Italie: une bombe explose sous la voiture d’un journaliste renommé, sorti indemne
Une bombe a fait exploser dans la nuit, sans faire de victime, la voiture d’un célèbre journaliste d’enquête italien, menacé par la mafia, provoquant vendredi l’indignation générale dans le pays.La voiture de Sigfrido Ranucci a été détruite, tandis que celle de sa fille et la façade d’une maison à proximité ont été endommagées par l’explosion qui s’est produite devant son domicile, à Pomezia une vingtaine de kilomètres au sud de Rome, selon son émission d’investigation, Report.”La puissance de l’explosion a été telle qu’elle aurait pu tuer si quelqu’un était passé à ce moment précis à côté”, ajoute ce programme de la télévision publique RAI, conduit par M. Ranucci. “Au moins un kilogramme d’explosif a été utilisé”, a déclaré M. Ranucci au quotidien Corriere della Sera. Une vidéo publiée par Report sur les réseaux sociaux montrait des tôles tordues et des vitres de voiture brisées.”J’ai reçu une liste infinie de menaces diverses, dont j’ai toujours informé la Justice, et sur lesquelles les membres de ma garde rapprochée ont toujours fait des rapports”, a déclaré Sigfrido Ranucci à l’agence Ansa après avoir porté plainte à Rome vendredi matin. Le journaliste, qui vit sous escorte policière depuis plusieurs années, avait notamment trouvé deux cartouches devant sa maison.”Ce qui s’est passé cette nuit représente une escalade inquiétante”, a poursuivi le journaliste. “Je me sens néanmoins tranquille dans le sens où l’Etat et les institutions m’ont toujours soutenu ces derniers mois.”Selon le témoignage d’une voisine, l’explosion a été tellement forte qu’elle a fait trembler les vitres et tomber des tableaux accrochés aux murs de sa maison. Le parquet anti-mafia de Rome s’est saisi de l’enquête.- Menaces systématiques -Cette explosion nocturne a suscité un déluge de condamnations vendredi.La cheffe du gouvernement ultraconservateur Giorgia Meloni a exprimé dans un communiqué sa “pleine solidarité” au journaliste et a “fermement condamné le grave acte d’intimidation”. Dans le classement 2025 de Reporters sans frontières (RSF) sur la liberté de la presse, l’Italie occupe une peu reluisante 49e place.Les journalistes qui enquêtent sur le crime organisé et la corruption sont systématiquement menacés et parfois victimes de violences physiques en raison de leur travail d’investigation, ajoute RSF. Une vingtaine de journalistes vivent actuellement sous protection policière permanente après avoir été la cible d’intimidations et d’agressions. “Nous condamnons fermement l’acte d’intimidation qui a visé le journaliste d’investigation Sigfrido Ranucci, l’attaque la plus grave contre un reporter italien ces dernières années”, a déclaré RSF à l’AFP.Dans une émission de 2021, M. Ranucci raconte comment un ex-détenu lui a dit que des chefs mafieux incarcérés “avaient donné l’ordre de [le] tuer (…) mais ça été stoppé”. “J’ai donné l’ordre de renforcer au maximum toutes les mesures concernant sa protection”, a écrit sur X le ministre de l’Intérieur Matteo Piantedosi.”Un attentat contre un journaliste est un attentat contre l’Etat”, a commenté de son côté le ministre de la Justice Carlo Nordio sur la chaîne SkyTG24.- “Cible” -“C’est lié à un climat (général, ndlr) que nous acceptons”, où un journaliste peut “devenir une cible”, a commenté sur Instagram le journaliste Roberto Saviano, auteur de livres-enquêtes sur la mafia et qui vit lui aussi en Italie sous escorte. “Continuer à dire les faits, aujourd’hui, est un acte de résistance civile.”M. Ranucci, 64 ans, travaille pour la RAI depuis 1989. Il a réalisé de nombreuses enquêtes sur la mafia et le trafic illégal de déchets et a remplacé en 2017 à la tête de Report la créatrice de l’émission, Milena Gabanelli.”Ca ne signifie qu’une chose: +cher Sigfrido, chez Report vous ne devez plus vous occuper de nos affaires”, a commenté Milena Gabanelli auprès de l’agence Adnkronos. Mais ceux qui ont posé cette bombe “se sont trompés de cible”, a-t-elle poursuivi. “Cette équipe ne se laisse pas intimider.”M. Ranucci avait récemment annoncé la nouvelle saison de Report, prévue pour débuter le dimanche 26 octobre et qui parlera, entre autres, de la ‘Ndrangheta, la puissante mafia calabraise et de Cosa Nostra.
Italie: une bombe explose sous la voiture d’un journaliste renommé, sorti indemne
Une bombe a fait exploser dans la nuit, sans faire de victime, la voiture d’un célèbre journaliste d’enquête italien, menacé par la mafia, provoquant vendredi l’indignation générale dans le pays.La voiture de Sigfrido Ranucci a été détruite, tandis que celle de sa fille et la façade d’une maison à proximité ont été endommagées par l’explosion qui s’est produite devant son domicile, à Pomezia une vingtaine de kilomètres au sud de Rome, selon son émission d’investigation, Report.”La puissance de l’explosion a été telle qu’elle aurait pu tuer si quelqu’un était passé à ce moment précis à côté”, ajoute ce programme de la télévision publique RAI, conduit par M. Ranucci. “Au moins un kilogramme d’explosif a été utilisé”, a déclaré M. Ranucci au quotidien Corriere della Sera. Une vidéo publiée par Report sur les réseaux sociaux montrait des tôles tordues et des vitres de voiture brisées.”J’ai reçu une liste infinie de menaces diverses, dont j’ai toujours informé la Justice, et sur lesquelles les membres de ma garde rapprochée ont toujours fait des rapports”, a déclaré Sigfrido Ranucci à l’agence Ansa après avoir porté plainte à Rome vendredi matin. Le journaliste, qui vit sous escorte policière depuis plusieurs années, avait notamment trouvé deux cartouches devant sa maison.”Ce qui s’est passé cette nuit représente une escalade inquiétante”, a poursuivi le journaliste. “Je me sens néanmoins tranquille dans le sens où l’Etat et les institutions m’ont toujours soutenu ces derniers mois.”Selon le témoignage d’une voisine, l’explosion a été tellement forte qu’elle a fait trembler les vitres et tomber des tableaux accrochés aux murs de sa maison. Le parquet anti-mafia de Rome s’est saisi de l’enquête.- Menaces systématiques -Cette explosion nocturne a suscité un déluge de condamnations vendredi.La cheffe du gouvernement ultraconservateur Giorgia Meloni a exprimé dans un communiqué sa “pleine solidarité” au journaliste et a “fermement condamné le grave acte d’intimidation”. Dans le classement 2025 de Reporters sans frontières (RSF) sur la liberté de la presse, l’Italie occupe une peu reluisante 49e place.Les journalistes qui enquêtent sur le crime organisé et la corruption sont systématiquement menacés et parfois victimes de violences physiques en raison de leur travail d’investigation, ajoute RSF. Une vingtaine de journalistes vivent actuellement sous protection policière permanente après avoir été la cible d’intimidations et d’agressions. “Nous condamnons fermement l’acte d’intimidation qui a visé le journaliste d’investigation Sigfrido Ranucci, l’attaque la plus grave contre un reporter italien ces dernières années”, a déclaré RSF à l’AFP.Dans une émission de 2021, M. Ranucci raconte comment un ex-détenu lui a dit que des chefs mafieux incarcérés “avaient donné l’ordre de [le] tuer (…) mais ça été stoppé”. “J’ai donné l’ordre de renforcer au maximum toutes les mesures concernant sa protection”, a écrit sur X le ministre de l’Intérieur Matteo Piantedosi.”Un attentat contre un journaliste est un attentat contre l’Etat”, a commenté de son côté le ministre de la Justice Carlo Nordio sur la chaîne SkyTG24.- “Cible” -“C’est lié à un climat (général, ndlr) que nous acceptons”, où un journaliste peut “devenir une cible”, a commenté sur Instagram le journaliste Roberto Saviano, auteur de livres-enquêtes sur la mafia et qui vit lui aussi en Italie sous escorte. “Continuer à dire les faits, aujourd’hui, est un acte de résistance civile.”M. Ranucci, 64 ans, travaille pour la RAI depuis 1989. Il a réalisé de nombreuses enquêtes sur la mafia et le trafic illégal de déchets et a remplacé en 2017 à la tête de Report la créatrice de l’émission, Milena Gabanelli.”Ca ne signifie qu’une chose: +cher Sigfrido, chez Report vous ne devez plus vous occuper de nos affaires”, a commenté Milena Gabanelli auprès de l’agence Adnkronos. Mais ceux qui ont posé cette bombe “se sont trompés de cible”, a-t-elle poursuivi. “Cette équipe ne se laisse pas intimider.”M. Ranucci avait récemment annoncé la nouvelle saison de Report, prévue pour débuter le dimanche 26 octobre et qui parlera, entre autres, de la ‘Ndrangheta, la puissante mafia calabraise et de Cosa Nostra.
Flawless Fleetwood jumps into India Championship lead
Tommy Fleetwood played a flawless second round of eight-under to move into the lead at the India Championship on Friday, while Ryder Cup teammate Rory McIlroy was six strokes off the lead.The Englishman hit eight birdies including five on the back nine to open up a one-shot advantage ahead of overnight leader Shane Lowry at the picturesque Delhi Golf Club.Fleetwood said playing alongside Lowry and Europe’s Ryder Cup-winning captain Luke Donald got the best out of him.”Yeah, unbelievable three-ball,” said Fleetwood. “I think because you’re so comfortable with each other, you do your own thing… It’s always like a bonus when you’re with two guys that you’re really close with.”It has been a great two days. I feel like if I’m playing with Shane for the next two days, I’m doing something right probably.”Lowry had an up and down round and ended with a bogey for a three-under 69 in round two to take joint second place with 2023 British Open champion Brian Harman of the US.Japan’s Keita Nakajima kept up his impressive play from round one to reach 10-under for the tournament, two strokes behind Fleetwood.The Lodhi course in the heart of Delhi is a tight strip with little margin for error despite the birds, peacocks and Mughal monuments making for a serene backdrop.”It’s a pretty tough course to learn, really,” said Harman. “I mean, there’s some really awkward tee shots. It’s a little different than what we’re used to, but I enjoyed the course.”- ‘Scrappy’ McIlroy -McIlroy comes into the tournament as the star attraction in his India debut after his crucial role in Europe’s Ryder Cup victory, but had to fight to stay in contention.He looked visibly frustrated with back-to-back bogeys on the 11th and 12th holes, the second after missing a three-foot par putt.But the five-time major winner soon lifted his game with four birdies over the closing six holes to post a second consecutive 69 as every putt drew applause from the crowd.McIlroy looked relieved after his birdie on the final hole as he shook hands with cricket icon Sachin Tendulkar.”I felt like my approach play was pretty scrappy, missed an iron shot right on four, so that’s not ideal,” McIlroy, who has gone for a driver-free strategy at the Delhi course, told reporters.”Being a little tidier and keep the bogeys off the scorecard, I think I can have a good weekend and get closer to the leaders.”The inaugural $4 million tournament has attracted a stellar field including McIlroy Ryder Cup teammate Viktor Hovland who is tied 17th with the Masters champion and five others.Indians had a tough day with only Shubhankar Sharma, Dhruv Sheoran, Shiv Kapur, Anirban Lahiri and Abhinav Lohan making the cut for the final two rounds.
Bangladesh parties sign landmark reform charter after protests
Bangladesh’s most powerful political parties signed a charter on Friday aimed at ensuring democratic reform after next year’s elections, following a mass uprising that toppled the previous government.However, celebrations of the government led by Nobel Peace Prize winner Muhammad Yunus were muted after one party refused to sign, with police also firing tear gas to quash rock-throwing protesters ahead of the ceremony.Yunus, 85, has championed the document as his legacy, saying he inherited a “completely broken down” system and that reforms are needed to prevent a return to authoritarian rule.”This is the moment we are ushering in a new Bangladesh,” Yunus told the ceremony, held in front of parliament in Dhaka. “We have been reborn.”The South Asian nation of 170 million people has been in political turmoil since Sheikh Hasina was ousted as prime minister by a student-led revolt in August 2024.The document, dubbed the “July Charter” after last year’s uprising, has sparked intense arguments between parties jostling for power ahead of polls slated for February.Yunus, who has pledged to step down after elections, says it will strengthen checks and balances between the executive, judicial and legislative branches.It includes proposals for a two-term limit for prime ministers and expanded presidential powers.It also aims to enshrine the recognition of Bangladesh as a multi-ethnic and multi-religious nation.Leaders of the Bangladesh Nationalist Party (BNP), seen as among the election front-runners, as well as Jamaat-e-Islami, the Muslim-majority nation’s largest Islamist party, signed the charter.However, the National Citizen Party (NCP), made up of many students who spearheaded the uprising that ended Hasina’s rule, boycotted the ceremony.Ahead of the ceremony, police and protesters clashed, including those who took part in demonstrations last year, demanding compensation for those who were injured.”The bloodshed of martyrs is now forgotten,” said Khandakar Mashruk Sarkar, 48.The charter was given a last-minute amendment to include monthly allowances for injured protesters.The document is expected to be ratified either by a referendum or by the new parliament to be elected.Mohammad Ibrahim Hossain, 25, an electrician, among the crowd watching the ceremony, was unclear exactly what changes the charter would make.”I don’t know what is in it, or what good it will bring for us,” he said. “I just don’t want to see people die anymore.”
Le colonel Randrianirina investi président de Madagascar
Le colonel Michaël Randrianirina a été investi vendredi président de Madagascar, quelques jours après la prise de pouvoir par son unité militaire, qui a poussé l’ex-dirigeant Andry Rajoelina à fuir.Michaël Randrianirina, 51 ans, chef d’une unité de l’armée, le Capsat, qui s’est mutinée et jointe aux manifestants antigouvernementaux le week-end dernier, avait annoncé la prise de pouvoir par les militaires mardi après la destitution d’Andry Rajoelina par l’Assemblée nationale.”Le jour d’aujourd’hui marque un tournant historique pour notre pays”, a-t-il déclaré après sa prestation de serment à la Haute cour constitutionnelle à Antananarivo, la capitale devant une multitude d’écharpes d’élus et de képis ainsi qu’à l’étage des représentants de la Gen Z et des influenceurs s’étant joints à la lutte.”Nous allons travailler main dans la main avec toutes les forces vives de la nation afin d’élaborer une belle Constitution de la République et se concerter sur de nouveaux textes électoraux sur l’organisation des élections et référendums”, a-t-il assuré. “Notre mission principale est de réformer en profondeur les systèmes administratifs, socio-économiques et politiques de gouvernance du pays”.Il a remercié les jeunes du mouvement Gen Z d’avoir été à la pointe des manifestations et affirmé que l’armée était intervenue à la demande de la Haute cour pour “éviter l’anarchie et le désordre”. Sur le perron face aux médias, il a assuré que les jeunes seraient “consultés avant la nomination du nouveau premier ministre”.Plusieurs délégations étrangères ont assisté à la cérémonie, dont celles des États-Unis, de l’Union européenne, de la Russie et de la France, l’ex-puissance coloniale, dont l’ambassadeur s’est borné à de multiples “pas de commentaire”.”Le dialogue est en cours avec la communauté internationale et leur présence nombreuse ici témoigne qu’ils respectent la souveraineté nationale”, a-t-il estiméQuelques dizaines de personnes s’étaient rassemblées vendredi matin devant la Haute cour constitutionnelle, espérant apercevoir le nouveau président.”On est heureux de pouvoir espérer du changement. On espère mais on verra”, s’est réjouie Faniry Randrianaridoa, une commerçante. “Ce n’est pas un caprice de vouloir de l’eau et de l’électricité”, tranche-t-elle en référence à la revendication initiale des manifestations commencées le 25 septembre.Sous le feu de critiques à l’international, dont celles de l’ONU, le nouvel homme fort de Madagascar, qui réfute tout coup d’État, s’évertue à entourer sa prise de pouvoir de légalité.Il a promis des élections d’ici 18 à 24 mois, même si la plus haute juridiction du pays lui a donné un délai de 60 jours, et il a assuré jeudi que le pays ne serait pas dirigé par un régime militaire car “le gouvernement appartient aux civils”.Pour la cérémonie de vendredi, il avait troqué son uniforme pour un costume et s’est adressé aux délégations étrangères en français, les invitant à “accompagner Madagascar dans le processus de pilotage et de mise en œuvre de la refondation nationale”. Selon la presse locale, il a rencontré jeudi une délégation russe.L’Union européenne a appelé vendredi à un dialogue entre “toutes les parties” afin de renouer “avec les valeurs démocratiques”.L’Union africaine et la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) ont prévu d’envoyer des missions d’enquête sur l’île et appelé au respect de la démocratie constitutionnelle.- L’ex-président en fuite -Les partisans d’Andry Rajoelina ont condamné le soutien de la Haute cour constitutionnelle au commandant du CAPSAT, le jugeant entaché d’illégalités procédurales.Faute de recours possible légalement, une requête a tout de même été déposée auprès de la HCC, a indiqué à l’AFP sa conseillère Lova Rinel Rajaoarinelina. “C’est une requête pour avoir des explications sur chaque point, prouver que ce sont des institutions vérolées et donner des arguments juridiques aux médiateurs pour démontrer l’incohérence”, explique-t-elle.Les forces gouvernementales ont été accusées de répression violente contre les manifestants, avec au moins 22 morts et une centaines de blessé selon l’ONU, jusqu’à ce que le CAPSAT annonce le 11 octobre qu’il refuserait de tirer sur eux.Cette mutinerie a marqué un tournant, l’unité ayant été célébrée par les protestataires qui espèrent désormais un rôle dans la nouvelle administration.Madagascar est la dernière de plusieurs anciennes colonies françaises passées sous contrôle militaire depuis 2020, après des coups d’État au Mali, au Burkina Faso, au Niger, au Gabon et en Guinée.A Madagascar, il s’agit de la troisième transition militaire depuis son indépendance de la France en 1960, après les coups d’État de 1972 et 2009.Le pays, situé au large du Mozambique, est un des plus pauvres au monde malgré une abondance de ressources naturelles et sa riche biodiversité attirant le tourisme.Au moins 80% de ses 32 millions d’habitants vivent avec moins de 2,80 euros par jour, le seuil de pauvreté fixé par la Banque mondiale.Andry Rajoelina est le troisième dirigeant malgache renversé à fuir le pays. Avant lui, Didier Ratsiraka était parti pour la France en 2002 après des violences post-électorales et Marc Ravalomanana s’était envolé pour l’Afrique du Sud en 2009.
Dermatose: la France suspend pour 15 jours ses exportations de bovins
“Coup de massue” pour les éleveurs: face à la propagation de la dermatose nodulaire contagieuse dans les troupeaux bovins de trois régions françaises, le gouvernement a décidé vendredi de suspendre les exportations d’animaux vivants pendant quinze jours, alors que la France est le premier exportateur mondial.En 2024, la France a envoyé à l’étranger 940.000 broutards, des bovins de quatre à quinze mois destinés à produire de la viande, et 356.000 veaux de moins de deux mois de type laitier, selon l’Institut de l’élevage.Cela représente plus d’un milliard d’euros selon les chiffres agrégés des douanes, sur les 2,8 milliards d’euros générés en 2024 par les exportations d’animaux vivants et de génétique.Ces animaux partent principalement en Espagne et en Italie pour être engraissés, pour parfois revenir en France à l’abattage. Ces deux pays frontaliers ont aussi enregistré des cas de dermatose nodulaire contagieuse, l’Italie quelques jours avant l’arrivée de la maladie en France en juin et l’Espagne plus récemment.”Pour 15 jours, nous fermons les marchés à l’export. Il n’y aura pas de sortie d’animaux en dehors du territoire national”, a confirmé la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, en déplacement dans le Jura, où trois foyers ont été détectés ces dernières semaines.La ministre avait réuni vendredi un “Parlement du sanitaire” (éleveurs, vétérinaires, spécialistes, autorités…), au cours duquel elle a annoncé un renforcement des contrôles et des restrictions de mouvement des animaux dans les zones réglementées autour des foyers.”Les mouvements illégaux seront sévèrement sanctionnés”, a-t-elle ajouté, après avoir dit que les éleveurs qui refuseraient la vaccination se la verraient imposée. Rassemblements festifs avec animaux en France et marché à bestiaux dans les zones réglementées sont aussi interdits.Ces sanctions pourront prendre la forme d’amende ou du non dédommagement par l’Etat pour l’abattage du troupeau ainsi infecté.Selon un communiqué du ministère, les foyers recensés dans l’Ain, dans le Rhône, dans le Jura ou dans les Pyrénées-Orientales, alors que l’épicentre de la maladie se situait en Savoie et Haute-Savoie, “résultent probablement de mouvements d’animaux, dont certains illicites”.Pour la Confédération paysanne et la Coordination rurale, syndicats agricoles qui n’ont eu de cesse de dénoncer l’abattage total systématique et une réglementation “intenable”, notamment pour ceux dont les bovins étaient coincés en altitude, il est “insupportable” d’accuser ainsi les éleveurs.L’alliance syndicale dominante, FNSEA-JA, qui a jusqu’ici soutenu la stratégie du gouvernement, doit s’exprimer dans l’après-midi.- Confiance fragilisée -“C’est un coup de massue”, a dénoncé Sylvie Colas, de la Confédération paysanne, troisième syndicat agricole.L’administration a expliqué lors de la réunion matinale prendre les devants avant une réunion mardi à Bruxelles, qui pourrait aboutir sur une décision encore plus stricte de restriction d’exports pour la France, raconte-t-elle.L’Italie et l’Espagne sont disposées à importer des jeunes bovins vaccinés, ajoute-t-elle, quand le ministère invoque une confiance “fragilisée” des partenaires européens de la France.Une restriction plus stricte décidée par l’Union européenne aurait un impact conséquent sur une filière déjà en difficulté.Les deux syndicats appellent donc à la vaccination de l’ensemble du cheptel français et pas seulement dans les zones réglementées. Le gouvernement leur a opposé une fin de non-recevoir et a indiqué avoir commandé 800.000 vaccins à 1,40 euro l’unité (soit 1,12 million d’euros) pour un cheptel français de 15,7 millions de têtes, selon Sylvie Colas.Le secrétaire national de la Coordination rurale Christian Convers ajoute qu’une réunion doit se tenir au ministère lundi pour discuter notamment de la vaccination et, il l’espère, de la stratégie d’abattage pour éviter les dépeuplements complets de foyers.Sur les indemnisations des pertes de production – car la maladie a un impact sur la lactation des vaches tandis que les restrictions de mouvements et d’exportation creusent les trous dans les trésoreries des éleveurs – les “choses avancent”, tout comme sur les dérogations accordées pour rentrer les bêtes en estive à l’étable, ajoute-t-il.Il s’inquiète en revanche du repeuplement des troupeaux savoyards – plus de 1.700 animaux ont été abattus en France depuis juin – puisque les éleveurs devaient s’approvisionner notamment dans le Jura, désormais bloqué.
Dermatose: la France suspend pour 15 jours ses exportations de bovins
“Coup de massue” pour les éleveurs: face à la propagation de la dermatose nodulaire contagieuse dans les troupeaux bovins de trois régions françaises, le gouvernement a décidé vendredi de suspendre les exportations d’animaux vivants pendant quinze jours, alors que la France est le premier exportateur mondial.En 2024, la France a envoyé à l’étranger 940.000 broutards, des bovins de quatre à quinze mois destinés à produire de la viande, et 356.000 veaux de moins de deux mois de type laitier, selon l’Institut de l’élevage.Cela représente plus d’un milliard d’euros selon les chiffres agrégés des douanes, sur les 2,8 milliards d’euros générés en 2024 par les exportations d’animaux vivants et de génétique.Ces animaux partent principalement en Espagne et en Italie pour être engraissés, pour parfois revenir en France à l’abattage. Ces deux pays frontaliers ont aussi enregistré des cas de dermatose nodulaire contagieuse, l’Italie quelques jours avant l’arrivée de la maladie en France en juin et l’Espagne plus récemment.”Pour 15 jours, nous fermons les marchés à l’export. Il n’y aura pas de sortie d’animaux en dehors du territoire national”, a confirmé la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, en déplacement dans le Jura, où trois foyers ont été détectés ces dernières semaines.La ministre avait réuni vendredi un “Parlement du sanitaire” (éleveurs, vétérinaires, spécialistes, autorités…), au cours duquel elle a annoncé un renforcement des contrôles et des restrictions de mouvement des animaux dans les zones réglementées autour des foyers.”Les mouvements illégaux seront sévèrement sanctionnés”, a-t-elle ajouté, après avoir dit que les éleveurs qui refuseraient la vaccination se la verraient imposée. Rassemblements festifs avec animaux en France et marché à bestiaux dans les zones réglementées sont aussi interdits.Ces sanctions pourront prendre la forme d’amende ou du non dédommagement par l’Etat pour l’abattage du troupeau ainsi infecté.Selon un communiqué du ministère, les foyers recensés dans l’Ain, dans le Rhône, dans le Jura ou dans les Pyrénées-Orientales, alors que l’épicentre de la maladie se situait en Savoie et Haute-Savoie, “résultent probablement de mouvements d’animaux, dont certains illicites”.Pour la Confédération paysanne et la Coordination rurale, syndicats agricoles qui n’ont eu de cesse de dénoncer l’abattage total systématique et une réglementation “intenable”, notamment pour ceux dont les bovins étaient coincés en altitude, il est “insupportable” d’accuser ainsi les éleveurs.L’alliance syndicale dominante, FNSEA-JA, qui a jusqu’ici soutenu la stratégie du gouvernement, doit s’exprimer dans l’après-midi.- Confiance fragilisée -“C’est un coup de massue”, a dénoncé Sylvie Colas, de la Confédération paysanne, troisième syndicat agricole.L’administration a expliqué lors de la réunion matinale prendre les devants avant une réunion mardi à Bruxelles, qui pourrait aboutir sur une décision encore plus stricte de restriction d’exports pour la France, raconte-t-elle.L’Italie et l’Espagne sont disposées à importer des jeunes bovins vaccinés, ajoute-t-elle, quand le ministère invoque une confiance “fragilisée” des partenaires européens de la France.Une restriction plus stricte décidée par l’Union européenne aurait un impact conséquent sur une filière déjà en difficulté.Les deux syndicats appellent donc à la vaccination de l’ensemble du cheptel français et pas seulement dans les zones réglementées. Le gouvernement leur a opposé une fin de non-recevoir et a indiqué avoir commandé 800.000 vaccins à 1,40 euro l’unité (soit 1,12 million d’euros) pour un cheptel français de 15,7 millions de têtes, selon Sylvie Colas.Le secrétaire national de la Coordination rurale Christian Convers ajoute qu’une réunion doit se tenir au ministère lundi pour discuter notamment de la vaccination et, il l’espère, de la stratégie d’abattage pour éviter les dépeuplements complets de foyers.Sur les indemnisations des pertes de production – car la maladie a un impact sur la lactation des vaches tandis que les restrictions de mouvements et d’exportation creusent les trous dans les trésoreries des éleveurs – les “choses avancent”, tout comme sur les dérogations accordées pour rentrer les bêtes en estive à l’étable, ajoute-t-il.Il s’inquiète en revanche du repeuplement des troupeaux savoyards – plus de 1.700 animaux ont été abattus en France depuis juin – puisque les éleveurs devaient s’approvisionner notamment dans le Jura, désormais bloqué.







