Logiciels malveillants: 20 mandats d’arrêt et 300 serveurs mis hors ligne

Europol et Eurojust ont annoncé vendredi un nouveau coup de filet dans le monde des logiciels malveillants qui servent à déployer des rançongiciels, débouchant sur 20 mandats d’arrêt et la mise hors service de quelques 300 serveurs.Les mandats d’arrêt visent en grande majorité des ressortissants russes, ont indiqué les autorités en Allemagne, où l’opération internationale, qui s’est déroulée cette semaine, s’est notamment concentrée.Environ 50 des serveurs mis hors service se trouvaient dans ce pays, qui a notamment ouvert des enquêtes pour suspicion d’extorsion en bande organisée et pour appartenance à une organisation criminelle à l’étranger.”Sur cette base, les autorités allemandes ont pu obtenir conjointement des mandats d’arrêt internationaux contre 20 acteurs, en grande majorité des ressortissants russes, et lancer les mesures de recherche correspondantes”, ont déclaré le parquet général de Francfort en charge de la lutte contre la cybercriminalité et l’Office fédéral de police criminelle.Le coup de filet est un nouveau volet de Endgame, la plus grande opération jamais réalisée contre ce type de logiciels malveillants, d’après Europol, l’agence européenne de police.Il a été réalisé en collaboration avec les autorités judiciaires des Pays-Bas, France, Danemark, Royaume-Uni, Canada et États-Unis, avec le soutien d’Europol et d’Eurojust.Lors d’un premier coup de filet, réalisé en mai 2024, quatre personnes avaient été arrêtées et plus de 100 serveurs mis hors ligne.Endgame, une opération à long terme et à grande échelle, a pour objectif de neutraliser un type de logiciel utilisé pour insérer d’autres maliciels dans un système cible.Ces logiciels sont utilisés pour la première infection et servent de porte d’entrée aux cybercriminels pour infecter discrètement les systèmes des victimes, puis télécharger d’autres logiciels malveillants.Cela se produit par exemple pour espionner des données ou crypter le système dans le but d’extorquer une rançon.- “Frapper à nouveau” -Cette année, lors de “Endgame 2.0″, les mesures ont ciblé les logiciels qui ont été mis en place pour remplacer ceux qui avaient été supprimés par les autorités en 2024, a précisé Eurojust, l’unité de coopération judiciaire de l’Union européenne.”Cette nouvelle phase démontre la capacité des forces de l’ordre à s’adapter et à frapper à nouveau, même si les cybercriminels se réorganisent”, s’est félicitée Catherine de Bolle, directrice exécutive d’Europol.”En perturbant les services sur lesquels les criminels s’appuient pour déployer des rançongiciels, nous agissons à la source”, a-t-elle ajouté.L’opération a permis de retirer du réseau “les variantes de logiciels malveillants les plus influentes actuellement” et “d’identifier les auteurs qui les ont créées”, ont affirmé les autorités allemandes.Par ailleurs, 3,5 millions d’euros en cryptomonnaie ont été saisis, privant ainsi les criminels d’une part importante de leur base financière, ont-elles souligné.

Congrès PS: Olivier Faure défend l’union de la gauche, les yeux rivés sur 2027

A cinq jours du premier tour du congrès du PS, Olivier Faure met toutes ses forces dans la bataille pour défendre son bilan et l’union de la gauche non mélenchoniste pour 2027, avec en ligne de mire la prochaine présidentielle, où il se pose en potentiel candidat. Le patron des socialistes multiplie, comme ses concurrents Nicolas Mayer-Rossignol et Boris Vallaud, les déplacements dans les fédérations socialistes, alors que le résultat du vote est plus que jamais incertain.Avec pour objectif de défendre sa proposition d’une plateforme commune de la gauche non mélenchoniste, allant de Raphaël Glucksmann à François Ruffin, en vue d’une candidature commune pour 2027, mais sans Jean-Luc Mélenchon, le leader de La France insoumise, avec qui il a pris ses distances depuis plusieurs mois.Olivier Faure, qui a pris la tête du PS en 2018 après le champ de ruine laissé par le quinquennat Hollande et a été l’un des initiateurs de l’alliance Nupes en 2022, puis du Nouveau Front populaire en 2024, continue de porter l’idée d’une union large à gauche pour contrer “la vague réactionnaire et identitaire qui monte”.Mais Nicolas Mayer-Rossignol accuse le premier secrétaire, député de Seine-et-Marne, de manquer de clarté sur les alliances à venir avec LFI.De son côté, le camp fauriste se dit “concentré” et “plus organisé” qu’au congrès de Marseille, où le premier secrétaire avait été réélu sur le fil, et affirme ne pas “ressentir de vague de dégagisme”. L’ancien Premier ministre Lionel Jospin, figure de la gauche, a toutefois annoncé vendredi qu’il soutiendrait Nicolas Mayer-Rossignol. Et le chef des députés PS Boris Vallaud, qui a lâché le premier secrétaire pour se lancer lui aussi dans la bataille, en déplorant un parti “divisé”, risque de lui faire perdre des voix. Olivier Faure argumente d’avoir remis le PS “au coeur de la gauche” (le nom de sa motion). Et s’il a fait opérer à son parti un revirement, en refusant de censurer le gouvernement Bayrou sur le budget en début d’année, il n’exclut pas une nouvelle censure prochainement, sur les retraites ou le futur budget.”A un an des municipales, on appelle les militants à faire preuve de continuité, avec ceux qui ont la confiance des autres partenaires à gauche”, souligne l’eurodéputé Pierre Jouvet, jugeant qu'”avoir un leader qui commence à être reconnu et respecté, ça compte”.- “climat de tensions” -Car le patron des socialistes, longtemps sur la réserve, s’est peu à peu installé dans le paysage de gauche. Plus présent dans les médias, il a multiplié les rencontres avec les Français, et vient de sortir un livre, “Je reviens te chercher”, où il se dévoile plus intimement, évoquant notamment son père d’extrême droite. “Ça permet aux militants, et plus largement aux Français de connaître plus en sincérité et en profondeur qui il est”, insiste Pierre Jouvet. Et d’affiner une stature de présidentiable, même si le patron du PS s’en défend.”Il se présidentialise”, confirme le président du Parti radical de gauche Guillaume Lacroix. “Il est persuadé de s’être mis au barycentre de la gauche, en disant +je suis compatible avec l’extrême gauche mais je n’accepte pas tout+, et +je suis compatible avec les sociaux-démocrates, mais je n’accepte pas tout+”.Reste qu’en interne, Olivier Faure est loin de faire l’unanimité: ses détracteurs critiquent une “gestion clanique” du parti, et affirment qu’il n’a “pas d’idéologie, pas de travail, pas de méthode”. “Il a créé un climat de tensions et d’agressivité”, assène la présidente d’Occitanie, Carole Delga. “Quelle est sa position politique, personne ne le sait, c’est en fonction des saisons”, tacle-t-elle encore.Le député Arthur Delaporte, qui a un temps jugé son image “affaiblie”, remarque toutefois que “pendant le NFP Olivier Faure a réussi à incarner l’union plus que pendant la Nupes” et “génère désormais de la fierté militante”. Une socialiste, qui a fait le choix de soutenir Boris Vallaud, assure qu’il est certes “très à l’écoute”, mais “il est arrivé au bout de ce qu’il pouvait faire. Il y a une telle haine anti-Olivier”.

Israel PM: new security chief must be appointed ‘as soon as possible’

Israel’s premier said Friday his pick for the next domestic intelligence chief should be appointed “as soon as possible” but would have no hand in an ongoing investigation into his associates.Benjamin Netanyahu’s decision to tap army Major General David Zini to lead the Shin Bet — following months of legal and political wrangling over his attempt to sack incumbent head Ronen Bar — has already sparked threats of a legal challenge.”It is imperative to name a permanent head of the Shin Bet as soon as possible,” a statement from Netanyahu’s office said.”It is a security requirement of the highest order, and any delay infringes on the security of the state as well as that of our soldiers.”The statement also noted the probe into alleged Qatari influence involving advisers to the premier, which Israeli Attorney General Gali Baharav-Miara has suggested created a conflict of interest in Netanyahu’s attempt to fire Bar.Netanyahu’s office said that “to avoid any suspicion linked to the inquiries concerning Qatar, the prime minister clarifies that the appointed head of the Shin Bet will not be involved at all in these investigations”.It noted that the appointment still had to be approved by a vetting committee and the cabinet.The prime minister announced Zini’s selection on Thursday night, a day after the supreme court ruled the government’s decision to fire current security chief Bar was “improper and unlawful”.The announcement defied Baharav-Miara, who had said that given the court ruling, the premier “must refrain from any action related to the appointment of a new head of the Shin Bet”.- ‘Flawed’ process -Following the announcement, the attorney general said there was “serious concern that he (Netanyahu) acted while in a conflict of interest, and the appointment process is flawed”.Opposition leader Yair Lapid called on Zini not to accept the role “until the Supreme Court rules on the matter”, while the NGO Movement for Quality Government in Israel said it would file a legal petition “against this invalid appointment”.In March, Netanyahu said he was dismissing Bar because of an “ongoing lack of trust”.That move was challenged in court by non-profit organisations and Israel’s political opposition, which decried it as a sign of anti-democratic drift on the part of Netanyahu’s right-wing coalition government.Bar himself suggested that his ouster was linked to investigations into Hamas’s deadly October 7, 2023 attack on Israel “and other serious matters”.He has since said he will step down in June.In a brief statement, the Israeli military said on Friday that its top commander, Eyal Zamir, had “decided on MG David Zini’s retirement from military service in the upcoming days”, and thanked him for his “lengthy service”.The statement added that Zamir “reiterates that any discourse conducted by IDF soldiers with the political echelon must be approved by the Chief of General Staff!”The tone of the statement prompted speculation in Israeli media that Zini, once seen as a potential military chief himself, had been fired.Responding to the reports, the military emphasised that “Zini was not dismissed”, calling him an “appreciated and decorated officer”.

Sri Lanka’s ex-skipper Mathews to quit Test cricket

Sri Lanka’s former skipper Angelo Mathews said on Friday he will retire from Test cricket after playing in the first match against Bangladesh next month but will continue white-ball cricket.The 37-year-old veteran will leave the longest format of the game after a Test career of 16 years, which began with a match against Pakistan in July 2009 at the Galle stadium. His final Test appearance, his 119th, will also be at the same venue from June 17.However, he will not play in the second Test against Bangladesh.”I stand grateful to the game and thankful to the thousands of Sri Lanka cricket fans who have been there for me throughout my career during my highest of highs and lowest of lows,” he said in a statement.”Now seems like the best time to make way for a younger player to take the mantle to shine for our nation.”There was no immediate comment from Sri Lanka Cricket.A former captain in all three formats of the game, Mathews has been a mainstay in Sri Lanka’s middle order.He has scored 8,167 runs in the 118 Tests he has played so far. He has also taken 33 wickets, giving away 1,798 runs.

Ban on ousted ex-ruling party divides Bangladesh voters

The banning of fugitive ex-leader Sheikh Hasina’s party offers a sliver of justice for Bangladeshis demanding she face trial for crimes against humanity but also raises concerns about the inclusivity of elections.”The government has taken the right decision,” said Jahangir Alam, whose 19-year-old son was killed during the mass uprising that forced Hasina into exile in August 2024, ending the 15 years of iron-fisted control by her once all-powerful Awami League party.”Because of her, the Awami League is now ruined,” Alam said, demanding Hasina return from India to comply with the arrest warrant on charges related to the crackdown that killed at least 1,400 protesters.”Who gave Sheikh Hasina the authority to kill my son?” said Alam, the father of Ibrahim Hossain Zahid, accusing 77-year-old Hasina of being a “mass murderer”.Bangladesh’s oldest political party played a key role in the country’s liberation war from Pakistan in 1971 and was once led by Hasina’s late father, the nation’s founding figure, Sheikh Mujibur Rahman.”People used to hang Mujib’s photo over their heads,” he said. “Because of Sheikh Hasina’s wrongdoing, that photo is now under our feet.”- ‘Democratic space may shrink’ -Political fortunes rise and fall quickly in Bangladesh.Hasina’s government was blamed for extensive human rights abuses and protesters demanded that the interim government led by Nobel Peace Prize winner Muhammad Yunus take action.The South Asian nation of some 170 million people last held elections in January 2024, when Hasina won a fourth term in the absence of genuine opposition parties.Yunus promises that inclusive elections will be held by June 2026 at the latest.Among those demanding the Awami League ban was the National Citizen’s Party made up of many of the students who spearheaded last year’s uprising.Others were supporters of the Hefazat-e-Islam group and Jamaat-e-Islami, the largest Islamist political party.Jamaat-e-Islami was banned during Hasina’s time in power and several of its leaders were tried and hanged. Unsurprisingly, its members were vocal supporters of the ban.The government banned the Awami League on May 12 after protests outside Yunus’s home, pending the trial of Hasina.”The oppressed have begun becoming oppressors,” said Latif Siddiqui, a veteran Awami League member and former minister, adding that the party was wider than Hasina alone.”She is not the whole Awami League,” he said. “Many loved the party.”Human Rights Watch issued stinging criticism on Thursday, warning that “imposing a ban on any speech or activity deemed supportive of a political party is an excessive restriction on fundamental freedoms that mirrors the previous government’s abusive clampdown”.However, political analyst Farhad Mazhar, an ideological guru for many student protesters, said the ban was required.”The democratic space may shrink, but the Awami League has shown no remorse,” Mazhar said.- ‘Stripping the voting rights’ -However, Jatiya Party chairman GM Quader said that banning any party stifled democracy.”We believe in multi-party democracy,” he said.His party had been close with the Awami League under Hasina, Quader said, but it had also opposed the ban on Jamaat-e-Islami.”We don’t support banning any political party that… follows the rules,” Quader said. Jamaat-e-Islami supported Islamabad during Bangladesh’s independence war from Pakistan in 1971. Rivals now question if it, too, should be restricted for its historical role.”If the Awami League is banned for mass murder, then the question arises — what will happen to those parties that were involved in genocide, directly or indirectly?” Quader said.”In the history of Bangladesh, the most people were killed during the Liberation War.”The Bangladesh Nationalist Party (BNP), widely tipped to win the elections when they happen, has taken a more pragmatic approach.Key leader Amir Khasru Mahmud Chowdhury has said there is no bar on former Awami League loyalists joining his party, so long as they had not previously worked to “suppress”  the BNP.Regardless, the upcoming vote will now take place without what was one of Bangladesh’s most popular parties.Mamun Al Mostofa, professor of political science at Dhaka University, pointed out the party had been “banned before and went through severe crises… but it made a comeback”.Shahdeen Malik, a Supreme Court lawyer and constitutional expert, said a strong opposition helped support democracy.”AL had a vote bank of around 30 percent of the total electorate,” Malik said, noting that Hasina escalated her grip on power after crushing opponents in the 2008 election.”Due to their atrocities, they may have lost some of that support — but it is still unlikely to drop below 20 percent,” he said.”Stripping the voting rights of this 20 percent won’t benefit anyone.”

La grande distribution dans le viseur des associations sur l’alimentation durable

Acteur central de la consommation, la grande distribution est de plus en plus scrutée par les associations et les ONG, qui lui reprochent son manque d’implication dans la transition vers une alimentation plus saine, dont elle est pourtant un levier de poids.”En retard” sur la transition alimentaire selon une vaste étude publiée mi-mai par le Réseau action climat (RAC), accusés par plusieurs associations dont Foodwatch jeudi de “brader” la santé des consommateurs en concentrant leurs promotions sur des produits trop gras, trop sucrés ou trop salés, les géants de la grande distribution voient leur modèle critiqué. Ce modèle “basé sur un prix bas et des volumes élevés, n’est pas en capacité d’intégrer les enjeux de la transition alimentaire”, explique Charlie Brocard, chercheur en alimentation à l’Institut du développement durable et des relations internationales.Les poids lourds du secteur martèlent pourtant être conscients des enjeux et faire des efforts. Carrefour assure par exemple avoir “fait de la transition alimentaire pour tous sa raison d’être”. Leclerc, souvent l’un des plus décriés par les différentes enquêtes et rapports – avec une note de 4,5 sur 20 attribuée par le RAC dans son rapport sur la transition écologique de la grande distribution – a annoncé mi-avril lancer son propre indicateur carbone pour ses marques distributeurs.  Mais entre la guerre des prix que se mènent Leclerc, Carrefour, Intermarchés ou encore Lidl, les “marges très faibles” et “l’absence de croissance” du secteur, le contexte rend “compliqué” tout changement de modèle vers une forme plus vertueuse sans “fragiliser le modèle économique”, affirme Remy Gerin, directeur de la chaire Grande consommation à l’Essec.Le poids des acteurs de la grande distribution dans la consommation alimentaire est considérable: selon la FCD (Fédération patronale des supermarchés), l’alimentation dans les grandes surfaces pèse près de 200 milliards d’euros de chiffre d’affaires annuels.- “Responsabilité du consommateur” -Or les grandes enseignes “décident ce qu’elles mettent en rayon, fixent les prix, décident des articles qu’elles mettent en promotion”, souligne Remy Gerin. La prépondérance de la viande rouge et des plats préparés au détriment des aliments végétaux est par exemple l’un des reproches qui revient le plus souvent dans les enquêtes d’ONG et associations.  “En mettant le paquet sur la promotion de certains aliments – des produits sains, non transformés, végétariens – les distributeurs seraient en capacité de créer des marchés”, selon Charlie Brocard, qui s’appuie sur l’exemple du bio. “Lorsque les distributeurs se sont désengagés du bio, les ventes ont baissé. Cela montre leur pouvoir réel sur la demande”, explique le chercheur. “Bien sûr qu’on a parfaitement conscience de notre responsabilité là-dedans, mais (elle) n’est pas unique”, a réagi vendredi sur RTL Dominique Schelcher, PDG de la Coopérative U. “Il y a la responsabilité du consommateur lui même, la nôtre, peut être celle des médias qui passent de la publicité aussi pour ces produits là parfois. Donc c’est une responsabilité collective où chacun doit prendre sa part”, a-t-il jugé.C’est également le point de vue de Layla Rahhou, déléguée générale de la FCD, pour qui la transition alimentaire est “une question de société globale” et “un combat que (la grande distribution) ne peut mener seule”. “Le pouvoir de l’offre existe mais ce n’est pas le seul. Il ne faut pas déresponsabiliser les consommateurs”, estime-t-elle.Ailleurs en Europe, des exemples existent. Le géant belgo-néerlandais de la distribution Ahold Delhaize revendiquait par exemple en 2023 de proposer 44,1% de protéines d’origines végétales dans ses supermarchés aux Pays-Bas.  La France, depuis la loi Climat de 2021, prévoit de mettre en place un affichage environnemental sur tous les produits alimentaires afin de mieux informer le consommateur, à l’instar du nutri-score.Mais dans le projet de Stratégie pour l’alimentation, la nutrition et le climat (Snanc) mis en consultation par le gouvernement début avril avec deux ans de retard, il n’est plus question que d’un affichage sur la base du volontariat.

La grande distribution dans le viseur des associations sur l’alimentation durable

Acteur central de la consommation, la grande distribution est de plus en plus scrutée par les associations et les ONG, qui lui reprochent son manque d’implication dans la transition vers une alimentation plus saine, dont elle est pourtant un levier de poids.”En retard” sur la transition alimentaire selon une vaste étude publiée mi-mai par le Réseau action climat (RAC), accusés par plusieurs associations dont Foodwatch jeudi de “brader” la santé des consommateurs en concentrant leurs promotions sur des produits trop gras, trop sucrés ou trop salés, les géants de la grande distribution voient leur modèle critiqué. Ce modèle “basé sur un prix bas et des volumes élevés, n’est pas en capacité d’intégrer les enjeux de la transition alimentaire”, explique Charlie Brocard, chercheur en alimentation à l’Institut du développement durable et des relations internationales.Les poids lourds du secteur martèlent pourtant être conscients des enjeux et faire des efforts. Carrefour assure par exemple avoir “fait de la transition alimentaire pour tous sa raison d’être”. Leclerc, souvent l’un des plus décriés par les différentes enquêtes et rapports – avec une note de 4,5 sur 20 attribuée par le RAC dans son rapport sur la transition écologique de la grande distribution – a annoncé mi-avril lancer son propre indicateur carbone pour ses marques distributeurs.  Mais entre la guerre des prix que se mènent Leclerc, Carrefour, Intermarchés ou encore Lidl, les “marges très faibles” et “l’absence de croissance” du secteur, le contexte rend “compliqué” tout changement de modèle vers une forme plus vertueuse sans “fragiliser le modèle économique”, affirme Remy Gerin, directeur de la chaire Grande consommation à l’Essec.Le poids des acteurs de la grande distribution dans la consommation alimentaire est considérable: selon la FCD (Fédération patronale des supermarchés), l’alimentation dans les grandes surfaces pèse près de 200 milliards d’euros de chiffre d’affaires annuels.- “Responsabilité du consommateur” -Or les grandes enseignes “décident ce qu’elles mettent en rayon, fixent les prix, décident des articles qu’elles mettent en promotion”, souligne Remy Gerin. La prépondérance de la viande rouge et des plats préparés au détriment des aliments végétaux est par exemple l’un des reproches qui revient le plus souvent dans les enquêtes d’ONG et associations.  “En mettant le paquet sur la promotion de certains aliments – des produits sains, non transformés, végétariens – les distributeurs seraient en capacité de créer des marchés”, selon Charlie Brocard, qui s’appuie sur l’exemple du bio. “Lorsque les distributeurs se sont désengagés du bio, les ventes ont baissé. Cela montre leur pouvoir réel sur la demande”, explique le chercheur. “Bien sûr qu’on a parfaitement conscience de notre responsabilité là-dedans, mais (elle) n’est pas unique”, a réagi vendredi sur RTL Dominique Schelcher, PDG de la Coopérative U. “Il y a la responsabilité du consommateur lui même, la nôtre, peut être celle des médias qui passent de la publicité aussi pour ces produits là parfois. Donc c’est une responsabilité collective où chacun doit prendre sa part”, a-t-il jugé.C’est également le point de vue de Layla Rahhou, déléguée générale de la FCD, pour qui la transition alimentaire est “une question de société globale” et “un combat que (la grande distribution) ne peut mener seule”. “Le pouvoir de l’offre existe mais ce n’est pas le seul. Il ne faut pas déresponsabiliser les consommateurs”, estime-t-elle.Ailleurs en Europe, des exemples existent. Le géant belgo-néerlandais de la distribution Ahold Delhaize revendiquait par exemple en 2023 de proposer 44,1% de protéines d’origines végétales dans ses supermarchés aux Pays-Bas.  La France, depuis la loi Climat de 2021, prévoit de mettre en place un affichage environnemental sur tous les produits alimentaires afin de mieux informer le consommateur, à l’instar du nutri-score.Mais dans le projet de Stratégie pour l’alimentation, la nutrition et le climat (Snanc) mis en consultation par le gouvernement début avril avec deux ans de retard, il n’est plus question que d’un affichage sur la base du volontariat.

La grande distribution dans le viseur des associations sur l’alimentation durable

Acteur central de la consommation, la grande distribution est de plus en plus scrutée par les associations et les ONG, qui lui reprochent son manque d’implication dans la transition vers une alimentation plus saine, dont elle est pourtant un levier de poids.”En retard” sur la transition alimentaire selon une vaste étude publiée mi-mai par le Réseau action climat (RAC), accusés par plusieurs associations dont Foodwatch jeudi de “brader” la santé des consommateurs en concentrant leurs promotions sur des produits trop gras, trop sucrés ou trop salés, les géants de la grande distribution voient leur modèle critiqué. Ce modèle “basé sur un prix bas et des volumes élevés, n’est pas en capacité d’intégrer les enjeux de la transition alimentaire”, explique Charlie Brocard, chercheur en alimentation à l’Institut du développement durable et des relations internationales.Les poids lourds du secteur martèlent pourtant être conscients des enjeux et faire des efforts. Carrefour assure par exemple avoir “fait de la transition alimentaire pour tous sa raison d’être”. Leclerc, souvent l’un des plus décriés par les différentes enquêtes et rapports – avec une note de 4,5 sur 20 attribuée par le RAC dans son rapport sur la transition écologique de la grande distribution – a annoncé mi-avril lancer son propre indicateur carbone pour ses marques distributeurs.  Mais entre la guerre des prix que se mènent Leclerc, Carrefour, Intermarchés ou encore Lidl, les “marges très faibles” et “l’absence de croissance” du secteur, le contexte rend “compliqué” tout changement de modèle vers une forme plus vertueuse sans “fragiliser le modèle économique”, affirme Remy Gerin, directeur de la chaire Grande consommation à l’Essec.Le poids des acteurs de la grande distribution dans la consommation alimentaire est considérable: selon la FCD (Fédération patronale des supermarchés), l’alimentation dans les grandes surfaces pèse près de 200 milliards d’euros de chiffre d’affaires annuels.- “Responsabilité du consommateur” -Or les grandes enseignes “décident ce qu’elles mettent en rayon, fixent les prix, décident des articles qu’elles mettent en promotion”, souligne Remy Gerin. La prépondérance de la viande rouge et des plats préparés au détriment des aliments végétaux est par exemple l’un des reproches qui revient le plus souvent dans les enquêtes d’ONG et associations.  “En mettant le paquet sur la promotion de certains aliments – des produits sains, non transformés, végétariens – les distributeurs seraient en capacité de créer des marchés”, selon Charlie Brocard, qui s’appuie sur l’exemple du bio. “Lorsque les distributeurs se sont désengagés du bio, les ventes ont baissé. Cela montre leur pouvoir réel sur la demande”, explique le chercheur. “Bien sûr qu’on a parfaitement conscience de notre responsabilité là-dedans, mais (elle) n’est pas unique”, a réagi vendredi sur RTL Dominique Schelcher, PDG de la Coopérative U. “Il y a la responsabilité du consommateur lui même, la nôtre, peut être celle des médias qui passent de la publicité aussi pour ces produits là parfois. Donc c’est une responsabilité collective où chacun doit prendre sa part”, a-t-il jugé.C’est également le point de vue de Layla Rahhou, déléguée générale de la FCD, pour qui la transition alimentaire est “une question de société globale” et “un combat que (la grande distribution) ne peut mener seule”. “Le pouvoir de l’offre existe mais ce n’est pas le seul. Il ne faut pas déresponsabiliser les consommateurs”, estime-t-elle.Ailleurs en Europe, des exemples existent. Le géant belgo-néerlandais de la distribution Ahold Delhaize revendiquait par exemple en 2023 de proposer 44,1% de protéines d’origines végétales dans ses supermarchés aux Pays-Bas.  La France, depuis la loi Climat de 2021, prévoit de mettre en place un affichage environnemental sur tous les produits alimentaires afin de mieux informer le consommateur, à l’instar du nutri-score.Mais dans le projet de Stratégie pour l’alimentation, la nutrition et le climat (Snanc) mis en consultation par le gouvernement début avril avec deux ans de retard, il n’est plus question que d’un affichage sur la base du volontariat.