Japon: accord pour une coalition, Sanae Takaichi parée pour devenir Première ministre

Le Parti libéral-démocrate (PLD) au pouvoir au Japon a signé lundi un accord de coalition avec un nouveau partenaire, mettant fin à une crise politique aiguë et assurant à sa dirigeante Sanae Takaichi de devenir dès mardi la première femme à gouverner le pays.Mme Takaichi, nouvelle présidente du PLD (droite conservatrice), a ratifié devant la presse cet accord avec Hirofumi Yoshimura, co-dirigeant du Parti japonais pour l’innovation (Ishin), formation réformatrice de centre-droit.”Je suis impatient de collaborer avec vous pour renforcer l’économie japonaise et faire du Japon un pays responsable envers les générations futures”, a déclaré Sanae Takaichi à M. Yoshimura.Le puissant Parti libéral-démocrate, qui gouverne le Japon de manière quasi-ininterrompue depuis 1955, était dans la tourmente depuis l’implosion de sa traditionnelle coalition avec son petit allié centriste Komeito.Sanae Takaichi, 64 ans et aux positions ultra-nationalistes, semblait en bonne voie pour remplacer le Premier ministre démissionnaire Shigeru Ishiba, lorsqu’elle lui a succédé à la tête du PLD le 4 octobre à l’issue d’un scrutin interne. Mais le retrait de Komeito de la coalition gouvernementale le 10 octobre, après 26 ans de soutien, a plongé le Japon dans la crise politique, le PLD multipliant les discussions en vue d’une alliance alternative.Le PLD contrôle 196 sièges à la chambre basse du Parlement, et Ishin 35 sièges. Leur accord place la coalition menée par Mme Takaichi à seulement deux sièges de la majorité absolue nécessaire pour l’élire Première ministre lors d’un vote parlementaire prévu mardi. Elle est assurée de l’emporter au deuxième tour, à la majorité simple.Selon la presse nippone, les hauts responsables des deux partis avaient convenu vendredi que le PLD s’efforcerait de mettre en œuvre des propositions du Parti pour l’innovation, parmi lesquelles celle de ramener à zéro la taxe à la consommation sur les denrées alimentaires, actuellement fixée à 10%.Le PLD aurait également accepté la demande de M. Yoshimura de réduire le nombre de sièges au Parlement. -“Faire progresser le Japon”-“Je suis convaincu que nous partageons la même volonté de faire progresser le Japon. En tant que parti réformateur, nous partageons la même détermination à faire avancer les politiques que nous avons défendues”, a martelé lundi M. Yoshimura.La perspective de l’accord –et de politiques budgétaires pro-actives menées par Mme Takaichi– a fait bondir lundi de quelque 3% la Bourse de Tokyo, propulsant l’indice Nikkei à son plus haut niveau historique.Ancienne batteuse dans un groupe de heavy metal à l’université, Sanae Takaichi considère l’ex-dirigeante britannique conservatrice Margaret Thatcher comme son modèle politique.Au pouvoir, elle devra faire face aux défis posés par le vieillissement démographique, une dette colossale, les inquiétudes croissantes au sujet de l’immigration, une inflation tenace et une économie chancelante –qu’elle entend soutenir via des dépenses publiques accrues et des rabais fiscaux.Il ne devrait pas y avoir de poste ministériel confié à un membre du Parti pour l’innovation, avait précisé ce week-end la chaîne TV Asahi.-“Différente des autres”-Dans la ville de Nara (ouest), dont Mme Takaichi est originaire, on salue son ascension: “J’espère que cela apportera de réels changements, qu’elle fera du Japon un endroit plus facile à vivre pour les femmes”, déclare à l’AFP Keiko Yoshida, 39 ans, employée de bureau. Shigeji Kawai, 75 ans, gérant d’un magasin d’alcool, l’attend plutôt sur l’inflation et le coût de la vie “élevé”: “Je la trouve différente des autres, c’est quelqu’un qui s’exprime clairement et directement”, note-t-il.Mais Satoe Tominaga, retraitée de 77 ans qui avait jadis soutenu Takaichi localement, se montre plus circonspecte: “J’ai l’impression que les hommes sont un peu plus solides en matière de leadership. Elle vient de Nara, et je veux la soutenir. Mais oui, j’ai quelques inquiétudes. Les prix ont augmenté, c’est dur de s’en sortir”, souffle-t-elle.Le Premier ministre sortant, Shigeru Ishiba, avait pris ses fonctions en octobre 2024, mais sa coalition a depuis perdu sa majorité dans les deux chambres du Parlement, subissant la colère des électeurs face à l’inflation et à un scandale de “caisses noires” au sein du PLD. Un scandale à l’origine du départ de Komeito.Le vote parlementaire de mardi se tient avant la visite prévue fin octobre du président américain Donald Trump dans l’archipel, durant laquelle les taxes douanières américaines seront au coeur des discussions.

Japon: accord pour une coalition, Sanae Takaichi parée pour devenir Première ministre

Le Parti libéral-démocrate (PLD) au pouvoir au Japon a signé lundi un accord de coalition avec un nouveau partenaire, mettant fin à une crise politique aiguë et assurant à sa dirigeante Sanae Takaichi de devenir dès mardi la première femme à gouverner le pays.Mme Takaichi, nouvelle présidente du PLD (droite conservatrice), a ratifié devant la presse cet accord avec Hirofumi Yoshimura, co-dirigeant du Parti japonais pour l’innovation (Ishin), formation réformatrice de centre-droit.”Je suis impatient de collaborer avec vous pour renforcer l’économie japonaise et faire du Japon un pays responsable envers les générations futures”, a déclaré Sanae Takaichi à M. Yoshimura.Le puissant Parti libéral-démocrate, qui gouverne le Japon de manière quasi-ininterrompue depuis 1955, était dans la tourmente depuis l’implosion de sa traditionnelle coalition avec son petit allié centriste Komeito.Sanae Takaichi, 64 ans et aux positions ultra-nationalistes, semblait en bonne voie pour remplacer le Premier ministre démissionnaire Shigeru Ishiba, lorsqu’elle lui a succédé à la tête du PLD le 4 octobre à l’issue d’un scrutin interne. Mais le retrait de Komeito de la coalition gouvernementale le 10 octobre, après 26 ans de soutien, a plongé le Japon dans la crise politique, le PLD multipliant les discussions en vue d’une alliance alternative.Le PLD contrôle 196 sièges à la chambre basse du Parlement, et Ishin 35 sièges. Leur accord place la coalition menée par Mme Takaichi à seulement deux sièges de la majorité absolue nécessaire pour l’élire Première ministre lors d’un vote parlementaire prévu mardi. Elle est assurée de l’emporter au deuxième tour, à la majorité simple.Selon la presse nippone, les hauts responsables des deux partis avaient convenu vendredi que le PLD s’efforcerait de mettre en œuvre des propositions du Parti pour l’innovation, parmi lesquelles celle de ramener à zéro la taxe à la consommation sur les denrées alimentaires, actuellement fixée à 10%.Le PLD aurait également accepté la demande de M. Yoshimura de réduire le nombre de sièges au Parlement. -“Faire progresser le Japon”-“Je suis convaincu que nous partageons la même volonté de faire progresser le Japon. En tant que parti réformateur, nous partageons la même détermination à faire avancer les politiques que nous avons défendues”, a martelé lundi M. Yoshimura.La perspective de l’accord –et de politiques budgétaires pro-actives menées par Mme Takaichi– a fait bondir lundi de quelque 3% la Bourse de Tokyo, propulsant l’indice Nikkei à son plus haut niveau historique.Ancienne batteuse dans un groupe de heavy metal à l’université, Sanae Takaichi considère l’ex-dirigeante britannique conservatrice Margaret Thatcher comme son modèle politique.Au pouvoir, elle devra faire face aux défis posés par le vieillissement démographique, une dette colossale, les inquiétudes croissantes au sujet de l’immigration, une inflation tenace et une économie chancelante –qu’elle entend soutenir via des dépenses publiques accrues et des rabais fiscaux.Il ne devrait pas y avoir de poste ministériel confié à un membre du Parti pour l’innovation, avait précisé ce week-end la chaîne TV Asahi.-“Différente des autres”-Dans la ville de Nara (ouest), dont Mme Takaichi est originaire, on salue son ascension: “J’espère que cela apportera de réels changements, qu’elle fera du Japon un endroit plus facile à vivre pour les femmes”, déclare à l’AFP Keiko Yoshida, 39 ans, employée de bureau. Shigeji Kawai, 75 ans, gérant d’un magasin d’alcool, l’attend plutôt sur l’inflation et le coût de la vie “élevé”: “Je la trouve différente des autres, c’est quelqu’un qui s’exprime clairement et directement”, note-t-il.Mais Satoe Tominaga, retraitée de 77 ans qui avait jadis soutenu Takaichi localement, se montre plus circonspecte: “J’ai l’impression que les hommes sont un peu plus solides en matière de leadership. Elle vient de Nara, et je veux la soutenir. Mais oui, j’ai quelques inquiétudes. Les prix ont augmenté, c’est dur de s’en sortir”, souffle-t-elle.Le Premier ministre sortant, Shigeru Ishiba, avait pris ses fonctions en octobre 2024, mais sa coalition a depuis perdu sa majorité dans les deux chambres du Parlement, subissant la colère des électeurs face à l’inflation et à un scandale de “caisses noires” au sein du PLD. Un scandale à l’origine du départ de Komeito.Le vote parlementaire de mardi se tient avant la visite prévue fin octobre du président américain Donald Trump dans l’archipel, durant laquelle les taxes douanières américaines seront au coeur des discussions.

Dans le nord-est ivoirien, des jihadistes et miliciens en encombrants voisins

“Après Dieu, ici c’est l’armée. Grâce à elle je dors tranquille, je me réveille le matin en paix”: face aux incursions de jihadistes venus du Burkina Faso voisin, l’armée ivoirienne est parvenue à sécuriser la frontière nord-est du pays et à rassurer en partie les populations.Mais la situation sécuritaire reste précaire sur cette frontière poreuse, où un nouvel acteur armé, les supplétifs civils de la junte au pouvoir au Burkina, font planer une menace supplémentaire, a constaté une équipe de l’AFP au cours d’une longue mission dans cette région désignée comme “rouge” par les chancelleries occidentales.”La présence de l’armée nous rassure. Si elle quitte la zone, moi je quitte le village”, commente Adama Ouattara, “président des jeunes” de Moro Moro (520 km au nord d’Abidjan).Polo crasseux qui contraste avec un sourire ravageur, ce paysan aux épaules de catcheur ne tarit pas d’éloges sur les militaires ivoiriens venus en patrouille ce jour-là visiter ce village perdu dans la brousse, à un jet de pierre de la frontière.Frappé par les jihadistes affiliés à Al-Qaida qui ont tué 16 soldats à Kafolo dans deux attaques en juin 2020 et mars 2021, le nord-est ivoirien n’a connu aucun incident notable depuis. La vie a repris son cours normalement, si ce n’est une forte présence militaire et une empreinte clairement renforcée de l’Etat, a-t-on constaté. Une situation qui tranche avec les violences qui s’étendent dans d’autres pays côtiers de la zone, comme le Bénin ou le Togo. – “Veille permanente” -A Kafolo, où les restes du camp attaqué ont été rasés pour y élever au milieu des herbes folles les murs de briques grisâtres du futur marché aux légumes, les villageois vont aux champs comme si de rien n’était.Le minaret beige de la mosquée domine ce modeste hameau traversé de pistes de terre rouge, où des biquettes broutent nonchalamment les détritus plastiques.Sur cette partie de la frontière clairement délimitée par le fleuve Comoé, le village est surtout envahi par les employés locaux à gilets fluos d’une entreprise de BTP en charge de bitumer deux axes routiers clés.La vigilance reste néanmoins de mise. “On arrête le travail en milieu d’après-midi. On ne circule jamais la nuit”, confie l’un d’eux.”Les jihadistes campent dans le village d’Alidougou, juste de l’autre côté du fleuve, à trois kilomètres de là”, rappelle en forme de mise en garde un vieux connaisseur de la zone.”Avant, on partait au Burkina prendre du maïs, du blé, des céréales… Maintenant on ne passe pas la frontière, on a aussi déserté les champs là-bas, c’est plus prudent”, explique Abdelrahman Ouattara, un autre “président des jeunes” dans la localité voisine de Tougbo.”À un moment, les jihadistes essayaient de recruter. Ils parlaient dans les mosquées. Ca fait un moment qu’on ne les voit plus”, assure ce “jeune” de 42 ans, sous le regard attentif du capitaine en charge de la patrouille motorisée du 1er Bataillon commando parachutiste.Au contact des villageois, les militaires ivoiriens vont ainsi à la pêche aux renseignements, à la recherche du moindre “fait suspect”, comportement “un peu bizarre” ou signalement de tout nouveau visage dans le coin.Près de 200 à 300 habitants Peuls qui vivaient là avant les attaques ont depuis “quitté le village avec leurs troupeaux” de vaches, lâche Tiémogo Bamba, le chef du village de Kafolo.Pour où? On ne sait pas vraiment… Dans ces régions de grande transhumance transfrontalière, les Peuls nomades sont souvent accusés de collusion avec les jihadistes par les autres communautés, agricultrices, Malinké, Lobi, Koulango et Mossi.- “Jusqu’au cou!” -Dans cette région de savane longtemps pauvre et délaissée, les “défis sécuritaires” sont “le terrorisme et l’orpaillage illégal”, a résumé mi-août le ministre de la Défense, Téné Birahima Ouattara, par ailleurs frère du président Alassane Ouattara, au pouvoir depuis 2011 et qui brigue ce 25 octobre un quatrième mandat.La situation “y est préoccupante mais sous contrôle”, a détaillé le ministre, décrivant une “posture de veille permanente” et un dispositif militaire renforcé ces dernières années qui a permis d’empêcher toute nouvelle “infiltration ou tentative d’attaques terroristes d’envergure”.Le voisinage immédiat de l’immense parc national de la Comoé, autrefois particulièrement riche en éléphants, lions, antilopes et bêtes de tout poils, nourrit les espoirs locaux d’une reprise du tourisme, malgré les mises en garde des ambassades occidentales.”Il y a de bonnes perspectives”, veut croire le député local, Abdoulaye Karim Diomandé. “Le déploiement sécuritaire est visible et très dissuasif, de gros efforts ont été faits, ça marche”.Aucun jihadiste n’a été arrêté ou récemment repéré dans le parc, tranchent toutes les sources interrogées sur place par l’AFP, qui a pu parcourir en profondeur les pistes de cette immense savane enchanteresse.”Les terroristes ne peuvent plus attaquer” le territoire ivoirien, “nous avons pris nos dispositions et nous les contenons”, affirme à l’AFP l’un des responsables militaires de la région, mettant en avant le “maillage de camps, postes et positions militaires” construits et disséminés en brousse tout le long de la frontière.”Mais les jihadistes sont implantés jusqu’au cou côté burkinabé. De nombreux villages y sont occupés. La menace existe toujours”, concède cette source. La junte au Burkina “veut nous faire croire que ça va, mais ça ne va pas du tout là-bas, les gens meurent en grand nombre”. “On a rétabli la situation. Elle peut dégénérer de nouveau à tout moment”, analyse un autre officier, confirmant cette idée d’un calme en trompe-l’oeil.- Commerce en berne -Car un autre danger se profile dans cette région ivoirienne du Bounkani, venu là aussi du Burkina: les VDP, acronyme pour “Volontaires pour la défense de la patrie”, ces supplétifs civils de l’armée burkinabè déployés pour lutter contre les jihadistes.Leur présence s’avère particulièrement problématique sur cette frontière poreuse, dans sa partie terrestre mal délimitée, lieux de nombreux commerces et trafics, chemin de la transhumance bovine, et où les populations vivent depuis toujours imbriquées.Ceci alors que la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso entretiennent des relations exécrables depuis l’arrivée au pouvoir il y a près de trois ans du capitaine putschiste et anti-impérialiste Ibrahim Traoré, à Ouagadougou. Le Burkina accuse régulièrement son voisin de déstabilisation, ce qu’Abidjan nie.Fin août, six fonctionnaires ivoiriens en charge des réfugiés, en mission dans un petit village frontalier, ont été kidnappés et emmenés au Burkina par des VDP, selon des sources locales. Quatre villageois ont par ailleurs été tués lors d’une incursion par des “individus armés non identifiés”, selon l’armée.Sur le principal poste-frontière de la région, à Doropo, l’entente reste en apparence cordiale, a constaté l’AFP. La frontière est ouverte. “On se salue avec les collègues voisins chaque matin”, commente l’adjudant Houyaou. Sous un soleil de plomb, piétons et vélos franchissent tranquillement la barrière. Deux gamins main dans la main venus du Burkina vont “chez le coiffeur” ivoirien installé sous une cahute au toit de tôle.”Là-bas, la police complique. Moi je ne traverse plus. On fait très attention. Le commerce transfrontalier a baissé de près de 50%”, explique Traoré Lacina, président des commerçants de Doropo. Les prix sur les marchés reflètent ce ralentissement des flux transfrontaliers: celui des vaches venues du Burkina, dont le nombre est passé de 400 têtes/jour à seulement une centaine, a  grimpé de près de 40%.- “Les mêmes peuples” -“Nous sommes les mêmes peuples. (…) Mais les gens ont peur désormais, c’est mieux que chacun reste chez lui”, déplore Sigué Ouattara, notable de la chefferie de l’ethnie Koulango.”Le problème désormais, ce sont les VDP, on ne peut pas parlementer avec eux”, abonde le président des commerçants.Diko Abderhaman, le représentant de la communauté peule, prise pour cible par le VDP, rappelle que des “milliers de réfugiés” de son ethnie ont quitté le Burkina ces dernières années. La Côte d’Ivoire accueille près de 70.000 Burkinabés ayant fui leur pays, dont 35.000 dans la seule région du Bounkani, selon le HCR. L’Etat ivoirien a construit et financé deux camps d’accueil, les autres vivent dans les communautés.Des arrivées massives qui “exercent une pression croissante sur les ressources locales”, a prévenu le HCR et qui vient parfois exacerber les tensions communautaires toujours sensibles.”L’arrivée des demandeurs d’asile”, comme on les appelle ici, “nous a fait peur, il y avait des terroristes parmi eux”, affirme Angeline Som, commerçante et présidente d’une ONG de femmes à Doropo, reflétant les inquiétudes de beaucoup.- Ivoiriens parmi les VDP -“Le problème jihadiste est sous contrôle à Bouna (la capitale provinciale)”, résume un journaliste local. “Le danger maintenant, ce sont les VDP, la guéguerre avec le Burkina, et, vue d’ici, les provocations du pays voisin”.”Des agents de la junte burkinabé à Bouna distillent rumeurs et fausses nouvelles”, affirme cet observateur. Tandis que “des jeunes qui vivent ici, des Burkinabè mais aussi des Ivoiriens, se sont enrôlés de l’autre côté chez les VDP”.”Des Burkinabè qui vivaient dans cette partie nord de la Côte d’Ivoire depuis des années sont allés se faire enrôler chez les VDP. Ils reviennent parfois dormir chez nous ou se reposer dans leurs familles. Et ils font des problèmes. Et il y a aussi des Ivoiriens”, confirme, inquiet, une très bonne source sécuritaire.Interrogé à ce propos, le ministre de la Défense, relevant la porosité de cette frontière et “leur processus de délimitation pour le moment suspendu”, avait reconnu “quelques tensions avec nos frères d’armes de part et d’autre de la frontière que nous essayons de régler rapidement dès qu’elles apparaissent et ce par la voie diplomatique”.”Nous avons pour consigne de ne pas répondre aux provocations”, lâche la source sécuritaire.Mais les habitants s’alarment. “Partout le long de cette frontière vous pouvez croiser les VDP”, souligne l’inspecteur vétérinaire Vincent Baret, en poste à Doropo.”Moi, comme fonctionnaire, je ne peux pas m’éloigner en brousse. Nos militaires ont à faire tous les jours avec les VDP. Ce sont juste des miliciens analphabètes, mais ils nous occupent l’esprit. Et nous inquiètent plus que les jihadistes désormais”.

Dans le nord-est ivoirien, des jihadistes et miliciens en encombrants voisins

“Après Dieu, ici c’est l’armée. Grâce à elle je dors tranquille, je me réveille le matin en paix”: face aux incursions de jihadistes venus du Burkina Faso voisin, l’armée ivoirienne est parvenue à sécuriser la frontière nord-est du pays et à rassurer en partie les populations.Mais la situation sécuritaire reste précaire sur cette frontière poreuse, où un nouvel acteur armé, les supplétifs civils de la junte au pouvoir au Burkina, font planer une menace supplémentaire, a constaté une équipe de l’AFP au cours d’une longue mission dans cette région désignée comme “rouge” par les chancelleries occidentales.”La présence de l’armée nous rassure. Si elle quitte la zone, moi je quitte le village”, commente Adama Ouattara, “président des jeunes” de Moro Moro (520 km au nord d’Abidjan).Polo crasseux qui contraste avec un sourire ravageur, ce paysan aux épaules de catcheur ne tarit pas d’éloges sur les militaires ivoiriens venus en patrouille ce jour-là visiter ce village perdu dans la brousse, à un jet de pierre de la frontière.Frappé par les jihadistes affiliés à Al-Qaida qui ont tué 16 soldats à Kafolo dans deux attaques en juin 2020 et mars 2021, le nord-est ivoirien n’a connu aucun incident notable depuis. La vie a repris son cours normalement, si ce n’est une forte présence militaire et une empreinte clairement renforcée de l’Etat, a-t-on constaté. Une situation qui tranche avec les violences qui s’étendent dans d’autres pays côtiers de la zone, comme le Bénin ou le Togo. – “Veille permanente” -A Kafolo, où les restes du camp attaqué ont été rasés pour y élever au milieu des herbes folles les murs de briques grisâtres du futur marché aux légumes, les villageois vont aux champs comme si de rien n’était.Le minaret beige de la mosquée domine ce modeste hameau traversé de pistes de terre rouge, où des biquettes broutent nonchalamment les détritus plastiques.Sur cette partie de la frontière clairement délimitée par le fleuve Comoé, le village est surtout envahi par les employés locaux à gilets fluos d’une entreprise de BTP en charge de bitumer deux axes routiers clés.La vigilance reste néanmoins de mise. “On arrête le travail en milieu d’après-midi. On ne circule jamais la nuit”, confie l’un d’eux.”Les jihadistes campent dans le village d’Alidougou, juste de l’autre côté du fleuve, à trois kilomètres de là”, rappelle en forme de mise en garde un vieux connaisseur de la zone.”Avant, on partait au Burkina prendre du maïs, du blé, des céréales… Maintenant on ne passe pas la frontière, on a aussi déserté les champs là-bas, c’est plus prudent”, explique Abdelrahman Ouattara, un autre “président des jeunes” dans la localité voisine de Tougbo.”À un moment, les jihadistes essayaient de recruter. Ils parlaient dans les mosquées. Ca fait un moment qu’on ne les voit plus”, assure ce “jeune” de 42 ans, sous le regard attentif du capitaine en charge de la patrouille motorisée du 1er Bataillon commando parachutiste.Au contact des villageois, les militaires ivoiriens vont ainsi à la pêche aux renseignements, à la recherche du moindre “fait suspect”, comportement “un peu bizarre” ou signalement de tout nouveau visage dans le coin.Près de 200 à 300 habitants Peuls qui vivaient là avant les attaques ont depuis “quitté le village avec leurs troupeaux” de vaches, lâche Tiémogo Bamba, le chef du village de Kafolo.Pour où? On ne sait pas vraiment… Dans ces régions de grande transhumance transfrontalière, les Peuls nomades sont souvent accusés de collusion avec les jihadistes par les autres communautés, agricultrices, Malinké, Lobi, Koulango et Mossi.- “Jusqu’au cou!” -Dans cette région de savane longtemps pauvre et délaissée, les “défis sécuritaires” sont “le terrorisme et l’orpaillage illégal”, a résumé mi-août le ministre de la Défense, Téné Birahima Ouattara, par ailleurs frère du président Alassane Ouattara, au pouvoir depuis 2011 et qui brigue ce 25 octobre un quatrième mandat.La situation “y est préoccupante mais sous contrôle”, a détaillé le ministre, décrivant une “posture de veille permanente” et un dispositif militaire renforcé ces dernières années qui a permis d’empêcher toute nouvelle “infiltration ou tentative d’attaques terroristes d’envergure”.Le voisinage immédiat de l’immense parc national de la Comoé, autrefois particulièrement riche en éléphants, lions, antilopes et bêtes de tout poils, nourrit les espoirs locaux d’une reprise du tourisme, malgré les mises en garde des ambassades occidentales.”Il y a de bonnes perspectives”, veut croire le député local, Abdoulaye Karim Diomandé. “Le déploiement sécuritaire est visible et très dissuasif, de gros efforts ont été faits, ça marche”.Aucun jihadiste n’a été arrêté ou récemment repéré dans le parc, tranchent toutes les sources interrogées sur place par l’AFP, qui a pu parcourir en profondeur les pistes de cette immense savane enchanteresse.”Les terroristes ne peuvent plus attaquer” le territoire ivoirien, “nous avons pris nos dispositions et nous les contenons”, affirme à l’AFP l’un des responsables militaires de la région, mettant en avant le “maillage de camps, postes et positions militaires” construits et disséminés en brousse tout le long de la frontière.”Mais les jihadistes sont implantés jusqu’au cou côté burkinabé. De nombreux villages y sont occupés. La menace existe toujours”, concède cette source. La junte au Burkina “veut nous faire croire que ça va, mais ça ne va pas du tout là-bas, les gens meurent en grand nombre”. “On a rétabli la situation. Elle peut dégénérer de nouveau à tout moment”, analyse un autre officier, confirmant cette idée d’un calme en trompe-l’oeil.- Commerce en berne -Car un autre danger se profile dans cette région ivoirienne du Bounkani, venu là aussi du Burkina: les VDP, acronyme pour “Volontaires pour la défense de la patrie”, ces supplétifs civils de l’armée burkinabè déployés pour lutter contre les jihadistes.Leur présence s’avère particulièrement problématique sur cette frontière poreuse, dans sa partie terrestre mal délimitée, lieux de nombreux commerces et trafics, chemin de la transhumance bovine, et où les populations vivent depuis toujours imbriquées.Ceci alors que la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso entretiennent des relations exécrables depuis l’arrivée au pouvoir il y a près de trois ans du capitaine putschiste et anti-impérialiste Ibrahim Traoré, à Ouagadougou. Le Burkina accuse régulièrement son voisin de déstabilisation, ce qu’Abidjan nie.Fin août, six fonctionnaires ivoiriens en charge des réfugiés, en mission dans un petit village frontalier, ont été kidnappés et emmenés au Burkina par des VDP, selon des sources locales. Quatre villageois ont par ailleurs été tués lors d’une incursion par des “individus armés non identifiés”, selon l’armée.Sur le principal poste-frontière de la région, à Doropo, l’entente reste en apparence cordiale, a constaté l’AFP. La frontière est ouverte. “On se salue avec les collègues voisins chaque matin”, commente l’adjudant Houyaou. Sous un soleil de plomb, piétons et vélos franchissent tranquillement la barrière. Deux gamins main dans la main venus du Burkina vont “chez le coiffeur” ivoirien installé sous une cahute au toit de tôle.”Là-bas, la police complique. Moi je ne traverse plus. On fait très attention. Le commerce transfrontalier a baissé de près de 50%”, explique Traoré Lacina, président des commerçants de Doropo. Les prix sur les marchés reflètent ce ralentissement des flux transfrontaliers: celui des vaches venues du Burkina, dont le nombre est passé de 400 têtes/jour à seulement une centaine, a  grimpé de près de 40%.- “Les mêmes peuples” -“Nous sommes les mêmes peuples. (…) Mais les gens ont peur désormais, c’est mieux que chacun reste chez lui”, déplore Sigué Ouattara, notable de la chefferie de l’ethnie Koulango.”Le problème désormais, ce sont les VDP, on ne peut pas parlementer avec eux”, abonde le président des commerçants.Diko Abderhaman, le représentant de la communauté peule, prise pour cible par le VDP, rappelle que des “milliers de réfugiés” de son ethnie ont quitté le Burkina ces dernières années. La Côte d’Ivoire accueille près de 70.000 Burkinabés ayant fui leur pays, dont 35.000 dans la seule région du Bounkani, selon le HCR. L’Etat ivoirien a construit et financé deux camps d’accueil, les autres vivent dans les communautés.Des arrivées massives qui “exercent une pression croissante sur les ressources locales”, a prévenu le HCR et qui vient parfois exacerber les tensions communautaires toujours sensibles.”L’arrivée des demandeurs d’asile”, comme on les appelle ici, “nous a fait peur, il y avait des terroristes parmi eux”, affirme Angeline Som, commerçante et présidente d’une ONG de femmes à Doropo, reflétant les inquiétudes de beaucoup.- Ivoiriens parmi les VDP -“Le problème jihadiste est sous contrôle à Bouna (la capitale provinciale)”, résume un journaliste local. “Le danger maintenant, ce sont les VDP, la guéguerre avec le Burkina, et, vue d’ici, les provocations du pays voisin”.”Des agents de la junte burkinabé à Bouna distillent rumeurs et fausses nouvelles”, affirme cet observateur. Tandis que “des jeunes qui vivent ici, des Burkinabè mais aussi des Ivoiriens, se sont enrôlés de l’autre côté chez les VDP”.”Des Burkinabè qui vivaient dans cette partie nord de la Côte d’Ivoire depuis des années sont allés se faire enrôler chez les VDP. Ils reviennent parfois dormir chez nous ou se reposer dans leurs familles. Et ils font des problèmes. Et il y a aussi des Ivoiriens”, confirme, inquiet, une très bonne source sécuritaire.Interrogé à ce propos, le ministre de la Défense, relevant la porosité de cette frontière et “leur processus de délimitation pour le moment suspendu”, avait reconnu “quelques tensions avec nos frères d’armes de part et d’autre de la frontière que nous essayons de régler rapidement dès qu’elles apparaissent et ce par la voie diplomatique”.”Nous avons pour consigne de ne pas répondre aux provocations”, lâche la source sécuritaire.Mais les habitants s’alarment. “Partout le long de cette frontière vous pouvez croiser les VDP”, souligne l’inspecteur vétérinaire Vincent Baret, en poste à Doropo.”Moi, comme fonctionnaire, je ne peux pas m’éloigner en brousse. Nos militaires ont à faire tous les jours avec les VDP. Ce sont juste des miliciens analphabètes, mais ils nous occupent l’esprit. Et nous inquiètent plus que les jihadistes désormais”.

Colombie: Washington a frappé un bateau d’une guérilla, Trump suspend des aides

Les Etats-Unis s’apprêtent à suspendre les aides financières à Bogota, après avoir annoncé dimanche une nouvelle frappe contre un navire dans les Caraïbes, le président américain Donald Trump accusant son homologue colombien Gustavo Petro d’être “un baron de la drogue”.Estimant que le locataire de la Maison Blanche était “trompé” par ses “conseillers”, M. Petro a estimé lundi sur son compte X que la politique antidrogue américaine avait “causé un million de morts en Amérique latine” et n’était qu'”un prétexte pour contrôler cette région”, notamment afin d'”obtenir le pétrole bon marché du Venezuela”.Cette politique “connue sous le nom de guerre contre la drogue, est une stratégie qui a échoué”, selon le premier président colombien de gauche. “C’est pourquoi des missiles tombent dans les Caraïbes, comme à Gaza, sur des bateaux transportant des personnes qui, qu’elles soient impliquées ou non dans le trafic de drogue, ont le droit de vivre”, a poursuivi M. Petro.D’après le chef du Pentagone, Pete Hegseth, la frappe a visé vendredi un bateau affilié à la guérilla colombienne de l’Armée de libération nationale (ELN) accusé de transporter de la drogue, et fait trois morts.Il s’inscrit dans le cadre d’une expansion de l’opération militaire de Washington dans la mer des Caraïbes, où sont déployés des navires de guerre américains, au large du Venezuela, depuis le mois d’août.Cette nouvelle offensive porte à au moins sept le nombre de bateaux ciblés par les forces américaines, et à au moins 30 le nombre de morts.Les experts s’interrogent sur la légalité de ces frappes contre des suspects ni interceptés ni interrogés.Gustavo Petro “ne fait rien pour arrêter” la production de drogue, a écrit dimanche le président américain Donald Trump sur son réseau Truth Social, accusant son homologue colombien d’être un “baron de la drogue qui encourage fortement la production massive de stupéfiants” dans son pays. Avant de s’en prendre au président colombien, Donald Trump avait accusé le président vénézuelien Nicolas Maduro, d’être à la tête d’une vaste organisation de trafic de drogue vers les Etats-Unis.M. Trump a annoncé suspendre le versement des aides financières accordées à Bogota, sans préciser lesquelles.La Colombie est le pays d’Amérique du Sud recevant le plus d’aide financière des Etats-Unis, selon les données américaines, avec plus de 740 millions de dollars versés en 2023, dernière année dont les données sont disponibles.La moitié des versements sont dédiés à la lutte contre la drogue. Le reste soutient notamment des programmes humanitaires et alimentaires.- Relation au plus bas -A bord d’Air Force One, Donald Trump a aussi confirmé dimanche des propos du sénateur républicain Lindsey Graham assurant que “d’importants droits de douane” allaient être appliqués sur les produits colombiens, actuellement surtaxés à 10%.Jusqu’en septembre, Bogota était considéré comme un des 20 partenaires antidrogue des Etats-Unis, ce qui lui permettait de prétendre à d’importants versements financiers.Mais la Maison Blanche a révoqué ce statut, invoquant une production de cocaïne “record” et des “tentatives ratées” de négociations avec les “groupes narco-terroristes”.La Colombie est le premier producteur mondial de cocaïne, avec un record de 2.600 tonnes en 2023, soit 53% de plus que l’année précédente, selon l’ONU. Des chiffres contestés par Gustavo Petro, qui dénonce des problèmes méthodologiques. Depuis son arrivée au pouvoir en 2022, il a impulsé un changement de paradigme dans la guerre contre la drogue et mise sur la lutte contre les problèmes sociaux qui alimentent les trafics.Les relations entre Bogota et Washington, historiquement alliés, ont atteint leur niveau le plus bas avec l’arrivée au pouvoir de Donald Trump et de Gustavo Petro.Ce dernier accuse Washington de violer la souveraineté des eaux nationales avec son offensive contre des bateaux soupçonnés de trafic de drogue. Il affirme aussi qu’il a tué un pêcheur lors d’une de ces attaques.Deux survivants d’une frappe américaine contre un sous-marin en mer des Caraïbes ont été renvoyés dans leur pays d’origine, la Colombie et l’Equateur. “Je m’en fiche (…) tant qu’ils n’introduisent pas de poison dans notre pays”, a déclaré dimanche le vice-président des Etats-Unis, JD Vance.La Colombie, plongée dans une guerre civile depuis plus d’un demi-siècle entre guérillas, narcotrafiquants et forces gouvernementales, connaît sa pire crise sécuritaire de la dernière décennie.

Colombie: Washington a frappé un bateau d’une guérilla, Trump suspend des aides

Les Etats-Unis s’apprêtent à suspendre les aides financières à Bogota, après avoir annoncé dimanche une nouvelle frappe contre un navire dans les Caraïbes, le président américain Donald Trump accusant son homologue colombien Gustavo Petro d’être “un baron de la drogue”.Estimant que le locataire de la Maison Blanche était “trompé” par ses “conseillers”, M. Petro a estimé lundi sur son compte X que la politique antidrogue américaine avait “causé un million de morts en Amérique latine” et n’était qu'”un prétexte pour contrôler cette région”, notamment afin d'”obtenir le pétrole bon marché du Venezuela”.Cette politique “connue sous le nom de guerre contre la drogue, est une stratégie qui a échoué”, selon le premier président colombien de gauche. “C’est pourquoi des missiles tombent dans les Caraïbes, comme à Gaza, sur des bateaux transportant des personnes qui, qu’elles soient impliquées ou non dans le trafic de drogue, ont le droit de vivre”, a poursuivi M. Petro.D’après le chef du Pentagone, Pete Hegseth, la frappe a visé vendredi un bateau affilié à la guérilla colombienne de l’Armée de libération nationale (ELN) accusé de transporter de la drogue, et fait trois morts.Il s’inscrit dans le cadre d’une expansion de l’opération militaire de Washington dans la mer des Caraïbes, où sont déployés des navires de guerre américains, au large du Venezuela, depuis le mois d’août.Cette nouvelle offensive porte à au moins sept le nombre de bateaux ciblés par les forces américaines, et à au moins 30 le nombre de morts.Les experts s’interrogent sur la légalité de ces frappes contre des suspects ni interceptés ni interrogés.Gustavo Petro “ne fait rien pour arrêter” la production de drogue, a écrit dimanche le président américain Donald Trump sur son réseau Truth Social, accusant son homologue colombien d’être un “baron de la drogue qui encourage fortement la production massive de stupéfiants” dans son pays. Avant de s’en prendre au président colombien, Donald Trump avait accusé le président vénézuelien Nicolas Maduro, d’être à la tête d’une vaste organisation de trafic de drogue vers les Etats-Unis.M. Trump a annoncé suspendre le versement des aides financières accordées à Bogota, sans préciser lesquelles.La Colombie est le pays d’Amérique du Sud recevant le plus d’aide financière des Etats-Unis, selon les données américaines, avec plus de 740 millions de dollars versés en 2023, dernière année dont les données sont disponibles.La moitié des versements sont dédiés à la lutte contre la drogue. Le reste soutient notamment des programmes humanitaires et alimentaires.- Relation au plus bas -A bord d’Air Force One, Donald Trump a aussi confirmé dimanche des propos du sénateur républicain Lindsey Graham assurant que “d’importants droits de douane” allaient être appliqués sur les produits colombiens, actuellement surtaxés à 10%.Jusqu’en septembre, Bogota était considéré comme un des 20 partenaires antidrogue des Etats-Unis, ce qui lui permettait de prétendre à d’importants versements financiers.Mais la Maison Blanche a révoqué ce statut, invoquant une production de cocaïne “record” et des “tentatives ratées” de négociations avec les “groupes narco-terroristes”.La Colombie est le premier producteur mondial de cocaïne, avec un record de 2.600 tonnes en 2023, soit 53% de plus que l’année précédente, selon l’ONU. Des chiffres contestés par Gustavo Petro, qui dénonce des problèmes méthodologiques. Depuis son arrivée au pouvoir en 2022, il a impulsé un changement de paradigme dans la guerre contre la drogue et mise sur la lutte contre les problèmes sociaux qui alimentent les trafics.Les relations entre Bogota et Washington, historiquement alliés, ont atteint leur niveau le plus bas avec l’arrivée au pouvoir de Donald Trump et de Gustavo Petro.Ce dernier accuse Washington de violer la souveraineté des eaux nationales avec son offensive contre des bateaux soupçonnés de trafic de drogue. Il affirme aussi qu’il a tué un pêcheur lors d’une de ces attaques.Deux survivants d’une frappe américaine contre un sous-marin en mer des Caraïbes ont été renvoyés dans leur pays d’origine, la Colombie et l’Equateur. “Je m’en fiche (…) tant qu’ils n’introduisent pas de poison dans notre pays”, a déclaré dimanche le vice-président des Etats-Unis, JD Vance.La Colombie, plongée dans une guerre civile depuis plus d’un demi-siècle entre guérillas, narcotrafiquants et forces gouvernementales, connaît sa pire crise sécuritaire de la dernière décennie.

US envoys in Israel to shore up Gaza plan

The top US envoys to the Middle East conflict arrived in Israel on Monday to inspect progress on the Gaza plan after weekend violence threatened to wreck the hard-won ceasefire.Israel reopened the Kerem Shalom border crossing in to Gaza for aid shipments, a security official and a humanitarian source said, after it was closed briefly on Sunday following the killing of two Israeli soldiers.In response, Israel carried out dozens of strikes targeting Hamas across Gaza, accusing the militant group of carrying out “a blatant violation” of the truce.But both sides insisted that they remained committed to the ceasefire and US President Donald Trump, who helped broker the deal, told reporters in Washington that as far as he was concerned, it was still in effect.- Deadly strikes -“We want to make sure that it’s going to be very peaceful with Hamas,” Trump told reporters. “It’s going to be handled toughly, but properly.”Trump’s special envoy Steve Witkoff and adviser son-in-law Jared Kushner arrived in Israel on Monday for further talks on the plan, a US embassy spokesperson confirmed to AFP.Gaza’s civil defence agency, which operates under Hamas authority, said Israeli strikes killed at least 45 people across the territory on Sunday alone.Four hospitals in Gaza confirmed the death toll to AFP, while Israel’s military said it was looking into the reports of casualties.Media restrictions in Gaza and difficulties in accessing many areas mean AFP is unable to independently verify the tolls provided by the civil defence agency or the Israeli military.The army said that, after carrying out air strikes in response to a deadly attack on its soldiers, it had “renewed enforcement of the ceasefire” late Sunday but vowed to “respond firmly to any violation of it”.Hamas denied the accusations, and one official from the militant group accused Israel of fabricating “pretexts” to resume the war.- ‘Blood has returned’ -The ceasefire, which began on October 10, halted more than two years of war between Israel and Hamas.The deal established the outline for hostage and prisoner exchanges, and proposed an ambitious roadmap for Gaza’s future. But it has quickly faced challenges to its implementation. Palestinian witnesses told AFP clashes erupted in the southern city of Rafah in an area still held by Israel.Abdullah Abu Hasanin, 29, from Al‑Bureij camp in central Gaza where Israel launched strikes, said: “The situation is as if the war has returned anew.”We had hoped the agreement would hold, but the occupation respects nothing — not an agreement, not anything.”He said he had rushed to the site of the bombing to help, adding: “The scene is indescribable. Blood has returned again.”- ‘Security illusion’ -AFP images from Bureij showed Palestinians running for cover from the strikes, as well as the dead and wounded arriving at Deir al-Balah hospital, accompanied by grieving relatives.On Sunday, US Vice President JD Vance called on Gulf Arab countries to establish a “security infrastructure” to ensure that Hamas disarmed — a key part of the peace deal.Under Trump’s 20-point plan, Israeli forces have withdrawn beyond the so-called Yellow Line. Israeli troops have fired on Gazans “approaching” these positions several times since the ceasefire was declared, often with deadly results.  On Monday, troops equipped with earth movers were lifting into place a line of yellow concrete blocks to mark this new frontier within Gaza, according to videos shared by the Israeli defence ministry.The withdrawal to the Yellow Line leaves Israeli forces in control of around half of Gaza, including the territory’s borders but not its main cities.- Bodies returned -Hamas has released 20 surviving hostages and is in the process of returning the remaining bodies of those who have died.Israel returned the bodies of 15 Palestinians to Gaza on Sunday, bringing the total number handed over to 150, according to the health ministry in the Hamas-run territory.Israel has linked the reopening of the Rafah crossing — the main gateway into Gaza from Egypt — to the recovery of all of the deceased.Hamas has said it needs time and technical assistance to recover the remaining bodies from under Gaza’s rubble.The war, triggered by Hamas’s October 7, 2023 attack on Israel, has killed at least 68,159 people in Gaza, according to the health ministry in the Hamas-run territory, figures the United Nations considers credible.The data does not distinguish between civilians and combatants but indicates that more than half of the dead are women and children.Hamas’s 2023 attack on Israel resulted in the deaths of 1,221 people, mostly civilians, according to an AFP tally based on official Israeli figures.burs-dc/ser

Cargo plane skids off Hong Kong runway, kills 2

A cargo plane veered off a runway Monday during landing in Hong Kong, hit a security patrol car and then skidded into the sea, leaving two men in the vehicle dead, authorities said.Officials said an investigation would aim to determine what caused the Boeing aircraft to leave the tarmac at Hong Kong International Airport, the world’s busiest for cargo last year, according to an industry ranking.The plane’s damaged fuselage was left partly submerged in the seawater that borders the airport, with its emergency evacuation slides extended, following one of the most serious incidents since the airport began operations in 1998.Steven Yiu, executive director of airport operations at Airport Authority Hong Kong, said the cargo plane from Dubai “went off from the north runway upon landing and crashed through the fence and into the sea” at around 4 am (2000 GMT Sunday).Yiu said the patrol car was not on the runway at the time of the accident, and that “it was the aircraft that veered off the runway to hit the patrol car, which was outside the fence” and pushed it into the water.A 30-year-old man aboard the ground vehicle was confirmed dead at the scene while another, aged 41, died after being rushed to hospital.Both men were retrieved from the sunken car by divers around five metres (16 feet) from the shore.Emirates airlines said the plane’s crew were confirmed to be safe and there was no cargo on board.Emirates added the involved plane was on a temporary short-term, or “wet”, lease from the Istanbul-headquartered Act Airlines, which operated the aircraft.- Abrupt turn -Hong Kong’s airport handled 4.9 million tonnes of cargo in 2024 and was ranked the world’s busiest cargo airport by Airports Council International (ACI) World in April.Monday’s incident happened at the airport’s northernmost and newest runway, part of a HK$142 billion ($18 billion) expansion project that was completed last year.The cargo plane’s visibly cracked fuselage was seen floating on the water with its green tail section torn off, according to an AFP reporter at the scene.Police patrol boats moved around the wreckage as authorities used cranes and tow trucks to search for the aircraft’s “black box”, which contains recording devices that may shed light on how the incident occurred.Yiu said that “weather and runway conditions were safe and meet all conditions for runway operation” at the time of the incident.Officials provided a diagram that showed the plane abruptly turning left halfway down the length of the runway.The aircraft did not send an emergency signal and gave no reply when radioed by the airport, officials added.The airport’s north runway was temporarily closed on Monday, while the other two runways remained operational.The incident was not expected to impact airport operations, Yiu said.A spokesman for the Transport and Logistics Bureau expressed deep concern over the incident, adding that the Air Accident Investigation Authority will “actively investigate the cause of the accident”.Police said they would not rule out launching a criminal investigation.

China posts lacklustre Q3 economic data as key Beijing conclave starts

China’s economy grew at its slowest pace in a year last quarter, official data showed Monday, as high-ranking leaders kicked off a closely watched meeting in Beijing focused on long-term policy planning.The data was released just hours before state media announced the start of the four-day conclave, where top brass from the ruling Communist Party are expected to discuss strategies to address sluggish household spending and persisting woes in the vast property sector.It also comes ahead of in-person discussions later this month between top Chinese and US trade officials — as well as a potential meeting between presidents Donald Trump and Xi Jinping.Trump earlier this month threatened blistering 100 percent tariffs on Chinese goods from November 1, in response to Beijing’s sweeping export controls in the strategic rare earths sector.Gross domestic product in the July-September quarter expanded 4.8 percent year-on-year, the National Bureau of Statistics (NBS) said, down from 5.2 percent in the previous three months.The figure was on par with an AFP forecast based on a survey of analysts.It also represented the slowest growth since the same quarter last year, when GDP expanded 4.6 percent.As trade pressure builds, experts say China must adjust to a growth model driven more by domestic household spending than exports and manufacturing.Such a transition is likely to be on the table at this week’s “fourth plenum” political gathering in Beijing.Chinese state media and officials have been taciturn about specific policy proposals included in the country’s 15th five-year plan — the main subject of this week’s meeting.But Xinhua said early Monday that the new plan, which covers the period from next year to 2030, will involve efforts to “strengthen the foundation of people’s livelihoods”, including by “investing in people”.The report ahead of the plenum also made several references to “new quality productive forces” — a term Beijing uses to describe key technologies it hopes to achieve self-sufficiency in to ensure long-term growth.- Consumer slump -Domestic spending has lagged in recent years, having failed to fully recover from the Covid-19 pandemic.Alin, a 40-year-old administrative assistant at an insurance company, told AFP in Beijing on Monday that she felt “current consumer subsidies are not quite enough” to get the economy humming again.”It’s more of a global issue,” she added, noting concerns including job security, education-related expenses and real estate prices.New residential property prices fell year-on-year in September in 61 out of 70 cities surveyed, NBS data showed Monday, a sign of persisting homebuyer wariness.Fixed-asset investment in the first three quarters saw a slight decline of 0.5 percent year-on-year, largely because of a sharp contraction in real estate investment.That decline is “rare and alarming”, Zhiwei Zhang of Pinpoint Asset Management wrote. Despite noting recent stimulus measures “should help to mitigate the downward pressure on investment” in the fourth quarter, he said “the risk to GDP growth in Q4 is likely on the downside”.In a further sign of weakness, the NBS said retail sales growth slid to three percent year-on-year in September, in line with estimates in a Bloomberg survey, but down from August and the slowest rate since November.”This slowdown reflects the waning impact of the consumer goods trade-in scheme, which had boosted sales of certain products earlier in the year,” wrote Julian Evans-Pritchard of Capital Economics.”China’s growth is becoming increasingly dependent on exports, which are offsetting a slowdown in domestic demand,” he wrote.”This pattern of development is not sustainable,” he added.In one bright spot, industrial production rose 6.5 percent last month, the data showed, outperforming the five percent forecast in a Bloomberg survey.Beijing and Washington agreed over the weekend to conduct a fresh round of trade talks this week.Fears of a full-on trade war have been eased after Trump told Fox News that 100 percent levies on all Chinese goods were “not sustainable”.