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Fusées contre biodiversité: en Guyane, le centre spatial poursuivi pour “atteintes environnementales”

Le gestionnaire de la base spatiale de Kourou, en Guyane, est poursuivi en justice pour des destructions d’espèces protégées lors de travaux réalisés sans autorisation. Des documents obtenus par l’AFP révèlent la mansuétude des services de l’État pour lui permettre de rapidement régulariser sa situation.L’affaire poursuit le Cnes depuis 2022. Il est reproché à l’agence spatiale française des “atteintes illicites (…) à la conservation d’un habitat naturel et d’espèces protégées”, lors de la réhabilitation non autorisée du pas de tir “Diamant”.Entre 1968 et 1976, les premières fusées françaises partaient de ce site. Mis en sommeil, il a été reconverti à partir de 2019 pour accueillir Callisto, une fusée expérimentale réutilisable, et cinq nouvelles plateformes pour des petites fusées privées, au cœur de la tentaculaire base spatiale guyanaise.Au moins quatre espèces protégées et leur habitat ont été détruits lors des travaux de terrassement débutés en mars 2022. Parmi celles-ci, une grenouille rare, le leptodactyle ocellé, protégée depuis 2020 par un arrêté ministériel.Le parquet soupçonne le Centre national d’études spatiales d’avoir eu connaissance de sa présence avant les travaux sans modifier ses plans. Quant aux autorisations de chantier, l’agence ne les avait pas encore obtenues, selon les éléments obtenus par l’AFP.Des impératifs économiques auraient justifié le choix de passer outre. “Les activités de terrassement démarrent. Tout arrêt industriel aurait un impact financier. Sauf demande explicite, nous maintenons ces travaux”, écrit une responsable du projet Callisto dans un mail du 22 mars 2022.Plusieurs fois, la Direction générale des territoires et de la mer (DGTM), un service sous l’autorité du préfet, avertit pourtant le Cnes que les travaux “ne peuvent démarrer en l’état”.L’agence spatiale passe outre: ce n’est qu’en septembre 2022 que la préfecture fait stopper le chantier avec un projet d’arrêté de mise en demeure de régularisation, après plusieurs contrôles de l’Office français de la biodiversité (OFB) et de la DGTM.Lors d’un de ces contrôles, le 4 août, la DGTM découvre un autre chantier démarré sans autorisation: l’aménagement d’un parc photovoltaïque, malgré la présence d’espèces protégées signalée dès novembre 2021.Selon l’OFB, 2,11 hectares d’habitats abritant huit espèces protégées ont été détruits.- “Sanctuaire environnemental” – Avec ses 650 km2 – six fois la surface de Paris -, le centre spatial guyanais, à l’accès strictement encadré, se présente pourtant comme un “sanctuaire environnemental”.Situé sur une savane littorale constituée d’herbes hautes et de petits arbustes, écosystème qui concentre 16% de la biodiversité de Guyane pour 0,3% du territoire, le site abrite plusieurs espèces endémiques et même une concentration inédite de jaguars.Ce n’est pas la première fois que le Cnes est épinglé. En 2019, pour le projet Callisto, il avait lancé des travaux de défrichage sans déclaration préalable, bouleversant une zone où un bureau d’études devait recenser la faune et la flore. Résultat: des inventaires faussés car le milieu naturel avait déjà été altéré.La crise du spatial européen à l’époque, découlant de l’invasion russe de l’Ukraine, semble avoir pesé sur cette précipitation. Notamment pour la réhabilitation du pas de tir “Diamant”, évaluée à 50 millions d’euros, selon des éléments de l’enquête dont l’AFP a eu connaissance.Financés par le plan France Relance 2030, les projets sont soumis à un calendrier serré. Ainsi, le parc photovoltaïque a reçu une subvention de cinq millions d’euros à condition que les travaux soient réalisés avant fin 2023.- “Retenir l’OFB” -Bien conscient des enjeux, l’Etat a pu faire preuve de clémence. En septembre 2022, le secrétaire général de la préfecture d’alors, Mathieu Gatineau, et la DGTM élaborent une stratégie pour aligner les procédures de régularisation en cours avec le calendrier de France Relance.Dans un échange dont l’AFP a pris connaissance, le responsable préfectoral demande au directeur de la DGTM, Ivan Martin, de “tâcher de retenir l’OFB, s’agissant d’un projet d’intérêt régional majeur”.Ce dernier le rassure: ses agents n’iront “pas contrôler” le site après sa mise en demeure pour éviter toute “sanction administrative”.Aujourd’hui, la base spatiale dispose de toutes les autorisations nécessaires pour la réhabilitation de Diamant, reconnu en mai 2024 “d’intérêt général majeur”.Une expertise judiciaire chiffre le préjudice écologique à 9,7 millions d’euros et la durée de restauration des sites abimés à plusieurs décennies. Saisi après un signalement de l’association guyanaise Cerato, le parquet de Cayenne a proposé au Cnes une convention judiciaire d’intérêt public (CJIP): l’abandon des poursuites contre 10.000 euros d’amende, 20.000 euros de dommages et intérêts et des mesures compensatoires sur trois ans.Solution insuffisante, a jugé le tribunal, qui l’a invalidée en juillet 2024. Le dossier Callisto a alors été joint à celui du champ photovoltaïque PV2 dans une procédure de reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC), sorte de plaider-coupable à la française.Après plusieurs reports, l’audience de CRPC à Cayenne pourrait se tenir le 1er décembre, selon une source proche du dossier. La partie civile plaide pour une requalification en délit d’écocide, qui ouvrirait la voie à un procès correctionnel.Sollicités par l’AFP, ni les services préfectoraux, ni Mathieu Gatineau, ni l’ancienne substitut du procureur à l’origine de la CJIP n’ont donné suite. Le parquet n’a pas souhaité s’exprimer avant l’audience. La direction du Cnes ne fait “aucun commentaire” et s’en remet “à la décision de la justice”.

Japon: une cyberattaque paralyse depuis 5 jours l’activité du géant de la bière Asahi

Une cyberattaque visant le mastodonte japonais des boissons Asahi, connu pour sa bière, affecte depuis lundi sa production et ses livraisons, sans retour à la normale en vue, a indiqué le groupe vendredi à l’AFP, attisant la crainte de ruptures de stocks dans l’archipel.Une panne système causée par l’attaque électronique survenue lundi a entraîné la suspension des commandes et expéditions de ses boissons alcoolisées (notamment la bière Asahi, son produit phare) et non alcoolisées sur le marché nippon, grippant par ricochet sa production.”Aucune reprise immédiate de notre système n’est en vue pour le moment. Les livraisons habituelles restent interrompues, aucune reprise du système n’étant prévue prochainement”, a déclaré à l’AFP un porte-parole d’Asahi Group Holdings.”La production n’est pas directement affectée (par le dysfonctionnement du système), mais interrompue en raison de la suspension des livraisons”, a-t-il par ailleurs expliqué.”Nous étudions actuellement la possibilité d’une attaque par rançongiciel”, a ajouté ce porte-parole.Asahi avait fait état lundi de la cyberattaque, précisant que ses commandes et livraisons étaient “suspendues”, mais qu'”aucune fuite d’informations personnelles ou de données clients n’était avérée”.L’information a exacerbé les inquiétudes d’une pénurie de bières Asahi dans les magasins nippons.Certes, Seven & i, l’opérateur des omniprésentes supérettes 7-Eleven, a assuré vendredi que l’interruption des livraisons n’avait “pas encore entraîné de perturbations majeures”.”Les stocks varient d’un magasin à l’autre (…) Nous ne prévoyons pas une disparition simultanée des boissons Asahi dans tous nos magasins, mais tout dépend de l’évolution des ventes dans chaque point de vente”, a indiqué à l’AFP un porte-parole de Seven & i.Pour autant, “nous nous préparons à afficher des avis pour informer les clients que les livraison ont été interrompues”, a-t-il insisté.Selon le quotidien Nikkei, les perturbations pourraient être élargies, les principaux distributeurs d’alcool japonais achetant des fûts de bière pression des trois principaux brasseurs du pays (Asahi, Kirin, Sapporo Breweries), destinés aux restaurants, auprès des entrepôts d’Asahi via des livraisons groupées.Le territoire japonais représentait sur l’exercice 2024 quelque 46% du chiffre d’affaires du groupe Asahi, qui a maintenu l’an dernier des ventes de bières en légère hausse dans l’archipel en dépit d’un repli de 2% des volumes écoulés – grâce à une montée en gamme de son offre.A la Bourse de Tokyo, l’action d’Asahi Holdings Group a bu la tasse, lâchant plus de 6,7% sur l’ensemble de la semaine.Au Royaume-Uni, le constructeur automobile britannique Jaguar Land Rover vient tout juste d’annoncer une reprise partielle de sa production dans le pays, interrompue depuis près d’un mois après une violente cyberattaque.

Cambodian ex-MP’s killer jailed for life in Thailand

A Thai gunman was sentenced to life in prison on Friday for the murder of a Cambodian opposition politician in Bangkok, with the former lawmaker’s widow left questioning who ordered the killing.French national Lim Kimya, a former opposition parliamentarian in Cambodia, was shot dead on January 7 by Ekkalak Paenoi as the ex-MP arrived in the Thai capital with his wife.Cambodian opposition figures have accused the country’s powerful former leader Hun Sen of ordering the shooting, and Lim Kimya’s widow called this week for a full accounting of who was behind it.Ekkalak faced a potential death sentence in Thailand for premeditated murder, but a judge said Friday that the Bangkok court reduced his sentence to life imprisonment since he confessed.The Thai man was arrested in neighbouring Cambodia a day after the shooting, and admitted to committing the murder in a livestream video.The trial began just three days ago with an examination of witnesses, including Lim Kimya’s widow, Anne-Marie Lim.”Anne-Marie is probably satisfied with today’s verdict, but she is still questioning who ordered the crime,” her lawyer Nadhthasiri Bergman told reporters outside the court on Friday.”She wants authorities to get to the bottom of it.”Lim, who is also French, attended the opening of the trial on Tuesday, telling AFP she wanted to know the “reason for this crime and who ordered it”.- ‘Full justice’ -Bergman said Friday that they knew there were additional suspects in Cambodia, and the Thai government “could help push the extradition process to bring them to justice”.The judge did not offer details about the killer’s motive or a possible mastermind behind the murder.Thai police said in January that they were also seeking to arrest a Cambodian national believed to be behind the killing.They identified two Cambodian suspects: Ly Ratanakrasksmey, accused of having recruited the gunman, and Pich Kimsrin, the alleged lookout who local media has reported was on the bus alongside the victim and his wife.Days after the killing, following media reports that Ratanakrasksmey was a former adviser to Hun Sen, Cambodia’s ruling party released a statement saying he was dismissed from the role in March 2024.Cambodian Prime Minister Hun Manet, who is the eldest son of Hun Sen, has denied any official involvement.The former premier led Cambodia for nearly four decades until 2023, and Western nations and human rights organisations have long accused his government of using the legal system to crush the opposition.Am Sam Ath, operations director of Cambodian rights group Licadho, told AFP the life sentence for the Thai gunman offered partial justice for the slain politician.”Since Lim Kimya is also a Cambodian, we want to see that Thai authorities and the Thai court conduct further investigations in order to render full justice for him,” Am Sam Ath said.”We want to see an investigation into people involved (in the killing).”Lim Kimya was an MP in Cambodia from 2013 to 2017, when his party, the main opposition Cambodia National Rescue Party (CNRP), was banned by the country’s Supreme Court.He then withdrew from politics and returned to France, his wife’s lawyers have said.The Bangkok court on Friday also dismissed the charges against a second defendant, Thai national Chakrit Buakhil, who was accused of driving Ekkalak to the Cambodian border after the shooting.Chakrit’s lawyer Natchapong Moosakopas said he was “only a driver and did not know what was happening”.Some Thai media reported this year that Ekkalak was paid 60,000 baht ($1,800) for the killing but police said he claimed he did not receive payment and took the job “to pay a debt of gratitude”.

West Africa, hot spot for drug trafficking, turns to consumptionFri, 03 Oct 2025 06:13:22 GMT

Drug trafficking through west Africa is deepening addiction and straining public resources in some of the world’s poorest countries, used to transit contraband towards Europe.The United Nations sounded the alarm last year that smuggling through the Sahel — a semi-arid region below the Sahara where poverty and armed groups are rife — was on the …

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Apple retire de l’AppStore des applications pour localiser la police de l’immigration américaine

Apple a retiré jeudi de son magasin d’applications AppStore plusieurs applications mobiles utilisées pour signaler anonymement les déplacement de la police de l’immigration américaine (ICE), institution au cœur de la politique d’expulsion massive menée par Donald Trump.Ces applications avaient gagné en popularité ces derniers mois à mesure que la campagne d’expulsion des migrants clandestins du président Donald Trump s’est intensifiée, soldée par de nombreuses arrestations menées par l’ICE. Jeudi soir, les applications de localisation de l’ICE, dont la populaire ICEBlock, étaient inaccessibles aux journalistes de l’AFP sur l’AppStore. Sollicité par l’AFP, Apple n’a pas commenté dans l’immédiat.La procureure générale des États-Unis, Pam Bondi, a déclaré à la chaîne d’information Fox Business que le ministère de la Justice avait “contacté Apple aujourd’hui pour exiger le retrait de l’application ICEBlock de son AppStore, ce qu’Apple a fait” jeudi.”Sur la base des informations que nous avons reçues des forces de l’ordre concernant les risques pour la sécurité associés à ICEBlock, nous l’avons supprimée de l’App Store, tout comme les applications similaires”, a pour sa part expliqué Apple à NBC News.Les responsables de l’administration Trump avaient vivement critiqué ces applications, estimant qu’elles mettaient en danger les agents.Le mois dernier, une fusillade a tué deux détenus dans un centre de l’ICE au Texas. Selon les autorités, qui estiment que l’attaque visait en réalité le personnel de l’ICE, le tireur avait utilisé ce type d’application les jours précédents. Des manifestations anti-ICE ont eu lieu à travers le pays. La police fédérale de l’immigration, pierre angulaire de la politique d’expulsion massive voulue par Donald Trump, mène de nombreuses opérations musclées d’interpellations de migrants à travers le pays.