kiev soupçonnent Pékin de soutenir aussi Moscou dans le conflit. La Chine invoque la neutralité et accuse les pays occidentaux de prolonger les hostilités en armant l’Ukraine.Plus qu’à des résultats tangibles incertains, les experts incitent à prêter attention à l’effet d’image du sommet. Une photo de famille et la signature de documents, dont une déclaration et une stratégie de développement, sont programmées lundi à partir de 10H00 (2H00 GMT).L’OCS regroupe des membres aux rapports délicats les uns avec les autres, aux intérêts antagonistes et aux systèmes divergents.La Chine peut cependant se prévaloir de l’avancée que constitue la présence au sommet du Premier ministre indien. Sa visite est la première depuis 2018, signe de l’effort de rapprochement entre les deux géants asiatiques qui se livrent une rude compétition régionale et se sont affrontés militairement sur leur frontière en 2020. L’Inde et la Chine sont simultanément en butte aux pressions commerciales américaines.MM. Xi et Modi ont souligné lors de leur rencontre l’intérêt de coopérer pour deux pays qui représentent 2,8 milliards d’individus, une collaboration que M. Xi appelle “la danse du dragon et de l’éléphant”. Le Chinois a évoqué les “progrès continus” effectués depuis l’an dernier dans leurs relations et l’Indien l'”atmosphère de paix et de stabilité (qui) règne à présent” entre leurs pays, selon les comptes rendus officiels.

Vote de confiance: Valls appelle à éviter un “suicide collectif”

Le ministre des Outre-mer Manuel Valls a appelé dimanche les forces politiques à éviter “un suicide collectif” et à “trouver la voie du dialogue et du compromis” en amont du vote de confiance demandé par François Bayrou le 8 septembre.”Voulons-nous d’un suicide collectif, pas pour le gouvernement, mais pour le pays?”, a lancé l’ancien Premier ministre de François Hollande sur France Inter, comparant la situation des forces politiques françaises à un “dilemme du prisonnier”. “Tout le monde veut discuter, tout le monde veut s’en sortir, mais les intérêts de chacun, en l’occurrence de chaque formation politique, vont à l’encontre, vont contre l’idée de trouver un chemin et un accord”, a-t-il estimé.Manuel Valls avait déjà appelé vendredi à un “compromis allant des socialistes jusqu’aux républicains (LR), en passant par le bloc central” pour éviter “une crise de régime”, brandissant la menace pour le PS, son ancien parti, d’être “balayé” en cas de dissolution. Il a, à nouveau, soutenu dimanche que des élections législatives anticipées “amèneraient incontestablement le Rassemblement national à un niveau jamais atteint et peut-être même à la majorité absolue”. “Ça, je ne le veux pas, et donc de toutes mes forces, j’appelle tout le monde à se ressaisir et à trouver la voie du dialogue et du compromis”, a-t-il déclaré, ajoutant qu'”il n’y a pas d’autre solution”.Au même moment, le premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure a souligné sur BFMTV la décision “irrévocable” de son parti de voter contre la confiance au gouvernement, et renouvelé sa demande au président Emmanuel Macron de nommer un Premier ministre de gauche. 

Floods leave women struggling in Pakistan’s relief camps

In a former classroom, now a makeshift relief camp, pregnant women take refuge from the floods that have ravaged eastern Pakistan, their bodies aching, eyes heavy with exhaustion and silent despair.Waiting for the water that swallowed their homes to recede, women in Chung, a settlement on Lahore’s outskirts, have limited access to sanitary pads and essential medicines, including pregnancy-related care.Shumaila Riaz, 19-years-old and seven months pregnant with her first child, spent the past four days in the relief camp, enduring pregnancy cramps.”I wanted to think about the child I am going to have, but now, I am not even certain about my own future,” she told AFP.Clad in dirty clothes they have worn for days and with unbrushed hair, women huddle in the overcrowded school hosting more than 2,000 people, surrounded by mud and stagnant rainwater.”My body aches a lot and I can’t get the medicines I want here,” said 19-year-old Fatima, mother to a one-year-old daughter and four months pregnant.”I used to eat as I please, sleep as I please, walk as I please — that is all gone now. I can’t do that here,” added Fatima, who asked AFP not to use her real name.Monsoon rains over the past week swelled three major rivers that cut through Punjab province, Pakistan’s agricultural heartland and home to nearly half of its 255 million people.The number of affected people rose on Sunday to more than two million, according to provincial senior minister Marriyum Aurangzeb.Around 750,000 people have been evacuated, of whom 115,000 were rescued by boat — making it the largest rescue operation in Punjab’s history, according to the provincial government.The flooded rivers have affected mostly rural areas near their banks but heavy rain also flooded urban areas, including several parts of Lahore — the country’s second-largest city.While South Asia’s seasonal monsoon brings rainfall that farmers depend on, climate change is making the phenomenon more erratic, and deadly, across the region.Landslides and floods triggered by heavier-than-usual monsoon rains have killed more than 850 people nationwide since June.The latest downpour has killed at least 32 people, the provincial minister said on Sunday.- Infections and trauma -Sleeping in tents held together with thin wooden sticks, women displaced by the floods struggle to get sanitary pads and clean clothes when theirs are stained by blood from their periods.Menstruation remains a taboo topic in Pakistan, with many women discouraged from speaking about it.”We are struggling to get pads for when we get our period. And even if we do, there are no proper bathrooms to use,” said Aleema Bibi, 35, as her baby slept on a sheet soiled with mud.”We go to the homes nearby to use the bathroom,” she added. Jameela, who uses only one name, said she seeks privacy in a makeshift bathroom next to a cowshed.”We wait for men in these homes to leave, so that we can go use the bathrooms and change our pads,” she said.Outside the medical truck beside the relief camp, a concerned woman asked where to take her eight-month-pregnant daughter-in-law who had gone into labour, AFP journalists saw.The pregnant women are also vulnerable to infectious diseases, according to doctors in the medical camp set up by a local NGO. “I receive around 200 to 300 patients every day with different infections and water-borne diseases,” said Fahad Abbas, 27, a doctor at the medical camp. “There are a lot of patients here who are going through psychological trauma, especially women and children, after losing their homes.”Even without the crisis of a flood, 675 babies under one month old die every day in Pakistan, along with 27 women in perinatal stages from preventable complications, according to the World Health Organization.Another woman, who wanted to stay anonymous, said the medicine she once used to manage her period cramps was now too difficult to buy.”We escaped death, but this misery is no less than death either,” Jameela said. 

Sans eau propre ni toilettes, la double peine des déplacées de la mousson pakistanaise

Dans des écoles ou sous des tentes, les Pakistanaises chassées de chez elles par les crues subissent une double peine: si comme tous les déplacés, elles n’ont ni affaires ni accès à de l’eau propre, elles doivent en plus gérer dans la promiscuité leurs règles ou leur grossesse.”On a du mal à trouver des serviettes hygiéniques et même quand on finit par en avoir, il n’y a pas de vraies toilettes pour pouvoir les mettre dans nos sous-vêtements”, raconte à l’AFP Aleema Bibi, son bébé sur les genoux, enroulé dans un drap taché par la pluie boueuse.Si cette Pendjabie de 35 ans accepte de parler de menstruations, un véritable tabou dans la très conservatrice société pakistanaise, c’est parce qu’elle n’en peut plus. Depuis plusieurs jours, faute de sanitaires dans le camp de fortune monté à Chung pour 2.000 déplacés de la mousson au Pendjab, “nous allons dans les maisons des alentours pour utiliser leurs toilettes”, explique-t-elle.Mais “il faut attendre que les hommes soient sortis pour pouvoir entrer, utiliser les toilettes et changer nos serviettes”, poursuit Jameela, qui vit, elle, dans une tente voisine depuis que l’eau a submergé les terres de son village.- “Mal partout” -Et, même là-bas, l’hygiène n’est pas toujours au rendez-vous: “l’une de ces toilettes jouxte une étable”, rapporte Jameela, qui ne donne que son prénom. “On a échappé à la mort mais baigner dans la misère comme ça, c’est comme être mort”.Depuis la fin juin, la mousson ne cesse de tuer et de détruire au Pakistan: principalement dans le nord et le nord-ouest du pays, elle a déjà fait plus de 850 victimes. Depuis près d’une semaine, elle a fait déborder les fleuves du Pendjab, frontalier de l’Inde dans l’Est, et menace désormais le sud du pays, en aval, avant la mer d’Arabie. Déjà 750.000 Pendjabis ont été évacués avec un demi-million de têtes de bétail.Plus loin, une femme crie: sa belle-fille, enceinte de huit mois, vient de perdre les eaux et elle ne sait pas où l’emmener pour qu’elle soit prise en charge.Fatima, elle, attend son deuxième enfant. Son aîné a un an et à 19 ans, elle est de nouveau enceinte, de quatre mois.Quand, jeudi, l’eau est venue lécher l’entrée de sa maison, elle a fui vers l’école de Chung. Depuis, dit-elle, “j’ai mal partout et je ne trouve aucun médicament”.”Avant, je mangeais, je dormais, je me déplaçais comme je voulais, maintenant je ne peux plus rien faire”, se lamente la jeune femme qui témoigne sous un nom d’emprunt. La précarité de ces futures parturientes pourrait être fatale au Pakistan, un pays où la mortalité maternelle et périnatale est très élevée.Chaque jour, selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), 675 bébés de mois d’un mois et 27 mères meurent de complications qui auraient pu être soignées. – “Trauma” -En regardant la pluie qui tombe sans discontinuer et semble repousser toujours un peu plus un hypothétique retour à la maison, Shoumaia Riaz, enceinte de sept mois, se demande elle aussi de quoi sera fait l’avenir de son enfant à naître.”Je voulais me concentrer sur ce bébé mais maintenant je ne sais même pas ce que je vais devenir moi-même”, lâche-t-elle. Autour d’elle, elles sont plusieurs à tenter de protéger leur ventre dans les salles de classe et les tentes surpeuplées, évitant du mieux qu’elles peuvent la boue qui s’infiltre partout et les relents pestilentiels de l’eau stagnante des alentours.Ce sont elles qui sont les plus vulnérables aux épidémies qui pourraient émerger de ces mares brûnatres, dans un pays où la dengue et le paludisme font des ravages à chaque mousson. “Tous les jours, je reçois 200 à 300 patients qui ont contracté des infections et des maladies transmises par l’eau”, affirme le docteur Fahad Abbas, dépêché par une ONG médicale dans le camp de fortune de Chung. A cela s’ajoute, “le trauma psychologique d’avoir perdu sa maison, particulièrement fort chez les femmes et les enfants”, dit-il.”Je le vois dans leurs yeux, leur façon de se mouvoir, la plupart n’arrivent toujours pas à réaliser ce qui leur est arrivé”.