Fonctionnaires non payés si la France n’a pas de budget: Marine Le Pen accuse l’exécutif de “fausses informations”
La présidente du groupe Rassemblement national à l’Assemblée, Marine Le Pen, accuse dans une tribune mardi le gouvernement de diffuser de “fausses informations” quant au risque que les fonctionnaires ne soient pas payés et les services publics bloqués si la France ne parvenait pas à se doter d’un budget à temps pour 2025. “Il n’existe dans nos institutions aucun risque de +shutdown+ (…) contrairement à ce qu’affirment à l’unisson certains membres du gouvernement”, assure la représentante d’extrême droite dans Le Figaro, en référence à la situation américaine où les fonctionnaires fédéraux ne sont pas payés jusqu’à adoption d’un budget.”Même en cas de censure, l’impôt serait levé, les fonctionnaires payés, les pensions versées, et les soins médicaux remboursés”, ajoute-t-elle, alors que son parti menace de voter la motion de censure que présentera la gauche si le gouvernement utilise le 49.3 pour faire adopter ses projets de budgets de l’Etat et de la Sécurité sociale sans vote.”Il suffirait pour cela au gouvernement censuré de voter, au titre des affaires courantes, une loi spéciale permettant a minima la reconduction du budget 2024, dans l’attente d’un nouveau gouvernement et d’une loi de finances formelle”, précise Marine Le Pen, reconnaissant néanmoins “un pis-aller”.”Le vrai risque pour la démocratie, ce n’est pas le +shutdown+: ce sont les fake news (fausses informations)!”, ajoute-t-elle.Plusieurs personnalités appartenant à la coalition de Michel Barnier ont ces derniers jours alerté contre le risque de crise financière que provoquerait une chute du gouvernement sans adoption préalable d’un budget. La porte-parole du gouvernement Maud Bregeon a notamment dit dimanche craindre “un scénario à la grecque”.”Si demain une motion de censure était votée, ce serait une crise de régime, une crise financière qui précipiterait la France dans le gouffre et notamment les plus faibles”, a aussi estimé le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau.Au lendemain de sa première rencontre formelle avec Michel Barnier à Matignon, dont elle est sortie bredouille, Marine Le Pen rappelle par ailleurs que “l’objet même du vote d’un budget est l’expression démocratique d’un projet politique”. Or, le projet de budget du gouvernement ne correspond pas selon elle au “choix clair en matière fiscale, sécuritaire et migratoire” des “onze millions d’électeurs RN”.Elle critique “les mensonges” des précédents gouvernements sur la situation des finances publiques, “quitte pour cela à désinformer en agitant des risques politiques inexistants”, pendant les campagnes des élections européennes et législatives, et refuse que son parti devienne un “bouc émissaire” s’il vote la censure.
Budget de la Sécu: vote sans suspense au Sénat sur fond de négociations dans le camp Barnier
Le budget de la Sécurité sociale pour 2025 entre dans sa dernière ligne droite mardi avec un vote sans suspense du Sénat et des négociations très incertaines entre gouvernement et macronie sur les efforts demandés aux entreprises, dont Gabriel Attal ne veut pas.Dîner de travail à Matignon lundi soir, petit-déjeuner des cadres de la majorité autour de Michel Barnier mardi matin, réunion des députés Renaissance dans la foulée… Le sort du premier texte budgétaire de l’automne est au coeur de discussions cruciales au sein du “socle commun”.Car si le Sénat devrait confortablement valider ce projet de financement de la Sécurité sociale pour 2025 dans l’après-midi, un irritant majeur persiste sur une mesure phare, la réduction des allègements de cotisations patronales.Le gouvernement proposait un effort de quatre milliards d’euros sur les entreprises, le Sénat l’a réduit à trois milliards… Mais le camp macroniste demande la suppression de la mesure.Celle-ci sera au cÅ“ur des débats d’une commission mixte paritaire (CMP), un conciliabule qui réunira mercredi (14h00) sept députés et sept sénateurs, chargés d’aboutir à un texte de compromis. Les troupes de la coalition y seront majoritaires, mais les députés Ensemble pour la République (EPR) menacent de bloquer tout accord s’ils n’ont pas gain de cause sur cette mesure en forme de ligne rouge.- Compromis ? -La position du groupe doit être affinée lors d’une réunion à l’Assemblée mardi matin, en présence de plusieurs ministres issus des rangs macronistes.Michel Barnier “n’est pas loin d’une décision” sur le sujet, a assuré le chef des députés Horizons, Laurent Marcangeli, en sortant de Matignon mardi matin. Ce dernier plaide pour “qu’un compromis soit trouvé”.Le Premier ministre “a dit qu’il était prêt à faire un effort supplémentaire, mais il ne l’a pas quantifié”, a pour sa part indiqué un autre cadre du camp gouvernemental, appelant lui aussi à “trouver un point d’équilibre”.Pour le ministre des Comptes publics Laurent Saint-Martin, un “bon consensus” pourrait se dégager en CMP en réduisant l’effort “d’un peu plus de la moitié”, soit 1,5 milliard contre quatre initialement demandés aux entreprises.Dans les rangs de la coalition, beaucoup ont alerté ces derniers jours sur l’importance d’obtenir un accord en CMP, une manière d’offrir aux textes budgétaires une certaine légitimité parlementaire, alors que la menace de censure se fait toujours plus pressante sur Michel Barnier, le Rassemblement national étant prêt à la voter s’il n’est pas entendu.Si l’utilisation du 49.3 est inévitable, l’activer sur un texte de consensus peut ainsi paraître moins cavalier qu’un passage en force sans accord préalable entre les deux chambres du Parlement.En tout cas, ce n’est pas le Sénat qui va faire barrage aux projets du gouvernement: dominée par la droite et le centre, la chambre haute est restée fidèle à la copie initiale, assumant des milliards d’économies alors que les finances sociales sont en berne. Et le vote de mardi après-midi s’annonce largement favorable.- Efforts “répartis” -Selon les calculs du gouvernement, l’examen du texte au Sénat, la semaine passée, a même permis de réduire d’un milliard supplémentaire le déficit prévisionnel de la Sécurité sociale pour 2025, estimé à 15 milliards d’euros, contre 16 milliards selon l’objectif initial et 18,5 milliards en 2024.”Nous avions un objectif: maintenir l’effort financier et le répartir pour qu’il soit collectif. Je crois que nous l’avons tenu”, se satisfait le président Les Républicains de la commission des Affaires sociales du Sénat, Philippe Mouiller, auprès de l’AFP.Retraités, assurés, entreprises, patients, professionnels de santé… Tout le monde est mis à contribution dans le projet gouvernemental, truffé de mesures jugées sensibles jusqu’au sein de la nouvelle coalition.Il prévoit ainsi une augmentation des retraites de la moitié de l’inflation au 1er janvier, puis d’une deuxième moitié au 1er juillet pour les seules pensions sous le Smic, fruit d’un accord entre la droite et le gouvernement.Diverses taxes sur les sodas, le tabac et les jeux d’argent ont également été votées par le Sénat, ainsi qu’une contribution de sept heures de “solidarité” par an travaillées sans rémunération par tous les salariés pour financer la dépendance, une mesure très critiquée à gauche, mais qui pourrait bien disparaître de la copie finale.
Budget: “pas de catastrophe annoncée” tempère Braun-Pivet face aux menaces de crise financière
La présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, a réfuté mardi toute “catastrophe annoncée” si la France ne parvenait pas à se doter d’un budget pour 2025 en raison d’une censure du gouvernement. “J’entends tout et souvent n’importe quoi (…) Nos textes sont bien faits, notre Constitution et nos règles sont là , donc pas de catastrophe annoncée, pas de +shutdown+ à l’américaine (…) Il n’y a pas de scénario catastrophe”, a déclaré Mme Braun-Pivet, invitée sur Sud Radio.”Le gouvernement peut présenter au Parlement ce qu’on appelle une loi spéciale pour prélever les impôts à partir du 1er janvier, il peut y avoir reconduction des dépenses par décret pour pouvoir payer les fonctionnaires, les retraités, etc”, a-t-elle détaillé. La porte-parole du gouvernement Maud Bregeon avait notamment dit redouter une crise financière et “un scénario à la grecque”, dans lequel les fonctionnaires ne seraient pas payés au mois de janvier. “Ca crée de l’instabilité politique et ça, ça doit inquiéter tout le monde, mais il ne faut pas avoir non plus une vision trop catastrophique”, lui a répondu la présidente de l’Assemblée. “Je ne veux pas inquiéter nos compatriotes. Nous avons de toute façon des solutions, nous sommes en responsabilité”, a-t-elle ajouté.”Cette manière de prendre les Français pour des imbéciles est juste insupportable et inacceptable”, a abondé le coordinateur politique de La France insoumise Manuel Bompard sur France Inter. “Il faut arrêter avec ces discours catastrophistes, en France, il n’y a pas de +shutdown+” comme aux États-Unis -où lorsque le budget n’est pas voté, les fonctionnaires ne sont de fait plus payés-, a-t-il ajouté. “Il n’y a aucun risque de conduire à une situation dans laquelle les fonctionnaires ne sont pas payés ou les services publics ne fonctionnent plus (…). C’est un mensonge pur et simple: le calendrier parlementaire permet tout à fait dans ce cas là , de discuter et de mettre en place un autre budget”, a développé le député des Bouche-du-Rhône. Alors que la discussion budgétaire est largement passée au Sénat et que plusieurs commissions mixtes paritaires -sept sénateurs, sept députés- vont tenter de trouver des compromis sur les budgets de la Sécurité sociale, de l’État et sur l’exécution pour 2024, l’étau se resserre sur le gouvernement qui envisage de recourir au 49.3 pour les faire passer et donc de s’exposer à la censure. Le RN ne cache plus son intention de voter une des motions de censure qui seront déposées par la gauche si les trois textes restaient “en l’état” selon Marine Le Pen. Avec les députés du Nouveau Front populaire, la majorité serait atteinte et le gouvernement de Michel Barnier renversé. La motion de censure est “un droit constitutionnel qui appartient aux parlementaires”, a rappelé Yaël Braun-Pivet, soucieuse que “chacun se mette dans une position constructive pour le bien de notre pays”.
Mairie de Paris: Hidalgo ne briguera pas de nouveau mandat en 2026
Fin du suspense à l’Hôtel de ville: Anne Hidalgo ne sera pas candidate en 2026 à un troisième mandat de maire de Paris, préférant adouber le sénateur PS Rémi Féraud pour préparer sa succession.”Je ne me présenterai pas à un troisième mandat. C’est une décision que j’ai prise depuis longtemps”, déclare l’édile socialiste dans un entretien publié mardi par le quotidien Le Monde.”Je me suis toujours inscrite dans l’idée que deux mandats étaient suffisants pour mener à bien de profonds changements”, ajoute la maire sortante, 65 ans, dont le second mandat aura été marqué par le succès populaire des Jeux olympiques et paralympiques en cÅ“ur de ville l’été dernier.A moins d’un an et demi des municipales, Anne Hidalgo assure qu’elle sera “maire jusqu’au dernier jour, avec la même énergie” qu’à son arrivée à l’Hôtel de ville où elle a succédé au socialiste Bertrand Delanoë, en mars 2014, devenant la première femme à diriger Paris.Elle dit avoir voulu annoncer sa décision “suffisamment tôt” par “respect” pour les Parisiens et pour préparer “une transmission sereine” portée par le sénateur socialiste Rémi Féraud, l’un de ses grands fidèles.A 53 ans, l’ancien maire du Xe arrondissement, qui préside le groupe de la majorité municipale au Conseil de Paris, “a la solidité, le sérieux et la capacité de rassemblement nécessaires” pour devenir maire de Paris, selon Anne Hidalgo.- “Je n’impose rien” -L’annonce intervient une semaine après que son ex-premier adjoint Emmanuel Grégoire, avec qui elle est en froid, s’est déclaré candidat pour “apaiser les tensions” et devenir “le maire de la réconciliation des Parisiennes et des Parisiens”.Le député PS de 46 ans, qui a infligé une cinglante défaite à l’ex-ministre Clément Beaune aux législatives, a déjà reçu le soutien de 450 militants de la fédération socialiste parisienne. Il organise ce mardi soir un premier rassemblement autour de sa candidature.”Emmanuel Grégoire a fait le choix de partir à l’Assemblée nationale pour porter le combat contre l’extrême droite: il y aura vraisemblablement une dissolution d’ici la fin 2025. On ne peut pas être candidat à tout”, tacle l’ex-candidate à la présidentielle.”Rémi a vocation à devenir le prochain maire de Paris. Mais ça n’est pas moi qui décide, je n’impose rien, je donne simplement une indication. Ce sera aux militants socialistes parisiens d’en décider”, affirme l’édile.Elle “souhaite” en tout cas que les écologistes et les communistes se rallient à la candidature de son dauphin “dès le premier tour des municipales”, mais écarte toute alliance avec La France insoumise.Rémi Féraud a expliqué la semaine dernière à l’AFP souhaiter “organiser le rassemblement tout de suite, avec les maires d’arrondissements, les élus et les militants”.Le sénateur se situe “dans logique de transmission, pour que l’histoire de la gauche à Paris commencée en 2001 puisse se poursuive”. “Il ne faut pas changer de récit, il faut le prolonger, ouvrir un nouveau chapitre du livre”, estime-t-il.  Interrogée sur ses futurs projets, Anne Hidalgo précise au Monde qu’elle n’est “pas du tout candidate” à la prochaine présidentielle, elle qui avait enregistré un score historiquement bas (1,74%) en 2022.Après 2026, elle souhaite “aider à l’émergence d’une force sociale-démocrate et écologiste” avec le PS, mais aussi avec l’eurodéputé Raphaël Glucksmann, leader de Place publique, qui pourrait à ses yeux “prendre le leadership” de cette force.”En parallèle, je continuerai à m’investir sur les questions de justice climatique, à l’échelle nationale et internationale”, indique Anne Hidalgo qui, selon Le Canard Enchaîné, pourrait prendre la tête de la fondation Bloomberg à Bruxelles.
Vietnam death row tycoon begs court for her life
A Vietnamese property tycoon sentenced to death for multi-billion-dollar fraud begged a court to spare her life Tuesday, saying she was trying to repay the stolen funds.Property developer Truong My Lan, 68, was convicted earlier this year of embezzling money from Saigon Commercial Bank (SCB) — which prosecutors said she controlled — and condemned to die for fraud totalling $27 billion in one of the biggest corruption cases in history. She is appealing against her sentence at a court in Ho Chi Minh City, with the ruling expected in the coming days.In her final remarks before the court, Lan said: “My only thought is on how to repay the debt to the SBV (State Bank of Vietnam) and the people. I don’t think about the damage to myself and my family. “I feel pained due to the waste of national resources,” Lan said, adding she felt “very embarrassed to be charged with this crime”. “Please reconsider and reduce my sentence,” she asked the court.According to Vietnamese law, Lan could escape the death penalty if she proactively returns three-quarters of the embezzled assets and is judged to have co-operated sufficiently with authorities.But prosecutors argued Monday that she had not met the conditions, and emphasised her crime’s consequences were “huge and without precedent”.Among key points being debated in court is an estimate of Lan’s personal wealth.Lan, who founded real estate development group Van Thinh Phat, told the court that “the quickest way” to repay the stolen funds would be “to liquidate SCB, and sell our assets to repay SBV and the people”.Tens of thousands of people who had invested their savings in SCB lost money, shocking the communist nation and prompting rare protests from the victims — who demonstrated again on Tuesday outside the State Bank of Vietnam in Hanoi.  The State Bank said in April that it pumped funds into SCB to stabilise it, without revealing how much.During her first trial in April, Lan was found guilty of embezzling $12.5 billion, but prosecutors said the total damages caused by the scam amounted to $27 billion — equivalent to around six percent of the country’s 2023 GDP.A total of 47 other defendants have requested reduced sentences at the appeal, which began in early November.Last month, Lan was convicted of money laundering and jailed for life in a separate case.Â