Procès du RN: prison ferme aménageable et inéligibilité requises contre Marine Le Pen

Elle était au “centre” d’un “système organisé” visant à faire du Parlement européen la “vache à lait” du RN, au “mépris des règles démocratiques”. L’accusation a requis mercredi à Paris cinq ans de prison, dont deux ans de prison ferme, et cinq ans d’inéligibilité contre Marine Le Pen.La peine de prison réclamée est aménageable, ce qui veut dire que la cheffe du parti d’extrême droite n’irait pas en prison. Mais elle pourrait l’empêcher de se présenter à l’élection présidentielle de 2027 : le parquet a en effet réclamé que la peine d’inéligibilité soit assortie de l’exécution provisoire, c’est-à-dire qu’elle s’applique immédiatement, même en cas d’appel.Une telle peine “viendrait interdire aux prévenus de se présenter à des futures élections locales ou nationales”, précise le procureur Nicolas Barret devant la triple candidate à la présidentielle assise au premier rang des prévenus. Mais “nous sommes ici dans une enceinte judiciaire et le droit s’applique à tous”, la justice ne peut pas être comptable des “ambitions” politiques de chacun.L’accusation a également réclamé une peine de 300.000 euros d’amende Marine Le Pen, ainsi que 4,3 millions d’euros d’amende, dont 2 millions d’euros ferme pour le Rassemblement national.En sortant de la salle d’audience, Marine Le Pen dénonce la “violence” et “l’outrance” des réquisitions. “Je pense que la volonté du parquet est de priver les Français de la capacité de voter pour ceux qu’ils souhaitent” et de “ruiner le parti”, assène-t-elle.Le président du RN Jordan Bardella a aussitôt réagi sur X en qualifiant les réquisitions du parquet d'”atteinte à la démocratie” et dénonçant un “acharnement” contre Mme Le Pen.”Même en France, ils tentent par tous les moyens d’arrêter la volonté populaire et le vent démocratique du changement”, a renchérit, également sur X, le vice-Premier ministre italien Matteo Salvini, allié de Mme Le Pen en Europe.Le parquet avait rappelé dans ses réquisitions que selon la loi, les cinq ans d’inéligibilité étaient “obligatoires sauf motivation expresse du tribunal”.- “Machine de guerre” -L’accusation venait de terminer sa journée de réquisitions par une sévère charge contre les prévenus. Car le “système” mis en place, qui s’est “renforcé” avec l’arrivée de Marine Le Pen à la tête du parti en 2011, est “inédit” par sa durée, le “montant” des détournements (4,5 millions) et son “caractère organisé, systématisé”.Les prévenus “ont fait et entendaient continuer à faire du Parlement européen, pour le dire prosaïquement, leur vache à lait”, insiste Louise Neyton, également en charge de l’accusation. “On a vu une véritable machine de guerre pour détourner systématiquement le montant des enveloppes et ce jusqu’à la dernière miette.”Un “enrichissement partisan” qui a permis au Rassemblement national de “financer sa croissance, son influence, sa propagande pendant des années”. Mais qui était aussi “au service” de “l’ambition personnelle” de ses dirigeants, “pour porter leur carrière politique aux frais du contribuable”. Et ce, avec un “mépris total pour la chose publique et le fonctionnement des institutions”, dit-elle, parlant “d’atteinte profonde et durable portée aux règles du jeu démocratique”. Sans “l’ombre d’une remise en question” des prévenus à l’audience : “Ils ne voient pas, ils ne veulent pas voir, ils se moquent éperdument de l’illégalité de leurs actes”, poursuit la magistrate. – “Fiction alternative” -Le ministère public requiert notamment 18 mois de prison dont six mois ferme avec trois ans d’inéligibilité contre le N°2 du parti Louis Aliot ; 10 mois avec sursis et un an d’inéligibilité contre le porte-parole du RN Julien Odoul ; 18 mois avec sursis et deux ans d’inéligibilité pour la soeur de Marine Le Pen, Yann Le Pen.Avec à chaque fois, des amendes et l’exécution provisoire.Depuis 09H30, les deux procureurs détaillaient l’architecture d’un “système” qui a selon eux été mis en place au Front national (devenu RN) entre 2004 et 2016, consistant à conclure des “contrats artificiels” d’assistants parlementaires européens qui travaillaient en réalité pour le parti.A l’époque, “le parti est dans une situation financière particulièrement tendue. Tout ce qui peut contribuer à l’allègement des charges va être utilisé de manière systématique”, que ce soit “légal ou pas”, a affirmé Louise Neyton.Face à “la fiction alternative” proposée en défense, les procureurs ont décortiqué, prévenu par prévenu et contrat par contrat, “la nature du travail” effectué par les douze assistants parlementaires, le “lien de subordination” qu’ils entretenaient avec “leur député” européen – neuf dont Marine Le Pen sont jugés au total.Avec un constat général: en justificatif de travail, “il n’y a rien”, sauf “la fameuse preuve standard: la revue de presse”, ont-ils affirmé. Les contrats de travail ? “Artificiels”, sans “cohérence”.La défense doit plaider à partir de lundi et la fin du procès est prévue le 27 novembre. Le tribunal ne rendra pas sa décision avant plusieurs mois. 

Bitcoin hits new highs, markets stall amid US inflation increase

Global equities stalled Wednesday while bitcoin hit a fresh high as traders digested a small rise in inflation and mulled what Donald Trump’s presidency might mean for global trade and the adoption of cryptocurrency.US stocks were little changed on Wednesday, as traders digested data pointing to a small increase in the Consumer Price Index (CPI) measure of inflation last month.”The drivers in large part are the fact that the CPI came in very much in line with expectations, and some buzz in the markets yesterday,” B. Riley Wealth Management chief market strategist Art Hogan told AFP. “So that coming in line was very much a positive,” he added.Despite inflation matching expectations, there are lingering concerns that Trump’s stated plans for sweeping tariffs could prove to be inflationary, forcing the US Federal Reserve to cut interest rates by less than they otherwise would. “If prices are already looking unruly, expectations will rise for Trump’s threats to be watered down,” said Susannah Streeter, head of money and markets at Hargreaves Lansdown. For Srijan Katyal, global head of strategy and trading services at ADSS brokerage, “this (inflation data) reading has slightly disrupted the disinflationary pattern we have seen in the last few months but continues to remain stable around the targeted level.”Yet, given Trump’s election victory, “inflation worries could return to markets,” he said.- Bitcoin hits fresh record -As inflation edged up, bitcoin, the world’s best-known cryptocurrency, soared to an all-time peak above $93,400 before easing back slightly.Trump has notably pledged to ease regulation around digital tokens.With main European indices hardly budging — Frankfurt and Paris lost a bit of ground and London closed barely ahead — FOREX.com analyst Fawad Razaqzada suggested that “this week’s US inflation data may impact Wall Street but will likely have limited implications for European indices.”But, he added, “one factor that is certainly weighing on sentiment on this side of the pond is political uncertainty in Germany,” which faces elections in February.Asian markets had mostly ended lower as Trump named known China hawks to key cabinet positions, fuelling concerns about another debilitating trade war between the economic superpowers.- Key figures around 2130 GMT -New York – Dow: UP 0.1 percent at 43,958.19 points (close) New York – S&P 500: UP less than 0.1 percent at 5,985.38 (close)New York – Nasdaq Composite: DOWN 0.3 percent at 19,230.74 (close)London – FTSE 100: UP 0.1 percent at 8,030.33 (close)Paris – CAC 40: DOWN 0.1 percent at 7,216.83 (close)Frankfurt – DAX: DOWN 0.2 percent at 19,003.11 (close)Tokyo – Nikkei 225: DOWN 1.7 percent at 38,721.66 (close)Hong Kong – Hang Seng Index: DOWN 0.1 percent at 19,823.45 (close)Shanghai – Composite: UP 0.5 percent at 3,439.28 (close)Dollar/yen: UP at 155.51 yen from 154.59 yen on TuesdayEuro/dollar: DOWN at $1.0564 from $1.0625Pound/dollar: DOWN at $1.2710 from $1.2748Euro/pound: DOWN at 83.11 pence from 83.34 penceBrent North Sea Crude: UP 0.5 percent at $72.28 per barrelWest Texas Intermediate: UP 0.5 percent at $68.43 per barrel

Another clean sheet for Onana as E. Guinea, I. Coast qualifyWed, 13 Nov 2024 21:20:04 GMT

Manchester United goalkeeper Andre Onana kept a fourth clean sheet for Cameroon on Wednesday in Africa Cup of Nations qualifying, and Equatorial Guinea and Ivory Coast clinched finals places. Cameroon, lacking several stars including Brentford forward Bryan Mbeumo and Napoli midfielder Andre-Frank Zambo Anguissa, drew 0-0 with Namibia in Group J in Soweto near Johannesburg. A foot …

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Le Sénat lance son marathon budgétaire, avec les cartes en main

Loin d’une Assemblée nationale fragmentée et sans majorité, le Sénat a passé au crible les budgets de l’Etat et de la Sécurité sociale en commission mercredi, promettant “un redressement massif” des finances publiques en “cohérence” avec le projet du gouvernement de Michel Barnier.Tout juste rejeté mardi par les députés car trop dénaturé pour le camp gouvernemental, le budget de l’Etat pour 2025, qui vise 60 milliards d’économies pour ramener le déficit à 5% du PIB, est déjà sur la table de la chambre haute.Les débats en séance publique ne démarreront que le 25 novembre – et dès le 18 pour le budget de la Sécurité sociale -, mais les sénateurs ont déjà acté toute une série de mesures en commission sur ces deux textes, à l’initiative de l’alliance LR-centristes qui domine l’hémicycle.”L’état d’urgence budgétaire nous impose un redressement massif et inédit de nos comptes publics”, a lancé en conférence de presse le rapporteur général du budget Jean-François Husson, qui assure avoir déjà dégagé “près de quatre milliards” d’économies.Les projecteurs sont autant braqués vers le Sénat car “c’est ici que les budgets vont s’écrire”, résument en choeur la plupart des figures de la Haute assemblée. En effet, le socle commun y est très large, avec près de cinq groupes parlementaires en soutien et environ 250 sénateurs en appui sur les 348 de l’hémicycle… Autant d’arguments qui plaident pour un examen bien plus serein qu’à l’Assemblée pour Michel Barnier et ses ministres de Bercy.- “Se respecter” -“Ici, on sait s’écouter et se respecter”, avait lancé le Premier ministre aux sénateurs ces dernières semaines, promettant “d’examiner” leurs propositions. La droite sénatoriale entend donc profiter de cette opportunité pour imprimer sa marque, tout en s’attachant “à conserver la cohérence” du texte initial, insiste Jean-François Husson. Il prône un “effort raisonnable” à l’opposé de la “frénésie fiscale” observée selon lui à l’Assemblée nationale, dont les bancs furent largement délaissés lors des débats par les troupes de la coalition Barnier. “C’est vrai que la configuration de l’Assemblée n’est pas propice pour dégager des majorités. Ici, on pourra voter des décisions douloureuses mais nécessaires… Même si on ne se fera pas que des amis”, abonde la sénatrice centriste Elisabeth Doineau, qui rapporte elle le budget de la Sécu.Parmi les propositions sénatoriales adoptées en commission, la création d’une “contribution de solidarité” de sept heures travaillées gratuitement par an pour chaque salarié, à mettre en place par les entreprises. Objectif: 2,5 milliards d’euros pour la Sécurité sociale.En complément d’une taxe sur les boissons sucrées légèrement rehaussée, les sénateurs entendent aussi agir sur la fiscalité du tabac, pour porter le prix du paquet de cigarettes à 13 euros. – Collectivités cajolées -Sur le dossier sensible de la réduction des allègements de charges patronales, censée rapporter quatre milliards d’euros, le Sénat a réduit le dispositif, le portant à trois milliards, en choisissant notamment de maintenir les exonérations au niveau du Smic. Quant à l’indexation des retraites sur l’inflation, le compromis LR-Barnier annoncé par le chef des députés LR Laurent Wauquiez sera entériné. Sur les dépenses de l’Etat, le Sénat promet des coups de rabot: suppression du Service national universel (SNU), réduction du budget de la formation des enseignants, réduction des fonds alloués à l’Aide médicale d’Etat (AME) pour les sans-papiers, fusion d’opérateurs de l’Etat…Mises bout à bout, ces mesures pourront, selon la majorité sénatoriale, compenser la suppression de la hausse de la taxe sur l’électricité, qui devait rapporter 3,4 milliards d’euros au gouvernement mais a été repoussée à l’unanimité en commission des Finances. Cette dernière a aussi approuvé une augmentation de la taxe sur le gaz, pour un milliard. La “chambre des territoires” espère également cajoler les collectivités territoriales, ciblées par le budget à hauteur d’au moins cinq milliards d’euros. “Nous Å“uvrerons pour que ces efforts soient drastiquement diminués”, a promis le nouveau chef des sénateurs LR Mathieu Darnaud dans un entretien à L’Opinion.Quant à la gauche, minoritaire à la chambre haute, elle fourbit ses armes en vue de l’examen en séance publique. “On sait que le Sénat se trouve au centre du jeu politique, donc nous assumerons ici une vraie position d’opposition”, pointe le socialiste Thierry Cozic, qui entend bien proposer “un budget alternatif”.

Markets stall, inflation and bitcoin rise amid Trump fears

Global equities stalled Wednesday while bitcoin hit a fresh high as traders fret over the impact of Donald Trump’s presidency on the Chinese and global economies amid fears his policies may reignite US inflation, which rose on latest data.The prospect of higher prices on the back of Trump’s planned tax cuts, import tariffs and an easing of regulations gave fresh impetus to the dollar, which has rallied since the Republican’s election win last week.Adding to concerns on the impending transfer of White House power, key US October consumer price data saw a 2.6-percent rise, up from 2.4 percent in September, the Labor Department said.Although the figure was in line with the median forecast of economists surveyed by Dow Jones Newswires and The Wall Street Journal, the data complicates the US Federal Reserve’s plans to cut interest rates, even if it remains broadly on track to slow the rate of price increases, EY chief economist Gregory Daco told AFP. “It’s particularly pertinent given concerns that Trump’s tariff policies will be inflationary,” said Susannah Streeter, head of money and markets at Hargreaves Lansdown.”If prices are already looking unruly, expectations will rise for Trump’s threats to be watered down.”For Srijan Katyal, global head of strategy and trading services at ADSS brokerage, “this (inflation data) reading has slightly disrupted the disinflationary pattern we have seen in the last few months but continues to remain stable around the targeted level”.Yet, given Trump’s election victory, “inflation worries could return to markets,” Katyal said.As inflation edged up, bitcoin, the world’s premier cryptocurrency, soared to fresh heights in topping $90,000, hitting an all-time peak above $93,400 before easing back slightly.Trump has notably pledged to ease regulation around digital tokens.With main European indices hardly budging — Frankfurt and Paris lost minor ground and London closed barely ahead — FOREX.com analyst Fawad Razaqzada suggested that “this week’s US inflation data may impact Wall Street but will likely have limited implications for European indices.”But one factor that is certainly weighing on sentiment on this side of the pond is political uncertainty in Germany,” which faces elections in February.On Wall Street, the Dow stood 0.4 percent in the green two hours into the session as traders digested the inflation data but the tech heavy Nasdaq was flat.Asian markets had mostly ended lower as Trump named known China hawks to key cabinet positions, fuelling concerns about another debilitating trade war between the economic superpowers.- Key figures around 1645 GMT -New York – Dow: UP 0.4 percent at 44,101.90 points New York – S&P 500: UP 0.2 percent at 5,997.42 New York – Nasdaq Composite: FLAT at 19,286.38 London – FTSE 100: UP 0.1 percent at 8,030.33 (close)Paris – CAC 40: DOWN 0.1 percent at 7,216.83 (close)Frankfurt – DAX: DOWN 0.2 percent at 19,003.11 (close)Tokyo – Nikkei 225: DOWN 1.7 percent at 38,721.66 (close)Hong Kong – Hang Seng Index: DOWN 0.1 percent at 19,823.45 (close)Shanghai – Composite: UP 0.5 percent at 3,439.28 (close)Dollar/yen: UP at 155.19 yen from 154.59 yen on TuesdayEuro/dollar: DOWN at $1.0570 from $1.0625Pound/dollar: DOWN at $1.2714 from $1.2748Euro/pound: DOWN at 83.13 pence from 83.34 penceBrent North Sea Crude: UP 0.1 percent at $71.99 per barrelWest Texas Intermediate: UP 0.1 percent at $68.20 per barrel

Breakaway Somaliland votes as quest for recognition gathers paceWed, 13 Nov 2024 16:42:10 GMT

Voters in Somaliland turned out Wednesday to choose their next president, as the breakaway region of Somalia pursues a quest for international recognition that has heightened tensions in the Horn of Africa.Many hailed the election as a display of Somaliland’s peaceful democracy as it seeks to end decades of isolation following its unilateral declaration of …

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Au procès du RN, l’accusation dépeint un “système organisé” de détournement via des “contrats artificiels”

Des “contrats artificiels” d’assistants parlementaires afin de “faire économiser” de l’argent au Rassemblement National: l’accusation a dépeint mercredi dans son réquisitoire un “système organisé” de détournement de fonds publics au préjudice du Parlement européen.Après un mois et demi d’audience, la triple candidate à la présidentielle sera fixée en début de soirée sur les peines réclamées par le parquet contre elle, son parti et 24 autres prévenus – cadres du parti, ex-eurodéputés et anciens assistants parlementaires.”Nous ne sommes pas ici aujourd’hui en raison d’un acharnement”, ni à cause d’une dénonciation “du Parlement européen”, mais au terme “d’une longue information judiciaire”, déclare d’emblée l’une des deux représentantes de l’accusation, Louise Neyton.”Vous prendrez votre décision au vu des pièces du dossier”, et après “six semaines d’audience” et des “débats particulièrement fournis”, poursuit la magistrate dans une salle d’audience pleine où Marine Le Pen s’est assise au premier rang au côté de Louis Aliot, actuel numéro 2 du RN.Avant l’audience, la cheffe de file de l’extrême droite tempère: “C’est le déroulé normal d’un procès, avec aujourd’hui une accusation qui accuse, ce n’est pas non plus très original”.Et pendant l’après-midi, alors que l’on vient d’apprendre que son père Jean-Marie Le Pen, 96 ans, est hospitalisé – “comme c’est le cas de manière régulière”, précisera-t-elle à la presse – elle quitte plusieurs fois la salle d’audience pour téléphoner…  Et en profite pour commenter devant les journalistes les réquisitions en cours dans la salle d’audience.”Leur seul objectif, c’est de m’empêcher d’être la candidate de mon camp à la présidentielle (de 2027). Il faut être sourd et aveugle pour ne pas le voir”, assure celle qui a dit au tribunal la semaine dernière que la peine d’inéligibilité qu’elle encourt aurait des “conséquences extrêmement graves”, comme priver des millions d’électeurs de “leur candidate”.Tour à tour au fil de leurs réquisitions, les deux procureurs détaillent l’architecture d’un “système” qui a selon eux été mis en place au Front national (devenu RN) entre 2004 et 2016, consistant à embaucher des assistants parlementaires européens “fictifs” qui travaillaient en réalité pour le parti.- “Preuve standard” -A l’époque, “le parti est dans une situation financière particulièrement tendue. Tout ce qui peut contribuer à l’allègement des charges va être utilisé de manière systématique”, que ce soit “légal ou pas”, affirme Louise Neyton, alors que Marine Le Pen fait des “non” vigoureux de la tête.Le Parlement européen ne fait que des “contrôles comptables”, pour le reste il fait “confiance” aux eurodéputés quant à l’utilisation de leur dotation mensuelle de 21.000 euros: “Alors, c’est trop tentant, ces enveloppes vont apparaître comme une aubaine et être utilisées comme telles”, insiste la magistrate.Et ce “système”, dit l’accusation, va “se renforcer” avec l’arrivée, en 2011, de Marine Le Pen à la tête du parti, avec un salarié chargé de la gestion des contrats européens, qui rend compte “seulement” à la présidente, la “donneuse d’ordres”.En 2014, après l’élection d’une vingtaine d’eurodéputés FN, le trésorier du parti Wallerand de Saint-Just écrit: “Nous ne nous en sortirons que si nous faisons des économies importantes grâce au Parlement européen”, rappelle la procureure.Et d’évoquer les mails – “pas tous, il y en a trop” – parlant de “montages financiers”, de “transferts” de tel assistant “sur” tel député en fonction de la disponibilité des enveloppes. L’un ou l’autre, “tu peux choisir”, est-il écrit dans un message.Face à “la fiction alternative” proposée en défense, les procureurs se plongent ensuite longuement dans le détail du dossier. Prévenu par prévenu et contrat par contrat, ils décortiquent pour chacun “la nature du travail” effectué par les 12 assistants parlementaires, le “lien de subordination” qu’ils entretiennent avec “leur député” européen – neuf dont Marine Le Pen sont jugés au total, pour détournement de fonds publics.Avec un constat général. En justificatif de travail, “il n’y a rien”, sauf “la fameuse preuve standard: la revue de presse”. Les contrats de travail ? “Artificiels”, sans “cohérence” – “on est très contents de quelqu’un mais on s’en sépare, puis on le reprend”, commente Nicolas Barret. Des “déclarations à géométrie variable”, voire du “n’importe quoi”, résume Louise Neyton.Le Parlement européen a évalué son préjudice financier à 4,5 millions d’euros, mais n’en réclame que 3,4 (une partie ayant été remboursée). 

Kasbarian félicite Elon Musk, nommé pour “démanteler la bureaucratie”, et s’attire des critiques

En félicitant Elon Musk de sa nomination à la tête d’un ministère de “l’efficacité gouvernementale” mercredi, le ministre de la Fonction publique Guillaume Kasbarian s’est attiré une volée de bois vert de la classe politique de gauche et d’acteurs du secteur public dénonçant une “provocation” et une méthode “brutale”.  A la veille d’une importante réunion de l’intersyndicale de la fonction publique qui doit décider des contours d’une mobilisation pouvant aller jusqu’à la “grève” –que deux des principaux syndicats soutiennent– la sortie du ministre pourrait achever d’envenimer la situation. En cause, un message posté sur X dans lequel Guillaume Kasbarian s’enthousiasme, en anglais, de la nomination du multimilliardaire Elon Musk par Donald Trump: “Félicitations pour avoir accepté ce super défi @elonmusk ! J’ai hâte de partager avec vous les meilleures pratiques pour lutter contre l’excès de bureaucratie, réduire la paperasse, et repenser les organisations publiques pour améliorer l’efficacité des agents publics”.Le patron de Tesla, Space X et X, soutien inconditionnel de M. Trump pendant la campagne, a été chargé de “démanteler la bureaucratie gouvernementale, sabrer les régulations excessives, couper dans les dépenses inutiles, et restructurer les agences fédérales”, selon un communiqué du président élu. “On pensait que le trumpisme en France se limitait à l’extrême-droite. On se trompait. Nous avons G. Kasbarian le Elon Musk Français sans l’électricité”, a tancé sur le même réseau social le patron du Parti socialiste Olivier Faure, tandis que président LFI de la commission des Finances, Eric Coquerel, a interpellé le Premier ministre Michel Barnier “sur cette éloge en anglais d’un partisan de la casse totale de l’Etat”. La nomination d’Elon Musk a toutefois trouvé quelques soutiens à droite, notamment celui de Valérie Pécresse. “Un comité de la hache anti-bureaucratique, j’en ai rêvé et @elonmusk va le faire !”, a salué la présidente de la région ÃŽle-de-France.Mais cette prise de position du ministre de la Fonction publique survient après une semaine de tensions consécutives à des annonces d’économies sur la fonction publique à hauteur de 1,2 milliard d’euros qui ont suscité une levée de bouclier des syndicats. – “Jamais vu”-Deux mesures ont notamment cristallisé la colère: la réduction de 100% à 90% de l’indemnisation des congés maladie des fonctionnaires, et l’instauration de trois jours de carence non payés, au lieu d’un actuellement, lors de ces absences – hors pathologies lourdes.A l’issue du conseil des ministres mercredi, la porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon, a relativisé ces propos et nié toute “convergence” entre Donald Trump et le gouvernement français.”Il n’y a pas de surinterprétation à faire, mon collègue Guillaume est extrêmement mobilisé depuis des années sur la nécessité de simplifier et de débureaucratiser l’administration française. Il a félicité son homologue et ça s’arrête là”, a-t-elle dit. Interrogé par l’AFP, l’entourage a assuré que “saluer la nomination d’un homologue, dont l’exécutif a été élu démocratiquement, ne (valait) pas adhésion”.Mais côté organisations syndicales et collectifs d’agents, la colère est loin de retomber et la séquence pourrait laisser des séquelles. “Jamais on n’a connu ça, c’est d’une violence inouïe”, a indiqué à l’AFP Mylène Jacquot, secrétaire générale de l’UFFA-CFDT. “Il y a déjà eu des désaccords, des conflits (avec d’autres ministres, ndlr), mais jamais ce niveau de brutalité”, a-t-elle poursuivi. Même son de cloche chez Christian Grolier, secrétaire général de l’UIAFP-FO, dont l’organisation a appelé jeudi dernier à la grève. Ces déclarations “mettent de l’huile sur le feu”, a-t-il indiqué à l’AFP, regrettant que le ministre puisse voir en MM. Trump et Musk des “modèles”. “C’est l’exemple même de l’erreur absolue de casting”, a lancé François Hommeril, président de la CFE-CGC. “En tant que ministre, il devrait affronter les lieux communs, les préjugés”, et défendre “les personnes qui en sont la cible”. Dans un communiqué, le cercle de réflexion de hauts fonctionnaires “le Sens du service public” s’est étonné que Guillaume Kasbarian “puisse apporter un soutien au personnage d’Elon Musk assumant un positionnement extrémiste et masculiniste”, son co-fondateur Johan Theuret dénonçant une “absence d’humilité du ministre” et “une provocation”.lum-chl-alb-tg/abb/de