Argentine: fébrilité et peso sous pression dans la ligne droite de législatives

Peso sous pression, achats dans l’urgence, fuite vers le dollar-refuge : l’économie argentine vit une fébrilité tenace, malgré le soutien multimilliardaire des Etats-Unis, à quelques jours d’élections clef de mi-mandat pour l’ultralibéral Javier Milei.L’instabilité du taux de change, à laquelle les Argentins sont habitués à l’approche d’échéances électorales, se répercute dans les comportements, dans la crainte d’une dévaluation –ou d’une dépréciation– du peso après les élections. Et donc d’un rebond des prix.”A cause des élections, j’ai fait un achat de dollars. Je me suis dit: allez, maintenant je le fais !”, a déclaré à l’AFP Nadia Ferreiro, enseignante de 31 ans, reproduisant un réflexe atavique d’Argentins méfiants envers leur monnaie: acheter du billet vert comme refuge, sur le marché parallèle. Federico Bornaz, un informaticien de 28 ans, disait pour sa part acheter sur Shein et comptait acquérir un chauffage, juste avant les élections du 26 octobre, “juste au cas où il y ait dévaluation. C’est je crois, le scénario le plus probable après” le scrutin.L’économie argentine et son peso, que les marchés estiment surévalué, est depuis un peu plus d’un mois la proie de soubresauts, à l’approche de législatives, qui renouvelleront la moitié des députés et un tiers de sénateurs.Le président depuis 2023 y joue non sa survie politique, mais sa future marge de manoeuvre, pour pouvoir mener à bien ses réformes de dérégulation dans ses deux années restantes de mandat, face à un Parlement jusque là rétif.Dans son viseur : une réforme fiscale, avec des baisses d’impôts, notamment pour les entreprises, et une réforme du marché du travail, en vue d’une flexibilité accrue, pour en finir avec ce qu’il a qualifié d'”industrie des procès”, les litiges du travail.Javier Milei, qui depuis deux ans gouverne très en minorité (37 députés sur 257), estime qu’un bon résultat serait d’obtenir “un tiers (des députés) qui permettrait de défendre les mesures du gouvernement”. Ni garanti, ni exclu, selon les sondages.- Soutien américain, jusqu’où ? -Mais les marchés financiers doutent. Du résultat, du maintien du cap d’austérité. Qui a permis de juguler l’inflation, ramenée en 22 mois de 200% en interannuel à 31%, mais au prix de plus de 200.000 emplois perdus, et d’une économie en récession en 2024 (-1,8%), et qui peine à redémarrer à mi-2025.Et vendredi, le peso s’est retrouvé sous pression, après l’éphémère stabilité qui avait suivi les annonces d’aide financière américaine. Il s’échangeait à 1.465 pesos pour un dollar à l’ouverture à Buenos Aires, puis 1.485 à la mi-journée, contre 1.430 la veille, soit une perte de près de 3,7%.Comme la semaine dernière, comme mercredi, le secrétaire américain au Trésor Scott Bessent a annoncé vendredi sur X être de nouveau intervenu directement, la veille, sur le marché des changes, pour acheter et donc défendre le peso.”Le Trésor reste vigilant sur tous les marchés et nous avons la capacité d’agir avec flexibilité et force pour stabiliser l’Argentine”, a-t-il assuré.”L’intervention des États-Unis a donné un coup de pouce temporaire au peso. Mais foncièrement, cela ne change pas le fait que le peso est en décalage, on l’estime surévalué d’environ 30%”, a déclaré à l’AFP Kimberley Sperrfechter, du cabinet d’analyse britannique Capital Economics. “C’est un des facteurs qui explique pourquoi les investisseurs sont nerveux”.En moins de quatre semaines, l’administration Trump a annoncé plusieurs étages d’une aide massive à l’Argentine : d’abord sous forme d’un échange bilatéral de devises (“swap”), pour 20 milliards de dollars. Puis d’un dispositif -encore en “travail”- de 20 milliards de dollars de plus, avec des banques privées et fonds souverains, pour aider la dette argentine.Donald Trump qui recevait mardi Javier Milei à la Maison Blanche a redit son ferme soutien à son allié idéologique en Amérique latine, mais lesté d’un conditionnel : il a affirmé que les Etats-Unis ne seront “pas généreux” si Javier Milei “ne gagne pas” les législatives.M. Bessent avait précisé le sens de cette “victoire”, expliquant que le soutien était lié à la capacité de M. Milei face au Parlement d'”opposer son veto à toute mauvaise politique”.Javier Milei, lui, assuré depuis à qui veut l’entendre que le soutien financier américain lui est acquis jusqu’à la fin de son mandat, “jusqu’à 2027”.

A Marseille, la Bonne Mère retrouve l’éclat de sa couronne marquant la fin du chantier

Après une spectaculaire opération d’hélitreuillage, la couronne redorée de la statue de la Bonne Mère, figure tutélaire de la ville de Marseille, a retrouvé vendredi matin sa place, sous le regard de curieux marquant ainsi la fin du chantier de restauration.”Il s’agit du couronnement de la Vierge Marie, mais aussi du couronnement du chantier”, s’enthousiasme auprès de l’AFP le père Olivier Spinosa, recteur de Notre-Dame de la Garde.La couronne de 150 kilos et de 1,50 m de diamètre entièrement redorée à l’or fin a été placée dans une caisse en bois, puis sanglée et transportée en hélicoptère.Avant d’être vissée sur le sommet de la statue, un joint en plomb a été posé pour assurer l’étanchéité de la couronne. Puis la coiffe a été délicatement installée sur la tête de la vierge à l’enfant monumentale de Notre-Dame de la Garde, point culminant de la 2e ville de France, ont constaté des journalistes l’AFP.Le 13 août, pour la première fois depuis 1870, la couronne de la Bonne Mère a quitté le point le plus haut de la basilique. Après une restauration minutieuse confiée à un compagnon chaudronnier aixois, elle est revenue au sanctuaire pour être redorée par des artisans des Ateliers Gohard.”Aujourd’hui, ce sont les derniers gestes des compagnons qui sont au sommet du clocher pour mettre leur dernière touche à la couronne de la Vierge et le chantier sera terminé”, explique Xavier David, le maître d’oeuvre des travaux.Cette étape majeure du chantier de restauration intervient alors que la dorure touche à sa fin, après la pose en septembre de près de 40.000 feuilles d’or sur la statue de la vierge à l’enfant protectrice de la cité phocéenne. L’idée était de lui redonner l’éclat qu’elle avait perdu à cause du mistral, de l’air marin et de la pollution industrielle.Les échafaudages seront bientôt démontés et les Marseillais retrouveront une vue dégagée sur la basilique.Avant de lancer ces travaux, le diocèse de Marseille, propriétaire de l’édifice, avait lancé une campagne de dons, proposant aux particuliers de financer une des feuilles d’or qui ont été nécessaires à l’ouvrage. Les travaux, qui concernent également le piédestal, les anges et les façades, auront coûté environ 2,8 millions d’euros, dont 2,2 millions rien que pour la redorure.La fin des opérations est prévue le 7 décembre.

A close-up of a stack of newspapers resting on a desk, symbolizing information and media.

Washington saborde l’accord mondial sur la décarbonation des bateaux

Les pays membres de l’Organisation maritime internationale (OMI) ont repoussé vendredi d’un an leur décision sur l’adoption d’un plan mondial destiné à réduire les émissions de gaz à effet de serre des navires, une victoire diplomatique pour les Etats-Unis, catégoriquement opposés au projet.Ce report fait suite à une semaine chaotique de tractations à Londres, pendant laquelle Washington, avec le soutien de l’Arabie saoudite, la Russie et d’autres pays producteurs de pétrole, a cherché à tout prix à faire capoter le texte, allant jusqu’à menacer de sanctions les pays qui y sont favorables.Ce plan ambitieux, dont le principe avait pourtant été approuvé en avril, doit permettre au secteur, extrêmement polluant, de prendre un virage climatique historique en contraignant les navires à réduire progressivement leurs émissions dès 2028, jusqu’à décarbonation totale vers 2050.Le report a été entériné par une majorité de 57 voix contre 49. Concrètement, les pays membres ont décidé de se réunir dans un an sur cette question -ce qui ne garantit cependant pas qu’un vote sur l’adoption du texte, comme celui qui aurait dû avoir lieu vendredi, sera organisé.”Je n’ai pas grand-chose à vous dire pour l’instant. Ça n’arrive pas souvent”, a réagi, visiblement abattu, Arsenio Dominguez, le secrétaire général de l’OMI, une organisation dont les 176 membres prennent traditionnellement leurs décisions par consensus.- “Arnaque verte” -Donald Trump, attaché aux énergies fossiles et qui a enclenché une marche arrière sur le climat depuis son retour au pouvoir, notamment en retirant son pays de l’accord de Paris, s’était vertement opposé au plan jeudi sur son réseau Truth Social.”Les États-Unis ne toléreront PAS cette arnaque verte mondiale sous forme de taxe sur le transport maritime et ne s’y conformeront d’aucune manière”, avait affirmé le président américain, qui a dans le passé qualifié le changement climatique de “plus grande arnaque” de l’Histoire.Washington a “empêché une augmentation massive des taxes imposées par l’ONU aux consommateurs américains, qui aurait servi à financer des projets climatiques progressistes”, a quant à lui commenté vendredi, après le report, le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio, parlant d'”énorme victoire” pour Donald Trump.Les Etats-Unis ont menacé les délégations favorables au projet de restrictions de visas pour les membres de leurs équipages, de pénalités commerciales ou de frais portuaires supplémentaires.Interrogé par l’AFP, le ministre français des Transports, Philippe Tabarot, a dénoncé les “manœuvres de certains États” pour faire capoter l’accord, sans citer nommément les Etats-Unis. “C’est un très mauvais signal”, a-t-il insisté.Le système envisagé “n’est pas parfait”, avait reconnu Arsenio Dominguez à l’ouverture du sommet mardi. Mais “il fournit une base équilibrée”.Le plan litigieux vise à faire payer aux bateaux une sorte de taxe sur leurs émissions au-delà d’un certain seuil, en vue d’alimenter un fonds récompensant les navires à faibles rejets et soutenant les pays vulnérables au changement climatique.Cette tarification du CO2 doit les inciter à utiliser des carburants moins émetteurs de gaz à effet de serre.- “Ils ont menacé tout le monde” -Les pays de l’Union européenne, le Brésil et la Chine avaient réitéré cette semaine leur soutien à l’adoption de ce “cadre net-zéro” (appelé aussi NZF), tout comme les Etats insulaires du Pacifique, qui s’étaient abstenus en avril dernier.Mais la Chine, tout comme l’Inde, a voté pour le report. D’autres pays comme Chypre et la Grèce, dont beaucoup de bateaux portent le pavillon, ainsi que les Philippines, qui fournissent le premier contingent mondial de travailleurs du secteur, se sont abstenus.Cet ajournement d’un an est “regrettable” et l’UE est prête “à reprendre les discussions sur l’accord sous l’égide de l’Organisation maritime internationale lorsque cela sera opportun”, a réagi vendredi une porte-parole de la Commission européenne.”Nous regrettons (…) qu’une occasion historique ait ainsi été manquée. Mais une chose est claire : nous ne devons pas relâcher nos efforts”, a encore indiqué à l’AFP un porte-parole du ministère allemand des Transports.”C’est important d’avoir cette année en plus pour décider, nous ne pouvions pas nous mettre d’accord en deux heures”, a pour sa part déclaré à l’AFP le délégué argentin, dont le pays, en difficulté économique, bénéficie d’un important soutien financier de Washington.”Il est de notoriété publique que les États-Unis ont menacé tout le monde”, a regretté le représentant d’un petit pays, sous couvert d’anonymat. Des méthodes dénoncées vendredi par le délégué brésilien en séance plénière.

Washington saborde l’accord mondial sur la décarbonation des bateaux

Les pays membres de l’Organisation maritime internationale (OMI) ont repoussé vendredi d’un an leur décision sur l’adoption d’un plan mondial destiné à réduire les émissions de gaz à effet de serre des navires, une victoire diplomatique pour les Etats-Unis, catégoriquement opposés au projet.Ce report fait suite à une semaine chaotique de tractations à Londres, pendant laquelle Washington, avec le soutien de l’Arabie saoudite, la Russie et d’autres pays producteurs de pétrole, a cherché à tout prix à faire capoter le texte, allant jusqu’à menacer de sanctions les pays qui y sont favorables.Ce plan ambitieux, dont le principe avait pourtant été approuvé en avril, doit permettre au secteur, extrêmement polluant, de prendre un virage climatique historique en contraignant les navires à réduire progressivement leurs émissions dès 2028, jusqu’à décarbonation totale vers 2050.Le report a été entériné par une majorité de 57 voix contre 49. Concrètement, les pays membres ont décidé de se réunir dans un an sur cette question -ce qui ne garantit cependant pas qu’un vote sur l’adoption du texte, comme celui qui aurait dû avoir lieu vendredi, sera organisé.”Je n’ai pas grand-chose à vous dire pour l’instant. Ça n’arrive pas souvent”, a réagi, visiblement abattu, Arsenio Dominguez, le secrétaire général de l’OMI, une organisation dont les 176 membres prennent traditionnellement leurs décisions par consensus.- “Arnaque verte” -Donald Trump, attaché aux énergies fossiles et qui a enclenché une marche arrière sur le climat depuis son retour au pouvoir, notamment en retirant son pays de l’accord de Paris, s’était vertement opposé au plan jeudi sur son réseau Truth Social.”Les États-Unis ne toléreront PAS cette arnaque verte mondiale sous forme de taxe sur le transport maritime et ne s’y conformeront d’aucune manière”, avait affirmé le président américain, qui a dans le passé qualifié le changement climatique de “plus grande arnaque” de l’Histoire.Washington a “empêché une augmentation massive des taxes imposées par l’ONU aux consommateurs américains, qui aurait servi à financer des projets climatiques progressistes”, a quant à lui commenté vendredi, après le report, le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio, parlant d'”énorme victoire” pour Donald Trump.Les Etats-Unis ont menacé les délégations favorables au projet de restrictions de visas pour les membres de leurs équipages, de pénalités commerciales ou de frais portuaires supplémentaires.Interrogé par l’AFP, le ministre français des Transports, Philippe Tabarot, a dénoncé les “manœuvres de certains États” pour faire capoter l’accord, sans citer nommément les Etats-Unis. “C’est un très mauvais signal”, a-t-il insisté.Le système envisagé “n’est pas parfait”, avait reconnu Arsenio Dominguez à l’ouverture du sommet mardi. Mais “il fournit une base équilibrée”.Le plan litigieux vise à faire payer aux bateaux une sorte de taxe sur leurs émissions au-delà d’un certain seuil, en vue d’alimenter un fonds récompensant les navires à faibles rejets et soutenant les pays vulnérables au changement climatique.Cette tarification du CO2 doit les inciter à utiliser des carburants moins émetteurs de gaz à effet de serre.- “Ils ont menacé tout le monde” -Les pays de l’Union européenne, le Brésil et la Chine avaient réitéré cette semaine leur soutien à l’adoption de ce “cadre net-zéro” (appelé aussi NZF), tout comme les Etats insulaires du Pacifique, qui s’étaient abstenus en avril dernier.Mais la Chine, tout comme l’Inde, a voté pour le report. D’autres pays comme Chypre et la Grèce, dont beaucoup de bateaux portent le pavillon, ainsi que les Philippines, qui fournissent le premier contingent mondial de travailleurs du secteur, se sont abstenus.Cet ajournement d’un an est “regrettable” et l’UE est prête “à reprendre les discussions sur l’accord sous l’égide de l’Organisation maritime internationale lorsque cela sera opportun”, a réagi vendredi une porte-parole de la Commission européenne.”Nous regrettons (…) qu’une occasion historique ait ainsi été manquée. Mais une chose est claire : nous ne devons pas relâcher nos efforts”, a encore indiqué à l’AFP un porte-parole du ministère allemand des Transports.”C’est important d’avoir cette année en plus pour décider, nous ne pouvions pas nous mettre d’accord en deux heures”, a pour sa part déclaré à l’AFP le délégué argentin, dont le pays, en difficulté économique, bénéficie d’un important soutien financier de Washington.”Il est de notoriété publique que les États-Unis ont menacé tout le monde”, a regretté le représentant d’un petit pays, sous couvert d’anonymat. Des méthodes dénoncées vendredi par le délégué brésilien en séance plénière.

Washington saborde l’accord mondial sur la décarbonation des bateaux

Les pays membres de l’Organisation maritime internationale (OMI) ont repoussé vendredi d’un an leur décision sur l’adoption d’un plan mondial destiné à réduire les émissions de gaz à effet de serre des navires, une victoire diplomatique pour les Etats-Unis, catégoriquement opposés au projet.Ce report fait suite à une semaine chaotique de tractations à Londres, pendant laquelle Washington, avec le soutien de l’Arabie saoudite, la Russie et d’autres pays producteurs de pétrole, a cherché à tout prix à faire capoter le texte, allant jusqu’à menacer de sanctions les pays qui y sont favorables.Ce plan ambitieux, dont le principe avait pourtant été approuvé en avril, doit permettre au secteur, extrêmement polluant, de prendre un virage climatique historique en contraignant les navires à réduire progressivement leurs émissions dès 2028, jusqu’à décarbonation totale vers 2050.Le report a été entériné par une majorité de 57 voix contre 49. Concrètement, les pays membres ont décidé de se réunir dans un an sur cette question -ce qui ne garantit cependant pas qu’un vote sur l’adoption du texte, comme celui qui aurait dû avoir lieu vendredi, sera organisé.”Je n’ai pas grand-chose à vous dire pour l’instant. Ça n’arrive pas souvent”, a réagi, visiblement abattu, Arsenio Dominguez, le secrétaire général de l’OMI, une organisation dont les 176 membres prennent traditionnellement leurs décisions par consensus.- “Arnaque verte” -Donald Trump, attaché aux énergies fossiles et qui a enclenché une marche arrière sur le climat depuis son retour au pouvoir, notamment en retirant son pays de l’accord de Paris, s’était vertement opposé au plan jeudi sur son réseau Truth Social.”Les États-Unis ne toléreront PAS cette arnaque verte mondiale sous forme de taxe sur le transport maritime et ne s’y conformeront d’aucune manière”, avait affirmé le président américain, qui a dans le passé qualifié le changement climatique de “plus grande arnaque” de l’Histoire.Washington a “empêché une augmentation massive des taxes imposées par l’ONU aux consommateurs américains, qui aurait servi à financer des projets climatiques progressistes”, a quant à lui commenté vendredi, après le report, le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio, parlant d'”énorme victoire” pour Donald Trump.Les Etats-Unis ont menacé les délégations favorables au projet de restrictions de visas pour les membres de leurs équipages, de pénalités commerciales ou de frais portuaires supplémentaires.Interrogé par l’AFP, le ministre français des Transports, Philippe Tabarot, a dénoncé les “manœuvres de certains États” pour faire capoter l’accord, sans citer nommément les Etats-Unis. “C’est un très mauvais signal”, a-t-il insisté.Le système envisagé “n’est pas parfait”, avait reconnu Arsenio Dominguez à l’ouverture du sommet mardi. Mais “il fournit une base équilibrée”.Le plan litigieux vise à faire payer aux bateaux une sorte de taxe sur leurs émissions au-delà d’un certain seuil, en vue d’alimenter un fonds récompensant les navires à faibles rejets et soutenant les pays vulnérables au changement climatique.Cette tarification du CO2 doit les inciter à utiliser des carburants moins émetteurs de gaz à effet de serre.- “Ils ont menacé tout le monde” -Les pays de l’Union européenne, le Brésil et la Chine avaient réitéré cette semaine leur soutien à l’adoption de ce “cadre net-zéro” (appelé aussi NZF), tout comme les Etats insulaires du Pacifique, qui s’étaient abstenus en avril dernier.Mais la Chine, tout comme l’Inde, a voté pour le report. D’autres pays comme Chypre et la Grèce, dont beaucoup de bateaux portent le pavillon, ainsi que les Philippines, qui fournissent le premier contingent mondial de travailleurs du secteur, se sont abstenus.Cet ajournement d’un an est “regrettable” et l’UE est prête “à reprendre les discussions sur l’accord sous l’égide de l’Organisation maritime internationale lorsque cela sera opportun”, a réagi vendredi une porte-parole de la Commission européenne.”Nous regrettons (…) qu’une occasion historique ait ainsi été manquée. Mais une chose est claire : nous ne devons pas relâcher nos efforts”, a encore indiqué à l’AFP un porte-parole du ministère allemand des Transports.”C’est important d’avoir cette année en plus pour décider, nous ne pouvions pas nous mettre d’accord en deux heures”, a pour sa part déclaré à l’AFP le délégué argentin, dont le pays, en difficulté économique, bénéficie d’un important soutien financier de Washington.”Il est de notoriété publique que les États-Unis ont menacé tout le monde”, a regretté le représentant d’un petit pays, sous couvert d’anonymat. Des méthodes dénoncées vendredi par le délégué brésilien en séance plénière.

La BBC épinglée par le régulateur des médias pour un documentaire sur Gaza

Le régulateur britannique des médias a estimé vendredi que la BBC avait “enfreint les règles de diffusion” avec un reportage à Gaza dans lequel le narrateur principal, un enfant, était le fils d’un haut responsable du Hamas.L’Ofcom a jugé que “le fait d’avoir omis de préciser que le père du narrateur occupait un poste au sein de l’administration dirigée par le Hamas a constitué une source de tromperie substantielle”.Le régulateur avait ouvert une enquête après les nombreuses critiques qui avaient suivi la diffusion en début d’année par le groupe audiovisuel public britannique de ce documentaire, intitulé “Gaza: comment survivre dans une zone de guerre”.L’enquête a conclu que ce documentaire “a enfreint les règles de diffusion qui stipulent que les programmes d’information ne doivent pas induire le public en erreur”, a indiqué l’Ofcom dans sa décision publiée vendredi.Ce manquement a pu “éroder la confiance élevée que le public était susceptible d’accorder à un programme d’information de la BBC sur la guerre” à Gaza, précise le régulateur.La chaîne BBC2 devra diffuser les conclusions de cette enquête à l’antenne, à une date encore à confirmer.En février dernier, la diffusion de ce documentaire avait suscité une vive polémique, après la révélation que son narrateur, un enfant palestinien de 13 ans, était le fils de l’ancien vice-ministre de l’Agriculture du Hamas.Le mouvement islamiste, classé organisation terroriste au Royaume-Uni, est responsable de l’attaque meurtrière du 7 octobre 2023 qui a fait 1.221 morts côté israélien, selon un bilan établi par l’AFP à partir de données officielles.En représailles l’armée israélienne a mené une offensive à Gaza, qui a fait 67.967 morts, en majorité des civils, selon les chiffres du ministère de la Santé du Hamas. Les combats ont cessé le 10 octobre après la conclusion d’un accord de cessez-le-feu sous l’égide du président Trump.Face à la polémique, la BBC avait rapidement retiré le documentaire de sa plateforme, et après une enquête interne, le groupe s’était excusé pour les “graves erreurs” commises lors de la réalisation du reportage, produit par une société indépendante, qui avait caché que le narrateur était le fils d’un responsable du Hamas.

Gazans return to damaged mosques for first post-truce Friday prayers

Thousands of worshippers returned on Friday to the Gaza Strip’s few intact and many damaged mosques, where for the first time in months loudspeakers blared the Islamic call to prayer.”God is the greatest, glory to God, Lord of worlds,” echoed through mosques at roughly the same time Friday, one week after a ceasefire took place in the devoutly Muslim coastal Palestinian territory.To be united for prayer again “is an indescribable feeling after two years of privation”, Ghalid al-Nimra told AFP at Gaza City’s Sayed Hachem mosque.Sayed Hachem, one of the oldest mosques in Gaza’s largest city, was miraculously mostly spared during two years of air strikes and fighting between Israel and Hamas.As he watched the hundreds of worshippers, Nimra was moved to see “such a large crowd gathered here” for the first time since Hamas’s October 7, 2023 attack sparked the war.As the prayer rang out at 12:30 pm (0930 GMT), many hastened as they crossed the building’s Ottoman-era door.Old and young, many of their faces solemn, prayed together inside, where even the minbar, the imam’s raised platform, seemed intact.Out of Gaza’s 1,244 mosques, 1,160 were partly or wholly destroyed, according to Hamas’s media office in the Palestinian territory.- Dispersed prayer -Several worshippers expressed a state of spiritual confusion.”I feel like my soul is getting lost amid all this destruction,” Abu Mahmud Salha told AFP.The 52-year-old from northern Gaza still lives in a camp for the displaced in Al-Mawasi, on the other end of the Gaza Strip.”We pray inside the tent, I miss group prayer and the imam’s voice,” he said.”When I hear the prayer call echoing on loudspeakers from recordings, I feel like a part of our lives was broken.”The mosque in his neighbourhood, al-Falluja, was destroyed, forcing him to pray on the street.On Friday, most residents stuck to the habits they developed over the past few months. Some unfurled prayer mats on the road, on rubble, or in mosques with collapsed walls.Others bowed near rows of tents housing thousands of displaced Palestinians across Gaza, in living conditions that remain difficult.”Every Friday, we try to gather on a small patch of land under the sky, to pray,” Moataz Abu Sharbi told AFP.”Sometimes we pray on sand or on pieces of cardboard, which is very difficult psychologically,” the 27-year-old added.”The mosque was a pillar of life in our neighbourhoods and a precious part of our religious traditions,” said Abu Sharbi, who was displaced to the central Gaza city of Deir al-Balah.”Losing both one’s home and one’s spiritual refuge — that’s the hardest part,” Abu Sharbi added. “We used to find shelter for our worries in the mosque.”- Rebuilding -Speaking from Gaza City’s Al-Shati camp, Abu Mohammad al-Hattabn said “the mosque near my home was our refuge, not only for prayer, but also to find peace and remember God”.”When it was destroyed, it felt like a piece of my heart flew away,” the 54-year-old said.Hundreds of Palestinians also gathered in a destroyed mosque in the southern Gaza city of Khan Yunis, an AFP photographer reported.As an imam led prayers through a loudspeaker, the worshippers seemed absorbed in devotion, despite the mosque’s gaping walls and exposed frame.”We hope that everything will be rebuilt in Gaza, including the mosques,” 22-year-old Salim al-Farra said.