Jeux vidéo: une centaine de salariés en grève au studio Don’t Nod

“Entre 90 et 100 personnes” sont en grève depuis lundi au studio français de jeux vidéo Don’t Nod pour protester contre un plan de licenciement qui verrait le départ de 69 employés, a indiqué un membre du syndicat des travailleurs du jeu vidéo (STJV) à l’AFP mardi.”Les négociations entre le STJV et la direction de Don’t Nod” n’ont abouti à “aucun engagement sérieux pour les salariés”, a dénoncé le STJV dans un appel publié dimanche sur son site, accusant la direction de “gagner du temps”.Contacté par l’AFP, Don’t Nod a assuré que “des propositions, incluant des aspects financiers, ont été présentées dans le but de favoriser les départs volontaires et d’atteindre un accord équilibré”. “Nous restons déterminés à trouver des solutions qui répondent aux besoins de toutes les parties pour assurer la pérennité de la société”, a ajouté le studio français.Ce dernier, éditeur de jeux comme “Life is Strange”, “Jusant” et “Banishers”, traverse une mauvaise passe financière.Il avait annoncé en octobre envisager de se séparer de 69 employés dans le cadre d’un projet de réorganisation, sur les quelque 250 que compte son studio français, ce qui avait provoqué plusieurs mouvements de grève.Développé par son studio canadien, son prochain jeu, “Lost Records: Bloom & Rage”, est attendu pour le 18 février (et une deuxième partie le 18 mars).”La grève peut avoir un impact sur le développement de Lost Records”, a reconnu un membre du STJV, qui a souhaité rester anonyme. “Il n’y a que les salarié-es de Don’t Nod Paris qui font grève, mais une trentaine de personnes travaillent sur Lost Records depuis Paris, ce qui n’est pas négligeable”.”L’impact sur les productions en cours dans le studio relève désormais de la responsabilité de la direction qui a toutes les cartes en main pour mettre fin à la grève”, a-t-il ajouté.

Le PS a “mis le NFP à terre” en négociant avec le gouvernement, accuse Mélenchon

Le PS a mis le Nouveau Front populaire “à terre” en négociant avec le gouvernement sur la réforme des retraites, a accusé mardi le leader de LFI Jean-Luc Mélenchon, en raillant les concessions “grotesques” accordées, selon lui, par le Premier ministre François Bayrou aux socialistes.”Les concessions accordées aux socialistes sont tellement grotesques, on leur laissera le plaisir de vous expliquer en quoi ça consiste”, a ironisé Jean-Luc Mélenchon devant des journalistes.”Le bilan du PS aura été de mettre à terre le NFP et de diviser les syndicats”, a poursuivi le triple candidat à la présidentielle.  “Les organisations syndicales ne sont pas d’accord entre elles sur la réforme des retraites”, a-t-il affirmé.Sans évoquer une “suspension” de la réforme des retraites, une demande des socialistes qui hérissait une partie du camp présidentiel et de la droite, François Bayrou a annoncé mardi lors de sa déclaration de politique générale un “conclave” de trois mois pour rediscuter de cette réforme avec les partenaires sociaux.”Les socialistes ont un choix: voter la censure ou soutenir le gouvernement”, a encore estimé Jean-Luc Mélenchon.Le fondateur de La France insoumise a également mis en garde les élus de gauche qui seraient tentés de ne pas voter la motion déposée par Mathilde Panot et 57 autres députés issus de LFI mais aussi des groupes écologiste et communiste.”Tous ceux qui ne votent pas la censure sortent de l’accord du NFP donc on met des options sur leur circonscription”, et on présentera des candidats insoumis face à eux, a-t-il prévenu.”Le compte n’y est pas”, a estimé le patron des députés socialistes Boris Vallaud en réponse à François Bayrou, sans dire si ses troupes voteront la censure.”J’ai l’impression que la moitié du groupe socialiste va (la) voter. Ca gronde au PS. Tous les écologistes vont la voter et la plupart des députés du groupe communiste également”, a par ailleurs assuré un cadre insoumis.

Foot: Klopp esquisse son nouveau rôle chez Red Bull et réclame du temps pour le Paris FC

Intronisé à Salzbourg directeur mondial du football de Red Bull, Jürgen Klopp a esquissé mardi les contours de son futur rôle, l’ex-entraîneur de Liverpool réclamant notamment du temps pour  développer le Paris FC.  Lors de cette première prise de parole dans ses nouvelles fonctions, devant une centaine de journalistes rassemblés au Hangar 7, un musée aéronautique propriété de la marque au taureau rouge et situé dans l’aéroport de Salzbourg, l’ex-technicien de 57 ans a évoqué le club parisien de Ligue 2 récemment repris par la Famille Arnault avec une participation minoritaire de Red Bull. Klopp s’en est d’abord sorti par une pirouette, trois jours après avoir assisté à son premier match du PFC au stade Charléty face à Amiens (1-0).  “La dernière fois que j’avais vu un match d’aussi loin, c’était à la télé. Dans un tel stade, c’est difficile de créer une ambiance”, s’est-il amusé à propos d’une enceinte qui est loin de correspondre aux exigences d’une formation rêvant de l’élite.”J’ai également visité le centre d’entraînement qui m’a rappelé celui de mon premier club, il y a vingt ans”, a ajouté celui qui a démarré sa nouvelle vie le 1er janvier, sept mois après avoir quitté les Reds, pointant tout le travail de développement qu’il supervisera pour le club parisien de la galaxie Red Bull.”Mais comme pour tous les autres clubs, en Allemagne, en Autriche, au Brésil, aux États-Unis ou au Japon, cela prendra du temps pour leur faire franchir une nouvelle étape”, a poursuivi le technicien allemand. Après 18 journées, le Paris FC est 2e de L2 à égalité de points avec le leader Lorient. Les deux premiers seront promus en Ligue 1, le troisième disputera un barrage d’accession.”L’équipe en place à Paris, fait du très bon travail”, a avancé Klopp, suggérant qu’il ne s’impliquerait pas au jour le jour dans le club parisien mais faisant part tout de même de son excitation à l’idée “de travailler avec la famille Arnault, Antoine en particulier, (fils du milliardaire Bernard Arnault et nouvel homme fort du club, NDLR), dans ce long chemin” pour faire entrer le Paris FC dans une nouvelle dimension.- “Paris mérite d’avoir deux clubs” -“Cette ville fantastique mérite d’avoir deux clubs en Ligue 1, a relevé, à ses côtés, Oliver Mintzlaff, le directeur des projets et des investissements de Red Bull, responsable de la venue de Klopp dans le groupe autrichien. Si ce n’est pas cette saison, on fera tout pour que ce soit la suivante.””La Ligue 2, dans tous les pays, est une division très difficile, a tempéré Klopp. Toutes les équipes se valent à peu près et les montées se jouent sur peu de choses.” Concernant son poste chez Red Bull, il a exprimé sa volonté de “développer le football pour nos clubs, pour nos joueurs, pour nos talents, mais aussi pour le football lui-même. Quelqu’un doit s’en occuper”. Sans plus de détails.”J’ai des idées, mais si je vous les dis aujourd’hui et qu’elles ne se concrétisent pas très vite, vous allez me demandez: +alors?+”, a-t-il avancé dans sa verve caractéristique. – Des idées tranchées -Une verve et des idées toujours aussi tranchées, comme sur la Coupe du monde des clubs notamment, cette nouvelle compétition controversée de la Fifa cet été, à laquelle participera le Red Bull Salzbourg. “Dois-je dire que j’aime cette compétition ? Je ne l’aime toujours pas, je pense qu’elle est inutile”, a-t-il déclaré. “Il y a trop de blessés dans le football européen. Il faut réduire le nombre de matches” a-t-il appuyé. “Soit il faut moins de matches, soit il faut de plus gros effectifs, il n’y a pas d’autre solution”, a-t-il encore affirmé.Une chose est sûre: Klopp n’a pas l’intention d’entrainer dans l’immédiat. “Je ne serai pas l’entraîneur d’une équipe Red Bull, c’est un engagement clair”, a-t-il déclaré ajoutant vouloir voir les entraîneurs des clubs Red Bull rester “en poste pendant 10 ans”.Mais sans exclure un retour sur un banc dans quelques années. 

Les références à la Normandie sont réservées aux camemberts AOP, tranche une cour d’appel

Les références à la Normandie sur les boîtes de camembert, qu’elles soient écrites ou graphiques, sont réservées aux fromages bénéficiant de l’appellation d’origine protégée (AOP) “Camembert de Normandie”, a jugé la cour administrative d’appel de Nantes.La cour devait se prononcer dans des litiges opposant plusieurs industriels commercialisant des camemberts non AOP, parmi lesquels le géant laitier Lactalis, à l’administration française. Ces fabricants contestaient notamment des injonctions des services de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes qui leur demandaient de mettre en conformité l’étiquetage de leurs fromages ne bénéficiant pas de l’AOP “Camembert de Normandie”.De nombreux fromages non AOP portaient en effet l’inscription “fabriqué en Normandie”, “élaboré en Normandie” et autres références au terroir emblématique du camembert, ainsi que des blasons normands (léopards dorés sur fond rouge) ou variations autour de ce dernier.Dans six arrêts en date du 10 janvier, la cour administrative d’appel de Nantes a jugé que ces mentions et références étaient de nature à laisser penser à tort au consommateur que le camembert en question respectait le cahier des charges de l’AOP “Camembert de Normandie”.Très exigeant, ce cahier des charges implique l’emploi de lait cru, le moulage à la louche ainsi qu’une durée de pâturage de six mois pour des vaches devant provenir à 50% au moins de race normande, tandis que les autres camemberts peuvent être à base de lait pasteurisé ou thermisé.L’Organisme de défense et de gestion (ODG) du camembert de Normandie et le Conseil national des appellations d’origine laitières (CNAOL) se sont félicité dans un communiqué de la sanction infligée par la cour à “la grande majorité des contrefaçons”.La cour administrative d’appel “confirme la validité de la majorité des injonctions délivrées par l’administration à plusieurs entreprises du secteur de cesser de tromper le consommateur par des références directes ou indirectes à la Normandie”, écrivent ces organisations.David Aubrée, président de l’ODG, “appelle les entreprises concernées à s’adapter dans le respect du droit (…) en cessant d’imiter l’AOP qu’elles n’ont pas souhaité rejoindre”.Pour Hubert Dubien, président du CNAOL, ces arrêts de la cour “constituent une base solide pour en finir avec toutes les tentatives de tromperies auxquelles font face les consommateurs, des lignes rouges sont clairement tracées.”

Bayrou propose la proportionnelle et le “probable” retour du cumul des mandats

François Bayrou a proposé mardi d’avancer “sur la réforme du mode de scrutin législatif”, avec “un principe de proportionnelle”, une mesure immédiatement rejetée par Les Républicains, ses alliés au gouvernement. “Je propose que nous avancions sur la réforme du mode de scrutin législatif”, a affirmé le chef du gouvernement, farouche défenseur de l’instauration de la proportionnelle.La cheffe de file des députés RN Marine Le Pen demande la mise en place de ce mode de scrutin, tout comme les partis de l’alliance de gauche Nouveau Front populaire.”Mon opinion est que le mode de scrutin doit être enraciné dans les territoires et il faut que ne se créent pas plusieurs catégories de citoyens avec des droits différents”, a souligné M. Bayrou, proposant “l’adoption du principe proportionnel pour la représentation du peuple dans nos assemblées”. Le scrutin proportionnel a déjà été testé aux législatives de 1986, sur une base départementale.Le Premier ministre a ajouté que cette réforme conduira “à reposer en même temps la question de l’exercice simultané d’une responsabilité locale et nationale”, suscitant la protestation de nombreux députés à gauche, plus de dix ans après la suppression du cumul des mandats lors de la présidence de François Hollande. M. Bayrou envoie ainsi un signal au président du Sénat Gérard Larcher (LR) qui s’était dit ouvert à la proportionelle, contre un retour du cumul des mandats. Mais la droite est divisée. Le patron des députés LR Laurent Wauquiez, qui a garanti au Premier ministre un “soutien exigeant, texte par texte” a d’ores et déjà prévenu mardi qu’il s’opposerait à l’introduction de la proportionnelle. “C’est la garantie que le désordre politique exceptionnel que nous connaissons aujourd’hui deviendra la règle”, a affirmé le député de Haute-Loire, estimant que ce système électoral “ancrerait au cÅ“ur de nos institutions l’instabilité politique et la primauté des intérêts partisans sur l’intérêt général”.

Death toll hits 36 as S.Africa clears illegal gold mine: policeTue, 14 Jan 2025 17:48:22 GMT

Thirty-six bodies have been lifted out of an abandoned South African gold mine over two days, police said Tuesday, with fears that dozens of people are still underground despite a months-long effort to force them to leave the shaft.Another 82 people have left alive since Monday but were then arrested, police Brigadier Athlenda Mathe said …

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Bayrou consent à revisiter la réforme des retraites

Cherchant à éviter la censure des socialistes, François Bayrou s’est résolu mardi à revenir sur la réforme des retraites d’Emmanuel Macron, en annonçant un “conclave” de trois mois pour en rediscuter “sans aucun totem” ni “tabou” sur le départ ultracontesté à 64 ans.Mais “le compte n’y est pas”, a déploré le chef de file des députés socialistes, Boris Vallaud, sans dire s’il votera la censure ou pas sur la déclaration de politique générale du Premier ministre.”Où sont vos engagements? Où sont vos compromis?”, a-t-il lancé alors que François Bayrou est resté flou sur ses intentions budgétaires et les “économies importantes” promises pour réduire l’endettement.”L’injonction que le pays nous assigne”, c’est de “retrouver la stabilité”, avait d’emblée déclaré le Premier ministre devant l’Assemblée nationale qui a censuré son prédécesseur Michel Barnier au bout de seulement trois mois. Confronté à la mission quasi-impossible de survivre, et faire adopter un budget pour l’année en cours, il s’est montré prudemment optimiste: “Quand tout paraît aller mal, on est contraint au courage”.”Nous n’avons pas le droit, au nom de nos passions politiques, d’hypothéquer la vie de nos concitoyens”, a-t-il conclu, applaudi par le camp présidentiel, plus timidement par la droite, et chahuté par une partie de la gauche.- “Risques” -“Je connais tous les risques” de la censure, déjà promise par la France insoumise, a admis François Bayrou. Les Ecologistes la voteront également, a annoncé leur cheffe de file à l’Assemblée Cyrielle Chatelain, déplorant que seuls “158 mots au bout d’une heure et quart de discours” aient été consacrés à l’environnement.Si le chef du gouvernement s’appuie sur les mêmes forces que Michel Barnier – le camp macroniste et la droite -, il a misé sur des négociations serrées avec la gauche, hors LFI, contrairement à son prédécesseur qui avait tenté, en vain, de contenter le Rassemblement national (RN).Boris Vallaud a dit “prendre” la proposition – qui était celle des socialistes – d’une renégociation des retraites, y compris sur l’âge, mais il a refusé tout retour à la loi antérieure s’il n’y avait pas d’accord, comme évoqué par M. Bayrou. “Notre objectif demeure l’abrogation” et le retour du texte devant les députés, a-t-il martelé.Au coeur des tractations, jusqu’au bout, figurait cette réforme, adoptée en 2023 au forceps grâce à l’article controversé 49.3 de la Constitution, qui portait de 62 à 64 ans l’âge légal de départ. Le chef du gouvernement a annoncé vouloir “remettre ce sujet en chantier, avec les partenaires sociaux, pour un temps bref”, en commençant par une “mission flash” de la Cour des comptes et une réunion des partenaires sociaux “dès vendredi” au sein d’une “délégation permanente”.L’allié historique d’Emmanuel Macron n’a donc pas évoqué de “suspension” formelle du texte de 2023, une demande des socialistes qui hérissait une partie du camp présidentiel et de la droite.Il a estimé qu’une “fenêtre de tir” s’ouvrait sans nécessiter de pause, puisque la loi “a prévu que l’âge légal de départ passerait à 63 ans fin 2026”.François Bayrou a aussi assuré n’avoir “aucun tabou, pas même l’âge” mais avec une “seule exigence”: ne pas “dégrader l’équilibre financier”, et donc trouver d’autres pistes de financement.- NFP “à terre” -Ironie du sort, c’est Élisabeth Borne, numéro deux du nouveau gouvernement, qui a lu devant le Sénat le même discours, alors qu’elle a porté cette réforme ultracontestée en tant que Première ministre il y a seulement deux ans.”Nous sommes peut-être à quelques heures d’un accord possible”, avait affirmé pourtant quelques heures plus tôt le Premier secrétaire du PS Olivier Faure, qui en échange ne censurerait pas le gouvernement.Au-delà des retraites, François Bayrou a exhorté les forces politiques à se “ressaisir pour adopter sans tarder” les projets de budget de l’Etat et de la Sécurité sociale pour 2025, laissés en jachère par la chute du gouvernement Barnier. Sans rien dévoiler de ses intentions comme en matière d’impôts.Il a dit viser désormais un déficit public de 5,4% du PIB en 2025, au lieu de 5%, et une croissance de 0,9% contre 1,1% escomptés par son prédécesseur.”Tous les partis de gouvernement, sans exception, ont une responsabilité” dans l’endettement accumulé “ces dernières décennies”, a affirmé le Premier ministre, évoquant “une épée de Damoclès au-dessus de notre pays et de notre modèle social”.Le leader de LFI Jean-Luc Mélenchon a accusé les socialistes d’avoir “mis le NFP (alliance de gauche, ndlr) à terre” en négociant avec le gouvernement.Si les députés RN ne comptent pas censurer immédiatement le gouvernement, le président du parti Jordan Bardella a dénoncé un discours “lénifiant” de “concertation +sans fin+”.A droite, le président des Républicains Laurent Wauquiez a contesté la proposition de François Bayrou d’avancer sur “un principe de proportionnelle”, tout en apportant un “soutien exigeant, texte par texte” au gouvernement.Le chef de file des députés macronistes Gabriel Attal a pour sa part enjoint ses collègues socialistes “à ne pas voter la censure”, pour que les Français puissent “reprendre espoir”.

Embolie de la justice: stigmatisés par certains magistrats, les avocats se défendent

“Les avocats ne sont pas complices de leurs clients”: accusée par certains magistrats de participer à dessein à l’embolie de la chaîne pénale, la profession s’indigne et se défend, mettant en garde contre un inquiétant “amalgame”.Depuis quelques mois, plusieurs magistrats ciblent de plus en plus ouvertement certains avocats, essentiellement ceux spécialisés en criminalité organisée, leur reprochant de multiplier les stratagèmes pour noyer la chaîne judiciaire et obtenir la libération de leurs clients, la détention provisoire ne pouvant excéder certains délais. “Nous avons le sentiment que c’est la notion même de défense qui devient insupportable” à ces magistrats, déplore Romain Boulet, coprésident de l’association des avocats pénalistes. Déjà en mars dernier, une juge d’instruction marseillaise auditionnée par la commission d’enquête sénatoriale sur le narcotrafic avait provoqué un tollé parmi les avocats en évoquant une “certaine défense”, “pas constructive”, pour éviter d’aborder “le fond du dossier”.La semaine dernière, le garde des Sceaux Gérald Darmanin relayait ce point de vue, affirmant sur RTL qu’une “minorité” d’avocats travaillait “non pas à l’innocence de leurs clients” mais à “emboliser la chambre de l’instruction” et “le processus judiciaire pour libérer de détention provisoire des personnes”.Lundi, les deux plus hauts magistrats de la cour d’appel d’Aix-en-Provence ont, lors de l’audience solennelle de rentrée de la juridiction, pointé du doigt, de manière très explicite, l’attitude de certains conseils.Le procureur général Franck Rastoul a ainsi regretté que “l’argent de la drogue corrompe parfois les pratiques professionnelles” de certains acteurs du monde judiciaire, avec notamment une “minorité d’avocats qui font de la criminalité organisée leur pré carré (…) et transforment les audiences en +ring de boxe judiciaire+”.Le premier président de la cour d’appel, Renaud Le Breton de Vannoise, a pour sa part déploré le “véritable bras de fer” imposé aux magistrats par la multiplication des incidents de procédure, “quelle que soit leur pertinence”, afin d’obtenir des renvois d’audience. – “Déloyauté” -De façon plus policée, la procureure générale de la cour d’appel de Paris, Marie-Suzanne Le Quéau, a évoqué, également en audience solennelle lundi, un “mouvement récent consistant pour des détenus à présenter des demandes de mise en liberté en nombre très conséquent et à opter en appel pour la comparution personnelle, dans le seul but d’emboliser la chaîne pénale”.Si cette petite musique monte depuis un certain temps, “hier (lundi) à Aix-en-Provence, pour la première fois, des magistrats en robe ont lors d’une audience solennelle désigné des avocats comme complices de leurs clients”, s’émeut auprès de l’AFP Romain Boulet, qui se dit “très en colère”.”Aujourd’hui, ce n’est pas en empêchant les gens de se défendre qu’on va résoudre le problème du trafic de drogue”, prévient-il. “Si un jour un régime autoritaire prend le pouvoir, tout sera en place pour un dévoiement des libertés publiques.””Nous avons un seul mot d’ordre: pas d’amalgame”, réagit de son côté Julie Couturier, présidente du Conseil national des barreaux (CNB), qui représente les 77.600 avocats de France. “Qu’il puisse y avoir quelques dérives et des comportements déviants de certains avocats, oui. Mais il appartient aux conseils de l’ordre d’apprécier ce qui relève d’une stratégie de défense et ce qui relève de la déloyauté” et de sanctionner le cas échéant, souligne-t-elle.”Nous avons conscience des enjeux” de la lutte contre la criminalité organisée, mais “cela ne peut pas passer par un recul des droits de la défense et une forme de stigmatisation de la profession”, déclare la vice-bâtonnière de Paris, Vanessa Bousardo, rappelant que les conseils s’appuient sur le code de procédure pénale pour leurs requêtes en nullité.”Il a été fait état d’une minorité d’avocats” dans les propos tenus récemment, observe-t-elle, “mais une minorité ne peut pas emboliser la justice”. Le système est “déjà malade, à bout de souffle”, ajoute-t-elle. “Le vrai sujet c’est celui des moyens de la justice”, abonde Julie Couturier. “Les avocats ne sont pas là pour contourner un système mais pour contribuer à la justice.”

La flore et la faune de Mayotte dévastées, comme “une déflagration qui a tout soufflé”

“Il n’en reste plus grand-chose”: à l’avant d’un bateau, le président des Naturalistes de Mayotte revoit “pour la première fois depuis Chido” la mangrove de l’îlot Mbouzi, dont le touffu couvert végétal a disparu, laissant apparaître les racines décharnées des palétuviers.Le paysage de dévastation que contemple Michel Charpentier, responsable des Naturalistes de Mayotte depuis 20 ans, sur un des îlots au large de Mamoudzou, s’est malheureusement généralisé sur l’archipel depuis le passage du cyclone le 14 décembre.Les grands arbres de l’île aux Parfums – comme les manguiers ou les baobabs – ont été “couchés, cassés, arrachés”, relate le naturaliste à l’AFP. “On a l’impression d’une déflagration qui a tout soufflé”, s’étonne-t-il.Le nord et l’est ont souffert mais c’est dans le centre de Mayotte que le spectacle saisit. Sur plusieurs kilomètres, d’immenses arbres dont il ne reste plus que les troncs peuplent les collines au sol parfois noirci, a constaté une journaliste de l’AFP.- Plantes envahissantes -Sur l’îlot Mbouzi, bénévoles et employés des Naturalistes nettoient et dégagent les sentiers pédagogiques, armés de sacs poubelle, gants, parfois petites tronçonneuses.Devant de timides bourgeons, Michel Charpentier relativise: “Ça cicatrise mais ça ne fera pas repousser les arbres tombés”.Le directeur de l’association François Beudard met en garde: cette situation va profiter aux plantes envahissantes qui “repoussent plus rapidement que les espèces indigènes ou endémiques”.Autre point de vigilance pour le directeur: les agriculteurs “légaux ou illégaux” qui s’accaparent déjà ces terres à nu pour “planter du manioc et des bananes” alors que la culture sur brûlis, notamment, fait des ravages à Mayotte, en appauvrissant les espaces naturels.Le drame serait de “perdre des espèces endémiques rares, qui pourraient disparaître à jamais, comme les ébènes des Comores, très représentés sur l’îlot Mbouzi”, s’inquiète le conservateur de cette réserve naturelle nationale, Thani Mohamed Ibouroi.Pour souligner la richesse de la biodiversité du département, le conservateur rappelle qu’il accueille deux espèces de baobabs, “quand il n’y en a qu’une seule sur tout le continent africain”.Quant aux mangroves, “pas mal touchées”, elles devraient toutefois “repartir”, se console Juliette Crouzet, chargée de mission au sein de l’association. Mais avant qu’elles puissent de nouveau jouer leur rôle de “tampon” en cas de submersion marine ou de “nourricière” pour les espèces marines qui s’y reproduisent, il faudra les nettoyer. “Toutes les ordures, poubelles parties dans le lagon (pendant Chido) reviennent dans les mangroves à chaque marée haute”, constate l’experte, devant des palétuviers auxquels s’accrochent de vieux tissus souillés.- Lémuriens en déroute -Côté faune, les lémuriens et chauves-souris “ont été le plus impactés” par Chido, estime Michel Charpentier.Les makis, ces figures familières de l’île qui se déplacent sur les arbres ou fils électriques, leur queue en balancier, étaient au nombre de 20.000 au dernier recensement, chiffre le responsable. Mais beaucoup ont dû mourir dans les arbres secoués par le cyclone, de même que les roussettes, ces grandes chauves-souris à la tête orange, selon lui.Frugivores, ces espèces peinent désormais à se nourrir, et les makis notamment sont “dénutris” et “perdus”, se faisant écraser sur les routes par manque de vitalité.Les petites chauves-souris, “celles qu’on voit en Europe” et qui vivent sous les toitures désormais envolées, “n’ont plus de gîte”.”Il va y avoir une forte mortalité, c’est irrémédiable”, prédit encore M. Charpentier.Thani Mohamed Ibouroi, parti sur un autre îlot, “là où il y a la plus forte densité de pailles-en-queue” à Mayotte, revient rassuré: les fins oiseaux immaculés à la longue queue “sont là, en activité”. En revanche, “il y a des cadavres d’oiseaux” qu’il n’a “pu identifier”.”Je ne suis pas sûr qu’on puisse revenir à l’identique parce que les dégâts sont énormes” et qu’il va falloir un long travail de diagnostic, selon Michel Charpentier.Et ce, “s’il n’y a pas d’accident climatique du même genre dans les deux ans”.