Retailleau: “on a besoin très rapidement d’un Premier ministre” face “aux risques de débordements” dans les manifestations de septembre

Le président des Républicains (LR) et ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a jugé mardi qu’il y avait “urgence à nommer un Premier ministre” parce qu’il ne doit pas “y avoir de pouvoir vacant” à la veille de manifestations et face à “un mois de septembre propice à tous les débordements”. “Nous avons besoin très rapidement d’un Premier ministre pour que le pouvoir soit incarné. C’est capital, y compris d’ailleurs en matière de maintien de l’ordre”, a insisté le ministre devant la presse à l’issue d’une réunion des dirigeants de LR.”Demain il y a cette journée où Monsieur Mélenchon et ses amis veulent créer un climat insurrectionnel, il y aura une possible dégradation de la note (de la dette de la France) le 12 et ensuite la journée intersyndicale le 18. On est sur un mois de septembre propice à tous les débordements”, a-t-il alerté.Une fois désigné, le nouveau Premier ministre devra, avant de former un gouvernement, “se retourner vers l’ensemble des formations politiques pour dessiner un chemin d’intérêt général pour la France et nos compatriotes”, a-t-il jugé.M. Retailleau a répété qu’il jugeait “inconcevable” que le Premier ministre soit “socialiste” car, selon lui, “le projet socialiste ne correspond pas à ce que veulent la majorité des Français qui sont plutôt à droite”.Quant à la participation des LR au gouvernement, “elle n’a rien d’automatique” et dépendra du “contenu de la politique”, a-t-il assuré, répétant les priorités de la droite sur la sécurité, l’immigration et la fiscalité.

Retailleau: “on a besoin très rapidement d’un Premier ministre” face “aux risques de débordements” dans les manifestations de septembre

Le président des Républicains (LR) et ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a jugé mardi qu’il y avait “urgence à nommer un Premier ministre” parce qu’il ne doit pas “y avoir de pouvoir vacant” à la veille de manifestations et face à “un mois de septembre propice à tous les débordements”. “Nous avons besoin très rapidement d’un Premier ministre pour que le pouvoir soit incarné. C’est capital, y compris d’ailleurs en matière de maintien de l’ordre”, a insisté le ministre devant la presse à l’issue d’une réunion des dirigeants de LR.”Demain il y a cette journée où Monsieur Mélenchon et ses amis veulent créer un climat insurrectionnel, il y aura une possible dégradation de la note (de la dette de la France) le 12 et ensuite la journée intersyndicale le 18. On est sur un mois de septembre propice à tous les débordements”, a-t-il alerté.Une fois désigné, le nouveau Premier ministre devra, avant de former un gouvernement, “se retourner vers l’ensemble des formations politiques pour dessiner un chemin d’intérêt général pour la France et nos compatriotes”, a-t-il jugé.M. Retailleau a répété qu’il jugeait “inconcevable” que le Premier ministre soit “socialiste” car, selon lui, “le projet socialiste ne correspond pas à ce que veulent la majorité des Français qui sont plutôt à droite”.Quant à la participation des LR au gouvernement, “elle n’a rien d’automatique” et dépendra du “contenu de la politique”, a-t-il assuré, répétant les priorités de la droite sur la sécurité, l’immigration et la fiscalité.

Des têtes de cochon découvertes devant des mosquées, à Paris notamment, annonce le préfet de police

Des têtes de cochon ont été découvertes mardi matin devant plusieurs mosquées de l’agglomération parisienne et de la capitale, a annoncé sur X le préfet de police de Paris, Laurent Nunez, dénonçant “des actes abjects”.Ces têtes de porc, animal considéré comme impur par l’islam, ont notamment été découvertes sur la voie publique à Paris, à Montreuil (Seine-Saint-Denis), Montrouge et Malakoff (Hauts-de-Seine), a appris l’AFP auprès de sources préfectorales.”Une enquête a immédiatement été ouverte”, a ajouté le préfet de police, assurant que “tout (était) mis en œuvre pour retrouver les auteurs de ces actes abjects”.A Montreuil, la tête de cochon a été retrouvée “devant l’entrée de la mosquée Islah”, a précisé sur X le préfet de Seine-Saint-Denis, assurant “son soutien à la communauté musulmane de Montreuil et de la Seine-Saint-Denis”.Le préfet des Hauts-de-Seine a également dénoncé sur X des “actes inacceptables”.Les constatations de la police étaient en cours en milieu de matinée.”Tout mon soutien aux responsables et aux fidèles des mosquées touchées par ces provocations insupportables. S’en prendre à des lieux de culte est d’une lâcheté insondable”, a affirmé sur X le ministre de l’Intérieur.Plus tard dans la matinée, à l’issue d’une réunion des dirigeants de LR, Bruno Retailleau a fait part de son “indignation”.  C’est absolument inadmissible (…) j’espère qu’on retrouvera celles et ceux qui ont pu commettre cette sorte de profanation”. “La République, c’est la laïcité. Mais la laïcité, c’est précisément les conditions d’une liberté pour que chacun puisse exercer le culte (…) J’entends que nos compatriotes musulmans puissent exercer leur foi dans la sérénité”, a-t-il ajouté devant la presse. Aurore Bergé, ministre déléguée chargée de la Lutte contre les discriminations, “s’est entretenue avec le recteur de la grande mosquée de Paris pour exprimer la solidarité du gouvernement à l’égard de nos compatriotes musulmans après que six mosquées à Paris et en petite couronne aient fait l’objet d’actes abjects”, a indiqué son entourage à l’AFP.La France compte entre cinq et six millions de musulmans pratiquants et non-pratiquants, ce qui fait de l’islam la deuxième religion du pays et de la communauté musulmane française la première en Europe. 

Hong Kong: la mort du magnat des médias Jimmy Lai renforcerait la démocratie, selon son fils

S’il mourait en prison, le magnat des médias pro-démocratie de Hong Kong, Jimmy Lai, deviendrait un porte-parole plus puissant encore de la liberté, selon son fils Sebastien Lai, interrogé par l’AFP lors d’un passage à Washington.”C’est horrible pour moi de dire cela, mais si mon père mourait en prison, il deviendrait en réalité un symbole encore plus fort pour la liberté, un martyr de ses convictions”, a estimé Sebastien Lai, en visite à Washington pour rencontrer des responsables et parlementaires américains et réclamer une plus forte pression internationale sur Pékin.Accusé de sédition et de collusion avec des forces étrangères lors des manifestations prodémocratie de 2019 dont il a été une figure clé, Jimmy Lai, 77 ans, est emprisonné depuis décembre 2020. Jugé pour atteinte à la sécurité nationale lors d’un procès fleuve entamé en décembre 2023, il encourt une peine pouvant aller jusqu’à la perpétuité.Il a plaidé non coupable. Le jugement, mis en délibéré, sera annoncé “en temps utile”, a indiqué fin août une juge du tribunal de Hong Kong.Selon Sebastien Lai, la libération de son père serait dans l’intérêt même des autorités chinoises. “Comme on l’a vu avec beaucoup de dissidents, une fois libérés, ils perdent une grande partie de leur supposé pouvoir”, a-t-il fait remarquer.Fondateur du journal prodémocratie Apple Daily, aujourd’hui interdit, Jimmy Lai est accusé d’avoir demandé à des gouvernements occidentaux qu’ils imposent des sanctions à la Chine et à sa région administrative spéciale de Hong Kong, après la répression du mouvement pro-démocratie.Il est également accusé d’avoir produit des articles et contenus séditieux, notamment dans des éditoriaux signés de son nom.Ces deux infractions sont sévèrement réprimées par la loi. La première en vertu de celle sur la sécurité nationale, adoptée après les manifestations parfois violentes de 2019 dans l’ex-colonie britannique rétrocédée à la Chine en 1997. L’autre selon une loi datant de l’ère coloniale.La santé du militant s’est nettement détériorée en prison. Diabétique, il souffre d’insuffisance cardiaque et ne reçoit que des soins médicaux limités. Il a été maintenu à l’isolement dans une cellule étouffante, sans climatisation.Pour Sebastien Lai, les pays occidentaux comme la France devraient convaincre la Chine qu’il y aurait “des conséquences très concrètes” pour Hong Kong si son père devait mourir en prison.Il a salué le soutien de l’Allemagne et du Royaume-Uni, où il réside aujourd’hui et dont son père Jimmy a acquis la nationalité en 1994. “On ne peut pas vraiment faire beaucoup plus que de donner la citoyenneté à quelqu’un”, a-t-il fait valoir.   Quant au président américain Donald Trump, il a promis pendant sa campagne de “sortir de là” le militant hongkongais.”Je vais faire tout ce que je peux pour le sauver”, a réaffirmé le président américain le 14 août sur Fox News, précisant avoir mentionné le dossier auprès du numéro un chinois Xi Jinping.

Hong Kong: la mort du magnat des médias Jimmy Lai renforcerait la démocratie, selon son fils

S’il mourait en prison, le magnat des médias pro-démocratie de Hong Kong, Jimmy Lai, deviendrait un porte-parole plus puissant encore de la liberté, selon son fils Sebastien Lai, interrogé par l’AFP lors d’un passage à Washington.”C’est horrible pour moi de dire cela, mais si mon père mourait en prison, il deviendrait en réalité un symbole encore plus fort pour la liberté, un martyr de ses convictions”, a estimé Sebastien Lai, en visite à Washington pour rencontrer des responsables et parlementaires américains et réclamer une plus forte pression internationale sur Pékin.Accusé de sédition et de collusion avec des forces étrangères lors des manifestations prodémocratie de 2019 dont il a été une figure clé, Jimmy Lai, 77 ans, est emprisonné depuis décembre 2020. Jugé pour atteinte à la sécurité nationale lors d’un procès fleuve entamé en décembre 2023, il encourt une peine pouvant aller jusqu’à la perpétuité.Il a plaidé non coupable. Le jugement, mis en délibéré, sera annoncé “en temps utile”, a indiqué fin août une juge du tribunal de Hong Kong.Selon Sebastien Lai, la libération de son père serait dans l’intérêt même des autorités chinoises. “Comme on l’a vu avec beaucoup de dissidents, une fois libérés, ils perdent une grande partie de leur supposé pouvoir”, a-t-il fait remarquer.Fondateur du journal prodémocratie Apple Daily, aujourd’hui interdit, Jimmy Lai est accusé d’avoir demandé à des gouvernements occidentaux qu’ils imposent des sanctions à la Chine et à sa région administrative spéciale de Hong Kong, après la répression du mouvement pro-démocratie.Il est également accusé d’avoir produit des articles et contenus séditieux, notamment dans des éditoriaux signés de son nom.Ces deux infractions sont sévèrement réprimées par la loi. La première en vertu de celle sur la sécurité nationale, adoptée après les manifestations parfois violentes de 2019 dans l’ex-colonie britannique rétrocédée à la Chine en 1997. L’autre selon une loi datant de l’ère coloniale.La santé du militant s’est nettement détériorée en prison. Diabétique, il souffre d’insuffisance cardiaque et ne reçoit que des soins médicaux limités. Il a été maintenu à l’isolement dans une cellule étouffante, sans climatisation.Pour Sebastien Lai, les pays occidentaux comme la France devraient convaincre la Chine qu’il y aurait “des conséquences très concrètes” pour Hong Kong si son père devait mourir en prison.Il a salué le soutien de l’Allemagne et du Royaume-Uni, où il réside aujourd’hui et dont son père Jimmy a acquis la nationalité en 1994. “On ne peut pas vraiment faire beaucoup plus que de donner la citoyenneté à quelqu’un”, a-t-il fait valoir.   Quant au président américain Donald Trump, il a promis pendant sa campagne de “sortir de là” le militant hongkongais.”Je vais faire tout ce que je peux pour le sauver”, a réaffirmé le président américain le 14 août sur Fox News, précisant avoir mentionné le dossier auprès du numéro un chinois Xi Jinping.

L’armée israélienne dit qu’elle va agir avec une “puissance accrue” dans la ville de Gaza

L’armée israélienne a affirmé mardi qu’elle allait opérer avec une “puissance accrue” dans la ville de Gaza, sommant ses habitants de partir en vue d’en prendre le contrôle, malgré les inquiétudes internationales sur le sort des civils. Près de deux ans après le début de la guerre, déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, l’armée israélienne a intensifié ces dernières semaines ses bombardements et opérations terrestres dans la ville, la plus grande de la bande de Gaza, qu’elle présente comme le dernier grand bastion du mouvement islamiste palestinien.Disant contrôler 40% de l’agglomération, elle affirme vouloir s’en emparer pour venir à bout du Hamas et libérer les otages capturés le 7-Octobre. L’ONU, qui estime à environ un million de personnes la population de la ville et ses environs, a mis en garde contre un “désastre”.”A tous les habitants (…) l’armée de défense est déterminée à vaincre le Hamas et agira dans la zone de la ville de Gaza avec une puissance accrue”, a écrit sur les réseaux sociaux le colonel Avichay Adraee, porte-parole arabophone de l’armée.”Evacuez immédiatement par l’axe al-Rachid”, la grande route côtière allant du nord au sud de la bande de Gaza, a-t-il ajouté. Des avions ont largué sur la ville des centaines de tracts portant le même message, a constaté un photographe de l’AFP. Lundi, après plusieurs appels similaires lancés ces derniers jours, des images de l’AFP près de Nousseirat (centre) ont montré de nombreux Gazaouis fuyant vers le sud, à bord de véhicules ou charrettes surchargées, à vélo ou même à pied. Saeb al-Mobayed a expliqué avoir été “obligé de partir” d’un secteur au nord de Gaza-ville par “l’intensification des bombardements d’artillerie et des frappes aériennes israéliennes”. “Qu’ils ouvrent les postes-frontières, qu’ils mettent fin à la guerre et qu’ils permettent à la vie de revenir à la normale, comme avant. Ça suffit”, a pour sa part plaidé Ahmed Shamlakh, déplacé de Gaza.- “Que le début” -“Ce n’est que le début de l’intensification des opérations terrestres dans la ville de Gaza. Je dis aux habitants: vous avez été prévenus, partez maintenant!”, a lui-même averti lundi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu.”Tout cela n’est qu’un prélude, juste l’ouverture à l’opération principale qui s’intensifie – la manoeuvre terrestre de nos forces, qui s’organisent et se rassemblent actuellement pour entrer dans la ville de Gaza”, a-t-il ajouté. Le Hamas a dénoncé “un acte explicite de déplacement forcé” des habitants de la ville de Gaza, qui constitue une violation “flagrante et sans précédent des lois et conventions internationales”. Le mouvement a par ailleurs salué, sans la revendiquer, une attaque armée perpétrée à Jérusalem-Est lundi par deux assaillants palestiniens, qui ont tué six Israéliens à une station de bus avant d’être abattus.  La Défense civile de Gaza a indiqué que les frappes aériennes israéliennes s’étaient poursuivies dans la nuit, notamment sur la ville de Gaza.L’armée y a détruit lundi, après un appel des habitants à évacuer, une nouvelle tour d’habitation – la quatrième en trois jours – à Gaza-ville, accusant le Hamas – qui dénonce un mensonge – d’utiliser ces immeubles pour opérer. Elle a annoncé le même jour la mort de quatre soldats dans l’explosion d’un engin lancé sur leur char dans le nord du territoire. Selon un bilan de l’AFP basé sur les données de l’armée, 468 soldats ont été tués depuis le début de l’offensive terrestre dans la bande de Gaza le 27 octobre 2023. L’attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles.D’après l’armée, 47 captifs restent retenus à Gaza dont 25 présumés morts, sur un total de 251 personnes enlevées ce jour là. L’offensive de représailles israéliennes a fait au moins 64.522 morts à Gaza, selon le ministère de la Santé du Hamas à Gaza, dont les chiffres sont jugés fiables par l’ONU. Elle a dévasté le territoire, dont les quelque deux millions d’habitants assiégés font face à une catastrophe humanitaire. 

Alzheimer: la France dit “non”, pour le moment, au traitement Leqembi

Le Leqembi, un nouveau traitement contre la maladie d’Alzheimer, ne sera pas remboursé dans l’immédiat en France. Sa Haute autorité de santé (HAS) se montre sceptique, évoquant des effets secondaires bien trop lourds au regard de bénéfices insignifiants.”L’accès précoce à Leqembi n’a pas été retenu”, a résumé Pierre Cochat, président de la commission de la transparence de la HAS, à l’occasion d’un avis rendu mardi par l’institution et très attendu par les spécialistes de la maladie d’Alzheimer, la plus courante des démences avec des dizaines de millions de malades dans le monde.Le Leqembi (lécanémab), développé par les laboratoires Biogen et Eisai, est l’un des principaux espoirs auxquels s’accrochent les associations de patients et de proches, ainsi qu’un traitement au fonctionnement semblable, le Kisunla (donanémab) d’Eli Lilly.Lors de leurs essais cliniques, ces médicaments ont permis de ralentir légèrement le déclin de patients dont la maladie commençait. Nombre de spécialistes y voient donc une avancée majeure, alors que la recherche de médicaments anti-Alzheimer patine depuis des décennies.Mais d’autres regrettent un espoir illusoire, estimant que les bénéfices observés sont si maigres qu’ils ne font pas de différence pour les patients, d’autant que des effets graves et parfois mortels – hémorragies et œdèmes cérébraux – sont clairement avérés.- Vive controverse -Selon ces sceptiques, la faible efficacité de ces médicaments signifie que la recherche se concentre depuis trop longtemps sur une piste inadéquate, suivie par Leqembi comme Kisunla: chercher à limiter la formation de plaques de protéines dites amyloïdes dans le cerveau des malades.La HAS, dont les avis sont consultatifs mais généralement suivis par le gouvernement, s’exprime donc à un moment où la controverse reste vive et où d’autres autorités sanitaires se sont déjà prononcées.Les Etats-Unis ont déjà approuvé ces traitements et l’Union européenne (UE) a fait de même. Mais, après avoir initialement refusé son feu vert, celle-ci n’a finalement donné son approbation qu’au printemps dernier, la restreignant aux patients les moins à risque d’effets graves.Surtout, autorisation ne veut pas dire remboursement, et ce alors que ces médicaments ont un coût élevé: ils coûtent plusieurs dizaines de milliers de dollars par an aux Etats-Unis. Signe que la distinction est importante, le Royaume-Uni a déçu les associations en autorisant ces traitements sur le principe, mais sans valider leur remboursement.C’est sur ce dernier point que la HAS devait se prononcer et, plus spécifiquement, sur le bien-fondé d’un “accès précoce”. Celui-ci signifie que le médicament peut, dès maintenant, être remboursé à un prix fixé par son fabricant. Cela permet de ne pas attendre la procédure normale. L’intérêt est pour les patients de disposer d’un traitement innovant, et pour le laboratoire de vite commercialiser son médicament.- Bénéfices “très insuffisants” -Ce ne sera pas le cas pour le Leqembi. La HAS conclut, au vu des études fournies par les laboratoires, que rien ne justifie d’accorder un tel traitement de faveur.”On sait bien à quel point tout le monde avait beaucoup d’espoir”, a reconnu M. Cochat. Mais il met en regard des bénéfices “très insuffisants par rapport à ce qu’on attendait” avec “des effets secondaires qui ne sont pas faibles du tout”.Cela ne remet pas en cause la possibilité que le Leqembi soit un jour remboursé en France. La HAS, qui se prononcera d’ici à quelques mois sur l’opportunité d’une procédure normale, assure que rien n’est exclu.Mais “c’est évident qu’on ne peut pas s’attendre à une évaluation mirobolante”, a prévenu M. Cochat.Au sein du monde médical, cette décision a suscité des réactions contrastés, entre convaincus et sceptiques du Leqembi.”Il y a quand même une déception”, admet auprès de l’AFP le chercheur Bruno Dubois, neurologue à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière (AP-HP), appelant à ne pas négliger l’intérêt de “quelques mois en plus à pouvoir parler à ses petits-enfants ou aller au théâtre”.Au contraire, “c’est la meilleure décision pour les patients atteints de la maladie d’Alzheimer et leurs familles”, assure à l’AFP le psychiatre britannique Rob Howard, spécialiste du grand âge à l’University College de Londres, selon qui des données plus récentes confirment que Leqembi et Kisunla “ne modifient pas réellement la maladie”.

Alzheimer: la France dit “non”, pour le moment, au traitement Leqembi

Le Leqembi, un nouveau traitement contre la maladie d’Alzheimer, ne sera pas remboursé dans l’immédiat en France. Sa Haute autorité de santé (HAS) se montre sceptique, évoquant des effets secondaires bien trop lourds au regard de bénéfices insignifiants.”L’accès précoce à Leqembi n’a pas été retenu”, a résumé Pierre Cochat, président de la commission de la transparence de la HAS, à l’occasion d’un avis rendu mardi par l’institution et très attendu par les spécialistes de la maladie d’Alzheimer, la plus courante des démences avec des dizaines de millions de malades dans le monde.Le Leqembi (lécanémab), développé par les laboratoires Biogen et Eisai, est l’un des principaux espoirs auxquels s’accrochent les associations de patients et de proches, ainsi qu’un traitement au fonctionnement semblable, le Kisunla (donanémab) d’Eli Lilly.Lors de leurs essais cliniques, ces médicaments ont permis de ralentir légèrement le déclin de patients dont la maladie commençait. Nombre de spécialistes y voient donc une avancée majeure, alors que la recherche de médicaments anti-Alzheimer patine depuis des décennies.Mais d’autres regrettent un espoir illusoire, estimant que les bénéfices observés sont si maigres qu’ils ne font pas de différence pour les patients, d’autant que des effets graves et parfois mortels – hémorragies et œdèmes cérébraux – sont clairement avérés.- Vive controverse -Selon ces sceptiques, la faible efficacité de ces médicaments signifie que la recherche se concentre depuis trop longtemps sur une piste inadéquate, suivie par Leqembi comme Kisunla: chercher à limiter la formation de plaques de protéines dites amyloïdes dans le cerveau des malades.La HAS, dont les avis sont consultatifs mais généralement suivis par le gouvernement, s’exprime donc à un moment où la controverse reste vive et où d’autres autorités sanitaires se sont déjà prononcées.Les Etats-Unis ont déjà approuvé ces traitements et l’Union européenne (UE) a fait de même. Mais, après avoir initialement refusé son feu vert, celle-ci n’a finalement donné son approbation qu’au printemps dernier, la restreignant aux patients les moins à risque d’effets graves.Surtout, autorisation ne veut pas dire remboursement, et ce alors que ces médicaments ont un coût élevé: ils coûtent plusieurs dizaines de milliers de dollars par an aux Etats-Unis. Signe que la distinction est importante, le Royaume-Uni a déçu les associations en autorisant ces traitements sur le principe, mais sans valider leur remboursement.C’est sur ce dernier point que la HAS devait se prononcer et, plus spécifiquement, sur le bien-fondé d’un “accès précoce”. Celui-ci signifie que le médicament peut, dès maintenant, être remboursé à un prix fixé par son fabricant. Cela permet de ne pas attendre la procédure normale. L’intérêt est pour les patients de disposer d’un traitement innovant, et pour le laboratoire de vite commercialiser son médicament.- Bénéfices “très insuffisants” -Ce ne sera pas le cas pour le Leqembi. La HAS conclut, au vu des études fournies par les laboratoires, que rien ne justifie d’accorder un tel traitement de faveur.”On sait bien à quel point tout le monde avait beaucoup d’espoir”, a reconnu M. Cochat. Mais il met en regard des bénéfices “très insuffisants par rapport à ce qu’on attendait” avec “des effets secondaires qui ne sont pas faibles du tout”.Cela ne remet pas en cause la possibilité que le Leqembi soit un jour remboursé en France. La HAS, qui se prononcera d’ici à quelques mois sur l’opportunité d’une procédure normale, assure que rien n’est exclu.Mais “c’est évident qu’on ne peut pas s’attendre à une évaluation mirobolante”, a prévenu M. Cochat.Au sein du monde médical, cette décision a suscité des réactions contrastés, entre convaincus et sceptiques du Leqembi.”Il y a quand même une déception”, admet auprès de l’AFP le chercheur Bruno Dubois, neurologue à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière (AP-HP), appelant à ne pas négliger l’intérêt de “quelques mois en plus à pouvoir parler à ses petits-enfants ou aller au théâtre”.Au contraire, “c’est la meilleure décision pour les patients atteints de la maladie d’Alzheimer et leurs familles”, assure à l’AFP le psychiatre britannique Rob Howard, spécialiste du grand âge à l’University College de Londres, selon qui des données plus récentes confirment que Leqembi et Kisunla “ne modifient pas réellement la maladie”.