Afghans return home to rubble, hoping truce holds with Pakistan
Abdul Rahim surveys the rubble that was his home in Kabul, where he lived with six family members.A gaping hole in the living room reveals only charred belongings and debris, while blackened teddy bears and makeup lie in what once was a bedroom.The explosion at his home was one of four that hit the Afghan capital within a week, as unusually intense violence broke out with Pakistan — then suddenly halted under a temporary truce.The fighting — which has left dozens of troops and civilians dead on both sides, mostly in border regions — represents the worst clashes between the neighbours since the Taliban returned to power in 2021.”We were attending a graduation ceremony when I learned that an explosion had struck my house around 4:00 pm,” Rahim, a motorcycle vendor, tells AFP.Two explosions occurred Wednesday afternoon following aerial bombardments, according to Kabul police spokesman Khalid Zadran. The strikes plunged central Kabul into terror.Pakistani security sources meanwhile said they carried out “precision strikes” against an armed group.Stunned residents have been clearing the rubble, hoping the ceasefire will hold.”When I returned, I saw shattered windows, injured people lying on the road, and several dead,” says Rahim, now forced to live with relatives.”War is not a solution — we hope for dialogue,” he pleads.Next door, a yellow-walled school has also been gutted.- ‘Not a solution’ -At least five dead and 35 injured were transported to a Kabul hospital Wednesday afternoon, according to Italian NGO EMERGENCY, which runs the facility.No official death toll has been released.Passersby stop to stare at the devastation, kept at a distance by security cordons and numerous personnel.Three hundred metres away, a market in a residential area was also hit, with videos shared by local media showing a fireball engulfing the neighbourhood. Next to a tall building where at least seven stories can be seen charred, Safiullah Hamidi, a 21-year-old student says his uncle’s apartment was among those impacted.”Pakistan should fight with our army if they want a confrontation, but not by bombing civilians,” he says.Nearby, Samir Ousmani gathers up metal bars littering his car wash station, almost entirely destroyed.”One of my employees was killed, and two others, along with my uncle, were injured,” reports the 22-year-old.- Holding their breath -At the border, where the clashes have been concentrated, residents who had fled are returning home.”Stores have reopened, and everyone is going about their business, but the border is still closed,” says Naqibullah, a 35-year-old merchant in Spin Boldak, Kandahar province.The death toll continues to mount.In the border town, 40 civilians were killed Wednesday in exchanges of fire with the Pakistani army, according to local health authorities.The UN recorded 37 civilians killed and 425 injured in recent days on the Afghan side. “Yesterday, the situation was terrible because of the war. I hope it doesn’t resume because there have already been too many victims,” says Aminullah, 22. Islamabad said the temporary truce would last 48 hours, which ends on Friday evening. “We are waiting to see what happens tomorrow,” says Shamsullah, 36, a biryani vendor.Pakistan’s Prime Minister Shehbaz Sharif said Thursday that for the truce to endure, the ball was “in the court” of the Taliban government.Kabul has not immediately commented.
Derrière l’essor de l’IA générative, une main-d’oeuvre invisible et précaire
Comment apprendre à une intelligence artificielle générative à réaliser un rapport d’autopsie ? En demandant à des travailleurs précaires d’annoter des milliers d’images de scènes de crime. Du Kenya à la Colombie, les annotateurs de données sont de plus en plus nombreux et luttent pour de meilleures conditions de travail.”Il faut passer la journée à regarder des cadavres”, “zoomer sur les plaies” pour les détourer afin d’aider l’IA à identifier ces images, “sans aucun soutien psychologique”, raconte à l’AFP Ephantus Kanyugi. Le Kényan, âgé de 30 ans, classe et étiquette des images pour une poignée de dollars afin d’entraîner des algorithmes depuis 2018. Il est aussi vice-président de la Data Labelers Association, basée à Nairobi et forte de 800 membres. L’organisation doit dévoiler prochainement un code de conduite à destination des plates-formes d’annotation de données pour améliorer les conditions de travail, en l’absence d’une législation encadrant cette activité au Kenya.”Nous sommes comme des fantômes, personne ne sait qu’on existe alors qu’on contribue à l’avancement technologique de la société”, déplore de l’autre côté du globe Oskarina Fuentes. Cette Vénézuélienne de 35 ans, installée à Medellín en Colombie, travaille pour cinq plates-formes d’annotation de données qui la payent entre 5 et 25 centimes de dollar la tâche.Ce travail invisible s’est développé à une vitesse fulgurante avec l’essor de l’IA générative. C’est lui qui permet d’enseigner aux voitures autonomes à reconnaître des piétons ou des arbres, à un agent conversationnel comme ChatGPT à s’exprimer de façon naturelle, ou aux systèmes de modération à supprimer des contenus violents ou pornographiques. Le marché mondial de l’annotation de données a représenté 3,77 milliards de dollars en 2024 et devrait atteindre 17,1 milliards de dollars d’ici 2030, selon le cabinet Grand View Research. – “Esclavage moderne” -“Tant qu’elle reste basée sur l’apprentissage automatique”, l’IA a toujours besoin de vérification humaine, résume Antonio Casilli, professeur de sociologie à l’Institut Polytechnique de Paris qui a enquêté dans plus de 30 pays sur ce qu’il appelle le “travail du clic”.Il faut des humains en amont pour mettre en état les données qui abreuvent les modèles, mais aussi en aval pour évaluer la pertinence des réponses.Les géants de la tech sous-traitent ce travail à des myriades d’entreprises.L’une des plus importantes est l’américaine Scale AI dans laquelle Meta a récemment investi plus de 14 milliards de dollars. Elle compte parmi ses clients Microsoft, le ministère américain de la Défense et a longtemps collaboré avec OpenAI. Les annotateurs de données ont souvent entre 18 et 30 ans et sont faiblement rémunérés malgré un haut niveau d’études, explique M. Casilli. Ils viennent majoritairement de pays à faible revenu, même si cette activité progresse aussi aux États-Unis ou en Europe où les rémunérations sont beaucoup plus élevées. A mesure qu’ils montent en gamme, les modèles derrière ChatGPT d’OpenAI ou Claude d’Anthropic ont en effet besoin de se spécialiser dans des matières complexes comme les mathématiques, la chimie ou les langues rares. Le site d’Outlier, filiale de Scale AI, propose ainsi nombre d’offres d’emplois pour des experts en biologie, langue malaisienne ou programmation en espagnol, avec des rémunérations annoncées de 30 à 50 dollars de l’heure.Au Kenya, Remotasks, autre filiale de Scale AI, paye ses annotateurs de données environ 0,01 dollar pour une tâche pouvant prendre plusieurs heures, d’après Ephantus Kanyugi qui dénonce “de l’esclavage moderne”. “Les gens développent des problèmes de vue, de dos, ils souffrent d’anxiété et de dépression à force de travailler jusqu’à 20 heures par jour ou six jours par semaine pour une paie dérisoire et parfois pas de paie du tout”, alerte-t-il.- “Comment se suicider ?” -Scale AI est visé par plusieurs plaintes aux États-Unis: des employés l’accusent de travail non rémunéré, de les déclarer comme travailleurs indépendants et non comme salariés, et de les exposer à des contenus traumatisants sans mesures de prévention suffisantes, selon des documents judiciaires consultés par l’AFP. Les plaignants disent par exemple avoir dû discuter avec une intelligence artificielle de “Comment se suicider ?”, “Comment empoisonner quelqu’un ?” ou “Comment tuer quelqu’un ?”. L’entreprise a refusé de commenter les poursuites en cours, mais reconnaît que certains projets peuvent inclure des contenus sensibles.Les travailleurs sont toujours prévenus à l’avance et peuvent choisir d’arrêter une tâche à tout moment, affirme-t-elle à l’AFP, faisant aussi état de ressources dédiées à la santé mentale et d’une ligne d’écoute anonyme. Elle assure fournir une grille de rémunération transparente, avec des tarifs égaux ou supérieurs au salaire minimum en vigueur là où elle exerce. La question de l’exposition de travailleurs précaires à des contenus insoutenables par les géants de la tech et leurs sous-traitants n’est toutefois pas nouvelle. Meta est notamment visé par des poursuites de modérateurs de contenus dans plusieurs pays, de l’Espagne au Kenya en passant par le Ghana, pour des conditions de travail indignes et des traumatismes psychologiques.- Accès coupé -Les petites mains de l’IA peuvent en outre se retrouver sans travail, ni paie du jour au lendemain. Oskarina Fuentes accuse l’une des plates-formes qui l’employait de ne jamais lui avoir versé environ 900 dollars, soit trois mois de travail, après une actualisation de son système de paiement. “J’ai perdu mon temps, mes forces et mon sommeil”, confie-t-elle, sans donner le nom de son ex-employeur car elle a dû signer un accord de confidentialité, une pratique fréquente dans cette industrie qui réduit au silence la plupart des annotateurs. Au Kenya, la Data Labelers Association envisage une action en justice contre Remotasks, accusée par des étiqueteurs de données d’avoir soudainement coupé l’accès à sa plate-forme en mars 2024, sans leur payer des sommes dues.La maison mère Scale AI admet une réduction de son activité au Kenya, mais déclare avoir fermé des comptes d’annotateurs pour violation de ses règles internes, assurant que toutes les tâches terminées ont été rémunérées.Microsoft et Meta n’ont pas souhaité répondre aux questions de l’AFP concernant leurs relations avec Scale AI. Le Pentagone n’a pas répondu. Anthropic, qui collabore avec Surge AI, start-up d’annotation de données également visée par une plainte aux Etats-Unis, dit exiger de ses sous-traitants qu’ils suivent des règles relatives au bien-être des travailleurs devant manipuler des contenus sensibles, et fixant un tarif équivalent ou supérieur à 16 dollars de l’heure. OpenAI, qui a affirmé jeudi à l’AFP ne plus travailler avec Scale AI, dit disposer d’un règlement strict pour ses sous-traitants sur la sécurité au travail, la rémunération équitable, la non-discrimination et le respect des droits des travailleurs. Si ce code n’est pas respecté, le créateur de ChatGPT considère cela comme une rupture de contrat et prend les mesures appropriées, affirme-t-il.- Bras de fer -Toutefois, “les travailleurs du clic”, qui œuvrent majoritairement en tant qu’indépendants ou lors de contrats courts, ne bénéficient souvent d’aucune protection sociale, rappelle le sociologue Antonio Casilli, auteur d’un livre sur le sujet, les qualifiant de “sous-prolétariat numérique”.Au Kenya, le futur code de conduite de la Data Labelers Association, auquel l’AFP a eu accès, cherche ainsi à instaurer un contrat de travail avec une “rémunération équitable”, à garantir la liberté d’association, le droit à des pauses et à un soutien psychologique en cas d’exposition à des contenus nocifs.Mais de telles revendications peuvent virer au bras de fer.Aux États-Unis, près de 250 personnes travaillant pour GlobalLogic, un sous-traitant qui entraîne l’IA Gemini de Google, ont été licenciées en septembre après que plusieurs employés ont dénoncé des disparités salariales et cherché à obtenir de meilleures conditions de travail.”Ils veulent des annotateurs de données dociles”, fustige auprès de l’AFP, Andrew Lauzon, 31 ans, qui travaillait pour GlobalLogic depuis mars 2024 et s’est fait licencier le 12 septembre. Membre du syndicat Alphabet Workers Union, ce natif de Boston réclamait avec d’autres collègues “des salaires équitables”, des “congés payés” et “une couverture santé abordable”. Contacté par l’AFP, GlobalLogic n’a pas souhaité commenter. Un porte-parole de Google a souligné pour sa part qu'”en tant qu’employeur GlobalLogic était responsable des conditions de travail de ses salariés”.Le groupe dit cependant attendre de ses sous-traitants, qui doivent adhérer à une charte, un traitement juste et équitable de leurs travailleurs. Il affirme mener des audits réguliers pour le vérifier. – “Trous dans la raquette” -“Les géants de la tech ne peuvent construire le futur sur une main d’œuvre jetable”, insiste Christy Hoffman, secrétaire générale de la fédération syndicale internationale UNI Global Union, qui a publié début octobre une étude sur les travailleurs de l’ombre de l’IA.”Il est temps de tenir les titans de la Silicon Valley responsables des conditions de travail dans leur chaîne de sous-traitance”, ajoute-t-elle. Un travail qui souffre avant tout d’une absence d’encadrement juridique. En Europe, malgré l’adoption d’une réglementation d’envergure sur l’intelligence artificielle, “des trous dans la raquette” subsistent, déclare l’eurodéputée de gauche française Leïla Chaibi (La France insoumise). “Il n’y a aucune mention des travailleurs du clic dans le règlement sur l’IA”, note-t-elle, ni dans la directive sur les travailleurs des plateformes numériques comme Uber, adoptée en octobre 2024 et dont elle a été l’une des principales architectes. La directive européenne sur le devoir de vigilance, qui impose notamment aux entreprises des règles en matière de droits humains dans toute leur chaîne de production, aurait pu être un levier, mais elle est remise en question par les États européens. Pourtant, des millions de personnes effectuent ce travail, essentiel au développement de l’IA. “Si vous êtes un charpentier ou un plombier, il y a des syndicats et un salaire minimum”, pointe Nacho Barros, quinquagénaire qui vit près de Valence en Espagne et a commencé à annoter des données pendant la pandémie. “Ce travail devrait aussi être reconnu par chaque pays comme un emploi à part entière”.
Derrière l’essor de l’IA générative, une main-d’oeuvre invisible et précaire
Comment apprendre à une intelligence artificielle générative à réaliser un rapport d’autopsie ? En demandant à des travailleurs précaires d’annoter des milliers d’images de scènes de crime. Du Kenya à la Colombie, les annotateurs de données sont de plus en plus nombreux et luttent pour de meilleures conditions de travail.”Il faut passer la journée à regarder des cadavres”, “zoomer sur les plaies” pour les détourer afin d’aider l’IA à identifier ces images, “sans aucun soutien psychologique”, raconte à l’AFP Ephantus Kanyugi. Le Kényan, âgé de 30 ans, classe et étiquette des images pour une poignée de dollars afin d’entraîner des algorithmes depuis 2018. Il est aussi vice-président de la Data Labelers Association, basée à Nairobi et forte de 800 membres. L’organisation doit dévoiler prochainement un code de conduite à destination des plates-formes d’annotation de données pour améliorer les conditions de travail, en l’absence d’une législation encadrant cette activité au Kenya.”Nous sommes comme des fantômes, personne ne sait qu’on existe alors qu’on contribue à l’avancement technologique de la société”, déplore de l’autre côté du globe Oskarina Fuentes. Cette Vénézuélienne de 35 ans, installée à Medellín en Colombie, travaille pour cinq plates-formes d’annotation de données qui la payent entre 5 et 25 centimes de dollar la tâche.Ce travail invisible s’est développé à une vitesse fulgurante avec l’essor de l’IA générative. C’est lui qui permet d’enseigner aux voitures autonomes à reconnaître des piétons ou des arbres, à un agent conversationnel comme ChatGPT à s’exprimer de façon naturelle, ou aux systèmes de modération à supprimer des contenus violents ou pornographiques. Le marché mondial de l’annotation de données a représenté 3,77 milliards de dollars en 2024 et devrait atteindre 17,1 milliards de dollars d’ici 2030, selon le cabinet Grand View Research. – “Esclavage moderne” -“Tant qu’elle reste basée sur l’apprentissage automatique”, l’IA a toujours besoin de vérification humaine, résume Antonio Casilli, professeur de sociologie à l’Institut Polytechnique de Paris qui a enquêté dans plus de 30 pays sur ce qu’il appelle le “travail du clic”.Il faut des humains en amont pour mettre en état les données qui abreuvent les modèles, mais aussi en aval pour évaluer la pertinence des réponses.Les géants de la tech sous-traitent ce travail à des myriades d’entreprises.L’une des plus importantes est l’américaine Scale AI dans laquelle Meta a récemment investi plus de 14 milliards de dollars. Elle compte parmi ses clients Microsoft, le ministère américain de la Défense et a longtemps collaboré avec OpenAI. Les annotateurs de données ont souvent entre 18 et 30 ans et sont faiblement rémunérés malgré un haut niveau d’études, explique M. Casilli. Ils viennent majoritairement de pays à faible revenu, même si cette activité progresse aussi aux États-Unis ou en Europe où les rémunérations sont beaucoup plus élevées. A mesure qu’ils montent en gamme, les modèles derrière ChatGPT d’OpenAI ou Claude d’Anthropic ont en effet besoin de se spécialiser dans des matières complexes comme les mathématiques, la chimie ou les langues rares. Le site d’Outlier, filiale de Scale AI, propose ainsi nombre d’offres d’emplois pour des experts en biologie, langue malaisienne ou programmation en espagnol, avec des rémunérations annoncées de 30 à 50 dollars de l’heure.Au Kenya, Remotasks, autre filiale de Scale AI, paye ses annotateurs de données environ 0,01 dollar pour une tâche pouvant prendre plusieurs heures, d’après Ephantus Kanyugi qui dénonce “de l’esclavage moderne”. “Les gens développent des problèmes de vue, de dos, ils souffrent d’anxiété et de dépression à force de travailler jusqu’à 20 heures par jour ou six jours par semaine pour une paie dérisoire et parfois pas de paie du tout”, alerte-t-il.- “Comment se suicider ?” -Scale AI est visé par plusieurs plaintes aux États-Unis: des employés l’accusent de travail non rémunéré, de les déclarer comme travailleurs indépendants et non comme salariés, et de les exposer à des contenus traumatisants sans mesures de prévention suffisantes, selon des documents judiciaires consultés par l’AFP. Les plaignants disent par exemple avoir dû discuter avec une intelligence artificielle de “Comment se suicider ?”, “Comment empoisonner quelqu’un ?” ou “Comment tuer quelqu’un ?”. L’entreprise a refusé de commenter les poursuites en cours, mais reconnaît que certains projets peuvent inclure des contenus sensibles.Les travailleurs sont toujours prévenus à l’avance et peuvent choisir d’arrêter une tâche à tout moment, affirme-t-elle à l’AFP, faisant aussi état de ressources dédiées à la santé mentale et d’une ligne d’écoute anonyme. Elle assure fournir une grille de rémunération transparente, avec des tarifs égaux ou supérieurs au salaire minimum en vigueur là où elle exerce. La question de l’exposition de travailleurs précaires à des contenus insoutenables par les géants de la tech et leurs sous-traitants n’est toutefois pas nouvelle. Meta est notamment visé par des poursuites de modérateurs de contenus dans plusieurs pays, de l’Espagne au Kenya en passant par le Ghana, pour des conditions de travail indignes et des traumatismes psychologiques.- Accès coupé -Les petites mains de l’IA peuvent en outre se retrouver sans travail, ni paie du jour au lendemain. Oskarina Fuentes accuse l’une des plates-formes qui l’employait de ne jamais lui avoir versé environ 900 dollars, soit trois mois de travail, après une actualisation de son système de paiement. “J’ai perdu mon temps, mes forces et mon sommeil”, confie-t-elle, sans donner le nom de son ex-employeur car elle a dû signer un accord de confidentialité, une pratique fréquente dans cette industrie qui réduit au silence la plupart des annotateurs. Au Kenya, la Data Labelers Association envisage une action en justice contre Remotasks, accusée par des étiqueteurs de données d’avoir soudainement coupé l’accès à sa plate-forme en mars 2024, sans leur payer des sommes dues.La maison mère Scale AI admet une réduction de son activité au Kenya, mais déclare avoir fermé des comptes d’annotateurs pour violation de ses règles internes, assurant que toutes les tâches terminées ont été rémunérées.Microsoft et Meta n’ont pas souhaité répondre aux questions de l’AFP concernant leurs relations avec Scale AI. Le Pentagone n’a pas répondu. Anthropic, qui collabore avec Surge AI, start-up d’annotation de données également visée par une plainte aux Etats-Unis, dit exiger de ses sous-traitants qu’ils suivent des règles relatives au bien-être des travailleurs devant manipuler des contenus sensibles, et fixant un tarif équivalent ou supérieur à 16 dollars de l’heure. OpenAI, qui a affirmé jeudi à l’AFP ne plus travailler avec Scale AI, dit disposer d’un règlement strict pour ses sous-traitants sur la sécurité au travail, la rémunération équitable, la non-discrimination et le respect des droits des travailleurs. Si ce code n’est pas respecté, le créateur de ChatGPT considère cela comme une rupture de contrat et prend les mesures appropriées, affirme-t-il.- Bras de fer -Toutefois, “les travailleurs du clic”, qui œuvrent majoritairement en tant qu’indépendants ou lors de contrats courts, ne bénéficient souvent d’aucune protection sociale, rappelle le sociologue Antonio Casilli, auteur d’un livre sur le sujet, les qualifiant de “sous-prolétariat numérique”.Au Kenya, le futur code de conduite de la Data Labelers Association, auquel l’AFP a eu accès, cherche ainsi à instaurer un contrat de travail avec une “rémunération équitable”, à garantir la liberté d’association, le droit à des pauses et à un soutien psychologique en cas d’exposition à des contenus nocifs.Mais de telles revendications peuvent virer au bras de fer.Aux États-Unis, près de 250 personnes travaillant pour GlobalLogic, un sous-traitant qui entraîne l’IA Gemini de Google, ont été licenciées en septembre après que plusieurs employés ont dénoncé des disparités salariales et cherché à obtenir de meilleures conditions de travail.”Ils veulent des annotateurs de données dociles”, fustige auprès de l’AFP, Andrew Lauzon, 31 ans, qui travaillait pour GlobalLogic depuis mars 2024 et s’est fait licencier le 12 septembre. Membre du syndicat Alphabet Workers Union, ce natif de Boston réclamait avec d’autres collègues “des salaires équitables”, des “congés payés” et “une couverture santé abordable”. Contacté par l’AFP, GlobalLogic n’a pas souhaité commenter. Un porte-parole de Google a souligné pour sa part qu'”en tant qu’employeur GlobalLogic était responsable des conditions de travail de ses salariés”.Le groupe dit cependant attendre de ses sous-traitants, qui doivent adhérer à une charte, un traitement juste et équitable de leurs travailleurs. Il affirme mener des audits réguliers pour le vérifier. – “Trous dans la raquette” -“Les géants de la tech ne peuvent construire le futur sur une main d’œuvre jetable”, insiste Christy Hoffman, secrétaire générale de la fédération syndicale internationale UNI Global Union, qui a publié début octobre une étude sur les travailleurs de l’ombre de l’IA.”Il est temps de tenir les titans de la Silicon Valley responsables des conditions de travail dans leur chaîne de sous-traitance”, ajoute-t-elle. Un travail qui souffre avant tout d’une absence d’encadrement juridique. En Europe, malgré l’adoption d’une réglementation d’envergure sur l’intelligence artificielle, “des trous dans la raquette” subsistent, déclare l’eurodéputée de gauche française Leïla Chaibi (La France insoumise). “Il n’y a aucune mention des travailleurs du clic dans le règlement sur l’IA”, note-t-elle, ni dans la directive sur les travailleurs des plateformes numériques comme Uber, adoptée en octobre 2024 et dont elle a été l’une des principales architectes. La directive européenne sur le devoir de vigilance, qui impose notamment aux entreprises des règles en matière de droits humains dans toute leur chaîne de production, aurait pu être un levier, mais elle est remise en question par les États européens. Pourtant, des millions de personnes effectuent ce travail, essentiel au développement de l’IA. “Si vous êtes un charpentier ou un plombier, il y a des syndicats et un salaire minimum”, pointe Nacho Barros, quinquagénaire qui vit près de Valence en Espagne et a commencé à annoter des données pendant la pandémie. “Ce travail devrait aussi être reconnu par chaque pays comme un emploi à part entière”.
Le leader indépendantiste kanak Christian Tein autorisé à retourner en Nouvelle-Calédonie
Près d’un an et demi après son arrestation et son transfert en métropole, le leader indépendantiste kanak Christian Tein, mis en examen dans l’enquête sur les émeutes mortelles de mai 2024, a été autorisé jeudi par la cour d’appel de Paris à retourner en Nouvelle-Calédonie.Placé en détention en juin 2024, Christian Tein, 57 ans, a pu sortir de prison un an plus tard. Fin septembre, les juges d’instruction avaient assoupli son contrôle judiciaire, l’autorisant à rentrer dans l’archipel, mais le parquet avait fait appel.Présent au délibéré, M. Tein, qui avait décidé de rester en métropole jusqu’à l’examen de l’appel, n’a pas souhaité s’exprimer.”Nous sommes satisfaits et soulagés de la décision (qui) autorise M. Tein à retrouver sa terre après près de 18 mois de privation”, a réagi auprès de l’AFP Florian Medico, l’un de ses avocats avec Mes François Roux et Pierre Ortet.Le parquet, lui, considérait qu’il fallait empêcher M. Tein de quitter la métropole, pour les nécessités de l’enquête et par “mesure de sûreté”, a rappelé à l’audience la représentante du ministère public, Christine Forey.Président du Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS), “il est toujours leader au sein du mouvement” indépendantiste et “le contexte en Nouvelle-Calédonie apparaît très fragile”, a-t-elle souligné.Chef de la Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT) lors de la crise du printemps 2024, Christian Tein reste mis en examen pour vols en bande organisée avec arme, destructions en bande organisée, et association de malfaiteurs en vue de la préparation de crimes et délits.Après son interpellation, il avait été transféré immédiatement dans l’Hexagone avec six autres militants, à bord d’un avion spécialement affrété.Mais les trois juges d’instruction parisiens chargés du dossier avaient assoupli en septembre son contrôle judiciaire, considérant avoir suffisamment avancé leurs auditions et confrontations.Christian Tein a toujours nié avoir appelé à commettre des violences.- “Le futur président” – “Vous avez en face de vous le président du mouvement de libération de la Nouvelle-Calédonie et peut-être le futur président de la Nouvelle-Calédonie”, a tonné à l’audience Me François Roux, appelant au respect “du droit international” qui garantit “l’octroi de l’indépendance aux peuples colonisés”.Placé par l’Union calédonienne (composante du FLNKS) à la tête de la CCAT pour organiser la mobilisation contre une réforme électorale accusée de marginaliser la population autochtone kanak, M. Tein a œuvré pour faire cesser des violences qui n’auraient “aucun sens politique” dans la perspective d’une indépendance, selon sa défense.A l’époque, la Nouvelle-Calédonie était en proie à des violences en lien avec la réforme du corps électoral, au cours desquelles quatorze personnes, dont deux gendarmes, ont été tuées et des centaines d’autres blessées. Les dégâts matériels ont été estimés à au moins 2,2 milliards d’euros.Au vu notamment de l’avancée du dossier, ouvert en juin 2024 à Nouméa avant d’être dépaysé à Paris, les magistrats ont aussi levé l’interdiction de contact entre M. Tein et d’autres mis en cause indépendantistes, Guillaume Vama, Brenda Wanabo, Steeve Unë ou son propre neveu Dimitri Qenegei.Ce dernier a également vu son contrôle judiciaire assoupli en appel jeudi. Lui comme son oncle peuvent maintenant retrouver leur archipel natal et leurs proches, à 17.000 km de l’Hexagone.”Nous avons fait confiance à la justice. C’est un très grand soulagement (et cela) pourra amener de l’apaisement dans le pays”, a réagi Dimitri Qenegei auprès de l’AFP.Côté politique, l’avenir de la Nouvelle-Calédonie reste suspendu au devenir de l’accord de Bougival, signé le 12 juillet entre l’Etat, les non-indépendantistes et des indépendantistes. Le FLNKS s’en est depuis retiré.Le Sénat a approuvé mercredi, dans l’urgence, le report au printemps 2026 des élections provinciales prévues en novembre, première étape nécessaire à la mise en place de ce fragile accord sur l’avenir institutionnel de l’archipel.
Le leader indépendantiste kanak Christian Tein autorisé à retourner en Nouvelle-Calédonie
Près d’un an et demi après son arrestation et son transfert en métropole, le leader indépendantiste kanak Christian Tein, mis en examen dans l’enquête sur les émeutes mortelles de mai 2024, a été autorisé jeudi par la cour d’appel de Paris à retourner en Nouvelle-Calédonie.Placé en détention en juin 2024, Christian Tein, 57 ans, a pu sortir de prison un an plus tard. Fin septembre, les juges d’instruction avaient assoupli son contrôle judiciaire, l’autorisant à rentrer dans l’archipel, mais le parquet avait fait appel.Présent au délibéré, M. Tein, qui avait décidé de rester en métropole jusqu’à l’examen de l’appel, n’a pas souhaité s’exprimer.”Nous sommes satisfaits et soulagés de la décision (qui) autorise M. Tein à retrouver sa terre après près de 18 mois de privation”, a réagi auprès de l’AFP Florian Medico, l’un de ses avocats avec Mes François Roux et Pierre Ortet.Le parquet, lui, considérait qu’il fallait empêcher M. Tein de quitter la métropole, pour les nécessités de l’enquête et par “mesure de sûreté”, a rappelé à l’audience la représentante du ministère public, Christine Forey.Président du Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS), “il est toujours leader au sein du mouvement” indépendantiste et “le contexte en Nouvelle-Calédonie apparaît très fragile”, a-t-elle souligné.Chef de la Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT) lors de la crise du printemps 2024, Christian Tein reste mis en examen pour vols en bande organisée avec arme, destructions en bande organisée, et association de malfaiteurs en vue de la préparation de crimes et délits.Après son interpellation, il avait été transféré immédiatement dans l’Hexagone avec six autres militants, à bord d’un avion spécialement affrété.Mais les trois juges d’instruction parisiens chargés du dossier avaient assoupli en septembre son contrôle judiciaire, considérant avoir suffisamment avancé leurs auditions et confrontations.Christian Tein a toujours nié avoir appelé à commettre des violences.- “Le futur président” – “Vous avez en face de vous le président du mouvement de libération de la Nouvelle-Calédonie et peut-être le futur président de la Nouvelle-Calédonie”, a tonné à l’audience Me François Roux, appelant au respect “du droit international” qui garantit “l’octroi de l’indépendance aux peuples colonisés”.Placé par l’Union calédonienne (composante du FLNKS) à la tête de la CCAT pour organiser la mobilisation contre une réforme électorale accusée de marginaliser la population autochtone kanak, M. Tein a œuvré pour faire cesser des violences qui n’auraient “aucun sens politique” dans la perspective d’une indépendance, selon sa défense.A l’époque, la Nouvelle-Calédonie était en proie à des violences en lien avec la réforme du corps électoral, au cours desquelles quatorze personnes, dont deux gendarmes, ont été tuées et des centaines d’autres blessées. Les dégâts matériels ont été estimés à au moins 2,2 milliards d’euros.Au vu notamment de l’avancée du dossier, ouvert en juin 2024 à Nouméa avant d’être dépaysé à Paris, les magistrats ont aussi levé l’interdiction de contact entre M. Tein et d’autres mis en cause indépendantistes, Guillaume Vama, Brenda Wanabo, Steeve Unë ou son propre neveu Dimitri Qenegei.Ce dernier a également vu son contrôle judiciaire assoupli en appel jeudi. Lui comme son oncle peuvent maintenant retrouver leur archipel natal et leurs proches, à 17.000 km de l’Hexagone.”Nous avons fait confiance à la justice. C’est un très grand soulagement (et cela) pourra amener de l’apaisement dans le pays”, a réagi Dimitri Qenegei auprès de l’AFP.Côté politique, l’avenir de la Nouvelle-Calédonie reste suspendu au devenir de l’accord de Bougival, signé le 12 juillet entre l’Etat, les non-indépendantistes et des indépendantistes. Le FLNKS s’en est depuis retiré.Le Sénat a approuvé mercredi, dans l’urgence, le report au printemps 2026 des élections provinciales prévues en novembre, première étape nécessaire à la mise en place de ce fragile accord sur l’avenir institutionnel de l’archipel.
Afghanistan-Pakistan ceasefire holds after deadly border clashes
A ceasefire along the frontier between Afghanistan and Pakistan was holding on Thursday, officials on both sides said, after dozens of troops and civilians were killed in cross-border clashes.In Spin Boldak, a flashpoint on the Afghan side, an AFP journalist saw shops reopening and residents returning to homes they had fled during the fighting. The 48-hour truce — which expires Friday evening — was aimed at allowing time to “find a positive solution…through constructive dialogue”, according to Islamabad.Pakistan’s Prime Minister Shehbaz Sharif said on Thursday evening that whether the temporary truce would be extended now depended on Kabul’s response.”If in 48 hours they want to resolve the issues and address our genuine demands, then we are ready for them,” Sharif told his cabinet, reiterating that Pakistani Taliban militants should be eliminated and that Afghan territory not be used to plot attacks.Pakistan is facing a resurgence of attacks against its security forces on its western border with Afghanistan, led by the Pakistani Taliban and its affiliates.Spin Boldak’s health director said 40 civilians were killed and 170 wounded on Wednesday, while the UN mission in Afghanistan (UNAMA) has reported at least 37 killed and 425 wounded in several provinces impacted by the clashes.”Our houses were bombed, a child was wounded. I heard the plane myself,” Abdul Zahir, a 46-year-old resident, told AFP. “It’s terrifying.”Hundreds of residents and Taliban officials attended the funeral of seven members of the same family in Spin Boldak, an AFP journalist saw.Islamabad accuses Kabul of sheltering militants who plan their frequent assaults from Afghan soil — a charge the Taliban government denies.Pakistani officials on the northern and southern border with Afghanistan told AFP on Thursday that “no violence was reported overnight, and the ceasefire remains in effect”.A senior security official in Peshawar told AFP: “Additional paramilitary troops have been deployed to counter potential…militant activity that could jeopardise the ceasefire.”Blasts were reported in the capital Kabul shortly before the truce was announced, as well as in the southern province of Kandahar, where the Afghan Taliban’s shadowy supreme leader lives.UN rights chief Volker Turk welcomed the truce and urged both sides to prevent further harm to civilians and “commit to a lasting ceasefire”.- ‘Precision strikes’ -The first explosions that struck Afghanistan last week — blamed by the Taliban on Islamabad — occurred while Afghanistan’s top diplomat was on an unprecedented visit to India, Pakistan’s longtime rival.Taliban authorities then launched an offensive at the border, prompting Islamabad to vow a strong response of its own.Exchanges of fire from Saturday killed dozens of people, with renewed violence on Wednesday also causing civilian casualties, according to Kabul.The Taliban government officially blamed Wednesday’s blasts in the Afghan capital on the explosion of an oil tanker and a generator.However, Pakistani security sources said the military targeted an armed group with “precision strikes” in Kabul, as well as hitting Afghan Taliban bases in Kandahar.There were blackouts overnight and into Thursday morning in some areas of Kabul, caused by electricity cables damaged in the explosions, AFP journalists in the city said. AFP journalists saw municipal workers carrying out repairs on Thursday morning in a Kabul neighbourhood, where the road was charred and apartment windows had been blown out.At least five people were killed and 35 wounded in Wednesday’s explosions in Kabul, an Italian NGO that runs a hospital in the city said.”We started receiving ambulances filled with wounded people,” said Dejan Panic, EMERGENCY’s country director.Ten people were in critical condition, with injuries including shrapnel wounds, blunt trauma and burns, the NGO said.
Hommage à l’opposant Odinga à Nairobi: 3 morts après des tirs des forces de sécurité
Trois personnes ont été tuées dans un stade de Nairobi après que les forces de sécurité ont ouvert le feu jeudi pour disperser une foule venue rendre hommage à l’opposant historique kényan Raila Odinga, mort mercredi, a indiqué une organisation de défense des droits de l’homme.”VOCAL Africa confirme que trois corps (venus du stade) de Kasarani ont été reçus ce soir à la morgue de la ville. Nous suivons de près si d’autres corps ont pu être emmenés dans d’autres sites”, a posté le groupe sur X.Les tirs des forces de sécurité ont brutalement transformé en mouvement de panique l’hommage à l’opposant Odinga, des dizaines de milliers de personnes évacuant un stade de Nairobi en quelques minutes.Sur la pelouse, un homme gît visiblement grièvement blessé à la tête, selon une photo prise par un photographe de l’AFP. Des journalistes de l’AFP ont vu deux autres personnes blessées.Le bilan aurait pu être bien pire encore, alors que les forces de sécurité, dépassées, ont tiré pour disperser une foule nombreuse qui tentait de pénétrer dans la section VIP du stade de Kasarani, le plus grand de la capitale kényane, où la dépouille de Raila Odinga devait être présentée.L’AFPTV a filmé une foule prise totalement au dépourvu, couchée au sol, puis courant dans tous les sens, alors que des dizaines de coups de feu se faisaient entendre. Les images de l’AFP montrent aussi les forces de sécurité frapper à coups de bâton de jeunes hommes dans les tribunes.Des dizaines de milliers de Kényans s’étaient rassemblés jeudi après-midi dans l’enceinte sportive pour rendre hommage à cette figure politique du pays, cinq fois candidat malheureux à la présidentielle, notamment en 2022, et décédé en Inde à l’âge de 80 ans d’une probable crise cardiaque.La mort de ce combattant pour la démocratie, qui a passé huit ans en détention sous le régime autocratique d’Arap Moi, est un séisme pour les Kényans, tout particulièrement pour les Luos, qui voyaient en lui une sorte de figure paternelle vénérée. Elle laisse aussi un grand vide dans l’opposition kényane.Toute la journée des foules conséquentes ont accompagné l’arrivée au pays de la dépouille de “Baba” (papa), le surnom qui lui était affectueusement donné, débordant un dispositif sécuritaire visiblement mal calibré. Après l’arrivée du corps vers 09H30 (06H30 GMT), l’autorité de l’aviation civile kényane (KCAA) avait dû suspendre temporairement les opérations de l’aéroport Jomo Kenyatta pour “rétablir l’ordre et assurer la sécurité” . Des personnes en deuil avaient accédé à des zones réglementées.- Foule considérable -Le cercueil de Raila Odinga, recouvert d’un drapeau kényan, devait ensuite être amené au Parlement kényan. Mais les milliers de personnes entourant le cortège avaient forcé les autorités à le rediriger vers le stade de Kasarani, ce qui avait créé d’importantes difficultés de circulation.Les télévisions kényanes avaient montré en début d’après-midi une foule considérable paralysant complètement la circulation sur les grands axes menant à l’enceinte sportive.Celle-ci a été d’abord envahie par un grand nombre de personnes endeuillées agitant des branchages, selon une tradition funéraire luo, avant d’être désertée peu avant 15H30 (12H30 GMT).”Pourquoi donc la police utilise-t-elle des gaz lacrymogènes et des balles pour disperser des gens en deuil ?”, s’est indignée sur X l’ancienne ministre Martha Karua, candidate à la prochaine présidentielle.La police a une image déplorable au Kenya, où elle est fréquemment accusée de violences disproportionnées contre la population.”La police est entraînée et aurait pu gérer la foule différemment”, a également commenté sur X le militant des droits humains Boniface Mwangi, regrettant qu’aucune “instruction” n’ait été communiquée à la foule. “La police kényane tire vite, et puis elle réfléchit”, a encore réagi cet autre candidat au scrutin de 2027.- Deuil national -Le président William Ruto a décrété sept jours de deuil national pour Raila Odinga. Jeudi après-midi, il s’est incliné dans un couloir du stade Kasarani face à la dépouille de son adversaire de la dernière présidentielle, qui l’avait accusé de fraude avant que les deux hommes ne s’allient.Après le chef de l’Etat, Ida Odinga, la veuve de l’opposant historique, s’est recueillie quelques instants son mari allongé dans un cercueil ouvert, le haut du corps recouvert d’un tissu orange, la couleur de son parti, et sur lequel avait été posé un large chapeau emblématique.Des milliers de personnes ont ensuite été autorisées à revenir dans le stade pour pouvoir se recueillir à leur tour sur le corps de leur héros.Des espaces de deuil publics ont été installés dans Nairobi avant une cérémonie nationale vendredi, aussi déclaré jour férié. La dépouille doit ensuite transférée dans l’ouest du Kenya, où M. Odinga est né, et où il bénéficiait d’un soutien populaire immense.La chaîne Citizen TV a montré qu’un grand nombre de personnes s’étaient également rassemblées à Bondo, le siège ancestral de la famille de M. Odinga dans l’ouest du Kenya, où il doit être enterré dimanche.
Waymo robotaxis to deliver orders for some US DoorDash users
US food delivery app DoorDash announced Thursday that Waymo driverless cars will soon shuttle orders to some customers in a budding partnership with the Google-owned robotaxi star.The alliance will start in coming months with Waymo cars delivering take-away meals, groceries and convenience shop items to DoorDash users in the southwestern US city of Phoenix, according to the companies.”Through our partnership with DoorDash, we leverage our proven delivery experience to provide customers with a seamless, contact-free way to get items they need, whether it’s groceries or a quick bite,” Waymo head of business development and strategic partnerships Nicole Gavel said in a statement.Phoenix is already among US cities where Waymo operates its robotaxi.DoorDash users will be able to opt into Waymo autonomous car delivery while checking out on the app, according to the San Francisco-based company, the largest food delivery app in the United States.When orders arrive in Waymo cars, customers will be able to retrieve their items by opening the trunk with their DoorDash app.Using Waymo for deliveries is part of DoorDash’s “vision for a multi-modal autonomous future,” said the delivery company’s vice president of business and corporate development David Richter.








