Syria forces deploy in Druze heartland after US brokers deal with Israel
Syrian interior ministry forces began deploying in Sweida on Saturday under a US-brokered deal intended to avert further Israeli military intervention in the Druze-majority province.Israel had bombed defence ministry forces in both Sweida and Damascus earlier this week to force their withdrawal after they were accused of summary executions and other abuses against Druze civilians during their brief deployment in the southern province.More than 700 people have been killed in Sweida since Sunday as sectarian clashes between the Druze and Sunni Bedouin drew in the Islamist-led government, Israel and armed tribes from other parts of Syria.The office of interim President Ahmed al-Sharaa announced an “immediate ceasefire” in Sweida which it called on “all parties to fully respect”.But AFP correspondents in and around the city reported gunfire and sporadic rocket fire and explosions as Druze fighters battled armed Bedouin who had seized some neighbourhoods on Friday with the support of volunteers from other parts of Syria.The Observatory, a Britain-based war monitor, said the armed volunteers had been deployed with the support of the Islamist-led government although an AFP journalist said security personnel were manning checkpoints on Saturday to prevent further reinforcements getting through.Druze fighters said the volunteers were mostly Islamists, who advanced to shouts of “Allahu Akbar (God is Greatest)”.One armed tribesman told AFP he had come to fight against the Druze clergy and their “pig followers”. “Today we came to their homes and we will slaughter them in their homes,” he said.- US-brokered deal –  The deal between the Islamist-government and Israel was announced by Washington early on Saturday Damascus time.US pointman on Syria, Tom Barrack, said interim President Ahmed al-Sharaa and Israeli Prime Minister Benjamin Netanyahu “have agreed to a ceasefire” negotiated by the United States.Barrack, who is US ambassador to Ankara, said the deal had the backing of Turkey, a key supporter of Sharaa, as well as neighbouring Jordan.”We call upon Druze, Bedouins and Sunnis to put down their weapons and together with other minorities build a new and united Syrian identity in peace and prosperity with its neighbours,” he wrote on X.The US administration, which has sided with Turkey and Saudi Arabia in forging ties with the Islamist president despite his past links with Al-Qaeda, was critical of its Israeli ally’s air strikes on Sria earlier this week and had sought a way out for his government.Sharaa followed up on the US announcement with a televised speech in which he renewed his pledge to protect Syria’s ethnic and religious minorities.”The Syrian state is committed to protecting all minorities and communities in the country… We condemn all crimes committed” in Sweida, he said. The president paid tribute to the “important role played by the United States, which again showed its support for Syria in these difficult circumstances and its concern for the country’s stability”.He also thanked Turkey and Arab countries for their support. – ‘No more room in morgue’ -The Syrian Observatory for Human Rights, a Britain-based war monitor, said at least 718 people had been killed since Sunday.They included 146 Druze fighters and 245 Druze civilians, 165 of whom were summarily executed.The monitor said 287 government troops and 18 Bedouin fighters were also killed along with three Bedouin “who were summarily executed by Druze fighters”.Fifteen more government troops were killed in Israeli air strikes.In the corridors of the city’s main public hospital, a foul odour emanated from the swollen and disfigured bodies piled up in refrigerated storage units, an AFP correspondent reported.A small number of doctors and nurses at the hospital worked to treat the wounded arriving from the ongoing clashes, some in the hallways.Doctor Omar Obeid told AFP that the hospital had received “more than 400 bodies” since Monday morning.”There is no more room in the morgue. The bodies are in the street,” he added.The International Committee for the Red Cross warned that health facilities were overwhelmed, with power cuts impeding the preservation of bodies in overflowing morgues.”The humanitarian situation in Sweida is critical. People are running out of everything,” said Stephan Sakalian, the head of the ICRC’s delegation in Syria.The International Organization for Migration said 79,339 civilians had fled the fighting.burs-kir/ysm
Déploiement des forces syriennes à Soueida, combats sporadiques
Le pouvoir syrien a annoncé samedi le début du déploiement de ses forces dans la province à majorité druze de Soueida, où des combats intercommunautaires sporadiques se poursuivent selon des correspondants de l’AFP sur place.Ces affrontements entre tribus et bédouins sunnites d’une part et des combattants de la minorité druze de l’autre ont continué, après que le pouvoir d’Ahmad al-Chareh a annoncé un cessez-le-feu en appelant “toutes les parties à le respecter”.Dans la ville de Soueida, des colonnes de fumée s’élèvent de la ville où des tirs résonnent, selon des images de l’AFP. Des combattants tribaux tirent en l’air dans une rue, d’autres circulent à bord de camionnettes. A côté un véhicule endommagé et un immeuble noirci par le feu. “Nous sommes venus ici et nous allons les massacrer dans leurs maisons”, a déclaré en référence aux druzes l’un des combattants tribaux au visage masqué, se faisant appeler Abou Jassem.M. Chareh, président intérimaire arrivé au pouvoir après avoir renversé le président Bachar al-Assad en décembre, a réaffirmé son engagement à protéger les minorités en Syrie, après l’annonce par Washington d’un accord de cessez-le-feu entre la Syrie et Israël.Les violences intercommunautaires ont fait 718 morts depuis le 13 juillet dans la province de Soueida, selon l’observatoire syrien des droits de l’homme. Près de 80.000 personnes ont été déplacées d’après l’Organisation internationale pour les migrations.Samedi, le pouvoir a annoncé le renvoi des forces gouvernementales dans la province de Soueida. Israël, qui affirme vouloir défendre les druzes, une minorité ésotérique issue d’une branche de l’islam, était jusque-là opposé à la présence de telles forces dans cette région.”Les forces de la sécurité intérieure ont commencé à se déployer dans la province de Soueida (…) dans le but de protéger les civils et de mettre un terme au chaos”, a indiqué le ministère de l’Intérieur.- “Rôle important” -Vendredi, l’émissaire américain pour la Syrie Tom Barrack a annoncé que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et M. Chareh avaient accepté un cessez-le-feu.”Nous appelons les druzes, les bédouins et les sunnites à déposer les armes, et, ensemble, avec les autres minorités, à construire une identité syrienne nouvelle et unie, dans la paix et la prospérité avec ses voisins”, a dit M. Barrack.Dans son discours, M. Chareh a souligné “le rôle important joué par les Etats-Unis, qui ont confirmé leur soutien à la Syrie en ces circonstances difficiles”. Vendredi, des combattants de tribus ont afflué de régions syriennes vers Soueida pour aider les bédouins. Un chef tribal, Anas Al-Enad, a affirmé à l’AFP être venu avec ses hommes de Hama (centre) “en réponse aux appels à l’aide des bédouins”.Le pouvoir syrien, disant vouloir rétablir l’ordre, avait déjà déployé ses forces mardi à Soueida, jusque-là contrôlée par des combattants druzes. Mais l’OSDH, des témoins et des groupes druzes ont accusé ces forces d’avoir combattu au côté des bédouins et commis des exactions.Les autorités avaient été contraintes de les retirer jeudi, après des menaces et des bombardements d’Israël sur des cibles du pouvoir à Damas. M. Chareh avait alors dit sa volonté d’éviter une “guerre ouverte” avec Israël.- Ni eau, ni électricité -Un premier cessez-le-feu annoncé en début de semaine n’a pas tenu, la présidence accusant les druzes de l’avoir violé.Vendredi, le médecin Omar Obeid à l’hôpital gouvernemental de Soueida, le seul de la ville qui fonctionne encore, a affirmé que l’établissement avait accueilli “plus de 400 corps depuis lundi” dont des femmes, des enfants et des personnes âgées”.”Ce n’est plus un hôpital, c’est une fosse commune”, a déclaré un autre membre du personnel de l’hôpital de la ville privée d’eau et d’électricité et où les communications sont coupées.Ces nouvelles violences intercommunautaires fragilisent encore plus le pouvoir de M. Chareh dans un pays meurtri par près de 14 ans de guerre civile.Des affrontements avaient opposé en avril des combattants druzes aux forces de sécurité dans les zones druzes proches de Damas et à Soueida, faisant plus de 100 morts.En mars, des massacres avaient fait plus de 1.700 morts, essentiellement des membres de la communauté alaouite dont est issu M. Assad, après des affrontements forces de sécurité et des hommes fidèles au président déchu dans l’ouest du pays, selon un bilan de l’OSDH.Présente principalement à Soueida, la communauté druze de Syrie comptait avant la guerre civile quelque 700.000 personnes. Cette minorité est aussi implantée au Liban et en Israël.
Déploiement des forces syriennes à Soueida, combats sporadiques
Le pouvoir syrien a annoncé samedi le début du déploiement de ses forces dans la province à majorité druze de Soueida, où des combats intercommunautaires sporadiques se poursuivent selon des correspondants de l’AFP sur place.Ces affrontements entre tribus et bédouins sunnites d’une part et des combattants de la minorité druze de l’autre ont continué, après que le pouvoir d’Ahmad al-Chareh a annoncé un cessez-le-feu en appelant “toutes les parties à le respecter”.Dans la ville de Soueida, des colonnes de fumée s’élèvent de la ville où des tirs résonnent, selon des images de l’AFP. Des combattants tribaux tirent en l’air dans une rue, d’autres circulent à bord de camionnettes. A côté un véhicule endommagé et un immeuble noirci par le feu. “Nous sommes venus ici et nous allons les massacrer dans leurs maisons”, a déclaré en référence aux druzes l’un des combattants tribaux au visage masqué, se faisant appeler Abou Jassem.M. Chareh, président intérimaire arrivé au pouvoir après avoir renversé le président Bachar al-Assad en décembre, a réaffirmé son engagement à protéger les minorités en Syrie, après l’annonce par Washington d’un accord de cessez-le-feu entre la Syrie et Israël.Les violences intercommunautaires ont fait 718 morts depuis le 13 juillet dans la province de Soueida, selon l’observatoire syrien des droits de l’homme. Près de 80.000 personnes ont été déplacées d’après l’Organisation internationale pour les migrations.Samedi, le pouvoir a annoncé le renvoi des forces gouvernementales dans la province de Soueida. Israël, qui affirme vouloir défendre les druzes, une minorité ésotérique issue d’une branche de l’islam, était jusque-là opposé à la présence de telles forces dans cette région.”Les forces de la sécurité intérieure ont commencé à se déployer dans la province de Soueida (…) dans le but de protéger les civils et de mettre un terme au chaos”, a indiqué le ministère de l’Intérieur.- “Rôle important” -Vendredi, l’émissaire américain pour la Syrie Tom Barrack a annoncé que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et M. Chareh avaient accepté un cessez-le-feu.”Nous appelons les druzes, les bédouins et les sunnites à déposer les armes, et, ensemble, avec les autres minorités, à construire une identité syrienne nouvelle et unie, dans la paix et la prospérité avec ses voisins”, a dit M. Barrack.Dans son discours, M. Chareh a souligné “le rôle important joué par les Etats-Unis, qui ont confirmé leur soutien à la Syrie en ces circonstances difficiles”. Vendredi, des combattants de tribus ont afflué de régions syriennes vers Soueida pour aider les bédouins. Un chef tribal, Anas Al-Enad, a affirmé à l’AFP être venu avec ses hommes de Hama (centre) “en réponse aux appels à l’aide des bédouins”.Le pouvoir syrien, disant vouloir rétablir l’ordre, avait déjà déployé ses forces mardi à Soueida, jusque-là contrôlée par des combattants druzes. Mais l’OSDH, des témoins et des groupes druzes ont accusé ces forces d’avoir combattu au côté des bédouins et commis des exactions.Les autorités avaient été contraintes de les retirer jeudi, après des menaces et des bombardements d’Israël sur des cibles du pouvoir à Damas. M. Chareh avait alors dit sa volonté d’éviter une “guerre ouverte” avec Israël.- Ni eau, ni électricité -Un premier cessez-le-feu annoncé en début de semaine n’a pas tenu, la présidence accusant les druzes de l’avoir violé.Vendredi, le médecin Omar Obeid à l’hôpital gouvernemental de Soueida, le seul de la ville qui fonctionne encore, a affirmé que l’établissement avait accueilli “plus de 400 corps depuis lundi” dont des femmes, des enfants et des personnes âgées”.”Ce n’est plus un hôpital, c’est une fosse commune”, a déclaré un autre membre du personnel de l’hôpital de la ville privée d’eau et d’électricité et où les communications sont coupées.Ces nouvelles violences intercommunautaires fragilisent encore plus le pouvoir de M. Chareh dans un pays meurtri par près de 14 ans de guerre civile.Des affrontements avaient opposé en avril des combattants druzes aux forces de sécurité dans les zones druzes proches de Damas et à Soueida, faisant plus de 100 morts.En mars, des massacres avaient fait plus de 1.700 morts, essentiellement des membres de la communauté alaouite dont est issu M. Assad, après des affrontements forces de sécurité et des hommes fidèles au président déchu dans l’ouest du pays, selon un bilan de l’OSDH.Présente principalement à Soueida, la communauté druze de Syrie comptait avant la guerre civile quelque 700.000 personnes. Cette minorité est aussi implantée au Liban et en Israël.
Gaza civil defence says Israeli attacks kill 26 near two aid centres
Gaza’s civil defence agency on Saturday said Israeli gunfire killed 26 people and wounded more than 100 near two aid centres, in the latest deaths of Palestinians seeking food.Deaths of people waiting for handouts in huge crowds near food points in Gaza have become a regular occurrence, with the territory’s authorities frequently blaming Israeli fire.But the US- and Israel-backed Gaza Humanitarian Foundation (GHF), which is the main distributor of aid in the territory, has accused militant group Hamas of fomenting unrest and shooting at civilians.The Israeli military said it was “looking into” the latest reports when contacted by AFP.Civil defence agency spokesman Mahmud Bassal said the deaths happened near a site southwest of Khan Yunis and another centre northwest of Rafah, both in the south, attributing the deaths to “Israeli gunfire”.One eyewitness said he headed to the Al-Tina area of Khan Yunis before dawn with five of his relatives to try to get food when “Israeli soldiers” started shooting.”My relatives and I were unable to get anything,” Abdul Aziz Abed, 37, told AFP. “Every day I go there and all we get is bullets and exhaustion instead of food.”Three other eyewitnesses also accused troops of opening fire.”They started shooting at us and we lay down on the ground. Tanks and jeeps came, soldiers got out of them and started shooting,” said Tamer Abu Akar, 24.Nine people were killed in gunfire at the same centre in the Al-Shakoush area northwest of Rafah on Friday, the civil defence agency said.Media restrictions in Gaza and difficulties in accessing many areas mean AFP is unable to independently verify tolls and details provided by the agency and other parties.- ‘Agitators’ -The war in Gaza, sparked by militant group Hamas’s deadly attack on Israel on October 7, 2023, has created dire humanitarian conditions for the more than two million people who live in the coastal territory.Most people have been displaced at least once by the fighting and doctors and aid agencies say the physical and mental health effects of 21 months of conflict are being increasingly seen.”We are receiving cases suffering from extreme exhaustion and complete fatigue, in addition to severe emaciation and acute malnutrition due to prolonged lack of food,” the director of the Kuwaiti Field Hospital in Khan Yunis, Sohaib Al-Hums, said on Friday.”Hundreds” of people were facing “imminent death”, he added. The World Food Programme said nearly one in three people in Gaza were not eating for days at a stretch and “thousands” were “on the verge of catastrophic hunger”.The free flow of aid into Gaza is a key demand of Hamas in the indirect talks with Israel for a 60-day ceasefire in the war, alongside a full Israeli military withdrawal.Following a more than two-month total Israeli blockade, GHF took over the running of aid distribution in late May, despite criticism from the United Nations, which previously coordinated handouts, that it was designed to cater to Israeli military objectives.GHF said 20 people died at its Khan Yunis site on Wednesday but blamed “agitators in the crowd… armed and affiliated with Hamas” for creating “a chaotic and dangerous surge” and firing at aid-seekers.The previous day, the UN said it had recorded 875 people killed in Gaza while trying to get food, including 674 “in the vicinity of GHF sites”, since it began operating.Hamas’s 2023 attack on Israel led to the deaths of 1,219 people, most of them civilians, according to an AFP tally based on official figures.Of the 251 people taken hostage that day, 49 are still in Gaza, including the 27 the Israeli military says are dead.Israel’s retaliatory military action has killed 58,667 Palestinians, most of them civilians, according to the health ministry in Hamas-run Gaza.
“Epée de damoclès”: en Savoie, des éleveurs désemparés face à la dermatose nodulaire
“C’est sûr qu’on va y passer”: ses vaches sont vaccinées samedi contre la dermatose nodulaire qui prospère dans les deux Savoie, mais Benoît Mugnier redoute l’euthanasie de son cheptel si un cas est détecté, une épreuve déjà subie par d’autres éleveurs.C’est sur sa commune, à Entrelacs, que le premier cas de cette maladie contagieuse touchant les bovins et non transmissible à l’homme a été détecté le 29 juin, avant que celle-ci ne se propage rapidement.Au 17 juillet, 27 foyers ont été répertoriés en Savoie (17 uniquement à Entrelacs) et Haute-Savoie (10 sur 4 communes).Pour limiter la propagation, l’Etat a décrété l’euthanasie systématique de tout troupeau comptant une vache malade, suscitant colère et protestation chez des éleveurs concernés et une partie du monde agricole.Alors chaque jour Benoît Mugnier inspecte ses 30 vaches en s’attendant “au pire” : avec des mouches et des taons – la maladie se transmet par les insectes piquants – nombreux dans son étable, et sans possibilité d’installer un système de ventilation, il l’assure : “C’est sûr qu’on va y passer, on est cuits”. Comme 285.000 bovins dans le sud-est de la France, ses bêtes vont bénéficier de la campagne de vaccination lancée depuis vendredi, mais elles devront attendre 21 jours avant que la protection fasse totalement effet. Si un cas est détecté entre-temps et le met “au pied du mur”, “je ne sais pas comment je vais réagir, je n’en sais rien”, admet l’éleveur de 36 ans, qui vit de son atelier de transformation de lait.- Blocages -A deux kilomètres à vol d’oiseau, sur des hauteurs verdoyantes donnant vue sur les Alpes, Pierre-Jean Duchêne, dont l’exploitation a été touchée par deux cas, refuse l’euthanasie de 70 de ses vaches, une mesure qu’il juge “drastique”.Des tracteurs et des véhicules décorés de banderoles “Stop aux massacres”, “Vaches gardées, paysans sauvés” bloquent tous les accès à sa ferme, où éleveurs, voisins et amis se relaient en nombre pour le soutenir depuis une semaine.”On n’est pas là pour se battre contre l’État, on est là pour essayer de défendre nos troupeaux”, insiste l’éleveur de 28 ans, repreneur de l’exploitation familiale, pour qui la “lutte” doit rester “calme”.Mercredi, la préfète de la Savoie Vanina Nicoli a condamné des “actes d’intimidation” à l’encontre des services vétérinaires sur deux exploitations et dénoncé des blocages “irresponsables” qui “participent à la propagation de la maladie”.Mais il n’y a pas eu de “développement sur d’autres animaux à ce jour”, argue Pierre-Jean Duchêne, qui attend inquiet les résultats des tests sur deux vaches pour, il l’espère, prouver la bonne santé du troupeau. En attendant, toutes sont “confinées” depuis trois semaines dans une grande étable équipée de ventilateurs.”Ce qui est déplorable, c’est que si on n’avait pas bloqué les accès de la ferme jeudi dernier, là vous verriez un bâtiment vide”, explique-t-il devant ses bêtes produisant du lait pour la raclette, la tomme et l’emmental.Il reproche aux services de l’Etat de ne pas avoir anticipé la maladie, déjà apparue ailleurs en Europe.Maladie virale, la dermatose nodulaire (DNC) conduit à “des pertes de production importantes” qui peuvent aller “jusqu’à la mort d’une partie du cheptel infecté” (environ 10%), explique le ministère de l’Agriculture. La maladie provoque notamment fièvre, chute de lactation, hypertrophie des ganglions lymphatiques et nodules sur la peau et les muqueuses.- “Dur à vivre” -Quelques centaines de mètres plus loin, la ferme de Claude Germain reste aussi en sursis: il a “sauvé” une trentaine de ses vaches qui devaient être euthanasiées vendredi matin, après un demi-tour surprise des services de l’Etat confrontés à un référé administratif et à la mobilisation de soutiens aux éleveurs, notamment la Coordination rurale. “Mais il y a toujours l’épée de Damoclès” car le troupeau reste concerné par la mesure, lâche l’éleveur, éprouvé par cette situation “très dure à vivre”.A 59 ans, ce Savoyard qui a travaillé toute sa vie sur son exploitation et ne connaît “rien d’autre” ne pourra pas reconstituer un nouveau troupeau, un travail de plusieurs années voire de générations pour améliorer la génétique et amortir les coûts.Plusieurs éleveurs de la commune d’Entrelacs (constituée de hameaux) ont déjà perdu leur cheptel. En Haute-Savoie, à Rumilly, une ferme qui refusait l’euthanasie de son troupeau s’est finalement résolue à cette mesure radicale après la détection d’un nouveau cas. “C’est évidemment extrêmement douloureux” car “c’est un travail de plusieurs générations qui s’en va”, a réagi sur place leur soutien Stéphane Gallel, porte-parole de la Confédération paysanne, qui dénonce les abattages systématiques.La FDSEA a salué de son côté une décision “responsable”, l’euthanasie totale restant la stratégie la plus “efficace” pour enrayer l’épizootie selon le syndicat.
“Epée de damoclès”: en Savoie, des éleveurs désemparés face à la dermatose nodulaire
“C’est sûr qu’on va y passer”: ses vaches sont vaccinées samedi contre la dermatose nodulaire qui prospère dans les deux Savoie, mais Benoît Mugnier redoute l’euthanasie de son cheptel si un cas est détecté, une épreuve déjà subie par d’autres éleveurs.C’est sur sa commune, à Entrelacs, que le premier cas de cette maladie contagieuse touchant les bovins et non transmissible à l’homme a été détecté le 29 juin, avant que celle-ci ne se propage rapidement.Au 17 juillet, 27 foyers ont été répertoriés en Savoie (17 uniquement à Entrelacs) et Haute-Savoie (10 sur 4 communes).Pour limiter la propagation, l’Etat a décrété l’euthanasie systématique de tout troupeau comptant une vache malade, suscitant colère et protestation chez des éleveurs concernés et une partie du monde agricole.Alors chaque jour Benoît Mugnier inspecte ses 30 vaches en s’attendant “au pire” : avec des mouches et des taons – la maladie se transmet par les insectes piquants – nombreux dans son étable, et sans possibilité d’installer un système de ventilation, il l’assure : “C’est sûr qu’on va y passer, on est cuits”. Comme 285.000 bovins dans le sud-est de la France, ses bêtes vont bénéficier de la campagne de vaccination lancée depuis vendredi, mais elles devront attendre 21 jours avant que la protection fasse totalement effet. Si un cas est détecté entre-temps et le met “au pied du mur”, “je ne sais pas comment je vais réagir, je n’en sais rien”, admet l’éleveur de 36 ans, qui vit de son atelier de transformation de lait.- Blocages -A deux kilomètres à vol d’oiseau, sur des hauteurs verdoyantes donnant vue sur les Alpes, Pierre-Jean Duchêne, dont l’exploitation a été touchée par deux cas, refuse l’euthanasie de 70 de ses vaches, une mesure qu’il juge “drastique”.Des tracteurs et des véhicules décorés de banderoles “Stop aux massacres”, “Vaches gardées, paysans sauvés” bloquent tous les accès à sa ferme, où éleveurs, voisins et amis se relaient en nombre pour le soutenir depuis une semaine.”On n’est pas là pour se battre contre l’État, on est là pour essayer de défendre nos troupeaux”, insiste l’éleveur de 28 ans, repreneur de l’exploitation familiale, pour qui la “lutte” doit rester “calme”.Mercredi, la préfète de la Savoie Vanina Nicoli a condamné des “actes d’intimidation” à l’encontre des services vétérinaires sur deux exploitations et dénoncé des blocages “irresponsables” qui “participent à la propagation de la maladie”.Mais il n’y a pas eu de “développement sur d’autres animaux à ce jour”, argue Pierre-Jean Duchêne, qui attend inquiet les résultats des tests sur deux vaches pour, il l’espère, prouver la bonne santé du troupeau. En attendant, toutes sont “confinées” depuis trois semaines dans une grande étable équipée de ventilateurs.”Ce qui est déplorable, c’est que si on n’avait pas bloqué les accès de la ferme jeudi dernier, là vous verriez un bâtiment vide”, explique-t-il devant ses bêtes produisant du lait pour la raclette, la tomme et l’emmental.Il reproche aux services de l’Etat de ne pas avoir anticipé la maladie, déjà apparue ailleurs en Europe.Maladie virale, la dermatose nodulaire (DNC) conduit à “des pertes de production importantes” qui peuvent aller “jusqu’à la mort d’une partie du cheptel infecté” (environ 10%), explique le ministère de l’Agriculture. La maladie provoque notamment fièvre, chute de lactation, hypertrophie des ganglions lymphatiques et nodules sur la peau et les muqueuses.- “Dur à vivre” -Quelques centaines de mètres plus loin, la ferme de Claude Germain reste aussi en sursis: il a “sauvé” une trentaine de ses vaches qui devaient être euthanasiées vendredi matin, après un demi-tour surprise des services de l’Etat confrontés à un référé administratif et à la mobilisation de soutiens aux éleveurs, notamment la Coordination rurale. “Mais il y a toujours l’épée de Damoclès” car le troupeau reste concerné par la mesure, lâche l’éleveur, éprouvé par cette situation “très dure à vivre”.A 59 ans, ce Savoyard qui a travaillé toute sa vie sur son exploitation et ne connaît “rien d’autre” ne pourra pas reconstituer un nouveau troupeau, un travail de plusieurs années voire de générations pour améliorer la génétique et amortir les coûts.Plusieurs éleveurs de la commune d’Entrelacs (constituée de hameaux) ont déjà perdu leur cheptel. En Haute-Savoie, à Rumilly, une ferme qui refusait l’euthanasie de son troupeau s’est finalement résolue à cette mesure radicale après la détection d’un nouveau cas. “C’est évidemment extrêmement douloureux” car “c’est un travail de plusieurs générations qui s’en va”, a réagi sur place leur soutien Stéphane Gallel, porte-parole de la Confédération paysanne, qui dénonce les abattages systématiques.La FDSEA a salué de son côté une décision “responsable”, l’euthanasie totale restant la stratégie la plus “efficace” pour enrayer l’épizootie selon le syndicat.