Trois insurgés présumés tués au Cachemire indien, après le cessez-le-feu avec le Pakistan

L’Inde a annoncé mardi avoir tué trois insurgés présumés au Cachemire indien, premier incident de ce type depuis l’attentat qui a provoqué sa confrontation militaire la plus grave avec le Pakistan depuis deux décennies. L’accrochage entre l’armée indienne et un groupe d’hommes qu’elle a présentés comme des “terroristes déterminés” s’est déroulé dans une forêt du nord de la partie de la région à majorité musulmane administrée par l’Inde.Il s’est déroulé à quelque 70 kilomètres de la ville touristique de Pahalgam, où des hommes armés ont assassiné 26 civils le 22 avril.L’Inde et le Pakistan se disputent la souveraineté de l’ensemble du Cachemire depuis leur partition sanglante à leur indépendance en 1947. Depuis 1989, sa partie indienne est le théâtre d’une violente insurrection séparatiste.New Delhi a imputé la responsabilité de l’attaque de Pahalgam à Islamabad, qui l’a aussitôt démentie.Dans la nuit du 6 au 7 mai, l’Inde a tiré en représailles une série de missiles sur des sites pakistanais qui, selon elle, abritent des camps du groupe jihadiste qu’elle soupçonne d’être l’auteur de l’attentat.Le Pakistan a aussitôt riposté et plongé les deux puissances nucléaires au bord de la guerre ouverte.Pendant quatre jours, les deux armées ont échangé tirs d’artillerie, frappes de missiles et attaques de drones sur leurs territoires. Jusqu’à un cessez-le-feu annoncé samedi à la surprise générale par le président américain Donald Trump.- “Martyrs” -Dans son dernier bilan publié mardi, l’armée pakistanaise a affirmé que les combats avaient causé la mort de 40 civils, dont quinze enfants.Pour la première fois, elle a fait état de pertes militaires. “En défendant la mère patrie avec une bravoure exemplaire, onze membres des forces armées sont tombés en martyrs et 78 autres ont été blessés”, a-t-elle annoncé.Hormis quelques tirs ou attaques rapportés samedi soir, la trêve a été respectée le long de la “ligne de contrôle” (LoC) qui sépare les deux armées.Des hauts responsables militaires des deux pays ont échangé au téléphone lundi soir.Ils “se sont mis d’accord pour (…) réfléchir à des mesures immédiates pour réduire le nombre de soldats déployés sur les frontières”, a rapporté l’état-major indien.Malgré cette détente sur le front, la rhétorique est restée très martiale. L’Inde comme le Pakistan ont assuré qu’ils ne baissaient pas la garde.”Si une autre attaque terroriste vise l’Inde, nous lui apporterons une réponse ferme”, a averti lundi soir le Premier ministre ultranationaliste hindou Narendra Modi dans un discours au pays.- Guerre des images -“Qu’il n’y ait aucune ambiguïté, toute nouvelle tentative de défier la souveraineté du Pakistan ou son intégrité territoriale suscitera une réponse rapide, globale et décisive”, lui a rétorqué mardi l’armée pakistanaise.Plus tard, le ministère pakistanais des Affaires étrangères a qualifié le discours de M. Modi de “provocateur” et rempli “de faux narratifs pour justifier l’agression”.”Ne vous y trompez pas, nous allons scruter de près les actes et les comportements de l’Inde ces prochains jours et la communauté internationale devrait faire de même”, poursuit son communiqué.Dans la nuit de mardi à mercredi, le même ministère a annoncé déclaré persona non grata un diplomate indien, lui donnant 24 heures pour quitter le Pakistan après des “activités incompatibles avec son statut”.Si les armes se sont tues, la guerre de l’image continue de plus belle entre les deux pays.Dès lundi soir, le chef de l’armée pakistanaise, le général Asim Mounir, qui passe pour l’homme fort du pays selon les experts, a visité des soldats blessés à l’hôpital.Narendra Modi lui a répondu mardi matin en s’affichant au milieu de ses soldats sur la base aérienne d’Adampur. “L’Inde est éternellement reconnaissante à nos forces armées de tout ce qu’elles ont fait”, a-t-il salué sur X.Signe du lent retour à la normale, les écoles ont rouvert à Chakothi, un village pakistanais le long de la LoC, comme à Srinagar, la principale agglomération du Cachemire indien.Syeda Zohra Kazmi, collégienne de treize ans au Cachemire pakistanais a retrouvé les bancs de son école “fermée à cause des bombardements”.”Des obus sont tombés près de notre maison qui a été touchée par des éclats, mais j’ai dit à ma famille que je retournais à l’école maintenant qu’elle a rouvert, je n’ai pas peur”, lance-t-elle à l’AFP.Côté indien, le retour des dizaines de milliers d’habitants qui avaient fui leurs villages sous les bombes s’annonce plus lent.Chez nombre de ceux qui ont trouvé refuge dans ce camp de Jammu, la peur est toujours là.”Je suis pressé de rentrer parce que si je n’ouvre pas mon magasin, je perds de l’argent”, a confié à l’AFP Krishan Lal, un tailleur de 50 ans. “Mais beaucoup pensent que la guerre n’est pas finie”.burs-pa/dth/lpt/mm     

Mark Carney promet de travailler “sans relâche” pour que le Canada reste “souverain”

Le Premier ministre canadien, Mark Carney, a promis mardi que son nouveau gouvernement travaillerait “sans relâche” pour que son pays reste une “nation souveraine”, en présentant ses nouveaux ministres.Entré en fonction mardi, le nouveau gouvernement canadien est centré autour d’une équipe chargée de la relation avec les Etats-Unis, qui est la priorité numéro 1 en raison des menaces de guerre commerciale et d’annexion émanant du président américain, Donald Trump.Dès sa victoire fin avril, Mark Carney a juré de lancer la plus grande transformation de l’économie depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale pour construire un pays “fort”, au moment où la 9e puissance économique mondiale est confrontée à une crise sans précédent.L’ancien banquier central, arrivé en politique il y a très peu de temps, a dévoilé un gouvernement paritaire qui compte 28 ministres, dans lequel il a conservé le petit noyau chargé des discussions avec l’administration Trump depuis plusieurs semaines, tout en y ajoutant de nouveaux visages. “Les Canadiens nous ont élus parce qu’ils veulent du changement”, a expliqué Mark Carney. Son gouvernement, composé à moitié de “nouvelles têtes”, va apporter de “nouvelles idées”, a-t-il poursuivi. Son but: “Stimuler les investissements pour construire une nouvelle économie canadienne qui pourra résister aux chocs futurs”.Parmi les principaux ministres: Dominic LeBlanc est chargé directement de la relation commerciale entre le Canada et les Etats-Unis. A ses côté, Mélanie Joly sera en charge de l’Industrie, tandis qu’Anita Anand devient ministre des Affaires étrangères.Par ailleurs, Evan Solomon, un ancien journaliste télé et nouvellement élu, a été nommé ministre de l’Intelligence artificielle, un nouveau poste qui va dans le sens de la promesse de M. Carney de transformer l’économie canadienne.Mark Carny s’est engagé à agir avec “rapidité” et “détermination”, affirmant avoir formé un gouvernement “spécialement composé pour ce moment charnière de l’histoire du Canada”.L’annonce du nouveau gouvernement a eu lieu à Ottawa dans la matinée devant la gouverneure générale Mary Simon, représentante du roi Charles III, chef d’Etat en titre de ce pays du Commonwealth.Le Parlement, suspendu depuis janvier, fera son retour le 26 mai et le roi viendra exceptionnellement prononcer le lendemain le discours d’ouverture, une allocution solennelle généralement prononcée par le gouverneur général.Avec 170 députés, les libéraux de Mark Carney ont échoué de peu à obtenir la majorité absolue au Parlement canadien, fixée à 172 sièges. Ils devraient toutefois pouvoir gouverner en s’appuyant sur l’un des petits partis représentés à la chambre basse.Depuis son retour au pouvoir, Donald Trump a lancé contre le Canada des attaques commerciales mais aussi politiques particulièrement violentes, en répétant que le gigantesque pays était voué à devenir le 51e Etat américain.Le président républicain a déjà imposé des droits de douane sur l’acier et l’aluminium canadiens, notamment, et menace son voisin du Nord de taxes douanières généralisées de 25%, ce qui a déjà des répercussions dans le pays. Le Canada a riposté avec des contre-mesures.

Lourd bilan dans un accident du travail: trois maçons tués sur un chantier en Bourgogne

Trois maçons ont été tués mardi à Pommard, en Côte d’Or, ensevelis par l’effondrement d’un mur de pierres sur un chantier, lors d’un accident du travail au bilan rarissime en France, mauvais élève d’Europe en la matière.Une enquête de flagrance a été ouverte du chef d’homicide involontaire dans le cadre du travail, a déclaré à l’AFP le procureur de Dijon Olivier Caracotch qui s’est rendu sur place.Les trois victimes étaient âgées de 45, 56 et 58 ans, a précisé le magistrat, confirmant des informations du journal local Le Bien Public. Elles travaillaient sur le chantier d’un bâtiment agricole dans ce petit village viticole de la Côte d’Or quand un vieux mur de pierres s’est effondré sur eux en début de matinée, les ensevelissant, selon des sources concordantes.M. Caracotch ne s’est pas prononcé sur les circonstances précises de l’accident, ni ses causes, dans l’attente des résultats de l’enquête, confiée à l’inspection du travail et à la gendarmerie de Beaune.Cette dernière avait entièrement bouclé le site en chantier, a constaté un journaliste de l’AFP. La propriété de petite taille est close de vieux murs de pierres, comme il en existe beaucoup dans cette région viticole, et située non loin du prestigieux Château Pommard et des vignes entourant le village. – 759 morts -Selon un responsable de la mairie de Pommard, le mur s’est écroulé tandis que des ouvriers intervenaient afin de le consolider, dans le but de construire un bâtiment viticole servant d’entrepôt et de cuverie.Deux adjoints de mairie, rapidement sur les lieux, ont tenté de déblayer les débris afin de libérer les victimes, avec l’aide d’autres ouvriers du chantier, mais en vain, a précisé cette source.Les sapeurs-pompiers, dont 28 sont intervenus sur les lieux, n’ont pas pu réanimer les maçons. La préfecture a précisé qu’une cellule médicale d’appui psychologique avait été mise en place. Le sous-préfet de Beaune, Benoît Byrski, s’est rendu sur les lieux.Dans un communiqué, la CGT Construction a appelé à “renforcer les mesures de protection” après cette “hécatombe de morts”. “Ces drames survenus dans un secteur déjà trop marqué par la précarité et les risques professionnels nous obligent à une profonde remise en question de nos pratiques de sécurité”, estime le syndicat, dénonçant notamment “les cadences élevées” et le “recours à la sous-traitance”.Réagissant sur X, la ministre du Travail a rappelé que, le 30 avril, “c’était un jeune apprenti de 15 ans qui perdait la vie sur son lieu de travail à St-Martin-du-Var”. “Chaque jour, deux travailleurs perdent la vie au travail en France. Ces morts au travail ne sont pas des faits divers mais un fait de société. Ils ne sont pas une fatalité mais exigent une lutte contre les accidents du travail graves et mortels qui est et restera une priorité absolue pour le ministère du Travail et de l’Emploi”, a assuré la ministre.L’entreprise Guy Bernard, qui intervenait sur ce chantier, n’a pas répondu aux sollicitations de l’AFP. Cette société locale de huit salariés est spécialisée dans les travaux pour les domaines viticoles, comme la création de caves et de cuveries. Mise en liquidation l’an dernier, elle avait été rachetée par une petite société travaillant principalement dans la rénovation de bâtiments anciens et classés.En 2023, l’Assurance maladie a recensé plus de 700.000 accidents de travail, dont environ 555.000 ont donné lieu à une indemnisation. Ces accidents ont provoqué la mort de 759 personnes, 21 de plus qu’en 2022, un bilan qui classe la France parmi les mauvais élèves en Europe concernant les morts liés au travail.Le président du Conseil départemental de Côte d’Or, François Sauvadet (UDI, centre), a adressé ses “plus sincères condoléances aux familles et aux collègues des victimes de l’accident dramatique”.lv-gir-grd-alu/mla/hj

Au procès P. Diddy, la chanteuse Cassie raconte sa vie sous le contrôle violent de la star du hip-hop

Le contrôle et la violence : la chanteuse Cassie, ancienne compagne de P. Diddy et pièce centrale de l’accusation à son procès pour trafic sexuel, a décrit en détail mardi, bouleversée, les sévices que lui aurait fait subir le magnat du hip-hop.Icône du rap de la “côte est” américaine et producteur influent qui a lancé de nombreuses carrières, P. Diddy est tombé de son piédestal depuis 2023 et risque la prison à vie devant la justice fédérale de New York.L’artiste richissime, qui cultivait son côté bling-bling et dont les fêtes somptueuses attiraient le gratin du show-biz, est accusé d’avoir profité de sa notoriété et de ses moyens financiers pour forcer des femmes à de longs marathons sexuels avec des hommes rémunérés, qu’il regardait, filmait, et dont il menaçait de diffuser les vidéos si les victimes parlaient. Parmi elles, Casandra “Cassie” Ventura, chanteuse R&B signée par le label de Diddy, Bad Boy Records, et en couple avec le producteur pendant plus de dix ans, a raconté mardi son calvaire.”Il me frappait à la tête, me renversait, me traînait, me donnait des coups de pied, des coups sur la tête si j’étais à terre”, déclare-t-elle, la voix tremblante. Elle évoque ses “lèvres gonflées”, des “écchymoses sur tout le corps”.- menace -La chanteuse a rencontré P. Diddy quand elle avait 19 ans, lui était déjà au faîte de sa gloire. “J’étais simplement amoureuse, je voulais le rendre heureux”, décrit-elle. Lundi, un témoin a raconté aux jurés qu’il a été payé à plusieurs reprises en 2012 et 2013 pour avoir des relations sexuelles avec Cassie en présence du magnat du hip-hop. La chanteuse a été interrogée une première fois mardi sur ces épisodes qualifiés dans le dossier judiciaire de “freak-offs”, et qui la rendaient “nerveuse et confuse” selon elle.”Il avait beaucoup de ressources”, notamment la menace de diffuser des vidéos sexuelles compromettantes, a-t-elle ajouté. “Il contrôlait une grande partie de ma vie, que ce soit ma carrière où comment je m’habillais”, résume-t-elle.Casandra Ventura, aujourd’hui 38 ans, témoigne enceinte et prend régulièrement des pauses, essuyant ses yeux avec un mouchoir. La chanteuse avait déposé une retentissante plainte au civil pour violences et viol contre P. Diddy à l’automne 2023. Des poursuites immédiatement réglées à l’amiable mais qui ont été suivies de dizaines d’autres plaintes de femmes et d’hommes pour violences sexuelles contre l’icône du hip-hop de la “East Coast” des Etats-Unis.- Liasse -Plusieurs mois plus tard, une vidéo diffusée par CNN d’images captées par une caméra de vidéo surveillance dans un hôtel de Los Angeles, et que les jurés ont revu lundi dans la salle d’audience, montrait le rappeur avoir un comportement très violent avec la chanteuse en mars 2016. Simplement vêtu d’une serviette dans le couloir de l’hôtel, Diddy portait plusieurs coups à la chanteuse et la traînait au sol. “Elle (Cassie) répétait qu’elle voulait quitter (les lieux)”, a témoigné lundi devant les jurés l’agent de sécurité de l’hôtel qui est intervenu ce jour-là, Israel Florez. Il a aussi affirmé que le rappeur avait tenté de le soudoyer avec une grosse liasse de billets pour étouffer l’affaire.P. Diddy, de son vrai nom Sean Combs, est jugé pour trafic à des fins d’exploitation sexuelle, transport de personnes à des fins de prostitution, ainsi que des actes d’enlèvement, corruption et de violences regroupés sous l’inculpation d’entreprise criminelle.Artiste et producteur de hip-hop qui a lancé les carrières de la chanteuse Mary J. Blige ou du rappeur Notorious B.I.G., homme d’affaires à succès qui a fait fortune dans la mode et les alcools, il dort aujourd’hui en prison, dans un centre de détention de Brooklyn réputé pour sa dureté.A l’ouverture des débats lundi, ses avocats ont tenté de ramener le dossier à une “affaire d’amour, de jalousie, d’infidélité et d’argent”. Sa relation avec Cassie ? “Une histoire toxique entre deux personnes qui s’aimaient”, a plaidé Teny Geragos, l’une des avocates de la star.D’autres femmes que Cassie sont attendues pour témoigner au procès.

La course aux métaux, au coeur des tensions géopolitiques, souligne le rapport CyclOpe

La course aux métaux et minéraux est au coeur des tensions géopolitiques et ravive “l’histoire dans sa forme la plus crasse” avec un retour “des empires” et des “annexions de territoires”, a estimé Yves Jegourel, coordonnateur du rapport CyclOpe sur les matières premières, paru mardi.Avec Donald Trump, ses droits de douane et ses prétentions sur le Groenland ou les terres rares ukrainiennes, les “tabous sont tombés”, a souligné M. Jegourel, professeur au Conservatoire national des arts et métiers, lors de la présentation à la presse de la 39e édition de ce rapport.L’année 2024 a été marquée par une “volatilité extrême” des prix des métaux: certains comme l’or et l’argent ont “atteint des sommets” et des métaux stratégiques comme le germanium ou le gallium ont progressé de respectivement 56% et 33%, selon le CyclOpe.Dans le même temps, les cours de certains métaux liés à la transition énergétique et aux batteries électriques ont chuté: le nickel “s’est effondré” (-22%) en raison d’une surabondance de l’offre. Le lithium a perdu 57%.”Ce qui fait la différence sur les prix, ce n’est pas la demande, mais la contrainte sur l’offre”, qu’elle soit géologique (raréfaction des gisements ou des teneurs), sociétale, environnementale, logistique ou géopolitique, a ajouté l’expert, qui coordonne les 70 auteurs de l’ouvrage avec Philippe Chalmin, professeur émérite à l’université Paris-Dauphine.”Les métaux sont un enjeu majeur de souveraineté et de puissance, et revêtent un enjeu d’autant plus stratégique qu’ils sont au cÅ“ur de la transition énergétique”, a ajouté M. Jegourel, soulignant un besoin de “cohérence” dans les politiques publiques européennes et une nécessaire “sobriété” pour réussir la transition.”Une voiture électrique de 2 ou 2,5 tonnes ne va évidemment pas, même électrique, dans le sens de la transition énergétique”, a-t-il lancé.L’expert déplore que l’histoire ait “éloigné le citoyen des matières premières” et évoque “un travail à faire” notamment vis-à-vis de l’acceptation sociétale des mines. “Il faut que tout le monde comprenne qu’on ne peut pas rouler en trottinette électrique dont les batteries sont alimentées par du lithium australien, et s’opposer à la mine” a-t-il ajouté.Selon lui, un “sujet majeur” se joue aussi autour de l’étain et “de ce qui se passe au Myanmar”, pays clé de production de ce minerai et où la production s’est réduite.Les cours de l’étain ont progressé de 16% en 2024, soutenus par le boom de l’intelligence artificielle, puisqu’il en faut pour “toutes les micro-soudures des composants électroniques”.

La course aux métaux, au coeur des tensions géopolitiques, souligne le rapport CyclOpe

La course aux métaux et minéraux est au coeur des tensions géopolitiques et ravive “l’histoire dans sa forme la plus crasse” avec un retour “des empires” et des “annexions de territoires”, a estimé Yves Jegourel, coordonnateur du rapport CyclOpe sur les matières premières, paru mardi.Avec Donald Trump, ses droits de douane et ses prétentions sur le Groenland ou les terres rares ukrainiennes, les “tabous sont tombés”, a souligné M. Jegourel, professeur au Conservatoire national des arts et métiers, lors de la présentation à la presse de la 39e édition de ce rapport.L’année 2024 a été marquée par une “volatilité extrême” des prix des métaux: certains comme l’or et l’argent ont “atteint des sommets” et des métaux stratégiques comme le germanium ou le gallium ont progressé de respectivement 56% et 33%, selon le CyclOpe.Dans le même temps, les cours de certains métaux liés à la transition énergétique et aux batteries électriques ont chuté: le nickel “s’est effondré” (-22%) en raison d’une surabondance de l’offre. Le lithium a perdu 57%.”Ce qui fait la différence sur les prix, ce n’est pas la demande, mais la contrainte sur l’offre”, qu’elle soit géologique (raréfaction des gisements ou des teneurs), sociétale, environnementale, logistique ou géopolitique, a ajouté l’expert, qui coordonne les 70 auteurs de l’ouvrage avec Philippe Chalmin, professeur émérite à l’université Paris-Dauphine.”Les métaux sont un enjeu majeur de souveraineté et de puissance, et revêtent un enjeu d’autant plus stratégique qu’ils sont au cÅ“ur de la transition énergétique”, a ajouté M. Jegourel, soulignant un besoin de “cohérence” dans les politiques publiques européennes et une nécessaire “sobriété” pour réussir la transition.”Une voiture électrique de 2 ou 2,5 tonnes ne va évidemment pas, même électrique, dans le sens de la transition énergétique”, a-t-il lancé.L’expert déplore que l’histoire ait “éloigné le citoyen des matières premières” et évoque “un travail à faire” notamment vis-à-vis de l’acceptation sociétale des mines. “Il faut que tout le monde comprenne qu’on ne peut pas rouler en trottinette électrique dont les batteries sont alimentées par du lithium australien, et s’opposer à la mine” a-t-il ajouté.Selon lui, un “sujet majeur” se joue aussi autour de l’étain et “de ce qui se passe au Myanmar”, pays clé de production de ce minerai et où la production s’est réduite.Les cours de l’étain ont progressé de 16% en 2024, soutenus par le boom de l’intelligence artificielle, puisqu’il en faut pour “toutes les micro-soudures des composants électroniques”.

Ghana president tells firms to pump oil ‘like there’s no tomorrow’Tue, 13 May 2025 18:04:50 GMT

Ghana’s President John Mahama on Tuesday urged global firms to ramp up crude oil production in the West African nation before the global shift to renewable energy renders the resource worthless.He warned that Ghana risks seeing its oil resources stuck in the ground if drilling is not fast-tracked while demand still exists.Many countries have pledged …

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Reçu royalement à Ryad, Trump décroche de gros contrats et lève les sanctions visant la Syrie

Donald Trump et le prince héritier saoudien ont affiché une amitié éclatante en Arabie saoudite, où le président américain a décroché des contrats colossaux et concédé des gestes diplomatiques, au premier rang desquels la levée des sanctions américaines visant la Syrie.Reçu avec tous les égards à Ryad, le président républicain, accompagné de plusieurs grands patrons dont son allié Elon Musk, a signé mardi avec le prince héritier Mohammed ben Salmane un “partenariat économique stratégique”.L’exécutif américain a estimé le montant revenant aux Etats-Unis à 600 milliards de dollars.Fidèle à son approche diplomatique transactionnelle, Donald Trump, a créé la surprise en annonçant la levée des sanctions américaines contre la Syrie, à la veille d’une rencontre, même brève, avec le président Ahmad al-Chareh en Arabie saoudite. “Je vais ordonner l’arrêt des sanctions contre la Syrie pour leur donner une chance de grandeur”, a dit le président américain, en indiquant être parvenu à cette décision après des demandes pressantes de son hôte, Mohammed ben Salmane. Damas s’est félicité d’un “tournant décisif”. Le prince héritier saoudien a réservé au milliardaire républicain de 78 ans, sensible à la pompe protocolaire, un accueil sur mesure, avec escorte d’avions de combat, garde à cheval et fastes royaux.La cordialité évidente entre les deux hommes, que l’on a vu deviser avec animation et force sourires, a marqué la journée”Je pense vraiment que nous nous apprécions beaucoup”, a insisté Donald Trump. Alors que Ryad martèle qu’aucun progrès n’est envisageable sans l’établissement d’un Etat palestinien, le président a dit avoir “l’espoir fervent” que l’Arabie saoudite normalise ses relations avec Israël dans le cadre dit des “accords d’Abraham”.”Mais vous le ferez à votre propre rythme” a-t-il ajouté prudemment.- “Pression maximale” -Concernant l’Iran, Donald Trump s’est dit prêt à exercer “une pression maximale” si Téhéran refuse “le rameau d’olivier” qu’il estime lui tendre avec les discussions pour un accord sur le nucléaire iranien.Dans le même temps, il a dit vouloir offrir une “nouvelle voie” aux dirigeants iraniens, en ajoutant: “je n’ai jamais été favorable à avoir des ennemis perpétuels”.La tournée du président américain doit ensuite l’emmener au Qatar puis aux Emirats arabes unis. Si l’on excepte un aller-retour à Rome pour les funérailles du pape François, il s’agit du premier déplacement majeur à l’étranger depuis le début du second mandat. Huit ans plus tôt, Donald Trump avait déjà choisi le royaume saoudien pour son premier voyage international. La décision de faire passer à nouveau les riches monarchies pétrolières et gazières du Golfe avant ses alliés occidentaux reflète leur rôle géopolitique croissant et leur immense potentiel économique. Parmi les contrats annoncés mardi, l’Arabie saoudite doit, selon un communiqué américain, acheter pour 142 milliards de dollars d’équipements militaires “de pointe”.La Maison Blanche a aussi annoncé des accords dans l’intelligence articicielle, les technologies et l’énergie.- Cadeau qatari -L’enjeu pour les pays du Golfe est de s’assurer le soutien d’un président impulsif, qui prône un désengagement militaire et stratégique des Etats-Unis, en dehors des environs géographiques immédiats de la première puissance mondiale.Venu pour faire des “deals”, son activité favorite, Donald Trump n’a donc pas pu éviter les sujets brûlants, comme Gaza.Sans guère plus évoquer son projet de développement immobilier du territoire par les Américains, il eu un message pour les Palestiniens, qui selon lui “méritent un meilleur avenir mais cela ne pourra pas avoir lieu tant que leurs dirigeants choisissent de kidnapper, torturer et viser” des innocents.Le président américain s’est entretenu mardi avec Edan Alexander, libéré la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas.Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a lui prévenu mardi que l’armée israélienne entrerait “avec toute (sa) force” dans la bande de Gaza dans les jours à venir. Mercredi, l’étape qatarie de Donald Trump s’annonce sûrement aussi chaleureuse, mais compliquée par un scandale politique.L’opposition démocrate aux Etats-Unis lui reproche d’avoir accepté “le plus gros pot-de-vin étranger de l’histoire récente”.La famille royale du Qatar a offert à Donald Trump un Boeing 747-8 pour remplacer au moins provisoirement son avion officiel, et pour l’utiliser après son mandat.Le président américain a répliqué que l’avion était un “cadeau temporaire”.

Trump, casting himself as peacemaker, to lift Syria sanctions

US President Donald Trump said Tuesday he would lift sanctions on Syria to offer it a chance for “greatness” after Bashar al-Assad’s fall, as he cast himself as a peacemaker in the Middle East.On a state visit to Saudi Arabia primarily aimed at securing billions of dollars of investment, the billionaire president took aim both at the US left and right who he said had intervened in the region in the guise of “nation builders” but “wrecked far more nations than they built”.Trump renewed his offer for a better US relationship with longtime nemesis Iran, although he warned the nation’s rulers of consequences if ongoing talks with his administration failed.In his most significant announcement, Trump said he would end sweeping US sanctions on Syria, in place for decades and ramped up dramatically during the iron-fisted rule of Assad, who was overthrown by Islamist-led forces in December.”I will be ordering the cessation of sanctions against Syria in order to give them a chance at greatness,” Trump said in a speech in Riyadh.”The sanctions were brutal and crippling,” he said. “But now it’s their time to shine.”Trump will at least “say hello” to Syria’s interim president, Ahmed al-Sharaa, in Riyadh on Wednesday, a US official said.Secretary of State Marco Rubio will hold more extensive talks in Turkey this week with Syria’s foreign minister, Asaad al-Shaibani, Trump said.Shaibani welcomed the lifting of sanctions, telling state news agency SANA it was a “pivotal turning point for the Syrian people”.- Listening to Saudi appeals -In announcing the move, Trump said he was listening to the appeals of Saudi Arabia’s de facto ruler, Crown Prince Mohammed bin Salman — who joined the crowd in cheering the announcement — as well as President Recep Tayyip Erdogan of Turkey, the longtime patron of the triumphant Syrian Islamists.United Nations spokesman Stephane Dujarric welcomed the easing of US sanctions, saying it would “help the Syrian people recover from more than a decade of conflict”.The European Union, Britain and Canada had already eased sanctions that had intensified during Syria’s decade and a half of brutal civil war.But the United States had held out on maintaining sanctions, which have impeded investment for the reconstruction of Syria whose economy was devastated by the war.After Assad’s fall, Washington, then under president Joe Biden, lay down conditions for sanctions removal including protection of minorities.In recent weeks, there have been a series of deadly attacks on the Alawite and Druze minorities.- Breaking with Israel -The last US president to meet a Syrian leader was Bill Clinton, who in 2000 unsuccessfully tried to persuade Bashar’s father Hafez al-Assad to make peace with Israel.On both Syria and Iran, Trump is moving in directions that put him at odds with Israel, which he has long supported.Israeli Prime Minister Benjamin Netanyahu has repeatedly ordered strikes on Syria, demanded the demilitarisation of its south, and pushed for action against Iran’s contested nuclear programme.The Trump administration has held four rounds of talks with Iran on reaching a nuclear accord to avoid war.Trump, who himself pulled out of an earlier nuclear agreement with Tehran in his first term, sharply criticised Iran’s leaders, saying they had “focused on stealing their people’s wealth to fund terror and bloodshed abroad” and “dragged down an entire region with them.”But he added: “I’m here today not merely to condemn the past chaos of Iran’s leaders, but to offer them a new path — and a much better path — toward a far better and more hopeful future”. If the talks fail, however, Trump said he would “have no choice but to inflict massive maximum pressure,” including using sanctions to curtail all Tehran’s oil exports.Trump’s speech took on much of the tone of his domestic rhetoric. He lashed out at US rivals and even brought the Saudi crown prince on stage to the sound of the Village People’s “YMCA”, a gay anthem turned Trump campaign song.But the US president, whose second term has included slashing most foreign assistance and aggressively deporting migrants, said that he still saw himself as a “peacemaker”.”In the case of Iran, I have never believed in having permanent enemies. I am different than a lot of people think,” Trump said.

Affaire des sondages de l’Elysée: le parquet général demande la confirmation des peines de première instance

Le parquet général a demandé mardi à la cour d’appel de Paris de confirmer les jugements prononcés en première instance dans l’affaire des sondages de l’Elysée, dans laquelle est notamment impliqué l’ancien secrétaire général de l’Elysée Claude Guéant.La cour fera connaître sa décision le 4 novembre à 13H30.Contre l’ancien numéro deux de l’Elysée et ministre de l’Intérieur de Nicolas Sarkozy, poursuivi pour favoritisme, les avocats généraux ont requis un an de prison dont huit mois ferme.L’avocat de M. Guéant, Philippe Bouchez El Ghozi, a plaidé “une relaxe totale” de son client expliquant que l’ancien secrétaire général n’avait “aucune marge de manoeuvre” face aux “instructions” du président de la République, Nicolas Sarkozy.On poursuit “celui qui obéit au président de la République”, a-t-il insisté. “Le secrétaire général de l’Elysée était dans la tour de contrôle mais ce n’était pas le pilote”, a-t-il dit.Selon Me Bouchez El Ghozi, son client n’a pas commandé les sondages, sans appel d’offres, qui lui valent de comparaître devant la justice.Claude Guéant a déjà dû faire face à la justice en début d’année, au procès du supposé financement libyen de la campagne de Nicolas Sarkozy. Dans ce dossier, le parquet a requis contre lui six ans de prison et 100.000 euros d’amende, l’accusant d’avoir été un intermédiaire afin d’obtenir des fonds.Dans ce dossier, le tribunal correctionnel de Paris fera connaître sa décision le 25 septembre.Concernant l’autre prévenu, l’ex-sondeur Pierre Giacometti, jugé pour recel de favoritisme, le parquet général a requis six mois de prison avec sursis et 70.000 euros d’amende. Les magistrats ont également réclamé 300.000 euros d’amende contre sa société No Com.L’avocat de l’ex-sondeur, Me Patrick Maisonneuve, a demandé la relaxe de son client qui n’est pas, selon lui, “un fin connaisseur des marchés publics”.Claude Guéant, 80 ans, qui souffre de multiples pathologies ayant nécessité encore récemment une opération chirurgicale, et Pierre Giacometti, 62 ans, étaient présents à l’audience.- “Procès autour d’un absent” -Les magistrats ont également demandé la confirmation de l’amende d’un million d’euros contre l’institut de sondages Ipsos, soupçonné de recel de favoritisme.Ils ont requis des amendes de 500.000 euros contre Publifact et de 50.000 euros contre Publi-Opinion, deux entreprises de Patrick Buisson, ancien influent inspirateur du président Sarkozy, condamné en première instance pour recel de favoritisme, abus de biens sociaux et détournement de fonds publics, mais qui est décédé fin 2023.L’affaire des sondages de l’Elysée a débuté en 2009 avec la publication d’un rapport de la Cour des comptes sur l’exécution du budget 2008 du Palais de l’Elysée, dans lequel la Cour épinglait une série d’études d’opinion réalisées sans respecter la procédure des marchés publics.”J’ai été le premier chef d’Etat à avoir l’étrange idée de faire rentrer la Cour des comptes à l’Elysée. Si je n’avais pas pris cette décision, votre tribunal ne serait pas saisi”, avait fait remarquer M. Sarkozy lorsqu’il avait été entendu par le tribunal correctionnel de Paris en novembre 2021.”C’est le procès autour d’un absent, du fait d’un absent”, a résumé Me Bouchez El Ghozi. “Comme on ne peut pas juger le président de la République”, couvert par son immunité présidentielle, “on juge son plus proche collaborateur”, a déploré le conseil de M. Guéant.Les contrats passés sans appel d’offres avec l’Elysée pour la fourniture d’enquêtes d’opinion et des prestations de conseil politique étaient facturés par les sociétés de Patrick Buisson et Pierre Giacometti, ainsi que par l’institut Ipsos.Le Parquet national financier estime à 4,7 millions d’euros d’argent public les dépenses de sondages passées sans appel d’offres par l’Elysée de 2007 à 2012 et à 2,7 millions d’euros les dépenses de conseils demandés également sans appel d’offres aux sociétés mises en cause.