De 2005 à 2023, des chercheurs s’interrogent sur les ressorts profonds des émeutes

Vingt ans après les émeutes de l’automne 2005 et deux ans après celles de l’été 2023, qui ont suivi la mort de jeunes des quartiers populaires après des faits impliquant la police, des chercheurs interrogent les ressorts profonds des violences urbaines.”Quand les quartiers protestent”: réunis la semaine dernière en colloque à Paris, des sociologues ont échangé sur leurs travaux, issus d’enquêtes de terrain. Fil rouge des débats entre ces chercheurs, jeunes pour la plupart, la “fabrique sociale” des émeutes et la question des logiques, souvent invisibles, qui sous-tendent les mobilisations violentes.Le 27 octobre 2005, après avoir été poursuivis par la police, Bouna Traoré, 15 ans, et Zyed Benna, 17 ans, sont morts électrocutés dans un site EDF où ils avaient trouvé refuge à Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis). Leur décès a provoqué une vague d’émeutes dans tout le pays pendant trois semaines.Plus courtes mais plus intenses, les émeutes de 2023 ont eu lieu durant plusieurs nuits à la suite de la mort le 27 juin de Nahel Merzouk, 17 ans, tué par le tir d’un policier lors d’un contrôle routier à Nanterre (Hauts-de-Seine).Des chercheurs, qui se sont également penchés sur les violences quasi insurrectionnelles du printemps 2024 en Nouvelle-Calédonie, mettent en lumière une pluralité de motivations.”Il y a eu un questionnement sur l’emploi du terme d’+émeutes+, associé à une explosion de violence gratuite, ou de +révoltes+, qui suggère une dimension plus politique et rationnelle”, explique à l’AFP Marion Carrel, professeure de sociologie à l’Université de Lille.”On a montré qu’il y avait à la fois des émeutes et des révoltes, que ce soit à l’échelle d’une même émeute ou d’un même individu”, indique le sociologue Renaud Epstein.Plusieurs chercheurs mettent en avant la politisation diffuse des jeunes des quartiers populaires, notamment une “politisation des discriminations policières” comme à Vaulx-en-Velin, en banlieue lyonnaise, où avaient éclaté de violentes émeutes en 1990 après la mort d’un jeune motard dans un accident controversé avec la police.”La sociologue Anaïk Purenne évoque des +petites émeutes+ du 14-Juillet à Vaulx-en-Velin qui sont aussi une réaction à des micro-agressions du quotidien, des micro-insultes de la police qui ne sont pas forcément racistes, mais davantage des formes d’intimidation à répétition qui font qu’il y a un rendez-vous annuel qui est pris pour en découdre”, rapporte Marion Carrel.- Continuité mémorielle -Élément nouveau, ces recherches intègrent le rôle des familles, des associations et des collectifs d’habitants. Elles mettent par ailleurs en évidence une “continuité mémorielle” entre les émeutes de 2005 et celles de 2023.Selon la sociolinguiste Magda Orabi, chercheuse à l’Université de Lorraine, les émeutes s’inscrivent ainsi dans une “mémoire collective des injustices” et une “transmission symbolique de la colère” d’une génération à l’autre.”On retrouve des événements déclencheurs similaires, la mort de jeunes issus de quartiers populaires à la suite d’une interaction policière. Les jeunes disent +On revit la même chose+”, explique-t-elle. “Beaucoup de jeunes ont le sentiment d’être des citoyens de seconde zone, 90% disent avoir déjà été contrôlés par la police et les mots qui reviennent sont l’humiliation, la peur et la lassitude. La révolte devient alors un moyen, certes brutal, d’affirmer qu’on est là et qu’on veut être entendus”, poursuit-elle.Marco Oberti, professeur de sociologie à Sciences Po, met toutefois en garde contre une vision “trop homogénéisante” et insiste sur la “multiplicité des rationalités, selon le genre, l’origine immigrée ou non, et le rapport à l’école” des jeunes.Les débats portent également sur les “cibles” choisies par les émeutiers. Selon Gaspard Leveugle, chercheur à l’Université de Lille, ces choix peuvent obéir à des logiques locales et à une action collective structurée.”Plusieurs enquêtes ont évoqué l’influence de +grands+ du quartier ayant interdit l’attaque d’une pharmacie, d’une école et d’un centre social”, explique-t-il. Un autre centre social, où il n’y avait pas de service jeunesse, a lui été incendié.Roman Vareilles, de l’Université de Montpellier, a enquêté sur le quartier de la Mosson, épargné en 2005 mais pas en 2023. Il explique ce basculement par une dégradation du tissu associatif et une perte de relais locaux capables de canaliser les tensions.

Syria opens probe into robbery at national museum

Syrian authorities have temporarily closed the national museum in Damascus and launched an investigation after thieves made off with several pieces, an official told AFP on Wednesday.The robbery took place overnight Sunday to Monday in the so-called classical wing of the facility, which was spared during Syria’s civil war between 2011 and late last year and which houses priceless artefacts dating back to antiquity.”Official investigations have begun and the museum will remain closed temporarily until the collection of evidence has finished,” the official said, requesting anonymity.”An inventory of all the archaeological items is currently underway to ensure no other pieces are missing,” they added.An official from the department overseeing museums, also requesting anonymity, told AFP that “six small Roman-era statues of the goddess Venus” were taken.An official had previously told AFP that gold ingots were stolen.Syria’s antiquities and museums department said in a statement Tuesday that an official investigation had been opened in coordination with security authorities, without specifying which items were stolen.It said it had taken “immediate measures to ensure the safety of the collections and support the protection and monitoring system inside the museum”.The classical wing is one of the museum’s most important sections, home to artefacts from the Hellenistic, Roman and Byzantine eras.The museum was closed on Wednesday and a security guard told AFP that “there are no tourist visits until next week”.The national museum had shut its doors due to fears of looting shortly before longtime ruler Bashar al-Assad was deposed last December by an Islamist coalition. It reopened in January.The collections include tens of thousands of items from Syria’s long history, ranging from prehistoric tools to Greco-Roman sculptures to pieces of Islamic art.During the civil war, many pieces stored elsewhere in the country were brought to the facility for safekeeping.The war saw archaeological sites bombed, museums looted and many artefacts stolen, generating millions of dollars for traffickers.

Déraillement d’un TGV en Alsace: 10 ans après, les leçons d’une catastrophe

Le 14 novembre 2015, une rame d’essai du TGV Est déraillait près de Strasbourg, faisant 11 morts et 42 blessés. Dix ans après, la SNCF affirme avoir tiré les leçons de cette tragédie pour renforcer la sécurité, ce qui n’atténue qu’à la marge la douleur des proches de victimes.Au lendemain des attentats de Paris, la catastrophe était passée au second plan de l’actualité, mais comme chaque année, des survivants et des proches des disparus ont prévu de se réunir vendredi sur les lieux de l’accident, à Eckwersheim, à 20 kilomètres au nord de la capitale alsacienne. Des représentants de la SNCF ont également annoncé leur présence dans ce “jardin du souvenir” aménagé à l’endroit où le TGV, qui roulait trop vite dans une courbe, avait déraillé, percuté un pont et basculé dans le canal en contrebas.Au moment de l’accident, le train circulait en survitesse pour tester l’infrastructure de la voie en vue de son raccordement prochain au réseau ferré.Dix ans après, “nous avons pris toutes les mesures nécessaires pour qu’un tel événement ne puisse jamais se reproduire”, affirme à l’AFP Jacques Damas, directeur des risques et de la sécurité pour le groupe SNCF.Après l’accident, l’entreprise s’est dotée d’un “comité d’experts internationaux” qui continue à la conseiller pour améliorer la prévention et la sûreté.Concrètement, il n’est plus possible d’inviter dans une rame d’essai des personnes dont la présence n’y est pas nécessaire, comme cela avait été le cas en 2015.Par ailleurs, les procédures de sécurité ont été revues, détaille M. Damas: désormais pourvues d’un système de freinage automatique en cas de vitesse excessive, les rames sont testées au maximum à la vitesse nécessaire pour être homologuées – et pas au-delà.Enfin, avant de démarrer un essai, les équipes impliquées prennent part à un “briefing” mieux formalisé, basé sur les conclusions d’une analyse des risques réalisée en amont.- “Culture de prévention” -Toutes ces mesures, “ça ne fera pas revenir mon père”, commente Nicolas Heury, le fils d’un cheminot décédé dans l’accident. Cependant, concède-t-il, “je suis très content que d’autres personnes n’auront pas à vivre” une telle catastrophe, du fait des nouvelles normes de sécurité. Celles-ci étaient d’autant plus nécessaires que la SNCF a fait preuve d’un “amateurisme frappant”, estime M. Heury.Sur le plan pénal, l’entreprise a été condamnée dans cette affaire, l’an dernier à Paris, à une amende de 400.000 euros pour “homicides et blessures involontaires par maladresse, imprudence, négligence ou manquement à une obligation de sécurité”. La société d’ingénierie Systra, chargée des essais, SNCF Réseau (chargée de la gestion de voies), ainsi que le conducteur du train accidenté et un de ses collègues, ont également été condamnés.Durant les neuf semaines de procès, les mis en cause n’avaient cessé de se renvoyer la faute – un déni systématique qui avait exaspéré les endeuillés et rescapés. Le parquet, de son côté, avait dénoncé un “aveuglement collectif” et “une série de décisions absurdes”.”Malgré un profond désaccord avec les motivations du tribunal”, la SNCF a finalement renoncé à faire appel, “par respect pour les victimes”.Pour Sophie Sarre, qui défendait la famille d’une jeune femme décédée dans l’accident, ce dossier a montré que “la gestion du risque était largement imparfaite” à la SNCF. Les victimes, “bien sûr, ont une forme de satisfaction à l’idée que les processus aient été réévalués, mais c’est une piètre consolation”, commente-t-elle. Pour l’avocate, “cette catastrophe n’aurait jamais dû se produire”, et le fait que la SNCF ait amélioré ses procédures de sécurité démontre, a posteriori, qu’elles étaient insuffisantes. Dans ce genre de dossier, “il est courant que les entreprises n’assument pas leurs fautes”, observe Marie-Claude Desjeux, vice-présidente de la Fédération nationale des victimes d’attentats et d’accidents collectifs (Fenvac). Si des procédures plus strictes sont évidemment les bienvenues, estime cette responsable, l’association oeuvre à renforcer la culture de la prévention, car “on ne doit pas attendre qu’il y ait des morts pour que les entreprises prennent conscience des failles de sécurité”.

Papillomavirus et méningocoques: campagne de vaccination dans les collèges de janvier à juin 2026

La campagne de vaccination gratuite au collège contre le papillomavirus, désormais combinée avec celle contre certaines infections invasives à méningocoques, se déroulera de janvier à juin 2026, selon les régions, ont annoncé mercredi les ministères de la Santé et de l’Education.L’objectif est de “poursuivre l’augmentation de la couverture vaccinale déjà engagée contre les HPV et de renforcer la protection contre les infections invasives à méningocoque (méningites) ACWY, qui augmentent significativement depuis plusieurs années”, expose un communiqué commun des ministères et de l’Institut national du cancer (Inca).”Sûres et efficaces, ces vaccinations sont fortement recommandées” et possibles dans une même séance, soulignent-ils, ajoutant que, “comme pour tous les vaccins”, des effets “secondaires bénins” peuvent survenir dans “la très grande majorité des cas”. L’accord écrit des deux parents est obligatoire, comme la présentation du carnet de santé le jour de la vaccination.Cette année, les élèves de 5e et de 4e peuvent ainsi bénéficier en même temps de la vaccination contre les papillomavirus humains (ou HPV), avec le Gardasil 9 et de celle contre les infections invasives à méningocoques A, C, W, Y. Ces dernières peuvent laisser de lourdes séquelles (surdité, retard mental, amputation d’un membre…), voire être mortelles, et bondissent ces dernières années chez les adolescents.Cette première campagne combinée, dont le financement figure au budget 2025 de la Sécurité sociale, est proposée dans tous les collèges publics et les collèges privés sous contrat volontaires, ainsi que dans les établissements médico-sociaux accueillant des 11-14 ans en situation de handicap. La volonté du gouvernement est de “réduire les inégalités d’accès à la prévention et de protéger durablement la santé des jeunes”, déclare Stéphanie Rist, ministre de la Santé, des Familles et des Personnes handicapées, citée dans le communiqué.Depuis l’année scolaire 2023-2024, les élèves de 5e peuvent être vaccinés contre le papillomavirus, sous réserve d’autorisation parentale, dans les collèges publics et certains établissements privés.Si la vaccination anti-HPV (également possible chez des soignants en ville mais moins bien remboursée dans ce cas par l’Assurance maladie) a globalement progressé ces dernières années, la France reste loin de ses objectifs.Des disparités territoriales demeurent, qui peuvent être “liées aux inégalités socioéconomiques”, a pointé Santé publique France en février, évoquant aussi “des freins culturels, notamment autour de la sexualité”.Ainsi, en Provence-Alpes-Côte d’Azur, “sur l’année scolaire 2024/2025, seuls 9,8% des élèves ont été vaccinés contre le HPV, contre 10,6% à l’échelle nationale”, a noté récemment l’Agence régionale de santé.

Emmanuel Macron vient à Toulouse “sonner le tocsin” sur les réseaux sociaux

Au milieu d’un cercle de quelque 300 personnes, le président Emmanuel Macron est venu mercredi à Toulouse “sonner le tocsin” sur le risque que font peser les réseaux sociaux sur la démocratie française.”L’objectif, c’est d’aller vers des décisions concrètes au début de l’année 2026″, a-t-il déclaré au début d’un débat au siège de la Dépêche du Midi, le premier d’un cycle de discussions avec les lecteurs de la presse quotidienne régionale. A la manière des débats de l’époque des gilets jaunes, le chef de l’Etat, au centre d’un cercle de six rangées de sièges installés dans l’imprimerie du journal, a souligné que “nos réseaux sociaux, c’est comme une agora où on serait tous avec des cagoules et où celui qui crie le plus fort a plutôt raison”.Le jour où la suspension de sa réforme phare des retraites doit être entérinée à l’Assemblée nationale, le président de la République vient à Toulouse pour échanger sur la “démocratie à l’épreuve des réseaux sociaux” mais aussi, dans l’après-midi, pour présenter la stratégie spatiale nationale.A l’occasion de cette visite, quelque 250 agriculteurs à bord d’une soixantaine de tracteurs se sont rassemblés pour “exiger des engagements clairs et fermes du président de la République en faveur de l’agriculture française”, selon la FNSEA à l’initiative du mouvement. Le syndicat agricole est ulcéré par les propos du chef de l’État, qui s’est dit “plutôt positif” mais “vigilant” sur la possibilité d’accepter l’accord commercial entre l’Union européenne et le Mercosur.Une délégation, comprenant l’ensemble des organisations syndicales agricoles, doit être reçue à 13H30 par le président pour une entrevue, organisée dans les locaux de l’Ecole nationale d’aviation civile (ENAC), non loin du Centre national d’études spatiales (CNES) où M. Macron doit ensuite se rendre.L’Élysée n’a pas confirmé dans l’immédiat, se bornant à dire à l’AFP que des discussions étaient en cours avec les représentants agricoles. Mais la ministre de l’Agriculture Annie Genevard a annulé tous ses rendez-vous du jour pour rejoindre le président Macron à Toulouse, selon le ministère. – Complotisme, infox et éducation -Au siège de La Dépêche du Midi, dans l’ouest de la Ville rose, M. Macron a déclaré que “les réseaux sociaux bousculent notre rapport à la formation de nos opinions publiques, aux élections et donc à notre vie démocratique.””On a vu ces derniers temps, dans les élections qui se sont tenues, comment les réseaux sociaux devenaient des agents soit d’interférence, soit de dégénérescence”, a-t-il dit à propos des élections en Moldavie et en Roumanie.Il a jugé insuffisant ce qui avait déjà été réalisé pour “réguler et changer” les choses. C’est pourquoi il a tenu “à sonner le tocsin”, afin de prendre “les bonnes décisions collectives pour faire face à ces défis, à la fois pour nos jeunes et pour le bon fonctionnement démocratique”. Il a notamment estimé qu’il fallait aller “vers une interdiction des réseaux sociaux jusqu’à un certain âge”.Le président, en retrait sur la scène politique intérieure depuis la dissolution ratée de 2024, entend faire des effets néfastes des écrans et des réseaux sociaux son nouveau cheval de bataille dans la dernière ligne droite du quinquennat avant les municipales de 2026 et la présidentielle de 2027.- L’espace, “endroit de contestation” -Le président de la République doit ensuite inaugurer des bâtiments du Commandement de l’espace (CDE) où il dévoilera la stratégie nationale spatiale française à l’horizon 2040 pour faire face à la compétition mondiale, tant civile que militaire.”L’espace n’est plus un endroit paisible, c’est un endroit de contestation”, dont certaines “extrêmement agressives de la part de nos compétiteurs, parmi lesquels la Russie”, fait valoir l’Elysée.”Dans l’espace, le mot d’ordre est d’accélérer immédiatement. (…) Face à la militarisation de l’espace, le temps n’est plus celui des politesses de la défense active mais bien des actions offensives”, jugeait jeudi le chef d’état-major de l’armée de l’Air et de l’Espace, le général Jérôme Bellanger.Emmanuel Macron doit donc, selon l’Elysée, donner mercredi après-midi “une vision”, “un calendrier” et “fixer un objectif” pour cette stratégie, qu’il devrait décliner selon cinq piliers: la “souveraineté en matière d’accès à l’espace”, les compétences industrielles, la défense, “la science et l’exploration”, ainsi que la coopération, tant intra-européenne qu’avec les alliés non-européens.

Emmanuel Macron vient à Toulouse “sonner le tocsin” sur les réseaux sociaux

Au milieu d’un cercle de quelque 300 personnes, le président Emmanuel Macron est venu mercredi à Toulouse “sonner le tocsin” sur le risque que font peser les réseaux sociaux sur la démocratie française.”L’objectif, c’est d’aller vers des décisions concrètes au début de l’année 2026″, a-t-il déclaré au début d’un débat au siège de la Dépêche du Midi, le premier d’un cycle de discussions avec les lecteurs de la presse quotidienne régionale. A la manière des débats de l’époque des gilets jaunes, le chef de l’Etat, au centre d’un cercle de six rangées de sièges installés dans l’imprimerie du journal, a souligné que “nos réseaux sociaux, c’est comme une agora où on serait tous avec des cagoules et où celui qui crie le plus fort a plutôt raison”.Le jour où la suspension de sa réforme phare des retraites doit être entérinée à l’Assemblée nationale, le président de la République vient à Toulouse pour échanger sur la “démocratie à l’épreuve des réseaux sociaux” mais aussi, dans l’après-midi, pour présenter la stratégie spatiale nationale.A l’occasion de cette visite, quelque 250 agriculteurs à bord d’une soixantaine de tracteurs se sont rassemblés pour “exiger des engagements clairs et fermes du président de la République en faveur de l’agriculture française”, selon la FNSEA à l’initiative du mouvement. Le syndicat agricole est ulcéré par les propos du chef de l’État, qui s’est dit “plutôt positif” mais “vigilant” sur la possibilité d’accepter l’accord commercial entre l’Union européenne et le Mercosur.Une délégation, comprenant l’ensemble des organisations syndicales agricoles, doit être reçue à 13H30 par le président pour une entrevue, organisée dans les locaux de l’Ecole nationale d’aviation civile (ENAC), non loin du Centre national d’études spatiales (CNES) où M. Macron doit ensuite se rendre.L’Élysée n’a pas confirmé dans l’immédiat, se bornant à dire à l’AFP que des discussions étaient en cours avec les représentants agricoles. Mais la ministre de l’Agriculture Annie Genevard a annulé tous ses rendez-vous du jour pour rejoindre le président Macron à Toulouse, selon le ministère. – Complotisme, infox et éducation -Au siège de La Dépêche du Midi, dans l’ouest de la Ville rose, M. Macron a déclaré que “les réseaux sociaux bousculent notre rapport à la formation de nos opinions publiques, aux élections et donc à notre vie démocratique.””On a vu ces derniers temps, dans les élections qui se sont tenues, comment les réseaux sociaux devenaient des agents soit d’interférence, soit de dégénérescence”, a-t-il dit à propos des élections en Moldavie et en Roumanie.Il a jugé insuffisant ce qui avait déjà été réalisé pour “réguler et changer” les choses. C’est pourquoi il a tenu “à sonner le tocsin”, afin de prendre “les bonnes décisions collectives pour faire face à ces défis, à la fois pour nos jeunes et pour le bon fonctionnement démocratique”. Il a notamment estimé qu’il fallait aller “vers une interdiction des réseaux sociaux jusqu’à un certain âge”.Le président, en retrait sur la scène politique intérieure depuis la dissolution ratée de 2024, entend faire des effets néfastes des écrans et des réseaux sociaux son nouveau cheval de bataille dans la dernière ligne droite du quinquennat avant les municipales de 2026 et la présidentielle de 2027.- L’espace, “endroit de contestation” -Le président de la République doit ensuite inaugurer des bâtiments du Commandement de l’espace (CDE) où il dévoilera la stratégie nationale spatiale française à l’horizon 2040 pour faire face à la compétition mondiale, tant civile que militaire.”L’espace n’est plus un endroit paisible, c’est un endroit de contestation”, dont certaines “extrêmement agressives de la part de nos compétiteurs, parmi lesquels la Russie”, fait valoir l’Elysée.”Dans l’espace, le mot d’ordre est d’accélérer immédiatement. (…) Face à la militarisation de l’espace, le temps n’est plus celui des politesses de la défense active mais bien des actions offensives”, jugeait jeudi le chef d’état-major de l’armée de l’Air et de l’Espace, le général Jérôme Bellanger.Emmanuel Macron doit donc, selon l’Elysée, donner mercredi après-midi “une vision”, “un calendrier” et “fixer un objectif” pour cette stratégie, qu’il devrait décliner selon cinq piliers: la “souveraineté en matière d’accès à l’espace”, les compétences industrielles, la défense, “la science et l’exploration”, ainsi que la coopération, tant intra-européenne qu’avec les alliés non-européens.

Législatives en Irak: la liste du Premier ministre remporte une large victoire, selon son entourage

La liste du Premier ministre irakien, Mohamed Chia al-Soudani, qui brigue un second mandat, a remporté une large victoire, selon des sources proches de sa formation politique, aux élections législatives tenues mardi avec une participation inattendue.Le prochain gouvernement irakien, dont la formation doit donner lieu à d’intenses tractations, devra répondre aux demandes de la société pour des emplois, ainsi que de meilleurs infrastructures, services éducatifs et de santé, dans un pays miné par la corruption et la mauvaise gestion.Il devra aussi préserver le fragile équilibre entre les deux principaux alliés de l’Irak, l’Iran et les États-Unis, alors que le Moyen-Orient traverse une période de profonds bouleversements. La liste chiite Coalition pour la reconstruction et le développement de M. Soudani a remporté “une victoire majeure”, a affirmé mercredi auprès de l’AFP un responsable proche du Premier ministre. Deux autres sources proches ont indiqué qu’elle s’était assurée environ 50 sièges au Parlement, y devenant ainsi le principal bloc. La commission électorale irakienne devrait annoncer les premiers résultats officiels de ce sixième scrutin depuis la chute de Saddam Hussein dans le courant de la soirée.- Alliance nécessaire -M. Soudani s’est imposé sur la scène politique irakienne après avoir été porté au pouvoir en 2022 grâce au soutien d’une alliance regroupant des partis et factions chiites tous liés à l’Iran, le Cadre de coordination,Les élections ouvrent la voie à la désignation d’un nouveau président, poste largement honorifique réservé à un Kurde, et d’un Premier ministre traditionnellement chiite. Un sunnite occupera le poste de président du Parlement.Une majorité absolue étant de fait impossible à obtenir pour une seule liste, M. Soudani, si sa victoire est confirmée, devra à nouveau fédérer les factions chiites pour assurer sa reconduction.Les partis sunnites se sont présentés séparément au scrutin, marqué par une participation de plus de 55% selon la commission électorale, l’ancien président du Parlement Mohamed al-Halboussi étant donné favori.Dans la région autonome du Kurdistan, la rivalité entre le Parti démocratique du Kurdistan (PDK) et l’Union patriotique du Kurdistan (UPK) reste vive. L’Irak a connu une stabilité inhabituelle ces dernières années, après plusieurs décennies de guerre et de répression sous Saddam Hussein et depuis l’invasion menée par les Etats-Unis en 2003 qui l’a renversé.Les électeurs étaient appelés à départager plus de 7.700 candidats, dont près d’un tiers de femmes, pour occuper 329 sièges de députés aux mandats de quatre ans.Le taux de participation marque une forte hausse par rapport au record historiquement bas de 41% en 2021, malgré un sentiment général d’apathie et de scepticisme, ainsi que le boycott du scrutin par l’influent leader chiite Moqtada Sadr, qui a dénoncé une “élection bancale, dominée par les intérêts sectaires, ethniques et partisans”.- Développement et équilibrisme -M. Soudani s’est pendant la campagne engagé à poursuivre sa politique de reconstruction et de développement.Durant ses trois années de mandat, Bagdad s’est métamorphosée en un vaste chantier, avec la construction de nouveaux tunnels et ponts à travers la capitale.Il affirme par ailleurs que son gouvernement a préservé l’Irak des turbulences régionales au cours des deux dernières années.L’issue de cette échéance électorale est suivie de près par l’Iran et les Etats-Unis. L’Iran espère préserver son influence chez son voisin après avoir vu ses autres alliés régionaux (Hezbollah libanais, Hamas palestinien, Houthis yéménites) affaiblis depuis deux ans par leurs conflits avec Israël. Téhéran a en outre perdu un allié majeur avec la chute de Bachar al-Assad en Syrie fin 2024.Et l’Irak est sous pression des Etats-Unis (qui maintiennent quelque 2.500 soldats dans le pays) pour désarmer les groupes pro-iraniens.L’administration du président Donald Trump a nommé un envoyé spécial pour le pays, Mark Savaya, d’origine irakienne, qui a insisté sur la nécessité de voir l’Irak “libéré des ingérences étrangères malveillantes, notamment celles de l’Iran et de ses supplétifs”.