Valorisation des sargasses: Martinique et Guadeloupe avancent doucement

Quatorze ans après la première invasion d’algues sargasses en Guadeloupe et en Martinique et alors que de nouveaux afflux massifs envahissent leurs côtes depuis quelques semaines, les îles françaises avancent peu à peu sur la question de leur valorisation.”On ne peut pas dire aujourd’hui ou demain que nous allons faire ci ou ça avec les sargasses. Ce qui est important c’est de faire des recherches.” Lors du congrès Sargcoop II, qui s’est tenu fin mars au Gosier, le président de la région Guadeloupe, Ary Chalus, a prêté attention aux “idées  sur place, dont certaines travaillées en coalition avec toute la Caraïbe” et entend “poursuivre ces travaux”. Lui s’intéresse particulièrement “à la prévision” de ces arrivées d’algues brunes de l’Atlantique, car “imaginons qu’une entreprise investisse 5 ou 10 millions dans une usine de valorisation et que demain il n’y a plus de sargasses, que fait-on ?”, s’interroge-t-il. Et de rappeler les sommes “énormes” dépensées par les collectivités et l’État pour dévier, ramasser ou stocker ces algues qui dégagent des gaz toxiques quand elles pourrissent une fois échouées. “Pas loin de 30 millions d’euros pour la Guadeloupe, entre 2018 à 2024”, précise sa vice-présidente en charge de l’environnement, Sylvie Gustave Dit Duflot. L’enjeu est économique, sanitaire et environnemental, souligne Ferry Louisy, vice-président du conseil départemental de la Guadeloupe. Il souligne, avec d’autres élus, “la perturbation de la biodiversité marine” et en appelle à “un engagement collectif”. “Pour le moment c’est juste stocké, donc il faut valoriser.”- Briques ou cosmétiques -“L’UE dit qu’il est temps d’aller sur la valorisation. Mais comment valoriser quand on n’a pas les mêmes normes sanitaires ?”, s’interroge Mme Gustave Dit Duflot. “Il faut d’abord décontaminer”, explique-t-elle, car “en France, on ne peut pas valoriser quelque chose rempli de métaux lourds, arsenic et -spécificité des Antilles françaises- de chlordécone”, ce pesticide utilisé jusqu’en 1993 malgré les alertes sur sa dangerosité qui a durablement contaminé les sols et les eaux.Les pistes de valorisation existent : “biocarburants, briques, cosmétiques ou encore biochar, charbon avec lequel amender les sols, qui en améliore les propriétés de fertilisation et pourrait, selon certaines recherches, séquestrer le chlordécone”, explique Charlotte Gully, coordinatrice du pôle économie circulaire à l’Ademe Martinique. En terme de “valorisation, il faut laisser le temps au temps”, estime-t-elle, car si “en laboratoire, ça marche, maintenant la grande question, c’est comment passer à l’échelle industrielle”.”Petit à petit, on ferme les portes, on expérimente de manière de plus en plus appliquée pour pouvoir dire pour la France +la stratégie, ce sera ça+”, poursuit-elle.  L’Ademe a lancé un appel à projets avec l’Agence nationale de la recherche “pour soutenir les pilotes, les démonstrateurs sur le territoire”, explique Mme Gully. Parmi les projets à l’étude, Ulises Jauregui, professeur en sciences de l’environnement à l’Institut technologique de Saint-Domingue (République dominicaine), espère développer en Martinique “un procédé qui fait baisser de façon importante les teneurs en arsenic” de la sargasse, pour la transformer en “bio engrais liquide”.- “Mutualiser” -Cependant, pour Olivier Marie-Reine, président de la commission Economie bleue à la Collectivité territoriale de Martinique, “il faut faire le tri entre toutes ces idées, parce que ce sont des opportunités économiques pour certains, mais cela coûte cher”. Lui appelle à “mutualiser sur le long terme, sinon la facture sera énorme”. Il évoque les défis du quotidien: “le ramassage en mer” et les barrages” déviants (empêchant l’échouement des sargasses sur les côtes), sur lesquels “il y a eu du bien et du moins bien”. Pour Mme Gully, les deux territoires ont “la même préoccupation: développer des sites de stockage, imperméabilisés, qui récupèrent les jus de sargasses, qui les traitent”, et une “même problématique” qui est “d’identifier le foncier pour faire ça parce que sur nos îles, c’est compliqué”.D’ici là, et alors que le plan sargasses 3 est en préparation, il faut “parler des sargasses” à l’international, insiste Sylvie Gustave Dit Duflot, qui voudrait voir, au Congrès des Océans à Nice en juin, “la thématique sargasses […] évoquée lors de la déclaration finale avec tous les chefs d’Etat, parce qu’à partir du moment où une thématique est évoquée sur le plan international, cela devient une réalité et il faut s’en occuper”.

Valorisation des sargasses: Martinique et Guadeloupe avancent doucement

Quatorze ans après la première invasion d’algues sargasses en Guadeloupe et en Martinique et alors que de nouveaux afflux massifs envahissent leurs côtes depuis quelques semaines, les îles françaises avancent peu à peu sur la question de leur valorisation.”On ne peut pas dire aujourd’hui ou demain que nous allons faire ci ou ça avec les sargasses. Ce qui est important c’est de faire des recherches.” Lors du congrès Sargcoop II, qui s’est tenu fin mars au Gosier, le président de la région Guadeloupe, Ary Chalus, a prêté attention aux “idées  sur place, dont certaines travaillées en coalition avec toute la Caraïbe” et entend “poursuivre ces travaux”. Lui s’intéresse particulièrement “à la prévision” de ces arrivées d’algues brunes de l’Atlantique, car “imaginons qu’une entreprise investisse 5 ou 10 millions dans une usine de valorisation et que demain il n’y a plus de sargasses, que fait-on ?”, s’interroge-t-il. Et de rappeler les sommes “énormes” dépensées par les collectivités et l’État pour dévier, ramasser ou stocker ces algues qui dégagent des gaz toxiques quand elles pourrissent une fois échouées. “Pas loin de 30 millions d’euros pour la Guadeloupe, entre 2018 à 2024”, précise sa vice-présidente en charge de l’environnement, Sylvie Gustave Dit Duflot. L’enjeu est économique, sanitaire et environnemental, souligne Ferry Louisy, vice-président du conseil départemental de la Guadeloupe. Il souligne, avec d’autres élus, “la perturbation de la biodiversité marine” et en appelle à “un engagement collectif”. “Pour le moment c’est juste stocké, donc il faut valoriser.”- Briques ou cosmétiques -“L’UE dit qu’il est temps d’aller sur la valorisation. Mais comment valoriser quand on n’a pas les mêmes normes sanitaires ?”, s’interroge Mme Gustave Dit Duflot. “Il faut d’abord décontaminer”, explique-t-elle, car “en France, on ne peut pas valoriser quelque chose rempli de métaux lourds, arsenic et -spécificité des Antilles françaises- de chlordécone”, ce pesticide utilisé jusqu’en 1993 malgré les alertes sur sa dangerosité qui a durablement contaminé les sols et les eaux.Les pistes de valorisation existent : “biocarburants, briques, cosmétiques ou encore biochar, charbon avec lequel amender les sols, qui en améliore les propriétés de fertilisation et pourrait, selon certaines recherches, séquestrer le chlordécone”, explique Charlotte Gully, coordinatrice du pôle économie circulaire à l’Ademe Martinique. En terme de “valorisation, il faut laisser le temps au temps”, estime-t-elle, car si “en laboratoire, ça marche, maintenant la grande question, c’est comment passer à l’échelle industrielle”.”Petit à petit, on ferme les portes, on expérimente de manière de plus en plus appliquée pour pouvoir dire pour la France +la stratégie, ce sera ça+”, poursuit-elle.  L’Ademe a lancé un appel à projets avec l’Agence nationale de la recherche “pour soutenir les pilotes, les démonstrateurs sur le territoire”, explique Mme Gully. Parmi les projets à l’étude, Ulises Jauregui, professeur en sciences de l’environnement à l’Institut technologique de Saint-Domingue (République dominicaine), espère développer en Martinique “un procédé qui fait baisser de façon importante les teneurs en arsenic” de la sargasse, pour la transformer en “bio engrais liquide”.- “Mutualiser” -Cependant, pour Olivier Marie-Reine, président de la commission Economie bleue à la Collectivité territoriale de Martinique, “il faut faire le tri entre toutes ces idées, parce que ce sont des opportunités économiques pour certains, mais cela coûte cher”. Lui appelle à “mutualiser sur le long terme, sinon la facture sera énorme”. Il évoque les défis du quotidien: “le ramassage en mer” et les barrages” déviants (empêchant l’échouement des sargasses sur les côtes), sur lesquels “il y a eu du bien et du moins bien”. Pour Mme Gully, les deux territoires ont “la même préoccupation: développer des sites de stockage, imperméabilisés, qui récupèrent les jus de sargasses, qui les traitent”, et une “même problématique” qui est “d’identifier le foncier pour faire ça parce que sur nos îles, c’est compliqué”.D’ici là, et alors que le plan sargasses 3 est en préparation, il faut “parler des sargasses” à l’international, insiste Sylvie Gustave Dit Duflot, qui voudrait voir, au Congrès des Océans à Nice en juin, “la thématique sargasses […] évoquée lors de la déclaration finale avec tous les chefs d’Etat, parce qu’à partir du moment où une thématique est évoquée sur le plan international, cela devient une réalité et il faut s’en occuper”.

China exports beat forecasts ahead of US tariff talks

Chinese exports rose last month despite the trade war raging with the United States, official data showed Friday ahead of talks between the world’s top two economies towards easing the standoff.Experts said that the forecast-smashing 8.1-percent rise indicated that Beijing was re-routing trade to Southeast Asia to mitigate US tariffs of up to 145 percent on Chinese imports imposed by President Donald Trump.Trade between the world’s two largest economies has slumped since Trump imposed the tariffs — some cumulative duties are 245 percent — and China responded with levies of 125 percent and other measures.The year-on-year increase in exports of 8.1 percent in April was much higher than the 2.0 percent forecast by analysts polled by Bloomberg last month.The data from the Chinese customs bureau showed exports to Thailand, Indonesia and Vietnam surged by double digits, in what one analyst called a “structural repositioning” of trade.”The global supply chain is being rerouted in real time,” Stephen Innes of SPI Asset Management wrote in a note.”Vietnam looks set to become China’s offshore escape hatch for US-facing goods,” he said.”The manufacturing juggernaut is diverting flow wherever the tariff pain isn’t.”Month-on-month exports to the United States plunged 17.6 percent.Analysts at ANZ Research said the data revealed “it is difficult to exclude China from the global supply chain in the short term, considering China’s role in manufacturing.””The implied supply chain realignment as well as the expected outcome of Asia-US trade talks suggests no imminent collapse in China exports,” they added.Global markets have been on a rollercoaster since Trump began his tariff offensive aimed according to the White House at bringing back manufacturing to the United States.While Trump has suspended for 90 days many of the most painful levies, those on China have remained in place.Markets have been lifted by optimism over meetings set to take place in Geneva over the weekend between US and Chinese officials — the first talks between the superpowers since Trump’s trade offensive began.Washington has said it hopes the sitdown will allow for a “de-escalation”, while Beijing has vowed it will stand its ground and defend its interests.- ‘Persisting uncertainties’ -Zhiwei Zhang, president and chief economist at Pinpoint Asset Management, also attributed the forecast-beating exports to “transshipment through other countries.”But he also cited potential “trade contracts that were signed before the tariffs were announced.””I expect trade data will weaken in the next few months.”Imports were also being closely watched as a key gauge of consumer demand in China, which has remained sluggish.They also beat expectations, dropping 0.2 percent, compared with the 6.0-percent slide analysts had estimated.Chinese policymakers this week eased key monetary policy tools in a bid to ramp up domestic activity.Those included cuts to a key interest rate and moves to lower the amount banks must hold in reserve in a bid to boost lending.A persistent crisis in the Chinese property sector — once a key driver of growth — also remains a drag on the economy.In an effort to help the sector, Beijing’s central bank chief said it would cut the rate for first-time home purchases with loan terms over five years to 2.6 percent, from 2.85 percent.The moves represent some of China’s most sweeping steps to boost the economy since September.But analysts pointed to a continued lack of actual stimulus funds needed to get the economy back on track — a task further complicated by trade headwinds with Washington.”Even if the tariffs may be trimmed depending on the outcome of US-China trade talks, the persisting uncertainties will continue to accelerate decoupling structurally,” Gary Ng, senior economist for Asia Pacific at Natixis, told AFP.

Attaques et ripostes, les opérations militaires s’intensifient entre l’Inde et le Pakistan

L’état de guerre s’installe entre l’Inde et le Pakistan: New Delhi accuse vendredi Islamabad d’une nouvelle vague de frappes nocturnes sur son territoire et le Pakistan affirme avoir abattu de nouveaux drones indiens, en dépit des appels internationaux à la désescalade.Les attaques entre les deux puissances nucléaires ont causé la mort d’une cinquantaine de civils depuis les frappes indiennes menées mercredi sur le sol pakistanais en représailles à l’attentat commis le 22 avril dans la partie indienne du Cachemire.L’Inde accuse le Pakistan de soutenir le groupe jihadiste qu’elle soupçonne d’avoir assassiné 26 personnes dans la ville touristique de Pahalgam, ce que Islamabad dément fermement.Les tirs de missiles indiens ont été immédiatement suivis d’une riposte pakistanaise, entraînant les deux pays dans leur confrontation militaire la plus meurtrière depuis plus de deux décennies.Vendredi matin, l’Inde a rapporté de “multiples attaques” de drones et des tirs pakistanais dans la nuit “tout le long de la frontière”. “Les attaques de drones ont été repoussées et fait l’objet d’une réponse appropriée”, a ajouté l’armée. Le Pakistan dément avoir frappé en territoire indien.Lors de ces attaques, une civile a été tuée par un tir de mortier dans le secteur d’Uri, a indiqué à l’AFP une source policière indienne sous couvert d’anonymat.Des sources militaires pakistanaises de leur côté assurent que le Pakistan a abattu depuis mercredi soir “77 drones” de fabrication israélienne envoyés par l’Inde sur au moins neuf villes, certaines abritant des QG militaires ou du renseignement, comme Rawalpindi, la ville-jumelle de la capitale Islamabad.Le ministre pakistanais des Affaires étrangères Ishaq Dar avait affirmé tard jeudi que ces drones avaient “tenté d’attaquer des sites militaires” et “visé des civils”, en tuant un et blessant quatre soldats.Le dernier bilan publié jeudi par l’Inde faisait état de 16 morts civils. Le Pakistan déplorait 37 morts.Des responsables du Cachemire pakistanais ont rapporté que des tirs d’artillerie indiens avaient tué cinq civils dans la nuit, affirmant que “l’armée pakistanaise a mené une intense contre-attaque et visé trois postes indiens le long de la ligne de contrôle”, la frontière de facto.- Vagues de drones -Côté Inde, les écoles ont été fermées dans tout le Cachemire indien ainsi qu’au Penjab et au Rajasthan. Côté Pakistan, les écoles du Cachemire et du Pendjab pakistanais, ainsi qu’à Islamabad ne rouvriront pas avant lundi.Un total de 24 aéroports du quart nord-ouest de l’Inde ont été fermés pour des raisons de sécurité.Jeudi soir, la partie indienne du Cachemire, dont les deux pays revendiquent l’entière souveraineté depuis leur partition en 1947, a été secoué par de nombreuses explosions.New Delhi les a aussitôt attribuées à une série de frappes de drones et de missiles pakistanais visant des installations militaires. “Pas de pertes. La menace a été neutralisée”, a affirmé le ministère indien de la Défense.Plus tôt dans la journée, c’est Lahore, la grande ville pakistanaise frontalière de l’Inde, qui s’était réveillée au bruit des explosions.L’Inde a affirmé avoir “neutralisé” la défense aérienne qui y était déployée, en réponse à une attaque nocturne de “missiles et de drones pakistanais” qui visait des “cibles militaires”.Après qu’un drone s’est abattu près du stade de cricket de Rawalpindi, Islamabad a annoncé relocaliser son championnat national aux Emirats arabes unis. New Delhi, de son côté, a suspendu vendredi sa très lucrative Première Ligue pour une semaine.Le centre de recherche International Crisis Group (ICG) met en garde contre “les risques d’une escalade” du fait “de la rhétorique belliqueuse, l’agitation domestique et la logique jusqu’au-boutiste de la surenchère” des deux voisins.Malgré la succession d’opérations militaires, les deux rivaux continuent de démentir toute intention agressive.- “Pas notre affaire” -Le ministre pakistanais de l’Information Attaullah Tarar a accusé les médias indiens de “désinformation”. “Nous n’avons fait jusque-là que nous défendre!”, a-t-il assuré.Le ministre indien des Affaires étrangères, Subrahmanyam Jaishankar, a lui aussi déclaré qu’il n’était “pas dans l’intention” de son pays de “causer une nouvelle escalade”. Mais a promis une “réponse très ferme” en cas de nouvelle attaque.Dans ce climat de guerre, les appels étrangers répétés à la retenue ont de plus en plus de mal à se faire entendre.Le vice-président américain JD Vance a plaidé jeudi pour la “désescalade”. “Nous n’allons pas nous impliquer dans une guerre qui n’est fondamentalement pas notre affaire”, a-t-il toutefois ajouté sur Fox News.Après Islamabad, le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi a poursuivi jeudi sa médiation à New Delhi. L’Iran est “prêt à faire tous les efforts pour aider à réduire les tensions”, a-t-il déclaré à l’issue de sa visite.L’ICG s’inquiète du fait que “les puissances étrangères semblent assez indifférentes à la possibilité que deux Etats nucléaires partageant une longue histoire conflictuelle puissent entrer en guerre”.La confrontation entre les deux pays fait également rage sur le front de l’information.L’Inde a ordonné jeudi à X de bloquer plus de 8.000 comptes, dont ceux de médias internationaux. Le réseau social a dit s’y être conformé à contrecœur, dénonçant une “censure”.New Delhi avait déjà exigé l’interdiction en Inde de plusieurs comptes de figures politiques, de célébrités ou encore de médias pakistanais.burs-pa/sbh/pt

Attaques et ripostes, les opérations militaires s’intensifient entre l’Inde et le Pakistan

L’état de guerre s’installe entre l’Inde et le Pakistan: New Delhi accuse vendredi Islamabad d’une nouvelle vague de frappes nocturnes sur son territoire et le Pakistan affirme avoir abattu de nouveaux drones indiens, en dépit des appels internationaux à la désescalade.Les attaques entre les deux puissances nucléaires ont causé la mort d’une cinquantaine de civils depuis les frappes indiennes menées mercredi sur le sol pakistanais en représailles à l’attentat commis le 22 avril dans la partie indienne du Cachemire.L’Inde accuse le Pakistan de soutenir le groupe jihadiste qu’elle soupçonne d’avoir assassiné 26 personnes dans la ville touristique de Pahalgam, ce que Islamabad dément fermement.Les tirs de missiles indiens ont été immédiatement suivis d’une riposte pakistanaise, entraînant les deux pays dans leur confrontation militaire la plus meurtrière depuis plus de deux décennies.Vendredi matin, l’Inde a rapporté de “multiples attaques” de drones et des tirs pakistanais dans la nuit “tout le long de la frontière”. “Les attaques de drones ont été repoussées et fait l’objet d’une réponse appropriée”, a ajouté l’armée. Le Pakistan dément avoir frappé en territoire indien.Lors de ces attaques, une civile a été tuée par un tir de mortier dans le secteur d’Uri, a indiqué à l’AFP une source policière indienne sous couvert d’anonymat.Des sources militaires pakistanaises de leur côté assurent que le Pakistan a abattu depuis mercredi soir “77 drones” de fabrication israélienne envoyés par l’Inde sur au moins neuf villes, certaines abritant des QG militaires ou du renseignement, comme Rawalpindi, la ville-jumelle de la capitale Islamabad.Le ministre pakistanais des Affaires étrangères Ishaq Dar avait affirmé tard jeudi que ces drones avaient “tenté d’attaquer des sites militaires” et “visé des civils”, en tuant un et blessant quatre soldats.Le dernier bilan publié jeudi par l’Inde faisait état de 16 morts civils. Le Pakistan déplorait 37 morts.Des responsables du Cachemire pakistanais ont rapporté que des tirs d’artillerie indiens avaient tué cinq civils dans la nuit, affirmant que “l’armée pakistanaise a mené une intense contre-attaque et visé trois postes indiens le long de la ligne de contrôle”, la frontière de facto.- Vagues de drones -Côté Inde, les écoles ont été fermées dans tout le Cachemire indien ainsi qu’au Penjab et au Rajasthan. Côté Pakistan, les écoles du Cachemire et du Pendjab pakistanais, ainsi qu’à Islamabad ne rouvriront pas avant lundi.Un total de 24 aéroports du quart nord-ouest de l’Inde ont été fermés pour des raisons de sécurité.Jeudi soir, la partie indienne du Cachemire, dont les deux pays revendiquent l’entière souveraineté depuis leur partition en 1947, a été secoué par de nombreuses explosions.New Delhi les a aussitôt attribuées à une série de frappes de drones et de missiles pakistanais visant des installations militaires. “Pas de pertes. La menace a été neutralisée”, a affirmé le ministère indien de la Défense.Plus tôt dans la journée, c’est Lahore, la grande ville pakistanaise frontalière de l’Inde, qui s’était réveillée au bruit des explosions.L’Inde a affirmé avoir “neutralisé” la défense aérienne qui y était déployée, en réponse à une attaque nocturne de “missiles et de drones pakistanais” qui visait des “cibles militaires”.Après qu’un drone s’est abattu près du stade de cricket de Rawalpindi, Islamabad a annoncé relocaliser son championnat national aux Emirats arabes unis. New Delhi, de son côté, a suspendu vendredi sa très lucrative Première Ligue pour une semaine.Le centre de recherche International Crisis Group (ICG) met en garde contre “les risques d’une escalade” du fait “de la rhétorique belliqueuse, l’agitation domestique et la logique jusqu’au-boutiste de la surenchère” des deux voisins.Malgré la succession d’opérations militaires, les deux rivaux continuent de démentir toute intention agressive.- “Pas notre affaire” -Le ministre pakistanais de l’Information Attaullah Tarar a accusé les médias indiens de “désinformation”. “Nous n’avons fait jusque-là que nous défendre!”, a-t-il assuré.Le ministre indien des Affaires étrangères, Subrahmanyam Jaishankar, a lui aussi déclaré qu’il n’était “pas dans l’intention” de son pays de “causer une nouvelle escalade”. Mais a promis une “réponse très ferme” en cas de nouvelle attaque.Dans ce climat de guerre, les appels étrangers répétés à la retenue ont de plus en plus de mal à se faire entendre.Le vice-président américain JD Vance a plaidé jeudi pour la “désescalade”. “Nous n’allons pas nous impliquer dans une guerre qui n’est fondamentalement pas notre affaire”, a-t-il toutefois ajouté sur Fox News.Après Islamabad, le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi a poursuivi jeudi sa médiation à New Delhi. L’Iran est “prêt à faire tous les efforts pour aider à réduire les tensions”, a-t-il déclaré à l’issue de sa visite.L’ICG s’inquiète du fait que “les puissances étrangères semblent assez indifférentes à la possibilité que deux Etats nucléaires partageant une longue histoire conflictuelle puissent entrer en guerre”.La confrontation entre les deux pays fait également rage sur le front de l’information.L’Inde a ordonné jeudi à X de bloquer plus de 8.000 comptes, dont ceux de médias internationaux. Le réseau social a dit s’y être conformé à contrecœur, dénonçant une “censure”.New Delhi avait déjà exigé l’interdiction en Inde de plusieurs comptes de figures politiques, de célébrités ou encore de médias pakistanais.burs-pa/sbh/pt

India says repulsed fresh Pakistan attacks as death toll climbs

The death toll from India and Pakistan’s biggest clashes in decades passed 50 on Friday with each country accusing the other of sending waves of drone attacks.The escalation between the nuclear-armed rivals follows an attack on tourists in the Indian-run part of disputed Kashmir that killed 26 people on April 22 and Indian air strikes on “terrorist camps” on Wednesday.In the third day of tit-for-tat exchanges since, the Indian army that it “repulsed” Pakistani attacks using drones and other munitions overnight and gave a “befitting reply”.India also accused Pakistani forces on Thursday of targeting three military stations — two in Kashmir and one in the neighbouring state of Punjab.Pakistan’s Information Minister Ataullah Tarar said Pakistan has “not targeted any locations in Indian Illegally Occupied Jammu & Kashmir, or across international border, so far”. Five civilians were killed including a two-year-old girl by Indian shelling overnight in areas along the heavily militarised Line of Control, Pakistani security and governments officials said. “In response, the Pakistan Army carried out a strong counterattack, targeting three Indian posts across the Line of Control (LoC),” police official Adeel Khan, based in Kotli district where four of the deaths occurred, told AFP.Pakistani military sources said that its military had shot down 77 Indian drones in the last two days, claiming they were Israeli-made.In Indian-administered Kashmir, a police official said one woman died after heavy overnight shelling in Uri, some 100 kilometres (60 miles) from the state capital Srinagar, and two men were wounded.”The youth of Kashmir will never forget this act of brutality by India,” said 15-year-old Muhammad Bilal in Muzaffarabad, the main city in Pakistan-administered Kashmir where a mosque was hit in Wednesday’s strikes.In Indian-administered Jammu, Piyush Singh, a 21-year-old student, said: “Our [attack] is justified because we are doing it for whatever happened to our civilians.”- Schools closed -India and Pakistan have fought several wars over Kashmir which has been split since 1947 when British colonial rule ended and which both countries claim in full.Pakistan has rejected claims by India’s government that it was behind last month’s attack, calling for an independent investigation.Pakistani authorities insist they have the right to retaliate to India’s initial strikes. In a late Wednesday TV address to the nation, Pakistan Prime Minister Shehbaz Sharif warned they would “avenge” those killed by Indian air strikes.On Friday schools were closed on both sides of the Pakistan and Indian border in Kashmir and Punjab, affecting tens of millions of children. India has also closed 24 airports, but according to local media the suspension on civilian flights may be lifted on Saturday morning. The Indian Premier League (IPL) cricket mega tournament was also suspended for a week, the Indian cricket board announced.This came after an IPL match was abandoned in Dharamsala, less than 200 kilometres (125 miles) from the town of Jammu, where explosions had been reported.The Pakistan Super League meanwhile was moved to the United Arab Emirates, after an Indian drone struck Rawalpindi stadium on Thursday.India has ordered X to block more than 8,000 accounts, the platform said, adding that it was reluctantly complying with what it described as government-imposed “censorship”.The move appears to be part of India’s sweeping crackdown targeting social media accounts of Pakistani politicians, celebrities and media organisations.- ‘Immediate de-escalation’ -American Vice President JD Vance has called for de-escalation, while underlining that Washington was “not going to get involved in the middle of a war that’s fundamentally none of our business”.Several countries have offered to mediate, and Iranian Foreign Minister Abbas Araghchi met his Indian counterpart Subrahmanyam Jaishankar in New Delhi on Thursday, days after visiting Pakistan.Diplomats and world leaders have pressured both countries for restraint.However, the International Crisis Group said “foreign powers appear to have been somewhat indifferent” to the prospect of war, despite warnings of possible escalation.”A combination of bellicose rhetoric, domestic agitation and the remorseless logic of military one-upmanship have heightened the risks of escalation, particularly because for some time there was no diplomatic communication between the sides,” it said. Amnesty said the warring sides “must take all necessary measures to protect civilians and minimise any suffering and casualties”.burs-ecl/stu

Panasonic supprime 10.000 emplois pour se renforcer face à une conjoncture incertaine

Le géant japonais de l’électronique Panasonic a annoncé vendredi engager des restructurations entraînant des liquidations d’activités et visant 10.000 suppressions d’emplois dans le monde, soit 4% de ses effectifs totaux, afin de “renforcer sa productivité” face à l’assombrissement de la conjoncture économique.L’entreprise va “optimiser ses effectifs à l’échelle mondiale”, une opération “ciblant 10.000 employés (5.000 au Japon, et 5.000 à l’étranger) dans les entreprises consolidées”, “principalement” sur l’exercice décalé 2025-26 entamé début avril, a-t-elle indiqué.Panasonic comptait fin mars quelque 228.400 employés. Ces suppressions d’emplois seront mises en oeuvre “conformément aux lois, règles et réglementations du travail de chaque pays et région”, précise-t-il dans un communiqué.Dans le cadre de sa restructuration, le groupe “examinera en profondeur l’efficacité opérationnelle” de chaque branche et filiale, “réévaluera le nombre d’organisations et d’effectifs nécessaires”, et “encouragera la cessation d’activités déficitaires sans perspective d’amélioration des bénéfices, ainsi que l’intégration et la fermeture de sites”.Pionnier dans le domaine des appareils électroniques, des cuiseurs à riz aux magnétoscopes, le groupe nippon est devenu un géant mondial des appareils ménagers dans la seconde moitié du XXe siècle. Il étend aujourd’hui ses activités au secteur de l’énergie et aux batteries automobiles (c’est le fournisseur de l’américain Tesla), un créneau où il se renforce vigoureusement à coups d’importants investissements.Son horizon économique reste cependant complexe: sur l’exercice décalé 2024-2025 achevé fin mars, Panasonic reconnaît avoir dû affronter “un ralentissement progressif de l’économie mondiale”.Face à une reprise poussive en Europe et au Japon, la Chine, un marché essentiel, voyait son économie “souffrir d’une faiblesse persistante, principalement en raison de l’essoufflement du marché immobilier”.Panasonic a vu son chiffre d’affaires reculer en 2024-25 de 0,5% sur un an, à 8.458 milliards de yens (51,7 milliards d’euros), tandis que son bénéfice net fondait de 17,5% à 366 milliards de yens, le groupe expliquant ces contre-performances notamment par la liquidation de sa branche écrans à cristaux.Dans un entretien au journal Nikkei le mois dernier, le PDG de Panasonic, Yuki Kusumi, avait jugé des réductions d’effectifs nécessaires pour appliquer les réformes destinées à accroître l’efficacité et la rentabilité du groupe.”Pour rester compétitifs nous n’aurons d’autres choix que d’optimiser nos effectifs”, avait-il commenté, faisant état de “jugements sévères” de la part d’investisseurs institutionnels suite à l’échec de restructurations engagées dans le passé. Panasonic supprime des emplois quand il est déficitaire, mais les augmente progressivement quand la rentabilité revient, avait-il assuré.-“Essoufflement de la demande”-Grâce à ces nouveaux efforts de restructuration, Panasonic entend améliorer son bénéfice d’au moins 150 milliards de yens (918 millions d’euros), dont 70 milliards via “l’optimisation de ses effectifs”.Mais dans l’immédiat, la réforme s’annonce douloureuse: le bénéfice d’exploitation devrait se contracter de 13% en 2025-26 et le bénéfice net devrait plonger de 15%, notamment en raison du coût des restructurations, estimé à 130 milliards de yens (800 millions d’euros).Panasonic mise par ailleurs sur une nouvelle chute de 7,8% du chiffre d’affaires sur l’exercice 2025-2026.Son horizon ne s’éclaircit guère, à l’heure de l’offensive douanière lancée par le président américain Donald Trump qui bouleverse les chaînes de production du secteur électronique à travers l’Asie et cible fortement l’industrie automobile.”L’impact des droits de douane”, objet de négociations en cours, “n’est pas pris en compte dans ces prévisions, le groupe continuant de surveiller la situation et s’efforçant de minimiser ses conséquences”, précise le communiqué.Plus que jamais, Panasonic entend accélérer sur le secteur des batteries automobiles, qualifié de “domaine d’investissement prioritaire”, mais il reconnaît “surveiller de près la demande, dans un contexte de changements continus de l’environnement commercial” avec “l’essoufflement de la demande de véhicules électriques”.