Yémen: frappes israéliennes meurtrières contre des cibles des rebelles houthis

Israël a mené des frappes dimanche contre des sites des rebelles houthis à Sanaa, faisant deux morts et 35 blessés, une semaine après des raids similaires sur la capitale yéménite, ont indiqué les insurgés pro-iraniens.Affirmant agir en solidarité avec les Palestiniens de Gaza, en proie à la guerre entre Israël et le Hamas, les Houthis lancent régulièrement des attaques aux missiles et drones en direction du territoire israélien, mais la plupart sont interceptés.”Agression israélienne sur la capitale Sanaa”, la capitale aux mains des Houthis, a écrit la chaîne des rebelles, Al-Massirah, sur X. “Plusieurs frappes ont visé une station de la compagnie pétrolière rue al-Sittine” et une “centrale électrique” dans le sud de Sanaa, déjà bombardée par Israël il y a une semaine.Le ministère de la Santé des Houthis a fait état de deux morts et 35 blessés dans les frappes israéliennes.Une source de sécurité des Houthis a, elle, indiqué à l’AFP que l’attaque avait visé “le bâtiment de la Sécurité de la municipalité, dans le centre de Sanaa”. En Israël, l’armée a indiqué dans un communiqué “avoir frappé des infrastructures militaires du régime terroriste houthi dans la région de Sanaa”.Elle a cité les cibles: “un site militaire situé dans le palais présidentiel, les centrales électriques d’Assar et de Hezyaz, ainsi qu’un site de stockage de carburant, tous utilisés pour les activités militaires” des Houthis. Le ministère israélien de la Défense a diffusé une photo montrant le Premier ministre Benjamin Netanyahu, le ministre de la Défense Israël Katz et le chef d’état-major, le lieutenant-général Herzi Halevi, suivant l’opération militaire au Yémen depuis un bunker de commandement.- “Ils payeront cher” -Vendredi soir, les Houthis ont tiré un missile en direction d’Israël, situé à quelque 1.800 km. Les autorités israéliennes ont indiqué qu’il s’était “très probablement désintégré en plein vol”.Outre les tirs contre Israël, les Houthis ont repris en juillet, après une pause de plusieurs mois, leurs attaques, lancées après le début de la guerre à Gaza au large du Yémen, contre les navires qu’ils accusent de liens avec Israël.En mai, ils avaient conclu une trêve avec les Etats-Unis ayant mis fin à des mois de bombardements américains au Yémen.Les Houthis, qui contrôlent de larges pans du Yémen, en guerre depuis 2014, font partie d’une alliance contre Israël mise en place par l’Iran, qui comprend d’autres groupes comme le Hezbollah au Liban et le Hamas palestinien.Israël a mené plusieurs frappes de représailles au Yémen, ciblant des régions sous contrôle des Houthis, notamment des ports de l’ouest du pays et l’aéroport de Sanaa.”Les Houthis paieront cher pour chaque tentative de tir vers Israël”, a déclaré il y a une semaine Israël Katz. “Nous imposons un blocus aérien et maritime qui leur fait très mal (…)”.En juin dernier, il avait déjà menacé les rebelles houthis d’un “blocus naval et aérien”, sans aucune suite visible sur le terrain.Au Yémen, la guerre a fait des centaines de milliers de morts et plongé le pays le plus pauvre de la péninsule arabique dans l’une des pires crises humanitaires au monde. La guerre à Gaza, déclenchée par une attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, a fait des dizaines de milliers de morts dans le territoire palestinien, frappé par la famine selon l’ONU.

Corps dans la Seine: le suspect mis en examen pour une série de quatre meurtres

Le mystère entourant les quatre corps retrouvés dans la Seine le 13 août en région parisienne se dissipe peu à peu: un jeune homme sans-abri a été mis en examen pour les quatre homicides, avant son probable placement en détention provisoire. Le parquet de Créteil a confirmé dimanche après-midi à l’AFP la “mise en examen pour meurtres au préjudice des quatre victimes”. Le suspect, un sans-abri d’une vingtaine d’années, devait dans la foulée être présenté à un juge des libertés et de la détention (JLD) en vue de son placement en détention.Cet homme, dont l’identité reste “incertaine” de l’aveu même du parquet, est, selon cette source, “un homme SDF, âgé d’une vingtaine d’années, de type nord-africain et de nationalité non établie”.Après quatre jours de garde à vue, il a été présenté à un juge dimanche matin “dans le cadre d’une information judiciaire ouverte du chef de meurtres en concours au préjudice des quatre victimes”, selon un communiqué du parquet de Créteil. – “Lien” avec les victimes -Contacté dimanche matin, son avocat, Me Antoine Ory, n’a pas souhaité s’exprimer. Depuis mercredi, l’homme a répondu “succinctement aux enquêteurs sur ses éléments de vie” mais a refusé de s’exprimer sur les faits qui lui sont reprochés, indique le ministère public.La garde à vue d’un deuxième homme “en lien” avec le suspect et deux des victimes, débutée jeudi, a elle été levée samedi en début de soirée. “Aucune charge (n’est) retenue” contre lui à ce stade, détaille le parquet.Toujours selon cette source, les investigations ont permis de mettre en évidence un “lien” entre le suspect et “chacune des victimes dans un temps concomitant à leur disparition”.Ce dernier fréquentait ces berges de Seine, où évoluent quelques pêcheurs mais aussi à certains endroits des personnes SDF comme l’a constaté vendredi un journaliste de l’AFP.Des “constatations sur les lieux, l’exploitation des vidéoprotections (et) l’étude de la téléphonie” ont conduit les enquêteurs vers le suspect, “habituellement présent aux abords du lieu de découverte des corps”, détaille ainsi le parquet.Il y avait déjà été interpellé le 5 août en possession de documents dont il n’était pas le titulaire et “laissé libre avec une convocation judiciaire pour recel”.  En réalité, ces papiers appartiennent à la deuxième victime identifiée, “non encore portée disparue” à cette date, révèle le ministère public.Puis le 13 août, jour de la macabre découverte, les premiers effectifs qui interviennent sur place le contrôlent. Le parquet ne précise pas si ce contrôle a donné lieu à une quelconque mesure le jour même.- Lieu de rencontres homosexuelles -Le suspect est connu de la justice toujours selon cette source pour un vol avec dégradation dans un véhicule en janvier pour lequel il devait être jugé en septembre, ainsi qu’un recel de vol en lien avec son interpellation du 5 août.Quant aux victimes, si l’enquête n’a pour l’instant pas permis d’établir qu’elles se connaissaient toutes, le ministère public indique qu'”un lien” existe entre elles et le lieu de découverte des corps, non loin “d’un local technique abandonné fréquenté par des SDF”.Toutes ont progressivement été identifiées par comparaison ADN. Deux des victimes, elles-mêmes sans-abri et disparues depuis fin juillet, un Algérien de 21 ans et un Tunisien de 26 ans, fréquentaient “régulièrement les abords” de l’endroit, explique le parquet. Le premier corps identifié, un Français de 48 ans résident à Créteil disparu depuis le 11 août, “pouvait fréquenter les abords du lieu de découverte des corps, connus pour être un lieu de rencontres homosexuelles éphémères”.Sur un site dédié au “cruising”, nom qualifiant ces rencontres, un interlocuteur évoque sous couvert d’anonymat les alentours de la gare RER de la commune val-de-marnaise “le long des berges de la Seine” comme un endroit “intéressant”.La dernière victime, un Algérien de 21 ans domicilié à Choisy-le-Roi, avait disparu depuis le 7 août. Deux des corps retrouvés présentent des lésions “évocatrices d’une strangulation”, un troisième une “trace suspecte dont l’origine ne pouvait pas être déterminée”. Des examens complémentaires sont en cours pour déterminer la cause du décès des deux hommes. 

Espagne: le désarroi des personnes âgées face aux incendies

“Leur plus grande peur” était que tout ce qu’ils possèdent “puisse brûler” raconte à l’AFP la maire de Benavente, Beatriz Asensio, à propos des nombreuses personnes âgées qui se sont réfugiées dans sa ville, dans le nord-est de l’Espagne, face aux incendies qui ont principalement ravagé les zones rurales où vit une population vieillissante.   Beatriz Asensio déambule attentivement dans ce refuge improvisé dans la province de Zamora, où la majorité des personnes âgées font passer le temps en bavardant, en regardant des films ou en jouant aux dominos ou aux cartes. Zamora, qui appartient à la région de Castille-et-Léon, est la province espagnole qui compte la plus forte proportion de personnes âgées de plus de 80 ans (12,29 % de la population), suivie de près par celle de Ourense (12,14 %) en Galice, selon les données de l’Institut national de statistique.Ce sont également les deux provinces les plus touchées par les incendies qui ont ravagé l’Espagne en août et qui sont sur le point d’être maîtrisés, coûtant la vie à quatre personnes et ravageant plus de 350.000 hectares.  “Dans la province de Zamora, nous avons une population très âgée. Beaucoup d’entre eux vivent seuls, parfois démunis”, explique à l’AFP Jesús José González Tejada, chef des opérations de la Garde civile de Zamora, qui a été en charge des évacuations.”Ce sont des moments où il faut les accompagner : +s’il vous plaît, emportez vos médicaments, ce dont vous pourriez avoir besoin, votre téléphone portable pour prévenir votre famille, n’oubliez pas le chargeur c’est important+”, raconte-t-il.    – “Repartir à zéro n’aurait pas de sens” -En plus de ces attentions nécessaires, les personnes âgées sont habitées par la crainte d’une perte irréparable et d’une reconstruction impossible, en raison de leur âge et de leur situation financière.Amelia Bueno, 79 ans, originaire d’Asturies, également dans le nord du pays, passe depuis trois décennies ses vacances dans le village de Ribadelago Nuevo, qui a aussi été évacué, et elle n’envisage pas de changer ses plans.”Cela fait 32 ans que je viens en vacances dans la zone de Sanabria. Qu’on ne m’en prive pas et qu’on ne m’envoie pas ailleurs”, lance-t-elle à l’AFP.Avec résignation, elle accepte néanmoins la situation actuelle. “Ce qui compte, c’est que personne ne soit blessé. Et que nous allions bien et que nous soyons accompagnés alors que nous vivons la chose la plus difficile qui puisse nous arriver”, souligne-t-elle.Comme beaucoup d’habitants des environs, Pedro Fernández, 85 ans, est parti vivre dans sa jeunesse à Barcelone pour travailler, conservant la maison de ses parents à Vigo de Sanabria, où il se rendait pour les vacances. “Repartir à zéro à mon âge n’aurait aucun sens”, confie-t-il à l’AFP.   “J’ai eu très peur pour ma maison” admet l’octogénaire. “C’est une maison héritée de mon père, et si elle était détruite, je ne pourrais plus la récupérer. Aujourd’hui reconstruire une telle maison coûterait une véritable fortune”.  M.Fernández et ses voisins évacués de Vigo de Sanabria ont finalement pu retourner chez eux vendredi. Leurs habitations n’ont pas été endommagées, contrairement à celle d’autres villages moins chanceux, où les flammes ont dévoré sur leur passage de nombreux souvenirs.