Narcotrafic et radicalisation: un 3e quartier de haute sécurité créé dans une nouvelle prison en Guyane

Après Vendin-le-Vieil et Condé-sur-Sarthe, un troisième quartier de haute sécurité sera construit d’ici à 2028 dans la prison qui doit sortir de terre à Saint-Laurent-du-Maroni, en Guyane, territoire gangréné par le narcotrafic et où règne une forte surpopulation carcérale.En déplacement sur place, le garde des Sceaux Gérald Darmanin a annoncé dimanche la création de ce quartier au sein de la prison de 500 places, attendue dans la deuxième ville la plus peuplée de la collectivité territoriale ultramarine.Ce nouveau centre pénitentiaire, qui vise à répondre à la surpopulation de la prison de Rémire-Montjoly, près de Cayenne, s’inscrit dans le cadre du projet de cité judiciaire prévu par le plan d’urgence des accords de Guyane signés en avril 2017. “J’ai décidé d’implanter en Guyane la troisième prison de haute sécurité de France. Soixante places, un régime carcéral extrêmement strict, et un objectif: mettre hors d’état de nuire les profils les plus dangereux du narcotrafic”, a déclaré le ministre au Journal du dimanche.Devant la presse, Gérald Darmanin a justifié ce nombre en mentionnant la présence, en Guyane, Guadeloupe et Martinique, de “49 narco-bandits” considérés comme “extrêmement dangereux”.  “Il faut que les citoyens ultramarins aient la même sécurité que les citoyens hexagonaux”, a-t-il argué.    “Quinze places” seront également “dédiées aux islamistes/radicalisés” condamnés pour terrorisme jihadiste, a précisé son cabinet à l’AFP samedi.Le Mouvement de décolonisation et d’émancipation sociale a critiqué les annonces du ministre, l’accusant de vouloir “désengorger les prisons françaises surchargées et éloigner de Paris les grands bandits”. “La Guyane n’a pas vocation à accueillir les criminels et terroristes de la France hexagonale”, a dénoncé, dans un communiqué, la collectivité territoriale de Guyane.   “Cet espace n’est pas le lieu où nous devons faire revenir des prisonniers déportés dans l’ouest. Cette page de l’Histoire est tournée et j’espère qu’elle ne reviendra pas”, a asséné Sophie Charles, maire sans étiquette de Saint-Laurent du Maroni, dans un discours prononcé devant M. Darmanin dans la matinée.- “Narco-département” -Ce nouveau quartier de haute sécurité devrait être le troisième à ouvrir après ceux des centres pénitentiaires de Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais) et Condé-sur-Sarthe (Orne). Gérald Darmanin souhaite y isoler d’ici à l’été les “cent plus gros narcotrafiquants” afin de les empêcher de poursuivre leur activité criminelle depuis leur cellule.Or la Guyane est devenue “un narco-département et un des principaux hubs” du trafic de cocaïne, selon une source interrogée par l’AFP en 2023. Au moins 20% de la cocaïne consommée en métropole en provient.Chaque année, des centaines de mules sont arrêtées à l’aéroport de Cayenne, les bagages ou l’estomac lestés de cocaïne sud-américaine. Les autorités estiment qu’une trentaine parviennent à embarquer sur chacun des vols quotidiens entre la Guyane et la métropole.Le cÅ“ur du trafic bat à Saint-Laurent du Maroni, cerné par le fleuve qui sépare la Guyane du Suriname sur 500 km. Faute d’école ou d’emploi, beaucoup de ses 50.000 habitants cèdent souvent à l’argent facile généré par ce trafic.C’est également l’ancien port d’entrée du bagne où débarquaient les forçats venus de métropole, de 1850 à 1938.”La symbolique qui consiste à installer en Guyane une prison pour des non-Guyanais et +les plus dangereux+ est extrêmement problématique parce qu’on voit bien la référence historique au bagne de Cayenne”, a déploré, sur BFMTV, Marine Tondelier, secrétaire nationale des Ecologistes.Interrogé sur ce point, M. Darmanin s’est agacé, appelant à “éviter les comparaisons qui sont une insulte à la République”.  “Créer une prison supplémentaire de haute sécurité, (…) on en a besoin, on a un narcotrafic (…) qui prend sa racine pas seulement dans l’Hexagone mais par des flux internationaux dont certains passent par l’Amérique du Sud, par la Guyane”, a réagi sur Franceinfo le Haut-commissaire au Plan Clément Beaune.”Je ne suis pas du tout hostile sur le principe à ce genre de propositions”, a estimé pour sa part sur France 3 Nicolas Mayer-Rossignol, maire PS de Rouen, avant d’ajouter: “Est-ce que ce sera suffisant pour résoudre le phénomène et la gangrène du narcotrafic? Absolument pas.”Selon le JDD, le permis de construire de ce bâtiment situé sur un terrain de plusieurs dizaines d’hectares et d’un coût de 400 millions d’euros est en passe d’être signé par le préfet.Cette cité doit aussi comprendre un tribunal judiciaire, un service pénitentiaire d’insertion et de probation ainsi que des locaux de la direction de la protection judiciaire de la jeunesse.La Guyane enregistre une forte surpopulation carcérale, avec une densité de 134,7%, selon les chiffres du ministère de la Justice au 1er juin 2024.Dimanche, M. Darmanin a évoqué la possibilité de créer d’autres quartiers de haute sécurité, notamment dans le sud de la France. Il a également fait part de “renforts de magistrats et d’assistants de justice extrêmement importants” en Guyane, qu’il doit annoncer lundi à Cayenne.hdu-abo-gr-fro-gbh-sl/jco

Le mégaprojet de loi de Trump “en bonne voie” au Congrès, assure un chef républicain

Le colossal projet de loi budgétaire vivement souhaité par Donald Trump est “en bonne voie” pour être adopté au Congrès, a affirmé dimanche le chef républicain Mike Johnson, malgré le malaise voire la colère de certains élus de son camp.Le plan est de voir le texte arriver dans l’hémicycle “d’ici la fin de la semaine”, a ainsi affirmé le président de la Chambre des représentants à l’émission Fox News Sunday.Donald Trump pousse les parlementaires à faire vite pour adopter cette “grande et belle loi”, comme il la décrit, surtout afin de concrétiser l’extension des crédits d’impôt de son premier mandat, qui arrivent à expiration à la fin de l’année.Selon une commission indépendante du Congrès, une telle extension accompagnée d’autres mesures fiscales entraînerait une hausse de plus de 4.800 milliards de dollars du déficit de l’Etat fédéral au cours de la prochaine décennie.Pour la compenser en partie, les républicains comptent effectuer des coupes claires dans certaines dépenses, en particulier Medicaid, l’assurance santé dont plus de 70 millions d’Américains aux revenus modestes dépendent.Mais dans le camp républicain, pourtant majoritaire dans les deux chambres du Congrès, le conflit ouvert entre différentes factions menace de retarder le processus.Du côté de l’aile modérée, on craint que d’importantes coupes dans Medicaid fassent peser un risque électoral trop élevé avant les élections législatives de mi-mandat, en novembre 2026.Pour une partie de l’aile ultraconservatrice, qui prône une réduction du déficit, ces coupes au contraire ne vont pas assez loin.Plusieurs élus conservateurs ont réussi à faire dérailler temporairement le processus vendredi en votant contre le texte lors de l’examen devant la commission du budget.”Nous n’aimons pas les écrans de fumée, nous voulons de vraies coupes”, a lancé devant la presse l’un d’entre eux, l’élu républicain Ralph Norman.Le “speaker” Mike Johnson tente depuis de convaincre les élus réfractaires.”C’est la plus grande réduction des dépenses de ces trois dernières décennies”, a-t-il encore argumenté sur Fox dimanche.La commission doit débattre à nouveau du texte dimanche tard dans la soirée, avec l’espoir à droite qu’il sera cette fois-ci adopté. Même s’il passe ce premier écueil, la bataille sera loin d’être terminée puisque les sénateurs républicains ont déjà fait part de leur volonté d’effectuer des changements majeurs quand le projet atteindra la chambre haute.Au grand dam de Donald Trump, qui voit la perspective d’une victoire législative de prestige s’éloigner à court terme.

De retour en Autriche, JJ fêté pour sa victoire à l’Eurovision

Le jeune artiste autrichien JJ, grand vainqueur de l’Eurovision, a été reçu dimanche en héros national à sa sortie d’avion à Vienne, où des centaines de fans lui ont réservé un comité d’accueil digne de son exploit.Il est arrivé bouquet de roses rouges à la main, grand sourire, brandissant sa coupe sous les applaudissements et ovations de la foule qui a débordé les cordons de sécurité.”Merci à tous d’être venus. Merci d’y avoir cru et d’être aussi bienveillants avec moi”, a-t-il lancé, visiblement ému, devant une assistance enthousiaste venue avec des ballons en forme de coeur, drapeaux arc-en-ciel et messages de remerciements. Une sono avait été installée dans le hall des arrivées, rejouant la chanson qui a valu au contre-ténor son sacre, “Wasted love”.”J’ai regardé les réactions” sur les réseaux sociaux et “tout le monde était estomaqué par sa voix, en Amérique, en Australie, partout”, raconte Samira Kalmar, 52 ans, qui dit n’avoir jamais douté de sa victoire.Barbara Mayer, 53 ans, accompagnée de ses deux filles, salue elle aussi cet artiste qui a épaté l’Europe, propulsant des aigus de soprano entre deux refrains de ballade avant de culminer en envolée techno. “L’opéra, cela a rappelé Vienne aux gens, mais il y avait aussi une composante moderne et une bonne mise en scène”, décrit-elle.JJ – Johannes Pietsch à la ville – aura les honneurs lundi de la chancellerie, où Christian Stocker le recevra dans la matinée après avoir salué la veille sa “magnifique réussite”.”Performance parfaite”, “moment historique”, “mise en scène audacieuse” en noir et blanc: la presse du pays alpin ne tarit pas d’éloges à l’égard du prodige austro-philippin de 24 ans qui s’est imposé à Bâle, en Suisse, lors de la 69e édition du concours. “Le triomphe est impeccable”, se réjouit le tabloïd Krone Zeitung, rappelant le succès il y a onze de la drag-queen barbue Conchita Wurst à Copenhague.Pour le quotidien Der Standard, la qualité du titre y est pour beaucoup: il “combine virtuosité et originalité sur toute une gamme d’émotions allant des fragiles murmures à l’explosion extatique”, s’enflamme le journal. – “Vienne est prête” -A peine JJ atterri, tout le pays pense déjà à l’après. Car il va falloir maintenant reprendre le flambeau à la Suisse pour organiser le concours en 2026.”Vienne est prête”, selon son maire social-démocrate Michael Ludwig, qui garde un bon souvenir de la grande fête pour la tolérance en 2015.Mais plusieurs villes, comme Innsbruck, dans le Tyrol, sont aussi sur les rangs, d’autant que Bâle a démontré que le concours ne devait pas toujours avoir lieu dans une capitale. Au sein de la radio-télévision publique ORF, on sent poindre une inquiétude face à ce show coûteux alors qu’elle est soumise à une cure d’amaigrissement, car les finances ne sont pas au beau fixe en Autriche.  En Suisse, la facture a été estimée à plusieurs dizaines de millions d’euros, dont les coûts se partagent entre la télévision publique, la ville d’accueil et d’éventuels autres partenaires.Mais le gouvernement autrichien s’est voulu rassurant, le ministre de la Culture et des médias Andreas Babler se disant certain qu’une “solution sera trouvée” pour organiser ce rassemblement. D’autant que les retombées sont “une chance gigantesque”, de l’avis de la secrétaire d’Etat au tourisme Elisabeth Zehetner, des centaines de milliers de personnes étant venues à Bâle.Alors que le pays de Mozart célèbre cette année le 200e anniversaire de la naissance du roi de la valse Johann Strauss II, le retour de l’Eurovision devrait dépoussiérer son image très classique de pays de la musique. Conchita Wurst avait déjà apporté sa pierre. Et cassé les clichés sur une Autriche conservatrice, attachée à ses traditions plus qu’à l’innovation. 

Le cheval Diamond Carl remporte le Grand Steeple-Chase de Paris

Le cheval Diamond Carl, un hongre âgé de 7 ans, monté par Clément Lefebvre a remporté facilement dimanche à Auteuil le Grand Steeple-Chase de Paris 2025, une course marathon de six kilomètres, après avoir franchi les 23 obstacles du parcours en un peu plus de 7 minutes, privant le favori Gran Diose d’un rare doublé.Quatorze sauteurs d’exception, sélectionnés pour leur endurance et leur impressionnant coup de saut, se sont élancés dans un terrain très souple acclamés par une foule de spectateurs. Clément Lefebvre qui avait remporté le Grand Steeple-Chase l’an dernier sur Gran Diose a remplacé au dernier moment le jockey Bertrand Lestrade après une chute la semaine dernière.Clément Lefebvre, 28 ans, signe un doublé dans cette épreuve mythique.Attentiste en 6e position sur une grande partie du parcours dans un peloton mené par Gran Diose et Goliath du Rheu, il a franchi sans difficulté la rivière des tribunes et les autres obstacles, puis s’est détaché sur le plat et s’est imposé de six longueurs.”C’est fait ! C’est Grandiose. J’ai une grande pensée pour Bertrand. La victoire elle lui revient parce qu’il m’a donné énormément de conseils qui m’ont été précieux durant le parcours”, a dit Clément Lefebvre au micro d’Equidia.Pour l’entraîneur de Diamond Carl François Nicolle la chance a enfin tourné avec cette victoire après plusieurs années en quête d’un sacre. Cette fois, “C’est fait ! Merci tout le monde! ” a-t-il lancé.Grâce à cette victoire le nouveau roi d’Auteuil en steeple à la robe baie a rapporté à ses propriétaires, la famille Papot, les 405.000 euros promis au vainqueur sur les 900.000 euros d’allocation totale.La deuxième place est revenue au seul cheval âgé de 5 ans de la course, Kolokico monté par le britannique James Reveley.”Je suis très fier de mon cheval, il a eu un super comportement sur la distance. Il n’a pas de changement de vitesse, c’est pour ça que l’on est battu”, a déclaré James Reveley.Grandeur Nature piloté par Gaëtan Masure, deuxième en 2024, a perdu un rang cette année finissant troisième.Quant au favori Gran Diose confié à Thomain Beaurain et entrainé par l’anglaise Louisa Carberry, il a pris la 5e place derrière l’outsider Toscana du Berlais (4e).”Peut être que le fait d’avoir eu moins de travail à l’entrainement nous coûte la fin de sa course”, a analysé Louisa Carberry.De plus, “il a été devant dans une course sans rythme et n’était peut être pas dans un bon jour…”, a-t-elle ajouté.

Cannes: Wes Anderson et son casting XXL entrent en scène

Nouvelle pluie de stars sur la Croisette. Le cinéaste dandy Wes Anderson propulse dimanche son casting XXL (Benicio del Toro, Scarlett Johansson, Tom Hanks…) dans la course à la Palme d’or à Cannes, où Nicole Kidman a déploré la sous-représentation des réalisatrices dans le 7e art.Avec “The Phoenician Scheme”, qui compte également au casting son grand ami Bill Murray et la fille de Kate Winslet, Mia Threapleton, le réalisateur américain narre les mésaventures décalées d’un magnat de l’armement, familier des crashs d’avion, qui se cherche une héritière.Maître de l’absurde, le cinéaste pourrait de nouveau débarquer avec son bus rempli de stars à Cannes, où ses précédents films “The French Dispatch” et “Asteroid City” avaient déjà eu les honneurs de la compétition. Pratiquement arrivée à mi-parcours, la course aux prix a aussi vu “L’Agent secret” du Brésilien Kleber Mendonça Filho, seul film sud-américain de la compétition, prendre le départ.Le cinéaste, qui avait décroché le prix du jury à Cannes en 2019 avec “Bacurau”, plonge dans la période de la dictature militaire brésilienne en suivant la traque d’un homme au passé trouble. Pour cette montée des marches sous un soleil radieux, le tapis rouge cannois s’est brièvement transformé en piste de danse foulée par des percussionnistes et musiciens brésiliens.- Place aux femmes -La Croisette a également résonné d’un appel de la mégastar Nicole Kidman à faire plus de place aux femmes, elle qui s’était engagée il y a huit ans à travailler avec une cinéaste tous les 18 mois.A l’époque, il y avait “une telle disparité en termes de choix” entre cinéastes hommes et femmes, s’est elle rappelée en recevant le 10e prix “Women in Motion” du groupe de luxe Kering. “Il n’y avait tout simplement pas suffisamment de noms”, a-t-elle estimé. Les choses ont avancé, a salué l’actrice américano-australienne, notamment à Cannes où le festival renoue cette année avec son record de réalisatrices en lice pour la Palme d’or (sept sur 22).Mais, selon Nicole Kidman, la proportion de films réalisés par des femmes parmi les succès au box-office reste “incroyablement faible”.A l’affiche de “Die, My Love” de l’Ecossaise Lynne Ramsay, en lice pour la Palme d’or, Jennifer Lawrence a, elle, balayé l’idée que sa maternité puisse pénaliser son travail.”Pour devenir acteur ou actrice, je vous conseille de faire des enfants!”, a même lancé la star oscarisée, assurant qu’avoir eu deux enfants a “changé (son) potentiel de créativité”.Dans ce film, l’Américaine campe une mère sombrant dans la folie sous les yeux de son conjoint incarné par le Britannique Robert Pattinson. – Curiosités -Hors compétition, plusieurs curiosités attendaient les festivaliers.Ancienne présidente du jury cannois, l’actrice française Isabelle Huppert est venue présenter “La Femme la plus riche du monde”, où elle incarne la multimilliardaire Liliane Bettencourt, décédée en 2017. En 2007, l’ancienne actionnaire principale de L’Oréal avait été victime d’un abus de faiblesse dans une retentissante affaire politico-judiciaire en France.La journée marquait aussi la projection, dans la section Un certain regard, de “My Father’s Shadow”, premier film nigérian sélectionné à Cannes, et de “Pillion”, touchante histoire d’amour homosexuelle et de découverte de soi dans le milieu des “bikers”.La 78e édition du Festival s’achèvera le 24 mai avec la remise de la Palme d’or, décrochée l’année dernière par l’Américain Sean Baker pour “Anora”. 

Cannes: Wes Anderson et son casting XXL entrent en scène

Nouvelle pluie de stars sur la Croisette. Le cinéaste dandy Wes Anderson propulse dimanche son casting XXL (Benicio del Toro, Scarlett Johansson, Tom Hanks…) dans la course à la Palme d’or à Cannes, où Nicole Kidman a déploré la sous-représentation des réalisatrices dans le 7e art.Avec “The Phoenician Scheme”, qui compte également au casting son grand ami Bill Murray et la fille de Kate Winslet, Mia Threapleton, le réalisateur américain narre les mésaventures décalées d’un magnat de l’armement, familier des crashs d’avion, qui se cherche une héritière.Maître de l’absurde, le cinéaste pourrait de nouveau débarquer avec son bus rempli de stars à Cannes, où ses précédents films “The French Dispatch” et “Asteroid City” avaient déjà eu les honneurs de la compétition. Pratiquement arrivée à mi-parcours, la course aux prix a aussi vu “L’Agent secret” du Brésilien Kleber Mendonça Filho, seul film sud-américain de la compétition, prendre le départ.Le cinéaste, qui avait décroché le prix du jury à Cannes en 2019 avec “Bacurau”, plonge dans la période de la dictature militaire brésilienne en suivant la traque d’un homme au passé trouble. Pour cette montée des marches sous un soleil radieux, le tapis rouge cannois s’est brièvement transformé en piste de danse foulée par des percussionnistes et musiciens brésiliens.- Place aux femmes -La Croisette a également résonné d’un appel de la mégastar Nicole Kidman à faire plus de place aux femmes, elle qui s’était engagée il y a huit ans à travailler avec une cinéaste tous les 18 mois.A l’époque, il y avait “une telle disparité en termes de choix” entre cinéastes hommes et femmes, s’est elle rappelée en recevant le 10e prix “Women in Motion” du groupe de luxe Kering. “Il n’y avait tout simplement pas suffisamment de noms”, a-t-elle estimé. Les choses ont avancé, a salué l’actrice américano-australienne, notamment à Cannes où le festival renoue cette année avec son record de réalisatrices en lice pour la Palme d’or (sept sur 22).Mais, selon Nicole Kidman, la proportion de films réalisés par des femmes parmi les succès au box-office reste “incroyablement faible”.A l’affiche de “Die, My Love” de l’Ecossaise Lynne Ramsay, en lice pour la Palme d’or, Jennifer Lawrence a, elle, balayé l’idée que sa maternité puisse pénaliser son travail.”Pour devenir acteur ou actrice, je vous conseille de faire des enfants!”, a même lancé la star oscarisée, assurant qu’avoir eu deux enfants a “changé (son) potentiel de créativité”.Dans ce film, l’Américaine campe une mère sombrant dans la folie sous les yeux de son conjoint incarné par le Britannique Robert Pattinson. – Curiosités -Hors compétition, plusieurs curiosités attendaient les festivaliers.Ancienne présidente du jury cannois, l’actrice française Isabelle Huppert est venue présenter “La Femme la plus riche du monde”, où elle incarne la multimilliardaire Liliane Bettencourt, décédée en 2017. En 2007, l’ancienne actionnaire principale de L’Oréal avait été victime d’un abus de faiblesse dans une retentissante affaire politico-judiciaire en France.La journée marquait aussi la projection, dans la section Un certain regard, de “My Father’s Shadow”, premier film nigérian sélectionné à Cannes, et de “Pillion”, touchante histoire d’amour homosexuelle et de découverte de soi dans le milieu des “bikers”.La 78e édition du Festival s’achèvera le 24 mai avec la remise de la Palme d’or, décrochée l’année dernière par l’Américain Sean Baker pour “Anora”. 

À Strasbourg, une saison porteuse d’espoirs malgré un sprint final manqué

Plombé par un sprint final raté, Strasbourg espère une victoire de Paris en Coupe de France pour disputer les barrages de Ligue Conférence au terme d’une saison prometteuse où le club alsacien a déjoué les pronostics.Au bout d’une saison très enthousiasmante, une grande déception. La défaite face au Havre (3-2) à l’ultime minute samedi soir, dans un Stade de la Meinau douché, a éjecté les Strasbourgeois des places européennes.Du moins pour l’instant: ils accéderont aux barrages d’accession à la Ligue Conférence en cas de victoire de Paris face à Reims en finale de la Coupe de France samedi. “J’aurai mon maillot du PSG pour la finale, désolé pour Reims”, a même glissé, non sans humour, l’entraîneur Liam Rosenior.Mais, loin de le faire rire, cette fin de saison lui laisse “un goût d’inachevé” car elle constitue “une immense déception”. Celle d’avoir manqué la Ligue des champions et même la Ligue Europa à cause de ce revers et de celui, la semaine précédente, à Angers (2-1), deux clubs jouant le maintien, le tout après avoir battu… Paris.”Ça va être difficile à digérer mais je reste fier de notre saison, nuançait Liam Rosenior au soir du match. Il ne faut pas tout jeter.”- Deuxième partie de saison canon -Car le Racing aura été la surprise de cette saison, la première du Britannique sur le banc. Avec sous ses ordres le plus jeune effectif des cinq grands championnats européens (environ 21 ans de moyenne d’âge), Rosenior, lui-même seulement âgé de 40 ans, a réussi à mettre en place une équipe solide, très intense et talentueuse.Ainsi, le buteur Emanuel Emegha (22 ans), le milieu de terrain Andrey Santos (21 ans), l’ailier Dilane Bakwa (22 ans) ou encore le gardien Djordje Petrovic (25 ans) ont tous éclos aux yeux de la Ligue 1 au sein d’un système qui a permis à d’autres joueurs de se montrer.Au-delà des résultats et du jeu proposé, cette équipe a véhiculé une joie de vivre rafraîchissante pour le plus grand bonheur de Rosenior. “Je veux que lorsqu’on regarde mon équipe, on puisse voir qu’elle aime jouer au football, disait-il dans un entretien à l’AFP fin mars. Il ne faut jamais empêcher les joueurs d’être créatifs. (…) Le football, c’est de l’art, des schémas, une forme d’expression, de l’émotion…”Tout s’est accéléré lors de la deuxième partie de la saison, où Strasbourg a été la deuxième meilleure équipe derrière le champion parisien.”Je m’y attendais!, assurait encore Rosenior. Je n’ai eu que deux semaines de présaison avec l’équipe. Il m’a fallu mettre en pratique une toute nouvelle façon de jouer. Mes idées sont très différentes des autres.”- L’envol du projet BlueCo -Cette saison aura donc été celle du décollage pour le projet de BlueCo, consortium d’investisseurs américains devenu actionnaire majoritaire du club il y a deux ans.Après un an de tâtonnement conclu à une quelconque treizième place sous les ordres de Patrick Vieira, le club alsacien s’est invité parmi les meilleurs du championnat, avant, peut-être de perdre certains de ses meilleurs éléments.Cette épopée aura parfois eu une résonance inhabituelle au Stade de la Meinau, théâtre d’une bataille idéologique entre les Ultras, contre la multipropriété et en grève d’encouragements durant le premier quart d’heure de chaque match, et d’autres supporters, qui répondaient à ce mouvement de contestation par des sifflets.Il faudra atteindre samedi soir, puis, en cas de victoire parisienne, d’éventuels barrages d’accession à la C4, pour savoir si l’objectif de compétition européenne fixé en début d’exercice aura été rempli. Quoi qu’il arrive, le club “va apprendre de tout ça et revenir plus fort”, promet déjà Rosenior.

Elections à Buenos Aires: test pour Milei dans la guerre des droites

Quelque 2,5 millions d’électeurs de Buenos Aires votaient dimanche pour leur “Parlement”, un scrutin local mais à valeur de test pour l’hégémonie à droite, où la force “libertarienne” montante du président Javier Milei défie le courant conservateur classique.Les Porteños renouvellent 30 des 60 membres de l’assemblée de la capitale, gouvernée par le PRO de l’ex-président (2015-2019) Mauricio Macri, toujours chef de file de la droite conservatrice classique dans le pays. Et cousin de l’actuel maire de Buenos Aires, Jorge Macri.L’élection, dominée par des enjeux locaux (sécurité, logement…), a pris cette année un relief national, avec la lutte croissante  entre le PRO et la Libertad Avanza (LLA), le parti de Milei, pour l’électorat de droite, en vue des législatives –nationales, celles-là– de mi-mandat en octobre.Si le scrutin de dimanche ne saurait préfigurer la tendance d’octobre, Buenos Aires votant différemment du pays, il devrait augurer de qui domine désormais à droite face au péronisme (centre-gauche). Et mesurer si  Javier Milei parvient à ancrer une force politique, au-delà de sa personne.Le président, en fonction depuis 18 mois, s’est d’ailleurs investi en personne dans la campagne de Buenos Aires, en soutien de la tête de liste LLA, l’un de ses fidèles, le porte-parole présidentiel Manel Adorni.Du PRO et de LLA, “celui qui devancera l’autre (à Buenos Aires) le devancera au niveau national”, prédit pour l’AFP le politologue Andres Malamud.Les parti de Milei et de Macri, pourtant alliés au niveau national mais concurrents localement, sont entrés dans une rivalité de plus en plus ouverte, avec échanges d’invectives, coups bas et débauchages. Ainsi la ministre de la Sécurité Patricia Bullrich, qui fut candidate du PRO contre Milei à la présidentielle de 2023, puis passée au gouvernement au nom de l’alliance, vient de rejoindre officiellement le parti du président.Dimanche, Javier Milei a qualifié Mauricio Macri de “pleurnichard”, après que celui-ci a protesté contre la diffusion sur X d’une video réalisée avec l’intelligence artificielle, où un faux Macri appelle au dernier moment à voter pour le candidat de Milei.La division à droite pourrait faire le jeu du centre-gauche soutenu par le péronisme, la liste de Leandro Santoro, donné en tête dans plusieurs sondages. Sans nécessairement faire basculer le rapport de forces global à Buenos Aires, bastion de droite depuis 2007.