Accord UE/USA: la classe politique unanime à le dénoncer, les oppositions ciblent la macronie

“Reddition”, “racket”, “défaite”: la classe politique française était unanime lundi à dénoncer l’accord commercial conclu la veille entre l’Union européenne et les États-Unis, les oppositions critiquant tout particulièrement la macronie. Emmanuel Macron, partisan d’une ligne ferme face aux Etats-Unis ces derniers mois, n’avait pas encore réagi lundi en début de soirée, mais son Premier ministre François Bayrou a déploré sur X “un jour sombre ” pour l’Europe, une “alliance de peuples libres, rassemblés pour affirmer leurs valeurs et défendre leurs intérêts”, qui se “résout à la soumission”.Les critiques étaient vives y compris au sein du camp présidentiel, où certains déploraient un “aveu de faiblesse”.”C’est une défaite de la Commission européenne qui n’a pas su créer le rapport de force et défendre correctement les intérêts européens”, a réagi Pieyre-Alexandre Anglade, député macroniste et président de la commission des Affaires européennes de l’Assemblée nationale.Même son de cloche du côté de Roland Lescure, vice-président de l’Assemblée nationale et député Renaissance des Français d’Amérique du Nord, qui déplore “un aveu de faiblesse historique qui fait peser un danger vital sur nombre de nos entreprises. Nous avons perdu la guerre commerciale avant même d’oser la mener”.”Cette faiblesse (…) résulte de mauvais choix qui n’assurent ni la souveraineté ni la prospérité du continent”, a affirmé pour sa part Michel Barnier, ancien Premier ministre LR et négociateur du Brexit.Le ministre de l’Intérieur et patron de LR Bruno Retailleau a lui considéré que cet accord était “une très mauvaise nouvelle pour l’Europe”. “Il est le symptôme d’un problème : celui de (sa) faiblesse et de sa dépendance malsaine vis-à-vis des États-Unis.””Ce n’est pas un accord, c’est du racket ! (…) La France ne peut pas le tolérer”, a lancé de son côté Laurent Wauquiez, chef de file des députés LR.- Double jeu -Donald Trump et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen ont arraché dimanche en Ecosse un accord douanier prévoyant que les produits européens exportés aux Etats-Unis soient taxés à 15%. Les Européens espèrent à ce prix éviter une escalade commerciale.L’UE s’engage à 750 milliards de dollars d’achats d’énergie, visant notamment à remplacer le gaz russe, et à 600 milliards d’investissements supplémentaires aux États-Unis.Les oppositions ont quant à elles non seulement dénoncé l’accord mais attaqué l’exécutif pour sa supposée inaction.”Il y a des tweets qui résonnent comme des aveux d’impuissance. Un Premier ministre de la France ne se contente pas de pleurnicher” sur les réseaux sociaux, a taclé Olivier Faure, le premier secrétaire du PS. “Il prend des positions, défend nos intérêts et organise la confrontation avec Ursula Von der Leyen au sein de l’Union européenne.””La France doit refuser cette capitulation plutôt que de se comporter comme une bande de commentateurs sans influence”, a abondé Manuel Bompard, coordinateur de La France insoumise.L’extrême droite a rejoint la gauche dans le choeur des critiques. “Ursula von der Leyen a accepté hier la reddition commerciale de l’Europe, au détriment de nos exportateurs, agriculteurs et industriels”, a dénoncé Jordan Bardella, le président du Rassemblement national. La veille, Marine Le Pen avait évoqué “un fiasco politique, économique et moral”.Certains ont pointé le double jeu du RN, qui déplore l’accord malgré ses affinités avec le président américain. “Les alliés de Marine Le Pen sont allés au congrès du parti républicain (américain, NDLR) soutenir Donald Trump (…) Madame Le Pen, monsieur Bardella” ont pris “Trump comme modèle”, a fustigé l’ex-ministre macroniste Clément Beaune, désormais à la tête du Haut-commissariat au Plan.”Message personnel à la Macronie : l’âne n’est pas celui qui propose un deal incroyablement déséquilibré à son propre profit mais celui qui l’accepte à son total détriment !”, a rétorqué lundi Marine Le Pen.

China aims for ‘reciprocity’ in trade talks with US

Chinese and US officials held a fresh round of talks in Stockholm on Monday, with the world’s top two economies looking to extend a fragile trade truce in the face of President Donald Trump’s global tariff war.The talks came a day after Trump reached a deal with the EU that will see the bloc’s exports to the United States taxed at 15 percent.The United States and China earlier this year imposed triple-digit tariffs on each other in a tit-for-tat escalation, but then walked them back under a temporary agreement reached in May.That expiry of their 90-day truce falls on August 12, but there are indications they could use the Stockholm talks to push it back further.The South China Morning Post, citing sources on both sides, reported on Sunday that Washington and Beijing are expected to extend their tariff pause by a further 90 days.Under the existing accord, US duties on Chinese goods have temporarily been lowered to 30 percent, and China’s countermeasures slashed to 10 percent.Dozens of other countries, though, face a Trump deadline of Friday this week to seal deals with Washington or see US tariffs against them rise.The Swedish prime minister’s office confirmed the China-US talks, which are expected to last two days, were under way.Beijing said ahead of the Stockholm meeting that it wants to see “reciprocity” in its trade with the United States.Foreign ministry spokesman Guo Jiakun said Beijing favoured “consensus through dialogue” to “reduce misunderstandings, strengthen cooperation and promote the stable, healthy and sustainable development of China-US relations”.The negotiating teams in Stockholm were being led by US Treasury Secretary Scott Bessent and Chinese Vice Premier He Lifeng in Sweden.They were meeting in Rosenbad, a building that is home to the Swedish government. The Chinese and US flags were raised in front of it for the talks.- ‘Shift’ seen in US approach -The previous round of China-US talks was held in London.”There seems to have been a fairly significant shift in (US) administration thinking on China since particularly the London talks,” said Emily Benson, head of strategy at Minerva Technology Futures.”The mood now is much more focused on what’s possible to achieve, on warming relations where possible and restraining any factors that could increase tensions,” she told AFP.Talks with China have not produced a deal but Benson said both countries have made progress, with certain rare earth and semiconductor flows restarting.”Secretary Bessent has also signalled that he thinks a concrete outcome will be to delay the 90-day tariff pause,” she said. “That’s also promising, because it indicates that something potentially more substantive is on the horizon.”US-China Business Council president Sean Stein said the most important thing from Stockholm “is the atmosphere coming out”.”The business community is optimistic that the two presidents will meet later this year, hopefully in Beijing,” he told AFP.Other countries in Trump’s tariffs crosshairs have been parsing Washington’s negotiations with China and the European Union for clues on what options they might have.The US president has imposed a baseline 10-percent rate on most countries around the world, but has vowed to raise that from August 1 on certain nations if they do not deal.He as threatened hiked tariffs of up to 50 percent on partners such as Brazil and India.Tariffs imposed by the Trump administration have already effectively raised duties on US imports to levels not seen since the 1930s, according to data from The Budget Lab research centre at Yale University.Trump has announced pacts so far with the European Union, Britain, Vietnam, Japan, Indonesia and the Philippines, although details have been sparse.The EU unveiled a pact with Washington on Sunday while South Korea is rushing to strike an agreement.Breakthroughs have been patchy since Washington promised a flurry of agreements after unveiling — and then swiftly postponing — tariff hikes targeting dozens of economies in April.burs-rmb/rl

La Bourse de Paris recule après l’accord UE/USA

La Bourse de Paris a accueilli fraîchement lundi l’accord commercial noué entre l’Union européenne et les États-Unis, perçu par les investisseurs comme défavorable au Vieux continent.Le CAC 40 a cédé 0,43% à 7.800,88 points, en recul de 33,70 points. Vendredi, l’indice parisien avait terminé en hausse de 0,21%Donald Trump et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen ont conclu dimanche en Ecosse un accord douanier prévoyant que les produits européens exportés aux Etats-Unis seront taxés à 15%.Espérant éviter une escalade commerciale, l’UE s’est aussi engagée à 750 milliards de dollars d’achats d’énergie et à 600 milliards d’investissements supplémentaires aux Etats-Unis.Cet accord “permet avant tout d’échapper au scénario catastrophe: des droits de douane américains à 30%, une escalade chaotique des représailles et une guerre commerciale totale”, estime Apolline Menut, économiste chez Carmignac.Mais il laisse déjà un goût amer en Europe.S’il “désamorce le conflit commercial transatlantique et offre une sécurité de planification à court terme pour les entreprises”, cet accord risque “de freiner légèrement la croissance”, explique Vincenzo Vedda, de DWS.On “évite certes le pire des scénarios, mais l’accord installe un environnement économique international moins favorable pour les prochaines années”, explique à l’AFP Stanislas de Bailliencourt, responsable allocation d’actifs chez Sycomore AM.Par ailleurs, cet accord “reste très défavorable” pour l’Union européenne, a-t-il ajouté.Le Premier ministre français François Bayrou a lui regretté lundi, à l’unisson de l’ensemble de la classe politique française, “un jour sombre”, où “une alliance de peuples libres, rassemblés pour affirmer leurs valeurs et défendre leurs intérêts, se résout à la soumission”. Demi-tour pour StellantisAprès avoir débuté la séance en hausse, soulagé temporairement par l’accord, le secteur automobile européen a rapidement basculé dans le rouge face aux perspectives de droits de douane à 15% sur ses produits aux Etats-Unis.A Paris, Stellantis a finalement perdu 2,57% à 8,28 euros. Renault, qui a moins de liens avec les Etats-Unis, a reculé de 1,34% à 33,96 euros.Thales voit rougeThales a perdu 4,33% à 229,70 euros, à l’image de l’ensemble des entreprises de défense européenne. Le secteur a été plombé par la promesse formulée par l’UE d’acquérir davantage de matériel militaire américain.Les spiritueux dans le flouL’incertitude n’a pas été totalement levée pour certains secteurs: les exportateurs de vins et spiritueux doivent bénéficier d’une exemption mais attendent encore les détails.A Paris, le géant Pernod Ricard a perdu 3,49% à 96,56 euros et Rémy Cointreau 3,45%.Forvia surnageException à la morosité: l’équipementier Forvia a gagné 13,43% à Paris, à 11,65 euros, porté par la confirmation lundi de ses objectifs pour l’année 2025, prévoyant toujours une amélioration de sa marge d’exploitation, entre 5,2 et 6%, et un chiffre d’affaires plutôt stable.Le 7e équipementier automobile mondial a aussi vu sa rentabilité opérationnelle s’améliorer cette année au premier semestre (5,4% des ventes).

Législative partielle: Dati lance la bataille de Paris contre Barnier

La ministre de la Culture Rachida Dati a annoncé lundi sa candidature à une législative partielle à Paris, lançant les hostilités contre l’ex-Premier ministre Michel Barnier, qui brigue le même poste de député et porte les couleurs du même parti, LR, avec les municipales et la présidentielle en toile de fond.Un petit tour de moins de 15 minutes et elle s’en est allée: Rachida Dati, visage fermé, s’est rendue en fin d’après-midi à la réunion de la commission nationale d’investiture (CNI) des Républicains pour leur annoncer qu’elle serait bien “candidate” à la législative partielle dans la deuxième circonscription de Paris.Dans un entretien accordé au Parisien avant la réunion, la maire du VIIe arrondissement, qui a refusé de s’exprimer devant la presse, n’a pas mâché ses mots à l’encontre de son rival Michel Barnier, dont elle n’a manifestement pas apprécié qu’il se lance il y a deux semaines dans cette législative partielle. “Cette élection ne peut pas servir qu’à porter les ambitions présidentielles de Michel Barnier. C’est un manque de respect pour tout le monde, en plus de son parachutage”, déplore-t-elle, reprochant à son concurrent d’avoir été “poussé par ceux qui veulent m’empêcher de gagner Paris”.De son côté, Michel Barnier, qui a également défendu sa candidature devant la CNI, présidée par la ministre de l’Agriculture Annie Genevard, a tenté de se montrer constructif. “Je ne suis candidat contre personne, ou plutôt avec tout le monde”, a-t-il déclaré à son arrivée, assurant qu’il était “très déterminé, très humble”.- Guerre interne -L’éphémère Premier ministre s’est porté candidat le 15 juillet, quelques jours après la décision du Conseil constitutionnel de déclarer inéligible le macroniste Jean Laussucq dans cette circonscription du centre de Paris, qui englobe une partie du VIIe arrondissement.Pour tenter d’éviter une nouvelle guerre interne dont le parti est coutumier, une réunion s’est tenue dimanche soir entre les deux intéressés autour de Bruno Retailleau, le président du parti et également ministre de l’Intérieur. A l’évidence sans succès.A priori, une surprise à la CNI semble improbable. Le président des Républicains, qui y participe, a d’ores et déjà apporté son soutien au Savoyard. Et cette instance, dont la composition a été remaniée il y a à peine un mois, est favorable au ministre de l’Intérieur.Exclue des Républicains en 2024 après avoir été débauchée par Gabriel Attal pour entrer dans son gouvernement comme ministre de la Culture, Rachida Dati a repris sa carte chez LR. Pendant la campagne interne à la présidence du parti, son entourage a soutenu Laurent Wauquiez face au ministre de l’Intérieur.Ces tensions surgissent à huit mois des municipales. Des proches de Rachida Dati, renvoyée la semaine dernière en procès pour corruption et trafic d’influence, disent craindre que Michel Barnier ait lui aussi des ambitions pour l’Hôtel de Ville si elle ne pouvait pas se présenter, ce que l’intéressé a démenti.A ce stade, Les Républicains n’ont pas apporté leur soutien à la ministre pour la mairie de Paris. “Ce n’est plus seulement une question de personnalité mais d’équilibre”, s’est contenté de commenter Bruno Retailleau.- Sortir “par le haut” -“On peut sortir par le haut de cette histoire. Michel Barnier devrait dire très clairement qu’il soutient Rachida Dati” pour l’Hôtel de Ville, commente à l’AFP le maire LR du VIe arrondissement Jean-Pierre Lecoq, proche de la ministre.Mais la stratégie du Savoyard, qui nourrit des ambitions présidentielles, suscite des interrogations au sein de LR. Un cadre du parti le soupçonne “de briguer la présidence du groupe des députés”, actuellement occupée par Laurent Wauquiez, une rumeur démentie par l’entourage de l’ancien Premier ministre.Pour corser le tout, les autres membres de la coalition gouvernementale n’ont guère apprécié sa façon de faire, à l’image de Gabriel Attal qui a “regretté” que LR ne se soit pas coordonné avec Renaissance, alors que le député sortant siégeait dans les rangs du parti présidentiel.Ces divisions pourraient ravir la gauche. Elle avait créé la surprise l’an dernier en parvenant à se glisser au second tour dans cette circonscription, longtemps considérée comme “imperdable” par la droite. Les socialistes doivent choisir leur candidat dans les jours qui viennent.  Quant à Thierry Mariani, ex-ministre de Nicolas Sarkozy passé au Rassemblement national, il prétend également à cette circonscription qu’il présente comme “the place to be”.

La faim ne doit jamais être utilisée “comme une arme de guerre”, lance le chef de l’ONU

La faim ne doit pas être utilisée comme “une arme de guerre” a exhorté le chef de l’ONU António Guterres lundi, alors que l’Union africaine (UA) a appelé à agir contre la faim sur le continent où plus de 280 millions de personnes sont malnutries lors d’un sommet organisé en Éthiopie.Cette réunion sur l’alimentation, co-organisée par l’Ethiopie et l’Italie, intervient dans un contexte de pression internationale accrue sur Israël concernant le désastre humanitaire à Gaza, et de coupes drastiques dans l’aide internationale qui affectent de nombreux pays africains. Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed et la Première ministre italienne Giorgia Meloni ont ouvert ce Sommet des Nations unies sur les systèmes alimentaires (UNFSS) en présence notamment du président kényan William Ruto et de son homologue somalien Hassan Cheikh Mohamoud.Selon un nouveau rapport publié lundi par l’ONU, environ 8,2% de la population mondiale, soit entre 638 et 720 millions de personnes, a été confrontée à la faim en 2024, en baisse de 0,3% par rapport à 2023.Mais ces chiffres sont très éloignés de l’objectif de l’ONU d’un monde sans faim en 2030. Selon les projections actuelles, quelque 512 millions de personnes seront toujours sous-alimentées d’ici la fin de la décennie, dont 60% rien qu’en Afrique. “Le changement climatique perturbe les récoltes, les chaînes d’approvisionnement et l’aide humanitaire. Les conflits continuent de propager la faim à Gaza, au Soudan et au-delà”, a affirmé António Guterres, intervenu par visioconférence.- “Instabilité” -“La faim alimente l’instabilité et compromet la paix. Nous ne devons jamais accepter la faim comme une arme de guerre”, a-t-il ajouté. Dimanche, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a prévenu que les taux de malnutrition dans la bande de Gaza atteignent “des niveaux alarmants”, avec un “pic de décès en juillet”.Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas a déclaré lundi que cinq personnes étaient mortes de malnutrition en 24 heures, portant à 147 le nombre total de décès dus à la malnutrition depuis le début de la guerre.Un blocus total imposé en mars par Israël à Gaza et très partiellement assoupli fin mai a entraîné de graves pénuries de nourriture, de médicaments et de carburant.Quelque 2,4 millions de Palestiniens y sont assiégés depuis le début de la guerre qui a fait près de 60.000 morts à Gaza en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU. Elle a été déclenchée par une attaque du mouvement islamiste palestinien Hamas le 7 octobre 2023 sur le sol israélien.  Israël accuse le Hamas d’exploiter la souffrance de la population civile, notamment en volant la nourriture, ce que le mouvement dément.Le Soudan est de son côté plongé depuis avril 2023 dans une violente guerre civile entre l’armée, qui contrôle le centre, le nord et l’est du troisième plus vaste pays d’Afrique, et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) qui détiennent presque toute la région occidentale du Darfour.Le conflit, qui a fait des dizaines de milliers de morts et forcé plus de 14 millions de personnes à fuir, à l’intérieur du pays comme à l’extérieur, a provoqué “la pire crise humanitaire au monde” selon l’ONU.- “Instant crucial” -Lundi, le président de la Commission de l’UA, Mahamoud Ali Youssouf, a aussi exhorté les partenaires internationaux à “honorer leurs engagements”.”À cet instant crucial, combien d’enfants et de mères sur le continent dorment le ventre vide ? Des millions, certainement. L’urgence de la situation ne fait aucun doute”, a-t-il lancé.Pour le chef de la Commission de l’UA, “les chocs climatiques, les conflits et les perturbations économiques” sont les principales raisons de la hausse de l’insécurité alimentaire sur le continent.”282 millions d’Africains sont malnutris. 52 millions de personnes vivent en situation d’insécurité alimentaire. Et près de 3,4 millions sont au bord de la famine”, a énuméré M. Ali Youssouf.Dix millions de personnes sont aussi déplacées en raison de la sécheresse, des inondations et des cyclones, a-t-il précisé. Pour parvenir à la “résilience nutritionnelle”, Mahamoud Ali Youssouf a plaidé notamment pour que les Etats membres de l’organisation continentale consacrent 10% de leur PIB à l’agriculture.”Mais nous ne pouvons pas faire ça seuls. Nous appelons nos partenaires à honorer leurs engagements à financer et à soutenir les solutions africaines”, a poursuivi le chef de la Commission de l’UA, dans un contexte de baisses de l’aide internationale.Les coupes dans l’aide occidentale, et notamment le démantèlement par le président américain Donald Trump de l’Agence américaine pour le développement international (USAID), plongent les programmes humanitaires dans une situation critique. 

La faim ne doit jamais être utilisée “comme une arme de guerre”, lance le chef de l’ONU

La faim ne doit pas être utilisée comme “une arme de guerre” a exhorté le chef de l’ONU António Guterres lundi, alors que l’Union africaine (UA) a appelé à agir contre la faim sur le continent où plus de 280 millions de personnes sont malnutries lors d’un sommet organisé en Éthiopie.Cette réunion sur l’alimentation, co-organisée par l’Ethiopie et l’Italie, intervient dans un contexte de pression internationale accrue sur Israël concernant le désastre humanitaire à Gaza, et de coupes drastiques dans l’aide internationale qui affectent de nombreux pays africains. Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed et la Première ministre italienne Giorgia Meloni ont ouvert ce Sommet des Nations unies sur les systèmes alimentaires (UNFSS) en présence notamment du président kényan William Ruto et de son homologue somalien Hassan Cheikh Mohamoud.Selon un nouveau rapport publié lundi par l’ONU, environ 8,2% de la population mondiale, soit entre 638 et 720 millions de personnes, a été confrontée à la faim en 2024, en baisse de 0,3% par rapport à 2023.Mais ces chiffres sont très éloignés de l’objectif de l’ONU d’un monde sans faim en 2030. Selon les projections actuelles, quelque 512 millions de personnes seront toujours sous-alimentées d’ici la fin de la décennie, dont 60% rien qu’en Afrique. “Le changement climatique perturbe les récoltes, les chaînes d’approvisionnement et l’aide humanitaire. Les conflits continuent de propager la faim à Gaza, au Soudan et au-delà”, a affirmé António Guterres, intervenu par visioconférence.- “Instabilité” -“La faim alimente l’instabilité et compromet la paix. Nous ne devons jamais accepter la faim comme une arme de guerre”, a-t-il ajouté. Dimanche, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a prévenu que les taux de malnutrition dans la bande de Gaza atteignent “des niveaux alarmants”, avec un “pic de décès en juillet”.Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas a déclaré lundi que cinq personnes étaient mortes de malnutrition en 24 heures, portant à 147 le nombre total de décès dus à la malnutrition depuis le début de la guerre.Un blocus total imposé en mars par Israël à Gaza et très partiellement assoupli fin mai a entraîné de graves pénuries de nourriture, de médicaments et de carburant.Quelque 2,4 millions de Palestiniens y sont assiégés depuis le début de la guerre qui a fait près de 60.000 morts à Gaza en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU. Elle a été déclenchée par une attaque du mouvement islamiste palestinien Hamas le 7 octobre 2023 sur le sol israélien.  Israël accuse le Hamas d’exploiter la souffrance de la population civile, notamment en volant la nourriture, ce que le mouvement dément.Le Soudan est de son côté plongé depuis avril 2023 dans une violente guerre civile entre l’armée, qui contrôle le centre, le nord et l’est du troisième plus vaste pays d’Afrique, et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) qui détiennent presque toute la région occidentale du Darfour.Le conflit, qui a fait des dizaines de milliers de morts et forcé plus de 14 millions de personnes à fuir, à l’intérieur du pays comme à l’extérieur, a provoqué “la pire crise humanitaire au monde” selon l’ONU.- “Instant crucial” -Lundi, le président de la Commission de l’UA, Mahamoud Ali Youssouf, a aussi exhorté les partenaires internationaux à “honorer leurs engagements”.”À cet instant crucial, combien d’enfants et de mères sur le continent dorment le ventre vide ? Des millions, certainement. L’urgence de la situation ne fait aucun doute”, a-t-il lancé.Pour le chef de la Commission de l’UA, “les chocs climatiques, les conflits et les perturbations économiques” sont les principales raisons de la hausse de l’insécurité alimentaire sur le continent.”282 millions d’Africains sont malnutris. 52 millions de personnes vivent en situation d’insécurité alimentaire. Et près de 3,4 millions sont au bord de la famine”, a énuméré M. Ali Youssouf.Dix millions de personnes sont aussi déplacées en raison de la sécheresse, des inondations et des cyclones, a-t-il précisé. Pour parvenir à la “résilience nutritionnelle”, Mahamoud Ali Youssouf a plaidé notamment pour que les Etats membres de l’organisation continentale consacrent 10% de leur PIB à l’agriculture.”Mais nous ne pouvons pas faire ça seuls. Nous appelons nos partenaires à honorer leurs engagements à financer et à soutenir les solutions africaines”, a poursuivi le chef de la Commission de l’UA, dans un contexte de baisses de l’aide internationale.Les coupes dans l’aide occidentale, et notamment le démantèlement par le président américain Donald Trump de l’Agence américaine pour le développement international (USAID), plongent les programmes humanitaires dans une situation critique. 

Colombie: l’ex-président Uribe fixé lundi sur son sort pour subornation de témoins

L’ancien président colombien Alvaro Uribe connaîtra son sort lundi dans une affaire de subornation de témoins qui a fait de lui le tout premier ex-chef d’État du pays sud-américain à être jugé.Cet homme de 73 ans, qui a été président de 2002 à 2010, est accusé de “corruption de témoins” dans une enquête distincte le concernant, et risque une peine de 12 ans de prison dans cette affaire hautement politisée.Elle remonte à 2012, quand Uribe a accusé devant la Cour suprême le sénateur de gauche Ivan Cepeda d’avoir monté un complot pour le lier faussement à des groupes paramilitaires de droite impliqués dans le long conflit armé colombien.La cour a décidé de ne pas poursuivre Ivan Cepeda et s’est plutôt penchée sur les accusations portant sur Uribe.Les groupes paramilitaires sont apparus dans les années 1980 en Colombie pour combattre les guérillas marxistes qui avaient pris les armes contre l’État deux décennies plus tôt avec l’objectif déclaré de lutter contre la pauvreté et la marginalisation politique, notamment dans les zones rurales.La multitude de groupes armés du pays a adopté la vente de cocaïne comme principale source de revenus.Uribe était un homme politique de droite, comme tous les présidents colombiens avant l’actuel dirigeant Gustavo Petro, qui a évincé le parti Centro Democratico d’Uribe lors des élections de 2022.- Alvaro Uribe encore en campagne -M. Uribe a prononcé dimanche un discours d’une heure dans sa ville natale de Medellin, dans lequel il a critiqué l’administration de gauche de Gustavo Petro.”Nous avons besoin d’une victoire énorme l’année prochaine”, a déclaré M. Uribe, en référence aux élections présidentielles qui se tiendront en 2026.Durant son mandat, il a mené une campagne militaire acharnée contre les cartels de drogue et l’armée guérillera des FARC qui a signé un accord de paix avec son successeur Juan Manuel Santos en 2016.Après que Cepeda l’a accusé d’avoir eu des liens avec des groupes paramilitaires responsables de violations des droits de l’homme, Alvaro Uribe aurait contacté d’anciens combattants emprisonnés pour qu’ils mentent en sa faveur.Il affirme qu’il voulait seulement les convaincre de dire la vérité.En 2019, des milliers de personnes ont manifesté à Bogota et Medellin quand M. Uribe – qui reste une voix importante de la droite – a été inculpé dans cette affaire.Plus de 90 témoins ont témoigné lors de son procès, qui s’est ouvert en mai 2024.L’enquête contre Uribe a commencé en 2018 et a connu de nombreux rebondissements, plusieurs procureurs généraux ayant cherché à classer l’affaire.Elle a pris un nouvel élan sous la procureure générale Luz Camargo, choisie par Gustavo Petro, lui-même un ancien guérillero et ennemi politique juré d’Uribe.Les procureurs affirment détenir des preuves d’au moins un ancien combattant paramilitaire qui prétend avoir été contacté par Uribe pour changer sa version.L’ancien président fait également l’objet d’enquêtes dans d’autres affaires.Il a témoigné devant les procureurs dans une enquête préliminaire sur un massacre paramilitaire de petits agriculteurs en 1997, quand il était gouverneur du département occidental d’Antioquia.Une plainte a également été déposée contre lui en Argentine, où la juridiction universelle permet de poursuivre des crimes commis n’importe où dans le monde.Cette plainte découle de l’implication présumée d’Uribe dans plus de 6.000 exécutions et disparitions forcées de civils par l’armée quand il était président.Alvaro Uribe maintient que son procès est le produit d’une “vengeance politique”.