France: vers une croissance ralentie, mais sans redémarrage de l’inflation

L’économie française devrait croître “légèrement” au deuxième trimestre, ralentie par l’incertitude liée aux droits de douane américains, mais sans redémarrage de l’inflation, a estimé mardi la Banque de France, ce qui ouvre la voie à une nouvelle baisse des taux en zone euro. Après une hausse de 0,1% du produit intérieur brut (PIB) au premier trimestre, “l’activité progresserait légèrement au deuxième”, a-t-elle indiqué dans son enquête mensuelle de conjoncture. “Notre enquête confirme une certaine résilience de l’économie française”, a souligné son gouverneur, François Villeroy de Galhau, dans un entretien aux journaux du groupe Ebra.  “Pour autant, celle-ci est affectée par les incertitudes, et il semble que l’incertitude internationale ait pris le pas sur l’incertitude nationale”, a-t-il ajouté. “A ce stade, nous voyons pour 2025 une croissance ralentie, mais sans récession”, a-t-il précisé. La Banque de France, qui table actuellement sur une croissance annuelle de 0,7%, comme le gouvernement, actualisera ses prévisions macroéconomiques en juin. – “Cap économique européen” -Elle a toutefois précisé que sa prévision trimestrielle était encore “très préliminaire” en raison d’un mois de mai marqué par plusieurs jours fériés “et des incertitudes sur les droits de douane”. De son côté, l’Institut national de la statistique (Insee) anticipe une croissance de 0,2% au deuxième trimestre. Washington a imposé des droits de douane de 25% sur l’acier, l’aluminium et les automobiles en provenance de l’Union européenne, et de 10% sur la plupart des autres biens exportés. Bruxelles a menacé, le 9 mai, de taxer les voitures et avions américains en cas d’échec des négociations.  “Le protectionnisme de l’administration Trump entraînera un redémarrage de l’inflation aux Etats-Unis, mais pas en Europe, ce qui permettra sans doute une nouvelle baisse des taux d’ici l’été”, a indiqué François Villeroy de Galhau, qui siège dans l’instance de décision monétaire de la Banque centrale européenne (BCE). En avril, la BCE avait baissé ses taux, pour la septième fois depuis juin 2024, espérant contrer l’effet des tensions commerciales exacerbées avec les États-Unis qui menacent la croissance. Le taux de dépôt, qui fait référence, a été abaissé de 25 points de base, à 2,25%. Sa prochaine réunion de politique monétaire est prévue début juin. “Mais, pour lever l’incertitude, et dès lors qu’il n’y a malheureusement plus de cap américain, il est très important de donner un cap économique européen: il est urgent de construire la souveraineté économique et financière de l’Europe”, a plaidé le gouverneur de la Banque de France. Il a appelé à “une mobilisation générale européenne. Cela ne se fera pas tout seul; il faut agir maintenant et fortement selon les recommandations du rapport Draghi: intégrer plus notre marché unique, investir mieux, innover plus vite avec moins de bureaucratie”. – Attentisme -Dans ce contexte, l’indicateur d’incertitude de la Banque de France, basé sur une analyse textuelle des commentaires des quelque 8.500 entreprises interrogées entre le 28 avril et le 6 mai, a remonté légèrement dans les services et l’industrie en avril, mais il s’est replié dans le bâtiment. A l’exception du secteur viticole, “il n’y a pas d’effet direct à ce stade sur l’activité des hausses de droits de douane américains. En revanche, il y a sans doute un effet indirect via l’incertitude, via les comportements attentistes que cela génère”, a noté son chef économiste, Olivier Garnier, lors d’une conférence de presse. L’activité serait soutenue, entre avril et juin, par les services marchands et l’industrie manufacturière, tandis que la construction se replierait.  Sur le seul mois d’avril, l’activité a “nettement” progressé dans l’industrie et le bâtiment, et “plus modérément” dans les services marchands.  La construction a enregistré un sursaut, profitant notamment de la baisse des taux d’intérêt. Alors que l’agroalimentaire, la pharmacie ou l’automobile ont tiré l’activité industrielle, l’aéronautique a perdu en dynamisme “en raison de la baisse du dollar qui affecte les ventes aux Etats-Unis et de difficultés sur la chaîne logistique”. Les carnets de commande restent jugés dégarnis, sauf pour l’aéronautique. En mai, l’activité est attendue en repli dans les trois grands secteurs en raison des fermetures liées aux ponts.  

Devant la justice britannique, des ONG appellent à bloquer les ventes d’armes à Israël

Des organisations de défense des droits humains, qui attaquent le gouvernement britannique en justice, ont demandé mardi à la Haute Cour de Londres de bloquer les ventes par le Royaume-Uni d’éléments d’avions de combat utilisés par Israël dans sa guerre à Gaza.Ces organisations accusent le gouvernement britannique de violer le droit international avec ces exportations.  Dans la matinée, une cinquantaine de manifestants dont l’ancien chef du Labour Jeremy Corbyn se sont réunis devant la Haute Cour avec des drapeaux palestiniens et des pancartes “Arrêtez d’armer Israël: Arrêtez le génocide”.Soutenue par Amnesty International, Human Rights Watch, Oxfam et d’autres organisations, l’ONG palestinienne Al-Haq tente de bloquer les exportations de ces pièces fabriquées au Royaume-Uni, équipant les chasseurs américains F-35 de Lockheed Martin.Ces éléments incluent la perche de ravitaillement en carburant de l’avion, le système de ciblage laser, les pneus, le fuselage arrière, le système de propulsion par turbine et le siège éjectable, selon Oxfam.L’avion “ne pourrait pas continuer à voler” sans ces pièces “fabriquées au Royaume-Uni”, souligne Al-Haq. Le procès a lieu “dans le contexte de la catastrophe humaine” à Gaza, dont la gravité “est difficile à exprimer avec des mots”, a déclaré l’avocat de cette ONG, Raza Husain, dans une salle d’audience bondée. Le gouvernement britannique a autorisé les ventes de pièces de F-35 en sachant qu’il y avait un “risque évident” qu’Israël les utilise pour commettre des violations du droit international à Gaza, a affirmé l’avocat. L’audience doit durer quatre jours. La décision sera rendue à une date ultérieure.- Suspension de licences -Cette action en justice a été lancée avec l’appui du réseau d’avocats Global Legal Action Network (GLAN) après l’offensive israélienne menée dans la bande de Gaza en représailles à une attaque sans précédent lancée le 7 octobre 2023 par des commandos du Hamas.En septembre dernier, le gouvernement travailliste avait annoncé la suspension d’une trentaine de licences d’exportation d’armes à Israël sur un total de 350, en évoquant un “risque” qu’elles soient utilisées en violation du droit international à Gaza, sans inclure les composants des chasseurs F-35. Un porte-parole du gouvernement britannique a indiqué à l’AFP qu’il n’était “actuellement pas possible de suspendre la licence des composants du F-35 pour une utilisation par Israël sans compromettre l’ensemble du programme mondial du F-35, en raison de son rôle stratégique au sein de l’Otan et des implications plus larges pour la paix et la sécurité internationales”.”Dans les mois qui ont suivi notre arrivée au pouvoir, nous avons suspendu les licences pertinentes qui pouvaient être utilisées par l’armée israélienne pour commettre ou faciliter la commission de violations graves du droit international à Gaza”, a ajouté cette source.- “Complicité” -Londres a insisté sur le fait qu’il avait “agi de manière conforme à (ses) obligations légales” et était “engagé à respecter (ses) responsabilités en vertu du droit national et international”.Mais Charlotte Andrews-Briscoe, avocate pour GLAN, estime que le gouvernement britannique a “expressément dérogé à sa propre législation nationale afin de continuer à armer Israël”, les F-35 étant utilisés pour larguer des “bombes de plusieurs tonnes sur la population de Gaza”. “En vertu de la Convention sur le génocide, le Royaume-Uni a une obligation juridique claire de faire tout ce qui est en son pouvoir pour prévenir le génocide”, a souligné Sacha Deshmukh, directeur général d’Amnesty International pour le Royaume-Uni, lors d’un point de presse la semaine dernière.”Pourtant, le gouvernement britannique continue d’autoriser l’exportation d’équipements militaires vers Israël malgré toutes les preuves qu’un génocide est commis par Israël contre le peuple palestinien à Gaza. C’est un échec fondamental du Royaume-Uni à respecter ses obligations”, a-t-il accusé.Israël a rejeté à plusieurs reprises les accusations de génocide à Gaza.L’attaque du Hamas le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP réalisé à partir de données officielles.Sur les 251 personnes enlevées en Israël ce jour-là, 57 sont encore retenues à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l’armée israélienne.Les représailles israéliennes ont fait au moins 52.908 morts à Gaza, en majorité des civils, selon des données publiées mardi par le ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU.

Au procès Depardieu, la “victimisation secondaire” retenue par le tribunal

“Propos outranciers”, “tensions prégnantes”: lors du jugement de Gérard Depardieu, condamné à 18 mois de prison avec sursis pour agressions sexuelles, le tribunal correctionnel de Paris a reconnu mardi la “victimisation secondaire” subie par les parties civiles pendant le procès. Une décision rarissime voire inédite en France.”Les propos de la défense par leur nature et leur répétition ont généré chez les parties civiles un préjudice distinct de celui né de la commission de l’infraction.” Ce sont les derniers mots du jugement, accueillis avec satisfaction par les parties civiles et leurs avocates.Au premier rang, directement visé, Me Jérémie Assous, le conseil de Gérard Depardieu n’a d’abord aucune réaction à l’évocation des “tensions prégnantes” pendant l’audience. Ce préjudice distinct évoqué par le tribunal est également appelé “victimisation secondaire”. Il s’agit d’une double peine pour les victimes de violences sexistes et sexuelles qui, après avoir subi une première agression, sont confrontées à des préjugés, des questions déplacées et des remarques culpabilisantes par des acteurs d’un système judiciaire censé les protéger.Pendant les quatre jours du procès de Gérard Depardieu pour agressions sexuelles sur deux femmes lors du tournage des “Volets verts” en 2021, son avocat n’a cessé de s’en prendre aux plaignantes et à leurs conseils. “Vous êtes abjecte et stupide”, “on ne vous croit pas!”, “hystérique”, “c’est insupportable de vous entendre, déjà votre voix, c’est dur alors…”, avait-il notamment lancé. Sarah (prénom modifié) avait dénoncé le “traitement inacceptable” dont elle avait fait l’objet, tandis qu’Amélie sortait du procès “avec le sentiment que ça avait été plus violent que l’agression sexuelle elle-même”.Reconnaissant les droits de la défense et la liberté de parole de l’avocat, le tribunal a néanmoins souligné qu'”ils ne sauraient légitimer des propos outranciers ou humiliants portant atteinte à la dignité des personnes ou visant à les intimider”. En plus de sa condamnation à 18 mois de prison avec sursis, le tribunal a ainsi condamné Gérard Depardieu à verser 1.000 euros à chacune des victimes au nom de la victimisation secondaire dont elles ont fait l’objet, en plus des sommes à verser au titre des dommages et intérêts. “Cette reconnaissance de la maltraitance de prétoire est très importante pour nous, a souligné Me Carine Durrieu Diebolt, avocate d’Amélie et autrice de “Violences sexuelles: quand la justice maltraite”, paru en mai.-“Manifestation de la vérité”-Passée la surprise, Me Assous a dénoncé la remise en cause de sa méthode de défense. “A partir du moment où vous êtes mis en cause aujourd’hui dans une affaire dite d’agression sexuelle, vous êtes automatiquement condamné”, a-t-il déclaré devant les nombreuses caméras postées devant la salle d’audience.”L’avocat est un auxiliaire de justice qui est censé aider à la manifestation de la vérité. A partir du moment où les propos n’ont pas d’utilité pour la manifestation de la vérité et que cela vise à intimider, à décrédibiliser ou à humilier des personnes, on n’est plus dans les droits de la défense”, a souligné Magali Lafourcade, magistrate et secrétaire générale de la Commission nationale consultative des droits de l’homme.Fin avril, la France a été condamnée par la Cour européenne des droits de l’homme pour avoir failli à protéger des mineures qui avaient dénoncé des viols, pointant la victimisation secondaire dont ont été victimes les plaignantes.”Cette décision de la CEDH a mis en lumière quelque chose qui était connu de la part des spécialistes des violences faites aux femmes”, estime Mme Lafourcade, ajoutant que la publicité autour des procès Pelicot et Depardieu a permis une prise de conscience par les magistrats de la victimisation secondaire dans les prétoires.L’avocat de Gérard Depardieu, Me Jérémie Assous, a annoncé faire appel du jugement, espérant que “la cour d’appel sanctionnera ce type de décision”.Il a jugé “totalement ridicule” la reconnaissance par le tribunal de la “victimisation secondaire” des parties civiles. “Gérard Depardieu est condamné pour les propos tenus par un tiers, en l’espèce moi, (…) ça n’a aucun sens en droit”, a-t-il affirmé.”Dorénavant, si vous contestez les faits avec véhémence, puisque vous considérez que vous n’êtes pas un agresseur sexuel (…), on considère que c’est une faute supplémentaire”, a-t-il déploré.

Rights groups urge court to halt UK fighter jet supplies to Israel

Rights groups on Tuesday urged judges to halt Britain’s supply of fighter jet parts to Israel amid the war in Gaza, as they took the government to court and accused it of breaking international law.Supported by Amnesty, Human Rights Watch, Oxfam and others, the Palestinian rights association Al-Haq is seeking a court order to stop the government’s export of UK-made components for Lockheed Martin F-35 fighter jets.Israel has used the US warplanes to devastating effect in Gaza and the West Bank.Outside the High Court in London, around 50 protesters waved Palestinian flags and placards with the words “Stop Arming Israel: Stop the genocide”.Inside the packed courtroom, Al-Haq lawyer Raza Husain said the case was “being heard against the backdrop of human calamity unfolding in Gaza, the extremity of which is difficult to convey in words.”He argued the government’s trade department had unlawfully allowed exports of F-35 parts knowing there was a “clear risk” Israel would use them to commit violations of international law in Gaza.Israel has repeatedly denied accusations of genocide.The plane’s refuelling probe, laser targeting system, tyres, rear fuselage, fan propulsion system and ejector seat are all made in Britain, according to Oxfam, and lawyers for Al-Haq have said the aircraft “could not keep flying without continuous supply of UK-made components.”Britain’s defence ministry has previously said suspending F-35 licences would “undermine US confidence in the UK and NATO,” while in a written submission a lawyer for the government said its actions were “consistent with the rules of international law.”It is not certain when a decision could be made following the four-day hearing, which marks the latest stage in a long-running legal battle.- ‘Loophole’ -Lawyers for the Global Action Legal Network (GLAN) have said they launched the case soon after Israel’s assault on Gaza began, following the October 7, 2023 attack in Israel led by Palestinian militants from Hamas. The lawyers said the UK government had decided in December 2023 and again in April and May 2024 to continue arms sales to Israel, before suspending licences in September 2024 for weapons assessed as being for military use by the Israeli army in Gaza.The new Labour government suspended around 30 of 350 export licences following a review of Israel’s compliance with international humanitarian law.But the partial ban did not cover British-made parts for the advanced F-35 stealth fighter jets.A UK government spokesperson told AFP it was “not currently possible to suspend licensing of F-35 components for use by Israel without prejudicing the entire global F-35 programme, due to its strategic role in NATO and wider implications for international peace and security”.”Within a couple of months of coming to office, we suspended relevant licences for the IDF (Israeli Defense Forces) that might be used to commit or facilitate serious violations of International Humanitarian Law in Gaza,” they said.But GLAN described the F-35 exemption as a “loophole” which allowed the components to reach Israel through a global pooling system.Charlotte Andrews-Briscoe, a lawyer for GLAN, told a briefing last week the UK government had “expressly departed from its own domestic law in order to keep arming Israel”, with F-35s being used to drop “multi-ton bombs on the people of Gaza”.The 2023 Hamas-led attack in southern Israel resulted in the deaths of 1,218 people, mostly civilians, according to an AFP tally based on official figures.Israel’s retaliatory offensive has killed at least 52,908 people in Gaza, mostly civilians, according to the Hamas-run territory’s health ministry, whose figures the United Nations deems reliable.”Under the Genocide Convention, the UK has a clear legal obligation to do everything within its power to prevent genocide,” said Sacha Deshmukh, Amnesty International UK’s chief executive.  “Yet the UK government continues to authorise the export of military equipment to Israel. “This is a fundamental failure by the UK to fulfil its obligations.”

ArcelorMittal: les salariés à Paris, pour du métal, avec ou “sans Mittal”

Plusieurs centaines de salariés d’ArcelorMittal ont manifesté mardi devant le siège français du groupe sidérurgiste pour défendre leur emploi et l’avenir de l’acier en France, mettant la pression sur la direction qui envisage la suppression de plus de 600 postes dans le pays.Devant le siège social à Saint-Denis en banlieue parisienne, où se tenait un CSE central, puis à l’Assemblée nationale, ainsi qu’à Luxembourg où se tenait le comité d’entreprise européen du groupe, plusieurs représentants syndicaux ont décrit une désindustrialisation à bas bruit du groupe, auxquels ils reprochent un manque d’investissements dans ses outils de production.Alors que le numéro deux mondial de l’acier envisage de supprimer 1.400 postes en Europe, dans les fonctions support, le comité d’entreprise européen du groupe a assuré n’avoir “aucune information” de la direction “sur le coût total de ce projet” et a déploré l’absence “d’analyse sérieuse des risques inhérents à la délocalisation de ces services” pour la production. Pour l’instance européenne, “ce processus de délocalisation n’est que la première étape”.Afin d’y remédier, au moins pour la France, l’hypohtèse d’une “nationalisation” était sur toutes les lèvres dans le rassemblement à Saint-Denis.- Proposition de loi -“Les Italiens l’ont fait, les Anglais l’ont fait (…) alors pourquoi nous, Français, on n’est pas capable de le faire?”, s’est interrogé Gaétan Lecocq, de la CGT d’ArcelorMittal Dunkerque, site le plus menacé par les suppressions de postes, après être monté à la tribune où il a défendu une prise de contrôle des hauts fourneaux français par l’Etat.Devant lui, des salariés acquis à cette option, clamant : “Du métal sans Mittal !”.”On est venu manifester notre mécontentement, on ne comprend pas les 600 licenciements”, a déclaré Francis Carru, de Dunkerque, devant l’entrée du siège français du sidérurgiste qui avait des airs de forteresse, avec des dizaines de CRS devant l’entrée. Il craint “pour (son) emploi et les emplois futurs”, redoutant “une fermeture de site” pure et simple.”ArcelorMittal est en train, clairement, d’organiser la délocalisation de la production depuis des années, et là, on est face à une urgence, c’est vraiment une question de semaines”, a ajouté la députée LFI de Seine-Saint-Denis Aurélie Trouvé, qui a déposé mardi matin une proposition de loi de nationalisation, démarche également portée par le PCF et le PS.”La nationalisation n’est pas une réponse en soi aux difficultés de la sidérurgie européenne”, a rétorqué la ministre délégué chargée des PME, Véronique Louwagie, quelques heures plus tard, lors de la séance des questions au gouvernement à l’Assemblée nationale, estimant que la réponse se ferait à l’échelle européenne.- “Vaches à lait” -“Arcelor Mittal considère ses actifs en Europe comme des vaches à lait”, a estimé pour sa part Jean-Marc Vecrin, représentant national CFDT, devant une commission d’enquête sur les licenciements dans l’industrie à l’Assemblée. Il a dénoncé une “désindustrialisation silencieuse”, reprochant au groupe de “réduire à peau de chagrin les investissements de maintien de l’outil” industriel tout en percevant des aides publiques.Au coeur du maintien d’une industrie sidérurgique en France, la poursuite ou non des projets de décarbonation du groupe. Fin 2024, ArcelorMittal a suspendu sa décision finale d’investissement – à hauteur de 1,8 milliard d’euros dont plus de 800 millions d’aide promise par l’Etat – pour électrifier les hauts fourneaux de Dunkerque, en arguant de la non compétitivité de l’acier produit en Europe.Après de meilleurs résultats que prévu au premier trimestre, ArcelorMittal a fait pression sur la Commission européenne, demandant une application “rapide” du plan européen pour l’acier pour regagner en compétitivité, avant d’annoncer s’il investit ou non.”Le plan de décarbonation d’ArcelorMittal est loin d’être réalisé et a du plomb dans l’aile parce que le groupe met des conditions au niveau européen, sans aucune assurance que ces décisions soient prises”, a indiqué Eric Cocquerel, député LFI et président de la commission des finances de l’Assemblée, lors d’un point presse.Il a évalué à “environ 800 millions d’euros” au minimum les aides perçues par ArcelorMittal depuis 2020. “L’État attend (…) qu’Arcelor apporte des réponses sur sa stratégie à moyen terme en France et sur la confirmation de ses projets”, a déclaré Mme Louwagie.Le président d’ArcelorMittal France Alain le Grix de la Salle est attendu devant la commission d’enquête de l’Assemblée nationale le 20 mai prochain.

Mali: la junte dissout les partis politiques et suspend la chaîne TV5 Monde

La junte au pouvoir au Mali a dissous mardi les “partis politiques et les organisations à caractère politique”, selon un décret présidentiel lu à la télévision publique, une décision redoutée depuis plusieurs semaines par l’opposition.Cette décision est la dernière d’une série de restrictions aux libertés prises par les militaires, au pouvoir depuis deux coups d’Etat en 2020 puis 2021, pour consolider leur régime.Plus tôt dans la journée mardi, ils ont aussi suspendu “jusqu’à nouvel ordre” la chaîne de télévision française TV5 Monde, lui reprochant un manque d’impartialité dans un reportage sur une manifestation de l’opposition.La dissolution des partis survient après l’organisation par ces derniers d’une manifestation ayant réuni plusieurs centaines de personnes le 3 mai à Bamako pour dénoncer cette éventualité, dans un rare acte de défiance vis-à-vis des militaires. La junte au pouvoir a mardi matin abrogé la Charte des partis, qui fixait notamment leur cadre moral et juridique et encadrait leurs fonctionnement, formation, création et financement.Il existe à ce jour environ 300 partis politiques recensés au Mali. Le projet de loi d’abrogation de cette charte a été adopté lundi par l’organe législatif créé par la junte, le Conseil national de transition (CNT) dont elle a nommé les membres.”Les partis politiques et les organisations à caractère politique sont dissous sur toute l’étendue du territoire national”, indique le décret lu mardi sur l’ORTM par le ministre chargé des réformes politiques, Mamani Nassiré.Le chef de la junte malienne, Assimi Goïta, “a assigné une mission précise, poursuivre les réformes (…) afin de donner satisfaction au peuple malien sur la base d’un certain nombre de recommandations formulées lors des assises nationales de la refondation” de décembre 2021, a déclaré M. Nassiré.- “Souveraineté” -L’objectif est de “gérer la vie politique de façon sereine et en harmonie avec notre option de souveraineté”, a-t-il ajouté. Fin avril, une concertation nationale organisée par la junte, dans la suite des assises nationales de 2021, avait préconisé la dissolution des partis et le durcissement de leur création.Cette rencontre – marquée par la présence des soutiens du régime mais boycottée par la plupart des formations politiques – avait également proposé la proclamation sans élection cette année du général Assimi Goïta comme président pour un mandat de cinq ans renouvelable.Le multipartisme, ainsi que les libertés d’expression et d’association, ont été consacrés au Mali par la Constitution de 1992, année de la démocratisation.La semaine dernière, la junte a suspendu les activités des partis politiques et des associations, invoquant une “raison d’ordre public”.Une nouvelle coalition d’une centaine de partis s’est récemment formée au Mali pour “exiger la fin effective de la transition politico-militaire au plus tard le 31 décembre 2025” et appeler “à la mise en place d’un calendrier de retour rapide à l’ordre constitutionnel”.Elle a aussi “catégoriquement” rejeté la décision de la junte de suspendre les activités des partis politiques et des associations. Les militaires au pouvoir ont manqué à leur engagement de céder la place à des civils élus en mars 2024.L’opposition dans le pays a déjà été visée par des mises en cause judiciaires, des dissolutions d’organisations, ainsi que par la pression du discours dominant sur la nécessité de faire corps autour de la junte dans un pays confronté depuis 2012 au jihadisme et à une grave crise économique.Le Mali, comme ses voisins du Niger et du Burkina Faso, sont dirigés par des juntes militaires arrivées au pouvoir entre 2020 et 2023, qui se sont associées au sein d’une Alliance des Etats du Sahel (AES).Des organisations de défense des droits humains accusent les trois régimes de réprimer les voix dissidentes au nom de la guerre contre les jihadistes.

Democrats hold up Trump appointments over Qatari jet gift

The US Senate’s top Democrat announced Tuesday he would hold up all Justice Department political appointees in protest over President Donald Trump’s acceptance of a $400 million luxury plane as a gift from Qatar.The Gulf state’s royal family has offered to donate a 747-8 jumbo jet as Trump awaits the delayed delivery of two new presidential planes from Boeing.But the move raises huge constitutional and ethical questions — as well as security concerns about using an aircraft donated by a foreign power for use as the ultra-sensitive Air Force One.”This is not just naked corruption, it is also a grave national security threat,” Senate Minority Leader Chuck Schumer said in a floor speech Tuesday. Schumer’s blanket hold — the first time he has ever resorted to such a move — applies to dozens of would-be appointees, and could significantly delay their start dates in the Trump administration.But very few Trump nominees were benefiting from bipartisan agreements to fast-track them through the Senate in any case, meaning Schumer’s announcement will likely only have a limited practical impact. The US Constitution prohibits government officials from accepting gifts “from any King, Prince or foreign State,” in a section known as the Emoluments Clause.Schumer called for the Justice Department’s Foreign Agents Registration Act (FARA) unit to “disclose all activities by Qatari foreign agents inside the US that could benefit” Trump or his businesses.He also demanded information from the administration about the jet itself, such as whether it comes with security enhancements or would have to be upgraded by the United States. “How much will those modifications cost American taxpayers? Hundreds of billions of dollars? Hundreds of millions of dollars? Billions of dollars?” he asked.And he called for an explanation of what the jet means for future presidential planes that the government has already agreed to buy from Boeing.The veteran New York Democrat is also demanding that Attorney General Pam Bondi — who once served as a lobbyist for the Qatari government — testify before Congress to explain her approval of the gift.Although Democrats are out of power and cannot block Trump appointees on their own, several have announced holds on groups or individuals that make the confirmation process more drawn-out and unwieldy.Senator Chris Murphy has also pledged to force votes to block weapons sales to Qatar.Trump, on a trip this week to the Middle East including Qatar, has long been unhappy with the current Air Force One jets — two highly customized Boeing 747-200B series aircraft that entered service in 1990 under president George H.W. Bush.Under questioning from reporters on Monday, Trump angrily defended the arrangement with Qatar, saying he would be “stupid” not to accept such a gift.

Democrats hold up Trump appointments over Qatari jet gift

The US Senate’s top Democrat announced Tuesday he would hold up all Justice Department political appointees in protest over President Donald Trump’s acceptance of a $400 million luxury plane as a gift from Qatar.The Gulf state’s royal family has offered to donate a 747-8 jumbo jet as Trump awaits the delayed delivery of two new presidential planes from Boeing.But the move raises huge constitutional and ethical questions — as well as security concerns about using an aircraft donated by a foreign power for use as the ultra-sensitive Air Force One.”This is not just naked corruption, it is also a grave national security threat,” Senate Minority Leader Chuck Schumer said in a floor speech Tuesday. Schumer’s blanket hold — the first time he has ever resorted to such a move — applies to dozens of would-be appointees, and could significantly delay their start dates in the Trump administration.But very few Trump nominees were benefiting from bipartisan agreements to fast-track them through the Senate in any case, meaning Schumer’s announcement will likely only have a limited practical impact. The US Constitution prohibits government officials from accepting gifts “from any King, Prince or foreign State,” in a section known as the Emoluments Clause.Schumer called for the Justice Department’s Foreign Agents Registration Act (FARA) unit to “disclose all activities by Qatari foreign agents inside the US that could benefit” Trump or his businesses.He also demanded information from the administration about the jet itself, such as whether it comes with security enhancements or would have to be upgraded by the United States. “How much will those modifications cost American taxpayers? Hundreds of billions of dollars? Hundreds of millions of dollars? Billions of dollars?” he asked.And he called for an explanation of what the jet means for future presidential planes that the government has already agreed to buy from Boeing.The veteran New York Democrat is also demanding that Attorney General Pam Bondi — who once served as a lobbyist for the Qatari government — testify before Congress to explain her approval of the gift.Although Democrats are out of power and cannot block Trump appointees on their own, several have announced holds on groups or individuals that make the confirmation process more drawn-out and unwieldy.Senator Chris Murphy has also pledged to force votes to block weapons sales to Qatar.Trump, on a trip this week to the Middle East including Qatar, has long been unhappy with the current Air Force One jets — two highly customized Boeing 747-200B series aircraft that entered service in 1990 under president George H.W. Bush.Under questioning from reporters on Monday, Trump angrily defended the arrangement with Qatar, saying he would be “stupid” not to accept such a gift.

Sean Combs’s ex Cassie says he ‘controlled’ her life with violence

Sean “Diddy” Combs’s former partner Casandra Ventura told jurors at the music mogul’s sex trafficking trial Tuesday how he “controlled” her life and brutally beat her to keep her in line.Jurors have heard accusations that the hip-hop star used violence and threats of reputational ruin to manipulate women, including Ventura, whom he allegedly abused for years.”Sean controlled a lot of my life — whether it was (my) career, the way I dressed,” said Ventura, who is heavily pregnant and will take regular breaks from her graphic testimony that could last several days.”He had many resources” to potentially use compromising sexual videos of Ventura to exploit the celebrated singer and model, she said, pausing to dab her eye with a tissue.”He would mash me in my head, knock me over, drag me, kick me, stomp me on the head if I was down,” she said, her voice shaking at points.In a hotel surveillance clip from March 2016 shown to jurors Monday, Combs is apparently seen brutally beating and dragging Ventura — widely known as “Cassie” — down a hallway.A former security officer at a Los Angeles-area InterContinental hotel, Israel Florez, told the court Monday that he was first on the scene after the incident and that Combs sought to pay him off.Florez’s testimony provided the foundation for the prosecution to introduce the security footage that was published by CNN last year.The panel of 12 jurors and six alternates responsible for determining Combs’s fate heard of the famed artist’s explosive outbursts and an attempt to preserve his own reputation and celebrity through bribery.But the 55-year-old’s defense team insisted while some of his behavior was questionable — at times constituting domestic abuse — it did not amount to evidence of racketeering and sex trafficking with which he is charged.- ‘Coercive and criminal’ -Combs has pleaded not guilty on all counts, including the racketeering charge that the hip-hop pioneer led a sex crime ring that included drug-fueled sex parties by use of force, threats and violence.Prosecutor Emily Johnson told jurors Combs had set a man’s car ablaze and dangled a woman from a balcony, and made impossible demands of his lovers and employees.”Let me be clear,” US attorney Johnson said, “this case is not about a celebrity’s private sexual preferences.””It’s coercive and criminal.”But Combs’s defense lawyer Teny Geragos told jurors the “case is about love, jealousy and infidelity and money.”Geragos called Combs’s accusers “capable, strong adult women,” and said his situation with Ventura was a “toxic relationship” but “between two people who loved each other.””Being a willing participant in your own sex life is not sex trafficking,” she said, adding that the defense would admit there was domestic violence — but that Combs is not charged with such crimes.Florez’s testimony was followed by a male dancer who engaged in a sexual relationship, often in exchange for money, with Combs and Ventura from 2012 to approximately the end of 2013. He concluded his testimony Tuesday.Ventura said of the so-called “freak-off” sex parties that she was “just in love and wanted to make (Combs) happy — to a point I didn’t feel like I had much of a choice.”Combs’s defense team said they would seek to emphasize that Ventura took drugs of her own free will, and behaved erratically.If convicted, the one-time rap producer and global superstar, who is often credited for his role in bringing hip-hop into the mainstream, could spend the rest of his life in prison. The proceedings are expected to last eight to 10 weeks, and Combs was joined in the courthouse by family members as well as former lovers including Misa Hylton.