Abbas, Aoun back arms under Lebanese state control
Lebanese President Joseph Aoun and Palestinian leader Mahmud Abbas met in Beirut on Wednesday and backed placing all weapons under Lebanese state control, as they discussed efforts to disarm armed groups in Palestinian refugee camps.A joint statement from the Lebanese presidency said the two leaders shared the “belief that the era of weapons outside Lebanese state control has ended” and backed the principle that arms should be held exclusively by the state.Abbas’s three-day trip is his first to Lebanon since 2017.The country hosts about 222,000 Palestinian refugees, according to the United Nations agency UNRWA, many living in overcrowded camps beyond state control.A Lebanese government source said Abbas’s visit aimed to set up a mechanism to remove weapons from the camps. The source requested anonymity as they were not allowed to brief the media.The statement said the two sides agreed “to form a joint Lebanese-Palestinian committee to follow up on the situation of Palestinian camps in Lebanon and work on improving the living conditions of refugees, while respecting Lebanese sovereignty and committing to Lebanese laws”.By longstanding convention, the Lebanese army stays out of the Palestinian camps, where Abbas’s Fatah, its rival Hamas and other armed groups handle security.Hamas claimed attacks on Israel from Lebanon during more than a year of hostilities involving its Lebanese ally Hezbollah. The clashes, sparked by the Gaza war, largely subsided after a truce in November.”The monopoly of weapons should be in the hands of the state,” Aoun said in an interview with Egyptian channel ON TV on Sunday.The army, he added, had dismantled six Palestinian military training camps — three in Bekaa, one south of Beirut and two in the north — and seized weapons.Under the November ceasefire agreement, the army has also been dismantling militant group Hezbollah’s infrastructure in the country’s south.- ‘A new era’ -Ahmad Majdalani, a senior Palestine Liberation Organization official accompanying Abbas, said the visit came as Lebanon entered “a new era” in which it is receiving “Arab and American support”.”What matters to us in this new regional context is that we do not become part of Lebanon’s internal conflicts,” he said, “and that the Palestinian cause is not exploited to serve any party.”Ali Barakeh, a senior Hamas official in Lebanon, said he hoped Abbas’s talks would take a broader approach than just weapons and security.”We affirm our respect for Lebanon’s sovereignty, security and stability, and at the same time we demand the provision of civil and human rights for our Palestinian people in Lebanon,” he said.Palestinian refugees in Lebanon are mostly descendants of those who fled or were expelled from their land during the creation of Israel in 1948.They face a variety of legal restrictions including on employment.
Rapport sur les Frères musulmans: Macron réunit un Conseil de défense
Emmanuel Macron a réuni mercredi un Conseil de défense pour évoquer un rapport consacré aux Frères musulmans, un document qui met en garde contre le développement d’un islamisme “par le bas” et fait l’objet d’une surenchère de réactions politiques.Le président a convoqué autour de lui le chef du gouvernement mais aussi plusieurs de ses ministres en charge des Affaires étrangères, des Finances, ainsi que de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et des Sports, “trois secteurs particulièrement visés par cet entrisme par le bas”, précise-t-on à l’Élysée.A l’issue de ce conseil, des mesures seront prises dont certaines seront communiquées mais d’autres resteront classifiées, ajoute-t-on de même source.Le rapport, dont l’AFP a obtenu copie, fait état d’une “menace pour la cohésion nationale” avec le développement d’un islamisme “par le bas” de la part des Frères musulmans.Il a vocation à “sensibiliser l’État sur cette problématique”, mais aussi “faire connaître au grand public, aux élus locaux, la menace et comment elle procède”, a souligné l’Élysée “car l’entrisme, c’est du temps long, c’est dissimulé, et c’est un discours qui est très policé”.Le conseil s’est aussi penché sur la question des réseaux sociaux, “vecteur pour les islamistes qui surfent sur des éléments d’actualité et remettent en cause ce que la République défend en matière de laïcité, notamment pour essayer de démontrer que l’État est islamophobe”.- “Confusion préjudiciable” -Présentée comme “la branche nationale des Frères musulmans en France”, la Fédération des Musulmans de France a vivement dénoncé dans un communiqué des “accusations infondées” et mis en garde contre des “amalgames dangereux”.”Nous rejetons fermement toute allégation qui tenterait de nous associer à un projet politique étranger, ou à une stratégie d’+entrisme+. Cette lecture idéologique ne reflète ni notre réalité institutionnelle ni notre action de terrain”, a-t-elle assuré.Le Conseil français du culte musulman (CFCM), ex-instance de représentation de l’islam tombée en disgrâce en 2021, a lui aussi exprimé sa “profonde inquiétude face aux possibles dérives et instrumentalisations des données rendues publiques”. Il a notamment critiqué “l’absence de définitions claires des concepts” dans le rapport, qui “entretient une confusion préjudiciable” pour les “citoyens musulmans” qui ont “aujourd’hui le sentiment de ne plus être à l’abri d’une suspicion permanente”.”L’islamophobie franchit un seuil”, a tonné pour sa part sur X Jean-Luc Mélenchon, le leader de La France insoumise, que la droite et le RN accusent de relayer l’argumentaire islamiste. “Un Conseil de défense autour du président accrédite les thèses délirantes de Retailleau et de Le Pen. Ça suffit ! Vous allez détruire notre pays”, a-t-il dénoncé, s’inquiétant d’un “déchaînement d’inquisitions cruelles”. – Proposition choc d’Attal -Avant même sa publication officielle, la classe politique a rivalisé de réactions et de propositions. A droite, Xavier Bertrand (LR) a plaidé pour “une offensive républicaine” car on “doit être intraitable avec les ennemis de la République que sont les islamistes”.Le président du RN Jordan Bardella a demandé que “les Frères musulmans soient interdits” et que “l’ensemble de ses relais soit combattus sur le plan administratif”. “Il faut remettre en cause notre convention fiscale avec le Qatar qui est l’un des premiers fournisseurs financiers des Frères musulmans”, a-t-il ajouté.Mais l’idée qui a fait le plus réagir vient de Renaissance. Son secrétaire général Gabriel Attal, à l’origine de l’interdiction de l’abaya à l’école, a souhaité interdire le voile dans l’espace public pour les mineures de moins de quinze ans, car le rapport décrit le secteur éducatif comme une “priorité de la branche française” des Frères musulmans et s’inquiète d’une “augmentation massive et visible de petites filles portant le voile”.Cette proposition, dont la constitutionnalité et la mise en Å“uvre poseraient débat, ne fait pas l’unanimité au sein du bloc central.”Je ne suis pas sûr qu’on irait jusqu’à interdire le voile dans l’espace public”, a tempéré le maire Horizons de Reims Arnaud Robinet.”L’opportunisme de Gabriel Attal (…) fait le jeu des islamistes”, a critiqué le député François Ruffin. L’ex LFI juge néanmoins que le rapport “contient des choses intéressantes à la fois dans ses points de vigilance et dans ses recommandations” parce qu’il prône “une action de terrain de longue haleine”.Le rapport évoque ainsi la nécessité de “signaux forts et positifs à destination de la communauté musulmane”, dont “la réglementation funéraire” pour faciliter les carrés confessionnels, “l’apprentissage de l’arabe” à l’école et “la position française sur le conflit israélo-palestinien”.
Forte inflation en avril au Royaume-Uni, au-delà des prévisions
Affectés par la hausse des factures des ménages, mais aussi des cotisations patronales, les prix ont fortement fortement augmenté en avril sur un an au Royaume-Uni, l’inflation atteignant 3,5%, au-delà des prévisions.Cette hausse, annoncée mercredi par l’Office national des statistiques (ONS), contraste avec le ralentissement observé en mars, lorsqu’elle était tombée à 2,6%, apportant alors une bouffée d’oxygène au gouvernement travailliste de Keir Starmer.Bien que largement anticipée, la hausse des prix en avril est supérieure aux prévisions des économistes, qui tablaient sur 3,3%.”Les factures de gaz et d’électricité ont augmenté ce mois-ci, alors qu’elles avaient fortement baissé l’année dernière à la même époque”, en raison d’une hausse significative des plafonds des prix de l’énergie par le régulateur britannique du secteur, l’Ofgem, souligne l’économiste en chef de l’ONS Grant Fitzner.”Les factures d’eau et d’assainissement ont également fortement progressé cette année”, tout comme les taxes sur les véhicules, ce qui a poussé l’inflation “à son plus haut niveau depuis le début de l’année dernière”, a-t-il ajouté.Selon Grant Fitzner, cette dynamique a cependant été “partiellement compensée par la baisse des prix des carburants et de l’habillement, due à une forte réduction du coût des vêtements pour enfants et des chaussures pour femmes”.- Aides au chauffage -La ministre britannique des Finances Rachel Reeves, qui s’était félicitée mi-mai d’une croissance de 0,7% du produit intérieur brut (PIB) au premier trimestre, s’est dite “déçue par ces chiffres”. Mais “nous sommes loin de l’inflation à deux chiffres que nous avons connue sous l’administration précédente”, a-t-elle ajouté.Les prix s’étaient envolés lorsque les conservateurs étaient au pouvoir, avec le redémarrage de l’activité économique après l’épidémie du Covid-19 et la crise énergétique engendrée par la guerre en Ukraine, l’inflation grimpant jusqu’à 11% l’an fin 2022 avant de redescendre.Keir Starmer a reconnu mercredi au Parlement que la crise du coût de la vie pesait encore sur les ménages, notamment les retraités, exprimant le souhait que davantage d’entre eux puissent bénéficier de l’aide au chauffage hivernal.Le caractère automatique de cette aide avait été supprimé à l’automne, une mesure très impopulaire, y compris chez les travaillistes.Mais, a-t-il précisé, “nous ne prendrons que les décisions que nous pouvons nous permettre”. Un éventuel changement pourrait intervenir lors de la présentation le 11 juin par la ministre des Finances Rachel Reeves de ses conclusions après un passage en revue des dépenses budgétaires.- “Extrêmement préoccupant” -Surnommé “Awful April” (Terrible avril) par la presse britannique, le mois d’avril a aussi “marqué le début de l’augmentation des cotisations patronales” ainsi que celle du salaire minimum, ce qui a probablement contribué à l’inflation, souligne Lindsay James, analyste chez Quilter.”Même en excluant la hausse attendue des prix de l’énergie, l’inflation sous-jacente a également atteint son plus haut niveau en un an en avril, ce qui n’est pas du tout encourageant”, remarque pour sa part Matthew Ryan, analyste chez Ebury.Il estime que ces données mettront un terme “à la possibilité d’une nouvelle baisse des taux d’intérêt au Royaume-Uni pendant quelques mois”.La Banque d’Angleterre a réduit début mai son principal taux directeur d’un quart de point de pourcentage, à 4,25%, estimant que les droits de douane américains étaient susceptibles faire ralentir l’inflation britannique.Cette décision avait été prise avant l’annonce d’un accord du Royaume-Uni avec les Etats-Unis, qui doit permettre à Londres d’échapper à certaines de ces taxes.Ces droits de douane sont pour l’instant toujours en vigueur: 25% sur l’acier et les automobiles, 10% sur les autres produits -sauf rares exceptions.La banque centrale avait estimé dans son rapport que leur impact sur le Royaume-Uni était “davantage susceptible d’être désinflationniste”.”La question est de savoir si la hausse de l’inflation est un phénomène temporaire ou plus permanent”, s’interroge désormais Susannah Streeter, d’Hargreaves Lansdown.Elle estime que la forte hausse “du prix des services est extrêmement préoccupante, car ils ont tendance à être rigides”.
A69: le rapporteur pour la reprise du chantier d’une autoroute justifiée “par nature”
Le rapporteur public, magistrat dont l’avis est souvent suivi par les juridictions administratives, a confirmé mercredi être favorable à une reprise des travaux de l’autoroute contestée Castres-Toulouse, justifiée selon lui “par nature”, du fait de l’importance des villes reliées.L’audience d’examen de la requête de l’État, une demande de “sursis à exécution” visant à suspendre les effets du jugement du tribunal administratif de Toulouse ayant arrêté le chantier de l’autoroute A69 le 27 février, est examinée depuis mercredi matin par la cour et se poursuivait en début d’après-midi.Mercredi matin, dans une salle comble, Frédéric Diard, rapporteur public, c’est-à -dire le magistrat ayant vocation à éclairer la juridiction, a confirmé être en faveur d’une reprise de ce chantier, estimant, comme il l’avait souligné lundi dans une communication aux différentes parties, que les conditions pour accorder le sursis à exécution “semblent réunies au regard des textes et de la jurisprudence”.Selon lui, l’importance des villes de Castres, de Mazamet et de Toulouse, justifie “par nature qu’elles soient reliées par des infrastructures routières rapides”, comme le sont d’autres villes occitanes d’importance, telles Albi, Foix, Carcassonne ou Cahors, toutes reliées à Toulouse par l’autoroute, a-t-il notamment souligné.Du côté des opposants, Me Alice Terrasse s’est élevée contre la position du rapporteur public, en martelant qu'”il n’y a pas de projet qui +par nature+ disposerait d’une raison impérative d’intérêt public majeur” (RIIPM), nécessaire pour autoriser ce type de chantier.Cette RIIPM doit justement être évaluée en fonction de critères spécifiques (sécurité, intérêt économique et social, etc.), a-t-elle plaidé, estimant à l’adresse des magistrats de la cour: “on vous demande de commettre une erreur de droit”.”L’urgence c’est de laisser la juridiction de fond faire son travail”, a-t-elle insisté, alors que la cour doit se prononcer dans quelques mois sur l’appel au fond contre le jugement du 27 février, déplorant que les pro-autoroute privilégient l’équité territoriale qui ne constitue par une RIIPM, “au détriment de l’environnement”.
A69: le rapporteur pour la reprise du chantier d’une autoroute justifiée “par nature”
Le rapporteur public, magistrat dont l’avis est souvent suivi par les juridictions administratives, a confirmé mercredi être favorable à une reprise des travaux de l’autoroute contestée Castres-Toulouse, justifiée selon lui “par nature”, du fait de l’importance des villes reliées.L’audience d’examen de la requête de l’État, une demande de “sursis à exécution” visant à suspendre les effets du jugement du tribunal administratif de Toulouse ayant arrêté le chantier de l’autoroute A69 le 27 février, est examinée depuis mercredi matin par la cour et se poursuivait en début d’après-midi.Mercredi matin, dans une salle comble, Frédéric Diard, rapporteur public, c’est-à -dire le magistrat ayant vocation à éclairer la juridiction, a confirmé être en faveur d’une reprise de ce chantier, estimant, comme il l’avait souligné lundi dans une communication aux différentes parties, que les conditions pour accorder le sursis à exécution “semblent réunies au regard des textes et de la jurisprudence”.Selon lui, l’importance des villes de Castres, de Mazamet et de Toulouse, justifie “par nature qu’elles soient reliées par des infrastructures routières rapides”, comme le sont d’autres villes occitanes d’importance, telles Albi, Foix, Carcassonne ou Cahors, toutes reliées à Toulouse par l’autoroute, a-t-il notamment souligné.Du côté des opposants, Me Alice Terrasse s’est élevée contre la position du rapporteur public, en martelant qu'”il n’y a pas de projet qui +par nature+ disposerait d’une raison impérative d’intérêt public majeur” (RIIPM), nécessaire pour autoriser ce type de chantier.Cette RIIPM doit justement être évaluée en fonction de critères spécifiques (sécurité, intérêt économique et social, etc.), a-t-elle plaidé, estimant à l’adresse des magistrats de la cour: “on vous demande de commettre une erreur de droit”.”L’urgence c’est de laisser la juridiction de fond faire son travail”, a-t-elle insisté, alors que la cour doit se prononcer dans quelques mois sur l’appel au fond contre le jugement du 27 février, déplorant que les pro-autoroute privilégient l’équité territoriale qui ne constitue par une RIIPM, “au détriment de l’environnement”.
Le travail de mémoire insuffisant pour sortir de la crise franco-algérienne, selon l’historien Benjamin Stora
Le travail de mémoire sur l’Algérie et la colonisation française est “indispensable” mais il ne suffira pas à lui seul à extirper Paris et Alger de la crise “inédite” qu’ils traversent depuis bientôt 10 mois, souligne l’historien Benjamin Stora dans un entretien avec l’AFP.Ce travail, dont il a été chargé par le président Emmanuel Macron, est “un élément possible de sortie de crise, de toute façon indispensable, de toute façon nécessaire parce qu’on ne peut pas (…) considérer que cette histoire algérienne est comme toutes les autres histoires”, juge-t-il, rappelant les massacres commis par la France entre 1830 et 1880 pendant la colonisation de l’Algérie, méconnus par de nombreux Français.Mais “on ne peut pas régler par un seul discours, par un seul geste, des rapports qui ont duré 132 ans. C’est très long, 132 ans. C’est sur six générations”, analyse ce spécialiste de l’Algérie, auteur de multiples ouvrages dont une bande dessinée, “Les Algériens en France”. Le soutien, le 30 juillet 2024, d’Emmanuel Macron au plan d’autonomie sous souveraineté marocaine du Sahara occidental, a précipité les deux pays dans une crise profonde alors que cette ancienne colonie espagnole, contrôlée en majeure partie par le Maroc, est revendiquée depuis 50 ans par les indépendantistes sahraouis du Front Polisario, soutenus par l’Algérie.”Il aurait fallu peut-être discuter. Ça n’a pas été le cas.” “On s’est installés malheureusement dans cette incompréhension”, explique-t-il.Désormais, “il faut être patient et avancer pas à pas (…) avec la volonté politique de régler” cette crise “dans la longue durée”, poursuit l’historien, rappelant que la relation entre la France et l’Algérie a été “sans arrêt parsemée de troubles, de cycles”, “d’allers-retours entre crispations et dégel”.- “Flamme d’une mémoire douloureuse” -Cette fois, c’est “totalement inédit”, reconnaît-il, car elle “s’installe dans la durée”, qualifiant les tensions actuelles de “crise la plus importante depuis l’indépendance de l’Algérie en 1962”.Elle s’éternise d’autant plus qu’en France comme en Algérie, il y a “des personnes, des organisations qui ont intérêt à ce que les choses ne se passent pas toujours très bien”, dit-il.Et de citer le ministre français de l’intérieur Bruno Retailleau qui a fait “une grande partie de sa campagne” pour la présidence du parti Les Républicains (droite) en appelant à l”extrême fermeté” vis-à -vis d’Alger.”Du côté algérien, il y a aussi (…) des personnes qui estiment qu’il faut rompre le lien avec la France” même s’ils ne sont pas majoritaires, explique-t-il.”Il est évident qu’il y a (…) des batailles politiques, où chacun (…) trouve un peu son compte (…) en entretenant la flamme d’une mémoire douloureuse”, dit-il. “On empêche la cicatrisation de la plaie” qui “se ravive à chaque fois”.Il n’exclut pas que l’Algérie puisse être un sujet lors de la prochaine campagne présidentielle dans deux ans comme cela avait été le cas en 2007. Nicolas Sarkozy “avait fait en grande partie sa campagne sur l’Algérie française”.La mémoire de la colonisation et de la guerre d’Algérie c’est “un peu comme des fantômes dans les placards”. “On a l’impression qu’on a tout fermé. On a tout cadenassé mais ça s’échappe quand même, la mémoire revient quand même”.- “Gestes forts” -S’il ne voit pas de sortie de crise à brève échéance quand bien même la France consentirait à de nouveaux gestes mémoriels, il estime “très difficile d’entrevoir une rupture diplomatique au sens classique du terme”, avec fermeture d’ambassade de part et d’autre, en raison de l’imbrication profonde des deux sociétés.”Des centaines de milliers de personnes (…) circulent sans cesse entre la France et l’Algérie ou entre l’Algérie et la France”, fait-il valoir.Alors il prône inlassablement de poursuivre ce travail de mémoire pour conduire à l’apaisement.La France a déjà reconnu l’assassinat par l’armée française de dirigeants algériens dont Maurice Audin, Ali Boumendjel et Larbi Ben M’hidi. Mais pour l’heure, elle se refuse à reconnaître ses crimes coloniaux.”Il faudrait des gestes forts, notamment sur la question du XIXe siècle”, admet Benjamin Stora.Mais “aujourd’hui, selon moi, envisager la possibilité de gestes mémoriels (pour sortir de cette crise), ce serait une sorte de substitut à une reprise de lien politique”, incontournable pour régler les questions migratoires ou celle des visas.”A mon sens, le point le plus important va être le problème de la circulation des personnes entre les deux rives de la Méditerranée”, juge l’historien.