Au sommet arabe, l’Espagne veut faire pression sur Israël pour “arrêter le massacre” à Gaza

Le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez a appelé samedi, lors d’un sommet arabe à Bagdad, à faire “pression sur Israël pour arrêter le massacre à Gaza”, quelques heures après l’annonce par Israël d’une intensification de son offensive dans le territoire palestinien.A l’ouverture du sommet, centré sur la guerre qui oppose depuis octobre 2023 l’armée israélienne au mouvement islamiste Hamas, le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a également invité Donald Trump à “faire pression” pour obtenir un cessez-le-feu dans le territoire palestinien.En riposte à l’attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023 en Israël, le gouvernement israélien a juré de détruire le mouvement islamiste, et son armée a lancé une offensive destructrice à Gaza, qui a fait des dizaines de milliers de morts, déplacé la quasi-totalité des quelque 2,4 millions d’habitants et provoqué un désastre humanitaire. Et depuis le 2 mars, Israël a bloqué toute entrée d’aide humanitaire.Et alors que les discussions en vue d’une trêve semblent dans l’impasse, l’armée israélienne a annoncé samedi avoir étendu son offensive dans la bande de Gaza, où sont encore retenues 57 personnes enlevées le 7-Octobre.- “Blocus humanitaire” -Evoquant les voies offertes par le droit international pour “intensifier” la pression sur Israël, M. Sanchez a indiqué que son pays présenterait un projet de résolution à l’ONU pour que la Cour internationale de justice “se prononce sur le respect par Israël de ses obligations internationales”.Il a précisé que l’Espagne défendrait un autre projet de résolution demandant qu’Israël mette “fin au blocus humanitaire imposé à Gaza”.”La crise humanitaire gravissime que subit Gaza depuis octobre 2023 a provoqué plus de 50.000 morts, 100.000 blessés et deux millions de déplacés”, a rappelé celui dont le pays a reconnu en mai 2024 l’Etat de Palestine.”Il nous faut un cessez-le-feu permanent, maintenant”, a renchéri au sommet arabe le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres.”Je suis alarmé par les informations sur les plans d’Israël d’étendre ses opérations terrestres”, a-t-il dit, réclamant “une entrée libre de l’aide humanitaire” à Gaza.Malgré la présence de l’émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, le sommet de Bagdad est marqué par l’absence des dirigeants d’Arabie saoudite et des Emirats arabes unis où le président américain était en visite cette semaine.Donald Trump avait suscité un tollé plus tôt cette année en déclarant que les Etats-Unis prendraient le contrôle de Gaza et en ferait la “Riviera” du Moyen-Orient.Ces déclarations avaient poussé les dirigeants arabes à élaborer, lors d’un sommet en mars au Caire, un plan pour l’après-guerre afin de reconstruire le territoire dévasté.- Absence du président syrien -Ce plan arabe prévoit un fonds destiné à financer la reconstruction –53 milliards de dollars sur cinq ans– pour le territoire palestinien qui devrait être administré durant une période transitoire par un comité de technocrates palestiniens, avant que l’Autorité palestinienne n’en reprenne le contrôle.Evoquant une initiative visant à créer un “Fond arabe pour soutenir (…) la reconstruction après les crises”, le Premier ministre irakien Mohamed Chia al-Soudani a promis samedi une contribution de son pays de 20 millions de dollars pour Gaza.Il a avancé une somme similaire pour le Liban, englué dans le conflit régional avec la guerre ayant opposé à l’automne Israël au mouvement islamiste Hezbollah.L’Irak a été dévasté par plusieurs décennies de conflits et de guerres, notamment après l’invasion menée par les Etats-Unis en 2003, qui a renversé Saddam Hussein et favorisé l’émergence des jihadistes.Ce n’est que récemment que le pays a retrouvé un semblant de stabilité et ses dirigeants espèrent promouvoir une nouvelle image du pays.Mais les dissensions politiques irakiennes ont empêché la venue au sommet du président syrien Ahmed al-Chareh, qui a pris le pouvoir en décembre 2024 à la tête d’une coalition de groupes islamistes.Par le passé, M. Chareh a été emprisonné des années en Irak pour son appartenance à Al-Qaïda. Samedi à Bagdad, il est donc représenté par son ministre ds Affaires étrangères, Assaad al-Chaibani. L’Irak a accueilli pour la dernière fois un sommet de la Ligue arabe en 2012.

Au sommet arabe, l’Espagne veut faire pression sur Israël pour “arrêter le massacre” à Gaza

Le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez a appelé samedi, lors d’un sommet arabe à Bagdad, à faire “pression sur Israël pour arrêter le massacre à Gaza”, quelques heures après l’annonce par Israël d’une intensification de son offensive dans le territoire palestinien.A l’ouverture du sommet, centré sur la guerre qui oppose depuis octobre 2023 l’armée israélienne au mouvement islamiste Hamas, le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a également invité Donald Trump à “faire pression” pour obtenir un cessez-le-feu dans le territoire palestinien.En riposte à l’attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023 en Israël, le gouvernement israélien a juré de détruire le mouvement islamiste, et son armée a lancé une offensive destructrice à Gaza, qui a fait des dizaines de milliers de morts, déplacé la quasi-totalité des quelque 2,4 millions d’habitants et provoqué un désastre humanitaire. Et depuis le 2 mars, Israël a bloqué toute entrée d’aide humanitaire.Et alors que les discussions en vue d’une trêve semblent dans l’impasse, l’armée israélienne a annoncé samedi avoir étendu son offensive dans la bande de Gaza, où sont encore retenues 57 personnes enlevées le 7-Octobre.- “Blocus humanitaire” -Evoquant les voies offertes par le droit international pour “intensifier” la pression sur Israël, M. Sanchez a indiqué que son pays présenterait un projet de résolution à l’ONU pour que la Cour internationale de justice “se prononce sur le respect par Israël de ses obligations internationales”.Il a précisé que l’Espagne défendrait un autre projet de résolution demandant qu’Israël mette “fin au blocus humanitaire imposé à Gaza”.”La crise humanitaire gravissime que subit Gaza depuis octobre 2023 a provoqué plus de 50.000 morts, 100.000 blessés et deux millions de déplacés”, a rappelé celui dont le pays a reconnu en mai 2024 l’Etat de Palestine.”Il nous faut un cessez-le-feu permanent, maintenant”, a renchéri au sommet arabe le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres.”Je suis alarmé par les informations sur les plans d’Israël d’étendre ses opérations terrestres”, a-t-il dit, réclamant “une entrée libre de l’aide humanitaire” à Gaza.Malgré la présence de l’émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, le sommet de Bagdad est marqué par l’absence des dirigeants d’Arabie saoudite et des Emirats arabes unis où le président américain était en visite cette semaine.Donald Trump avait suscité un tollé plus tôt cette année en déclarant que les Etats-Unis prendraient le contrôle de Gaza et en ferait la “Riviera” du Moyen-Orient.Ces déclarations avaient poussé les dirigeants arabes à élaborer, lors d’un sommet en mars au Caire, un plan pour l’après-guerre afin de reconstruire le territoire dévasté.- Absence du président syrien -Ce plan arabe prévoit un fonds destiné à financer la reconstruction –53 milliards de dollars sur cinq ans– pour le territoire palestinien qui devrait être administré durant une période transitoire par un comité de technocrates palestiniens, avant que l’Autorité palestinienne n’en reprenne le contrôle.Evoquant une initiative visant à créer un “Fond arabe pour soutenir (…) la reconstruction après les crises”, le Premier ministre irakien Mohamed Chia al-Soudani a promis samedi une contribution de son pays de 20 millions de dollars pour Gaza.Il a avancé une somme similaire pour le Liban, englué dans le conflit régional avec la guerre ayant opposé à l’automne Israël au mouvement islamiste Hezbollah.L’Irak a été dévasté par plusieurs décennies de conflits et de guerres, notamment après l’invasion menée par les Etats-Unis en 2003, qui a renversé Saddam Hussein et favorisé l’émergence des jihadistes.Ce n’est que récemment que le pays a retrouvé un semblant de stabilité et ses dirigeants espèrent promouvoir une nouvelle image du pays.Mais les dissensions politiques irakiennes ont empêché la venue au sommet du président syrien Ahmed al-Chareh, qui a pris le pouvoir en décembre 2024 à la tête d’une coalition de groupes islamistes.Par le passé, M. Chareh a été emprisonné des années en Irak pour son appartenance à Al-Qaïda. Samedi à Bagdad, il est donc représenté par son ministre ds Affaires étrangères, Assaad al-Chaibani. L’Irak a accueilli pour la dernière fois un sommet de la Ligue arabe en 2012.

Israel says killed Hezbollah commander in south Lebanon

Israel’s military said it killed a local Hezbollah commander on Saturday in south Lebanon, where authorities reported one dead in the fourth Israeli strike within days despite a November ceasefire.Lebanon’s health ministry said one person was killed in an Israeli “drone strike” on a vehicle in south Lebanon’s Tyre district.An AFP correspondent saw the charred wreckage of a vehicle in Abu al-Aswad, an area around 30 kilometres (20 miles) from the Israeli border.The Israeli military said in a statement that its forces “struck and eliminated… a commander” involved in “the re-establishment of Hezbollah terrorist infrastructure” in south Lebanon.Israel has continued to launch strikes on its neighbour despite the November 27 truce which sought to halt more than a year of hostilities with Hezbollah militants including two months of full-blown war.The Israeli military said that “the rebuilding of terrorist infrastructure and related activity constitutes a blatant violation of the understandings between Israel and Lebanon.”Earlier this week, the Israeli military said three separate strikes in south Lebanon targeted Hezbollah operatives.Under the ceasefire, the Iran-backed Hezbollah was to pull back its fighters north of Lebanon’s Litani River and dismantle any remaining military infrastructure to its south.Israel was to withdraw all its forces from Lebanon, but it has kept troops in five areas that it deems “strategic”.The Lebanese army has been deploying in the area as Israeli forces have withdrawn and has been dismantling Hezbollah infrastructure there.At an Arab summit in Baghdad on Saturday, Lebanon’s Prime Minister Nawaf Salam denounced “daily Israeli violations” of Lebanese sovereignty and “the ongoing Israeli occupation of positions” in the south.He said Lebanon was working to “fully implement” a United Nations Security Council resolution that formed the basis of the ceasefire.The resolution says Lebanese troops and UN peacekeepers should be the only forces in south Lebanon, and calls for the disarmament of all non-state groups.Salam again urged international pressure “to oblige Israel to stop its attacks and immediately and fully withdraw from all Lebanese territory”.

Sur une plage en Israël, le face-à-face dangereux entre requins et humains

Avec son sable doré et ses eaux bleues, la plage de Hadera, dans le centre d’Israël, ressemble à n’importe quelle autre plage méditerranéenne, mais à y regarder de plus près, quelque chose d’inhabituel émerge des vagues: des ailerons de requins.Glissant élégamment dans les flots, les squales viennent habituellement dans cette zone de novembre à mai, attirés par les rejets d’eau chaude d’une centrale électrique voisine.De quoi créer une cohabitation riche en adrénaline entre des prédateurs toujours plus audacieux et des humains toujours plus curieux, voire imprudents.Fait sans précédent, un homme qui s’était approché d’un peu trop près a été mortellement attaqué en avril sous les cris d’effroi de badauds sur la plage.Il ne restait plus que ses os, ont déclaré des secouristes à l’AFP.Baigneurs, autorités, spécialistes de l’environnement et experts des requins s’interrogent: comment un tel drame a-t-il pu se produire? Et que faire pour éviter qu’il ne se répète?”Les requins sont inoffensifs et n’attaquent jamais en temps normal, sauf s’ils se sentent menacés ou si quelqu’un empiète sur leur territoire”, explique à l’AFP Irene Nurit Cohn, membre de l’unité de plongée de l’organisation de secours Zaka.”Je plonge depuis 1982, j’ai vu beaucoup de requins dans ma vie. C’est une expérience magnifique et impressionnante (…) mais ils ne sont pas dangereux”, ajoute-t-elle.La plongeuse a participé aux recherches lancées pour retrouver Barak Tzach, père de quatre enfants âgé de 45 ans, tué dans l’attaque en avril.Ce sont les humains qui “ne se comportent pas comme ils le devraient” envers les requins, estime-t-elle.”Les gens les touchaient, les dérangeaient”, a-t-elle expliqué, ajoutant que la médiatisation récente sur la présence des squales avait attiré encore plus de curieux.- Respecter l’océan -Immédiatement après cet épisode, les autorités locales ont érigé des clôtures métalliques avec des panneaux “danger” et bloqué la route d’accès à la réserve naturelle adjacente avec une barrière en béton.Mais deux semaines plus tard, tout a été retiré, et la vie a repris son cours.Einav et Carmel, deux adolescentes, disent être venues spécialement pour voir les requins.Ce “sont mes animaux préférés, donc je voulais vraiment les voir, mais nous n’irons pas dans l’eau”, confie Carmel.Matan Ben David, instructeur de chasse sous-marine et de plongée, continue quant à lui d’y entrer, mais insiste sur le respect des règles.”Les requins font partie de la nature, quelque chose que nous devons respecter. Nous devons respecter l’océan, nous ne sommes que des visiteurs ici”, dit-il, déplorant avoir vu des gens entourer les requins pour les prendre en photo.Ce “sont des animaux incroyables, très majestueux, mais ce sont des super-prédateurs”, ajoute-t-il.- “Conflit d’espace” -Comme toutes les plages non surveillées en Israël, celle où s’est produite l’attaque mortelle était interdite à la baignade – une interdiction largement bafouée.Leigh Livine, chercheuse spécialisée dans les requins, étudie depuis quatre ans cette zone où affluent requins gris et requins sombres.Selon elle, les recherches ont montré initialement que “les requins évitaient les conflits directs avec les humains”.Mais, ajoute-t-elle, “il y a une zone très, très restreinte où ce conflit entre les humains et la faune devient vraiment apparent à certaines périodes de l’année”.En Israël, la saison des bains de mer commence habituellement en juin, mais avec le réchauffement climatique, où à la faveur de vagues de chaleur, les baigneurs se jettent à l’eau toujours plus tôt chaque année, quitte à tomber nez à nez avec un de ces prédateurs des mers.Leigh Livine se dit aussi étonnée “qu’un tel drame [l’attaque d’avril, NDLR] ne soit pas survenu plus tôt”.”Cela se résume souvent à un conflit d’espace: ressources alimentaires ou de territoire. Et nous avons vu des humains harceler les requins, les provoquer vraiment”, dit-elle.”Les requins s’habituent à la présence humaine, mais c’est leur habitat. Il est essentiel de leur témoigner le respect qu’ils méritent chez eux”.

Sur une plage en Israël, le face-à-face dangereux entre requins et humains

Avec son sable doré et ses eaux bleues, la plage de Hadera, dans le centre d’Israël, ressemble à n’importe quelle autre plage méditerranéenne, mais à y regarder de plus près, quelque chose d’inhabituel émerge des vagues: des ailerons de requins.Glissant élégamment dans les flots, les squales viennent habituellement dans cette zone de novembre à mai, attirés par les rejets d’eau chaude d’une centrale électrique voisine.De quoi créer une cohabitation riche en adrénaline entre des prédateurs toujours plus audacieux et des humains toujours plus curieux, voire imprudents.Fait sans précédent, un homme qui s’était approché d’un peu trop près a été mortellement attaqué en avril sous les cris d’effroi de badauds sur la plage.Il ne restait plus que ses os, ont déclaré des secouristes à l’AFP.Baigneurs, autorités, spécialistes de l’environnement et experts des requins s’interrogent: comment un tel drame a-t-il pu se produire? Et que faire pour éviter qu’il ne se répète?”Les requins sont inoffensifs et n’attaquent jamais en temps normal, sauf s’ils se sentent menacés ou si quelqu’un empiète sur leur territoire”, explique à l’AFP Irene Nurit Cohn, membre de l’unité de plongée de l’organisation de secours Zaka.”Je plonge depuis 1982, j’ai vu beaucoup de requins dans ma vie. C’est une expérience magnifique et impressionnante (…) mais ils ne sont pas dangereux”, ajoute-t-elle.La plongeuse a participé aux recherches lancées pour retrouver Barak Tzach, père de quatre enfants âgé de 45 ans, tué dans l’attaque en avril.Ce sont les humains qui “ne se comportent pas comme ils le devraient” envers les requins, estime-t-elle.”Les gens les touchaient, les dérangeaient”, a-t-elle expliqué, ajoutant que la médiatisation récente sur la présence des squales avait attiré encore plus de curieux.- Respecter l’océan -Immédiatement après cet épisode, les autorités locales ont érigé des clôtures métalliques avec des panneaux “danger” et bloqué la route d’accès à la réserve naturelle adjacente avec une barrière en béton.Mais deux semaines plus tard, tout a été retiré, et la vie a repris son cours.Einav et Carmel, deux adolescentes, disent être venues spécialement pour voir les requins.Ce “sont mes animaux préférés, donc je voulais vraiment les voir, mais nous n’irons pas dans l’eau”, confie Carmel.Matan Ben David, instructeur de chasse sous-marine et de plongée, continue quant à lui d’y entrer, mais insiste sur le respect des règles.”Les requins font partie de la nature, quelque chose que nous devons respecter. Nous devons respecter l’océan, nous ne sommes que des visiteurs ici”, dit-il, déplorant avoir vu des gens entourer les requins pour les prendre en photo.Ce “sont des animaux incroyables, très majestueux, mais ce sont des super-prédateurs”, ajoute-t-il.- “Conflit d’espace” -Comme toutes les plages non surveillées en Israël, celle où s’est produite l’attaque mortelle était interdite à la baignade – une interdiction largement bafouée.Leigh Livine, chercheuse spécialisée dans les requins, étudie depuis quatre ans cette zone où affluent requins gris et requins sombres.Selon elle, les recherches ont montré initialement que “les requins évitaient les conflits directs avec les humains”.Mais, ajoute-t-elle, “il y a une zone très, très restreinte où ce conflit entre les humains et la faune devient vraiment apparent à certaines périodes de l’année”.En Israël, la saison des bains de mer commence habituellement en juin, mais avec le réchauffement climatique, où à la faveur de vagues de chaleur, les baigneurs se jettent à l’eau toujours plus tôt chaque année, quitte à tomber nez à nez avec un de ces prédateurs des mers.Leigh Livine se dit aussi étonnée “qu’un tel drame [l’attaque d’avril, NDLR] ne soit pas survenu plus tôt”.”Cela se résume souvent à un conflit d’espace: ressources alimentaires ou de territoire. Et nous avons vu des humains harceler les requins, les provoquer vraiment”, dit-elle.”Les requins s’habituent à la présence humaine, mais c’est leur habitat. Il est essentiel de leur témoigner le respect qu’ils méritent chez eux”.

Sur une plage en Israël, le face-à-face dangereux entre requins et humains

Avec son sable doré et ses eaux bleues, la plage de Hadera, dans le centre d’Israël, ressemble à n’importe quelle autre plage méditerranéenne, mais à y regarder de plus près, quelque chose d’inhabituel émerge des vagues: des ailerons de requins.Glissant élégamment dans les flots, les squales viennent habituellement dans cette zone de novembre à mai, attirés par les rejets d’eau chaude d’une centrale électrique voisine.De quoi créer une cohabitation riche en adrénaline entre des prédateurs toujours plus audacieux et des humains toujours plus curieux, voire imprudents.Fait sans précédent, un homme qui s’était approché d’un peu trop près a été mortellement attaqué en avril sous les cris d’effroi de badauds sur la plage.Il ne restait plus que ses os, ont déclaré des secouristes à l’AFP.Baigneurs, autorités, spécialistes de l’environnement et experts des requins s’interrogent: comment un tel drame a-t-il pu se produire? Et que faire pour éviter qu’il ne se répète?”Les requins sont inoffensifs et n’attaquent jamais en temps normal, sauf s’ils se sentent menacés ou si quelqu’un empiète sur leur territoire”, explique à l’AFP Irene Nurit Cohn, membre de l’unité de plongée de l’organisation de secours Zaka.”Je plonge depuis 1982, j’ai vu beaucoup de requins dans ma vie. C’est une expérience magnifique et impressionnante (…) mais ils ne sont pas dangereux”, ajoute-t-elle.La plongeuse a participé aux recherches lancées pour retrouver Barak Tzach, père de quatre enfants âgé de 45 ans, tué dans l’attaque en avril.Ce sont les humains qui “ne se comportent pas comme ils le devraient” envers les requins, estime-t-elle.”Les gens les touchaient, les dérangeaient”, a-t-elle expliqué, ajoutant que la médiatisation récente sur la présence des squales avait attiré encore plus de curieux.- Respecter l’océan -Immédiatement après cet épisode, les autorités locales ont érigé des clôtures métalliques avec des panneaux “danger” et bloqué la route d’accès à la réserve naturelle adjacente avec une barrière en béton.Mais deux semaines plus tard, tout a été retiré, et la vie a repris son cours.Einav et Carmel, deux adolescentes, disent être venues spécialement pour voir les requins.Ce “sont mes animaux préférés, donc je voulais vraiment les voir, mais nous n’irons pas dans l’eau”, confie Carmel.Matan Ben David, instructeur de chasse sous-marine et de plongée, continue quant à lui d’y entrer, mais insiste sur le respect des règles.”Les requins font partie de la nature, quelque chose que nous devons respecter. Nous devons respecter l’océan, nous ne sommes que des visiteurs ici”, dit-il, déplorant avoir vu des gens entourer les requins pour les prendre en photo.Ce “sont des animaux incroyables, très majestueux, mais ce sont des super-prédateurs”, ajoute-t-il.- “Conflit d’espace” -Comme toutes les plages non surveillées en Israël, celle où s’est produite l’attaque mortelle était interdite à la baignade – une interdiction largement bafouée.Leigh Livine, chercheuse spécialisée dans les requins, étudie depuis quatre ans cette zone où affluent requins gris et requins sombres.Selon elle, les recherches ont montré initialement que “les requins évitaient les conflits directs avec les humains”.Mais, ajoute-t-elle, “il y a une zone très, très restreinte où ce conflit entre les humains et la faune devient vraiment apparent à certaines périodes de l’année”.En Israël, la saison des bains de mer commence habituellement en juin, mais avec le réchauffement climatique, où à la faveur de vagues de chaleur, les baigneurs se jettent à l’eau toujours plus tôt chaque année, quitte à tomber nez à nez avec un de ces prédateurs des mers.Leigh Livine se dit aussi étonnée “qu’un tel drame [l’attaque d’avril, NDLR] ne soit pas survenu plus tôt”.”Cela se résume souvent à un conflit d’espace: ressources alimentaires ou de territoire. Et nous avons vu des humains harceler les requins, les provoquer vraiment”, dit-elle.”Les requins s’habituent à la présence humaine, mais c’est leur habitat. Il est essentiel de leur témoigner le respect qu’ils méritent chez eux”.

La politique de la ville “ne peut se substituer aux autres politiques nationales”, selon un expert

La politique de la ville, lancée à la fin des années 1970 pour répondre aux dysfonctionnements urbains des grands ensembles et à la paupérisation de leurs habitants, “ne peut se substituer aux autres politiques nationales”, observe Michel Didier, président du Comité d’histoire de la politique de la ville.Créé en 2022, le comité ambitionne de raconter les cinquante ans d’une politique méconnue et régulièrement accusée d’être trop dispendieuse ou inefficace, et d’en parler autrement qu’à travers des programmes, des lignes de crédit et des émeutes.”Il faut sortir des fausses représentations selon lesquelles on ne s’occupe pas des quartiers ou on y injecte des milliards en pure perte”, explique Michel Didier dans un entretien à l’AFP. En 1977, les opérations “Habitat et vie sociale” menées dans une centaine de quartiers de HLM dégradés sont considérées comme un des actes fondateurs de cette politique.Une réponse à la détérioration des tours et barres d’immeubles érigées à la hâte après guerre dans un contexte de forte pénurie de logements et de bidonvilles.”On expérimente les principes fondamentaux de cette politique, à savoir le fait d’agir en partenariat avec les maires, de faire travailler ensemble plusieurs ministères, tant sur l’amélioration de l’habitat que sur l’action sociale, et on consulte les habitants”, poursuit l’ex-conseiller à l’Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT).Au même moment, les premiers habitants des grands ensembles commencent à s’installer en pavillon et sont remplacés par des populations plus pauvres et immigrées, elles-mêmes frappées par la crise économique et la désindustrialisation.”On se retrouve avec un problème social important et un problème urbain puisque ces quartiers périphériques n’étaient pas reliés à la ville”, rappelle-t-il.Très médiatisées, les émeutes des banlieues lyonnaises de 1981 entraînent selon lui “une élévation de la réponse publique”, et le rapport du maire de Grenoble Hubert Dubedout introduit l’idée d’une discrimination positive envers les territoires qui cumulent les handicaps (chômage, logement, délinquance), en leur attribuant plus de moyens. Parallèlement, les lois de décentralisation renforcent le pouvoir des maires qui n’avaient pas les moyens d’agir sur leur territoire en matière de logement ou d’aménagement.- Désenclavement -La politique de la ville se structure avec la nomination en 1990 du premier ministre de la ville, le socialiste Michel Delebarre, puis la création des zones urbaines sensibles (ZUS) en 1996.Devenus QPV pour “quartiers prioritaires de la politique de la ville”, ces territoires cibles ont plus que doublé en 2025, avec 1.609 quartiers et six millions d’habitants. Selon l’ANCT, le taux de pauvreté y atteint aujourd’hui 44,3%, contre 14,9% à l’échelle nationale, et la part de familles monoparentales est de 32,8% contre 16,3%.”Aujourd’hui, ces quartiers jouent encore un rôle de sas”, observe Michel Didier. “Les statistiques peuvent laisser penser que la situation n’a pas changé alors qu’on ne parle pas des mêmes gens”, poursuit-il, en rappelant que les moins pauvres laissent inexorablement place à des populations plus pauvres.En 2004, la création de l’agence Anru, dédiée à la transformation des quartiers avec ses spectaculaires opérations de démolition-reconstruction, constitue selon lui “un basculement”. “On a mis des moyens considérables dans la rénovation urbaine”, le désenclavement géographique ainsi que la création d’espaces et d’équipements publics. Vingt ans après, ces opérations ont selon lui autant “changé l’image des quartiers aux yeux de leurs habitants” que “le regard sur ces quartiers”.Conçue comme une politique de rattrapage et de développement, la politique de la ville a néanmoins échoué à changer la situation sociale des quartiers, reconnaît l’expert, même si “on ne peut pas lui faire porter la responsabilité de ce qui relève des politiques publiques”.”Elle intervient avec des moyens limités qui ne peuvent pas se substituer aux autres politiques nationales d’emploi et de lutte contre les discriminations, d’intégration, d’éducation, de sécurité ou de santé”, analyse-t-il.”C’est une limite évidente puisque l’essentiel des moyens a été mis sur l’urbain et non sur le volet social”, résume-t-il, rappelant aussi certaines orientations politiques comme le transfert en 2004 du pilotage de la prévention de la délinquance au ministère de l’Intérieur, ce qui n’a, selon lui, “guère permis de développer les relations entre la police et la population”.Michel Didier pointe également le “rôle des médias”, qui, “en ne parlant de ces quartiers qu’au moment des émeutes donnent le sentiment que les politiques publiques ne servent à rien”.