Lecornu concède au PS le totem des retraites au nom de la stabilité

Sébastien Lecornu a cédé pour espérer une sortie de crise. Le Premier ministre a annoncé mardi devant l’Assemblée la suspension de la réforme des retraites, symbole de la présidence Macron, obtenant la clémence au moins temporaire des socialistes, qui en faisaient une condition incontournable pour épargner la censure au gouvernement.Saluant comme la CFDT, avec cette suspension, “une victoire” autant qu’un “premier pas qui permet d’envisager les suivants”, le chef des députés PS Boris Vallaud a dit dans sa réponse à la déclaration de politique générale du Premier ministre vouloir faire “ce pari de donner (…) un budget juste au pays”.”Nous ne censurerons pas dès la discussion de politique générale le Premier ministre”, a explicité le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, sur TF1, demandant à ses troupes de “respecter” la décision collective de son parti.”Est-ce que ça veut dire que nous allons tout accepter” dans le budget présenté par M. Lecornu ? “La réponse est non. Le débat ne fait que commencer et je suis aussi déterminé à arracher d’autres victoires”, a ajouté M. Faure.Au milieu d’un discours sobre, qui n’a pas dépassé la demi-heure, point d’orgue de journées d’immense tension politique, la sentence attendue est tombée mardi après-midi: “Je proposerai au Parlement dès cet automne que nous suspendions la réforme de 2023 sur les retraites jusqu’à l’élection présidentielle”, a annoncé M. Lecornu dans l’hémicycle du palais Bourbon.”Aucun relèvement de l’âge n’interviendra à partir de maintenant jusqu’à janvier 2028, comme l’avait précisément demandé la CFDT. En complément, la durée d’assurance sera elle aussi suspendue et restera à 170 trimestres jusqu’à janvier 2028″, a précisé le chef du gouvernement.Il a également confirmé l’abandon de l’utilisation de l’article 49.3 de la Constitution, qui permet l’adoption d’un texte sans vote.- “Carte blanche” -L’exécutif peut ainsi espérer souffler, après une nouvelle crise ouverte la semaine dernière par un gouvernement Lecornu 1 qui n’avait pas tenu une journée.”Certains aimeraient voir cette crise parlementaire virer à la crise de régime. Cela n’aura pas lieu”, avait affirmé le Premier ministre à l’entame de son discours.Un an après la très décriée dissolution de 2024, la pression s’était accrue sur le chef de l’État, son premier chef de gouvernement, Édouard Philippe, allant jusqu’à lui conseiller de démissionner après l’adoption du budget.Renommé vendredi par le président Macron, M. Lecornu a “carte blanche”, avait expliqué l’Élysée.Mardi matin, le chef de l’Etat avait une dernière fois mis la pression sur les oppositions lors du Conseil des ministres, qualifiant les motions de censure à venir de “motions de dissolution”. Adopté mardi matin, le projet de budget de l’État, qui devrait être largement modifié par le Parlement, propose un effort d’une trentaine de milliards d’euros et repose sur des hypothèses “optimistes” de croissance en 2026, selon le Haut conseil des finances publiques.Le déficit devra “dans tous les cas de figure être à moins de 5% à la fin de la discussion” parlementaire, a précisé M. Lecornu, après avoir présenté un projet de budget avec un déficit de 4,7% du PIB.Le Premier ministre a par ailleurs reconnu “des anomalies” dans la fiscalité sur les très grandes fortunes, souhaitant “une contribution exceptionnelle” des plus riches dans le prochain budget.M. Lecornu a également annoncé une “conférence” sur les retraites et le travail avec les partenaires sociaux. Et promis un nouvel “acte de décentralisation” par un projet de loi déposé en décembre. – “Peur des urnes” -Dans sa décision de ne pas censurer le gouvernement, le PS se trouve isolé à gauche. La présidente du groupe écologiste, Cyrielle Chatelain, a affirmé que son groupe “ira(it) à la censure”, fustigeant une “petite suspension” de la réforme.Même tonalité très offensive de Stéphane Peu, chef du groupe des députés communistes et ultramarins, qui en majorité voteront la censure, même si le patron du parti Fabien Roussel a évoqué une “première victoire”.”Une réforme imposée contre tout un peuple (…) ne se suspend pas, elle s’abroge”, a martelé la cheffe des Insoumis, Mathilde Panot, refusant de participer au “sauvetage” du gouvernement.A droite, le président des Républicains (LR) Bruno Retailleau a accusé le gouvernement d’être “l’otage des socialistes”. En réponse, l’ex-président de LR Eric Ciotti, désormais allié de Marine Le Pen, lui a proposé une “rencontre pour poser les bases d’un renversement d’alliance à droite avec le RN”.Quant au président du RN Jordan Bardella, il a brocardé “l’amicale des sauveurs d’Emmanuel Macron” dont “le seul dénominateur commun” serait “la peur des urnes”.Le camp présidentiel était divisé sur la question des retraites. “Suspendre la réforme des retraites” est “une dangereuse facilité”, a mis en garde Paul Christophe, président du groupe Horizons, le parti d’Édouard Philippe.”Remettre en cause la seule et dernière réforme structurelle du second quinquennat d’Emmanuel Macron est une grosse erreur”. “Un compromis politique ne peut pas se construire sur un déni comptable et sur le dos des générations qui viennent”, a renchéri dans Le Parisien l’auteur de la réforme, l’ex-ministre Olivier Dussopt.sac-sl-are-bpa/jmt/gvy

Lecornu concède au PS le totem des retraites au nom de la stabilité

Sébastien Lecornu a cédé pour espérer une sortie de crise. Le Premier ministre a annoncé mardi devant l’Assemblée la suspension de la réforme des retraites, symbole de la présidence Macron, obtenant la clémence au moins temporaire des socialistes, qui en faisaient une condition incontournable pour épargner la censure au gouvernement.Saluant comme la CFDT, avec cette suspension, “une victoire” autant qu’un “premier pas qui permet d’envisager les suivants”, le chef des députés PS Boris Vallaud a dit dans sa réponse à la déclaration de politique générale du Premier ministre vouloir faire “ce pari de donner (…) un budget juste au pays”.”Nous ne censurerons pas dès la discussion de politique générale le Premier ministre”, a explicité le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, sur TF1, demandant à ses troupes de “respecter” la décision collective de son parti.”Est-ce que ça veut dire que nous allons tout accepter” dans le budget présenté par M. Lecornu ? “La réponse est non. Le débat ne fait que commencer et je suis aussi déterminé à arracher d’autres victoires”, a ajouté M. Faure.Au milieu d’un discours sobre, qui n’a pas dépassé la demi-heure, point d’orgue de journées d’immense tension politique, la sentence attendue est tombée mardi après-midi: “Je proposerai au Parlement dès cet automne que nous suspendions la réforme de 2023 sur les retraites jusqu’à l’élection présidentielle”, a annoncé M. Lecornu dans l’hémicycle du palais Bourbon.”Aucun relèvement de l’âge n’interviendra à partir de maintenant jusqu’à janvier 2028, comme l’avait précisément demandé la CFDT. En complément, la durée d’assurance sera elle aussi suspendue et restera à 170 trimestres jusqu’à janvier 2028″, a précisé le chef du gouvernement.Il a également confirmé l’abandon de l’utilisation de l’article 49.3 de la Constitution, qui permet l’adoption d’un texte sans vote.- “Carte blanche” -L’exécutif peut ainsi espérer souffler, après une nouvelle crise ouverte la semaine dernière par un gouvernement Lecornu 1 qui n’avait pas tenu une journée.”Certains aimeraient voir cette crise parlementaire virer à la crise de régime. Cela n’aura pas lieu”, avait affirmé le Premier ministre à l’entame de son discours.Un an après la très décriée dissolution de 2024, la pression s’était accrue sur le chef de l’État, son premier chef de gouvernement, Édouard Philippe, allant jusqu’à lui conseiller de démissionner après l’adoption du budget.Renommé vendredi par le président Macron, M. Lecornu a “carte blanche”, avait expliqué l’Élysée.Mardi matin, le chef de l’Etat avait une dernière fois mis la pression sur les oppositions lors du Conseil des ministres, qualifiant les motions de censure à venir de “motions de dissolution”. Adopté mardi matin, le projet de budget de l’État, qui devrait être largement modifié par le Parlement, propose un effort d’une trentaine de milliards d’euros et repose sur des hypothèses “optimistes” de croissance en 2026, selon le Haut conseil des finances publiques.Le déficit devra “dans tous les cas de figure être à moins de 5% à la fin de la discussion” parlementaire, a précisé M. Lecornu, après avoir présenté un projet de budget avec un déficit de 4,7% du PIB.Le Premier ministre a par ailleurs reconnu “des anomalies” dans la fiscalité sur les très grandes fortunes, souhaitant “une contribution exceptionnelle” des plus riches dans le prochain budget.M. Lecornu a également annoncé une “conférence” sur les retraites et le travail avec les partenaires sociaux. Et promis un nouvel “acte de décentralisation” par un projet de loi déposé en décembre. – “Peur des urnes” -Dans sa décision de ne pas censurer le gouvernement, le PS se trouve isolé à gauche. La présidente du groupe écologiste, Cyrielle Chatelain, a affirmé que son groupe “ira(it) à la censure”, fustigeant une “petite suspension” de la réforme.Même tonalité très offensive de Stéphane Peu, chef du groupe des députés communistes et ultramarins, qui en majorité voteront la censure, même si le patron du parti Fabien Roussel a évoqué une “première victoire”.”Une réforme imposée contre tout un peuple (…) ne se suspend pas, elle s’abroge”, a martelé la cheffe des Insoumis, Mathilde Panot, refusant de participer au “sauvetage” du gouvernement.A droite, le président des Républicains (LR) Bruno Retailleau a accusé le gouvernement d’être “l’otage des socialistes”. En réponse, l’ex-président de LR Eric Ciotti, désormais allié de Marine Le Pen, lui a proposé une “rencontre pour poser les bases d’un renversement d’alliance à droite avec le RN”.Quant au président du RN Jordan Bardella, il a brocardé “l’amicale des sauveurs d’Emmanuel Macron” dont “le seul dénominateur commun” serait “la peur des urnes”.Le camp présidentiel était divisé sur la question des retraites. “Suspendre la réforme des retraites” est “une dangereuse facilité”, a mis en garde Paul Christophe, président du groupe Horizons, le parti d’Édouard Philippe.”Remettre en cause la seule et dernière réforme structurelle du second quinquennat d’Emmanuel Macron est une grosse erreur”. “Un compromis politique ne peut pas se construire sur un déni comptable et sur le dos des générations qui viennent”, a renchéri dans Le Parisien l’auteur de la réforme, l’ex-ministre Olivier Dussopt.sac-sl-are-bpa/jmt/gvy

Lecornu concède au PS le totem des retraites au nom de la stabilité

Sébastien Lecornu a cédé pour espérer une sortie de crise. Le Premier ministre a annoncé mardi devant l’Assemblée la suspension de la réforme des retraites, symbole de la présidence Macron, obtenant la clémence au moins temporaire des socialistes, qui en faisaient une condition incontournable pour épargner la censure au gouvernement.Saluant comme la CFDT, avec cette suspension, “une victoire” autant qu’un “premier pas qui permet d’envisager les suivants”, le chef des députés PS Boris Vallaud a dit dans sa réponse à la déclaration de politique générale du Premier ministre vouloir faire “ce pari de donner (…) un budget juste au pays”.”Nous ne censurerons pas dès la discussion de politique générale le Premier ministre”, a explicité le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, sur TF1, demandant à ses troupes de “respecter” la décision collective de son parti.”Est-ce que ça veut dire que nous allons tout accepter” dans le budget présenté par M. Lecornu ? “La réponse est non. Le débat ne fait que commencer et je suis aussi déterminé à arracher d’autres victoires”, a ajouté M. Faure.Au milieu d’un discours sobre, qui n’a pas dépassé la demi-heure, point d’orgue de journées d’immense tension politique, la sentence attendue est tombée mardi après-midi: “Je proposerai au Parlement dès cet automne que nous suspendions la réforme de 2023 sur les retraites jusqu’à l’élection présidentielle”, a annoncé M. Lecornu dans l’hémicycle du palais Bourbon.”Aucun relèvement de l’âge n’interviendra à partir de maintenant jusqu’à janvier 2028, comme l’avait précisément demandé la CFDT. En complément, la durée d’assurance sera elle aussi suspendue et restera à 170 trimestres jusqu’à janvier 2028″, a précisé le chef du gouvernement.Il a également confirmé l’abandon de l’utilisation de l’article 49.3 de la Constitution, qui permet l’adoption d’un texte sans vote.- “Carte blanche” -L’exécutif peut ainsi espérer souffler, après une nouvelle crise ouverte la semaine dernière par un gouvernement Lecornu 1 qui n’avait pas tenu une journée.”Certains aimeraient voir cette crise parlementaire virer à la crise de régime. Cela n’aura pas lieu”, avait affirmé le Premier ministre à l’entame de son discours.Un an après la très décriée dissolution de 2024, la pression s’était accrue sur le chef de l’État, son premier chef de gouvernement, Édouard Philippe, allant jusqu’à lui conseiller de démissionner après l’adoption du budget.Renommé vendredi par le président Macron, M. Lecornu a “carte blanche”, avait expliqué l’Élysée.Mardi matin, le chef de l’Etat avait une dernière fois mis la pression sur les oppositions lors du Conseil des ministres, qualifiant les motions de censure à venir de “motions de dissolution”. Adopté mardi matin, le projet de budget de l’État, qui devrait être largement modifié par le Parlement, propose un effort d’une trentaine de milliards d’euros et repose sur des hypothèses “optimistes” de croissance en 2026, selon le Haut conseil des finances publiques.Le déficit devra “dans tous les cas de figure être à moins de 5% à la fin de la discussion” parlementaire, a précisé M. Lecornu, après avoir présenté un projet de budget avec un déficit de 4,7% du PIB.Le Premier ministre a par ailleurs reconnu “des anomalies” dans la fiscalité sur les très grandes fortunes, souhaitant “une contribution exceptionnelle” des plus riches dans le prochain budget.M. Lecornu a également annoncé une “conférence” sur les retraites et le travail avec les partenaires sociaux. Et promis un nouvel “acte de décentralisation” par un projet de loi déposé en décembre. – “Peur des urnes” -Dans sa décision de ne pas censurer le gouvernement, le PS se trouve isolé à gauche. La présidente du groupe écologiste, Cyrielle Chatelain, a affirmé que son groupe “ira(it) à la censure”, fustigeant une “petite suspension” de la réforme.Même tonalité très offensive de Stéphane Peu, chef du groupe des députés communistes et ultramarins, qui en majorité voteront la censure, même si le patron du parti Fabien Roussel a évoqué une “première victoire”.”Une réforme imposée contre tout un peuple (…) ne se suspend pas, elle s’abroge”, a martelé la cheffe des Insoumis, Mathilde Panot, refusant de participer au “sauvetage” du gouvernement.A droite, le président des Républicains (LR) Bruno Retailleau a accusé le gouvernement d’être “l’otage des socialistes”. En réponse, l’ex-président de LR Eric Ciotti, désormais allié de Marine Le Pen, lui a proposé une “rencontre pour poser les bases d’un renversement d’alliance à droite avec le RN”.Quant au président du RN Jordan Bardella, il a brocardé “l’amicale des sauveurs d’Emmanuel Macron” dont “le seul dénominateur commun” serait “la peur des urnes”.Le camp présidentiel était divisé sur la question des retraites. “Suspendre la réforme des retraites” est “une dangereuse facilité”, a mis en garde Paul Christophe, président du groupe Horizons, le parti d’Édouard Philippe.”Remettre en cause la seule et dernière réforme structurelle du second quinquennat d’Emmanuel Macron est une grosse erreur”. “Un compromis politique ne peut pas se construire sur un déni comptable et sur le dos des générations qui viennent”, a renchéri dans Le Parisien l’auteur de la réforme, l’ex-ministre Olivier Dussopt.sac-sl-are-bpa/jmt/gvy

Lecornu concède au PS le totem des retraites au nom de la stabilité

Sébastien Lecornu a cédé pour espérer une sortie de crise. Le Premier ministre a annoncé mardi devant l’Assemblée la suspension de la réforme des retraites, symbole de la présidence Macron, obtenant la clémence au moins temporaire des socialistes, qui en faisaient une condition incontournable pour épargner la censure au gouvernement.Saluant comme la CFDT, avec cette suspension, “une victoire” autant qu’un “premier pas qui permet d’envisager les suivants”, le chef des députés PS Boris Vallaud a dit dans sa réponse à la déclaration de politique générale du Premier ministre vouloir faire “ce pari de donner (…) un budget juste au pays”.”Nous ne censurerons pas dès la discussion de politique générale le Premier ministre”, a explicité le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, sur TF1, demandant à ses troupes de “respecter” la décision collective de son parti.”Est-ce que ça veut dire que nous allons tout accepter” dans le budget présenté par M. Lecornu ? “La réponse est non. Le débat ne fait que commencer et je suis aussi déterminé à arracher d’autres victoires”, a ajouté M. Faure.Au milieu d’un discours sobre, qui n’a pas dépassé la demi-heure, point d’orgue de journées d’immense tension politique, la sentence attendue est tombée mardi après-midi: “Je proposerai au Parlement dès cet automne que nous suspendions la réforme de 2023 sur les retraites jusqu’à l’élection présidentielle”, a annoncé M. Lecornu dans l’hémicycle du palais Bourbon.”Aucun relèvement de l’âge n’interviendra à partir de maintenant jusqu’à janvier 2028, comme l’avait précisément demandé la CFDT. En complément, la durée d’assurance sera elle aussi suspendue et restera à 170 trimestres jusqu’à janvier 2028″, a précisé le chef du gouvernement.Il a également confirmé l’abandon de l’utilisation de l’article 49.3 de la Constitution, qui permet l’adoption d’un texte sans vote.- “Carte blanche” -L’exécutif peut ainsi espérer souffler, après une nouvelle crise ouverte la semaine dernière par un gouvernement Lecornu 1 qui n’avait pas tenu une journée.”Certains aimeraient voir cette crise parlementaire virer à la crise de régime. Cela n’aura pas lieu”, avait affirmé le Premier ministre à l’entame de son discours.Un an après la très décriée dissolution de 2024, la pression s’était accrue sur le chef de l’État, son premier chef de gouvernement, Édouard Philippe, allant jusqu’à lui conseiller de démissionner après l’adoption du budget.Renommé vendredi par le président Macron, M. Lecornu a “carte blanche”, avait expliqué l’Élysée.Mardi matin, le chef de l’Etat avait une dernière fois mis la pression sur les oppositions lors du Conseil des ministres, qualifiant les motions de censure à venir de “motions de dissolution”. Adopté mardi matin, le projet de budget de l’État, qui devrait être largement modifié par le Parlement, propose un effort d’une trentaine de milliards d’euros et repose sur des hypothèses “optimistes” de croissance en 2026, selon le Haut conseil des finances publiques.Le déficit devra “dans tous les cas de figure être à moins de 5% à la fin de la discussion” parlementaire, a précisé M. Lecornu, après avoir présenté un projet de budget avec un déficit de 4,7% du PIB.Le Premier ministre a par ailleurs reconnu “des anomalies” dans la fiscalité sur les très grandes fortunes, souhaitant “une contribution exceptionnelle” des plus riches dans le prochain budget.M. Lecornu a également annoncé une “conférence” sur les retraites et le travail avec les partenaires sociaux. Et promis un nouvel “acte de décentralisation” par un projet de loi déposé en décembre. – “Peur des urnes” -Dans sa décision de ne pas censurer le gouvernement, le PS se trouve isolé à gauche. La présidente du groupe écologiste, Cyrielle Chatelain, a affirmé que son groupe “ira(it) à la censure”, fustigeant une “petite suspension” de la réforme.Même tonalité très offensive de Stéphane Peu, chef du groupe des députés communistes et ultramarins, qui en majorité voteront la censure, même si le patron du parti Fabien Roussel a évoqué une “première victoire”.”Une réforme imposée contre tout un peuple (…) ne se suspend pas, elle s’abroge”, a martelé la cheffe des Insoumis, Mathilde Panot, refusant de participer au “sauvetage” du gouvernement.A droite, le président des Républicains (LR) Bruno Retailleau a accusé le gouvernement d’être “l’otage des socialistes”. En réponse, l’ex-président de LR Eric Ciotti, désormais allié de Marine Le Pen, lui a proposé une “rencontre pour poser les bases d’un renversement d’alliance à droite avec le RN”.Quant au président du RN Jordan Bardella, il a brocardé “l’amicale des sauveurs d’Emmanuel Macron” dont “le seul dénominateur commun” serait “la peur des urnes”.Le camp présidentiel était divisé sur la question des retraites. “Suspendre la réforme des retraites” est “une dangereuse facilité”, a mis en garde Paul Christophe, président du groupe Horizons, le parti d’Édouard Philippe.”Remettre en cause la seule et dernière réforme structurelle du second quinquennat d’Emmanuel Macron est une grosse erreur”. “Un compromis politique ne peut pas se construire sur un déni comptable et sur le dos des générations qui viennent”, a renchéri dans Le Parisien l’auteur de la réforme, l’ex-ministre Olivier Dussopt.sac-sl-are-bpa/jmt/gvy

“Mercosur, mort à coup sûr”: la Confédération paysanne marche contre le libre-échange

Des centaines d’agriculteurs, étudiants et défenseurs de l’environnement ont défilé mardi à Paris à l’appel de la Confédération paysanne contre le projet d’accord entre l’UE et des pays du Mercosur, considéré comme “mortifère pour les paysans”, d’Occitanie comme d’Amazonie.”UE-Mercosur, c’est pas du fumier, mais ça pue pareil et ça fait rien pousser”, a chanté une foule joyeuse partie des Invalides en fin de matinée et arrivée dans l’après-midi aux pieds de la Tour Eiffel pour “un grand pique-nique solidaire”.Sous le soleil d’automne, l’ambiance était bon enfant, l’encadrement sécuritaire léger et les manifestants donnaient de la voix contre un accord qu’ils rejettent “depuis plus de 25 ans”, selon la Confédération paysanne, 3e syndicat agricole français.Tous les syndicats agricoles français sont fermement opposés à cet accord entre l’Union européenne et quatre pays latino-américains du Mercosur, dont Bruxelles a lancé début septembre le processus de ratification et à l’égard duquel la France, hier très opposée, semble depuis s’y montrer moins défavorable.Cet accord, sur la table depuis des décennies mais signé fin 2024, doit permettre à l’UE d’exporter davantage de voitures, machines, vins… Mais il facilitera aussi l’entrée de bœuf, volaille, sucre, miel… via des droits de douane réduits.Pour la Confédération paysanne, membre du mouvement paysan altermondialiste Via Campesina, cet accord va mettre en concurrence les paysans européens et latino-américains et faire encore baisser les revenus des producteurs.Si le syndicat historique FNSEA s’est rallié à l’opposition à ce traité, la Confédération a tenu à marquer sa différence: “À la FNSEA, ils utilisent la rhétorique nationaliste, selon laquelle nous avons la meilleure agriculture du monde, ce qui justifie la protection contre les importations et le maintien des exportations”, a lancé Fanny Métrat, porte-parole de la Confédération paysanne, sur une tribune improvisée aux Invalides.- “Le pire signé par l’UE” -“La souveraineté alimentaire c’est pour tout le monde” du Nord au Sud, a-t-elle insisté déclenchant des applaudissements.Dans le défilé, une grappe d’étudiants d’AgroParisTech – les ingénieurs agronomes de demain – étaient venus dire leur refus d’accords ne respectant ni la terre ni les hommes.”Ce n’est pas en levant les règles environnementales qu’on aidera les paysans mais en les soutenant pour qu’ils puissent s’adapter au changement climatique”, a plaidé Jacques Caplat, de l’ONG Agir pour l’environnement.Alors que le Premier ministre présentait son budget, les manifestants appelaient le président Emmanuel Macron à “tenir ses engagements”, en défendant les agriculteurs contre ce qu’il avait lui-même qualifié début 2025 de “mauvais texte”.Pour tenter de rassurer la France, la Commission a proposé début septembre des clauses de sauvegarde “renforcées”, en cas de brusque hausse des importations ou baisse des prix, avec un “suivi renforcé” des “produits sensibles”.Mais pour le syndicat, ni “clauses de sauvegarde”, ni mesures “miroir miracles” ne sauraient garantir un rééquilibrage de cet accord.Venue en soutien de la Confédération paysanne, la député européenne LFI Manon Aubry a estimé que cet accord était “le pire signé par l’UE”.”C’est un accord qui va tuer l’agriculture, qui va nous empoisonner – un tiers des pesticides autorisés au Brésil sont interdits dans l’UE”, a-t-elle déclaré à l’AFP, précisant que sa délégation au Parlement européen allait “déposer un recours devant la Cour de justice de l’UE pour vérifier la compatibilité de l’accord avec les traités européens”.Pour la Confédération paysanne, “combattre ces accords de libre-échange mortifères”, “c’est aussi défendre les droits humains”. Citant les accords UE-Israël ou UE-Maroc, la porte-parole Fanny Métrat a dénoncé “des accords qui ne respectent pas le droit international et qui favorisent la colonisation du Sahara occidental et de la Palestine”.Alors que la FNSEA s’était mobilisée fin septembre, la Confédération paysanne a choisi la date du 14 octobre en soutien à deux de ses membres, jugés dans l’après-midi au tribunal judiciaire de Paris.Les militants syndicaux ont été condamnés à une amende de 450 euros chacun, sous la forme de 90 jours-amende de 5 euros, pour des violences commises sur des policiers lors d’une manifestation contre une réunion d’acteurs du commerce des céréales organisée au Grand Palais en décembre dernier.

A close-up of a stack of newspapers resting on a desk, symbolizing information and media.

“Mercosur, mort à coup sûr”: la Confédération paysanne marche contre le libre-échange

Des centaines d’agriculteurs, étudiants et défenseurs de l’environnement ont défilé mardi à Paris à l’appel de la Confédération paysanne contre le projet d’accord entre l’UE et des pays du Mercosur, considéré comme “mortifère pour les paysans”, d’Occitanie comme d’Amazonie.”UE-Mercosur, c’est pas du fumier, mais ça pue pareil et ça fait rien pousser”, a chanté une foule joyeuse partie des Invalides en fin de matinée et arrivée dans l’après-midi aux pieds de la Tour Eiffel pour “un grand pique-nique solidaire”.Sous le soleil d’automne, l’ambiance était bon enfant, l’encadrement sécuritaire léger et les manifestants donnaient de la voix contre un accord qu’ils rejettent “depuis plus de 25 ans”, selon la Confédération paysanne, 3e syndicat agricole français.Tous les syndicats agricoles français sont fermement opposés à cet accord entre l’Union européenne et quatre pays latino-américains du Mercosur, dont Bruxelles a lancé début septembre le processus de ratification et à l’égard duquel la France, hier très opposée, semble depuis s’y montrer moins défavorable.Cet accord, sur la table depuis des décennies mais signé fin 2024, doit permettre à l’UE d’exporter davantage de voitures, machines, vins… Mais il facilitera aussi l’entrée de bœuf, volaille, sucre, miel… via des droits de douane réduits.Pour la Confédération paysanne, membre du mouvement paysan altermondialiste Via Campesina, cet accord va mettre en concurrence les paysans européens et latino-américains et faire encore baisser les revenus des producteurs.Si le syndicat historique FNSEA s’est rallié à l’opposition à ce traité, la Confédération a tenu à marquer sa différence: “À la FNSEA, ils utilisent la rhétorique nationaliste, selon laquelle nous avons la meilleure agriculture du monde, ce qui justifie la protection contre les importations et le maintien des exportations”, a lancé Fanny Métrat, porte-parole de la Confédération paysanne, sur une tribune improvisée aux Invalides.- “Le pire signé par l’UE” -“La souveraineté alimentaire c’est pour tout le monde” du Nord au Sud, a-t-elle insisté déclenchant des applaudissements.Dans le défilé, une grappe d’étudiants d’AgroParisTech – les ingénieurs agronomes de demain – étaient venus dire leur refus d’accords ne respectant ni la terre ni les hommes.”Ce n’est pas en levant les règles environnementales qu’on aidera les paysans mais en les soutenant pour qu’ils puissent s’adapter au changement climatique”, a plaidé Jacques Caplat, de l’ONG Agir pour l’environnement.Alors que le Premier ministre présentait son budget, les manifestants appelaient le président Emmanuel Macron à “tenir ses engagements”, en défendant les agriculteurs contre ce qu’il avait lui-même qualifié début 2025 de “mauvais texte”.Pour tenter de rassurer la France, la Commission a proposé début septembre des clauses de sauvegarde “renforcées”, en cas de brusque hausse des importations ou baisse des prix, avec un “suivi renforcé” des “produits sensibles”.Mais pour le syndicat, ni “clauses de sauvegarde”, ni mesures “miroir miracles” ne sauraient garantir un rééquilibrage de cet accord.Venue en soutien de la Confédération paysanne, la député européenne LFI Manon Aubry a estimé que cet accord était “le pire signé par l’UE”.”C’est un accord qui va tuer l’agriculture, qui va nous empoisonner – un tiers des pesticides autorisés au Brésil sont interdits dans l’UE”, a-t-elle déclaré à l’AFP, précisant que sa délégation au Parlement européen allait “déposer un recours devant la Cour de justice de l’UE pour vérifier la compatibilité de l’accord avec les traités européens”.Pour la Confédération paysanne, “combattre ces accords de libre-échange mortifères”, “c’est aussi défendre les droits humains”. Citant les accords UE-Israël ou UE-Maroc, la porte-parole Fanny Métrat a dénoncé “des accords qui ne respectent pas le droit international et qui favorisent la colonisation du Sahara occidental et de la Palestine”.Alors que la FNSEA s’était mobilisée fin septembre, la Confédération paysanne a choisi la date du 14 octobre en soutien à deux de ses membres, jugés dans l’après-midi au tribunal judiciaire de Paris.Les militants syndicaux ont été condamnés à une amende de 450 euros chacun, sous la forme de 90 jours-amende de 5 euros, pour des violences commises sur des policiers lors d’une manifestation contre une réunion d’acteurs du commerce des céréales organisée au Grand Palais en décembre dernier.

“Mercosur, mort à coup sûr”: la Confédération paysanne marche contre le libre-échange

Des centaines d’agriculteurs, étudiants et défenseurs de l’environnement ont défilé mardi à Paris à l’appel de la Confédération paysanne contre le projet d’accord entre l’UE et des pays du Mercosur, considéré comme “mortifère pour les paysans”, d’Occitanie comme d’Amazonie.”UE-Mercosur, c’est pas du fumier, mais ça pue pareil et ça fait rien pousser”, a chanté une foule joyeuse partie des Invalides en fin de matinée et arrivée dans l’après-midi aux pieds de la Tour Eiffel pour “un grand pique-nique solidaire”.Sous le soleil d’automne, l’ambiance était bon enfant, l’encadrement sécuritaire léger et les manifestants donnaient de la voix contre un accord qu’ils rejettent “depuis plus de 25 ans”, selon la Confédération paysanne, 3e syndicat agricole français.Tous les syndicats agricoles français sont fermement opposés à cet accord entre l’Union européenne et quatre pays latino-américains du Mercosur, dont Bruxelles a lancé début septembre le processus de ratification et à l’égard duquel la France, hier très opposée, semble depuis s’y montrer moins défavorable.Cet accord, sur la table depuis des décennies mais signé fin 2024, doit permettre à l’UE d’exporter davantage de voitures, machines, vins… Mais il facilitera aussi l’entrée de bœuf, volaille, sucre, miel… via des droits de douane réduits.Pour la Confédération paysanne, membre du mouvement paysan altermondialiste Via Campesina, cet accord va mettre en concurrence les paysans européens et latino-américains et faire encore baisser les revenus des producteurs.Si le syndicat historique FNSEA s’est rallié à l’opposition à ce traité, la Confédération a tenu à marquer sa différence: “À la FNSEA, ils utilisent la rhétorique nationaliste, selon laquelle nous avons la meilleure agriculture du monde, ce qui justifie la protection contre les importations et le maintien des exportations”, a lancé Fanny Métrat, porte-parole de la Confédération paysanne, sur une tribune improvisée aux Invalides.- “Le pire signé par l’UE” -“La souveraineté alimentaire c’est pour tout le monde” du Nord au Sud, a-t-elle insisté déclenchant des applaudissements.Dans le défilé, une grappe d’étudiants d’AgroParisTech – les ingénieurs agronomes de demain – étaient venus dire leur refus d’accords ne respectant ni la terre ni les hommes.”Ce n’est pas en levant les règles environnementales qu’on aidera les paysans mais en les soutenant pour qu’ils puissent s’adapter au changement climatique”, a plaidé Jacques Caplat, de l’ONG Agir pour l’environnement.Alors que le Premier ministre présentait son budget, les manifestants appelaient le président Emmanuel Macron à “tenir ses engagements”, en défendant les agriculteurs contre ce qu’il avait lui-même qualifié début 2025 de “mauvais texte”.Pour tenter de rassurer la France, la Commission a proposé début septembre des clauses de sauvegarde “renforcées”, en cas de brusque hausse des importations ou baisse des prix, avec un “suivi renforcé” des “produits sensibles”.Mais pour le syndicat, ni “clauses de sauvegarde”, ni mesures “miroir miracles” ne sauraient garantir un rééquilibrage de cet accord.Venue en soutien de la Confédération paysanne, la député européenne LFI Manon Aubry a estimé que cet accord était “le pire signé par l’UE”.”C’est un accord qui va tuer l’agriculture, qui va nous empoisonner – un tiers des pesticides autorisés au Brésil sont interdits dans l’UE”, a-t-elle déclaré à l’AFP, précisant que sa délégation au Parlement européen allait “déposer un recours devant la Cour de justice de l’UE pour vérifier la compatibilité de l’accord avec les traités européens”.Pour la Confédération paysanne, “combattre ces accords de libre-échange mortifères”, “c’est aussi défendre les droits humains”. Citant les accords UE-Israël ou UE-Maroc, la porte-parole Fanny Métrat a dénoncé “des accords qui ne respectent pas le droit international et qui favorisent la colonisation du Sahara occidental et de la Palestine”.Alors que la FNSEA s’était mobilisée fin septembre, la Confédération paysanne a choisi la date du 14 octobre en soutien à deux de ses membres, jugés dans l’après-midi au tribunal judiciaire de Paris.Les militants syndicaux ont été condamnés à une amende de 450 euros chacun, sous la forme de 90 jours-amende de 5 euros, pour des violences commises sur des policiers lors d’une manifestation contre une réunion d’acteurs du commerce des céréales organisée au Grand Palais en décembre dernier.