A République, des militants de gauche contre le RN et pour “soutenir la justice”

Décidés à “se faire entendre jusqu’à la place Vauban” où le RN tient son meeting de soutien à Marine Le Pen, quelques milliers de sympathisants de gauche se sont retrouvés place de la République dimanche pour dénoncer les attaques contre la justice. “Marine, quand on fait une bêtise, on est puni”, clame une pancarte tenue par une petite fille sous le soleil printanier.”Qui jugeait les juges trop laxistes ? Et prônait l’inéligibilité à vie ? La Marine sombre dans le déni”, fustige une autre affiche dans la petite foule installée autour de la statue de la République, répondant à l’appel des Ecologistes et de LFI.”Je suis venu pour soutenir la justice, la juge qui est sous protection policière. Il y a eu des attaques contre l’Etat de droit et pas que de la part du RN”, explique à l’AFP Olivier Péant, 43 ans, pas encarté. Mais “c’est dommage car il y a peu de monde”.Les organisateurs ont annoncé 15.000 participants, une source policière a évoqué 3.000 personnes. Parmi elles, Thomas Le Faouder, un sympathisant de gauche pas encarté, entend “soutenir la République de façon générale et plus particulièrement contre l’extrême droite”. En écho, Marie, 62 ans, espère “un sursaut”, inquiète “pour (ses) petits enfants avec cette montée des extrêmes un peu partout”.- “Vrai visage” du RN -Au lendemain de la condamnation de Marine Le Pen pour détournement de fonds publics, lundi en première instance, qui l’empêche à ce stade de concourir à la présidentielle 2027 en raison de l’application immédiate d’une inéligibilité de cinq ans, le RN avait riposté en dénonçant une “tyrannie des juges”. Le RN montre “son “vrai visage”, celui d’un parti “dangereux pour la démocratie”, qui “menace y compris les juges quand les décisions prises par la justice ne leur convient pas”, a dénoncé devant la presse le coordinateur de la France insoumise, Manuel Bompard.”On a entendu pendant longtemps le Rassemblement national nous dire nous, on est mains propres têtes hautes et aujourd’hui sont mains sales et tête basse”, a-t-il renchéri sur scène, micro en main. Face au meeting organisé par le RN, “il était impossible pour nous que cela ne donne pas lieu à une riposte populaire et aujourd’hui c’est la première étape de cette réaction”, a-t-il lancé, en évoquant une mobilisation le 1er mai.Samedi prochain, une autre mobilisation pour la défense de l’Etat de droit est prévue “partout en France”, à l’initiative cette fois d’associations et de syndicats (SOS Racisme, CGT, LDH), alors que ce premier rassemblement politique a peiné à mobiliser au-delà des écologistes et des insoumis, PS et PCF notamment ayant décliné. – “Chacun sa sensibilité” -Marine Tondelier, secrétaire nationale des Écologistes, a admis devant la presse ne “pas comprendre complètement les arguments pour ne pas être là” de la part des socialistes. Mais “la gauche et les écolos, on n’est pas une caserne, chacun a sa sensibilité”, dit-elle, en préférant garder ses banderilles pour les représentants de l’extrême droite qui “prennent comme modèle Donald Trump”.Iris Besnainou, manifestante “non affiliée”, se dit évidemment “attentive à qui appelle au rassemblement, mais j’avais surtout envie qu’il y en ait un”: “On a peur de ce qui est en train de se passer, on n’en dort pas la nuit (…). Si je peux, je retournerai manifester dans une semaine”, dit-elle.Les discours ont duré environ une heure devant une assemblée où s’est glissé au début le leader insoumis Jean-Luc Mélenchon, sans prendre la parole. Au milieu des étendards de toutes les couleurs, celles des écologistes, des insoumis, du NPA ou le bleu-blanc-rouge national, les drapeaux palestiniens sont devenus de plus en plus nombreux, alors qu’une manifestation pour Gaza était prévue dans la foulée, place de la République. cko-jdy-alu-sm/spi

Turquie: le principal parti de l’opposition veut des élections “au plus tard en novembre”

Le chef du principal parti d’opposition en Turquie, à la tête duquel il a été reconduit dimanche lors d’un congrès exceptionnel, a appelé à la tenue d’élections anticipées “au plus tard en novembre”, après dix jours de contestation dans le pays déclenchés par l’arrestation du maire d’Istanbul.”En novembre au plus tard, tu viendras affronter notre candidat. (…) Nous t’invitons à en appeler une fois de plus à la volonté du peuple, car la plus grande motion de censure de l’histoire aboutira à ceci. Nous te défions. Nous voulons notre candidat à nos côtés et notre urne devant nous”, a déclaré Özgür Özel, le président du CHP (Parti républicain du peuple, social démocrate) en s’adressant au président turc Recep Tayyip Erdogan.Seul candidat à la direction du parti, M. Özel a été reconduit avec 1.171 votes sur 1.276 exprimés.Le congrès exceptionnel est pour le CHP l’occasion d’une “démonstration de force”, en réunissant des foules à Ankara, analyse Eren Aksoyoglu, expert en communication politique.M. Özel avait invité cette semaine “tous les citoyens, qu’ils aient ou non voté pour le CHP”, à se rassembler devant la salle du congrès dimanche.Par le biais des rassemblements et en confirmant son leader, le parti espère contrer de nouvelles pressions politiques et judiciaires, après la destitution et arrestation de sept maires de sa formation, dont le maire d’Istanbul, Ekrem Imamoglu, le 19 mars.- Large victoire aux municipales -Dénonçant un “coup d’Etat”, le CHP a entraîné des dizaines de milliers de gens dans les rues d’Istanbul et de nombreuses autres villes du pays dans les jours qui ont suivi l’arrestation de M. Imamoglu, investi depuis, comme prévu, comme candidat du parti à la prochaine présidentielle.Près de 1.900 personnes, dont des étudiants et des journalistes, ont été arrêtées depuis le début du mouvement.”Quand les gros radis seront sortis du sac, ils n’oseront même pas regarder leurs proches dans les yeux, et encore moins la nation”, a lancé fin mars Recep Tayyip Erdogan, suggérant que de nouvelles enquêtes pourraient s’abattre sur le CHP.Selon des médias turcs, les autorités cherchent à décapiter la direction du CHP, un an après la large victoire de l’opposition aux élections municipales.”Ce congrès est une occasion d’afficher notre sa solidarité avec le maire d’Istanbul et les étudiants arrêtés”, a affirmé à l’AFP Safi Karayalçin, délégué d’Istanbul du CHP.”Le maire d’Istanbul est injustement en prison, tout comme les autres maires et les membres du conseil municipal arrêtés. Il n’y a plus de justice en Turquie”, a dénoncé de son côté Mustafa Arslan, délégué de Diyarbakir (sud-est).Le CHP est arrivé en tête des élections municipales en mars 2024 avec 37,8% des voies à travers le pays, remportant, en plus des métropoles comme Istanbul et Ankara qui lui étaient déjà acquises depuis 2019, des bastions de l’AKP, parti de M. Erdogan.- Opposition tenace -Conforté par sa réélection, Özgür Özel a annoncé la poursuite de la mobilisation.”Nous organiserons un rassemblement à Samsun dimanche prochain, et ensuite le 19 mai à Izmir (..) et un rassemblement nocturne tous les mercredis soir dans un quartier d’Istanbul”, a-t-il annoncé.Il a aussi affirmé que 7 millions de signatures ont été collectées jusqu’à présent dans la campagne du parti pour demander la libération du maire d’Istanbul.L’objectif est de collecter au moins autant de signatures que la moitié de 61,4 millions d’électeurs en Turquie, a précisé M. Özel.”Depuis l’arrestation d’Imamoglu, Özgur Özel a donné une image du CHP qui écoute la rue et qui mène une opposition tenace. Cette approche a du succès au sein du CHP et des électeurs”, estime Eren Aksoyoglu.”Ce n’est peut-être pas un orateur très charismatique, mais il est articulé, précis et très critique du pouvoir. La base du parti le connait bien, c’est un bon organisateur”, relève Berk Esen, professeur de Sciences politiques à l’université Sabanci d’Istanbul.”M. Özel est à la tête du CHP mais n’a pas encore entièrement endossé le rôle du leader. En poursuivant une opposition tenace contre M. Erdogan, il pourrait renforcer son leadership”, ajoute Eren Aksoyoglu.

Turquie: le principal parti de l’opposition veut des élections “au plus tard en novembre”

Le chef du principal parti d’opposition en Turquie, à la tête duquel il a été reconduit dimanche lors d’un congrès exceptionnel, a appelé à la tenue d’élections anticipées “au plus tard en novembre”, après dix jours de contestation dans le pays déclenchés par l’arrestation du maire d’Istanbul.”En novembre au plus tard, tu viendras affronter notre candidat. (…) Nous t’invitons à en appeler une fois de plus à la volonté du peuple, car la plus grande motion de censure de l’histoire aboutira à ceci. Nous te défions. Nous voulons notre candidat à nos côtés et notre urne devant nous”, a déclaré Özgür Özel, le président du CHP (Parti républicain du peuple, social démocrate) en s’adressant au président turc Recep Tayyip Erdogan.Seul candidat à la direction du parti, M. Özel a été reconduit avec 1.171 votes sur 1.276 exprimés.Le congrès exceptionnel est pour le CHP l’occasion d’une “démonstration de force”, en réunissant des foules à Ankara, analyse Eren Aksoyoglu, expert en communication politique.M. Özel avait invité cette semaine “tous les citoyens, qu’ils aient ou non voté pour le CHP”, à se rassembler devant la salle du congrès dimanche.Par le biais des rassemblements et en confirmant son leader, le parti espère contrer de nouvelles pressions politiques et judiciaires, après la destitution et arrestation de sept maires de sa formation, dont le maire d’Istanbul, Ekrem Imamoglu, le 19 mars.- Large victoire aux municipales -Dénonçant un “coup d’Etat”, le CHP a entraîné des dizaines de milliers de gens dans les rues d’Istanbul et de nombreuses autres villes du pays dans les jours qui ont suivi l’arrestation de M. Imamoglu, investi depuis, comme prévu, comme candidat du parti à la prochaine présidentielle.Près de 1.900 personnes, dont des étudiants et des journalistes, ont été arrêtées depuis le début du mouvement.”Quand les gros radis seront sortis du sac, ils n’oseront même pas regarder leurs proches dans les yeux, et encore moins la nation”, a lancé fin mars Recep Tayyip Erdogan, suggérant que de nouvelles enquêtes pourraient s’abattre sur le CHP.Selon des médias turcs, les autorités cherchent à décapiter la direction du CHP, un an après la large victoire de l’opposition aux élections municipales.”Ce congrès est une occasion d’afficher notre sa solidarité avec le maire d’Istanbul et les étudiants arrêtés”, a affirmé à l’AFP Safi Karayalçin, délégué d’Istanbul du CHP.”Le maire d’Istanbul est injustement en prison, tout comme les autres maires et les membres du conseil municipal arrêtés. Il n’y a plus de justice en Turquie”, a dénoncé de son côté Mustafa Arslan, délégué de Diyarbakir (sud-est).Le CHP est arrivé en tête des élections municipales en mars 2024 avec 37,8% des voies à travers le pays, remportant, en plus des métropoles comme Istanbul et Ankara qui lui étaient déjà acquises depuis 2019, des bastions de l’AKP, parti de M. Erdogan.- Opposition tenace -Conforté par sa réélection, Özgür Özel a annoncé la poursuite de la mobilisation.”Nous organiserons un rassemblement à Samsun dimanche prochain, et ensuite le 19 mai à Izmir (..) et un rassemblement nocturne tous les mercredis soir dans un quartier d’Istanbul”, a-t-il annoncé.Il a aussi affirmé que 7 millions de signatures ont été collectées jusqu’à présent dans la campagne du parti pour demander la libération du maire d’Istanbul.L’objectif est de collecter au moins autant de signatures que la moitié de 61,4 millions d’électeurs en Turquie, a précisé M. Özel.”Depuis l’arrestation d’Imamoglu, Özgur Özel a donné une image du CHP qui écoute la rue et qui mène une opposition tenace. Cette approche a du succès au sein du CHP et des électeurs”, estime Eren Aksoyoglu.”Ce n’est peut-être pas un orateur très charismatique, mais il est articulé, précis et très critique du pouvoir. La base du parti le connait bien, c’est un bon organisateur”, relève Berk Esen, professeur de Sciences politiques à l’université Sabanci d’Istanbul.”M. Özel est à la tête du CHP mais n’a pas encore entièrement endossé le rôle du leader. En poursuivant une opposition tenace contre M. Erdogan, il pourrait renforcer son leadership”, ajoute Eren Aksoyoglu.

Chassés des oliveraies tunisiennes, des migrants dans les limbes

En file indienne, pas résolu et matraque à la main, les gendarmes tunisiens s’engagent sur une piste qui serpente entre deux rangs d’oliviers. Devant eux, des migrants fuient tandis que leurs tentes brûlent.Impuissants, certains observent les volutes de fumée à quelques centaines de mètres. Cette semaine, les autorités ont lancé une énorme opération pour détruire leurs logements de fortune. “Je ne sais pas quoi faire”, lâche Bakayo Abdelkadeur, un Malien de 26 ans, deux couvertures usées sous le bras.Cela fait presque deux ans que des oliveraies de la région d’El Amra, dans le centre-est de la Tunisie, se sont transformées en camps informels pour des milliers de personnes originaires d’Afrique subsaharienne.Un sujet devenu explosif dans le pays sur fond d’une campagne virulente contre les migrants, la cohabitation avec les riverains étant difficile et les propriétaires terriens réclamant que les nouveaux venus soient chassés de leurs champs.La tension était montée en 2023, quand le président tunisien Kais Saied avait lancé que “des hordes de migrants subsahariens” menaçaient de “changer la composition démographique” du pays.En arrivant en Tunisie après avoir, pour beaucoup, traversé les déserts du Mali et de l’Algérie, les migrants rêvaient de rallier les côtes italiennes. C’était sans compter le verrouillage de la route maritime, qui les a bloqués sur le chemin de l’eldorado européen.La Tunisie a conclu en 2023 un “partenariat” avec l’Union européenne, prévoyant 255 millions d’euros d’aides financières dont près de la moitié pour lutter contre l’immigration irrégulière.- “Confus” -Benjamin Enna ramasse une cuillère et un sachet de jus en poudre, maigres restes du camp dit du “kilomètre 25”.Ce Nigérian de 29 ans voulait rejoindre son frère en Italie et dit avoir survécu à un naufrage en Méditerranée. Il dit qu’il voudrait retourner dans son pays, puis qu’il aimerait travailler en Tunisie mais qu’il va “de nouveau essayer” d’aller en Europe.”C’est confus dans ma tête”, admet-il. Si leurs projets diffèrent – rentrer chez eux ou tenter malgré les obstacles de rejoindre l’Europe – la plupart des migrants interrogés par l’AFP autour d’El Amra s’accordent sur une chose: ils veulent quitter la Tunisie au plus vite.”Nous avons beaucoup souffert”, raconte Camara Hassan, 25 ans, qui étudiait les relations internationales en Guinée et affirme avoir passé deux mois en prison en Tunisie.Le chemin vers l’Europe a beau sembler fermé, il ne perd pas espoir. “D’une manière ou d’une autre, nous irons quand même”, affirme-t-il.”Moi, je veux retourner en Côte d’Ivoire, mais l’OIM (l’Organisation internationale des migrations) est pleine”, explique un autre jeune homme avant de prendre la fuite à l’approche d’un véhicule de la Garde nationale.Visiblement harassée, une Camerounaise de 29 ans préférant rester anonyme dit sa tourmente.”C’est horrible”, affirme la jeune femme. “Ils nous traitent comme si on n’était pas des êtres humains”.- Nouveaux camps? -Le porte-parole de la Garde nationale, Houcem Eddine Jebabli, assure que le démantèlement s’est fait de manière “humaine”, soulignant que ses hommes n’ont pas eu recours au gaz lacrymogène.Interrogé sur le sort des migrants maintenant que leurs camps ont été détruits, le responsable a affirmé à l’AFP qu’une grande partie allait bénéficier de “retours volontaires”, tandis qu’une autre s’est “dispersée dans la nature”.Au 2 avril, l’OIM indique avoir déjà procédé à 1.740 retours volontaires, après quasiment 7.000 l’an passé, le triple de 2023.Cette opération coup de poing des autorités, à l’aide de dizaines de fourgons de police et de tracteurs, laisse sceptique Romdhane Ben Amor, de l’ONG Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES).Pour lui, il s’agit d’une tentative d'”éparpiller au maximum les migrants dans la nature pour calmer les tensions au sein de la population locale”.Une stratégie qui à son avis “ne réussira pas”. “Les migrants vont se rassembler et construire de nouveaux camps car ils n’ont pas d’abri”, soutient-il.Samedi, à quelques kilomètres d’El Amra, des migrants marchaient au bord de la route, en direction d’autres oliveraies.

Chassés des oliveraies tunisiennes, des migrants dans les limbes

En file indienne, pas résolu et matraque à la main, les gendarmes tunisiens s’engagent sur une piste qui serpente entre deux rangs d’oliviers. Devant eux, des migrants fuient tandis que leurs tentes brûlent.Impuissants, certains observent les volutes de fumée à quelques centaines de mètres. Cette semaine, les autorités ont lancé une énorme opération pour détruire leurs logements de fortune. “Je ne sais pas quoi faire”, lâche Bakayo Abdelkadeur, un Malien de 26 ans, deux couvertures usées sous le bras.Cela fait presque deux ans que des oliveraies de la région d’El Amra, dans le centre-est de la Tunisie, se sont transformées en camps informels pour des milliers de personnes originaires d’Afrique subsaharienne.Un sujet devenu explosif dans le pays sur fond d’une campagne virulente contre les migrants, la cohabitation avec les riverains étant difficile et les propriétaires terriens réclamant que les nouveaux venus soient chassés de leurs champs.La tension était montée en 2023, quand le président tunisien Kais Saied avait lancé que “des hordes de migrants subsahariens” menaçaient de “changer la composition démographique” du pays.En arrivant en Tunisie après avoir, pour beaucoup, traversé les déserts du Mali et de l’Algérie, les migrants rêvaient de rallier les côtes italiennes. C’était sans compter le verrouillage de la route maritime, qui les a bloqués sur le chemin de l’eldorado européen.La Tunisie a conclu en 2023 un “partenariat” avec l’Union européenne, prévoyant 255 millions d’euros d’aides financières dont près de la moitié pour lutter contre l’immigration irrégulière.- “Confus” -Benjamin Enna ramasse une cuillère et un sachet de jus en poudre, maigres restes du camp dit du “kilomètre 25”.Ce Nigérian de 29 ans voulait rejoindre son frère en Italie et dit avoir survécu à un naufrage en Méditerranée. Il dit qu’il voudrait retourner dans son pays, puis qu’il aimerait travailler en Tunisie mais qu’il va “de nouveau essayer” d’aller en Europe.”C’est confus dans ma tête”, admet-il. Si leurs projets diffèrent – rentrer chez eux ou tenter malgré les obstacles de rejoindre l’Europe – la plupart des migrants interrogés par l’AFP autour d’El Amra s’accordent sur une chose: ils veulent quitter la Tunisie au plus vite.”Nous avons beaucoup souffert”, raconte Camara Hassan, 25 ans, qui étudiait les relations internationales en Guinée et affirme avoir passé deux mois en prison en Tunisie.Le chemin vers l’Europe a beau sembler fermé, il ne perd pas espoir. “D’une manière ou d’une autre, nous irons quand même”, affirme-t-il.”Moi, je veux retourner en Côte d’Ivoire, mais l’OIM (l’Organisation internationale des migrations) est pleine”, explique un autre jeune homme avant de prendre la fuite à l’approche d’un véhicule de la Garde nationale.Visiblement harassée, une Camerounaise de 29 ans préférant rester anonyme dit sa tourmente.”C’est horrible”, affirme la jeune femme. “Ils nous traitent comme si on n’était pas des êtres humains”.- Nouveaux camps? -Le porte-parole de la Garde nationale, Houcem Eddine Jebabli, assure que le démantèlement s’est fait de manière “humaine”, soulignant que ses hommes n’ont pas eu recours au gaz lacrymogène.Interrogé sur le sort des migrants maintenant que leurs camps ont été détruits, le responsable a affirmé à l’AFP qu’une grande partie allait bénéficier de “retours volontaires”, tandis qu’une autre s’est “dispersée dans la nature”.Au 2 avril, l’OIM indique avoir déjà procédé à 1.740 retours volontaires, après quasiment 7.000 l’an passé, le triple de 2023.Cette opération coup de poing des autorités, à l’aide de dizaines de fourgons de police et de tracteurs, laisse sceptique Romdhane Ben Amor, de l’ONG Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES).Pour lui, il s’agit d’une tentative d'”éparpiller au maximum les migrants dans la nature pour calmer les tensions au sein de la population locale”.Une stratégie qui à son avis “ne réussira pas”. “Les migrants vont se rassembler et construire de nouveaux camps car ils n’ont pas d’abri”, soutient-il.Samedi, à quelques kilomètres d’El Amra, des migrants marchaient au bord de la route, en direction d’autres oliveraies.

Cyclisme: le Slovène Tadej Pogacar remporte son deuxième Tour des Flandres

Le Slovène Tadej Pogacar a remporté dimanche son deuxième Tour des Flandres en s’imposant en solitaire avec 1:01 d’avance sur le Danois Mads Pedersen et le Néerlandais Mathieu van der Poel.Déjà vainqueur du Ronde en 2023, Pogacar a multiplié les accélérations dans les cinquante derniers kilomètres avant de partir seul dans le troisième passage du Vieux Quaremont, à 18 km de l’arrivée à Audenaarde.Le champion du monde a creusé son avance sur le groupe de quatre poursuivants dans le final rectiligne, malgré le vent de face, pour écrire un peu plus sa légende.Pedersen a réglé le petit groupe au sprint pour finir deuxième devant Van der Poel, le vainqueur sortant, et les Belge Wout Van Aert et Jasper Stuyven.C’est la huitième victoire dans un Monument, appellation regroupant les cinq plus grandes classiques du calendrier, pour le triple vainqueur du Tour de France, une de plus que Mathieu van der Poel qui reste bloqué à sept.Le leader d’UAE a fait craquer son rival néerlandais dans le Vieux Quaremont où le Belge Wout Van Aert a offert une magnifique résistance pour mener la chasse avec Van der Poel, Pedersen et Stuyven.Ces cinq hommes ont été les grands acteurs, avec aussi Stefan Küng et Filippo Ganna qui avaient essayé de prendre un coup d’avance, d’une journée ensoleillée dans les monts des Flandres, théâtre d’un combat splendide, intense et tactique, devant plus d’un million de spectateurs.Pogacar, qui prend sa revanche sur Van der Poel par rapport à Milan-Sanremo, a accéléré dans toutes les ascensions, suivi comme son ombre par le petit-fils de Raymond Poulidor mais qui a fini par lâcher à l’usure face aux coups de boutoir du Slovène.Les deux hommes doivent de retrouver dès dimanche prochain lors d’un Paris-Roubaix qui sent la poudre et où Wout Van Aert sera également à surveiller de très près après sa performance dans le Ronde.

Le chef de la diplomatie française à Alger pour concrétiser le réchauffement bilatéral

Le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot a entamé dimanche une visite à Alger qui prévoit une entrevue avec le président Abdelmadjid Tebboune, pour concrétiser le réchauffement bilatéral après huit mois d’une crise qui a mené les deux pays au bord de la rupture.Arrivé en milieu de matine, M. Barrot a eu un “entretien de 1H45”, selon ses services, avec son homologue Ahmed Attaf et en format élargi, pour tenter d’aplanir les dossiers les plus épineux. En début d’après-midi, il s’entretenait avec le chef de l’Etat algérien.Avec M. Attaf, les échanges ont été “approfondis, francs et constructifs dans la droite ligne de l’échange entre les présidents Macron et Tebboune”, se concentrant sur “les sujets régionaux et la relation bilatérale y compris les sujets migratoires”, a indiqué une source diplomatique française. Depuis l’appel téléphonique du 31 mars entre le président français Emmanuel Macron et M. Tebboune qui a relancé le dialogue bilatéral, les relations “semblent emprunter une trajectoire constructive”, selon le journal gouvernemental algérien El Moudjahid.Outre les questions migratoires, Paris espère “des résultats” sur les dossiers sécuritaires et économiques, a dit M. Barrot.La crise d’une gravité inédite entre l’Algérie et son ancienne puissance coloniale (1830-1962) a démarré à l’été 2024 quand M. Macron a apporté son soutien total à un plan d’autonomie sous souveraineté marocaine pour le Sahara occidental, revendiqué depuis 50 ans par les indépendantistes du Polisario soutenus par Alger. L’Algérie a immédiatement retiré son ambassadeur à Paris.A l’automne, l’arrestation à Alger de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal pour des déclarations considérées comme une “atteinte à l’intégrité du territoire”, a fait monter d’un cran les tensions, qui se sont ensuite enflammées début 2025 lorsque Paris a réclamé l’expulsion d’influenceurs algériens, refoulés par Alger.Un point culminant a été atteint fin février, le jour où le ministre de l’Intérieur français Bruno Retailleau a pointé un doigt accusateur contre l’Algérie après un attentat en France commis par un Algérien, objet d’obligations de quitter le territoire refusées par Alger.Mais depuis que MM. Macron et Tebboune ont repris les choses en main, il y a, selon Paris, une volonté conjointe de retrouver une relation apaisée et équilibrée.La visite de M. Barrot vise à établir “un programme de travail ambitieux” et à élaborer un calendrier de mise en oeuvre, selon ses services.- “L’impossibilité d’une rupture” -Pour le journal algérien L’Expression, sa venue montre que “les relations reprennent leur cours normal, sans avoir besoin de déclarer un vainqueur dans cette brouille diplomatique” et “démontre l’impossibilité d’une rupture entre l’Algérie et la France”.Alger s’estime en effet victime d’une cabale d'”une extrême droite nostalgique de l’Algérie française” et de dirigeants de droite avec à leur tête le ministre Retailleau, en campagne pour prendre la tête du parti Les Républicains.Pour Paris, la reprise immédiate de la coopération entre services de renseignements dans la lutte anti-terroriste au Sahel où l’Algérie est limitrophe du Mali et du Niger, et sur le dossier du retour des jihadistes de Syrie est prioritaire.Autre préoccupation française: appliquer “strictement” l’accord bilatéral de 1994 sur l’acceptation par l’Algérie de ses ressortissants expulsés. Paris souhaite augmenter la cadence, malgré “une part des retours forcés (vers l’Algérie) plus importante que la moyenne” des autres pays en 2024, selon la Direction générale des étrangers.Pour Alger, le soutien dont M. Macron l’a assuré dans ses négociations avec Bruxelles pour une révision de son Partenariat avec l’Union européenne, est très important. Pour sa part, Paris s’inquiète du sort de 6.000 entreprises françaises implantées en Algérie. Les deux parties devraient aussi évoquer à Alger un accord d’exemption réciproque des visas diplomatiques, après des restrictions imposées par Paris en représailles du refus d’Alger de reprendre certains ressortissants.Le cas de Boualem Sansal pourrait être évoqué. Emmanuel Macron a plaidé auprès de M. Tebboune pour “une issue humanitaire” pour l’écrivain de plus de 80 ans, atteint d’un cancer, condamné le 27 mars à cinq ans de prison.Le Parquet algérien, qui avait requis 10 ans, a fait appel de la condamnation. Selon des avocats à Alger, une réduction de peine et éventuellement une grâce présidentielle permettraient sa libération anticipée.

Le chef de la diplomatie française à Alger pour concrétiser le réchauffement bilatéral

Le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot a entamé dimanche une visite à Alger qui prévoit une entrevue avec le président Abdelmadjid Tebboune, pour concrétiser le réchauffement bilatéral après huit mois d’une crise qui a mené les deux pays au bord de la rupture.Arrivé en milieu de matine, M. Barrot a eu un “entretien de 1H45”, selon ses services, avec son homologue Ahmed Attaf et en format élargi, pour tenter d’aplanir les dossiers les plus épineux. En début d’après-midi, il s’entretenait avec le chef de l’Etat algérien.Avec M. Attaf, les échanges ont été “approfondis, francs et constructifs dans la droite ligne de l’échange entre les présidents Macron et Tebboune”, se concentrant sur “les sujets régionaux et la relation bilatérale y compris les sujets migratoires”, a indiqué une source diplomatique française. Depuis l’appel téléphonique du 31 mars entre le président français Emmanuel Macron et M. Tebboune qui a relancé le dialogue bilatéral, les relations “semblent emprunter une trajectoire constructive”, selon le journal gouvernemental algérien El Moudjahid.Outre les questions migratoires, Paris espère “des résultats” sur les dossiers sécuritaires et économiques, a dit M. Barrot.La crise d’une gravité inédite entre l’Algérie et son ancienne puissance coloniale (1830-1962) a démarré à l’été 2024 quand M. Macron a apporté son soutien total à un plan d’autonomie sous souveraineté marocaine pour le Sahara occidental, revendiqué depuis 50 ans par les indépendantistes du Polisario soutenus par Alger. L’Algérie a immédiatement retiré son ambassadeur à Paris.A l’automne, l’arrestation à Alger de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal pour des déclarations considérées comme une “atteinte à l’intégrité du territoire”, a fait monter d’un cran les tensions, qui se sont ensuite enflammées début 2025 lorsque Paris a réclamé l’expulsion d’influenceurs algériens, refoulés par Alger.Un point culminant a été atteint fin février, le jour où le ministre de l’Intérieur français Bruno Retailleau a pointé un doigt accusateur contre l’Algérie après un attentat en France commis par un Algérien, objet d’obligations de quitter le territoire refusées par Alger.Mais depuis que MM. Macron et Tebboune ont repris les choses en main, il y a, selon Paris, une volonté conjointe de retrouver une relation apaisée et équilibrée.La visite de M. Barrot vise à établir “un programme de travail ambitieux” et à élaborer un calendrier de mise en oeuvre, selon ses services.- “L’impossibilité d’une rupture” -Pour le journal algérien L’Expression, sa venue montre que “les relations reprennent leur cours normal, sans avoir besoin de déclarer un vainqueur dans cette brouille diplomatique” et “démontre l’impossibilité d’une rupture entre l’Algérie et la France”.Alger s’estime en effet victime d’une cabale d'”une extrême droite nostalgique de l’Algérie française” et de dirigeants de droite avec à leur tête le ministre Retailleau, en campagne pour prendre la tête du parti Les Républicains.Pour Paris, la reprise immédiate de la coopération entre services de renseignements dans la lutte anti-terroriste au Sahel où l’Algérie est limitrophe du Mali et du Niger, et sur le dossier du retour des jihadistes de Syrie est prioritaire.Autre préoccupation française: appliquer “strictement” l’accord bilatéral de 1994 sur l’acceptation par l’Algérie de ses ressortissants expulsés. Paris souhaite augmenter la cadence, malgré “une part des retours forcés (vers l’Algérie) plus importante que la moyenne” des autres pays en 2024, selon la Direction générale des étrangers.Pour Alger, le soutien dont M. Macron l’a assuré dans ses négociations avec Bruxelles pour une révision de son Partenariat avec l’Union européenne, est très important. Pour sa part, Paris s’inquiète du sort de 6.000 entreprises françaises implantées en Algérie. Les deux parties devraient aussi évoquer à Alger un accord d’exemption réciproque des visas diplomatiques, après des restrictions imposées par Paris en représailles du refus d’Alger de reprendre certains ressortissants.Le cas de Boualem Sansal pourrait être évoqué. Emmanuel Macron a plaidé auprès de M. Tebboune pour “une issue humanitaire” pour l’écrivain de plus de 80 ans, atteint d’un cancer, condamné le 27 mars à cinq ans de prison.Le Parquet algérien, qui avait requis 10 ans, a fait appel de la condamnation. Selon des avocats à Alger, une réduction de peine et éventuellement une grâce présidentielle permettraient sa libération anticipée.

Netanyahu quitte la Hongrie pour se rendre à Washington

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a quitté Budapest dimanche pour se rendre aux États-Unis afin de discuter des tarifs douaniers et de l’Iran avec le président Donald Trump, à l’issue d’une visite de quatre jours en Hongrie.”Je viens de conclure une visite très importante en Hongrie”, a déclaré M. Netanyahu dans un communiqué à l’issue de sa visite, ajoutant qu’une coopération dans le domaine de la production de munitions avait été abordée. Il s’agissait de la première visite du dirigeant israélien en Europe depuis 2023.Le Premier ministre hongrois Viktor Orban avait accueilli jeudi en grande pompe son homologue israélien, visé par un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité dans la bande de Gaza.  Dès l’arrivée de son allié de longue date sur son sol, la Hongrie avait annoncé une procédure pour se retirer de la CPI, une décision “courageuse” saluée par M. Netanyahu qui a jugé “important de tenir tête à cette organisation corrompue”.Viktor Orban avait pris sa décision dans le sillage de celle de Donald Trump d’imposer en février des sanctions envers la CPI face à des “actions illégitimes et sans fondement”.MM. Netanyahu et Orban ont eu un entretien téléphonique avec M. Trump. Au cours de sa visite de quatre jours à Budapest, M. Netanyahu a rencontré des dirigeants de la communauté juive, visité un mémorial de l’Holocauste et s’est vu décerner un diplôme honorifique par une université.La police hongroise a indiqué samedi avoir arrêté deux Français soupçonnés de hooliganisme et de vandalisme pour avoir arraché des drapeaux israéliens sur un pont.M. Netanyahu se rend dimanche directement aux Etats-Unis, où il doit discuter lundi avec Donald Trump des nouveaux tarifs douaniers touchant Israël, mais aussi de l’Iran et de la CPI.