Attaques de prisons: des suspects aux profils divers, mais pas de réseau structuré

Instigateur, relais, recruteurs, exécutants: 21 suspects âgés de 15 à 37 ans, sans antécédent judiciaire ou inscrits dans la criminalité organisée, ont été mis en examen dans l’enquête sur les attaques “d’une violence extrême” contre des prisons et des agents pénitentiaires.Les 19 adultes ont été incarcérés, les deux mineurs placés en centre éducatif fermé, a indiqué lors d’une conférence de presse samedi la procureure de Paris Laure Beccuau.Entre le 13 et le 21 avril, l’administration pénitentiaire “ainsi que ses agents ont été les cibles d’une violence extrême, décomplexée, préméditée, les atteignant, tant dans leur exercice professionnel, qu’au cÅ“ur de leur vie privée”, a-t-elle détaillé.Le 13 avril, à Agen, est apparu pour la première fois le tag “DDPF” près de sept voitures incendiées sur le parking de l’Ecole nationale de l’administration pénitentiaire (Enap).Ce sigle “DDPF” a constitué “en quelque sorte un mot d’ordre, une sorte d’étendard criminel derrière lequel se sont agrégés des malfaiteurs”, a souligné Mme Beccuau. Et “à ce stade, aucune organisation structurée de longue date ne semble correspondre à ce sigle imaginé pour les besoins de la cause”.Ont suivi incendies de voitures de personnels pénitentiaires, tirs de mortiers d’artifices contre des prisons, voire des tirs de Kalachnikov, et jets de cocktails Molotov dans un lotissement où résident des surveillants le 21 avril.Au fil des investigations, menées initialement par le parquet national antiterroriste (Pnat) avec l’appui de la Juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée (Junalco), s’est imposée “l’empreinte de la criminalité organisée”, a-t-elle poursuivi.L’enquête a abouti à l’identification de “certains acteurs déjà connus de la grande criminalité organisée qui se caractérise notamment par ses actions de déstabilisation” de “celles et ceux qui se consacrent à entraver son action”, a résumé la procureure.Les ministres de l’Intérieur Bruno Retailleau et de la Justice Gérald Darmanin ont vu dans ces attaques une dénonciation de la loi contre le narcotrafic qui vient d’être adoptée au Parlement. Ce texte prévoit la création de quartiers de haute sécurité dans les prisons pour les trafiquants les plus dangereux. L’information judiciaire ouverte par la Junalco notamment pour tentative de meurtre en bande organisée -ce qui fait encourir la réclusion criminelle à perpétuité- et association de malfaiteurs criminelle, porte sur une quinzaine d’actions.- “Vidéos virales” -Pour identifier le réseau (un instigateur, des donneurs d’ordre, des recruteurs et des exécutants) 96 techniques spéciales d’enquête ont été utilisées.Entre lundi et mercredi, les 21 suspects ont été interpellés en divers lieux de France, notamment à Paris, Lyon et Marseille, mobilisant “320 policiers”, a précisé Philippe Chadrys, directeur national adjoint de la police judiciaire.Leurs profils, origines géographiques et parcours judiciaires sont “très différents”: “Certains étaient totalement inconnus (de la justice, NDLR), alors que d’autres peuvent être considérés comme faisant partie de ce qu’on appelle la criminalité organisée du haut du spectre”, a relaté la procureure.En garde à vue, certains ont contesté “l’intégralité des infractions qui leur sont imputées, d’autres ont reconnu plus ou moins spontanément leur implication (…) dans des versions souvent assez édulcorées (…) par la crainte de représailles”, a noté Laure Beccuau.Selon la procureure, cette affaire “révèle l’évolution de la criminalité organisée, qui associe les profils de haut et de bas du spectre”.L’instigateur de la boucle Telegram intitulée DDPF a revendiqué des liens avec les narcotrafiquants de la DZ Mafia. En détention, cet homme de 23 ans sera jugé prochainement pour des faits en lien avec le narcobanditisme marseillais.Son message de revendication sur un canal de la messagerie cryptée Telegram, qui a depuis été fermé, a été relayé par quatre donneurs d’ordre, trois hommes en détention et une femme, très présente sur les réseaux sociaux.Ont ensuite été recrutés des exécutants, dont deux mineurs, habitants près des lieux des attaques, chargés d’incendier des voitures, de taguer le sigle DDPF, de faire usage d’armes à feu ou de mortiers d’artifices contre des sommes allant de 500 à 7.000 euros.Pour Philippe Chadrys, cette affaire a mis en lumière “une stratégie de recrutement et de communication à la fois des instigateurs et des commanditaires” sur des messageries chiffrées avec “une médiatisation des attaques sur les réseaux sociaux aux fins de propagande”.Les vidéos “courtes”, “assez bien faites”, sont devenues “très vite virales” avec une “volonté d’avoir un impact psychologique sur les agents et leurs familles notamment”.  

Attaques de prisons: des suspects aux profils divers, mais pas de réseau structuré

Instigateur, relais, recruteurs, exécutants: 21 suspects âgés de 15 à 37 ans, sans antécédent judiciaire ou inscrits dans la criminalité organisée, ont été mis en examen dans l’enquête sur les attaques “d’une violence extrême” contre des prisons et des agents pénitentiaires.Les 19 adultes ont été incarcérés, les deux mineurs placés en centre éducatif fermé, a indiqué lors d’une conférence de presse samedi la procureure de Paris Laure Beccuau.Entre le 13 et le 21 avril, l’administration pénitentiaire “ainsi que ses agents ont été les cibles d’une violence extrême, décomplexée, préméditée, les atteignant, tant dans leur exercice professionnel, qu’au cÅ“ur de leur vie privée”, a-t-elle détaillé.Le 13 avril, à Agen, est apparu pour la première fois le tag “DDPF” près de sept voitures incendiées sur le parking de l’Ecole nationale de l’administration pénitentiaire (Enap).Ce sigle “DDPF” a constitué “en quelque sorte un mot d’ordre, une sorte d’étendard criminel derrière lequel se sont agrégés des malfaiteurs”, a souligné Mme Beccuau. Et “à ce stade, aucune organisation structurée de longue date ne semble correspondre à ce sigle imaginé pour les besoins de la cause”.Ont suivi incendies de voitures de personnels pénitentiaires, tirs de mortiers d’artifices contre des prisons, voire des tirs de Kalachnikov, et jets de cocktails Molotov dans un lotissement où résident des surveillants le 21 avril.Au fil des investigations, menées initialement par le parquet national antiterroriste (Pnat) avec l’appui de la Juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée (Junalco), s’est imposée “l’empreinte de la criminalité organisée”, a-t-elle poursuivi.L’enquête a abouti à l’identification de “certains acteurs déjà connus de la grande criminalité organisée qui se caractérise notamment par ses actions de déstabilisation” de “celles et ceux qui se consacrent à entraver son action”, a résumé la procureure.Les ministres de l’Intérieur Bruno Retailleau et de la Justice Gérald Darmanin ont vu dans ces attaques une dénonciation de la loi contre le narcotrafic qui vient d’être adoptée au Parlement. Ce texte prévoit la création de quartiers de haute sécurité dans les prisons pour les trafiquants les plus dangereux. L’information judiciaire ouverte par la Junalco notamment pour tentative de meurtre en bande organisée -ce qui fait encourir la réclusion criminelle à perpétuité- et association de malfaiteurs criminelle, porte sur une quinzaine d’actions.- “Vidéos virales” -Pour identifier le réseau (un instigateur, des donneurs d’ordre, des recruteurs et des exécutants) 96 techniques spéciales d’enquête ont été utilisées.Entre lundi et mercredi, les 21 suspects ont été interpellés en divers lieux de France, notamment à Paris, Lyon et Marseille, mobilisant “320 policiers”, a précisé Philippe Chadrys, directeur national adjoint de la police judiciaire.Leurs profils, origines géographiques et parcours judiciaires sont “très différents”: “Certains étaient totalement inconnus (de la justice, NDLR), alors que d’autres peuvent être considérés comme faisant partie de ce qu’on appelle la criminalité organisée du haut du spectre”, a relaté la procureure.En garde à vue, certains ont contesté “l’intégralité des infractions qui leur sont imputées, d’autres ont reconnu plus ou moins spontanément leur implication (…) dans des versions souvent assez édulcorées (…) par la crainte de représailles”, a noté Laure Beccuau.Selon la procureure, cette affaire “révèle l’évolution de la criminalité organisée, qui associe les profils de haut et de bas du spectre”.L’instigateur de la boucle Telegram intitulée DDPF a revendiqué des liens avec les narcotrafiquants de la DZ Mafia. En détention, cet homme de 23 ans sera jugé prochainement pour des faits en lien avec le narcobanditisme marseillais.Son message de revendication sur un canal de la messagerie cryptée Telegram, qui a depuis été fermé, a été relayé par quatre donneurs d’ordre, trois hommes en détention et une femme, très présente sur les réseaux sociaux.Ont ensuite été recrutés des exécutants, dont deux mineurs, habitants près des lieux des attaques, chargés d’incendier des voitures, de taguer le sigle DDPF, de faire usage d’armes à feu ou de mortiers d’artifices contre des sommes allant de 500 à 7.000 euros.Pour Philippe Chadrys, cette affaire a mis en lumière “une stratégie de recrutement et de communication à la fois des instigateurs et des commanditaires” sur des messageries chiffrées avec “une médiatisation des attaques sur les réseaux sociaux aux fins de propagande”.Les vidéos “courtes”, “assez bien faites”, sont devenues “très vite virales” avec une “volonté d’avoir un impact psychologique sur les agents et leurs familles notamment”.  

Jeune blessé par balle policière à Drancy: le parquet ouvre deux enquêtes

Deux enquêtes ont été ouvertes en lien avec les faits survenus vendredi soir à Drancy (Seine-Saint-Denis), où un jeune majeur a été blessé par balle lors d’une intervention policière, a indiqué le parquet de Bobigny samedi à l’AFP.”Il y a deux procédures en parallèle, l’une confiée au service départemental de la police judiciaire pour les violences sur les policiers, et l’autre confiée à l’inspection générale de la police nationale (IGPN) pour l’ouverture du feu”, a déclaré à l’AFP le ministère public.Trois personnes sont en garde à vue dans le cadre de la procédure ouverte du chef tentative d’homicide volontaire sur personne dépositaire de l’autorité publique, a précisé le parquet.Le jeune homme blessé par la balle d’un policier “va bien”, d’après le parquet samedi. Il avait été évacué à l’hôpital en urgence absolue mais sans pronostic vital engagé, selon une source policière.Selon cette même source, un équipage de policiers a été pris à partie vendredi soir à Drancy alors qu’il procédait à un contrôle dans le cadre de la lutte contre les rodéos urbains motorisés.Une vidéo circulant sur les réseaux sociaux et tournée à proximité de la cité Youri Gagarine de Drancy, ville de 70.000 habitants au nord-est de Paris, montre une violente altercation entre deux policiers et plusieurs personnes autour d’une motocross tombée sur la chaussée.L’un des fonctionnaires de police, en possession d’une arme à feu avec laquelle il procède à des tirs de sommation, est bousculé par un jeune en pull rouge.Au cours de cet accrochage, un tir semble partir. Les images montrent le policier tomber sur la chaussée en se tenant le bras, le jeune en pull rouge se trouvant alors hors champ. C’est cet homme qui est blessé par balle.Le policier qui a chuté a été blessé au dos, selon une source policière.”Beaucoup de vidéos sont en cours d’exploitation” pour faire la lumière sur le déroulé exact des événements de la soirée, a indiqué à l’AFP le parquet.Un important dispositif policier a été déployé dans les heures suivant les faits dans le quartier par crainte de violences urbaines mais la nuit n’a pas connu d’incident notable.”Rien ne justifie que l’on s’oppose par la violence à un contrôle de police. La justice fera toute la lumière sur les conditions dans lesquelles mes policiers ont dû protéger leur intégrité physique”, a déclaré sur X le préfet de police Laurent Nuñez. Pour sa part, la députée de Seine-Saint-Denis Clémentine Autain, a estimé que l’incident de Drancy constitue “un fait de société”.”Il est urgent de créer les conditions d’un changement dans les relations entre la police et la population, et singulièrement dans les quartiers populaires”, a écrit sur X l’ex-Insoumise.

Montée en Ligue 1 du Paris FC: la quête du “Graal” pour Pierre Ferracci

La montée du Paris FC en Ligue 1, validée vendredi après un match nul à Martigues (1-1), représente une quête du “Graal” pour Pierre Ferracci, président depuis 2012, six ans après son arrivée au club en tant qu’administrateur.L’homme d’affaire de 72 ans, qui laissera sa place en 2027 à l’un des enfants Arnault, probablement Antoine, nouveaux propriétaires du club avec Red Bull, a dû, non sans mal, stabiliser le club en L2 avant “l’accomplissement” de l’accession dans l’élite. Il raconte à l’AFP la construction de son club.. “Mauvais moments”Lors de ses premières années de présidence, l’objectif de Pierre Ferracci était avant tout d’ancrer l’équipe parisienne en deuxième division, tâche qui s’est révélée délicate. En 13 ans, le fondateur du groupe de conseil Alpha aura connu deux relégations sportives et cinq barrages d’accession perdus. “Perdre un barrage, c’est terrible, mais cela fait partie de la vie”, affirme-t-il.En 2012-2013, pour sa première année en tant que président, le club, alors en National, est relégué en CFA (devenu National 2, 4e div.). “C’était l’année où il y avait six relégations pour faire passer le championnat de 20 clubs à 18”, se remémore Pierre Ferracci. “Trois dépôts de bilan au dessus de nous dont celui de Sedan, nous ont permis de nous maintenir. Mais si j’étais tombé en National 2, j’aurais alors peut-être jeté l’éponge”.  Lors de la saison 2016-17, le club, à nouveau redescendu en National, après un début de championnat raté, échoue en barrage d’accession à la L2 face à Orléans. “Bastia, en dépôt de bilan malheureusement pour eux, nous a donné la possibilité de remonter tout de suite, de gagner du temps et je n’ai cette fois pas eu trop d’états d’âme”.A partir de 2017, le PFC se stabilise en L2 et se structure pour rêver plus grand. . Les années L2″A Paris, c’est un peu plus difficile qu’ailleurs, je l’ai souvent dit, parce que le PSG occupe toute la place depuis 40 ans, mais surtout depuis 15 ans, depuis que les Qataris ont investi avec des moyens extrêmement puissants”.”On a trouvé un stade, Charléty, auquel on est très attaché, mais qui manque de chaleur, où les tribunes sont loin du terrain. Il nous a fallu bricoler un peu pour les hospitalités et il n’était pas possible d’y jouer en Ligue 1. Il nous a fallu négocier une arrivée à Jean-Bouin où nous sommes très contents désormais de cohabiter avec le Stade français. J’espère que les rugbymen vont rester en Top 14. Avec la Ligue 1, il attire plus que la Pro D2.””Ce même travail a été fait avec le centre d’entrainement. Avant Orly (où le club a élu domicile, NDLR), c’était un peu n’importe quoi et aujourd’hui, on est déjà à l’étroit, parce qu’il faut y héberger les deux équipes premières, masculine et féminine, et désormais les deux centres de formation, masculin et féminin. Nous devons l’agrandir, il y a des charges qui sont assez lourdes, on est en train de le régler, mais ça va prendre quelque temps”.. La transition”En arrivant en Ligue 1, on a des bases solides, un club structuré. C’est sans doute aussi pour ça que les Arnault et Red Bull ont investi chez nous. Nos fondations sont robustes, les résultats de nos équipes premières le montrent”. Le PFC féminin dispute ce samedi la finale de la Coupe de France contre le PSG. “C’est le cas aussi de notre formation, avec notre centre pour lequel j’ai embauché l’été dernier pour le diriger, Yannick Menu, qui a été pendant trois ans à Monaco, pendant 10 ans à Rennes, le meilleur centre de formation de France aujourd’hui, et pendant cinq ans à Reims également. Nos équipes U17 et U19 valident notre politique”.”Les Arnault ne seront restés que très peu en Ligue 2, et je m’en félicite parce qu’ils n’ont pas vécu le chemin que j’ai été obligé de prendre, mais ils héritent d’un club dont l’ADN est connu, plutôt respecté, dont on sait qu’il est plutôt bien géré, où son président ne mélange pas tout, ne l’a jamais mis en danger, même si parfois j’ai mis à l’épreuve mes finances personnelles, mais je l’ai toujours protégé”.. Et maintenant ?”Je regarde le parcours accompli avec sérénité, je prendrai un plaisir fou à intégrer la Ligue 1 parce que c’est le Graal pour nous. Il y aura d’autres Graal, quand on sera stabilisés en L1. Il y aura d’autres ambitions avec les moyens dont on dispose, et même si je passerai la main en 2027, je serai toujours attentif au développement de ce club: j’y ai passé du temps et de l’énergie”.