Dignité restaurée: dans un bidonville de Nairobi, des femmes récoltent du plastique contre un accès à des sanitaires

Appuyée sur une béquille, Molly Aluoch, 85 ans, avance péniblement depuis sa petite chambre aux murs tapissés de terre. Sur son dos, un sac de plastiques usagés qu’elle peut échanger contre une douche ou des toilettes.Depuis 31 ans qu’elle vit à Kibera, le plus grand bidonville du Kenya, l’accès à l’eau et l’assainissement restent rares et chers pour elle comme pour la plupart des habitants. De petits groupes informels contrôlant l’accès au précieux liquide imposent souvent des prix inabordables.L’ONG Human Needs Project (HNP, projet pour les besoins humains), cherche depuis une dizaine d’années à atténuer cette précarité.Les résidents peuvent échanger des plastiques qu’ils ont récupérés contre des “points verts”. Ces crédits leurs permettent ensuite d’utiliser des toilettes, des douches, un service de blanchisserie ou d’obtenir des repas.”Avec mes points verts, je peux maintenant accéder à des toilettes et une salle de bain confortables et propres à tout moment de la journée”, se réjouit Molly Aluoch.L’octogénaire dépensait auparavant 10 shillings (7 centimes d’euros) à chaque fois qu’elle devait se soulager ou se doucher.Un budget important par rapport aux 200 à 400 shillings (1,3 à 2,6 euros) que gagnent quotidiennement nombre d’habitants de Kibera, qui doivent avec si peu d’argent également se loger, se nourrir, se vêtir, payer l’éducation de leurs enfants…”Cela signifiait que sans argent, je ne pouvais pas utiliser de toilettes”, se souvient la vieille dame, qui emploie désormais les fonds économisés pour donner à manger à ses trois petits-enfants. Molly Aluoch, une accoucheuse traditionnelle, fait partie d’un groupe d’environ 100 femmes qui collectent des plastiques en échange de “points verts”. Elle les apporte à un centre HNP, situé à environ 200 mètres de chez elle. Un kilo de plastiques lui procure 15 points verts, équivalant à 15 shillings.Depuis 2015, le projet a distribué plus de 50 millions de litres d’eau et permis plus d’un million d’utilisations de toilettes et de douches. – “Plusieurs jours sans eau” -Un grand pas en avant pour ses bénéficiaires tant l’eau est une ressource précieuse à Kibera: il est ainsi fréquent que des vendeurs créent des pénuries artificielles pour augmenter les prix, ruinant les habitants impécunieux.Alors que le service des eaux de Nairobi facture entre 0,5 et 0,7 euro le mètre cube pour les foyers connectés, les habitants de Kibera doivent dans les pires moments débourser jusqu’à 17 dollars pour la même quantité.”Nous pouvions passer plusieurs jours sans eau”, soupire Magret John, 50 ans, mère de trois enfants, dont la vie s’est grandement améliorée.”Le point d’eau est à ma porte. L’approvisionnement est constant et l’eau est propre. Tout ce que je dois faire, c’est collecter des plastiques, obtenir des points, les échanger et obtenir de l’eau”, souligne-t-elle.Le projet bénéficie particulièrement aux femmes et aux filles en leur garantissant “des services sanitaires adéquats” pendant qu’elles ont leur règles, souligne John, qui vit depuis neuf ans à KiberaAvec 10 points d’eau répartis à travers le bidonville, HNP dit protéger les résidents des prix abusifs des vendeurs informels tout en s’attaquant au problème croissant des déchets à Kibera.”Quand les gens ne peuvent pas accéder à des toilettes et des salles de bain dignes, c’est l’environnement qui en pâtit”, observe le directeur des partenariats stratégiques du HNP, Peter Muthaura.Au premier trimestre 2025, les habitants de Kibera ont ainsi récolté deux tonnes de plastiques recyclables, souligne HNP.Pour Molly Aluoch, chaque sac de plastiques et chaque point vert gagné vont au-delà du seul accès à l’eau.”Ma prière est que ce projet s’étende à chaque coin de Kibera”, lance-t-elle, afin qu’il “atteigne des milliers de femmes dont la dignité a été volée par l’absence de services sanitaires”. 

Four journalists among 15 killed in Israeli strikes on Gaza hospital: civil defence

Gaza’s civil defence agency said four journalists were among at least 15 people killed Monday when Israeli strikes hit Nasser Hospital in Khan YunisAgency spokesman Mahmud Bassal said “the death toll is 15, including four journalists and one civil defence member”, after strikes hit Nasser Hospital in Khan Yunis.According to media watchdogs, around 200 journalists have been killed in nearly two years of war between Israel and Hamas.When asked by AFP about strikes targeting a building at the medical complex, the Israeli military said it was checking the reports.The Palestinian Journalists Syndicate said a group of reporters had “been martyred in the line of journalistic duty, as a result of the Israeli bombing that targeted them at Nasser Hospital”.In a statement, it named the reporters as photojournalists Hossam Al-Masri, Mohammad Salama and Mariam Dagga, and journalist Moaz Abu Taha.A spokesperson for Qatar-based TV network Al Jazeera on Monday confirmed its photojournalist and cameraman Mohammad Salama was killed in the attack on the medical complex.The three others worked with some Palestinian and international outlets, according to AFP journalists.Associated Press said Mariam Dagga was a freelancer for the news agency but was not on an assignment with the media outlet when she was killed.Reuters said that one of the journalists killed and one of those injured were contractors for the news agency.The civil defence’s Bassal said an Israeli explosive drone targeted a building at Nasser Hospital, followed by an air strike as the wounded were being evacuated.- Smoke, bloodied bodies -Media restrictions in Gaza and difficulties in accessing many areas mean AFP is unable to independently verify the tolls and details provided by the civil defence agency or the Israeli military.AFP footage from the immediate aftermath of the attack showed smoke filling the air and debris from the blast on the floor outside the hospital.Palestinians rushed to help the victims, carrying bloodied bodies and severed body parts into the medical complex. One body could be seen dangling from the top floor of the targeted building as a man screamed below.A woman wearing medical scrubs and a white coat was among the injured, carried into the hospital on a stretcher with a heavily bandaged leg and blood all over her clothes. Before the latest killings, media advocacy groups the Committee to Protect Journalists (CPJ) and Reporters Without Borders said around 200 journalists had been killed in the Gaza war.Earlier this month, four Al Jazeera staff and two freelancers were killed in an Israeli air strike outside Al-Shifa hospital in Gaza City, prompting widespread condemnation.The Israeli military alleged that Anas al-Sharif — a prominent Al Jazeera correspondent killed in the strike — headed a Hamas “terrorist cell” and was “responsible for advancing rocket attacks” against Israelis.The CPJ slammed that strike, saying journalists should never be targeted in war.”Journalists are civilians. They must never be targeted in war. And to do so is a war crime,” Jodie Ginsberg, chief executive of the CPJ, told AFP at the time.The war in Gaza was sparked by Hamas’s October 2023 attack on Israel, which resulted in the deaths of 1,219 people, mostly civilians, according to an AFP tally based on official figures.Israel’s offensive has killed at least 62,686 Palestinians, most of them civilians, according to figures from the health ministry in Hamas-run Gaza that the United Nations considers reliable.

Un an après son arrestation, le fondateur de Telegram critique l’enquête qui “peine” le visant

Pavel Durov, fondateur de Telegram, a critiqué dans un message sur son canal officiel l’enquête française le visant, qui selon lui “peine toujours à établir une quelconque irrégularité”, un an après sa retentissante arrestation.”Il y a un an, la police française m’a placé en garde à vue pendant quatre jours parce que certaines personnes dont je n’avais jamais entendu parler utilisaient Telegram pour commettre des infractions”, a lancé dans un message publié dimanche soir cet homme aux multiples nationalités, né en Russie et âgé de 40 ans.”Un an plus tard, l’+enquête criminelle+ menée contre moi peine toujours à établir une quelconque irrégularité de ma part ou de la part de Telegram”, a souligné cet homme richissime.”Arrêter le fondateur et dirigeant d’une grande plateforme pour les agissements de ses utilisateurs n’était pas seulement inédit — c’était juridiquement et logiquement absurde”, a-t-il encore ajouté, assurant une fois de plus que “nos pratiques de modération sont conformes aux normes du secteur, et Telegram a toujours répondu à toutes les demandes juridiquement contraignantes de la France”.Comme il le fait depuis un an, le patron de Telegram a estimé que c’était “une erreur de la police elle-même”, qui “n’adressait aucune de ses demandes à Telegram via la procédure légale requise”, qui lui vaut ses poursuites en France, et non des manquements à ses obligations de modération.Et d’ajouter: “Elle aurait pu connaître la procédure à suivre simplement en la cherchant sur Google ou en posant la question”.Après avoir obtenu un allégement de son contrôle judiciaire mi-juin, M. Durov regrette de devoir “toujours revenir en France tous les 14 jours”.”Malheureusement, la seule conséquence de mon arrestation jusqu’ici a été un immense préjudice porté à l’image de la France comme pays de liberté. Une chose est sûre, toutefois: nous continuerons de nous battre — et nous gagnerons”, a encore dit M. Durov.Après son arrestation spectaculaire à sa descente d’avion, l’entrepreneur naturalisé français en 2021 a été mis en examen en août 2024 pour une litanie d’infractions relevant de la criminalité organisée, la justice française lui reprochant globalement de ne pas agir contre la diffusion de contenus criminels sur sa messagerie.Lors de son interrogatoire en décembre 2024, il avait reconnu avoir “pris connaissance en garde à vue de la gravité des faits” reprochés à sa plateforme.  

Un an après son arrestation, le fondateur de Telegram critique l’enquête qui “peine” le visant

Pavel Durov, fondateur de Telegram, a critiqué dans un message sur son canal officiel l’enquête française le visant, qui selon lui “peine toujours à établir une quelconque irrégularité”, un an après sa retentissante arrestation.”Il y a un an, la police française m’a placé en garde à vue pendant quatre jours parce que certaines personnes dont je n’avais jamais entendu parler utilisaient Telegram pour commettre des infractions”, a lancé dans un message publié dimanche soir cet homme aux multiples nationalités, né en Russie et âgé de 40 ans.”Un an plus tard, l’+enquête criminelle+ menée contre moi peine toujours à établir une quelconque irrégularité de ma part ou de la part de Telegram”, a souligné cet homme richissime.”Arrêter le fondateur et dirigeant d’une grande plateforme pour les agissements de ses utilisateurs n’était pas seulement inédit — c’était juridiquement et logiquement absurde”, a-t-il encore ajouté, assurant une fois de plus que “nos pratiques de modération sont conformes aux normes du secteur, et Telegram a toujours répondu à toutes les demandes juridiquement contraignantes de la France”.Comme il le fait depuis un an, le patron de Telegram a estimé que c’était “une erreur de la police elle-même”, qui “n’adressait aucune de ses demandes à Telegram via la procédure légale requise”, qui lui vaut ses poursuites en France, et non des manquements à ses obligations de modération.Et d’ajouter: “Elle aurait pu connaître la procédure à suivre simplement en la cherchant sur Google ou en posant la question”.Après avoir obtenu un allégement de son contrôle judiciaire mi-juin, M. Durov regrette de devoir “toujours revenir en France tous les 14 jours”.”Malheureusement, la seule conséquence de mon arrestation jusqu’ici a été un immense préjudice porté à l’image de la France comme pays de liberté. Une chose est sûre, toutefois: nous continuerons de nous battre — et nous gagnerons”, a encore dit M. Durov.Après son arrestation spectaculaire à sa descente d’avion, l’entrepreneur naturalisé français en 2021 a été mis en examen en août 2024 pour une litanie d’infractions relevant de la criminalité organisée, la justice française lui reprochant globalement de ne pas agir contre la diffusion de contenus criminels sur sa messagerie.Lors de son interrogatoire en décembre 2024, il avait reconnu avoir “pris connaissance en garde à vue de la gravité des faits” reprochés à sa plateforme.  

Liban: le Conseil de sécurité de l’ONU se prononce sur l’avenir des Casques bleus

Le Conseil de sécurité doit voter lundi une éventuelle prorogation du mandat de la force de maintien de la paix de l’ONU dans le sud du Liban (Finul), une prolongation d’un an voulue par la France et Beyrouth mais à laquelle les Etats-Unis et Israël sont hostiles.Les 15 membres permanents et non permanents du Conseil avaient commencé la semaine dernière des discussions autour d’un projet de résolution présenté par Paris et qui vise à renouveler ce mandat des quelque 10.800 Casques bleus – fournis entre autres par l’Indonésie, l’Inde, l’Italie, le Ghana ou encore le Népal – qui font tampon entre Israël et le Liban depuis mars 1978.Le texte de la résolution, consulté par l’AFP, propose de prolonger la présence de la Finul jusqu’au 31 août 2026, tout en exprimant “l’intention (du Conseil) de travailler à un retrait de la Finul, avec l’objectif que seul le gouvernement libanais assure la sécurité dans le sud” du pays.Ce vote lundi survient au moment où Beyrouth s’est engagé à désarmer et à démanteler le groupe chiite pro-iranien Hezbollah d’ici la fin de l’année, sous pression de Washington et dans le cadre de l’application du cessez-le-feu ayant mis fin à la guerre avec Israël en 2024.Mardi dernier, le président libanais Joseph Aoun a plaidé pour le maintien des Casques bleus car, a-t-il fait valoir, “toute limitation du mandat de la Finul (…) aurait un impact négatif sur la situation, alors qu’Israël continue d’occuper certaines portions du territoire libanais”.De fait l’accord de cessez-le-feu prévoit également un retrait israélien de la zone, mais Israël, dont l’armée s’est plusieurs fois accrochée avec la Finul, maintient des troupes dans des positions frontalières jugées stratégiques et mène régulièrement des frappes chez son voisin du nord.Le pays, qui mène plusieurs guerres dans la région, menace même de ré-attaquer le Liban si le Hezbollah, dorénavant très affaibli, n’est pas complètement désarmé.Le projet de résolution “appelle le gouvernement israélien à retirer ses dernières forces au nord de la Ligne bleue (démarcation des Nations unies établie en 2000, ndlr), y compris de cinq positions tenues en territoire libanais”.Du côté des Etats-Unis, tout aussi hostiles à la Finul que leur allié israélien, on ne sait pas s’ils feront usage de leur droit de veto. Un porte-parole du département d’Etat a refusé de commenter les délibérations du Conseil de sécurité.Mais le porte-parole du secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres, Stéphane Dujarric, a jugé “crucial” le soutien qu’a apporté la Finul à l’armée du Liban, avec l’aide au déploiement de 8.300 militaires libanais, une assistance logistique, de l’argent, du carburant et de la formation.”Nous avons toujours eu le sentiment que la présence de la Finul apportait de la stabilité le long de la Ligne bleue”, a déclaré le diplomate.