Colombie: l’armée déployée après deux attaques qui ont fait au moins 18 morts

Un important dispositif militaire est déployé vendredi en Colombie au lendemain d’attaques perpétrées par des groupes armés qui ont fait au moins 18 morts et des dizaines de blessés, signe de l’intensification spectaculaire des violences dans le pays latino-américain.Cette flambée intervient à un an de la présidentielle, et quelques jours après la mort le 11 août du favori de la droite, Miguel Uribe, des suites d’un attentat.Jeudi après-midi, un camion piégé a explosé près d’une base aérienne à Cali (sud-ouest), troisième ville du pays, faisant au moins six morts et 60 blessés, selon les autorités. Le maire Alejandro Eder a dénoncé une “attaque narcoterroriste” et demandé une “militarisation” de la ville.Des images sur les réseaux sociaux ont montré plusieurs personnes au sol, prises en charge par les secours après l’explosion, ainsi qu’un camion en flammes, plusieurs véhicules endommagés et de nombreuses vitres soufflées.Le ministre de la Défense Pedro Sanchez a désigné comme responsable l’organisation Etat-Major Central (EMC), un groupe dissident de l’ex-guérilla des Farc (Forces armées révolutionnaires de Colombie) qui a signé la paix en 2016, dénonçant un “attentat terroriste” et “injustifiable contre la population civile de Cali”.- “Mafia internationale” -Cette attaque est “une réaction” de rebelles après des opérations menées près d’une zone d’intense culture de de coca, connue sous le nom de Canyon de Micay, a déclaré le président de gauche Gustavo Petro, lui-même ancien guérillero, au pouvoir depuis 2022.”Nous affrontons une mafia internationale, avec des bandes armées”, a-t-il poursuivi. “Le coup porté à la population de Cali est sans aucun doute profond, brutal, terrifiant”, a-t-il ajouté.”Des avions de l’armée de l’air (…) effectuent des missions de reconnaissance et de surveillance dans la zone” proche de la base militaire visée, a indiqué le général Hugo López, commandant des forces armées.L’armée a “déployé” dans ce secteur “toutes ses troupes” et renforcé les activités dans la zone avec de l’artillerie et des opérations aériennes, a-t-il précisé jeudi soir.Le parquet a par ailleurs annoncé l’arrestation de deux hommes “qui auraient participé à l’activation des engins explosifs” sur ce site.Le nord de Cali était en proie au chaos jeudi après-midi. José Burbano, un habitant du quartier, marchait près du site lorsque “tout à coup, il y a eu une très forte explosion et tout le monde s’est jeté à terre”, a-t-il déclaré à l’AFP.”Nous sommes venus nous mettre à l’abri un moment ici, au coin de la rue, puis nous sommes revenus pour voir si nous pouvions aider (…), mais malheureusement, il y a beaucoup de victimes, beaucoup de morts, beaucoup de blessés”, a déploré M. Burbano.Plusieurs bâtiments et une école à proximité ont été évacués.Le maire a annoncé l’interdiction de circulation des camions dans la ville et offert 10.000 dollars de récompense pour toute information.  “Le terrorisme ne nous vaincra pas”, a de son côté affirmé la gouverneure régionale, Dilian Francisca Toro.- Attaque contre un hélicoptère -Dans la matinée, à quelque 150 kilomètres de Medellin (nord-ouest), des affrontements et une attaque de drone contre un hélicoptère ciblant les opérations anti-drogue de la police ont aussi fait de nombreuses victimes.Le bilan de ces attaques a été porté de huit à douze policiers tués, a indiqué jeudi soir Andrés Julián Rendón, le gouverneur de la région d’Antioquia (nord-ouest).Un responsable de la police a expliqué à l’AFP que des assaillants avaient “harcelé” des policiers supervisant un groupe chargé d’éradiquer les plantations de coca.Cette attaque a été attribuée au groupe de guérilleros Calarca. Cette guérilla, qui porte le nom de guerre de son chef, est issue d’une scission de l’EMC.Le président Petro a tenté de relancer pourparlers de paix avec la plupart des groupes armés qui opèrent en Colombie, six ans après l’accord historique conclu avec les Farc. Mais la plupart ont échoué ou sont au point mort.En 2023, l’EMC avait soutenu de tels pourparlers, mais son dirigeant, Ivan Mordisco, avait quitté la table des négociations un an plus tard.En juin, une série d’attaques avait tué cinq civils et deux policiers dans le sud-ouest du pays. Elle avait été revendiquée par l’EMC.

Colombie: l’armée déployée après deux attaques qui ont fait au moins 18 morts

Un important dispositif militaire est déployé vendredi en Colombie au lendemain d’attaques perpétrées par des groupes armés qui ont fait au moins 18 morts et des dizaines de blessés, signe de l’intensification spectaculaire des violences dans le pays latino-américain.Cette flambée intervient à un an de la présidentielle, et quelques jours après la mort le 11 août du favori de la droite, Miguel Uribe, des suites d’un attentat.Jeudi après-midi, un camion piégé a explosé près d’une base aérienne à Cali (sud-ouest), troisième ville du pays, faisant au moins six morts et 60 blessés, selon les autorités. Le maire Alejandro Eder a dénoncé une “attaque narcoterroriste” et demandé une “militarisation” de la ville.Des images sur les réseaux sociaux ont montré plusieurs personnes au sol, prises en charge par les secours après l’explosion, ainsi qu’un camion en flammes, plusieurs véhicules endommagés et de nombreuses vitres soufflées.Le ministre de la Défense Pedro Sanchez a désigné comme responsable l’organisation Etat-Major Central (EMC), un groupe dissident de l’ex-guérilla des Farc (Forces armées révolutionnaires de Colombie) qui a signé la paix en 2016, dénonçant un “attentat terroriste” et “injustifiable contre la population civile de Cali”.- “Mafia internationale” -Cette attaque est “une réaction” de rebelles après des opérations menées près d’une zone d’intense culture de de coca, connue sous le nom de Canyon de Micay, a déclaré le président de gauche Gustavo Petro, lui-même ancien guérillero, au pouvoir depuis 2022.”Nous affrontons une mafia internationale, avec des bandes armées”, a-t-il poursuivi. “Le coup porté à la population de Cali est sans aucun doute profond, brutal, terrifiant”, a-t-il ajouté.”Des avions de l’armée de l’air (…) effectuent des missions de reconnaissance et de surveillance dans la zone” proche de la base militaire visée, a indiqué le général Hugo López, commandant des forces armées.L’armée a “déployé” dans ce secteur “toutes ses troupes” et renforcé les activités dans la zone avec de l’artillerie et des opérations aériennes, a-t-il précisé jeudi soir.Le parquet a par ailleurs annoncé l’arrestation de deux hommes “qui auraient participé à l’activation des engins explosifs” sur ce site.Le nord de Cali était en proie au chaos jeudi après-midi. José Burbano, un habitant du quartier, marchait près du site lorsque “tout à coup, il y a eu une très forte explosion et tout le monde s’est jeté à terre”, a-t-il déclaré à l’AFP.”Nous sommes venus nous mettre à l’abri un moment ici, au coin de la rue, puis nous sommes revenus pour voir si nous pouvions aider (…), mais malheureusement, il y a beaucoup de victimes, beaucoup de morts, beaucoup de blessés”, a déploré M. Burbano.Plusieurs bâtiments et une école à proximité ont été évacués.Le maire a annoncé l’interdiction de circulation des camions dans la ville et offert 10.000 dollars de récompense pour toute information.  “Le terrorisme ne nous vaincra pas”, a de son côté affirmé la gouverneure régionale, Dilian Francisca Toro.- Attaque contre un hélicoptère -Dans la matinée, à quelque 150 kilomètres de Medellin (nord-ouest), des affrontements et une attaque de drone contre un hélicoptère ciblant les opérations anti-drogue de la police ont aussi fait de nombreuses victimes.Le bilan de ces attaques a été porté de huit à douze policiers tués, a indiqué jeudi soir Andrés Julián Rendón, le gouverneur de la région d’Antioquia (nord-ouest).Un responsable de la police a expliqué à l’AFP que des assaillants avaient “harcelé” des policiers supervisant un groupe chargé d’éradiquer les plantations de coca.Cette attaque a été attribuée au groupe de guérilleros Calarca. Cette guérilla, qui porte le nom de guerre de son chef, est issue d’une scission de l’EMC.Le président Petro a tenté de relancer pourparlers de paix avec la plupart des groupes armés qui opèrent en Colombie, six ans après l’accord historique conclu avec les Farc. Mais la plupart ont échoué ou sont au point mort.En 2023, l’EMC avait soutenu de tels pourparlers, mais son dirigeant, Ivan Mordisco, avait quitté la table des négociations un an plus tard.En juin, une série d’attaques avait tué cinq civils et deux policiers dans le sud-ouest du pays. Elle avait été revendiquée par l’EMC.

Le FBI perquisitionne le domicile d’un ex-haut conseiller de Trump, devenu opposant

La police fédérale américaine (FBI) a perquisitionné vendredi le domicile de John Bolton, ex-conseiller de Donald Trump à la sécurité nationale lors du premier mandat du républicain et qui en est devenu depuis l’un des plus fervents critiques.Des agents du FBI entraient et sortaient tôt vendredi de la maison en banlieue de la capitale Washington de cet ancien haut responsable à la Maison Blanche, a constaté un journaliste de l’AFP.”PERSONNE n’est au-dessus de la loi… Les agents du FBI sont en mission”, a déclaré sur X le directeur de la police fédérale, Kash Patel, sans que ce proche allié de Donald Trump ne précise à quelle affaire il faisait référence.Selon le tabloïd New York Post, qui cite un responsable de l’administration Trump, l’enquête aurait été ordonnée directement par Kash Patel.De retour à la Maison Blanche en janvier, Donald Trump avait signé un décret exécutif accusant John Bolton d’avoir révélé “des informations sensibles du temps où il était” à la Maison Blanche, de 2018 à 2019.Il avait également privé son ancien conseiller de la protection du Secret Service, l’agence chargée de protéger les hautes personnalités politiques aux Etats-Unis, et l’avait traité d'”idiot”. Il lui avait également coupé tout accès à des données de sécurité et de renseignement.John Bolton avait alors déclaré être “déçu mais pas surpris” de la décision. Se disant la cible d’un projet d’assassinat fomenté par l’Iran entre 2021 et 2022, il avait également affirmé en janvier: “la menace demeure”. Téhéran aurait ainsi voulu venger la mort de son général Qassem Soleimani, tué le 3 janvier 2020 dans une frappe de drone en Irak ordonnée par Donald Trump lors de son premier mandat (2017-2021).- “Inapte” -Avec son visage barré d’une épaisse moustache, ce républicain de 76 ans s’était fait connaître à l’international comme ambassadeur à l’ONU sous la présidence de George W. Bush, durant la guerre en Irak.Après son limogeage par Donald Trump, il avait commencé à prendre position contre les politiques menées par le républicain. Dans un livre paru en 2020, John Bolton avait présenté son ancien patron comme obnubilé par sa seule réélection et “inapte” à diriger la première puissance mondiale.Récemment, il a critiqué le sommet entre le président américain et son homologue russe Vladimir Poutine en Alaska. “En Alaska, le président Trump n’a pas perdu, mais Poutine a clairement gagné, Vladimir a son vieil ami Donald de retour”, avait-il lancé sur X.Au moment de la nomination de Kash Patel à la tête du FBI, des élus démocrates avaient exprimé leur forte opposition. Le sénateur démocrate Dick Durbin avait ainsi craint que cet ancien procureur fédéral, fidèle de Donald Trump, n’utilise son nouveau rôle pour “se venger de ses ennemis politiques”.Au cours de son audition au Sénat fin janvier, Kash Patel avait cependant nié avoir une “liste d’ennemis”, et assuré que “tous les agents du FBI (seraient) protégés contre des représailles politiques”.Depuis plusieurs mois, des figures du mouvement “MAGA” de Donald Trump réclament que le ministère de la Justice comme le FBI s’attaquent aux opposants du président républicain, particulièrement ceux impliqués dans les poursuites contre les participants à l’assaut du Capitole le 6 janvier 2021.

François Bayrou, l’estivant de Matignon

“A la rentrée, il y aura forcément une confrontation entre le réel et les idéologies.” Sur le pont cet été à Matignon, François Bayrou s’échine à convaincre de la nécessité de son plan budgétaire, qui le place plus que jamais sous la menace d’une censure.Le Premier ministre a été reçu jeudi soir par Emmanuel Macron au Fort de Brégançon (Var). Une entente au beau fixe ? Depuis la présentation des grandes lignes du budget, le président “affirme davantage sa confiance dans le gouvernement”, glisse une source proche de Matignon.L’heure est clairement aux encouragements. François Bayrou “est mon ami… mon compagnon de route. Il a les capacités pour tenir ce gouvernement qui n’est pas habituel”, a expliqué Emmanuel Macron à Paris Match, espérant que son Premier ministre, le sixième depuis 2017, puisse rester jusqu’en 2027. Ce qui suppose de survivre aux velléités de censure de la gauche et du Rassemblement national.Oubliés, la nomination à Matignon un rien forcée en décembre, les signes perceptibles d’agacement à l’Élysée des premiers mois ? Le président a défendu le plan d’économies “lucide et courageux” de son Premier ministre, “longuement préparé ensemble”.La fameuse “co-responsabilité” théorisée par M. Bayrou ? “Je n’oublie jamais que le président de la République est l’élu de tous les Français. Aujourd’hui, les conditions de cette co-responsabilité sont mieux affirmées”, expose à l’AFP le Premier ministre. “Le président est responsable de la politique étrangère et de la politique de défense, et chacun des grands projets du gouvernement est discuté avec lui. Mais le gouvernement prend toute sa responsabilité.”Emmanuel Macron et son plus ancien allié ont partie liée. La France insoumise, qui déposera une motion de censure dès la reprise parlementaire prévue en septembre, continue de lier chute du gouvernement et démission du chef de l’État.La tâche s’annonce ardue. En présentant les grandes lignes d’un exercice budgétaire à plus de 43 milliards d’euros d’économies, François Bayrou a braqué les oppositions et les syndicats de salariés, par ailleurs échaudés par sa volonté de réformer à nouveau l’assurance chômage.Le Premier ministre n’a pas pris de vacances. Seulement quelques week-ends à Pau. Et s’est lancé, en pleine pause estivale, dans un exercice de persuasion de l’opinion, à renfort de vidéos Youtube et de podcasts. A Matignon, on se félicite du nombre et du “sérieux” des contributions reçues, par mail (3.650 messages) ou via l’application Agora (1.400 questions et environ 2.000 contributions), auxquelles le destinataire a promis de répondre.- Contribution “des plus fortunés” -“Je ne laisserai pas se durcir un conflit entre pouvoir et Français. C’est le contraire de ma philosophie. Donc l’enjeu, pour moi, est de faire passer le caractère nécessaire, inéluctable de l’effort. C’est un travail de conviction”, explique le Premier ministre.”Je crois que la conscience de la difficulté a commencé à apparaître. Mais l’idée que chacun est concerné, cette idée-là n’est pas encore acceptée”, ajoute-t-il cependant.L’attention s’est focalisée sur la suppression de deux jours fériés sans contrepartie rémunératrice, qui interroge jusque dans les rangs du MoDem et chez Renaissance.”Les mesures peuvent toutes être discutées. C’est d’ailleurs la fonction du débat parlementaire comme des négociations sociales. J’ai dit que j’étais prêt à entendre d’autres propositions; sur les jours fériés, par exemple, peut-être d’autres dates sont-elles possibles. Mais la seule chose pour moi qui n’est pas possible, c’est qu’on renonce à la prise de conscience et à la volonté de sortir du piège infernal dans lequel nous sommes, celui du surendettement”, réaffirme le Premier ministre.Nouvelle étape la semaine prochaine. François Bayrou est attendu mardi à l’évènement de rentrée de la CFDT, puis à celui du Medef, avant une journée incertaine de blocage du pays prévue le 10 septembre.   Comme en début d’année, il lui faudra convaincre les socialistes. En juillet, M. Bayrou a évoqué “une contribution des plus fortunés”, à définir avec les parlementaires. Le sujet n’est “pas tranché”, explique le Premier ministre, qui avait marqué son désaccord, en 2017, avec la suppression de l’ISF. Mais contribution “il y aura. La justice est la condition de l’acceptation de cet effort. Autrement, je manquerais à mes engagements et à mes devoirs.”Sans cela, “même au sein de notre base à nous, ça ne tiendra pas”, explique un proche, qui ajoute une deuxième condition au succès de l’entreprise: “Qu’on ne se fasse pas lâcher par Macron en cours de route.”

François Bayrou, l’estivant de Matignon

“A la rentrée, il y aura forcément une confrontation entre le réel et les idéologies.” Sur le pont cet été à Matignon, François Bayrou s’échine à convaincre de la nécessité de son plan budgétaire, qui le place plus que jamais sous la menace d’une censure.Le Premier ministre a été reçu jeudi soir par Emmanuel Macron au Fort de Brégançon (Var). Une entente au beau fixe ? Depuis la présentation des grandes lignes du budget, le président “affirme davantage sa confiance dans le gouvernement”, glisse une source proche de Matignon.L’heure est clairement aux encouragements. François Bayrou “est mon ami… mon compagnon de route. Il a les capacités pour tenir ce gouvernement qui n’est pas habituel”, a expliqué Emmanuel Macron à Paris Match, espérant que son Premier ministre, le sixième depuis 2017, puisse rester jusqu’en 2027. Ce qui suppose de survivre aux velléités de censure de la gauche et du Rassemblement national.Oubliés, la nomination à Matignon un rien forcée en décembre, les signes perceptibles d’agacement à l’Élysée des premiers mois ? Le président a défendu le plan d’économies “lucide et courageux” de son Premier ministre, “longuement préparé ensemble”.La fameuse “co-responsabilité” théorisée par M. Bayrou ? “Je n’oublie jamais que le président de la République est l’élu de tous les Français. Aujourd’hui, les conditions de cette co-responsabilité sont mieux affirmées”, expose à l’AFP le Premier ministre. “Le président est responsable de la politique étrangère et de la politique de défense, et chacun des grands projets du gouvernement est discuté avec lui. Mais le gouvernement prend toute sa responsabilité.”Emmanuel Macron et son plus ancien allié ont partie liée. La France insoumise, qui déposera une motion de censure dès la reprise parlementaire prévue en septembre, continue de lier chute du gouvernement et démission du chef de l’État.La tâche s’annonce ardue. En présentant les grandes lignes d’un exercice budgétaire à plus de 43 milliards d’euros d’économies, François Bayrou a braqué les oppositions et les syndicats de salariés, par ailleurs échaudés par sa volonté de réformer à nouveau l’assurance chômage.Le Premier ministre n’a pas pris de vacances. Seulement quelques week-ends à Pau. Et s’est lancé, en pleine pause estivale, dans un exercice de persuasion de l’opinion, à renfort de vidéos Youtube et de podcasts. A Matignon, on se félicite du nombre et du “sérieux” des contributions reçues, par mail (3.650 messages) ou via l’application Agora (1.400 questions et environ 2.000 contributions), auxquelles le destinataire a promis de répondre.- Contribution “des plus fortunés” -“Je ne laisserai pas se durcir un conflit entre pouvoir et Français. C’est le contraire de ma philosophie. Donc l’enjeu, pour moi, est de faire passer le caractère nécessaire, inéluctable de l’effort. C’est un travail de conviction”, explique le Premier ministre.”Je crois que la conscience de la difficulté a commencé à apparaître. Mais l’idée que chacun est concerné, cette idée-là n’est pas encore acceptée”, ajoute-t-il cependant.L’attention s’est focalisée sur la suppression de deux jours fériés sans contrepartie rémunératrice, qui interroge jusque dans les rangs du MoDem et chez Renaissance.”Les mesures peuvent toutes être discutées. C’est d’ailleurs la fonction du débat parlementaire comme des négociations sociales. J’ai dit que j’étais prêt à entendre d’autres propositions; sur les jours fériés, par exemple, peut-être d’autres dates sont-elles possibles. Mais la seule chose pour moi qui n’est pas possible, c’est qu’on renonce à la prise de conscience et à la volonté de sortir du piège infernal dans lequel nous sommes, celui du surendettement”, réaffirme le Premier ministre.Nouvelle étape la semaine prochaine. François Bayrou est attendu mardi à l’évènement de rentrée de la CFDT, puis à celui du Medef, avant une journée incertaine de blocage du pays prévue le 10 septembre.   Comme en début d’année, il lui faudra convaincre les socialistes. En juillet, M. Bayrou a évoqué “une contribution des plus fortunés”, à définir avec les parlementaires. Le sujet n’est “pas tranché”, explique le Premier ministre, qui avait marqué son désaccord, en 2017, avec la suppression de l’ISF. Mais contribution “il y aura. La justice est la condition de l’acceptation de cet effort. Autrement, je manquerais à mes engagements et à mes devoirs.”Sans cela, “même au sein de notre base à nous, ça ne tiendra pas”, explique un proche, qui ajoute une deuxième condition au succès de l’entreprise: “Qu’on ne se fasse pas lâcher par Macron en cours de route.”

Wall Street ouvre en hausse, suspendue au discours du patron de la Fed

La Bourse de New York évolue en hausse vendredi, juste avant le très attendu discours du président de la Réserve Fédérale (Fed) Jerome Powell à Jackson Hole, qui pourrait donner des indications sur la trajectoire monétaire privilégiée par l’institution.Vers 13H40 GMT, le Dow Jones prenait 0,66%, l’indice Nasdaq progressait de 0,24% et l’indice élargi S&P 500 de 0,42%.”Le discours du président de la Fed, Jerome Powell sera probablement le baromètre ultime du marché aujourd’hui”, résument les analystes de Briefing.com.Le président de la banque centrale américaine doit prendre la parole à 14H00 GMT à l’occasion du colloque de Jackson Hole (Wyoming), qui réunit de nombreux banquiers centraux.Les investisseurs seront à l’affût d’indices pouvant les renseigner sur la trajectoire monétaire privilégiée par l’institution américaine, notamment lors de sa prochaine réunion en septembre.M. Powell va probablement “dire que la Fed est dépendante des données économiques”, prévient Adam Sarhan, de 50 Park Investiments, selon qui les “derniers indicateurs justifient désormais une baisse des taux”, avec notamment un affaiblissement du marché du travail aux Etats-Unis.Par ailleurs, la Fed fait face à la pression du président américain Donald Trump pour baisser ses taux afin de soutenir l’activité. “Il y a un espoir palpable sur le marché que M. Powell adopte un ton plus accommodant”, notent les analystes de Briefing.com. “Mais avec d’autres rapports sur l’inflation à venir d’ici la réunion” du comité de politique monétaire de la Fed (FOMC) en septembre, il est probable que le président de l’institution “évoque la nécessité d’attendre de nouvelles données”, ajoutent-ils.La part d’opérateurs privilégiant une baisse de taux – dans une fourchette de 4,00% à 4,25% – à l’issue de la prochaine réunion a baissé depuis la semaine dernière, d’après l’outil de veille de CME, FedWatch, mais reste toutefois majoritaire.Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’État américains à dix ans se détendait à 4,30% contre 4,33% à la clôture jeudi.Au tableau des valeurs, la plateforme de vidéoconférences Zoom était recherchée (+7,25% à 78,48 dollars) après avoir publié des résultats et des prévisions supérieures aux attentes du marché, aidé notamment par ses investissements dans l’intelligence artificielle (IA).Le géant des semiconducteurs Nvidia perdait du terrain (-1,06% à 173,12 dollars) à la suite d’information de presse selon lesquelles l’entreprise aurait demandé à certains de ses fournisseurs d’arrêter la production de ses puces H20, conçues pour la Chine.Selon le média américain The Information, cette directive intervient après que le gouvernement chinois a demandé aux entreprises locales de ne plus acheter les puces H20, craignant pour la sécurité du pays.La chaîne de prêt-à-porter à bas coûts Ross Stores gagnait 3,15% à 150,20 dollars après une publication trimestrielle globalement meilleure qu’attendu pour le deuxième trimestre. Le groupe a toutefois mis en avant l’impact négatif des droits de douane sur son activité.La place américaine a digéré cette semaine les résultats de plusieurs grands distributeurs américains dont Target ou le géant Walmart. “La consommation reste forte mais moins qu’au trimestre dernier”, observe M. Sarhan, d’autant que ces entreprises doivent désormais “faire face aux droits de douane” imposés par Donald Trump.Le marché attend toujours d’en savoir plus concernant les négociations commerciales entre Washington et Pékin, la Chine étant l’un des principaux partenaires commerciaux des Etats-Unis.

L’ONU déclare la famine à Gaza

L’ONU a officiellement déclaré vendredi la famine à Gaza, qu’Israël menace de destruction totale si le Hamas n’accepte pas la paix à ses conditions.Le gouvernement israélien a immédiatement rejeté le rapport onusien, bâti selon lui sur des “mensonges” et “fabriqué ‘sur-mesure'” pour le Hamas, le mouvement islamiste palestinien dont l’attaque sans précédent le 7 octobre 2023 contre Israël a déclenché la guerre.”C’est la famine, la famine de Gaza”, a déclaré à Genève le chef des opérations humanitaires des Nations unies, Tom Fletcher, après des mois de mises en garde humanitaires. Le constat s’appuie sur le Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC) onusien, qui a confirmé qu’une famine était en cours dans le gouvernorat de Gaza (nord).Cela confirme “l’ampleur de la catastrophe humanitaire que subit notre peuple en raison de l’agression israélienne”, a réagi le Hamas, appelant à “une action immédiate de l’ONU” pour mettre fin à la guerre, et “l’ouverture sans restriction des points de passage” en vue de “l’entrée urgente et continue de nourriture, médicaments, eau et carburant”.Selon des experts de l’ONU, plus d’un demi-million de personnes à Gaza affrontent des conditions “catastrophiques”, le niveau de détresse alimentaire le plus élevé de l’IPC, caractérisé par la famine et la mort.- “Obstruction systématique” -Cette famine “aurait pu être évitée” sans “l’obstruction systématique d’Israël”, a accusé M. Fletcher.”Il n’y a pas de famine à Gaza”, a rétorqué le ministère des Affaires étrangères israélien, accusant l’IPC de s’être “détourné de ses propres règles”. Chaque jour des journalistes de l’AFP dans la bande de Gaza assistent à des distributions alimentaires où des foules de Palestiniens de tous âges se ruent en criant, pleurant, suppliant qu’on leur remplisse des gamelles ou casseroles vides tendues avec l’énergie du désespoir. Selon l’IPC, la famine devrait s’étendre aux gouvernorats de Deir el-Balah (centre) et Khan Younès (sud) d’ici à fin septembre.Le gouvernorat de Gaza, qui englobe essentiellement Gaza-ville, représente environ 20% de la superficie du territoire palestinien assiégé. L’ONU y estime actuellement la population à près d’un million de personnes, autant se trouvant dans celui de Deir el-Balah, et plus de 500.000 dans celui de Khan Younès.”Affamer des gens à des fins militaires est un crime de guerre”, a rappelé le haut-commissaire aux droits de l’Homme de l’ONU, Volker Türk. – “Portes de l’enfer” -“Nous ne pouvons pas laisser cette situation perdurer en toute impunité”, a déclaré pour sa part le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, appelant à un “cessez-le-feu immédiat, la libération immédiate de tous les otages et un accès humanitaire total”. Début mars, le gouvernement israélien a imposé à la bande de Gaza – déjà sous blocus israélien depuis plus de 15 ans avant la guerre – un total blocus humanitaire, entraînant de graves pénuries de nourriture. Il l’a assoupli à partir de fin mai, mais la quantité d’aide internationale autorisée à entrer depuis lors est jugée largement insuffisante par l’ONU et les humanitaires, ce que conteste Israël.Avant la déclaration de famine, le ministre de la Défense, Israël Katz, a menacé la ville de Gaza de destruction totale si le Hamas n’acceptait pas la paix aux termes israéliens. “Bientôt, les portes de l’enfer s’ouvriront” jusqu’à ce que le Hamas accepte “les conditions posées par Israël pour mettre fin à la guerre, principalement la libération de tous les otages et (son) désarmement” a-t-il écrit sur X.Parallèlement à la pression militaire, le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, a annoncé jeudi avoir ordonné des “négociations immédiates” pour  “la libération de tous (les) otages” et “mettre la fin à la guerre dans des conditions acceptables pour Israël”.- “Souhaiter la mort” -Sans la citer explicitement, il répondait à la dernière proposition des médiateurs – Egypte, Qatar et Etats-Unis – en vue d’un cessez-le-feu, acceptée lundi par le Hamas. Elle prévoit, selon des sources palestiniennes, une trêve de 60 jours durant laquelle les otages toujours captifs à Gaza (au nombre de 49 dont 27 morts selon l’armée) israélienne) seraient relâchés en deux temps en échange de la libération de prisonniers palestiniens.Israël, qui contrôle aujourd’hui environ 75% du territoire palestinien, a approuvé cette semaine un plan d’assaut contre Gaza-ville, la plus grande du territoire, et annoncé le rappel de 60.000 réservistes supplémentaires.Depuis, l’étau militaire se resserre sur Gaza-ville.”C’est comme si nous étions en enfer. Je deviens folle. Je ne peux pas imaginer être déplacée encore une fois”,  déclare à l’AFP Oum Ibrahim Younès, une mère de quatre enfants de 43 ans, qui vit dans les ruines de sa maison à Gaza.”Le bombardement s’intensifie chaque jour, les explosions ne s’arrêtent jamais. Nous attendons la mort, nous en sommes venus à la souhaiter”, témoigne Nivine Ahmed, 47 ans, déplacée avec ses cinq enfants dans une tente à l’ouest de Gaza. L’attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles. La campagne de représailles israéliennes a fait au moins 62.192 morts dans la bande de Gaza, en majorité des civils, selon le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, dont les chiffres sont jugés fiables par l’ONU, mais qui ne précise pas le nombre de combattants tués.

L’ONU déclare la famine à Gaza

L’ONU a officiellement déclaré vendredi la famine à Gaza, qu’Israël menace de destruction totale si le Hamas n’accepte pas la paix à ses conditions.Le gouvernement israélien a immédiatement rejeté le rapport onusien, bâti selon lui sur des “mensonges” et “fabriqué ‘sur-mesure'” pour le Hamas, le mouvement islamiste palestinien dont l’attaque sans précédent le 7 octobre 2023 contre Israël a déclenché la guerre.”C’est la famine, la famine de Gaza”, a déclaré à Genève le chef des opérations humanitaires des Nations unies, Tom Fletcher, après des mois de mises en garde humanitaires. Le constat s’appuie sur le Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC) onusien, qui a confirmé qu’une famine était en cours dans le gouvernorat de Gaza (nord).Cela confirme “l’ampleur de la catastrophe humanitaire que subit notre peuple en raison de l’agression israélienne”, a réagi le Hamas, appelant à “une action immédiate de l’ONU” pour mettre fin à la guerre, et “l’ouverture sans restriction des points de passage” en vue de “l’entrée urgente et continue de nourriture, médicaments, eau et carburant”.Selon des experts de l’ONU, plus d’un demi-million de personnes à Gaza affrontent des conditions “catastrophiques”, le niveau de détresse alimentaire le plus élevé de l’IPC, caractérisé par la famine et la mort.- “Obstruction systématique” -Cette famine “aurait pu être évitée” sans “l’obstruction systématique d’Israël”, a accusé M. Fletcher.”Il n’y a pas de famine à Gaza”, a rétorqué le ministère des Affaires étrangères israélien, accusant l’IPC de s’être “détourné de ses propres règles”. Chaque jour des journalistes de l’AFP dans la bande de Gaza assistent à des distributions alimentaires où des foules de Palestiniens de tous âges se ruent en criant, pleurant, suppliant qu’on leur remplisse des gamelles ou casseroles vides tendues avec l’énergie du désespoir. Selon l’IPC, la famine devrait s’étendre aux gouvernorats de Deir el-Balah (centre) et Khan Younès (sud) d’ici à fin septembre.Le gouvernorat de Gaza, qui englobe essentiellement Gaza-ville, représente environ 20% de la superficie du territoire palestinien assiégé. L’ONU y estime actuellement la population à près d’un million de personnes, autant se trouvant dans celui de Deir el-Balah, et plus de 500.000 dans celui de Khan Younès.”Affamer des gens à des fins militaires est un crime de guerre”, a rappelé le haut-commissaire aux droits de l’Homme de l’ONU, Volker Türk. – “Portes de l’enfer” -“Nous ne pouvons pas laisser cette situation perdurer en toute impunité”, a déclaré pour sa part le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, appelant à un “cessez-le-feu immédiat, la libération immédiate de tous les otages et un accès humanitaire total”. Début mars, le gouvernement israélien a imposé à la bande de Gaza – déjà sous blocus israélien depuis plus de 15 ans avant la guerre – un total blocus humanitaire, entraînant de graves pénuries de nourriture. Il l’a assoupli à partir de fin mai, mais la quantité d’aide internationale autorisée à entrer depuis lors est jugée largement insuffisante par l’ONU et les humanitaires, ce que conteste Israël.Avant la déclaration de famine, le ministre de la Défense, Israël Katz, a menacé la ville de Gaza de destruction totale si le Hamas n’acceptait pas la paix aux termes israéliens. “Bientôt, les portes de l’enfer s’ouvriront” jusqu’à ce que le Hamas accepte “les conditions posées par Israël pour mettre fin à la guerre, principalement la libération de tous les otages et (son) désarmement” a-t-il écrit sur X.Parallèlement à la pression militaire, le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, a annoncé jeudi avoir ordonné des “négociations immédiates” pour  “la libération de tous (les) otages” et “mettre la fin à la guerre dans des conditions acceptables pour Israël”.- “Souhaiter la mort” -Sans la citer explicitement, il répondait à la dernière proposition des médiateurs – Egypte, Qatar et Etats-Unis – en vue d’un cessez-le-feu, acceptée lundi par le Hamas. Elle prévoit, selon des sources palestiniennes, une trêve de 60 jours durant laquelle les otages toujours captifs à Gaza (au nombre de 49 dont 27 morts selon l’armée) israélienne) seraient relâchés en deux temps en échange de la libération de prisonniers palestiniens.Israël, qui contrôle aujourd’hui environ 75% du territoire palestinien, a approuvé cette semaine un plan d’assaut contre Gaza-ville, la plus grande du territoire, et annoncé le rappel de 60.000 réservistes supplémentaires.Depuis, l’étau militaire se resserre sur Gaza-ville.”C’est comme si nous étions en enfer. Je deviens folle. Je ne peux pas imaginer être déplacée encore une fois”,  déclare à l’AFP Oum Ibrahim Younès, une mère de quatre enfants de 43 ans, qui vit dans les ruines de sa maison à Gaza.”Le bombardement s’intensifie chaque jour, les explosions ne s’arrêtent jamais. Nous attendons la mort, nous en sommes venus à la souhaiter”, témoigne Nivine Ahmed, 47 ans, déplacée avec ses cinq enfants dans une tente à l’ouest de Gaza. L’attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles. La campagne de représailles israéliennes a fait au moins 62.192 morts dans la bande de Gaza, en majorité des civils, selon le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, dont les chiffres sont jugés fiables par l’ONU, mais qui ne précise pas le nombre de combattants tués.