Le maire de Saint-Etienne nie tout chantage à la sextape, son ex-directeur de cabinet l’accable

Le maire de Saint-Etienne Gaël Perdriau, ex-LR, a nié mardi, au deuxième jour de son procès, tout complot pour piéger un rival avec une sextape, malgré le témoignage accablant de son ancien directeur de cabinet et l’interrogatoire serré de la présidente du tribunal.”Jamais, je n’ai pratiqué des méthodes hors-la-loi pour faire de la politique,” a assuré sur un ton très combatif l’édile de 53 ans qui encourt dix ans de prison et une peine d’inéligibilité.Depuis lundi il est jugé à Lyon pour chantage, association de malfaiteurs et détournement de fonds publics avec trois anciens membres de son entourage. Entendus un par un, ils ont tous reconnus avoir comploté pour filmer l’ancien Premier adjoint Gilles Artigues – un catholique qui s’était opposé au mariage homosexuel – avec un prostitué, afin de le “tenir” politiquement. Surtout, ils ont assuré que le maire avaient joué un rôle dans ce “kompromat”.”C’est totalement faux, ça s’est fait sans moi”, s’est étranglé Gaël Perdriau, interrogé mardi soir. “Chacun d’eux avait des raisons personnelles d’organiser cette vidéo”, ambition, appât du gain ou rancunes, soutient-il.Depuis que Médiapart a révélé le scandale en août 2022, “j’ai eu l’impression que l’on ne m’écoutait pas”, “dès le premier instant, il fallait que je sois coupable”, regrette-t-il encore en se présentant comme victime d’une instruction à charge, de fuites “partielles” dans les médias et d’accusations mensongères.- “Je m’en occupe” -Juste avant lui, Pierre Gauttieri qui fut pendant dix ans son plus proche et son plus fidèle collaborateur, a pourtant porté un coup dur à sa défense.Dès son élection au printemps 2014, “Monsieur le maire m’a demandé une solution pour tenir en respect Gilles Artigues, parce que nous avions (…) un doute sur sa capacité à ne pas comploter”, assure l’ancien directeur de cabinet. Et quand l’idée d’une sextape a émergé lors d’échanges avec l’adjoint à l’Education Samy Kéfi-Jérôme et son compagnon Gilles Rossary-Lenglet, “Monsieur le maire a pris la décision d’y aller”, poursuit Pierre Gauttieri.Sur le volet financier, qui impliquait de trouver 40.000 euros pour rémunérer Gilles Rossary-Lenglet, Gaël Perdriau “m’a dit: je m’en occupe”, assène-t-il encore.Des “mensonges”, balaie le maire quand son tour à la barre arrive.”Je pense que Pierre Gauttieri avait des ressentiments très forts contre Gilles Artigues”, qu’il accuse d’avoir fait circuler des rumeurs à son sujet, avance Gaël Perdriau en l’accusant d’avoir agi dans son dos.- Blagues -De même, Gaël Perdriau a réponse à tout, quand la présidente du tribunal Brigitte Vernay soulève les points troublants du dossier:- “Je ne sais pas si c’est un gang bang ou une partouze”, avait-il lâché devant la presse juste après la publication de l’enquête de Médiapart. Pourquoi un tel vocabulaire, s’il ne savait rien du complot?, lui demande la magistrate.- “Je suis assailli, je n’ai pas la bonne réaction, parce que je ne sais pas si Gilles Artigues subit ou est à l’origine de l’article.”- En 2017, il menace son Premier adjoint dans un échange enregistré par ce dernier de diffuser la vidéo “en petit cercle”, rappelle-t-elle.- C’était juste un coup de “colère” à cause d’un désaccord politique, par une menace, rétorque-t-il.- Et les SMS blagueurs qui évoquent Théo, l’escort-boy, échangés en 2018 avec Samy Kéfi-Jérôme ? Comment peut-il avoir compris la référence ?- Parce que le nom lui a été donné la seule fois, fin 2015 ou début 2016, où on lui a dit qu’une vidéo de Gilles Artigues avec un homme existait, assure-t-il. Il avait alors pensé que le film avait été réalisé avec le consentement de son Premier adjoint et n’en avait pas fait plus de cas, poursuit Gaël Perdriau.Toutes ces réponses “n’empêcheront pas le tribunal de s’interroger”, conclut la juge, avant d’ajourner l’interrogatoire qui reprendra mercredi.

Financement libyen: l’intermédiaire franco-libanais Ziad Takieddine est mort

L’un des grands protagonistes des affaires politico-financières françaises de ces 30 dernières années s’est éteint: l’intermédiaire franco-libanais Ziad Takieddine est mort mardi matin à Beyrouth, à deux jours de la décision du tribunal correctionnel de Paris sur les soupçons de financement libyen de la campagne présidentielle 2007 de Nicolas Sarkozy.L’information du Point a été confirmée à l’AFP par l’avocate française de M. Takieddine, Me Elise Arfi, et par une source au sein de sa famille.D’après cette dernière, l’intermédiaire de 75 ans “était détenu à la prison de Tripoli (nord du Liban) depuis un mois sur la base d’une action en justice intentée par son avocat (libanais) qui affirmait qu’il ne l’avait pas payé”, et est décédé à l’hôpital après une crise cardiaque.Dès mai 2012, Ziad Takieddine assurait à la presse que le financement de la campagne de l’ex-chef de l’Etat français par le défunt dictateur libyen Mouammar Kadhafi et de ses lieutenants, évoqué dès 2011, était “la vérité”.Nicolas Sarkozy avait en retour constamment vilipendé celui qu’il qualifiait de “grand manipulateur”, connu pour ses déclarations fluctuantes.En 2016, dans un retentissant entretien à Mediapart, Takieddine s’auto-incrimine: il affirme avoir convoyé entre novembre 2006 et début 2007 “cinq millions d’euros” dans des valises lors de trois voyages entre Tripoli et Paris, remis en deux fois à Claude Guéant, directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur, mais aussi à l’ancien chef de l’État lui-même. Ces derniers avaient farouchement démenti.Ziad Takieddine avait été mis en examen dans cette enquête sensible.Cet homme volubile, haut en couleurs, et parfois confus dans ses explications, avait connu en parallèle d’autres soucis judiciaires sur des dossiers plus anciens.La cour d’appel de Paris a en effet confirmé début 2025 sa condamnation à cinq ans de prison ferme dans le volet financier de la tentaculaire affaire Karachi, un système de commissions occultes sur des contrats d’armement français avec l’Arabie saoudite et le Pakistan au mitan des années 1990.Ziad Takieddine avait quitté la France pour se réfugier au Liban quelques jours avant sa condamnation dans cette affaire en première instance, mi-2020.En fuite, il était visé par un mandat d’arrêt dans le dossier libyen. En raison du décès de l’intermédiaire, le tribunal de Paris, qui doit rendre jeudi son jugement dans ce dossier, devrait déclarer l’action publique éteinte à son encontre.- Volte-face -Au Liban, Ziad Takieddine avait fait plusieurs séjours en prison, notamment à cause du mandat d’arrêt français.Mais comme le Liban n’extrade pas ses ressortissants et que Ziad Takieddine avait fait appel en France, la justice libanaise l’avait libéré en avril avec une interdiction de quitter le territoire libanais. Le septuagénaire avait déclenché un dernier big bang, fin 2020: il avait rétracté près de dix ans d’accusations de financement de Nicolas Sarkozy par la Libye devant BFMTV et Paris Match, soutenant cette fois que l’ex-président n’avait pas bénéficié de cet argent.Des propos “déformés”, corrigeait deux mois plus tard Ziad Takieddine, une volte-face temporaire analysée depuis par la justice comme une possible subornation de témoin, et qui vaut une mise en examen à plusieurs personnalités, dont Nicolas Sarkozy, son épouse Carla Bruni-Sarkozy ou la figure de la presse people, Mimi Marchand. Les trois sont présumés innocents dans ce dossier pas encore jugé.Ziad Takieddine est mort au Liban où il était né, le 14 juin 1950, dans une grande famille druze implantée dans les hautes sphères du pays.L’intermédiaire y a d’abord été publicitaire, avant de quitter son pays, déchiré par la guerre civile, pour Londres.Dans les années 1980, il est placé à la tête de la station de montagne Isola 2000 (Alpes-Maritimes) et noue progressivement des liens avec de hauts responsables de droite.Grâce à ces connaissances et son entregent, il s’immisce dans la négociation de contrats de défense au cœur de l’affaire Karachi. Il mène alors grand train et couvre de cadeaux ses relations politiques.Mais son influence va ensuite décliner, entre un divorce difficile avec son épouse, la concurrence de son ennemi juré, l’homme d’affaires Alexandre Djouhri, venu des réseaux liés à Jacques Chirac, et le début de ses ennuis judiciaires.

Trump says Kyiv can win back ‘all of Ukraine’ in major shift

US President Donald Trump said Tuesday that Ukraine could win back all of its territory from Russia — and even go further — in a major pivot after meeting President Volodymyr Zelensky.The astonishing turnaround came shortly after Trump also called for NATO countries to shoot down any Russian jets that violate their airspace. “I think Ukraine, with the support of the European Union, is in a position to fight and WIN all of Ukraine back in its original form,” Trump said on his Truth Social network after his talks with Zelensky.Trump also said Russia was “fighting aimlessly” after three years of war, in an apparent change of heart just over a month after he met Russian President Vladimir Putin in Alaska.The US president has previously shown lukewarm support for Zelensky, with whom he had a huge televised Oval Office bust-up in February during which he told the Ukrainian “you don’t have the cards” to win.But in his social media post on Tuesday, Trump dismissed Russia as a “paper tiger,” saying that “Putin and Russia are in BIG Economic trouble, and this is the time for Ukraine to act.””With time, patience, and the financial support of Europe and, in particular, NATO, the original Borders from where this War started, is very much an option. Why not?” Trump wrote.He added that as Russia’s economy gets worse “Ukraine would be able to take back their Country in its original form and, who knows, maybe even go further than that!”- ‘Escalation trap’ -During his meeting at with Zelensky on the margins of the UN General Assembly, Trump said he had “great respect for the fight that Ukraine is putting up. It’s pretty amazing actually.”Zelensky thanked Trump for his “personal efforts to stop this war” and echoed Trump’s call for European countries to stop buying Russian oil.And after a series of recent incursions by Russian fighter jets and drones that have rattled Washington’s NATO allies in Europe, Trump said they would be within their rights to act.”Yes I do,” Trump said when a reporter asked if NATO countries should shoot down Russian aircraft if they enter their airspace.Trump however deflected questions about whether he believed Russian leader Vladimir Putin was still a reliable negotiating partner despite Moscow’s continued attacks on Ukraine.”I’ll let you know in about a month from now, okay?” Trump said when asked if he still trusted Putin.The 79-year-old Republican has previously, and repeatedly, given deadlines of two weeks to make a decision on whether to take steps including fresh sanctions against Russia.Tensions between Russia and Europe over Ukraine have escalated with the recent spate of aerial violations. NATO scrambled jets after three Russian MiG-31 fighters on Friday breached Estonian airspace for some 12 minutes, prompting Estonia to call for a meeting of the UN Security Council and talks with NATO allies.Fellow NATO member Poland said earlier this month that Russian drones had repeatedly violated its airspace during an attack on Ukraine, in what Warsaw called an “act of aggression.”Germany reacted cautiously to Trump’s comments on shooting down Russian planes, highlighting the need to avoid an “escalation trap.””Level-headedness is not cowardice and not fear, but a responsibility towards your own country and towards peace in Europe,” German defence minister Boris Pistorius said Tuesday.EU chief Ursula von der Leyen said Tuesday she discussed Russia’s airspace violations with Trump at the UN, and agreed on the need to cut Moscow’s energy revenues.

A close-up of a stack of newspapers resting on a desk, symbolizing information and media.

Hong Kong ferme les écoles et annule les vols à l’approche du super typhon Ragasa

Hong Kong et plusieurs régions du sud de la Chine se sont figés mardi, déclarant l’alerte maximale, fermant les écoles et annulant les vols à l’approche du super typhon Ragasa, comparable à certaines des tempêtes les plus destructrices de l’histoire récente de la région.Le service météorologique de Hong Kong a émis mercredi matin son alerte maximale : “Le signal d’ouragan n°10 a été émis à 02H40 (18H40 GMT mardi). Cela signifie que des vents d’une vitesse moyenne de 118 kilomètres/heure ou plus sont attendus”, a déclaré l’Observatoire de Hong Kong, ajoutant que le signal “restera en vigueur pendant un certain temps”.Plus tôt, il avait indiqué que Ragasa générait des vents d’une vitesse maximale de 205 km/h en son centre en traversant la mer de Chine méridionale en direction de l’ouest.A Hong Kong, les cours ont été suspendus mardi et mercredi dans les écoles, les commerces ont fermé et les services de transport ont été réduits, voire interrompus. La Bourse de la ville a modifié ses règles cette année afin de maintenir les marchés ouverts pendant les typhons, son opérateur ayant déclaré à Bloomberg News qu’il “surveillait de près” la situation.Selon l’aéroport de Hong Kong, aucun vol n’était prévu au décollage après 12H00 (04H00GMT).- Rayons de supermarchés vides -“Le temps devrait commencer à se détériorer rapidement plus tard dans la journée, avec des vents qui se renforceront vite”, a indiqué l’observatoire, ajoutant que la “poussée de tempête significative” pourrait faire monter le niveau de l’eau jusqu’à quatre mètres mercredi matin.Selon un journaliste de l’AFP, des vagues de près de cinq mètres de hauteur s’abattaient sur la promenade en bord de mer à Hong Kong à la tombée de la nuit. Les habitants – 7,5 millions à Hong Kong – se sont précipités pour faire des provisions avant l’arrivée de Ragasa, vidant les rayons des supermarchés.Terence Choi, un habitant du quartier de Heng Fa Chuen, a raconté avoir stocké deux jours de provisions chez lui, rappelant que son lotissement avait été privé d’eau potable et d’électricité lors d’un précédent super typhon.”Si nous perdons l’approvisionnement en eau et en électricité, il sera difficile de cuisiner, donc je suis assez nerveux à ce sujet”, a déclaré l’ingénieur de 59 ans.Les autorités ont demandé aux habitants des zones basses d’être vigilants face aux inondations, tout en ouvrant 46 refuges temporaires. Des barricades et des passerelles surélevées ont été installées.Yang Lee-o, une septuagénaire qui réside depuis 40 ans à Lei Yue Mun, à l’est de l’île de Hong Kong, a raconté à l’AFP que, lors d’un précédent super typhon, l’eau était montée jusqu’à ses cuisses.- Le sud de la Chine touché -Ragasa a déjà touché le nord des Philippines et Taïwan lundi avec son cortège de fortes pluies et de vents violents, forçant des centaines de familles à évacuer.Ragasa, qui tire son nom du mot philippin signifiant “mouvement rapide”, sera au plus près de Hong Kong et de Macao mercredi matin, selon les services météorologiques chinois. Dans une rue du quartier de la gare de  Zhuhai (côte sud de la Chine), les commerçants protégeaient mardi après-midi les devantures des magasins en prévision de la tempête. “Ce typhon est assez puissant. Nous mettons du scotch sur les vitrines pour éviter qu’elles ne se brisent et que le verre ne se retrouve partout”, a expliqué Hong Wei, 28 ans, à l’AFP. “Nous faisons de notre mieux pour éviter certains problèmes mais je suis inquiet”, a-t-elle ajouté. À proximité, les employés d’une boutique de thé empilaient les meubles de terrasse à l’intérieur, tandis que d’autres commerces avaient fermé tôt en prévision de la tempête. Cependant, de nombreux habitants de cette région sujette aux typhons raconté à l’AFP être “habitué à cela”. Selon les scientifiques, le changement climatique provoque des phénomènes météorologiques extrêmes plus fréquents et plus intenses partout dans le monde.